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Takana Zion - Mondomix

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36<strong>Mondomix</strong>.comHIP - HOPToujoursdansla place !Bulletin du rap africainETRE FIERDe passage à Paris, pour la promo de Sunugaal, une compilation detitres chocs de son précédent album Un autre monde est possible(2005) et de nouveaux morceaux, Awadi est surtout venu pourAwadi,Hip Hop Kanouet Negrissim’MALI / SÉNÉGALTexte Eglantine ChabasseurA la fin des années 1970, lehip-hop débarque à Abidjan,puis s’installe à Dakar, avantde prendre racine dans toutesles capitales du continent.Aujourd’hui, le rap permetà la jeunesse africaine defaire entendre sa voix. Maisla première génération derappeurs est toujours là !Preuve par trois : dans les bacsavec Awadi, sur scène avecAmkoullel (Hip Hop Kanou) etau quartier en compagnie deNegrissim’…«Le rap à Dakar ? Il va, il vient… Il y aquelques temps, c’était un peu morose,mais là, ça repart : il faut dire que lemouvement n’est pas tout jeune ! Ilcommence à prendre quelques petitesrides… ». C’est Awadi, le grand frère duhip-hop sénégalais qui parle. Son groupe,Positive Black Soul, a permis au rap des’enraciner à Dakar. Le morceau dePBS Boul Falé (« T’inquiètes »), hymnedésabusé de toute la génération 90’sfêtera l’année prochaine ses dix-huitans : l’âge de la majorité. Depuis, DidierAwadi a décidé d’utiliser son micro pour« secouer le cocotier », en faire tomberles questions qui dérangent: colonialisme,néocolonialisme, démocratie…Awadiaffiner son projet « Présidents d’Afrique ». D’abord un spectacle,mêlant extraits de discours de figures mythiques de l’histoirecontemporaine africaine, images d’archives et rap panafricain, leprojet d’Awadi prend désormais une autre tournure : « Ce seraun film musical avec, je l’espère, une vraie valeur historique. Lajeunesse d’Afrique manque vraiment de repères. Pour l’instant,elle se fout de l’histoire : ses modèles, c’est 50 Cent ou Lil’Wayne.Pourquoi pas, mais c’est réducteur pour moi ! Je veux reconstruireces raisons d’être fier d’être Africain. Recréer le rêve : c’est notremission ! ». Patrice Lumumba, Julius Nyerere, Nelson Mandela :autant de figures dont le discours est peu ou mal connu des jeunesgénérations… « A l’école personne ne nous apprend l’histoire denos héros contemporains ! Alors, quand je parle des discours deSankara ou de Cheikh Anta Diop, au quartier, les gars kiffent ! ».Parallèlement à ce projet militant en cours depuis deux ans, Awadireste inlassablement un activiste hip-hop à Dakar. L’année 2009a d’ailleurs démarré en trombe : Awadi et toute la crème du hiphopsénégalais ont organisé au Centre Culturel Blaise Senghor,un marathon de 72 heures de hip-hop non-stop. « Il y avait desconférences, des concerts, des breakers, des stands de marquesde streetwear de Dakar. Les jeunes ont la culture en eux, ça faitvraiment plaisir ! On s’est dit: c’est notre mouvement, il faut ledéfendre, car personne ne le fera pour nous ! Et tout le monde aparticipé à monter, démonter les scènes, c’était assez nouveau :d’habitude on se clashe ! »MANQUE D’INFRASTRUCTURESA Bamako, capitale du Mali, les anciens tentent aussi deconsolider le mouvement. Vétéran de la scène rap, Amkoullel,« l’enfant peul », déplore la difficulté de passer le cap de laprofessionnalisation. Car les infrastructures maliennes n’ontstrictement rien à voir avec celles du Sénégal… La dernièreenquête d’Aziz Dieng, président de l’Association des MétiersPascal Goudetn°34 mai/juin 2009

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