deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

La tepu est encore KO, on la porte par-dessous les bras. C’est une technique pour faire croire aux passantsqu’elle est complètement torchée. Heureusement, il n’y a plus un pélo dans la rue. Le jour se lève sur Dam etnous, on rentre à l’auberge. Malo Kid ne pipe pas un putain de mot, je crois qu’il est redescendu et qu’ils'aperçoit qu’on est un peu parti en couilles. Perso, je n’ai aucun regret. D’accord, on en a charclés deux, maisc’étaient des fils de putes et au final on repart avec la taimpe qu’on fera tapiner une fois de retour en France.Donc pour moi, tout va bien.— J’crois qu’on a déconné ! me confie Malo Kid.— Mais nan mec, archi pas ! je le rassure.— « Archi pas », « archi pas », moi j’trouve que ça craint. J’sais pas pourquoi j’t’ai suivis, c’est pas mon style defaire nawak à c’point.— On n’a pas fait nawak ! J’connais pas un proxo qui n’a pas d’sang sur les mains.— Ouais, t’as p’t’être raison mais j’suis pas sûr que les proxos soient autant à l’arrache que nous.— Si ! Moi j’connaissais un albanais, il a voulu flinguer des kemas pour barber leurs talonneuses.— Et…?— Il s’est fait fumer !— Super !— Ouais, mais il était encore plus à l’arrache que nous !— C’est sensé m’rassurer ?— Bah ouais !— Ah ok ! Cimer alors !On entre dans l’auberge, le noiche nous stoppe direct en voyant le tapin qu’on trimballe.— Hey motherfuckers ! No bitches hear, or you pay one bed more !— Qu’est-c’qu’il dit c’fils de chien, j’entrave que dalle ? Je demande à Malo Kid.— J’en sais rien moi ! J’ai juste pigé « no bitches ». Il veut pas d’putes dans l’auberge.— Putain mais quel tarba ! On fait quoi du coup ?— J’sais pas !— Putain, tu sais jamais ! T’es vraiment trop con !— Va t’faire enculer ! J’aurais dû t’laisser avec les polacs !— Attends attends, j’ai une bête d’idée !*J’ai mal aux beujes. Trimballer une pute du redlight de Singel jusqu’au « noiche district », pour ensuite la traînerà Centraalstation, v’là la mission galère ! Il a fallu que je lui refoute un direct dans la face, elle se réveillait etcommençait à se débattre. Les gens nous reluquent un peu chelou mais c’est normal, ça fait toujours zarbi decroiser deux pouilleux traîner une racli en cuissarde la face amochée. Je m’en bats les steaks !