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d’être scientifique, nous avons un savoir particulier : noussavons lire le paysage. On ne voit pas simplement desoiseaux dans le ciel : on voit une migration active. Il y ades choses que nous devinons intuitivement. C’est unesensibilité au milieu et aux échanges entre les espèces ».La performance s’achève sur un mot de Jean-ChristopheBriffaud qui rend hommage à notre capacité d’émerveillementdevant le vivant, avant une chorégraphie deGéraldine Rieux au tissu aérien : l’émotion est palpable.On a découvert que le travail de l’acrobate et celui dugestionnaire d’espace naturel s’appuient tous deux sur unsavoir incarné qui se traduit par des gestes, une écoute,une façon aiguë de percevoir l’espace et d’évoluer dans lanature. En un mot par l’importance du corps dans l’espace.La bête curieuse, exposition flottante, 7 août, Domaine de la PalissadeL’hydrologue et l’actrice4 août aux Marais du VigueiratLe spécialiste des milieux aquatiques au Parc NaturelRégional de Camargue Stéphane Marche et lacomédienne-danseuse Lucile Boissonnet, sont partis de leurexpérience de la Camargue qu’ils habitent tous deux. Ilssouhaitaient parler de la menace de la montée des eauxdans le delta du Rhône, tout en réfléchissant à l’étatde crise et à l’ambiguïté du langage. Le chercheur estentré avec enthousiasme dans l’univers du théâtre.Il a endossé un habit blanc, androgyne, pour devenirune vigie immobile surplombant le marais. A lacomédienne masquée, près de l’eau, il livre des constatssans appels. « La montée des eaux, pour quand est-cedonc ? », s’inquiète la créature. « On ne sait pas quandl’inondation arrivera, répond le scientifique. Dans dix, vingt,trente ans... peut-être. Mais elle va arriver ! ». L’échangeest drôle mais ne manque pas d’une certaine gravité.L’inondation finit bien par arriver : la performances’achève sur l’image de la comédienne flottant dans l’eaumarécageuse, sa robe blanche immense répandue autourd’elle, chantonnant une valse mélancolique de Kurt Weill.L’artiste et le scientifique sont, d’une certaine manière,allés au bout du dialogue entre la raison et l’émotion, entrele désarroi et le rêve.18

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