Zones humides - Agence de l'Eau Rhin-Meuse

L’exemple des prairies humides de la Meuse :une protection efficace de la nappe face aux nitratesLes suivis effectués, à apports de nitrateséquivalents, sur des parcelles proches, montrentl’effet considérable de protection des prairiessur la qualité de l’eau du sol. Les prairiesgarantissent ainsi des taux de nitrates inférieursà 2,5 mg/l alors que, sous grandes cultures, despics importants sont observables et contribuent àla dégradation de la ressource en eau.Nitrate (mg/l)2017,51512,5107,552,5020 40 60 80 100Nombre de jours après fertilisationPrairie120 kg N/ha60 kg N/haConcentrations en nitrates en mg/l dans l’eau du sol (à 50 cm de profondeur)2020017,5175Nitrate (mg/l)1512,5107,552,5Nitrate (mg/l)150125100755025020 40 60 80 100Nombre de jours après fertilisation0050 100 150 200Nombre de jours après fertilisationPrairie120 kg N/ha60 kg N/haCulture120 kg N/ha60 kg N/haNitrate (mg/l)20017515012510075502500D’après L. Krebs, 2000 et la mention NB :le seuil de potabilité de l’eau est de 50 mg/l de nitratesPrairies humides50 100 150 200Nombre de jours après fertilisation

Une dégradationgénéralisée : les zoneshumides dans le rougeLes zones humides jouent donc, en lien avec les cours d’eau,un rôle important dans le fonctionnement des bassins versants.Sur le bassin Rhin-Meuse, comme à l’échelle du territoirenational, elles subissent pourtant de fortes régressions quece soit par une dégradation de leur état de conservation, quiinduit une diminution de leur capacité d’accueil pour la faune,mais aussi des services qu’elles peuvent rendre en terme deprotection de la ressource en eau ou par une destruction pureet simple. Ces menaces qui pèsent sur les zones humides sontessentiellement liées aux modifications de l’occupation dessols (urbanisation, création d’infrastructures…) et la gestionagricole (drainage, mise en culture, comblement…).Une connaissanceau service de l’actionAu niveau national, on estime qu’aumoins deux tiers des surfaces totales dezones humides ont disparu au cours duXX ème siècle.Sur le bassin Rhin-Meuse, 20% dessurfaces de marais et de tourbièressubsistant début 1990 ont été depuisdégradées ou détruites, alors que ceszones humides sont les moins menacées.Evolution des superficies des zones humides(marais et tourbières) dans le bassin Rhin-Meuse(en ha) (d’après Corinne Land Cover)En Lorraine, en 2008, près de 10 000 ha deprairies ont disparu. Chaque année, depuis20 ans, dans cette région, les surfacestoujours en herbe régressent de 0,4%.Une priorité : la préservationdes zones humides remarquablesDes zones dites remarquables ont étéidentifiées et constituent autant depriorités d’actions pour la préservation.Elles représentent 35 000 ha, soit del’ordre de 4,2% de la surface du bassinréparties en :40% de forêts humides ;35% de prairies humides ;18% d’étangs et mares ;6% de marais et de tourbières.Les zones humides remarquablesdu SDAGE Rhin et MeuseUne meilleureconnaissancedes zoneshumides plusordinairesLes zones humides remarquables dubassin Rhin-Meuse ont pour une grandepartie d’entre elles été identifiées dansle cadre d’inventaires réalisés à la findes années 90. A l’inverse, les zoneshumides ordinaires et leur répartitionsont très mal connues.La mise en œuvre d’inventairescomplémentaires, permettant deréactualiser la connaissance sur leszones humides remarquables et mieuxconnaître les zones humides plusordinaires nécessitant une attentionparticulière, fait actuellement l’objetde travaux associant la communautéscientifique, pour définir lesméthodologies de délimitation et dedescription.

Les actionsà mettre en œuvreCompte tenu de l’importance des zones humides par rapport auxservices qu’elles nous rendent et face à leur dégradation généralisée,il est primordial d’œuvrer de manière ambitieuse à la préservation deces milieux. Chaque acteur, collectivité, association… peut apporter sacontribution à la protection, la restauration ou la recréation de zoneshumides et ainsi favoriser une gestion équilibrée de la ressource eneau et du territoire.Des programmes de protectionqui restent largement à développer…Les programmes d’intervention mis en place depuis les années 90 ontpermis d’intervenir sur des surfaces significatives de zones humides.35000 hade zones humidesremarquables,quel pourcentagepréservé ?Evolution des surfaces de zones humides préservéesannuellement par acquisition foncière avec l’aide financièrede l’Agence de l’eau Rhin-Meuse entre 2004 et 2010.Plus de 1300 ha protégés, soit 3,7%.Evolution des surfaces de zones humides restauréesannuellement avec l’aide financière de l’Agence de l’eauRhin-Meuse entre 2004 et 2010.L’acquisition et la restaurationde zones humides ont concernédes superficies importantesdepuis 2004. Elles restentcependant largement àdévelopper sur le bassin.Plus de 1600 ha restaurés.

… des retours d’expériences nombreuxpour guider les maîtres d’ouvrages et gestionnairesSur la base d’opérations phares de protection/restauration de zones humidesréalisées ces 15 dernières années, des retours d’expériences variés ont étéélaborés portant à la fois sur de grands ensembles humides et sur des sites plusrestreints. Les fiches relatives à ces retours d’expériences sont téléchargeablessur le site de l’AERM : www.eau-rhin-meuse.frDe la protectionde grands ensemblesLa vallée de la Meurthede Bertrichamps à Saint-ClémentL’acquisition foncière de plus de 130 ha dezones alluviales, par le Conseil Général deMeurthe-et-Moselle, a permis d’instaurer unegestion pérenne d’un secteur de la vallée dela Meurthe particulièrement intéressant enraison du fonctionnement encore naturel etdynamique du cours d’eau.De la renaturation/créationde petits sitesLes mares et dépressions humidesdu Ried alsacienL’association « Nature Ried » a menéplusieurs actions de restauration ou derécréation de petites zones humides afin queces milieux jouent pleinement leurs rôleshydrologiques et écologiques.A la préservationde sites plus modestesLe Marais St Ponce à La FranchevilleL’acquisition foncière d’un marais d’environ4 ha, par la commune de La Francheville, apermis de préserver cette zone humide certeslocale mais remarquable, en particulier par sarichesse biologique et son rôle vis-à-vis de laressource en eau.A la renaturationde grands ensemblesLa réserve naturelle de la Petite CamargueAlsacienne à Saint-LouisSur quelque 200 ha, diverses actions portéespar l’association « La Petite CamargueAlsacienne » ont permis de restaurer etde recréer un ensemble de zones humidesalluviales rhénanes, dégradées et disparues,afin de protéger la nappe sous-jacente et defournir un lieu d’accueil pour une faune etune flore diversifiées.

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