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LA LIBERTE DE LA PRESSE AU RWANDA ET AU BURUNDI

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L’AFRIQUE <strong>DE</strong>S GRANDS <strong>LA</strong>CS. ANNUAIRE 2002-2003situations financières pénibles et ils ont dû fermer les uns après les autres ouse virent obligés de paraître à une périodicité très variable. Quelques journauxcomme Le Miroir, Nankana et L’Analyste ne parurent qu’une seule fois avantde disparaître. Sur l’ensemble des titres parus depuis mars 1992, soit 39, àpeine 18 d’entre eux paraissaient encore en 1996 59 .2.2.3. La presse de nouveau sous le contrôle du pouvoirLe 25 juillet 1996, l’ancien président Buyoya revient aux affaires à lasuite d’un vide de pouvoir politique. Les partis politiques sont suspendus, lapresse privée n’a plus de raison d’être puisqu’elle dépendait de ces mêmespartis 60 . Le décret-loi sur la presse, promulgué le 21 mars 1997, est le pluscontraignant que le Burundi ait connu. Alors que le major Buyoya avait initiéla liberté de la presse en 1993, cette fois-ci, la volonté de mettre fin aux appelsà la haine ethnique et de préserver l’unité nationale est devenue le prétexted’une censure permanente 61 .Ainsi, parmi les raisons qui ont fait que les journaux extrémistescessaient de paraître après juillet 1996 figure en bonne place le retour à unenvironnement politique beaucoup plus contrôlé suite à la restauration d’unEtat fort. Une deuxième donnée qui affectait la publication des journaux étaitl’environnement économique: il existait de la part de la communautéinternationale un embargo économique comme protestation contre le putschde Pierre Buyoya, ce qui a fait que les prix de la publication d’un journalmontaient. En plus, les relations entre la presse indépendante et le pouvoir auBurundi étaient caractérisées par des conflits. Il est vrai que la presse avaitsombré dans la diversion ethnico-politique dans les années 1994 et 1995, maisaprès le putsch de 1996, il n’y avait plus de justification pour réprimer laoctobre 1995, le directeur du journal extrémiste tutsi La Balance, Dismas Doweri, est arrêté.Fin novembre, Revocat Baremibara, journaliste de l’hebdomadaire extrémiste Le Témoin, estarrêté. Dans cette même année, Alexis Sinduhije et Jean-Marie Gasana, journalistes de LaSemaine, ont fui Bujumbura. Le 24 mars 1995, le siège du quotidien L’Aube de la Démocratie,organe du Frodebu, est pillé et incendié par les miliciens extrémistes tutsi. Le 17 juin, le siègedu journal Le Temoin-Nyabusorongo est pillé et incendié.59 APPLE, Association pour la Promotion et la Protection de la Liberté d’Expression auBurundi, Guide de la presse burundaise 1996, Bujumbura, juin 1996, pp.7-9.60Ainsi, le Conseil national de la Communication (CNC) a interdit les journauxextrémistes comme Le Carrefour des Idées, La Nation, L’Etoile. Ce qui est bizarre c’est queL’Indépendant, un journal extrémiste tutsi proche de l’Uprona, a encore le droit de paraîtrealors que c’est lui qui a allumé le flambeau de la presse extrémiste. L’Aube de la démocratie aégalement été banni, tout comme Le Témoin, L’Eclaireur et Le Miroir.61 INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Burundi: les enjeux du débat, ICG Rapport Afriquen°23, 12 juillet 2000, p.30.62

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