les plus élevées étant observées dans la zone industrielle de Boucau – Tarnos, suivie parles rejets de STEP. Certains rejets, en particulier au niveau du quai ADA et du SIDEC,présentent des concentrations très fortes laissant présager une toxicité dans la zoned’influence de leur panache. Une réduction de ces rejets apparaît comme fortementsouhaitable.La contribution relative des trois catégories est variable suivant le contaminantconsidéré. Généralement, ce sont des rejets multiples et les rejets de STEP qui sont les plusimportants (Voir exemple de quelques éléments sur la Figure 14). La décharge contribuepeu en périodes sèches, à l’exception du Cd, Co et mercure (15 à 44%). Pour les élémentssuivants, Cd, Pb, Zn, Co et Hg, les rejets multiples comptent pour plus de 50% des apportsintra-estuariens en général. Pour ce qui concerne le Cu, l’As et le carbone organique, lesSTEP et les rejets multiples contribuent de manière équivalente autour de 46% en moyenne.Enfin, l’Ag se distingue des autres éléments puisque près de 85% des apports proviennentdes rejets de STEP, fournissant ainsi un excellent marqueur de ce genre de rejets. En ce quiconcerne les contaminants organiques, PCB et HAP totaux, la contribution relative desrejets indique une part importante et équilibrée (40-45%) des STEP et des rejets multiples,la décharge n’apportant que 9 à 15%.Les apports du bassin versant ont été examinés en échantillonnant dans la mesure dupossible la gamme de débits observée durant l’année. Les deux rivières étudiées sontl’Adour et les Gaves réunis. Sur les dix dernières années, les Gaves réunis ont contribué àplus de 60% des apports d’eaux pendant plus de 84% du temps, leur contribution étantentre 30 et 50% pendant seulement quelques jours lorsque l’Adour atteint un pic de crue etque les Gaves réunis sont en forte décrue (les crues de l’Adour sont en général décalées dequelques jours par rapport aux Gaves en raison de leur différent régime hydrique (Adour =rivière de plaine et Gaves = régime torrentiel).Ces contributions ont leur importance dans le flux de polluants issus de ces deux rivières. Sil’on ajoute à cela que nous avons observé des différences importantes dans la charge encertains métaux, PCB et HAP des MES des Gaves et de l’Adour, celles du gave étant engénéral plus chargée, les Gaves contribuent à la plus grosse partie de ces apports depolluants qui se fait de plus sous forme particulaire. Pour ce qui est des pesticides, c’estl’inverse, la contribution majeure provient de l’Adour.Quantitativement, les rejets intra-estuariens, qui correspondent uniquement aux rejetschroniques récurant tout au long de l’année, contribuent en général pour moins de 10%(voire moins de 5%) des apports à l’estuaire par jour, à l’exception de l’argent dont lacontribution peut parfois dépasser 20% (Figure 14). Par ordre d’importance, la contributiondes différents micropolluants est en moyenne en période sèche de 31% pour l’Ag, 7,5%pour le Zn, 6,5% pour le Cu, 3,7% pour le Pb, 3,6% pour le Cd, 3,3% pour le Hg, 3.2% pourles HAP, 2,9% pour le Co, 2,5% pour les PCB, 2,1% pour l’As et 1,9% pour les MES. Dansle cas particulier des organoétains, la contribution relative des apports est plus difficile àétablir à partir des données recueillies. Il semble que les apports proviennent à la fois del’amont, des rejets locaux et certainement de l’activité portuaire (stationnement de naviresavec peintures à base de TBT).L’écrasante contribution du bassin versant par rapport à des rejets intra-estuariens trèschargés en certains ETM, PCB et HAP, est liée au fait que le volume total des rejetsanthropiques aval ne représente que 1% des eaux amenées à l’estuaire. La différence decharge en polluants des eaux et MES entre les rejets et les eaux du bassin versant n’est passuffisante pour influencer significativement les concentrations du volume d’eau apporté parle bassin versant. On peut donc penser que les rejets anthropiques n’auront que peu dechance de faire augmenter globalement les concentrations en polluants des eaux del’estuaire. Ceci n’exclut pas que localement ce soit le cas aux abords d’un rejet trèscontaminé (Quai ADA et SIDEC). Une réduction drastique des rejets n’améliorerait passignificativement la qualité globale des eaux de l’estuaire (
contribuerait à une amélioration très significative de zones soumises à l’influence depanaches fortement contaminés dans la partie aval de l’estuaire, ce qui constitue unenjeu écologique majeur pour les écosystèmes fréquentés par les espèces euryhalines ouamphihalines comme le bar, la daurade ou l’anguille.As, Cu, COT8%45%47%Station d’épurationRejets combinésLixiviat de décharge50%ApportsAnthropiques1%15%16%84%34%Cd, Pb, Zn20 %80%Adour + GavesOceanEstuaryBV AdourBV Nives20 %0Débit< 10%DébitMESTOCCuCdPbZnAgAsPCBHAPIHgFigure 14 - Contribution des trois catégories de rejets (Station d’épuration, rejets multiples,lixiviats de la décharge de Bacheforêt) aux flux d’ETM chroniques apportés à l’estuaire del’Adour par les activités anthropiques des agglomérations de l’estuaire aval ; contributiondes apports chroniques par rapport au bassin versant de l’Adour.► Parmi les rejets intra-estuariens, certains sont très contaminés par les ETM etautres contaminants chimiques (PCB, HAP) suggérant l’existence de panacheslocalisés fortement contaminés.► Si leur influence sur l’ensemble de la masse d’eau estuarienne reste limitée enraison du faible volume d’eau qu’ils représentent (1%), ils contribuent localement àune contamination forte de l’écosystème estuarien colonisé par des espèces de fortintérêt halieutique comme la sole, le bar, la daurade ou l’anguille.► La contribution relative majeure est le bassin versant de l’Adour, et plusparticulièrement les Gaves Réunis.► L’élément Ag représente néanmoins un traceur intéressant pour tout ce qui estrejets de station d’épuration.31