<strong>CLISSON</strong> ET SES <strong>MONUMENTS</strong>, Comte Paul de Berthou, 1910Numérisation Odile Halbert, 2007, tous droits de repro<strong>du</strong>ction réservés24Son ceinturon est placé au-dessous des hanches ; ses éperons sont pointus,sans molettes. Près de lui, sa femme, en costume de cérémonie. Aux deuxcoins supérieurs de la tombe, deux anges, au milieu des ornements gothiquesde l'encadrement, agitent des encensoirs.Deux petits écus triangulaires armoriés accompagnent les effigies, savoir: pour le chevalier, une fasce accompagnée de trois trèfles, deux en hautet un en bas ; et pour sa femme, une bande bordée. L'écu de cette dernièrequi, sur l'inscription, est simplement nommée Isabeau, n'a pas été identifié ;on a dit qu'il appartenait aux Quatrebarbe, maison d'<strong>Anjou</strong> bien connue ; maisnous n'en sommes nullement assuré, surtout ne connaissant pas les émauxde ces deux écussons.L'inscription gravée, en grande capitale gothique, sur les bords de lapierre, avec les dates 1310 et 1336, est ainsi conçue :Ci giest Guillaume Guoheau feu qui trepassa le mercredi enp[uy]s la mekareme lan mil treys cens et dy ………………………….ux et Hisabea sa fame qui trepassa lan mil tray cens et trente et se..Priez pour lerme deux. Pater noster. Ave Maria.Nous ferons remarquer, dans ce texte, la forme giest pour gist, la formepoitevine Hisabea pour Hisabeau ; et lerme, au lieu de la forme plus usitéel'arme (de anima, âme). Nous voyons aussi que les Goheau, comme beaucoupd'autres maisons, ont changé d'armes : au XIVe siècle, ils portent unefasce et trois trèfles ; et au XVIe, de gueules aux trois casques de profil d'argent(Réformation de la noblesse ; arrêt de 1670).L'on pourra consulter sur les Goheau la « Bio-Bibliographie bretonne » deM. de Kerviler. Cette maison a possédé non seulement l'importante seigneuriede la Jannière jusqu'en 1434, mais aussi, vers la même époque, les seigneuriesde la Sebinière, près <strong>du</strong> Pallet, de l’Hivernière (jusqu'au XVe siècle),de la Maillardière, en Vertou, et d'autres domaines dans la région. Les « Lettresde Jean V » publiées par M. René Blanchard, sous les auspices de la Sociétédes Bibliophiles Bretons, nous apprennent que, le 27 mai 1418, ThébaudGoheau reçut <strong>du</strong> <strong>du</strong>c la terre de Bois-Benoist, en Bouaye ; et que, le 15avril 1419, Guillaume Goheau, écuyer, rnaitre d'hôtel de la <strong>du</strong>chesse, fut gratifiépar cette princesse d'une robe fourrée. Pierre Goheau, lisons-nous dansles Preuves de D. Morice (III, colonne 120), fut l'un des gentilshommes commisà la garde <strong>du</strong> château de Clisson, en 1464, sous le commandementd'Eonnet Sauvage, seigneur <strong>du</strong> Plessis-Guerry. Dans un aveu <strong>du</strong> 29 avril1648, ren<strong>du</strong> à Jacques Barrin, vicomte de la Jannière, à cause de sa seigneuriede la Lussonnière, en la Chapelle-Heulin, il est question <strong>du</strong> « S r de laBrouardiere Gohueau 30 ». Or, la Brouardière est un village sur le chemin de30 Dans les aveux de la châtellenie <strong>du</strong> Pallet, de 1533 et 1550, il est question de
<strong>CLISSON</strong> ET SES <strong>MONUMENTS</strong>, Comte Paul de Berthou, 1910Numérisation Odile Halbert, 2007, tous droits de repro<strong>du</strong>ction réservés25Saint- Michel à Vallet, non loin <strong>du</strong> Pallet. De nos jours encore, une petite prairie,assez voisine <strong>du</strong> Pallet, se nomme le pré Goheau, et le chemin qui ycon<strong>du</strong>it, descendant de Saint-Michel à la Sèvre, s'appelle le chemin des Goheaux.Cette belle pierre, jadis couchée à terre, à l'entrée <strong>du</strong> bâtiment d'avantcorps,a été, vers 1870, relevée contre la muraille qui la touchait. On s'aperçutalors que le sol qu'elle couvrait avait été fouillé et, en tout cas, ne contenaitplus de restes humains ni de débris d'aucune sorte. Si elle était alorsdans sa place primitive, ce que nous ignorons, il faut en conclure que la chapelleest divisée en deux corps depuis une époque reculée et bien antérieureà la construction de la partie principale d'aujourd'hui, qui ne remonte qu'à lafin <strong>du</strong> XVe siècle. D'ailleurs, deux des pierres tombales de Templiers, quenous avons décrites, se trouvaient aussi couchées dans l'avant-corps, lorsqu'ellesfurent relevées contre la muraille voisine. Peut-être la chapelle necomprenait-elle, jusqu'à la fin <strong>du</strong> XVe siècle, qu'un unique bâtiment dont faisaitpartie cet avant-corps qui, par les remaniements qu'il a subis, parait aujourd'huiassez peu ancien.En 1884, des tranchées furent pratiquées dans la chapelle Saint-Jean,et montrèrent que tout le sol en avait été fouillé et remué, sans doute vers1797 et par des chercheurs de trésors. Parmi quantité d'ossements humainsdispersés et de débris de poteries funéraires, ayant contenu des charbons,selon l'ancien usage, on rencontra deux lampes en terre cuite, fort grossièreset <strong>du</strong> haut moyen-âge, et, devant le maître-autel, un cercueil de plomb, peuancien, dont le couvercle avait été enfoncé.Dans un coin de cette chapelle, a été déposé, il y a quelques années, uncercueil mérovingien monolithe, trouvé sur la place de la nouvelle église deSaint-Père-en-Retz ; et dans une niche, sur une console, près d'un des autelslatéraux, on a placé un morceau de statue, qui provient de l'ancienne chapellede Bon-Secours, dans l’île Feydeau, à Nantes.Le Rôle des taxes payées par les ecclésiastiques en 1789 (Archives deNantes) nous apprend que, le 22 décembre 1666, le service de la chapelleSaint-Jean-des-Goheaux a été transféré, on ne dit point pour quelle cause,dans la chapelle <strong>du</strong> manoir de l'Hivernière. Cependant, en 1790, la chapelleSaint-Jean n'était point abandonnée : elle avait même un chapelain approuvépour les confessions. Peut-être donc n'y eut-il de transféré, en 1666, qu'unepartie de son service, celui dont les Goheau étaient les fondateurs (NousGuillaume Goheau, « pour des vignes <strong>du</strong> Possonnet », et d'Olivier Goheau. « par raison deChantefain que tint la dame de la Parenlière, dempuis Jehan de Beloczac, seigneur de IaSenardière, et tient à presant damoiselle Pregente d'Appelroisin, tutrice de son fils etveuve de Richard de Beloczac, seigneur de la Senardière (en Gorges) et de la Parentière »(en Vallet).
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