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LA LIBERTE DE LA PRESSE AU RWANDA ET AU BURUNDI

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<strong>LA</strong> LIBERTÉ <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>PRESSE</strong> <strong>AU</strong> <strong>RWANDA</strong> <strong>ET</strong> <strong>AU</strong> <strong>BURUNDI</strong>d’un véritable espace pluraliste, soutenu par un environnement juridique etpolitique adéquat » 85 .Actuellement, dans les deux pays, la presse pourrait jouer un rôleimportant dans le développement d’une opinion publique qui peut se fondersur des informations objectives et honnêtes et qui se veut libre et diversifiée.Or, on doit constater que dans les deux pays, et au Rwanda plus qu’auBurundi, la presse est limitée dans l’expression des informations. Au nom dela « sécurité nationale », la liberté de la presse reste sous haute surveillance del’Etat de sorte que les informations qui contredisent le statu quo politique sontcensurées. Les sujets tabous sont multiples et, par peur de représailles, lesjournalistes se maintiennent à l’autocensure. Les journalistes qui osentformuler des critiques sont souvent arrêtés, menacés ou voient disparaître leurjournal. Cet état des choses est plus manifeste au Rwanda qu’au Burundi maisil est présent dans les deux pays. Ceci devient d’autant plus alarmant en vuede la transition politique qui doit avoir lieu dans les deux pays. Au Burundi, ladeuxième phase de la transition vers la démocratisation a commencé et, auRwanda, des élections présidentielles et législatives doivent être organisées aucourant de cette année. La principale interrogation se situe au niveau del’existence d’une réelle volonté politique de favoriser la liberté d’expression.Certes, le discours officiel prône un exercice responsable de la libertéd’expression; pourtant les principales résistances se situent au niveau desautorités qui voient que ceci pourrait donner un cadre légal de contestation deleur pouvoir 86 .Il est préoccupant de voir que dans les deux pays ni le gouvernementni les partis et mouvements politiques ne proposent d’alternative sérieuse pourle développement d’une presse libre et accessible aux masses. La vocationquasi-fatale des gouvernements et des partis politiques à perpétuer l’ordreactuel de l’information en l’absence de tout contre-courant puissant ne rendque plus évidente la responsabilité de la société civile à briser cet ordre. Or, lemouvement associatif est lui-même caractérisé d’une certaine inertie et d’unedésorganisation vis-à-vis de l’objectif du développement de la presse dans lesdeux pays.Comment le processus démocratique peut-il se déroulerconvenablement si toute expression contradictoire est supprimée? La libertéde la presse peut être vue comme une condition indispensable pour arriver àune démocratie dans le vrai sens du mot. En fait, la presse indépendante est leciment de la démocratie. En même temps, on peut renverser le raisonnement:85 INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Burundi: les enjeux du débat, ICG Rapport AfriqueN°23, 12 juillet 2000, p.25.86 LDGL, op. cit., p.23.69

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