deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

— Nan, j’pachave !— Vas-y, viens !— Putain, tu fais chier !*La Nother Light n’est pas la zèbe qui défonce le plus mais ça reste une valeur sûre au niveau du goût. J’en fousun meuge dans mon blunt et on se taille du Rokerij. Je kiffe me promener dans les rues de Dam avec un gros purentre les doigts. Quand je dis que je kiffe me promener, je kiffe surtout galérer dans le redlight et faire du lèchevitrinescomme un dalleux.Malo Kid me propose de pointer au musée du sexe, je l’envoie chier. Pas que ça à foutre de reluquer desautomates m’exhiber leur zguègue ou des tofs à l’ancienne, moins bandantes qu’un bon film de boules. Et puisles musées, c’est de la merde ! Je n’ai jamais kiffé ça, c’est un délire de gros suceurs. Et moi le suce-boulage, çame casse les yeucs !Malo Kid me suit vers le red-light de Singel, celui où on a fait un carnage la nuit dernière. J’éclate mon bluntdevant la première vitrine que je mirave, même si personne ne tapine dedans. J’ai une de ces envies de me viderles burnes moi ! Alors, qu’est-ce qui se trame dans ce boxon ? Où elles sont les puputes ? On prend une ruelle àgauche, je planque mon oinj en voyant qu’elle est blindée de rnouchs.— Et merde ! fait Malo Kid.Ouais, comme il dit. Le passage est bouché par une foule curieuse qui se grouille devant la scène du crime : lachambre dans laquelle deux ruskofs se sont fait égorgés et une pute putenappée. Il parait qu’un tueur revienttoujours sur le lieu de son meurtre, c’est exactement ce qu’on est en train de faire. Sauf que moi, je n’ai butépersonne et en plus, à la base on était juste venu rafler une taimpe. Alors si je ne suis pas un psychopathe, je suispeut-être juste très con. Nan, c’est impossible, j’ai toujours des pures idées. J’avance vers le troupeau de pélos.— C’est une connerie ! me sort Malo Kid. Viens, on s’casse de là !Je ne calcule pas le rhey et continue d’avancer. Puis un tapin se met à hurler en me pointant du doigt. Bordel demerde ! 180°, on pique un sprint d’enculé !*Dans la course, j’ai lâché mon blunt et ça me vénère. Je crache mes éponges, ça fait une paye que je n’ai passpeedé comme ça. Putain, je ne pensais pas qu’on nous avait rodave hier ! C’est relou ! Je téma derrière moi.Que tchi !— C’est bon arrête-toi, y a personne ! je fais à Malo Kid.On stoppe pour reprendre de l’air. Si un jour on m’avait dit que je ferai du sport à Dam, j’aurais pris ce « on »pour le roi des narvalos. Je lâche un gros molard pour me nettoyer les bronches, le poto gerbe une galette. Onn’est pas prêt de refoutre nos chlops dans le redlight de Singel, on ira se dégorger le poireau à De Wallen.— C’était une idée fanée d’y retourner ! me dit Malo Kid.— Ça arrive de s’tromper ! je me défends.On avance doucement dans le quartier chinois, en direction de l’auberge. Il va falloir barber de la thune, je croisqu’il ne nous reste plus grand-chose. Puis je m’enfilerais bien un Burger King avant de m’envoyer des champisdans la gueule, même si c’est mieux de les consommer à jeun. Au pire, je n’aurai qu’à tripler les doses. Ouais,c’est ce que je vais faire, bien damer et me buter aux hawaïens. Je pourrais même les coupler à de l’alcool et dela came, pour une expérience psychédélique hors du commun.