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13 2006 - Paul Hindemith

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three years later in the USA. <strong>Hindemith</strong>had an extensive collection of Germanfolksongs in his library in which the threesongs he used are underlined, as areothers such as Der Schwanendreher. It isnot easy to bring out the first movement’sfolksong in the bass line so thatthe listener will take notice of it, since theupper line is so melodious. The thirdmovement offers a frolicsome, even humorouslast dance.<strong>Hindemith</strong>’s final instrumental work ishis Second Organ Concerto, written in1962/62 for the organ consecration atNew York’s Philharmonic Hall. The soloistat the premiere, Anton Heiller, was inclose contact with the composer. I amgrateful to him for important instructionsconcerning registration given duringlessons (see above). As for articulation:whatever is not marked by legato phraselinesshould be played strictly non legato.Referring to the 170-stop concert hall organin New Haven, <strong>Hindemith</strong> is said tohave cried out, “Dead, despite alltroubles!” This Concerto is distinguishedby melancholy traits. One may assumethat the composer had overcome his resignationover the latest compositional directions(as in his lecture entitled DyingWaters) in favour of an occupation withthe spirit going beyond the Harmony ofthe World. This can be gathered from thefact that the final movement is basedupon the hymn Veni Creator Spiritus. BBTRANSPARENCEET MÉLANCOLIE<strong>Paul</strong> <strong>Hindemith</strong> est l’un des rares compositeursà posséder de remarquables aptitudespour la technique instrumentale,non seulement pour le violon et l’altomais également pour presque tous lesinstruments à cordes, à clavier et à vent.Les séjours de ses débuts en Suisse, où ila l’occasion de jouer dans différents orchestresde stations thermales et d’acquérirde vastes connaissances en matièrede musique de divertissement – debonne ou moindre qualité –, ont contribuéà l’affermissement de ces dispositions.Plus tard, lors de son exil, s’estajoutée la pratique des instruments à caractèrehistorique : lors de ses cours dispensésà Yale (New Haven), il fonde unCollegium Musicum qui exécute, autantque possible, la musique ancienne enrespectant son authenticité. Curieusement,il ne porte pas un intérêt particulierpour l’orgue ni pour la harpe. Mais ilsait parfaitement composer pour le premier.Il doit ses connaissances de l’instrumentet de la technique attendue de soninterprète aux concerts de bienfaisancequ’il a donnés pour les blessés de guerrependant la première guerre mondialeaux côtés de Carl Heyse, professeur depiano et d’orgue au Conservatoire Hochde Francfort-sur-le-Main.C’est en 1912 que ce Conservatoire s’estvu donner un orgue de concert construitpar H. Voit & Söhne. Doté de 57 registresrépartis sur 3 claviers manuels et pédalier,d’une mécanique électrique, d’uneconsole mobile, d’un rouleau (de crescendo)et de volets pour tous les claviersmanuels (!), il était, pour l’époque, à lapointe de la technique. <strong>Hindemith</strong> faitdonc connaissance avec l’orgue commed’un instrument postromantique, de sonoritésourde et d’emprunts à la RéformeAlsacienne de l’Orgue. Cela peut expliquerson aversion pour les registres dequintes et de tierces ainsi que pour lessuperpositions de jeux qu’il était recommandéde n’ajouter qu’au plus fort de ladynamique. Une répulsion à laquelle onattribue également sa remarque introductiveaux deux sonates pour orgue de1937 : «Les organistes jouant sur desorgues dotés de rouleaux et de boîtes àvolets sont libres d’accentuer l’expression,au-delà des indications (forte, fortissimo)données dans la partition, par unecoloration plus riche et des transitionsdynamiques».Pendant qu’il est astreint au service militaire,<strong>Hindemith</strong> compose deux piècespour orgue à l’intention de Carl Heyse.Elles disparaissent peu après. Elles sontacquises en 1998, lors d’une vente auxenchères, par la Société des Amis de laMusique de Vienne. Ces deux œuvressont jouées pour la première fois en2004 et deviennent alors accessiblespour tous les organistes. C’est la raisonpour laquelle la première édition de leurpartition, parue chez Schott, est datée del’année <strong>2006</strong> ! Revenons à la période deleur gestation. Le <strong>13</strong> août 1917, <strong>Hindemith</strong>est appelé sous les drapeaux et suitune école de recrue de carabinier. A partirdu 18 janvier 1918, il «est autorisé» àfaire partie de la musique du régiment.C’est à Tagolsheim, près de Mulhouse,en Alsace, qu’il se met à tenir la grossecaisse. En outre, le comte de Kielmansegg,son commandant de régiment, amateurde musique, le charge de jouer le répertoireclassique, en public, avec unquatuor à cordes constitué à cet effet.Puis, il s’essaie également au piano oujoue de la musique de divertissement enfrappant les touches du clavier devantdes officiers en train de s’enivrer. Il luireste beaucoup de temps pour lire, écriredes lettres et composer. Au mois d’avril,le régiment est déplacé sur le front aunord de la France. Presque chaque jour<strong>Hindemith</strong> essuie des attaques aérienneset se trouve sous le feu de l’artillerie qu’ilsupporte avec une impassibilité étonnante.C’est au cours de cette période qu’ilécrit le Quatuor à cordes op. 10 et les Sonatesop. 11. La copie au net des partitionsdes pièces pour orgue est datéedes 14 et 15 août 1918.Dans ces conditions, <strong>Hindemith</strong> a pu,voire même dû composer sans l’aided’un piano. Bien que tenu éloigné descourants musicaux les plus récents, lespièces qu’il compose pour l’orgue présententmalgré tout des traits expressionnistesétonnement modernes, notammenten ce qui concerne le caractèrehétéroclite du style : par moment, l’harmonietonale mais souple, très chromatique,ne s’impose presque plus de façonfonctionnelle. Dans le prélude, particulièrementfluide, et dans le deuxième mouvementsans titre – un mouvement desonate entièrement construit de façoncontrapuntique –, nous retrouvons defortes influences du style tardif, maisdépouillé, de Max Reger avec lequel<strong>Hindemith</strong> était très lié. Même s’il est arrivéà <strong>Hindemith</strong> de donner occasionnellementdes concerts aux côtés de CarlHeyse jusqu’en1923, une première exécutionpublique des deux pièces pourorgue n’a jamais eu lieu. Sans doute lecompositeur n’y voyait-il plus d’intérêt. Ilne les répertorie pas non plus dans sa listeoù figurent les œuvres destinées, à terme,à l’édition complète de ses œuvres,sans doute parce qu’il croit l’autographeperdu dans la tourmente de la guerre etqu’il n’en possède pas de copie. Toutefois,comme c’est le cas des Sonates pourpiano op. 17 de 1920, il aurait sans douteété possible de reconstituer ces piècesà partir des cahiers d’esquisses du compositeur.(la reconstitution des sonatespour piano réalisée par l’auteur figure auvolume V, 9: (Musique pour piano I) desœuvres complètes de <strong>Hindemith</strong>)Dans les années vingt, <strong>Hindemith</strong> composesept concertos de chambre sous letitre de Kammermusik ; parmi eux, dernierdu genre, le Concerto pour orgueécrit en 1927 à l’occasion de l’inaugurationde l’orgue construit par FriedrichWeigle pour la salle de concert de la Radiode Francfort. Cet instrument de taillemodeste (19 registres sur 2 claviers manuelset pédalier) possédait principalementdes jeux de fond et un deuxièmeclavier manuel dont la dynamique pouvaitvarier progressivement. La compositionde l’œuvre, impétueuse, est marquéepar son époque : linéarité, transpa-16 <strong>Hindemith</strong>-Forum <strong>13</strong>/<strong>2006</strong>

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