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Annexe IV Modèle de Hubbard standard et états cohérents - Toubkal

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RemerciementsC<strong>et</strong>te thèse a été réalisée au sein du laboratoire <strong>de</strong> physique théorique (LPT) <strong>de</strong>la faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Rabat.En premier lieu, je tiens beaucoup à remercier Monsieur Le Professeur YassineHassouni. En sa qualité <strong>de</strong> Directeur du Laboratoire <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong> mestravaux <strong>de</strong> recherches, Monsieur le Professeur Yassine Hassouni a dirigé ce travailavec toute compétence, patience <strong>et</strong> générosité d’âme. Il m’a toujours apporté lesconseils précieux, les encouragements <strong>et</strong> l’ai<strong>de</strong> précieuse qui ont permit à ce travail <strong>de</strong>voir le jour. Qu’il trouve ici le témoignage <strong>de</strong> toute ma gratitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> ma profon<strong>de</strong>reconnaissance.Mes remerciements à Monsieur Mourad El Baz, Professeur assistant à la faculté<strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Rabat. Je dois témoigner du grand contentement que j’ai eu encollaborant avec lui. Qu’il trouve ici l’expression <strong>de</strong> mon gran<strong>de</strong> estime.Je remercie tous les Professeurs du Laboratoire <strong>de</strong> physique théorique pourl’encouragement <strong>et</strong> l’ai<strong>de</strong> qu’ils m’ont apporté durant les années <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> mathèse. Je veux surtout exprimer ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> ma reconnaissance àMonsieur le Professeurs H. Boutaleb <strong>et</strong> Monsieur le Professeur A. Hassouni.Je remercie Mme R. Charkaoui, Professeur à la faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Rabat <strong>et</strong>membre <strong>de</strong> la l’académie Hassan II <strong>de</strong>s Sciences <strong>et</strong> techniques pour avoir accepter <strong>de</strong>prési<strong>de</strong>r le jury <strong>de</strong> ma thèse. J’avoue que c’est un grand honneur pour moi.Je remercie Monsieur M. Mdarsi Professeur à la Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Rabat,Mme W. Lazrak Professeur à l’Ecole Normale Supérieure <strong>de</strong> Rabat <strong>et</strong> Monsieur A.2


Marrakchi Professeur à la Faculté <strong>de</strong>s Science <strong>de</strong> Fès pour l’honneur qu’ils me font enacceptant <strong>de</strong> faire partie <strong>de</strong> mon jury.Je remercie également Monsieur le Professeur A. Trabelsi, Faculté <strong>de</strong>s Sciences<strong>de</strong> Tunis <strong>et</strong> Directeur du CNSTN (Tunisie). Professeur Trabelsi <strong>et</strong> malgré ses diversesoccupations a accepté <strong>de</strong> faire partie du jury <strong>de</strong> ma thèse. J’avoue que c’<strong>et</strong> un grandhonneur pour moi.Mes remerciements vont aussi à Monsieur G. Baskaran, Senior Professor,Institute of Mathematical Sciences, Chennai (In<strong>de</strong>) <strong>et</strong> membre <strong>de</strong> l’Indian NationalScience Aca<strong>de</strong>my pour l’honneur qu’il me fait pour avoir accepter d’écrire un rapportsur mes travaux <strong>de</strong> recherches.Je remercie le Centre International <strong>de</strong> Physique Théorique (ICTP, Trieste) pourson hospitalité <strong>et</strong> pour l’ai<strong>de</strong> dont j’ai bénéficié pour réaliser une bonne partie dutravail <strong>de</strong> recherche.L’Université <strong>de</strong> Tunis a toujours subventionné mes visites scientifiques aulaboratoire <strong>de</strong> Physique théorique pour perm<strong>et</strong>tre d’avancer dans mon travail <strong>de</strong>recherche. Je saisie c<strong>et</strong>te occasion pour remercier vivement Monsieur Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>l’université <strong>de</strong> Tunis.Je remercie également Monsieur le Professeur Said Belgacem, Directeur <strong>de</strong>L’IPEIT, Université <strong>de</strong> Tunis pour son ai<strong>de</strong> <strong>et</strong> ses encouragements. Je remercie aussitous les collègues <strong>de</strong> l’IPEIT qui m’ont remplacé pour assurer mon cours lors <strong>de</strong> mesmultiples visites au Laboratoire <strong>de</strong> Physique Théorique. Mon collègue Tarek Sbeoueljiest particulièrement remercié.3


Table <strong>de</strong> matièresIntroduction générale 1Chapitre I : Autour <strong>de</strong>s généralisations <strong>de</strong>s états cohérents<strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs applications 5I-1 Introduction……………………………………………………………… ……5I-2. Etats <strong>de</strong> Glauber……………………………………………………………….6I-3. Généralisation <strong>de</strong> la notion d’EC …………………………………………….7I-3.1. ECC <strong>et</strong> rapport avec les groupe <strong>de</strong> Weyl-Heisenberg……………… ………8I-3.2. Les EC <strong>et</strong> leur rapport avec la théorie <strong>de</strong>s groupes…………………............ 9I-3.3. Applications <strong>de</strong>s EC en physique…………………………………… ……...11I-4. Aperçu sur les groupes quantiques <strong>et</strong> les oscillateurs déformés ……………12I-4.1. Les groupes quantiques……………………………………………………. 12I-4.2. Les oscillateurs harmoniques déformés……………………………………..13I-5. ECD <strong>et</strong> supraconductivité à haute température critique……………………15I-5.1. Généralités sur le phénomène <strong>de</strong> la supraconductivité……………………..16I-5.2. Le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>………………………………………………............17I-5.3. Le mécanisme d’appariement <strong>de</strong> Yang…………………………………… ..18I-5.4. Eff<strong>et</strong> isotopique en SHTc…………………………………………………….20I-5.5. Couplage électron-phonon ………………………………………………….22I-5.6. L’hamiltonien effectif………………………………………………………24I-5.7. Modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons <strong>et</strong> symétrie quantique…………………26I-5.7.a. Symétrie locale[ su (2) ] …………………………………………………...26jqI-5.7.b. Symétrie globale U q(su(2))………………………………………………..27I-5.8. Etats cohérents déformés supraconducteurs………………………………314


Chapitre II : Oscillateurs harmoniques généralisés<strong>et</strong> ECD correspondantsII-1. Introduction ………………………………………………………………….33II-2 : Article I……………………………………………………………………...34New construction of Coherent States for Generalized Harmonic OscillatorRep. Math. Phys. Vol 50, No 2 (2002) 263Chapitre III : Oscillateurs fermioniques <strong>et</strong> ECD correspondants 47III-1. Introduction…………………………………………………………………47III-2 Article II……………………………………………………………………..48Z − Gra<strong>de</strong>d3Grassmann variables, parafermions ant their coherent statesPhys. L<strong>et</strong>t. B 536 (2002) 321-326Chapitre <strong>IV</strong> : Modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons <strong>et</strong> ECD relatifs 54<strong>IV</strong>-1. Introduction…………………………………………………………………54<strong>IV</strong>-2. Article III……………………………………………………………………55Superconducting coherent states for an exten<strong>de</strong>d <strong>Hubbard</strong> mo<strong>de</strong>lInt. J. Mod. Phys B. Vol. 17, No.27 (2003) 4859-4866Conclusions <strong>et</strong> perspectives63<strong>Annexe</strong> I : Les états cohérents canoniques 65<strong>Annexe</strong> II : Les états cohérents fermioniques <strong>et</strong> algèbre <strong>de</strong> Grassmann 72<strong>Annexe</strong> III : Aspects conventionnel <strong>et</strong> inconventionnel<strong>de</strong> la supraconductivité 76<strong>Annexe</strong> <strong>IV</strong> : Modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong> <strong>et</strong> états cohérents relatifs 81Bibliographie 875


Introduction généraleLes états cohérents ont été introduits par Glauber [1], en 1963, dans le contexte<strong>de</strong> l’optique quantique. Ils ont constitué un outil, à la fois, nécessaire <strong>et</strong> efficace pourdécrire les radiations d’une émission laser. Ils perm<strong>et</strong>tent, en particulier, <strong>de</strong> rendrecompte <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s propriétés essentielles d’un faisceau laser, à savoir sa cohérence.C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière se traduit par le fait que tous les trains d’on<strong>de</strong> sont en phase. C’est pourc<strong>et</strong>te raison que la dénomination états cohérents (EC) a été alors léguée aux états <strong>de</strong>Glauber.Au cours <strong>de</strong> l’année même (c’est-à-dire 1963), Klau<strong>de</strong>r [2] introduit un systèmed’états, similaire à celui <strong>de</strong> Glauber, dans l’objectif <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r, en termes <strong>de</strong> valeursmoyennes, la relation entre systèmes quantiques <strong>et</strong> classiques. Notons que lacontribution <strong>de</strong> Klau<strong>de</strong>r s’inscrit, en fait, dans le même élan <strong>de</strong> l’idée ayant été déjàémise par Schrödinger en 1926 lorsqu’il a étudié les états associés à l’oscillateurharmonique quantique qui perm<strong>et</strong>tent aux valeurs moyennes <strong>de</strong>s opérateurs impulsion<strong>et</strong> position <strong>de</strong> se rapprocher le plus possible <strong>de</strong> leurs homologues classiques [5].L’apport qui mérite d’être souligné à propos <strong>de</strong> ces travaux <strong>de</strong> Kalu<strong>de</strong>r est qu’ilsincarnent la possibilité <strong>de</strong> généraliser la notion d’EC [5,7] à différents domaines <strong>de</strong> laphysique.La généralisation <strong>de</strong>s EC, au sens <strong>de</strong> leur extension à <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> laphysique régis par un formalisme hamiltonien autre que celui <strong>de</strong> l’oscillateurharmonique, a commencé à émerger à partir <strong>de</strong>s années soixante-dix. Les premièrestentatives ont été marquées par <strong>de</strong>s inadéquations qui se traduisent par <strong>de</strong>s résultatsdivergents [7,10, 66]. L’approche <strong>de</strong> généralisation la plus adéquate a été établie parPerelomov [4] <strong>et</strong> Gilmore [5]. Ces <strong>de</strong>ux auteurs ont, indépendamment l’un <strong>de</strong> l’autre,trouvé l’issue qui consiste à établir le lien entre la théorie <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong> laconstruction <strong>de</strong>s EC. A la lumière <strong>de</strong> c<strong>et</strong> apport, on s’aperçoit que les EC <strong>de</strong> Glaubersont eux-mêmes en rapport avec une structure algébrique qui est le groupe <strong>de</strong> Weyl-Heisenberg [4,5]Perelomov <strong>et</strong> Gilmore ont ainsi ouvert un horizon sans limites à l’extension <strong>et</strong> àla généralisation <strong>de</strong>s EC. L’idée repose sur la détermination <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Lie qui esten rapport avec le groupe régissant les symétries du système étudié. Ensuite, on endéduit le groupe dynamique qui joue dans la construction <strong>de</strong>s EC relatifs au systèmeen question, un rôle similaire à celui du groupe <strong>de</strong> Weyl-Heisenberg dans le cas <strong>de</strong> laconstruction <strong>de</strong>s EC correspondants à l’oscillateur harmonique bosonique. Ainsi, on6


assiste à l’apparition d’une vaste littérature qui concerne l’extension <strong>de</strong> la notion d’ECà divers domaines <strong>de</strong> la physique. Ces généralisations ne sont pas stimuléesuniquement pour répondre à <strong>de</strong>s questions posées par les mathématiques [24] (ou laphysique mathématique), mais aussi pour <strong>de</strong>s nécessités d’ordre physique [5,6,16]. Eneff<strong>et</strong>, dans plusieurs contextes, les EC constituent un outil à la fois efficace <strong>et</strong> pertinentqui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer les gran<strong>de</strong>urs physiques caractéristiques <strong>de</strong>s systèmesétudiés.Pour rendre compte du rôle joué par les EC en physique, nous citerons <strong>de</strong>uxréférences importantes dont l’une est due à Klau<strong>de</strong>r [7] <strong>et</strong> l’autre à Gilmore [5]. Ces<strong>de</strong>ux références peuvent être considérées comme étant <strong>de</strong> véritables « catalogues »dans lesquels on peut trouver un très grand nombre d’exemples concr<strong>et</strong>s d’application<strong>de</strong>s EC dans divers domaines <strong>de</strong> la physique. De par les applications <strong>et</strong> les exemplesfournis par ces <strong>de</strong>ux références majeures, nous développerons en annexe <strong>IV</strong> laconstruction <strong>de</strong>s EC [15] relatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>. Il importe <strong>de</strong> souligner qu’ils’agit d’un modèle [11] (le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>) qui adm<strong>et</strong> une importance particulièreen physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée. Dans <strong>de</strong>s limites bien appropriées, il perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>rendre compte <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> plusieurs matériaux allant <strong>de</strong>s isolants jusqu’auxsystèmes antiferromagnétiques. Il fait l’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong>s à la fois intensives <strong>et</strong> continues<strong>de</strong>puis qu’il a été suggéré en 1987 par P.W. An<strong>de</strong>rson [12] pour décrire le phénomène<strong>de</strong> la supraconductivité à haute température critique [13].La construction <strong>de</strong>s EC qui correspon<strong>de</strong>nt au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong> estdue à Penson <strong>et</strong> Solomon [15]. Ces <strong>de</strong>ux auteurs fournissent la preuve que ces étatsconstituent un outil mathématique efficace perm<strong>et</strong>tant non seulement <strong>de</strong> contournerun nombre <strong>de</strong> questions ouvertes en rapport avec le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, mais aussid’avoir accès à la détermination les gran<strong>de</strong>urs physiques pertinentes [44] quicaractérisent la transition supraconductrice (voir annexe <strong>IV</strong>). La métho<strong>de</strong> utilisée parces <strong>de</strong>ux auteurs nous servira par la suite <strong>de</strong> base d’appui pour construire les étatscohérents déformés (ECD) relatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons qui exhibeune symétrie quantique [16, 21]. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> que nous entreprendrons au chapitre <strong>IV</strong> apour objectif d’illustrer le rôle joué, en physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée, par lessymétries quantiques, ainsi que les ECD qui leur correspon<strong>de</strong>nt.Les symétries quantiques [19,20] dites aussi groupes quantiques ne sont pas,contrairement à ce que leur dénomination peut laisser entendre, <strong>de</strong> véritables groupes ;mais ils sont plutôt <strong>de</strong>s algèbres <strong>de</strong> Hopf . Ils ont fait leur apparition comme structuresmathématiques sous-jacentes dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs problèmes physiques tels que lathéorie quantique <strong>de</strong> diffusion inverse (Quantum Inverse Scattering) [20], ou en tantque solution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Yang-Baxter [20]. Par ailleurs, les groupes quantiquespeuvent être considérés comme étant <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong>s algèbres <strong>de</strong> Lie classiquesqui dépen<strong>de</strong>nt d’un (ou, éventuellement, <strong>de</strong> plusieurs) paramètre(s) <strong>de</strong> déformation.Néanmoins, il faut faire observer que ces déformations sont assuj<strong>et</strong>ties à une contrainteimportante : il est impératif qu’elles perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver l’algèbre non déformélorsque le(s) paramètre (s) <strong>de</strong> déformation tend(ent) vers l’unité [19,20].7


Il existe aussi d’autres structures algébriques déformées. Il s’agit <strong>de</strong>soscillateurs quantiques déformés qui ont, d’ailleurs, fait leur apparition dans lalittérature bien avant l’avènement <strong>de</strong>s groupes quantiques. Ils interviennent dansl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs systèmes physiques. Ils sont surtout appliqués dans la <strong>de</strong>scription<strong>de</strong>s systèmes où les eff<strong>et</strong>s anharmoniques jouent un rôle dominant [25]. Ils ont étéutilisés, également, en vue d’obtenir une nouvelle théorie <strong>de</strong> champ où l’on peutenvisager certains écarts par rapport à la statistique <strong>de</strong> Bose Einstein ou du principed’exclusion <strong>de</strong> Pauli [30]. Ainsi, Bezerra [29] en se servant <strong>de</strong>s oscillateurs bosoniquesdéformés a été en mesure d’envisager l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction une théorieperturbative généralisée. D’autre part, les oscillateurs fermioniques déformés quitraduisent une certaine généralisation du principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli [25,30], ont étéutilisés par Parthasarathy [33] pour réaliser <strong>de</strong>s algèbres supersymétriques quantiques.D’un point <strong>de</strong> vue purement algébrique, les oscillateurs déformés ne possè<strong>de</strong>ntpas [22-24] en général <strong>de</strong> structures d’algèbres <strong>de</strong> Hopf. Ils sont définis en tant quedéformations <strong>de</strong>s oscillateurs ordinaires qui font intervenir un ou, éventuellement,plusieurs paramètres <strong>de</strong> déformation. Néanmoins, ces déformations sont assuj<strong>et</strong>ties àune réserve importante : redonner l’algèbre <strong>de</strong>s oscillateurs ordinaires lorsque le(s)paramètre(s) tend(ent) vers l’unité.Par ailleurs, l’avènement <strong>de</strong> ces structures algébriques déformées a soulevé laquestion <strong>de</strong>s constructions <strong>de</strong>s états cohérents déformés (ECD) qui leur correspon<strong>de</strong>nt.Plusieurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction ont été proposées dans la littérature pour répondreaux besoins <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te question. Cependant, nous trouvons qu’il est instructif <strong>de</strong> répartirles divers ECD construits en trois types <strong>de</strong> familles : Elles correspon<strong>de</strong>ntrespectivement aux oscillateurs bosoniques déformés, aux oscillateurs fermioniquesdéformés <strong>et</strong> aux groupes quantiques.La construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux groupes quantiques peut être achevée enfaisant appel est achevée à <strong>de</strong>ux approches possibles. Il y a d’une part, une premièrealternative [67], <strong>de</strong> caractère essentiellement fondamental ; elle est basée sur l’idéed’adopter la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Perelomov <strong>et</strong> Gilmore au contexte <strong>de</strong>s symétries quantiques.En revanche, la <strong>de</strong>uxième alternative [68], qui est plutôt « pragmatique », consiste àprocé<strong>de</strong>r par analogie avec une construction classique préalablement connue (serapportant à un groupe <strong>de</strong> Lie classique). Il importe <strong>de</strong> souligner, à ce propos, que la<strong>de</strong>uxième approche est la plus utilisée en littérature [68]. Nous nous en servirons pourla construction <strong>de</strong>s ECD relatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons [16,21], <strong>et</strong> ce enprocédant par analogie avec l’étu<strong>de</strong> menée Penson <strong>et</strong> Solomon [15] pour ladétermination <strong>de</strong>s EC relatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong>.La construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux oscillateurs bosoniques déformés se basesur un nombre minimum <strong>de</strong> critères émis par Klau<strong>de</strong>r [7]. Celui-ci considère, qu’unensemble d’états est cohérent lorsque ces états obéissent à un minimumincompressible <strong>de</strong> conditions mathématiques: la normalisabilité, la continuité <strong>et</strong> larésolution <strong>de</strong> l’unité. A partir <strong>de</strong> ces critères ont émergé trois métho<strong>de</strong>s [74-76] <strong>de</strong>8


construction d’ECD bosoniques ; elles ne diffèrent entre elles que par la façon dontelles cherchent à remplir la condition <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité.La construction <strong>de</strong>s ECD correspondant aux oscillateurs fermioniques déformésest beaucoup moins répandue en comparaison avec ses homologues bosoniques. LesECD fermioniques font appel aux variables grassmanniennes généralisées dont le<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> nilpotence est supérieur à <strong>de</strong>ux. Dans la littérature, on dénombreessentiellement <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> réaliser ces constructions dont l’une est due àKerner [34-35] <strong>et</strong> l’autre à Majid [36-37].C<strong>et</strong>te thèse est organisée comme suit :Dans le chapitre I nous donnerons un aperçu sur l’évolution <strong>de</strong> la notion d’étatscohérents. Nous procé<strong>de</strong>rons alors à un tour d’horizon qui nous perm<strong>et</strong>tra d’introduire<strong>de</strong> manière consécutive <strong>et</strong> graduelle les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> généralisation <strong>de</strong> lanotion d’EC. Nous commencerons d’abord par introduire les EC conventionnelsgénéralisés. Ils doivent se placer naturellement en amont <strong>de</strong>s états cohérents déformés(ECD). Ensuite, nous discuterons les raisons physiques nécessaires <strong>et</strong> suffisantes quiont stimulé l’introduction <strong>de</strong> la notion d’ECD. Nous abor<strong>de</strong>rons égalementl’application <strong>de</strong>s ECD en physique <strong>et</strong> nous focaliserons en particulier sur les raisonsnécessaires <strong>et</strong> suffisantes qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> les utiliser pour étudier le phénomène <strong>de</strong> lasupraconductivité à haute température critique.Le chapitre II sera consacré à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs harmoniques bosoniquesdéformés. Nous introduirons alors une algèbre dynamique qui perm<strong>et</strong> d’unifierplusieurs oscillateurs déformés introduits auparavant dans la littérature. Nousétudierons également la construction <strong>de</strong>s ECD qui se rapportent à c<strong>et</strong>te algèbred’oscillateur généralisée [17] <strong>et</strong> nous déterminerons leur expression explicitecorrespondant à un oscillateur déformé spécifique.Dans le chapitre III, nous nous intéresserons à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ECD fermioniques.Nous nous appuierons sur les structures algébriques introduites par Kerner pour établirune relation entre les variables grassmanniennes Z3− graduées <strong>et</strong> les parafermions. Laconstruction <strong>de</strong>s ECD est la conséquence directe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te relation [18].Dans le chapitre <strong>IV</strong>, nous étudierons la construction <strong>de</strong>s ECD qui correspon<strong>de</strong>ntà la symétrie quantique (su(2))que présente le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phononsU q[21]. En outre, nous fournirons la preuve que ces états perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte duphénomène <strong>de</strong> la supraconductivité [16], <strong>et</strong> ce dans la mesure où ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>déterminer les gran<strong>de</strong>urs caractéristiques <strong>de</strong> la transition supraconductrice.Dans la conclusion, nous commenterons nos résultats <strong>et</strong> nous énumérerons lesperspectives qu’ils peuvent avoir.9


Chapitre IAutour <strong>de</strong>s généralisations<strong>de</strong>s états cohérents<strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs applicationsI -1. IntroductionLa notion d’états cohérents [1] (EC) a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> généralisations qui necessent <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s applications <strong>de</strong> plus en plus nombreuses <strong>et</strong> pertinentes en <strong>de</strong>horsdu domaine où elles ont pris naissance (à savoir l’optique quantique). C’est Perelomov[4] <strong>et</strong> Gilmore [5] qui, en établissant le lien entre la théorie <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong> ces états,ont rendu <strong>de</strong> telles extensions possibles. Par ailleurs, l’avènement <strong>de</strong>s groupesquantiques [19,20] <strong>et</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs quantiques déformés [22-25] a induit unenouvelle généralisation qui a donné lieu à la notion d’états cohérents déformés (ECD).Le constat qui mérite d’être souligné à propos <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ECD estl’existence d’une diversité <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s [28-37, 67-68]. Néanmoins, on peut cerner cesdifférentes métho<strong>de</strong>s en <strong>de</strong>ux catégories. L’une faisant appel à <strong>de</strong>s approches typiquesou bien appropriées au contexte <strong>de</strong>s structures algébriques déformées [67]. L’autres’appuyant sur une analogie formelle avec la construction <strong>de</strong>s EC classiques [6, 7, 34,35, 68]. C’est c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> qui est la plus utilisée surtout lorsqu’il s’agit <strong>de</strong>construire <strong>de</strong>s ECD relatifs à <strong>de</strong>s groupes quantiques. Nous ne pouvons alors nouspasser <strong>de</strong> revoir un nombre d’idées <strong>de</strong> base se rapportant aux travaux <strong>de</strong>s pionniers <strong>et</strong>aussi à ceux <strong>de</strong> Perelomov <strong>et</strong> Gilmore. En eff<strong>et</strong>, les idées qu’incarnent ces travaux à labase <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> la notion d’EC perm<strong>et</strong>tent, dans une certaine mesure, <strong>de</strong>révéler les processus <strong>de</strong> généralisation à employer.L’ensemble <strong>de</strong> considérations que nous venons <strong>de</strong> mentionner nous incite à user<strong>de</strong> ce chapitre pour faire un tour d’horizon qui r<strong>et</strong>race l’évolution <strong>de</strong>s idées dans ledomaine <strong>de</strong>s EC. Ce tour perm<strong>et</strong>tra, entre autres, <strong>de</strong> paver le chemin à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sECD se rapportant aux oscillateurs déformés ainsi qu’à ceux relatifs au modèle <strong>de</strong><strong>Hubbard</strong> étendu qui tient compte <strong>de</strong>s phonons [21].10


Notre point <strong>de</strong> départ sera un passage en revue <strong>de</strong>s EC <strong>de</strong> Glauber [1].I-2. Les EC <strong>de</strong> GlauberGlauber construit les EC en adoptant un ensemble <strong>de</strong> trois définitions :(i)Les EC sont <strong>de</strong>s états propres <strong>de</strong> l’opérateur annihilation <strong>de</strong> l’oscillateurharmonique a,où z est un nombre complexe.a z = z z , (1)(ii)Les EC sont obtenus en faisant agir un opérateur dit <strong>de</strong> déplacement, D (z), surl’état du vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’oscillateur harmonique,avecz = D(z) 0 , (2)D(z)= exp( z a+− z * a), z ∈ C(3)(iii) Les EC sont <strong>de</strong>s états quantiques qui minimisent les relations d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>Heisenberg2 2 1( ∆p ) ( ∆x)= , ( h = 1)(4)2En partant <strong>de</strong> ces définitions, qui sont d’ailleurs équivalentes, on montre aisément(voir annexe I) que les EC sont explicitement exprimés par :z= exp( −z22)∑nznn!n(5)oùz ∈ C <strong>et</strong> n est un état propre <strong>de</strong> l’opérateur nombre d’occupation N <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’hamiltonien <strong>de</strong> l’oscillateur harmonique bosonique libre :oùH= h ω( N +1/ 2)(6)+N = a a(7)est l’opérateur nombre <strong>de</strong> particules.Les états n constituent une base orthonormée complète <strong>et</strong> on a donc [8] :11


∑ n n = 1 <strong>et</strong> (8a)nnn' δnn'= (8.b)En utilisant l’équation (5), on peut montrer aisément que les EC vérifient les propriétéssuivantes [7]:• Ils réalisent une correspondance entre l’espace <strong>de</strong> Hilbert <strong>et</strong> l’espace <strong>de</strong> Fock-Bargmann [40] <strong>et</strong> ce dans la mesure où les EC perm<strong>et</strong>tent d’exprimer les étatsen termes <strong>de</strong> fonctions analytiques (voir équation (5))• Ils sont continus en fonction <strong>de</strong> la variable complexe z :z − z' ⎯→0alors z − z'⎯→0(9)• Ils ne sont pas mutuellement orthogonaux• Ils sont stables dans le temps car un état cohérent évoluant dans le temps resteun état cohérent.• Les EC constitue un système plus que compl<strong>et</strong> parce que d’une part ilsperm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> résoudre l’unité <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’autre ils ne sont pas <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>uxorthogonaux. La résolution <strong>de</strong> l’unité fait alors appel à une fonction poidspositive W ( z ²) telle que :∫∫d ² zW ( z ²) z z = I(10)où I est l’opérateur i<strong>de</strong>ntité <strong>et</strong> d ² z = dxdy .L’ensemble <strong>de</strong> propriétés que nous venons d’énumérer ainsi que les définitions <strong>de</strong>Glauber mentionnées ci-<strong>de</strong>ssus constituent un minimum essentiel perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>donner une idée sur les EC inventés par les pionniers, Schrödinger, Glauber <strong>et</strong>Klau<strong>de</strong>r. Ces états sont appelés dans la littérature mo<strong>de</strong>rne d’ECC (états cohérentscanoniques), <strong>et</strong> ce pour les distinguer <strong>de</strong>s diverses généralisations dont la notion d’ECa fait <strong>et</strong> continue <strong>de</strong> faire l’obj<strong>et</strong>. Ainsi, nous sommes conduit à entreprendre un tourd’horizon qui couvre les différentes extensions <strong>de</strong> la notion d’EC.I-3. L’évolution <strong>de</strong> la notion d’ECLes premières tentatives <strong>de</strong> généralisation <strong>de</strong> la notion d’EC ont commencé àémerger vers le début <strong>de</strong>s années soixante-dix [10,66].Ils se sont articulées autour <strong>de</strong>l’extension <strong>de</strong> l’une au moins <strong>de</strong>s définitions <strong>de</strong> Glauber. Le fait marquant à propos <strong>de</strong>12


ces premières approches est la divergence <strong>de</strong>s résultats auxquels ils aboutissent [7].L’une <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te divergence est qu’en <strong>de</strong>hors du contexte <strong>de</strong> l’oscillateurharmonique les définitions <strong>de</strong> Glauber ne sont plus équivalentes entre elles. Enconséquence, un lien étroit s’établit entre la définition adoptée <strong>et</strong> le résultat obtenu [7].Les inadéquations <strong>de</strong>s approches ne vont pouvoir être surmontées que grâce auxtravaux <strong>de</strong> Perelomov [4] <strong>et</strong> Gilmore [5]. Ces <strong>de</strong>ux auteurs ont, indépendamment l’un<strong>de</strong> l’autre, trouvé l’issue adéquate qui consiste à établir un lien intime entre la théorie<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong> la construction <strong>de</strong>s EC. A la lumière <strong>de</strong> c<strong>et</strong> apport, on s’aperçoit alorsque même les EC <strong>de</strong> Glauber s’appuient, en fait, sur une structure algébrique qui est legroupe <strong>de</strong> Weyl-Heisenberg.[3]I- 3.1. ECC <strong>et</strong> rapport avec le groupe <strong>de</strong> Weyl-HeisenbergDésignons par GWle groupe <strong>de</strong> Weyl-Heisenberg <strong>et</strong> par W l’algèbre <strong>de</strong> Lie quilui correspond. Les éléments <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te algèbre sont tout simplement les opérateurs quientrent dans la formulation <strong>de</strong> l’hamiltonien <strong>de</strong> l’oscillateur harmonique bosoniqueunidimensionnel. C<strong>et</strong>te algèbre est engendrée par le tripl<strong>et</strong> d’opérateurs [3] :avec{ I a,a+ }, (11)oùX + iPa = ,2[ X , P] = iI ,[ , X ] = [ I,P] = 0a+X − iP=(12)2I (13)Les opérateurs a <strong>et</strong>+a obéissent aux relations <strong>de</strong> commutation ordinaire :a a+ ]+[ , = I , [ I , a]= [ I,a ] = 0(14)Vu que le passage <strong>de</strong> l’algèbre au groupe se fait par le biais <strong>de</strong> la fonctionexponentielle alors un élément générique du groupe s’écrit sous la forme:oùg : = ( s,x,p)= exp( w)= exp( isI)D(α)(15)+D( α)= exp( αa−αa)(16)avecx +i pα = ,2x −i pα =(17).213


s , x,p sont <strong>de</strong>s paramètres réels.La loi <strong>de</strong> multiplication dans W est donnée par [4] :1( s1,x1,p1)(s2,x2, p2) = ( s1+ s2+ [ x2p1− x1p2], x1+ x2, p1+ p2)2(18)Si on désigne par H un espace <strong>de</strong> Hilbert qui est considéré comme étant l’espace <strong>de</strong>représentation unitaire irréductible du groupe W alors un état <strong>de</strong> H s’écrit sous laforme :oùavecψ = U ( g)ψ(19)0U ( g)= U ( s)D(α)= exp( isI)D(α), (20)−U 1 ( g)= U ( g)(21)ψ0est un état arbitraire <strong>de</strong> H .Comme en mécanique quantique l’état d’un système est défini à une phase près,on en déduit que le groupe d’isotropie, Λ , associé à ψ0est un sous groupe distingué<strong>de</strong> GWqui est engendré par l’unité I. Il s’ensuit que l’on peut décrire un EC [3] parun élément <strong>de</strong> l’espace quotient G / Λ :Wα = D( α)ψ . (22)0Il y a lieu <strong>de</strong> souligner que dans ce développement théorique l’état αobtenu grâce à l’action <strong>de</strong> l’opérateur unitaire D (α ) sur un état arbitraire ψ0jouantle rôle du vecteur <strong>de</strong> référence (fudicial vector). En revanche, lorsqu’il est question <strong>de</strong>construire les EC qui se rapportent à un système physique donné utilisant leformalisme <strong>de</strong> l’hamiltonien <strong>de</strong> l’oscillateur harmonique bosonique le choix <strong>de</strong>l'état ψ0acquiert une importance particulière [3,7]. Ainsi, les EC <strong>de</strong> Glauber sontobtenus à partir <strong>de</strong> l’équation (22) en prenant l’état du vi<strong>de</strong> 0 comme référence. Parcontre, dans certaines applications <strong>de</strong> l’optique quantique, il convient <strong>de</strong> considérerl’état ψ0comme l’un <strong>de</strong>s vecteurs n <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> Fock correspondant àl’hamiltonien <strong>de</strong> l’oscillateur harmonique [43].Ayant en vue le rapport entre EC <strong>de</strong> Glauber <strong>et</strong> théorie <strong>de</strong>s groupes on peutconcevoir un rapport similaire perm<strong>et</strong>tant la construction <strong>de</strong>s EC qui correspon<strong>de</strong>nt àun système physique régi par un formalisme autre que celui <strong>de</strong> l’oscillateurharmonique. L’idée repose sur la donnée du groupe <strong>de</strong> la symétrie du système àest14


étudier. A partir <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Lie associée à c<strong>et</strong>te symétrie, on puise alors ce qu’onappelle le groupe dynamique [3,4,7]. Ce <strong>de</strong>rnier sera pour les EC généralisésrecherchés l’analogue <strong>de</strong> ce qui est l’algèbre <strong>de</strong> Weyl-Heisenberg pour les ECcanoniques. Nous donnons ci-après un aperçu sur la métho<strong>de</strong> généralisation <strong>de</strong>s EC ausens <strong>de</strong> Gilmore [5]. C<strong>et</strong>te approche présente l’avantage d’être particulièrementadéquate pour la construction <strong>de</strong>s EC relatifs à <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong> lamatière con<strong>de</strong>nsée (les problèmes à N corps) [53].I-3.2. Les ECG <strong>et</strong> leur rapport avec la théorie <strong>de</strong>s groupesConsidérons un système quantique décrit par un hamiltonien H . Engénéral H ainsi que l’ensemble <strong>de</strong>s opérateurs { A } qui entrent dans la caractérisation dusystème sont exprimés à l'ai<strong>de</strong> d’un ensemble compl<strong>et</strong> d’opérateurs{ T i} = g . Le termecomplitu<strong>de</strong> est pour signifier que g reste fermé par opérations <strong>de</strong> commutation. Ceciveut dire qu’étant donné <strong>de</strong>ux éléments T <strong>et</strong> T appartenant à g alors on a [3]:ij[ T , T ] ∈ g(23)L’hamiltonien <strong>et</strong> les opérateurs <strong>de</strong> transition s’expriment par :ijH = H T ) <strong>et</strong> A = A T ) . (24)( iDans le cas particulier d’un système à N-corps [53], l’hamiltonien s’écrit sous laforme :( iavecH=∑i,jc∑++ +i, jaiaj+ vijklaiajakal(25)ijklci , j(resp. vijklterme d’interaction).) étant les éléments <strong>de</strong> matrice du terme libre <strong>de</strong> l’hamiltonien (resp. du+ai<strong>et</strong> aiétant les opérateurs <strong>de</strong> création <strong>et</strong> d’annihilation (bosonique ou fermionique).L’algèbre associée à l’hamiltonien (25) est so( 2n)pour les systèmes fermioniques(resp. sp( 2n)pour les systèmes bosoniques) [5] ; elle est engendrée par+ + +a a , a a , a a .{ }ijijijTrois données nécessitent d’être spécifiées avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la constructionexplicite <strong>de</strong>s EC [3].15


(i)un groupe dynamique G associée à une algèbre g qui est déterminé à partir<strong>de</strong> la donnée <strong>de</strong>s propriétés algébriques <strong>de</strong>s opérateurs du systèmeT tels que :quantique à étudier. g est engendrée par les opérateurs { } ik[ Ti, Tj] = ∑cijTk(26)kC étant les facteurs <strong>de</strong> structures <strong>de</strong> g ;kij(ii)l’espace <strong>de</strong> Hilbert <strong>de</strong>s états physiques doit être une représentation unitaireirréductible du groupe G ;(iii) l’état <strong>de</strong> référence Φ 0= réf doit appartenir à l’espace <strong>de</strong> Hilbert <strong>et</strong> doitêtre normalisable.Les EC sont par la suite obtenus en invoquant:• le sous groupe <strong>de</strong> stabilité maximale qu’on note Λ . Il est défini comme étantl’ensemble <strong>de</strong>s éléments h dont l’action sur le vecteur <strong>de</strong> référence n’induitqu’un changement <strong>de</strong> phase. on peut donc écrire :h Φ, h ∈ Λ ; (27)iΦ(h)0= e Φ0• tout élément g ∈ G adm<strong>et</strong> une décomposition unique en un produit <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxéléments, l’un appartenant à Λ <strong>et</strong> l’autre à G / Λ ; ceci veut dire que :oùg ∈ G alors g = Ωh(28.a)h ∈ Λ <strong>et</strong> Ω ∈ G / Λ(28.b)L’action d’un élément g ∈ G sur Φ0est donnée par :giΦ(h)Φ0= ΩhΦ0= Ω Φ0e . (29)D’autre part, comme en mécanique quantique les états d’un système physique sontdéfinis à un facteur <strong>de</strong> phase près il s’ensuit que l’on peut écrire un état cohérentgénéralisé se présente sous une forme telle qu’indiquée par l’équation (29). Ils’ensuit que la définition générale d’un état cohérent, au sens <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>sgroupes, est donné par :EC = Ω Φ 0. (30)16


Il importe <strong>de</strong> signaler que si on se contente <strong>de</strong> se limiter strictement auxconsidérations liées à la théorie <strong>de</strong>s groupes alors on peut prendre Φ0comme un étattotalement arbitraire [4]. En revanche, lorsqu’il est question <strong>de</strong> construire les EC serapportant à un système physique donné, le choix <strong>de</strong> Φ0acquiert une importanc<strong>et</strong>out à fait particulière [3]. Ce choix est dicté non seulement par <strong>de</strong>s raisons« techniques » (c’est-à-dire calculatoires) en rapport avec la construction <strong>de</strong>s EC maissurtout par le besoin <strong>de</strong> conserver la structure topologique <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phasequantique étudié [5,6].I-3.3. Applications <strong>de</strong>s EC en physiqueL’établissement du rapport entre la construction <strong>de</strong>s EC <strong>et</strong> la théorie du groupeest à la base <strong>de</strong> la généralisation <strong>de</strong> ces états à divers domaines <strong>de</strong> la physique. Il suffitalors <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en exergue les symétries que présente un système physique donné pourensuite construire les EC qui lui correspon<strong>de</strong>nt. C<strong>et</strong>te extension <strong>de</strong>s EC qui est en soitune entreprise mathématique importante est stimulée surtout par le rôle que jouent cesétats dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s problèmes physiques. En eff<strong>et</strong>, ils (les EC) perm<strong>et</strong>tent, dansplusieurs contextes, <strong>de</strong> déterminer les gran<strong>de</strong>urs physiques caractéristiques tels que lespectre <strong>et</strong> les fonctions <strong>de</strong> corrélation. Klau<strong>de</strong>r [7] <strong>et</strong> Gilmore [3] ont « catalogué »,chacun dans une référence à part, <strong>de</strong>s exemples concr<strong>et</strong>s sur l’apport que constituel’application <strong>de</strong>s EC dans plusieurs domaines <strong>de</strong> la physique. Ces <strong>de</strong>ux auteursfournissent la preuve que la notion d’EC est, dans un sens, similaire à une « tutelle »qui s’étend pour coiffer presque toutes les branches <strong>de</strong> la physique. En eff<strong>et</strong>, les ECsont utiles pour étudier une immense variété <strong>de</strong> problèmes qui touchent à la physiquenucléaire, physique <strong>de</strong>s particules, physiques statistiques, <strong>et</strong>c [3,7]. En réalité, lalittérature récente montre que les EC font toujours l’obj<strong>et</strong> d’extensions incessantesstimulées par <strong>de</strong> nouvelles découvertes. A titre d’exemple, non sous contentons <strong>de</strong>citer les travaux <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon [15] qui consiste en l’application <strong>de</strong>s EC pourétudier le phénomène <strong>de</strong> supraconductivité à haute température critique qui est censéêtre décrit à l’ai<strong>de</strong> du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> [11]Pour construire les EC qui correspon<strong>de</strong>nt au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, Penson <strong>et</strong>Solomon usent <strong>de</strong> la symétrie SO (4)présentée par ce modèle (voir annexe III).L’apport essentiel <strong>de</strong> ces EC rési<strong>de</strong> non seulement dans le fait qu’ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>contourner un nombre <strong>de</strong> problèmes ouverts associés au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> (que nousdiscuterons ultérieurement), mais aussi qu’ils sont <strong>de</strong> véritables étatssupraconducteurs. En eff<strong>et</strong>, ils prouvent que ces EC leur perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminerdiverses gran<strong>de</strong>urs physiques qui entrent dans la caractérisation d’un supraconducteurdont en particulier le paramètre d’ordre <strong>de</strong> la transition supraconductrice appeléODLRO [44,45] (off-diagonal long range or<strong>de</strong>r).Nous mentionnons le travail <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon pour <strong>de</strong>ux raisons : lapremière est pour souligner que le EC généralisés au sens Gilmore <strong>et</strong> Perelomovs’éten<strong>de</strong>nt même à <strong>de</strong>s questions qui sont d’actualité en recherche. La secon<strong>de</strong> est quel’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur construction va nous fournir un nombre d’outils mathématiques dont17


nous servirons par la suite pour déterminer les états cohérents déformés correspondantà la symétrie quantique vérifiée par le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> étendu qui intègre lesphonons du réseau [21].Signalons que paver le chemin à la construction <strong>de</strong>s ECD relatifs au modèle <strong>de</strong><strong>Hubbard</strong> étendu qui est l’une <strong>de</strong>s questions essentielles autour <strong>de</strong> laquelle s’articule c<strong>et</strong>ravail il est instructif <strong>de</strong> commencer d’abord par introduire un certains nombre <strong>de</strong>notions. Nous trouvons que nous ne pouvons pas nous passer <strong>de</strong> donner un aperçu quise veut, à la fois, général <strong>et</strong> succinct sur les structures algébriques qui se situent enarrière plan <strong>de</strong> la notion d’états cohérents déformés (ECD).Ainsi nous sommes conduit à donner une digression sur les oscillateursharmoniques déformés <strong>et</strong> les groupes quantiques ainsi que sur les différentesconstructions <strong>de</strong>s ECD qui leurs correspon<strong>de</strong>nt.I-4. Aperçu sur les groupes quantiques <strong>et</strong> les oscillateurs déformés.I-4.1. Les groupes quantiquesLes groupes quantiques appelés aussi symétries quantiques apparaissent commestructures mathématiques sous-jacentes dans plusieurs contextes physiques tels que lathéorie quantique <strong>de</strong> diffusion inverse (quantum inverse scattering) ou en tant quesolution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Yang-Baxter [19,20]. Récemment, Montorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti [21]démontrent l’émergence <strong>de</strong>s symétries quantiques dans le contexte <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong> lamatière con<strong>de</strong>nsée. En eff<strong>et</strong>, ils prouvent que le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> qui tient compte<strong>de</strong>s phonons exhibe en fait la symétrie U q(su(2)).D’un point <strong>de</strong> vue purement mathématique, la dénomination groupes quantiquesne doit pas laisser entendre que ces structures sont <strong>de</strong> véritables groupes. En fait, ilssont <strong>de</strong>s algèbres <strong>de</strong> Hopf appelés parfois algèbres quantiques [19,20]. Ils peuvent êtreconsidérées comme étant <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong>s algèbres <strong>de</strong> Lie classiques qui fontappel à un (ou éventuellement plusieurs) paramètre(s) <strong>de</strong> déformation. Cependant, ilfaut observer que ces déformations sont assuj<strong>et</strong>ties à une condition importante : ilssont contraints <strong>de</strong> redonner les algèbres <strong>de</strong> lie classiques (c’est-à-dire non déformées)lorsque le(s) paramètre(s) <strong>de</strong> déformation) tend(ent) vers l’unité [19,20].Notre objectif ne consiste pas à étudier systématiquement les groupesquantiques. En fait, nous nous intéressons surtout aux conditions d’émergence <strong>de</strong> lasymétrie U q(su(2))lorsque le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> est étendu pour tenir compte <strong>de</strong>sphonons. C<strong>et</strong>te investigation est utile pour justifier la métho<strong>de</strong> à employer en vue <strong>de</strong>construire les ECD qui correspon<strong>de</strong>nt à c<strong>et</strong>te symétrie.Par ailleurs, lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> construire les ECD correspondant à <strong>de</strong>s groupesquantiques on constate qu’il existe <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> faire. Il y’a une premièreapproche [67] qui repose sur une adaptation <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> Perelomov <strong>et</strong> Gilmore au18


contexte <strong>de</strong>s groupes quantiques ; mais il s’avère qu’elle est difficile à accomplir <strong>et</strong> ceà cause <strong>de</strong> la non trivialité <strong>de</strong> l’espace quotient. Une secon<strong>de</strong> approche [68] consiste àprocé<strong>de</strong>r par analogie avec la construction <strong>de</strong>s EC conventionnels qui correspon<strong>de</strong>ntaux groupes <strong>de</strong> Lie classiques (non déformés). C’est la <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> que nousemprunterons pour la construction <strong>de</strong>s ECD au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons <strong>et</strong> ceen s’inspirant <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon.Le procédé <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux groupes quantiques estdifférent <strong>de</strong> leurs homologues relatifs aux oscillateurs quantiques. C<strong>et</strong>te différenced’approches est le résultat <strong>de</strong>s différences algébriques qui distinguent ces oscillateurs<strong>de</strong>s groupes quantiques.I -4.2. Les oscillateurs harmoniques déformésLes oscillateurs quantiques déformés ne possè<strong>de</strong>nt pas en général <strong>de</strong> structuresd’algèbres <strong>de</strong> Hopf. Du point <strong>de</strong> vue mathématique, ils sont définis en tant quedéformations [22-25] <strong>de</strong>s oscillateurs ordinaires qui font appel à un ou plusieursparamètres <strong>de</strong> déformation. Néanmoins, ils (les oscillateurs déformés) sont appelés àredonner le cas ordinaire (c’est-à-dire non déformé) lorsqu’on fait tendre le paramètre(ou, éventuellement, les paramètres) <strong>de</strong> déformation vers l’unité.Sur le plan historique, il faut signaler que ces oscillateurs ont fait leur apparition[26,27] avant l’avènement <strong>de</strong>s groupes quantiques. Pour donner une idée substantiellesur les structures algébriques <strong>de</strong>s oscillateurs déformés nous nous contentons ici <strong>de</strong>donner <strong>de</strong>ux exemples. Le premier est celui d’Arik-Coon [72]:+ +[ a,a+ ]q= aa − qa a = I(31)[ a , I]= [ a + , I ] = 0avec0 ≤ q ≤ 1.Le second est celui <strong>de</strong> Bie<strong>de</strong>nharn-Macfarlane [22] :+ + − Naa − qa a = q(32)avec+ +[ N,a]= −a, [ N , a ] = aA partir <strong>de</strong>s années 80, plusieurs autres déformations d’oscillateurs bosoniques,à un ou plusieurs paramètres <strong>de</strong> déformation, ont été consécutivement introduites dansla littérature [23, 24, 31,32]. Ils sont envisagés dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs systèmesphysiques [28-31, ]. Tels que les systèmes ou les eff<strong>et</strong>s anharmoniques [72] jouent unrôle dominant, en optique quantique ou même pour obtenir une nouvelle <strong>de</strong>s champsqui présente <strong>de</strong>s écarts par rapport à la statistique <strong>de</strong> Bose-Einstein [30, 33].19


Le résultat le plus marquant à propos <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s oscillateursbosoniques déformés pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> problèmes physiques concr<strong>et</strong>s est que lesdéformations à <strong>de</strong>ux paramètres s’avèrent équivalentes à <strong>de</strong>s déformations à un seulparamètre [32]. D’autre part, on constate que plusieurs versions <strong>de</strong> ces oscillateursprésentent <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s ce qui a stimulé alors plusieurs auteurs pour chercher àunifier ces oscillateurs [9,41].L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs déformés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées pour les unifier,nous conduit à introduire une algèbre dynamique [17] qui perm<strong>et</strong> d’englober plusieursoscillateurs déformés généralisés dans un sens unificateur. Ceci nous induit alors pourenvisager l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ECD relatifs à c<strong>et</strong> oscillateur généralisé (c’està-direoscllateurs unifiés). Les développements explicites qui correspon<strong>de</strong>nt à c<strong>et</strong>oscillateur généralisé ainsi qu’à la construction <strong>de</strong>s ECD qui s’y rapportent sontdifférés au chapitre II. Nous contentons ici <strong>de</strong> donner un aperçu succint sur les critères<strong>de</strong> Klau<strong>de</strong>r [7] concernant la construction <strong>de</strong>s ECD qui correspon<strong>de</strong>nt aux oscillateursbosoniques déformés.La construction <strong>de</strong>s états cohérents déformés (ECD) est l’une <strong>de</strong>s questions quia été toujours <strong>et</strong> restera associée aux oscillateurs bosoniques déformés. C<strong>et</strong>teconstruction est réalisée conformément aux critères <strong>de</strong> Klau<strong>de</strong>r : Unensemble{ z , z ∈ C}d’états <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> Hilbert ne peut constituer un ensembled’états cohérents que lorsqu’il satisfait à un nombre minimal <strong>de</strong> conditions (établis parKlau<strong>de</strong>r [7]):(i) z est normalisable,(ii) z est continu en fonction <strong>de</strong> la variable z ce qui veut dire que :''z − z → 0 entraîne z − z → 0 ,(iii) { z } est compl<strong>et</strong> dans H <strong>et</strong> vérifie la résolution <strong>de</strong> l’opérateur i<strong>de</strong>ntité cequi fait appel à une fonction poids w(z ) positive telle que :22∫∫ )2d zw(z z z = I .En vue <strong>de</strong> trouver un analogue <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> Fock-Bargmann [42],nous exigeons <strong>de</strong> ECD pour les oscillateurs harmoniques déformés que nous allonsconstruire à la Klau<strong>de</strong>r, <strong>de</strong> remplir une condition supplémentaire [17]: être <strong>de</strong>s étatspropres <strong>de</strong> l’opérateur annihilation.Autour <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> Klau<strong>de</strong>r s’articulent trois métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> constructions <strong>de</strong>sECD. Elles ne diffèrent entre elles que par la manière dont elles cherchent à remplir lesconditions <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> l’unité. On peut alors invoquer les q-intégrales <strong>de</strong>20


Jackson [74], utiliser les intégrales ordinaires tout en faisant un choix judicieux <strong>de</strong> lafonction poids ou même utiliser une fonction poids préalablement connue <strong>et</strong> ensuitedéterminer l’oscillateur déformé qui peut bien lui correspondre [22, 72].Outre les oscillateurs bosoniques déformés, on peut constater que plusieursoscillateurs fermioniques déformés ont été également introduits dans la littérature. Ilspeuvent être présentés comme <strong>de</strong>s déformations relations <strong>de</strong> commutationsfermioniques <strong>et</strong> laissent entendre donc une généralisation du principe d’exclusion <strong>de</strong>Pauli [25,30]. Ces oscillateurs trouvent <strong>de</strong>s applications physiques pertinentes ; aussiils ont été considérés par Parthasarathy [33] pour construire une théoriesupersymétrique fractionnaire.La construction <strong>de</strong>s ECD fermioniques est très peu étudiée comparée à sonhomologue bosoniques déformés. Nous faisons observer que pour le cas ordinairec’est-à-dire l’oscillateur fermionique ordinaire la construction <strong>de</strong>s EC fait appel auxvariables grassmanniennes qui, vu leur rapport avec le principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli,sont <strong>de</strong>s variables anticommutantes <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> nilpotence égal à <strong>de</strong>ux [38,39] (ou toutsimplement <strong>de</strong> carré nul). En revanche, les ECD qui correspon<strong>de</strong>nt aux oscillateursfermioniques déformés, doivent être construits en utilisant <strong>de</strong>s variablesgrassmanniennes généralisées dont le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> nilpotence est forcement supérieur à<strong>de</strong>ux, ce qui laisse entendre une généralisation du principe <strong>de</strong> Pauli. Dans la littérature,on dénombre <strong>de</strong>ux approches perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> définir les variables grassmanniennesgénéralisées [58,59] : l’une est due a Kerner [34,35]<strong>et</strong> l’autre à Majid[36,37]Notre contribution consiste à utiliser les variables <strong>de</strong> Kerner [34,35] pourétudier les oscillateurs fermioniques Z3− gradués <strong>et</strong> construire les ECD qui leurscorrespon<strong>de</strong>nt [18]. Nous préférons développer c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> dans le chapitre III, <strong>et</strong> nousréservons ce qui suit à la discussion du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons, <strong>de</strong> lasymétrie quantique (su(2))qui le caractérise ainsi qu’à la construction <strong>de</strong>s ECD quilui sont reliés [16].U qI-5. ECD <strong>et</strong> supraconductivité à haute température critiqueMontorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti [21] démontrent que l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> étendu quitient compte <strong>de</strong>s vibrations du réseau présente une symétrie quantique (su(2)). C’estle couplage <strong>de</strong>s phonons à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge électronique qui induit c<strong>et</strong>te symétrienon triviale dans le contexte <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée. Nous nousproposons dans c<strong>et</strong>te partie, d’étudier dans les plus amples détails les raisons qui ontinduit c<strong>et</strong>te symétrie <strong>et</strong> <strong>de</strong> montrer qu’il est possible d’envisager <strong>de</strong> construire les ECDrelatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons [21].Nous fournirons la preuve que ces ECD perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte duphénomène <strong>de</strong> la supraconductivité à haute température critique. Pour parvenir à lemontrer nous trouvons qu’il est utile <strong>de</strong> commencer d’abord par introduire en amontU q21


<strong>de</strong> ces développements une digression sur le phénomène <strong>de</strong> la supraconductivité [50-59].I-5.1. Généralités sur le phénomène <strong>de</strong> la supraconductivitéUn supraconducteur est un matériau qui, lorsqu’il refroidi au <strong>de</strong>ssous d’unecertaine température critique Tc(caractéristique du matériau), présente une résistivitéélectrique nulle <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient un diamagnétique parfait [49]. Ces matériaux sont répartisen <strong>de</strong>ux familles. Le critère <strong>de</strong> répartition -qu’on peut évoquer au prime abord estd’ordre phénoménologique- il prend en considération la nature <strong>de</strong>s matériaux <strong>et</strong> leurstempératures <strong>de</strong> transition à la supraconductivité. Les métaux <strong>et</strong> les alliagesmétalliques qui présentent la possibilité <strong>de</strong> transiter à la supraconductivité à <strong>de</strong>stempératures critiques situées au- <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 30°K constituent la famille <strong>de</strong>ssupraconducteurs conventionnels [50-53] En outre, il y a les supraconducteurs nonconventionnels ou supraconducteurs à haute température critique qui sont <strong>de</strong>scomposés à base d’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> cuivre dont les températures <strong>de</strong> transition se situent au<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> 30 ° K <strong>et</strong> peuvent même surpasser le seuil <strong>de</strong> liquéfaction <strong>de</strong> l’azote [13].D’un point <strong>de</strong> vue théorique, les <strong>de</strong>ux aspects <strong>de</strong> la supraconductivité sontdécrits par <strong>de</strong>ux formalismes hamiltoniens différents. Le phénomène <strong>de</strong> lasupraconductivité conventionnelle dont la découverte remonte à 1911 a étécomplètement élucidé en 1957 grâce à la théorie BCS [48, 52]. En revanche, lessupraconducteurs à haute température critique (SHTc), mis en évi<strong>de</strong>nce expérimentalepour la première fois en 1986, sont censés être décrits [12,14] par le modèle <strong>de</strong><strong>Hubbard</strong> [11].La théorie BCS baptisée selon les initiales <strong>de</strong> ces auteurs (Bar<strong>de</strong>en, Cooper <strong>et</strong>Schrieffer) est une théorie quantique microscopique. Elle est basée sur la notion clef <strong>de</strong>paires <strong>de</strong> Cooper [59]. Selon la théorie BCS, lorsqu’un conducteur est refroidi au<strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> sa température <strong>de</strong> transition, il y a apparition d’une interaction attractiveperm<strong>et</strong>tant aux électrons <strong>de</strong> s’associer en paires <strong>de</strong> Cooper. Un électron spin, « ↑ »d’impulsion → k située au voisinage du niveau <strong>de</strong> Fermi apparié avec un autre électron→d’impulsion − k <strong>et</strong> <strong>de</strong> spin « ↓ » forment une entité bosonique <strong>de</strong> spin n<strong>et</strong> nul qui estla paire <strong>de</strong> Cooper. La transition à l’état supraconducteur est interprétée en terme <strong>de</strong>con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> Bose <strong>de</strong>s paires <strong>de</strong> Cooper [52].La formation <strong>de</strong>s paires <strong>de</strong> Cooper au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> TCest favorisée par lesvibrations <strong>de</strong>s ions du réseau (c’est-à-dire les phonons). La preuve expérimentale surce rôle joué par les phonons est fournie par la loi isotopique [27] :αM T c= C(33)22


M : masse isotopique, Tc:température critique du matériau <strong>et</strong> α = 0,5 ± 10°° <strong>et</strong> C uneconstante.L’une <strong>de</strong>s prévisions importantes déduite à partir <strong>de</strong> la loi isotopique estl’existence d’un seuil <strong>de</strong> 23° K qu’aucune température critique <strong>de</strong> transition métalsupraconducteurne peut dépasser. Mais c<strong>et</strong>te prédiction sera mise en défaut par ladécouverte <strong>de</strong>s supraconducteurs à haute température critique [13].Les supraconducteurs à haute température critique (SCHTc) ont été découvertspar Bednorz <strong>et</strong> Muller. En eff<strong>et</strong>, ils démontrent expérimentalement, en 1986, que lacéramique La 2CuO4(qui est un isolant à l’état pur), <strong>de</strong>vient supraconducteurlorsqu’elle est adéquatement dopée à l’ai<strong>de</strong> du Sr (Strontium) ou Ba (Baryum) . Lestempératures <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> La2 −x( Ba)xCuO4<strong>et</strong> La2 − x'( Sr)x'CuO4étant respectivementT c= 30°K<strong>et</strong> T c= 38 ° K [13]. C<strong>et</strong>te découverte qui défie les prédictions <strong>de</strong> la théorieBCS à plus d’un égard <strong>et</strong> tout particulièrement en ce qui concerne les valeurs <strong>de</strong> Tc, apermis alors d’inaugurer l’ère <strong>de</strong> supraconductivité à haute température critique(SCHTc) (ou aussi supraconductivité non conventionnelle). La recherche <strong>de</strong>s substratsà température critique plus élevée à conduit en 1988 aux composés YBCuO [65] dont lavaleur <strong>de</strong> TCdépasse le seuil <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> liquéfaction <strong>de</strong> l’azote (voir annexeIII). Pour décrire la physique <strong>de</strong>s matériaux SCHTc, le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> à la limitedu couplage fort a été alors proposé par P.W. An<strong>de</strong>rson.I-5.2 Le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>L’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> s’écrit :avec :H = t∑+i< ij>σ sites proches voisins∑aσaiσ+ U n n(34)ii↑i↓+aiσ(resp. ajσσ =↑,↓ en un site –i- .) opérateur <strong>de</strong> création (resp. annihilation) d’un électron spin+niσ= aiσaiσest l’opérateur nombre d’occupation d’un site –i-.U élément <strong>de</strong> matrice <strong>de</strong> la répulsion coulombienne «on site », U>0t : élément <strong>de</strong> matrice du terme saut (hopping term) entre sites prochesvoisinsLe couplage fort correspond àU >> t .Le premier terme <strong>de</strong> l’hamiltonien (34) traduit la tendance <strong>de</strong>s électrons à se répandredans le réseau, quant au second il exprime le rôle joué par la forte répulsioncoulombienne qui tend à éviter aux électrons la double occupation d’un même site.Ainsi, dans le cas particulier où le nombre d’électrons est égal au nombre <strong>de</strong> sites du23


éseau alors la forte répulsion coulombienne impose la contrainte suivante sur lenombre d’occupation :<strong>et</strong> le système est dit en ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>mi pleine.∑ niσ= 1. (35)σLorsque c<strong>et</strong>te contrainte (35) est satisfaite les électrons restent figés à raison d’unélectron par site <strong>et</strong> le système se trouve à l’état isolant. En outre, on montre quel’hamitonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, <strong>de</strong>vient i<strong>de</strong>ntique à l’hamiltonien antiferromagnétique2tavec J = 4 > 0 . U→ →1HAFM= J∑( S i . S j − )(36)4〈 ij〉Ce résultat souligne l’importance jouée par les interactions, à la fois, électrique <strong>et</strong>magnétique en SCHTc [16,30].Par ailleurs, nous pouvons constater que la contrainte (35) sur l’occupationperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> discerner <strong>de</strong>ux secteurs d’énergie [30] pour le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong>.Le domaine <strong>de</strong> faible énergie correspond au système au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>mipleine. En revanche, lorsque le nombre <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> charges excè<strong>de</strong> le nombre <strong>de</strong>sites on assiste à l’apparition <strong>de</strong> doubles occupations <strong>et</strong> le système se trouve alors dansle secteur <strong>de</strong> haute énergie. Les <strong>de</strong>ux secteurs étant séparés par un gap <strong>de</strong> valeur égaleà U .L’un <strong>de</strong>s problèmes encore ouvert <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée estque dans le secteur <strong>de</strong> faible énergie les états fondamentaux <strong>et</strong> excités <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong>Heisenberg <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> ne sont connus qu’en dimension D=1. C’est l’ansatz<strong>de</strong> B<strong>et</strong>he (1931) qui perm<strong>et</strong> d’obtenir le spectre <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> Heisenberg <strong>et</strong> puisLieb <strong>et</strong> Wu [64] s’en sont servi pour déterminer celui <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>. Enrevanche, en dimension D=2, aucune solution exacte n’est connue <strong>et</strong> les spectres <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>ux hamiltoniens restent encore un problème ouvert <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong> la matièrecon<strong>de</strong>nsée [56]. Ceci explique pourquoi les étu<strong>de</strong>s théoriques qui utilisent le modèle<strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> dans le secteur <strong>de</strong> faible énergie pour décrire le phénomène <strong>de</strong> lasupraconductivité sont essentiellement <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> champ moyen [12, 58].En se plaçant dans le secteur <strong>de</strong> haute énergie, Yang [45] construitexplicitement un ensemble d’états propres <strong>de</strong> l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>. C’est cesétats qui vont être mis à profit par Penson <strong>et</strong> Solomon [15] pour construire les ECrelatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong>. Nous donnons ci-après un bref aperçu surc<strong>et</strong>te construction qui est amplement développée dans l’annexe III.24


I-5.3 Le mécanisme d’appariement <strong>de</strong> YangLa nature <strong>de</strong>s interactions à la fois électrique <strong>et</strong> magnétique qui caractérisent lemodèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, se traduisent, en ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>mi pleine, par un groupe <strong>de</strong>symétrie SO( 4) ≈ SUm(2) × SUS(2) / Z2. Le groupe SUm(2)généré par les opérateursspins :∑S , (36.a)++= a ia↑ i↓i∈Λ− = +) +S (S , (36.b)1ZS = ∑(n − n )i↑ i↓2 i∈Λ(36.c)est en rapport avec les propriétés antiferromagnétiques du système. Quant à au groupeSUS(2) qui traduit les symétries électroniques du modèle est engendré par lesopérateurs <strong>de</strong> Yang [45] qui sont dits aussi opérateurs « η − pairing » :∑+ +η + = a ia↑ i(37.a)↓i∈Λ+ +η = (η )(37.b)<strong>et</strong>z 1η = ( Nˆ− L)(37.c)2L étant le nombre total <strong>de</strong>s sites du réseau Λ ,∑i∈Λ∑N ˆ = n i= n(38)iσi,σ =↑,↓Le mécanisme d’appariement <strong>de</strong> Yang perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer exactement, dans lesecteur <strong>de</strong> haute énergie du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, les états propres <strong>de</strong> l’hamiltonien <strong>de</strong><strong>Hubbard</strong> pour toute dimension spatiale. Les états <strong>de</strong> Yang sont donnés par :ΨN+ N= β ( N,M ) ( η ) 0 , N= 1,….,M (39)β ( N,M ) est un facteur <strong>de</strong> normalisation.Soulignons que Korepin <strong>et</strong> al [60] montrent que ces états peuvent être connectés à lasolution <strong>de</strong> Lieb <strong>et</strong> Wu qui sont, dans le secteur <strong>de</strong> faible énergie, <strong>de</strong>s états propres <strong>de</strong>l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> unidimensionnel.25


En s’appuyant sur ces considérations <strong>de</strong> symétrie <strong>et</strong> sur le mécanismed’appariement <strong>de</strong> Yang, Penson <strong>et</strong> Solomon ont été en mesure <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s ECrelatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> (voir appendice <strong>IV</strong>). Ces EC normalisés sont donnéspar :1−22−M/ 2µ = C exp( µη)f = [1 + µ ] exp( µη)f (40)avecf1 M+= ( η ) 0(41)M!0 est l’état du vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> f jouant le rôle <strong>de</strong> vecteur <strong>de</strong> référence. ( f correspond àtous les états d’appariement occupés).Les EC <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre différentes fonctions <strong>de</strong>corrélations caractéristiques du système étudié. En particulier il démontrent que cesEC sont, en fait, <strong>de</strong>s états supraconducteurs car il perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer leparamètre d’ordre <strong>de</strong> la transition supraconductrice : le « ODLRO » qui est considérécomme étant la définition <strong>de</strong> la supraconductivité.Les résultats obtenus par Penson <strong>et</strong> Solomon vont nous servir <strong>de</strong> base d’appuipour envisager la construction <strong>de</strong>s ECD qui correspon<strong>de</strong>nt au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>étendu (c’est-à-dire qui tient compte <strong>de</strong>s vibrations du réseau ou en d’autres termesles phonons).I-5. 4. Eff<strong>et</strong> isotopique en SHTcL’extension du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> pour y inclure un terme qui tient compte duphonon est légitimée par le fait que les matériaux SCHTc exhibe un eff<strong>et</strong> isotopique.Lorsqu’on considère le composé YBCO, les mesures expérimentales [65] montrent quela substitution <strong>de</strong> l’isotope <strong>de</strong> l’oxygène 18 O par 16 O , aolrs on obtient :αM T c= cons tan teavecα = 0, 02 . (42).Le fait marquant dans c<strong>et</strong>te extension est que le couplage électron-phonon induit unesymétrie quantique U q(su(2))qui se substitue à la SU (2)relative à la symétrieélectronique du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong>. Pour rendre compte <strong>de</strong> ce rôle non trivialjoué par les phonons il est alors inévitable d’accréditer les fonctions <strong>de</strong> Wannier.Elles sont données par [49]:S26


avec→1→ →→φni( r ) = exp( −ik . R i ) ψ → ( r )(43.a)M∑→n K→k→→ψ → ( r ) = exp( i k . r ) u → ( r )(43.b)n kn k→La fonction ψ → est appelée fonction <strong>de</strong> Bloch. Elle est appropriée à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>n Kla structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> d’un soli<strong>de</strong>. Elle fait intervenir le terme u → r )( →n kqui possè<strong>de</strong> lamême périodicité que le réseau. Les indices n <strong>et</strong> → k correspon<strong>de</strong>nt respectivement à laban<strong>de</strong> <strong>et</strong> au vecteur d’on<strong>de</strong> parcourant la zone <strong>de</strong> BrillouinLes équations (43.a-b) montrent qu’un site -i- du réseau est connecté à l’origine par levecteurR → i(qui spécifie la position du site –i-) <strong>et</strong> donc on a :φ ( r ) = φ ( r − R i ) . (44)ni→niLes fonctions <strong>de</strong> Wannier sont couramment utilisées en physique <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>spour évaluer les éléments <strong>de</strong> matrices <strong>de</strong> l’hamiltonien du système à étudier [49,53]. C<strong>et</strong>te procédure peut être appliquée au cas du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>. Pour cela, ilsuffit <strong>de</strong> partir d’une expression <strong>de</strong> c<strong>et</strong> hamiltonien en terme <strong>de</strong> la « premièrequantification »:→→où :→1→ →H = ∑ h( r i ) + ∑V( r i − r j )(45)2ii≠j1 ≤ i ≤ N ,→ 2p→ih(r i ) = + V ( r,Ri) est un opérateur à une seule particule qui rend compte <strong>de</strong>2ml’énergie cinétique <strong>de</strong> l’électron -i <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> toutes les interactions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>électron avec les potentiels externes tel que celui créé par les ions du réseau.→ →V ( r i − r j ) : représente l’énergie d’interaction coulombienne entre <strong>de</strong>ux→électrons l’un occupant la position r i <strong>et</strong> l’autre r j→.En introduisant les opérateurs création <strong>et</strong> annihilation+aiσ<strong>et</strong>iσa ( désignent ici<strong>de</strong>s opérateurs fermioniques) correspondant à un électron <strong>de</strong> spin σ =↑, ↓ dans l’état φi(l’indice n <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> étant tout simplement omis), l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> s’écrit :27


H=∑ijijσ+ij∑∑t aσaσ+ ij V kl a a aσaσ(46)ijkl σσ '+iσ+jσ'l'kavectij→ →→ →∗ − h²= ∫ drφ( r − R i )( ∆ + V ( r,Rl)) φ(r − R j )2m(47)<strong>et</strong>ij Vkl∫→→→→→∗ ∗= d r d r ' φ ( r ) φ ( r ')V ( r − r ')φ ( r ')φ ( r ) (48)ij→k→l→L’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong> correspond aux choix suivants :<strong>et</strong>t ij= t si i <strong>et</strong> j sont proches voisinstij= 0 sinon (49)ij Vkl⎧ U si i = j = k = l= ⎨⎩0sin on(50)Moyennant ces définitions ainsi que le principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli, l’hamiltonien <strong>de</strong><strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong> s’écrit:H= t∑aa+iσiσ< ij>σ+ U∑ini↑ni↓où le signe < i, j > est pour désigner sites - i <strong>et</strong> j- proches voisins.I-5.5. Couplage électron-phononAfin d’étudier le couplage électron-phonon, on utilise dans la notation introduite parMontorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti [21] :l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, pour un réseau Λ <strong>de</strong> M sites <strong>et</strong> <strong>de</strong>dimension D renfermant N électrons, est exprimé dans l’ensemble grand canoniquepar :H = H el+ H(51)( loc)( hop)elLes termes(loc)Hel<strong>et</strong>(hop)Helsont donnés par :( loc)Hel= ∑ Un n − µ ( n n )(52)i ii i[ +, ↑ , ↓ , ↑ , ↓i∈ΛH( hop)el1= t2∑ ∑i, j σ =↑,↓( aσaσ+ h.c.)(53)+j,i28


(loc)Helexprime les contributions locales (par site) à l’énergie du système. Il faitintervenir le potentiel chimique µ qui est un multiplicateur lagrangien perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>fixer le nombre d’électrons présents dans le réseau.(hop)Helappelé terme « hopping » ; il correspond au mouvement itinérant <strong>de</strong>s électronsdu réseau.L’introduction <strong>de</strong>s phonons entraîne une modification <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> matricedu terme « hopping ». Elle est l’expression <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> la distance entre sitesproches voisins qui est induite par les vibrations du réseau. Ainsi, si l’on considère queles phonons sont <strong>de</strong> simples oscillateurs indépendants d’Einstein <strong>de</strong> masse M <strong>et</strong> <strong>de</strong>pulsation ω alors ils sont décrits par l’hamiltonien :avecHiPh=j∑i∈Λ2pi2Mij+12Mω ² x(54)[ x , p ] = ihδ(55)2ix <strong>et</strong> p commutent avec tous les opérateurs fermioniques.Tenir compte <strong>de</strong>s vibrations du réseau revient à ajouter à l’hamiltonien (51) le terme(hop)HPh. C<strong>et</strong>te extension <strong>de</strong> l’hamiltonien entraîne une modification du terme Hel<strong>et</strong> ceà travers le changement qui affecte les éléments <strong>de</strong> matrice t ij. Dans ces conditionsl’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> étendu qui tient compte <strong>de</strong>s phonons s’écrit :Le termeH −s’écrit :(hop)el phH = H + H + H(56)H( loc)( hop)el ph el−ph∑ ∑( hop)+el− ph= ( tijaj,aiσ+i, j σ =↑,↓σh.c.)(56)avec <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> matrice t ijqui sont maintenant donnés par [21,53]:tij=∫∗− h²drφ( r − Ri− xi)( ∆ + V ( r,Rl) φ(r − Rj− xj)2m(57)où xi<strong>et</strong> xjsont introduites dans les fonctions <strong>de</strong> Wannier pour tenir compte <strong>de</strong>s écartsque peuvent avoir les ions durant leur mouvement vibratoire.D’autre part, en tenant compte <strong>de</strong> la contribution du potentiel propre ( V r,R ) )<strong>de</strong>chacun <strong>de</strong>s ions alorsH −est factorisé comme suit:(hop)el ph(l29


H( hop)( loc)( non−loc)el− phHel−ph+ Hel−ph= (59)avec∑H λ ) x(60)( loc)el− ph≈ − ( n + nj,↑ j,↓jjH −traduit la contribution du terme V r,R ) qui est purement locale..(loc)el ph(lLe terme λ qui apparaît dansH −est exprimé par :(loc)el ph∫∗λ ≈ − drφ( r − R − x )( ∇ V ( r,R )) φ(r − R − x ) = λjjRlllll(61)<strong>et</strong> traduit le couplage <strong>de</strong>s phonons à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>électronique.( non loc)L’hamiltonien H−el− phcomprend au lieu <strong>de</strong> la contribution du déplacement <strong>de</strong>s ionsun terme <strong>de</strong> « hopping » induit par le laplacien. De ce fait, les éléments <strong>de</strong> matricessont maintenant exprimés par :~ h²∗tij= − dr∇( r − Rj− x2m∫ φ= t exp). ∇φ(r − R{ ς ( x − x )} exp{ iκ(p − p )}ijjijj− xj)(62)où ς <strong>et</strong> κ sont <strong>de</strong>s constantes réelles qui dépen<strong>de</strong>nt du potentiel <strong>de</strong> l’ion.Ainsi, en tenant compte <strong>de</strong> l’équation (62), on obtient [21] :Hnon−loc)+− ph= t ∑∑(exp{ ς ( xi− xj)} exp{ iκ(pi− pj)} ajσaiσh.c)(el+< i,j>σ(63)En regroupant les termes, l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> étendu s’écrit:~ ( loc)( hop)( loc)Hph+ Hel+ Hel+ Hel−phH= (64)On fait observer que c<strong>et</strong> hamiltonien est formellement i<strong>de</strong>ntique à celui utilisé par lesauteurs <strong>de</strong> la référence [61] pour étudier le rôle qui peut éventuellement être joué parles phonons dans la formation <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> polarons (ou bipolarons)30


I-5. 6. L’hamiltonien effectifEn s’appuyant sur les métho<strong>de</strong>s développées par les auteurs <strong>de</strong> la référence[14] <strong>et</strong> en utilisant une transformation à la Lang-Firsov [62] qui est en fait une rotationreprésentée par :⎡⎤R = exp⎢i ξ ∑ pi( n + n )i↑i↓⎥(65)⎣ i⎦Montorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti obtiennent l’hamiltonien effectif suivant [21]:eff1H = −µ' ( n.el∑i∑+∑{ exp[ −iξ( pi− p hj)] aiσajσ. c }+ n ) + U ' n n − t+i↑ i↓i↑i↓i 2 < ij>(66)où les paramètres intervenant dans l’expression <strong>de</strong> c<strong>et</strong> hamiltonien effectif sont donnéspar :λ²µ ' = µ + ,2Mω²(67.a)λ²U ' = U −Mω²(67.b)λξ = .hMω²(67.c)En général, le traitement <strong>standard</strong> basé sur les théories <strong>de</strong> champ moyenconsiste à approximer la phase exp[ iξ( p i− p )] qui apparaît dans le termeeff2<strong>de</strong> « hopping » <strong>de</strong> l’hamiltonien Helpar exp( − g ) . g étant un paramètre réel àdéterminer <strong>de</strong> façon self consistante. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> d’approximation perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>restaurer la symétrie SO (4), cependant elle occulte totalement le couplage entreélectrons <strong>et</strong> phonons. Pour parier à c<strong>et</strong>te insuffisance, Montorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti [21] ne fontrecours à aucune approximation <strong>et</strong> ils conservent le terme <strong>de</strong> phase due aux phonons.En outre, ils introduisent un opérateur défini par:∑∑jfσ= aσexp( −iξ n ' p )(68)j,j,De ce fait, L’hamiltonien effectif peut s’écrire sous une forme présentant une structureformellement analogue à celle <strong>de</strong> l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> où les opérateurs f jσsesubstituent aux a jσ. L’hamiltonien effectif exprimé en termes <strong>de</strong>s opérateurs f jσ<strong>et</strong>+fjσest donnés par [21]:kσ'j,σk31


oùH'el'= −µ'∑(ν + ν ) + U↓ ∑νν −j,j,j,↑ j,↓ ∑∑+( f +↑ jσfkσj j 2 〈 j,k〉σνjσf +jσjσth.c.)(69)= f(70)ν jest interprété comme étant l’opérateur nombre d’occupation relatif à f jσ.σPar ailleurs, les opérateurssuivantes :f jσvérifient les relations <strong>de</strong> commutations déforméesf f + q f f =+jσ'kσjk'kσ+j σδ jkδσσ'(71.a)f f ' q f ' f = 0(71 .b)jσ+kσjk kσjσoù q = exp[ iξ ( p − p )] commutant avec tous les f jσ.ijjkA ce propos, on peut remarquer que les relations (71.a-b) génèrent une versionfermionique <strong>de</strong> l’algèbre quantique <strong>de</strong> Gel’Fand-Fairlie [63]. En outre, elles peuventêtre considérées comme étant <strong>de</strong>s relations d’anticommutation déformées relatives àun oscillateur anyonique sur un réseau [57]. Notons que lorsque le couplage électronphononest négligé, c’est-à-dire lorsque ξ ⎯→0, les relations (71.a-b) <strong>de</strong>viennent toutsimplement <strong>de</strong>s relations anticommutation fermioniques ordinaires.I-5.7. Modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons <strong>et</strong> symétrie quantiqueL’ensemble <strong>de</strong>s considérations relatives au couplage électron-phonon <strong>et</strong> plusparticulièrement l’émergence <strong>de</strong> relations d’anticommutation déformées ont conduitMontorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti à conclure que le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> étendu exhibe une symétrieglobale su ( 2) ⊕ [ su(2)]. Il importe <strong>de</strong> faire observer que c<strong>et</strong>te déformation n’affecteqque la partie électrique tout en laissant la symétrie relative à la partie spin inchangée.Pour m<strong>et</strong>tre en exergue l’existence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te symétrie quantique, ces <strong>de</strong>ux auteurs [21]adoptent une métho<strong>de</strong> similaire à celle utilisée par Yang <strong>et</strong> Zhang [75]. C<strong>et</strong>te façon <strong>de</strong>faire comporte <strong>de</strong>ux étapes consécutives :• Première étape : construire une symétrie locale[ su(2)j]q,j ∈ Λ• Deuxième étape : étendre c<strong>et</strong>te symétrie à l’échelle globale en faisant appel à lanotion <strong>de</strong> coproduit.C’est à travers l’extension <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te symétrie quantique au réseau entier qu’il y aapparition <strong>de</strong> conséquences physiques non triviales.32


I-5.7.a/ Symétrie locale[ su (2) ]jqLa symétrie U q(su(2))locale est générée par les opérateurs suivants :K( + ) −iφpj + +j= e a aj↑j↓, (72.a)( − ) ( + ) +Kj= ( K j)(72.b)qui vérifient :( z)1Kj= ( n + n −1)(72.c)j↑ j↓2[ K , K ] , (73.a)( z)j( ± )j( ± )= ± Kj[ K, K] = [2αK( + ) ( −)( z)j jj](73.b)Où la fonction « box » est définie par :avec[ X ]q − qq − qX − Xq= =−1q =e −αsinh( αX )sinh( α)(74)( γ )Les opérateurs , γ = z,±K jcommutent aveclocHjà condition d’avoir :<strong>et</strong>21 2λµ = ( U − )22 Mω(75.a)2λφ = .2hMω(75.b)Notons que pour λ = 0 , c’est-à-dire lorsque le couplage électron-phonon estnégligé, on r<strong>et</strong>rouve l’algèbre électronique ordinaire (non déformé) suS(2)régie parles opérateurs η <strong>de</strong> Yang. D’autre part, lorsque λ ≠ 0 <strong>et</strong> les conditions (75.a-b) sontvérifiés alors l’hamiltonien locallocHjcommute uniquement avecu .le groupe <strong>de</strong> symétrie est réduit tout simplement à (1)(z)K j . Dans ce cas,33


I-5.7. b/ Symétrie globale ( su ( 2 ))U qL’extension <strong>de</strong> la symétrie quantique locale à une symétrie globale est réalisée àla Zhang <strong>et</strong> Yang [75]. Il s’ensuit que l’algèbre U q(su(2))relative à la symétrieélectronique apparaît suite à <strong>de</strong>s opérations d’itération consécutives <strong>de</strong> coproduits.Pour prouver l’occurrence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te symétrie nous commençons d’abord par passer enrevue quelques notions utiles au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s groupes quantiques.Notions sur les groupes quantiquesUn groupe quantique est une algèbre <strong>de</strong> Hopf [19,20], il peut être considéréecomme étant une déformation U <strong>de</strong> l’algèbre enveloppante maximale d’une certaineqalgèbre <strong>de</strong> Lie classique g ≈ Ar. Pour réaliser la déformation on peut représenter g enterme du formalisme <strong>de</strong> Weyl-Chevalley <strong>et</strong> ce en faisant appel, d’une part, à unensemble <strong>de</strong> générateurs : X , Ei, i = 1,...,r <strong>et</strong> d’autre part à la matrice <strong>de</strong> Cartan{ }= , i , j = 1,..., r.A A i , j(±)iLa déformation <strong>de</strong> g est réalisée par le biais <strong>de</strong>s relations, qui pour touti, j :<strong>et</strong>[ E , X ] , [ E , ] = 0,(76)i( ± )j( ± )= ± Ai, jXj( + ) ( −)[i, Xj] = δi,jX [ A E ]iiqiE j(77)On peut remarquer que les relations (76) sont les mêmes que pour le cas ordinaire(non déformé). C’est en fait, l’équation (77) qui perm<strong>et</strong> d’expliciter la déformation.αCelle-ci introduit un paramètre <strong>de</strong> déformation q = e <strong>et</strong> une fonction « box » [•]q. Ilimporte <strong>de</strong> souligner qu’il existe plusieurs définitions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction. Dans notrecas, elle est donnée par :Ei−q − q[ Ei]q=−1q − qEi=sh(αEi)sh(α)(78)C<strong>et</strong>te algèbre est également complétée par <strong>de</strong>s relations typiquement quadratiques :aveci ≠ ± i , 1 ≤ i,j ≤ r( + ) ( −)[ X , ] = 0, (79)iX jDes relations cubiques sont aussi nécessaires :34


2k 2 ( ± ) 2−k( ± ) ( ± ) k∑(− ) [k]q( Xi) Xj( Xi) , { , j} = { i,i ± 1}k=0i , 1 ≤ i,j ≤ r ,(80)oùavec[ n ] ! = [ n][ n −1]...[1].qqqq[nm]q[ n]q!= , (81)[ m]![ n − m]!qqNotons que lorsque le paramètre <strong>de</strong> déformation q ⎯→1(ou lorsqueα ⎯→0), alors tout élément <strong>de</strong> l’algèbre déformée [ ] ⎯→O. En d’autres termes,on redécouvre les relations usuelles (non déformées) qui définissent g .O qSignalons que U q(g)ne peut être équipée d’une algèbre <strong>de</strong> Hopf que lorsqu’ondéfinit [19,20]:• le coproduit :∆ : U ⎯→U⊗U,• la coinverse : S : U ⎯→U• la counité :ε : U ⎯→CCes définitions opèrent, dans une représentation <strong>de</strong> Cartan comme suit :∆ ( I)= I ⊗ I , ∆ ( Ei) = Ei⊗ I + I ⊗ Ei(82.a)∆(X( ± )i) =X( ± )i⊗ q1AiEi2+ q1− AiEi2⊗ X( ± )i(82.b)S ( I ) = I , S( E i) = −Ei,S ( X ) , (82.c)( ± )i± 1 ( ± )= −qXi<strong>et</strong>(±)ε ( I ) = 1, ε ( E ) 0 = ε ( X )(82.d)i=iApres c<strong>et</strong> aperçu succinct sur les groupes quantiques nous discutons l’algèbreU q(su(2)) relative à la symétrie électronique que présente le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avecphonons.35


Extension <strong>de</strong> la symétrie quantique au réseauEn revenant à l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>, l’existence d’une structure d’algèbrequantique veut dire que l’extension <strong>de</strong> la symétrie locale à une symétrie globale estréalisée en termes <strong>de</strong> coproduit. Dans le cas général aussi bien que dans le cas <strong>de</strong>(z)[ su (2)] ql’élément <strong>de</strong> Cartan K est primitif <strong>et</strong> son coproduit est donné par [16,21] :alors que l’on a :( z)( z)( z)∆( K ) = I ⊗ K + K ⊗ I(83.a)∆Z∗ Z( + ) α K ( + ) ( + ) −αK( K ) = e ⊗ K + K ⊗ e ,.( −)( + ) +∆ ( K ) = [ ∆(K )](83.b)L’extension <strong>de</strong> la symétriedu coproduit :[ su (2)]au réseau Λ est obtenue par itérations consécutivesqK( ν ) ( )= ∆ ( K ) , γ = ±, z(84)( γ )γoù on suppose queνN = 2 .En procédant ainsi, on obtient :∑ˆ )( z)( zK = I ⊗....I ⊗ K ⊗ I....⊗ Ij(85.a)∑→ →ZZˆ ( + ) i G . j αKαK( + )K=ee⊗....⊗ e⊗ K⊗ e∗ Z−αK⊗......⊗ e∗ Z−αK(85.b)ˆ ( − )= ˆ ( + )] +K [ K(85.c)Pour simplifier la notation, on écrit:∑ZZKˆ ( )( )= K(86.a)i∈ΛiKˆ( + )=∑j∈Λexp( iG→ →( Z )αKk( + ). j)∏eKj ∏k 〈 jk 〉 je* ( Z )k−αK(86.b)ˆ ( − )= ˆ ( + )) +K ( K(86.c)36


On peut remarquer qu’il existe dans (86.b) un facteur <strong>de</strong> phase→→→exp( i G . j ) (avec G = ( π ,......, π ) ) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités k < j <strong>et</strong> k < j . C<strong>et</strong>te phase <strong>et</strong> cesinégalités sont, en fait, inhérentes à l’ordre antiferromagnétique qui règne dans leréseau.On peut vérifier explicitement que les opérateurs définis par (86.b.c)(loc)commutent toujours avec H <strong>et</strong> que l’on a aussi:ˆ ( )[ K z , H ] = 0. (87)La symétrie quantique ne peut donc se produire que si( non−loc)[ , ˆ ( ± )Hel phK ] = 0(88)−En outre, le calcul explicite montre que c<strong>et</strong>te relation <strong>de</strong> commutation ne peut êtrevérifiée que si on a [21]:2ζκRe α = <strong>et</strong> κ = −ξ.hMontorsi <strong>et</strong> Ras<strong>et</strong>ti démontrent que lorsque l’équation (88) est vérifiéealors l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> étendu possè<strong>de</strong> un ensemble d’états propres qui sontdonnés par :avec :n L Kˆ(+) nφ = β ( , )( vi<strong>de</strong>(89)n)⎛ [ L − n]q!⎞β ( n,L)= ⎜ ⎟[ ] ![ ] !⎝ Lqnq ⎠(90)constante <strong>de</strong> normalisation.Nous pouvons constater que les états donnés par l’équation (89) sont dutype « yanguien ». En eff<strong>et</strong>, ils s’obtiennent, à un facteur <strong>de</strong> normalisation près, à+(+)partir <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> Yang exprimés par l’équation (39) <strong>et</strong> ce en substituant η par K .12I-5.8. Etats cohérents déformés supraconducteursEn s’appuyant sur l’analogie formelle entre les états <strong>de</strong> Yang [45]<strong>et</strong> lesétats (89) <strong>et</strong> en s’inspirant <strong>de</strong>s résultas <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon, nous construisons lesECD qui correspon<strong>de</strong>nt à l’algèbre U q(su(2))relative à la symétrie que présente lemodèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons[21]. La procédure <strong>de</strong> construction explicite <strong>de</strong> ces37


ECD est différée au chapitre <strong>IV</strong>. Nous nous contentons ici <strong>de</strong> donner l’expression <strong>de</strong>ces états <strong>et</strong> <strong>de</strong> commenter leurs conséquences physiques.Ces ECD sont exprimés par [16] :1−22−= N ( ) exp [ Kˆ( )ν ν ν ] Φ(91)Ils s’expriment à l’ai<strong>de</strong> d’une fonction exponentielle déformée qui est donné par :qLexpq=∑xnn≥0 [ n]q!<strong>et</strong> qui agit sur l’état <strong>de</strong> Montorsi-Ras<strong>et</strong>ti <strong>de</strong> plus haut poids :(92)1 )(+ LΦL= ( K ) vi<strong>de</strong>(93)[ L]!Le facteur <strong>de</strong> normalisation qui apparaît dans (91) est exprimé par :Quant au q-binome, il vaut :qL∑LLN( υ ²) = (1 + υ ²) = υ ²[ ] . (94)qn=0nq[Ln]q[ m]q!= (95)[ n]![ m − n]!qqavec[ n ] ! = [ n][ n −1]...[1].qqqqNous faisons observer que dans le cas particulier où le paramètre <strong>de</strong>déformation tend vers l’unité, c’est-à-dire lorsqu’on néglige le couplage électronphononalors l’hamiltonien <strong>de</strong>vient i<strong>de</strong>ntique à l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong>.Nous montrons aussi que lorsque q ⎯→1,les ECD <strong>de</strong>viennent i<strong>de</strong>ntiques aux EC <strong>de</strong>Penson <strong>et</strong> Solomon.En utilisant ces ECD nous avons pu déterminer l’énergie du système qui seprésente alors en tant que fonction du paramètre ν . Nous avons aussi démontré quepour certaines valeurs <strong>de</strong> ν c<strong>et</strong>te énergie est plus faible que celle calculée en faisantappel aux EC <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon. Ceci exprime le fait que les ECD que nous avonsconstruits sont plus stables.Nous démontrons également que les ECD sont en fait <strong>de</strong>s états supraconducteurs <strong>et</strong> cedans la mesure où ils m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce l’existence d’un ODLRO non nul [44,56]. Ilest explicitement donné par :38


ν a→ → →⎪⎧1+νν = exp i G.(r − s)expα( N + 1−r − s ) ⎨ 2⎪⎩ ν2 −+ +Ca a a−s↑s↓r↓r↑21 2( ν ) ⎪⎫⎬ν ⎪⎭(96)C<strong>et</strong> ensemble <strong>de</strong> considérations nous conduit à déduire que les ECD relatifs aumodèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons sont en fait <strong>de</strong>s états supraconducteurs.L’un <strong>de</strong>s résultats établi [16], à l’instar <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, est qu’à la limite L →∞,on montre que ν est unétat propre <strong>de</strong> l’opérateurˆ (−)K[ L]q. Nous pouvons doncaffirmer qu’à c<strong>et</strong>te limite ces ECD peuvent être considérés comme étant en rapportavec un oscillateur harmonique déformé. Ce résultat est pour nous une preuvesupplémentaire sur le rôle que peuvent jouer les oscillateurs déformés dans <strong>de</strong>sconditions ou dans <strong>de</strong>s limites bien déterminées pour tenir compte <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>certains systèmes physiques.39


Chapitre IIOscillateurs harmoniquesbosoniques généralisés<strong>et</strong> ECD correspondantsI- IntroductionDans le chapitre I, nous avons introduits la notion d’oscillateurs bosoniquesdéformés <strong>et</strong> discuté les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ECD qui leurscorrespon<strong>de</strong>nt. Nous avons également évoqué les contextes physiques dans lesquelsces oscillateurs peuvent être utilisés <strong>et</strong> souligné le rôle important joué par lesoscillateurs à un seul paramètre <strong>de</strong> déformation dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> problèmes physiquesconcr<strong>et</strong>s.D’autres part, lorsqu’on considère le cas <strong>de</strong>s oscillateurs bosoniques déformés àun seul paramètre <strong>de</strong> déformation, on constate qu’il existe une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>déformations. Plusieurs auteurs ont cherché à unifier ces déformations en un seuloscillateur généralisé. Parmi les tentatives déployées dans ce sens nous pouvonsmentionner celle due à Gazeau. Il introduit une algèbre dynamique A qui perm<strong>et</strong>d’englober plusieurs oscillateurs déformés déjà établis dans la littérature. C<strong>et</strong>tealgèbre, qui adm<strong>et</strong> plusieurs réalisations possibles sur l’espace <strong>de</strong> Fock, rendl’obtention d’un oscillateur particulier une question du choix <strong>de</strong> la réalisation.Notre contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs bosoniques déformés ainsi que laconstruction <strong>de</strong>s ECD qui leur correspon<strong>de</strong>nt se situe dans le même saille <strong>de</strong> l’idée <strong>de</strong>Gazeau. Nous introduisons alors une algèbre dynamique A qui présente l’avantage <strong>de</strong>ne pas dépendre <strong>de</strong> la réalisation sur l’espace <strong>de</strong> Fock. Nous montrons que Aqperm<strong>et</strong>d’englober plusieurs oscillateurs déformés. Ensuite nous développons la métho<strong>de</strong> quiperm<strong>et</strong> d’obtenir les ECD relatifs à ces oscillateurs généralisés. Comme illustration,nous construisons explicitement les ECD qui se rapportent à <strong>de</strong>s oscillateursparticuliers.L’article ci-après fournit métho<strong>de</strong> <strong>et</strong> technique pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateursgénéralisés <strong>et</strong> la construction <strong>de</strong>s ECD correspondants.q40


Vol. 50 (2002) REPORTS ON MATHEMATICAL PHYSICS No. 241


Chapitre IIIOscillateurs fermioniques déformés<strong>et</strong> ECD relatifsI -IntroductionLes oscillateurs fermioniques ont été introduits dans la littérature par plusieursauteurs. Ils se caractérisent par <strong>de</strong>s relations d’anticommutation déformées ce qui, parailleurs, laisse entendre une généralisation du principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli. De cefait, la construction <strong>de</strong>s ECD fermioniques fait appel à <strong>de</strong>s variables grassmanniennesgénéralisées <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> nilpotence strictement supérieur à <strong>de</strong>ux. Dans la littérature ondénombre <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> ces ECD dont l’une est due à Kerner <strong>et</strong>l’autre à Majid..Nous nous appuyons sur les structures algébriques Z3− graduées introduitesdans la littérature par Kerner pour chercher à établir le lien entre les variablesgrassmanniennes Z3− gradués <strong>et</strong> les parafermions. Ensuite nous étudions laconstruction <strong>de</strong>s ECD correspondants.Dans l’article qui suit, nous commençons d’abord par évoquer les variables <strong>de</strong>Kerner. Ensuite, nous introduisons l’oscillateur fermionique déformé <strong>et</strong> nousmontrons que dans le cas où le paramètre <strong>de</strong> déformation est une racine cubique <strong>de</strong>l’unité alors la correspondance recherchée entre variables <strong>de</strong> Kerner <strong>et</strong> fermionsdéformés est alors réalisée. Ceci nous perm<strong>et</strong> alors d’entamer la construction <strong>de</strong>s ECDfermioniques déformés.54


Chapitre <strong>IV</strong>Modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons <strong>et</strong> EtatsCohérents DéformésI. IntroductionLe modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> a été suggéré par P.W. An<strong>de</strong>rson dans l’objectif <strong>de</strong>décrire les propriétés physiques <strong>de</strong>s matériaux supraconducteurs à haute températurecritique (SHTc). Il s’agit, en fait, d’un aspect non conventionnel du phénomène <strong>de</strong> lasupraconductivité qui a été mis en évi<strong>de</strong>nce expérimental en 1986 par Bednorz <strong>et</strong>Muller. Les matériaux SHTc sont <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cuivre qui <strong>de</strong>viennent, par dopageadéquat, supraconducteurs à <strong>de</strong>s températures élevées en comparaison avec leurshomologues classiques. Ces <strong>de</strong>rniers sont <strong>de</strong>s métaux ou <strong>de</strong>s alliages <strong>de</strong>s métaux quine transitent à l’état supraconducteur qu’à <strong>de</strong>s températures extrêmement basses( T C< 24 ° K )Nous avons consacré une gran<strong>de</strong> partie du chapitre I pour paver le chemin à laconstruction <strong>de</strong>s ECD qui correspon<strong>de</strong>nt au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons. Enparticulier, nous avons développé amplement le rôle joué par le couplage électronphonon<strong>et</strong> son rapport avec la symétrie quantique (su(2))exhibé par le modèle (<strong>de</strong><strong>Hubbard</strong> avec phonons). En outre, nous avons montré en prenant en compte lesrésultats <strong>de</strong> Penson <strong>et</strong> Solomon relatifs aux EC se rapportant au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong><strong>standard</strong> (sans phonons) que l’occurrence <strong>de</strong> la symétrie (su(2))perm<strong>et</strong> d’envisagerla construction <strong>de</strong>s ECD correspondants au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons.Dans l’article qui suit nous explicitons la construction <strong>de</strong> ces ECD. Nousfournissons, également, la preuve que ces états sont, en fait, <strong>de</strong> véritables étatssupraconducteurs <strong>et</strong> ce dans la mesure où ils perm<strong>et</strong>tent d’évaluer les gran<strong>de</strong>ursphysiques caractéristiques <strong>de</strong> l’état supraconducteur. En particulier, ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>déterminer le paramètre d’ordre <strong>de</strong> la transition supraconductrice : le « ODLRO » (offdiagonal long range or<strong>de</strong>r).U qU q61


Conclusions <strong>et</strong> perspectivesLa notion d’états cohérents (EC) ne cesse d’adm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s généralisations <strong>de</strong> plusen plus nombreuses <strong>et</strong> être appliquée en <strong>de</strong>hors du domaine où elle a pris naissance,l’optique quantique. En fait, ils ressemblent quelque peu à une « tutelle » qui s’élargiesans limite pour prêter techniques <strong>et</strong> métho<strong>de</strong>s à plusieurs domaines <strong>de</strong> la physique.C’est Perelomov <strong>et</strong> Gilmore qui, en établissant le lien entre théorie <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>construction <strong>de</strong>s états cohérents, ont permis d’étendre ces états à différentes structuresalgébriques classiques. D’autre part, l’avènement <strong>de</strong>s groupes quantiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>soscillateurs quantiques déformés a induit alors une nouvelle généralisation donnantlieu à la notion d’états cohérents déformés (ECD).Il existe, dans la littérature, plusieurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> constructions possibles <strong>de</strong>sECD. Néanmoins, on peut cerner ces différentes façons <strong>de</strong> faire en <strong>de</strong>ux catégoriesd’approches. Il y a, d’un coté, les métho<strong>de</strong>s qui sont typiquement appropriées aucontexte <strong>de</strong>s structures algébriques déformées. De l’autre, il y a l’alternative qui sebase sur les analogies formelles avec la construction <strong>de</strong>s EC qui correspon<strong>de</strong>nt auxstructures algébriques classiques (non déformées). La prise en considération <strong>de</strong> cesdifférentes métho<strong>de</strong>s perm<strong>et</strong> alors <strong>de</strong> révéler le processus <strong>de</strong> généralisation à utiliserdans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ECD relatifs à <strong>de</strong>s systèmes bien précis.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux oscillateurs bosoniquesdéformés <strong>de</strong>s oscillateurs bosoniques déformés nous a conduit à proposer une algèbredynamique qui perm<strong>et</strong> d’unifier plusieurs oscillateurs (déformés) déjà établis dans lalittérature. C<strong>et</strong>te algèbre présente un avantage assez particulier, <strong>et</strong> ce dans la mesure oùelle perm<strong>et</strong> d’obtenir différents types d’oscillateurs déformés sans dépendre <strong>de</strong> laréalisation sur l’espace <strong>de</strong> Fock. En outre, nous étudions la métho<strong>de</strong> à adopter pourconstruire, au sens <strong>de</strong> Klau<strong>de</strong>r, les ECD relatifs à c<strong>et</strong>te algèbre dynamique. Ensuitenous déterminons explicitement la forme <strong>de</strong>s ECD qui correspon<strong>de</strong>nt à un oscillateurbien spécifique.D’autre part, nous avons étudié les oscillateurs fermioniques déformés ainsique la construction <strong>de</strong>s ECD qui leur sont associés. Ces oscillateurs sont caractériséspar <strong>de</strong>s relations d’anticommutations déformées, ils sous-enten<strong>de</strong>nt une généralisationdu principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli. De ce fait, la construction <strong>de</strong>s ECD correspondantnécessite l’introduction <strong>de</strong>s variables grassmanniennes généralisées. Nous nous70


sommes alors appuyé sur les structures algébriques introduites par Kerner pour établirune relation entre les variables grassmanniennes Z3− graduées <strong>et</strong> les parafermions. Laconstruction <strong>de</strong>s ECD est une conséquence directe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te relation. En outre en faisantappel à la notion <strong>de</strong> produit tensoriel nous avons été en mesure <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s ECDsupersymétriques.Nous avons montré aussi que la notion d’ECD joue un rôle important dansl’étu<strong>de</strong> du phénomène <strong>de</strong> la supraconductivité à haute température critique. Il s’agitd’un aspect non conventionnel <strong>de</strong> la supraconductivité qui est observé dans le cas <strong>de</strong>smatériaux qui adhèrent à la transition <strong>de</strong> Mott-<strong>Hubbard</strong>. L’hamiltonien qui est censédécrire l’essentiel <strong>de</strong> leurs propriétés est celui <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>. Le fait le plus marquant estqu’en présence <strong>de</strong>s phonons, c<strong>et</strong> hamiltonien présente une symétrie quantique(su(2)) . En s’appuyant sur c<strong>et</strong>te symétrie nous construisons les ECD relatifs auU qmodèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons. En outre, nous fournissons la preuve que ces étatsperm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong>s propriétés d’un supraconducteur à haute températurecritique,<strong>et</strong> ce dans la mesure où ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer les gran<strong>de</strong>urscaractéristiques <strong>de</strong> la transition supraconductrice.Par ailleurs, en tenant compte <strong>de</strong>s résultats que nous avons obtenus ainsi que<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s que nous avons étudié <strong>et</strong> développé nous pouvons envisager d’utiliserles ECD pour étudier <strong>de</strong> nouvelles questions. Nous comptons continuer à travaillerdans c<strong>et</strong>te direction <strong>et</strong> appliquer les états cohérents pour étudier l’eff<strong>et</strong> Josephson <strong>et</strong>l’information quantique.71


<strong>Annexe</strong> ILes états cohérents canoniquesLes oscillateurs harmoniques sont un prototype d’hamiltonien quadriquesexactement soluble [8]. L’hamiltonien d’un oscillateur unidimensionnel <strong>de</strong> masse m <strong>et</strong><strong>de</strong> pulsation ω est2P 1 2 2H = + mωx(I.1)2m2où⎡ ⎣x,P]= ih (I.2)x <strong>et</strong> P sont respectivement les opérateurs position <strong>et</strong> impulsion.Pour simplifier le formalisme on introduit les opérateurs réduits (sansdimensions)q =mωx <strong>et</strong>hLes opérateurs création <strong>et</strong> annihilation s’écrivent :p 1 ∂π = = = −i∂mhωi ∂qq(I.3)a + = q − i∂ (I.4a)qa = q + i∂(I.4b)qIls vérifient les relations <strong>de</strong> commutationavec[ a , a+ ] = I , [ N,a]=− a <strong>et</strong>[ N , a+ ] = a +(I.5)+N = a a : Opérateur nombre <strong>de</strong> particulesL’hamiltonien s’écrit donc sous la forme :72


1H = h ω ( N + )(I.6)2Les états propres normalisés <strong>de</strong> H sont donnés par [8] :avec n = 0, 1, 2 …n+( a )n= 0(I.7)n!On aH n = Enn(I.8a)En1= h ω( n + )(I.8b)2L’état fondamental est tout simplement 0 , il vérifie :0 0 = 1(I.9)a 0 = 0(I.10)Les états n vérifient :+a n = n + 1 n + 1(I.11)a n= n n − 1(I.12)D’autre part moyennant les expressions <strong>de</strong>s opérateurs x <strong>et</strong> P en fonction <strong>de</strong>sopérateurs création <strong>et</strong> annihilation on obtient :2 h 1n x n = ( n + )(I.13)mω 2n P n = mh ω( n + )(I.14)22 1La fonction d’on<strong>de</strong> normalisée est exprimée à l’ai<strong>de</strong> du polynôme d’Hermite :avec−1 2 21 2 n c x2x n = c ( π 2 n!) exp( − ) Hn( cx)(I.15)2mωc = .h73


Les états cohérents canoniques (ECC)Les états cohérents canoniques c’est-à-dire relatifs à l’oscillateur harmoniquebosonique unidimensionnel sont exprimés par [5,7]z= exp( −z22)∑nznn!n(I.16a)*z= = ∑ (I.16b)n!∞*z z exp( z a)nn=0Moyennant les relations (I-16.a-b), on obtient aisément :a z= z z(I.17a)<strong>et</strong>+a z = ∂ z , (I.17b)z az+ *= z z(I.18a)z a = ∂ z(I.18b)*zz ∈ CEquations (I.17a) <strong>et</strong> (I.18a) ren<strong>de</strong>nt clair que les ECC sont <strong>de</strong>s états propres <strong>de</strong>l’opérateur annihilation <strong>de</strong> l’oscillateur harmonique bosonique.Les ECC, contrairement aux états n , ne sont pas orthogonaux entre eux. En eff<strong>et</strong>, ona [5] :z z= exp( z z )(I.19)' * 'C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière équation est appelée aussi terme <strong>de</strong> chevauchement. En outre,on a :0 z = 1(I.20)z = 0 = n = 0 = 0(I.21)ContinuitéMoyennant l’expression analytique <strong>de</strong> l’état z il est facile <strong>de</strong> montrer que74


''z − z → 0 lorsque z → z .Résolution <strong>de</strong> l’unitéDans l’espace <strong>de</strong> Fock, les ECC les ECC obéissent à une relation <strong>de</strong>« ferm<strong>et</strong>ure » bien spécifique. Elle est dite aussi résolution <strong>de</strong> l’unité <strong>et</strong> s’écrit sous laforme :La mesure est donnée par∫ d µ ( z ) z z = 1(I.22)12* 1 * − zdµ( z) = dxdy exp( − z z)= dzdz e(I.23)ππz = x = iyL’intégration porte sur tout le plan complexe ( −∞〈 x, y〈+∞ ) .PreuveEn faisant appel aux expressions <strong>de</strong> z <strong>et</strong> z , on a:1z z+∞ n * m2*− z∫ dµ( z)z z = ∫ dzdz ∑ n m e(I.24)πCCn,m n! m!En utilisant les coordonnées polaires, on peut écrire :+∞∫ dµ( z)z z = ∑ n m I(I.25)n,moù le terme I est une intégrale exprimée par :avec2n+ m+ 1 i( n−m)θ −r= ∫∫ (I.26)I r e er,θdrdθπ0 ≤ r〈∞ <strong>et</strong> 0 ≤ θ ≤ 2πUn calcul élémentaire montre que :I = n m δ(I.27)! ! n , m75


D’où il vient∞∑∫ dµ( z) z z = n n = 1(I.28)n=0La résolution <strong>de</strong> l’unité vérifiée par les ECC signifie qu’ils constituent un systèmecompl<strong>et</strong>. En fait, ils réalisent un système plus que compl<strong>et</strong> car ils sont caractérisés parun chevauchement non nul.Incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> HeisenbergOn sait queMontrons que1∆x ∆p= , h = 1. (I.29)212∆ x = ( z x z −2z x z )(I.30)12∆ P = ( z P z −2z P z )(I.31)Un simple calcul direct donne1 ∗z x z = ( z + z)2(I.32a)1 22∗z x z = [( z + z)+ 1](I.32b2z Pz P z =2z=1( z2[1 − ( z2∗− z)1 ∗ 2− z)](I.33a)(I.33b)En regroupant les termes, on peut écrire :2 22 1( ∆x ) = z x z − z x z =2(I.34)2 22 1( ∆P ) = z P z − z p z =2(I.35)D’oùEvolution1∆x ∆P=(I.36)276


Supposons que l’oscillateur harmonique soit à un instant t0= 0 dansl’état χ ( 0) = z0, à un instant t, on a :où U(t,0) est l’opérateur d’évolution :χ( t ) = U ( t,0)χ(0)(I.37)U ( t,0)= exp( −iHt)(I.38)(H étant l’hamiltonien qui s’écrit en prenant h = 1,H = N + ½)1 z0χ(t)= exp−i(N + )[exp( −2 2= ez0−2[∑nzn0e−intn!<strong>et</strong>−i2n ]2)∑nzn0n!n(I.39)On peut donc écrire := e2z0−2e−t2∑n( z0e−itn!)nnt−it−i2 −it2χ ( t)= e z e = e z(I.40)0Il est donc clair qu’au cours <strong>de</strong> son évolution l’état z0évolue, à un facteur <strong>de</strong> phas<strong>et</strong>i2près ( ), en l’état z . Ceci veut dire que les états cohérents évoluent en restant <strong>de</strong>se −états propres <strong>de</strong> l’opérateur annihilation a [5].Tout k<strong>et</strong> f <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> Fock peut-être représenté par la fonction d’on<strong>de</strong> :* nz= = ∑ (I.41)n!+∞*f ( z ) z f n fn=0De même un bras g peut-être représenté par la fonction∞nzg( z)= g z = ∑ g n(I.42)n!n=0Moyennant la résolution <strong>de</strong> l’unité, le produit scalaire s’écrit :*∫ µ ( ) ∫ µ ( ) ( ) ( ) (I.43)g f = d z g z z f = d z g z f z77


Comme conséquence, on peut représenter les états n par les fonctionsveut tout simplement dire que :z* nn !; ce quiDe même on a :z nm z* n= z .n!(I.44a)m= z .m!(I.44b)D’autre part comme l’ensemble <strong>de</strong>s états n forme une base orthonormée complète onpeut écrire [5]:* n mz z∫ dµ ( z)= δn,m(I.45)n! m!Les éléments <strong>de</strong> matrices <strong>de</strong>s opérateurs création <strong>et</strong> annihilation entre ECC s’écrivent :'z a z'= ∂ * z z(I.46a)z<strong>et</strong>'z a z'= ∂ * z z(I.46b)z+z a z = z z z = ∂ z z(I.47)' * ' ''zDe même on a :z a f*= ∂ * f ( z )(I.49a)z+z a f z f z* *= ( ) . (I.49b)+Tout opérateur qui s’écrit sous la forme A( a , a)peut-être représenté par :z A( a + , a) z = A( z , ∂ ) z z(I.50a)' * '*z+z A( a , a) f = A( z , ∂ ) f ( z )(I.50b)* **z**Réciproquement, toute fonction A( z , t ) <strong>de</strong>s variables z <strong>et</strong> t peuvent êtrereprésentées comme étant <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> matrice d’un opérateur normalement+ordonné A( a , a):+*z : A( a , a) : tA( z , t)= . (I.51)z tLa représentation z d’un opérateur est appelée représentation <strong>de</strong> Bergman [40].78


<strong>Annexe</strong> IIEtats Cohérents fermioniques<strong>et</strong> algèbre <strong>de</strong> GrassmannL’espace <strong>de</strong> Fock d’un système fermionique à un seul <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté estcomposé [8] <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux états :0 <strong>et</strong> 1 = a + 0 . (II.1)Ecrivons dans ce qui suit, sous une forme formelle, les équations aux valeurs proprespour les opérateurs annihilation <strong>et</strong> création, on a :<strong>et</strong>D’autre part, comme on a :a η = η η(II.2a)η a+ *= η η(II.2b)+ 2 2( a ) a 0= = , (II.3)les valeurs propres doivent vérifier2 * 2η = ( η ) = 0(II.4)Il est évi<strong>de</strong>nt qu’il n’existe pas <strong>de</strong>s nombres complexes qui vérifient c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière*égalité. η <strong>et</strong> η sont <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Grassmann [38].Algèbre <strong>de</strong> GrassmannL’histoire <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Grassmann ressemblequelque peu à celle du nombre complexe i qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> résoudre l’équation2z = − 1(II.5)79


*L’algèbre <strong>de</strong> Grassmann [37,38] est obtenue à partir <strong>de</strong>s opérateurs η <strong>et</strong> η qui pardéfinition doivent satisfaire :2η = 0(II.6)* 2( η ) = 0(II.7)* *ηη + η η = 0(II.8)Les éléments <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te algèbre sont en fait <strong>de</strong>s polynômes du second <strong>de</strong>gré,P( η, η ) = P + Pη + Pη + P ηη(II.9)* * *0 1 2 12Pi, 0,1, 2,12D’autre part, on a :i = sont <strong>de</strong>s nombres complexes qui commutent avec η <strong>et</strong>*η .* *= 0 exp( a) = 0 + 0 a(II.10)η η ηP( η, η)= P + P η + P η + P ηη(II.11)* * * * * * *0 1 2 12Dérivations par rapport à η <strong>et</strong>*η*La dérivée à droite par rapport à η <strong>et</strong> η est définie par :r∂ηP( η, η ) = P + P η* *1 12r∂ = −** P( η, η ) P2 Pη 12η(II.12a)(II.12b)La dérivation à gauche agit comme suit :s∂ηP( η, η ) = P − P η* *1 12s∂ = +** P( η, η ) P2 Pη 12η(II.13a)(II.13b)Pour réaliser les dérivées à droite ou à gauche on doit anticommuter η <strong>et</strong>à droite (resp. à gauche) ensuite annuler leur carré.*ηA partir <strong>de</strong> ces définitions il vient :r r∂ = ∂ = 02 2*ηη(II.14a)∂r ∂ r+ ∂ r ∂ r=ηηη* * 0η. (II.14b)80


L’intégration est définie comme suit :*∫ dη= ∫ dη= 0(II.15a)* *∫ dηη= ∫ dη η = 1. (II.15b)Il s’agit en fait <strong>de</strong> définitions formelles <strong>et</strong> on ne doit pas donc considérer ces intégralescomme étant <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> sommes éventuelles. Ces intégrales vont nous perm<strong>et</strong>trealors <strong>de</strong> définir les états cohérents fermioniques d’une manière formellementéquivalente à leurs analogues bosoniques.Moyennant les définitions <strong>de</strong>s intégrales, on peut écrire :* *∫ d η P( η , η ) = P1 + P η 12(II.16a)* *∫ d η P( η , η ) = P2 − P η 12(II.16b)*Les éléments différentiels dη <strong>et</strong> dη anticommutent entre eux mais commutent avecles nombres complexes.Par comparaison <strong>de</strong>s relations intégrales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> dérivation on constatequ’il y a une équivalence entre les opérations d’intégration <strong>et</strong> <strong>de</strong> dérivation à droite :∫∫rdηPη η P η η* *( , ) = ∂ η( , )rdη P( η, η ) = ∂ P( η, η )* * **η(II.17a)(II.17b)Etats cohérents fermioniquesLes états cohérents fermioniques sont construits en utilisant les éléments <strong>de</strong>l’algèbre <strong>de</strong> Grassmann, ils sont définis par [7,38] :+ +η = exp( a η) 0 = 0 + a η 0(II.18a)* *= 0 exp( a) = 0 + 0 a(II.18b)η η ηOn peut donc constater une ressemblance formelle entre états cohérents fermioniques<strong>et</strong> bosoniques (voir annexe I). On a :81


Le terme <strong>de</strong> chevauchement esta η = η ηη η* '' * '= 1+ η η = e η η(II.19)La résolution <strong>de</strong> l’unité pour les ECF (états cohérents fermioniques )s’écrit :où la mesure est donnée par :∫ dµ ( η) η η = 0 0 + 1 1 = 1(II.20)**= . (II.21)dµ ( η)dη dηe −ηηTout état f <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> Fock peut-être représenté par une fonction*f ( η ) telle que* *f ( η ) = η f = 0 f + η 0 a f . (II.22)De même on définit g( η)par :Le produit scalaire g f est donné par :+g( η) = g η = g 0 − η g a 0 . (II.23)ou encoreg f = ∫ dµ ( η)g η η f(II.24a)∫∗∗ − η∗g f = dηdηeη g(η)f ( η )(II.24b)Les éléments <strong>de</strong> matrices <strong>de</strong>s opérateurs création <strong>et</strong> annihilation entre ECF sont donnéspar :r rη a f = ∂ η f = ∂ f ηη* *η*( )(II25a)* * *= = ( ) . (II.25b)η a + f η η f η f η+Tout opérateur qui s’écrit dans l’espace <strong>de</strong> Fock comme A( a , a)est représenté par*l’opérateur A( η , ∂ r * ) . Les éléments <strong>de</strong> matrice <strong>de</strong> ces opérateurs s’écrivent :ηon a égalementη A( a + , a) η = A( η , ∂ r ) η η(II.26)' * '*η82


η A a a f = A η ∂ r η f . (II.27)+*( , ) ( , * )η**Réciproquement, toute fonction A( γ , η ) , où γ <strong>et</strong> η sont <strong>de</strong>s éléments d’une algèbre<strong>de</strong> Grassmann, peut-être considérée comme étant un élément <strong>de</strong> matrice d’un produit+normal A( a , a),+*γ : A( a , a) : ηA( γ , η)= (II.28)γ η83


<strong>Annexe</strong> IIIAspects conventionnel <strong>et</strong> non conventionnel<strong>de</strong> la supraconductivitéI- IntroductionLa supraconductivité est la disparition <strong>de</strong> la résistivité électrique <strong>de</strong> certainsmétaux ou alliages métalliques au-<strong>de</strong>ssous d’une certaine température critique <strong>de</strong>transition Tccaractéristique du matériau [48,51]. La découverte <strong>de</strong> ce phénomène <strong>de</strong>singulier remonte à 1911.C’est K. Onnes en cherchant à étudier l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s bassestempératures sur la conductivité électrique <strong>de</strong>s métaux qui était le premier à démontrerqu’en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> T c= 4 , 2°K (température <strong>de</strong> liquéfaction <strong>de</strong> l’hélium) le mercure perdtoute résistivité électrique (voir figure 1).L’accumulation <strong>et</strong> l’accroissement <strong>de</strong> la recherche expérimentale stimulés parla découverte d’Onnes a permis d’apprendre d’avantage sur les supraconducteurs. Ils’avère alors <strong>de</strong>s métaux tels que le cuivre ou l’or, qui sont <strong>de</strong> bons conducteurs àtempérature ambiante, ne transitent jamais à la supraconductivité. L’expériencemontre que c’est en fait les « mauvais conducteurs » dans les conditions normales <strong>de</strong>température qui transitent à la supraconductivité. En outre, un matériau à l’étatsupraconducteur se comporte comme un diamagnétique parfait (voir figure 2). Porté àune température inférieure àTc<strong>et</strong> soumis à un champ magnétique B → un→supraconducteur acquiert une aimantation M dont le sens est opposé à celui <strong>de</strong>→B (appliqué) <strong>et</strong> <strong>de</strong> valeur telles que le champ magnétique n<strong>et</strong>te (résultant) à l’intérieurdu supraconducteur soit nulle; c’est l’eff<strong>et</strong> Meissner <strong>et</strong> Oschenfeld (1933).Figure1 : résistivité électrique d’unsupraconducteur84


Figure 2 : lévitation aimant supraconducteurLa recherche d’une théorie perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> comprendre la transition métalsupraconducteura été une entreprise longue <strong>et</strong> espacée dans le temps. Plusieurstentatives [51, 56] ont été déployées en vue d’éluci<strong>de</strong>r les divers aspects duphénomène <strong>de</strong> la supraconductivité mais elles ne pouvaient fournir que <strong>de</strong>sexplications partielles tout en laissant sans réponse la question <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> larésistivité électrique. Parmi les premières contributions théoriques on peut citer lestravaux <strong>de</strong>s frères London (1935). Ils se sont appuyés sur la théorie électromagnétiqueclassique pour donner une interprétation convaincante <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> Meissner. Mais leurthéorie été dans l’incapacité d’expliquer la disparition <strong>de</strong> la résistivité électrique nimême d’interpréter la quantification du flux magnétique décelé dans les circuitssupraconducteurs.La quantification du flux est un signe avant coureur sur le rôle que va jouer lamécanique quantique dans le domaine <strong>de</strong> la supraconductivité. Ce rôle va se confirmeravec l’avènement <strong>de</strong> la théorie BCS en 1957.II- Théorie BCSLa théorie BCS est une théorie quantique microscopique dénommée selon lesinitiales <strong>de</strong> ses auteurs Bar<strong>de</strong>en, Cooper <strong>et</strong> Schrieffer. C’est la découverte du phonon(1950) qui a pavé le chemin perm<strong>et</strong>tant d’aboutir à c<strong>et</strong>te théorie. Elle a permisd’éluci<strong>de</strong>r tous les aspects <strong>de</strong> la transition métal-supraconducteur, dont en particulier ladisparition <strong>de</strong> la résistivité électrique.85


La théorie BCS est basée sur la notion clé <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> Cooper. Elle stipule quelorsqu’un matériau est refroidi au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> sa température <strong>de</strong> transition, alors onassiste à l’apparition d’une interaction attractive perm<strong>et</strong>tant la formation <strong>de</strong> paires <strong>de</strong>Cooper. Un électron d’impulsion → k (située au voisinage du niveau <strong>de</strong> Fermi) <strong>et</strong> <strong>de</strong>spin, « ↑ », est associé avec un autre électron d’impulsion − k <strong>et</strong> <strong>de</strong> spin « ↓ » ce quiperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> constituer une entité bosonique <strong>de</strong> spin n<strong>et</strong> nul qui est la paire <strong>de</strong> Cooper. Lelien entre les électrons d’une même paire (<strong>de</strong> Cooper) est assuré par les phonons duréseau. L’état supraconducteur est le résultat <strong>de</strong> la con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> Bose <strong>de</strong>s paires <strong>de</strong>Cooper.II-1. Formalisme BCSSous forme réduite, l’hamitonien BCS [26] s’écrit :→avec∑∑H = ε n − V b b(III.1)k , σ k,σk, σk,k '+ + +k=k↑−k↓+k , k ' k ' kb c c(III.2)L’état fondamental est donné par :∏ψ = ((III.3)SkiΦS +uk+ e vkbk) 02 2où uk<strong>et</strong> vksont <strong>de</strong>s réels tels que u k+ v k= 1. ΦSest la phase <strong>de</strong> l’état supraconducteur.L’état ψSpeut s’écrire aussi comme étant une superposition d’états ayant chacun unnombre donné <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> Cooper :∑imΦSψS∝ 0 + e m paires / Ptot= 0(III.4)m≥1oùm paires / = 0 désigne un groupe <strong>de</strong> m paires <strong>de</strong> Cooper d’impulsion totale nulle( P = 0 ).totP totIl est donc clair qu’il y a une cohérence <strong>de</strong> phase entre les différentes paires <strong>de</strong>Cooper. Plusieurs manifestations du phénomène <strong>de</strong> la supraconductivité à l’échellemacroscopique dont en particulier l’eff<strong>et</strong> Josephson [20, 27,69, 70] (auquel nousdédions toute une partie complémentaire) sont inhérentes à c<strong>et</strong>te cohérence <strong>de</strong> phase.Le fait que toutes les paires <strong>de</strong> Cooper soient connectées par la même phase ΦSceciperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> définir le paramètre d’ordre suivant :∑k∑ψ c c ψ = exp( iΦ) u v ≠ 0(III.5)S−k↓k↑SSkkk86


appelé ODLRO [18] (off-diagonal log range ordre) qui est le paramètre d’ordrepertinent pour la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la transition supraconductrice. Il doit ce nom au faitque ses éléments <strong>de</strong> matrice non diagonaux sont non nuls.La preuve expérimentale sur le rôle joué par les phonons dans la formation <strong>de</strong>spaires <strong>de</strong> Cooper est fournie par la loi isotopique [27] :αM T c=C(III.6)où M : masse isotopique,une constante.T :température critique du matériau <strong>et</strong> α = 0,5 ± 10°° <strong>et</strong> C estcL’une <strong>de</strong>s prévisions importantes qui a été déduite à partir <strong>de</strong> la loi isotopiqueest l’existence d’un seuil <strong>de</strong> 23° K qu’aucune température critique <strong>de</strong> transition métalsupraconducteurne peut dépasser. Mais c<strong>et</strong>te prédiction sera mise en défaut par ladécouverte <strong>de</strong> la SCHTc [16,17] qui marque un tournant important dans l’histoire <strong>de</strong> lasupraconductivité.III- Les supraconducteurs à haute température critiqueEn 1986, G. Bednorz <strong>et</strong> A. Muller [17] démontrent expérimentalement que lacéramique, La 2CuO4(un isolant à l’état pur), transite à la supraconductivité lorsqu’elleest adéquatement dopée à l’ai<strong>de</strong> du Sr ( stroncium) ou Ba ( barium). Les températures<strong>de</strong> transition <strong>de</strong> La2 −x( Ba)xCuO4<strong>et</strong> La2 − x'( Sr)x'CuO4étant respectivement T c= 30°K <strong>et</strong>T c= 38 °K . C<strong>et</strong>te découverte qui défie les prédictions <strong>de</strong> la théorie BCS à plus d’unégard <strong>et</strong> tout particulièrement en ce qui concerne les valeurs élevées <strong>de</strong> Tca permisalors d’inaugurer une nouvelle ère <strong>de</strong> supraconductivité appelée supraconductivité àhaute température critique (SCHTc) (ou aussi supraconductivité non conventionnelle).La transition classique métal-supraconducteur se voit alors attribuer le qualificatif <strong>de</strong>supraconductivité conventionnelle. La recherche <strong>de</strong>s substrats à température critiqueplus élevée à conduit en 1988 aux composés YBCuO [20] dont la valeur <strong>de</strong> Tc dépassele seuil <strong>de</strong> la liquéfaction <strong>de</strong> l’azote (voir figure 3)III-1 Les matériaux SCHTCL’étu<strong>de</strong> expérimentale <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s matériaux SCHTc à l’état normal(c’est-à-dire pour T > TCmontre que les plans CuO jouent un rôle déterminant dans laconduction électrique. T > TC. En outre la résistivité varie linéairement en fonction <strong>de</strong>la température ce qui laisse entendre que l’état normal <strong>de</strong> ces matériaux ne peut pasêtre décrit dans le cadre <strong>de</strong> la théorie du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi [29] bien appropriée à la<strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> leurs homologues classiques, les métaux pouvanttransiter à la supraconductivité.87


Figure 3 : Evolution <strong>de</strong> la température critique <strong>de</strong> la transition supraconductrice(D’après référence [65])L’eff<strong>et</strong> isotopique existe en SCHTc mais il est d’un ordre très faible : Desmesures faites sur le composé YBCO montrent que lorsque l’isotope <strong>de</strong> l’oxygène 18 Osubstitut 16 O , on obtient αM T cons tec= tan avecα= 0, 02 [20]. D’un autre coté, lesinvestigations utilisant l’eff<strong>et</strong> Hall vont dans le même saille d’idées <strong>et</strong> prouvent quepour la plupart <strong>de</strong>s matériaux SCHTc les porteurs <strong>de</strong> charges sont <strong>de</strong>s trous <strong>de</strong> faibles<strong>de</strong>nsités. Mais le fait expérimental le plus marquant, qui est mis en évi<strong>de</strong>nce par eff<strong>et</strong>Hall [30], est l’émergence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux durées <strong>de</strong> vie que An<strong>de</strong>rson interprète parl’existence d’un découplage spin-charge se traduisant par <strong>de</strong>s quasi-particulestopologiques appelées « holon » <strong>et</strong>« spinon »[31].88


Figure 4 : Dans un SCHT C se sont surtout less plans Cu-O qui sont responsables <strong>de</strong>spropriétés électriques <strong>et</strong> magnétiques du matériau.Les faits expérimentaux se rapportant aux matériaux SCHTc obligent àadm<strong>et</strong>tre que la théorie du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi (TLF) est dans l’incapacité <strong>de</strong> tenir compte<strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> l’état normal <strong>de</strong> ces matériaux. La théorie BCS est également eninadéquation [16] pour pouvoir expliquer la transition supraconductrice nonconventionnelle. Par ailleurs, comme la SCHTc est un phénomène bidimensionnelalors la structure topologique [71] <strong>de</strong> l’espace peut autoriser l’existence d’excitationsnon conventionnelles obéissent à uneθ− statistique[33]. L’exemple concr<strong>et</strong> surl’occurrence d’une telle statistique en physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée est fourni parl’eff<strong>et</strong> Hall fractionnaire quantique (EFQH) [34] où les quasi-particules sont régies par<strong>de</strong>s statistiques exotiques <strong>et</strong> ce dans la mesure où elles ne sont ni bosoniques ni89


fermioniques mais plutôt interpolant entre les <strong>de</strong>ux [33]. Ces découvertes réaliséesdans le domaine <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée durant les années 80 ontcontribué à stimuler un intérêt particulier à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s statistiques exotiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>sstructures algébriques dites déformées.III-2. Le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>Sur la base <strong>de</strong>s faits expérimentaux se rapportant au matériaux SCHTc,An<strong>de</strong>rson suggère, en 1987,d’utiliser le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> en dimension D=2 <strong>et</strong> à lalimite du couplage fort (très forte répulsion coulombienne) pour décrire la physique<strong>de</strong>s supraconducteurs non conventionnelles . C<strong>et</strong> hamiltonien [15,37] s’écritavec :H= −t∑+i< ij>σ∑aσaiσ+ hc + U n n(III.7)ii↑i↓ sites proches voisins+aiσopérateur <strong>de</strong> création d’un électron au site –i- <strong>de</strong> spin σ =↑, ↓a opérateur d’annihilation d’un électron <strong>de</strong> spin σ au site-j-.jσ+niσ= aiσaiσest l’opérateur nombre d’occupation du site –i-.U élément <strong>de</strong> matrice <strong>de</strong> la répulsion coulombienne «on site »,90


<strong>Annexe</strong> <strong>IV</strong>Modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong> <strong>et</strong> étatscohérentsLe modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> [11] joue un rôle très important en physique <strong>de</strong> lamatière con<strong>de</strong>nsée. Il perm<strong>et</strong>, dans <strong>de</strong>s limites bien appropriées, <strong>de</strong> décrire lespropriétés électroniques d’un nombre <strong>de</strong> matériaux allant <strong>de</strong>s isolant jusqu’auxsupraconducteurs. L’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> présente <strong>de</strong>ux secteurs d’énergie : dansle domaine <strong>de</strong> basse énergie le spectre <strong>de</strong> l’hamiltonien n’est déterminé exactementqu’en dimension D=1. En revanche, dans le secteur <strong>de</strong> haute énergie le spectre <strong>de</strong>l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> est déterminé exactement grâce au mécanismed’appariement <strong>de</strong> Yang.En se basant sur le mécanisme <strong>de</strong> Yang, Penson <strong>et</strong> Solomon ont pu construireles EC qui correspon<strong>de</strong>nt au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>. Ces EC sont en fait <strong>de</strong>s étatssupraconducteurs <strong>et</strong> ce dans la mesure où il perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer les gran<strong>de</strong>urssupraconductrices pertinentes dont en particulier le paramètre d’ordre (ODLRO).Dans c<strong>et</strong> annexe nous commençons par passer en revue le formalisme d’appariement<strong>de</strong> Yang [45] . Ensuite nous explicitons la construction <strong>de</strong>s EC relatifs au modèle <strong>de</strong><strong>Hubbard</strong>. Enfin , on discute l’utilité <strong>de</strong> ces états dans la SCHTc.Mécanisme d’appariement <strong>de</strong> YangPour introduire le mécanisme d’appariement on adopte les définitions <strong>et</strong> lesnotations <strong>de</strong> Yang. On considère un modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> sur un réseau bipartite, c'està-direconstitué <strong>de</strong>ux sous réseaux qui s’interpénètrent l’un pour les électrons <strong>de</strong> spin« up » l’autre pour les spins « down ». On note :a c <strong>et</strong>+ +r= r↑b c(<strong>IV</strong>.1)+ +r= r↓les opérateurs <strong>de</strong> création électronique dans chacun <strong>de</strong>s sous réseaux. Ils vérifient lesrelations d’anticommutation fermioniques usuelles.91


Considérons un modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> sur un cube L × L × L = M (L supposé être paire)avec conditions aux bords périodiques. L’hamiltonien s’écrit :avecH = T0 + T1+ V(<strong>IV</strong>.2)T0= Aε ( a a + b b )(<strong>IV</strong>.3a)∑→k+→k→k+→k→kT1= − B (cos k + cos k + cos k )( a a + b b ) (<strong>IV</strong>.3b)∑→kxyz+→k→k+→k→koùε 〉 0 ,+a est la transformée Fourrier <strong>de</strong>→kV = 2 W a a b b(<strong>IV</strong>.3c)∑→r+a ,2W est l’interaction « on-site », A <strong>et</strong> B sont <strong>de</strong>s constantes arbitraires.→r+→r→r+→r→r+Les η (resp. η ) opérateurs qui annihilent (resp créent) une paire <strong>de</strong> fermionsd’impulsion → π sont donnés par :η =∑→re→ →.i π ra→rb→r=∑→ka→kb→ →−π k(<strong>IV</strong>.4a)+ +η + = b→→a→(<strong>IV</strong>.4b)∑→ π − k kkOn a la relation suivante [15] :avec[ H , η+ ] = Eη +(<strong>IV</strong>.5a)E = 2 Aε + 2W(<strong>IV</strong>.5b)A partir <strong>de</strong> l’équation (<strong>IV</strong>.5a) , on montre que pour tout polynôme f (η ) , on a :++ ' +[ H , f ( η )] = Eηf ( η )(<strong>IV</strong>.6)L’équation (<strong>IV</strong>.6) a été déjà obtenue par Nowak mais ses conséquences n’ont étéexploite que par Yang.92


Les opérateurs η satisfont aux relations <strong>de</strong> commutation <strong>de</strong> SU (2):+[ η , η ] = 2η z(<strong>IV</strong>.7)η =z=1 ( a)( b∑(n n)→ + →2 → r rr12∑→rn→r−12M−1)(<strong>IV</strong>.8)A partir <strong>de</strong> l’équation (<strong>IV</strong>.8), on obtient :η[ ,Moù d est l’opérateur <strong>de</strong>nsité électronique+ηM] = 1−d(<strong>IV</strong>.9a)d =1M∑→rn→r(<strong>IV</strong>.9b)L’équation (<strong>IV</strong>.9a) montre que pour <strong>de</strong>s faibles <strong>de</strong>nsités électroniques lesηopérateurs sont approximativement <strong>de</strong>s bosons. D’autre part, ils satisfassent auxM11relations : ( η )M + = ( η)M + = 0 ce qui traduit, selon le principe <strong>de</strong> Pauli, l’impossibilitéd’occuper un site par plus d’une paire ( a + b + ) [15].Pour un M donné on peut produire exactement M états propres normalisés <strong>de</strong> H <strong>et</strong> cepar applications consécutives <strong>de</strong> l’opérateur η sur l’état du vi<strong>de</strong> 0 ; on a :ΨN+ N= β ( N,M ) ( η ) 0 , (<strong>IV</strong>.10a)N= 1,….,Mβ ( N,M ) est un facteur <strong>de</strong> normalisation qui est donné par :12( M − N)!β ( N,M ) = [ ](<strong>IV</strong>.10b)M!N!ΨNest à la fois état propre <strong>de</strong> H <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’opérateur N2tenant compte <strong>de</strong>s sites( a)( b)doublement occupés, N2= n→n→, on vérifie aisément :∑→rrrHΨ = NE Ψ(<strong>IV</strong>.11a)NN93


N2ΨN= N ΨN(<strong>IV</strong>.11b)Il est à noter queΨNne dépend ni du signe ni <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> W.Groupe dynamique <strong>de</strong> l’hamiltonien <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong>En tenant compte <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong> on construit l’algèbre dynamique à partir→η =+η,η , η z . On définit un nouveau opérateur J0par :<strong>de</strong> H <strong>et</strong> { }HJEEn utilisant l’équation (<strong>IV</strong>-7) ainsi que son hermétique conjuguée, on trouve :0= −ηz(<strong>IV</strong>.12)→[ H , η ] = 0(<strong>IV</strong>.13)(C<strong>et</strong>te règle <strong>de</strong> commutation est essentielle dans les calculs <strong>de</strong>s valeurs moyennes <strong>de</strong>H)→⎧ ⎫Le plus p<strong>et</strong>it groupe contenant H est ⎨J 0,η⎬, où J0est le centre du groupe <strong>et</strong> non pas⎩ ⎭l’opérateur unité. Le groupe dynamique du modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> est donc le groupeU(2).Etats cohérentsOn définit les états cohérents normalisés par [15] :µ = C1−2exp( µη)f2= [(1+µ )]M−2exp( µη)f(<strong>IV</strong>.14)oùf1 M+= ( η ) 0(<strong>IV</strong>.15)M!0 est l’état du vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> f est donc l’état correspondant à toutes les paires occupées.Il est à noter que l’état µ évoque la forme <strong>de</strong> la fonction d’on<strong>de</strong> BCS mais on doitfaire observer que µ n’est en rapport avec aucun hamiltonien possédant un termed’interaction.94


ηA la limite M → ∞ , l’état µ <strong>de</strong>vient état propre <strong>de</strong> ce qui veut dire que l’on aMen vue un état cohérent associé, à c<strong>et</strong>te limite, avec un oscillateur harmonique.Fonctions <strong>de</strong> corrélationsµ n’est pas évi<strong>de</strong>mment un état propre <strong>de</strong> H . Mais contrairement à ΨN,l’état µ contient <strong>de</strong>s composantes avec différents nombres <strong>de</strong> particules ( paires) <strong>et</strong>perm<strong>et</strong>tant donc <strong>de</strong> calculer <strong>de</strong>s moyennes du type µ ηr pµ ≠ 0 ou , µ H µ (avec p= 1,2,…) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’exprimer en fonction <strong>de</strong>s µ ηr µ . Comme illustration calculonsµ H µ .O part <strong>de</strong>:oùH µ = C= C1−21−2µη µη{[H,e ] + e H}µη µη{ − Eηµe + e ME}= ( −µEη+ M E)µ2 M= (1 + µ . La valeur moyenne µC )s’écrire encore sous la forme:1M!+( η )1M!M+( η )0M0(<strong>IV</strong>.16)µ H <strong>de</strong>vient M E − µ E µ η µ , qui peutM Eµ H µ =(<strong>IV</strong>.17)21 + µL’énergie <strong>de</strong> l’état f étant égale à ME , on voit donc que celle <strong>de</strong> µ est réduite par−1un facteur <strong>de</strong> (1+µ ) ≤1.2La signification physique du paramètre µ est obtenue à travers le calcul <strong>de</strong>N µ qui représente le nombre moyen <strong>de</strong> paires dans l’état µ . Sachant que c<strong>et</strong>µ2état ne dépend pas explicitement <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> l’hamiltonien, il vient :1 ∂H1 M ∂Eµ N2µ = µ µ =(<strong>IV</strong>.18)22 ∂W2 1+µ ∂WOn en déduit :oùµ21= n2−195


N2n2 = étant la moyenne <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s paires dans l’état µ .MOn peut étendre c<strong>et</strong> ensemble d’états en définissant :µ ,1−2r C rr= η µ(<strong>IV</strong>.19)qui sont <strong>de</strong>s états présentant <strong>de</strong>s analogies formelles avec les états nombres déplacésrencontrés en optiques quantiques. Ils donnent lieu à un spectre d’énergie plus riche eninformation que celui <strong>de</strong> Yang. Le gap entre µ , r <strong>et</strong> µ , r −1est donné par :+ r−1r−1+ r r2 µ ( η ) H ( η)µ µ ( η ) H ( η)µ∆r( µ ) =−(<strong>IV</strong>.20)+ r−1r−1+ r rµ ( η ) ( η)µ µ ( η ) ( η)µPour µ = 0, on r<strong>et</strong>rouve les fonctions d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> Yang pour lesquelles le gap est égal àE . Il est important <strong>de</strong> remarquer que toutes les quantités dans (<strong>IV</strong>.20) sont exprimées2à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> C ( µ ) <strong>et</strong> <strong>de</strong> µ H µ . D’une manière générale pour un opérateur Q onpeut calculer µ ( η+ )r Q ( η) r µ à travers :r r+ r r2 −M∂ ∂2 Mµ ( η ) Q ( η)µ = (1+µ )[(1+µ ) µ Q µ ]∗ r r∂(µ ) ∂µ(<strong>IV</strong>21)2Ceci veut dire que pour ρ = µ , la fonction génératrice <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> matrice <strong>de</strong> Qentre les étatsMµ , r est proportionnelle à ( 1+ ρ ) µ Q µ . Dans le cas particulier oùQ = H on redécouvre l’équation (<strong>IV</strong>.20).L’équation (<strong>IV</strong>.21) peut être utilisée pour obtenir la dispersion <strong>de</strong> l’énergie dans l’étatcohérent :( ∆ H2)µ H µ2ρ2= , (avec ρ = µ ). (<strong>IV</strong>.22)MODLRO( off diagonal long range or<strong>de</strong>r)La présence d’un ODLRO [44] est exprimée par la fonction <strong>de</strong> corrélationa+sb+sbrar(<strong>IV</strong>.22)96


qui doit- être non nulle lorsquer − s→ ∞ . Yang a montré que ses états possè<strong>de</strong>nt unNODLRO qui à la limite thermodynamique est proportionnel à n2 ( 1− n2) où n2=M(<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s paires). D’une manière similaire on montre que les états cohérents µ(avec µ ≠ 0 ) exhibe un ODLRO dont la valeur (à la limite thermodynamique) estNproportionnelle à n2 ( 1− n2) où n2= . Les états µ , r exhibent aussi unMODLRO <strong>et</strong> il importe <strong>de</strong> noter que tous les résultats se ramènent à ceux obtenus parYang µ = 0. Ceci veut dire que les états µ <strong>et</strong> µ , r sont <strong>de</strong>s états supraconducteurspour toutes les valeurs <strong>de</strong> µ <strong>et</strong> r .97


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RésuméDans c<strong>et</strong>te thèse nous étudions différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction d’étatscohérents déformés relatives aux structures algébriques déformés.Nous nous intéressons à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs bosoniques déformés <strong>et</strong> auxdifférentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ECD qui leur correspon<strong>de</strong>nt. Nousintroduisons une algèbre dynamique perm<strong>et</strong>tant d’unifier plusieurs oscillateursbosoniques déjà établis dans la littérature. En outre, nous proposons une métho<strong>de</strong>générale <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ECD à ces oscillateurs unifiés (ou bien à l’oscillateurgénéralisé les unifie). Nous illustrons l’utilité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> en construisantexplicitement les ECD qui correspon<strong>de</strong>nt à un oscillateur déformé convenablementchoisi.Nous étudions aussi la construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux oscillateursfermioniques déformés. Nous nous appuyons sur les structures algébriques introduitespar Kerner pour établir lien entre les variables grassmanniennes Z3− graduées <strong>et</strong> lesparafermions. La construction <strong>de</strong>s ECD s’ensuit alors comme une conséquence directe.Enfin nous construisons les ECD qui correspon<strong>de</strong>nt à la symétrie quantique quevérifie le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons. Nous fournissons la preuve que ces étatssont <strong>de</strong> véritables états supraconducteurs, <strong>et</strong> ce dans la mesure où ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>déterminer les gran<strong>de</strong>urs caractéristiques <strong>de</strong> la transition supraconductrice.Mots-clefs (5) : Oscillateurs harmoniques déformés, critères <strong>de</strong> Klau<strong>de</strong>r,groupes quantiques, états cohérents déformés, modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avecphonons102


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