<strong>CLISSON</strong> ET SES <strong>MONUMENTS</strong>, Comte Paul de Berthou, 1910Numérisation Odile Halbert, 2007, tous droits de repro<strong>du</strong>ction réservés30tuelle, n'est que <strong>du</strong> XIXe siècle. Les anciens textes portent toujours Saivre, enlatin Separa ou Separis. Ici, par extraordinaire, c'est la forme moderne qui estla plus étymoloeique.Les seigneurs <strong>du</strong> Plessis-Guerry étaient donc fondateurs et prééminenciersde l'église paroissiale de Monnières. Plusieurs terres en Vallet relevaientde leur manoir, et on appelait ces fiefs le Plessis-Guerry-en-Vallet.De temps immémorial, la châtellenie <strong>du</strong> Pémion-et-Châteauthébaud (enChâteauthébaud), ne relevant que des <strong>du</strong>cs, puis des rois, était dans lesmême mains que le Plessis-Guerry dont les seigneurs jouissaient <strong>du</strong> droit depêche exclusif dans la Sèvre, depuis les environs de Vertou jusque près deGorges, et dans une grande partie de la rivière de Moine ou de Maine quipasse à Chateauthébaud avant de se jeter dans la Sèvre.Le Plessis-Guerry ou le Plessis-Guerrif (car on trouve les deux formes)peut bien avoir appartenu à un certain Gaudin Guerrif ou Guerry, seigneur deTilliers en <strong>Anjou</strong>, connu par deux chartes, l'une de 1213, l'autre de 1199-1224, la première repro<strong>du</strong>ite, la seconde mentionnée dans nos Pièces Justificatives36 . L'on sait que le mot plessis signifiait au moyen-âge, une enceintede terre, couronnée de branches pliées ou entrelacées (Voir Du Cange, à l'articlePlexilium). Quelquefois c'était le rempart extérieur d'une vraie forteresse,quelquefois la délimitation d'une réserve de chasse ou d'un domaine qu'unseigneur gardait pour lui, tandis qu'il donnait des terres voisines à titre de fiefou à simple charge de cens. Gaudin Guerry aurait donc laissé son nom auplessis qu'il possédait près <strong>du</strong> Pallet. Toutefois nous n'entendons présenterici au lecteur qu'une hypothèse vraisemblable 37 .Nous ne connaissons tes seigneurs <strong>du</strong> Plessis-Guerry que depuis le XIVesiècle. Il appartenait alors à la maison des Sauvage, très ancienne dans lacontrée, et citée dans des chartes de 1147, 1189, 1213 et 1235, dont nousnous occuperons plus loin 38 . Si ces chartes ne nous disent rien qui prouveque les Sauvage aient dès lors possédé le Plessis-Guerry, nous pensons toutefoisqu'ils en sont devenus seigneurs vers la fin <strong>du</strong> XIIIe siècle, peut-être par36 L'on trouve aussi un Guerricus dans une charte <strong>du</strong> Xe siècle, repro<strong>du</strong>ite par D. Morice,Preuves, I. col. 478-480. Ce Guerricus devait vivre au commencement <strong>du</strong> XIe siècle,car il est cité comme père de deux des témoins de la charte en question, qui est de la finde ce siècle. Parmi les témoins figure un « Gausfre<strong>du</strong>s de Clizone ».37 Le nombre des localités, pour la plupart Seigneuries anciennes, dans le nom desquellesentre le mot Plessis, est très considérable. Au mot Plessis est presque toujoursjoint un nom d'homme, celui <strong>du</strong> seigneur fondateur de ce plessis. Le PlessisGuerry se diten latin Plexitium Werrici, le Plessis de Guerry. II y avait un autre Plessis-Guerry ou Guerrifen la paroisse de Piré (La Borderie, « Hist. de Bret. » p. 243 ; — D. Morice. Preuves, II, col.1252).38 A propos <strong>du</strong> Pin-Sauvage, prés de la Madeleine de Clisson.
<strong>CLISSON</strong> ET SES <strong>MONUMENTS</strong>, Comte Paul de Berthou, 1910Numérisation Odile Halbert, 2007, tous droits de repro<strong>du</strong>ction réservés31suite d'une alliance avec la famille de Gaudin Guerry, en admettant notreprécédente hypothèse. Les deux familles habitaient la même contrée et sefréquentaient ; car on trouve le nom de « Raginal<strong>du</strong>s Le Sauvage » a à cédéde celui de Gaudin Guerry, dans la charte de 1213 que nous venons de citer.Les Sauvage ou Le Sauvage, remontant aux origines de la féodalité, etalliés, dès le XVe siècle, à la maison de Laval, s'éteignirent vers le milieu <strong>du</strong>XVe siècle, et sont aujourd'hui tombés dans l'oubli, comme les Souvaing, lesAmenart, les Goheau, dont nous avons parlé à propos <strong>du</strong> Pallet, et qui marchaientavec eux en tête de la chevalerie <strong>du</strong> comté de Nantes. Ils portaientde gueules â l'aigle éployée d'argent, becquée et membrée d'azur, et plusieursd'entre eux se distinguèrent parmi la noblesse bretonne. Les Sauvageavaient, près de Clisson, un petit manoir dont nous aurons à parler plus tard,nommé le Pin-Sauvage, non loin <strong>du</strong>quel un autre petit manoir, au lieu ditBeau-Vallon, présente encore aujourd'hui une porte de la fin <strong>du</strong> XVe siècle,avec l'écu de cette famille, sculpté sur pierre. Il y a aussi, en Châteauthébaud,deux villages appelés le Petit et le Grand Bar-Sauvage, <strong>du</strong> nom desSauvage, seigneurs <strong>du</strong> Plessis-Guerry en Monnières, et châtelains <strong>du</strong> Pémionet-Châteauthébaud.Eonnet Sauvage, seigneur <strong>du</strong> Plessis-Guerry, fut chambellan <strong>du</strong> <strong>du</strong>cFrançois et nommé, en 1486, capitaine de la noblesse <strong>du</strong> comté Nantais,charge qui ne se donnait jamais qu'a un chevalier signalé. Il avait été capitainede Clisson et de Touffou, places <strong>du</strong>cales de la frontière de Bretagne 39 .A partir de 1530 environ, le Plessis-Guerry passa des Sauvage à diversseigneurs dont nous donnons les noms dans nos Pièces Justificatives, et, en1659, fut acquis par Jacques Barrin qui l'incorpora à son marquisat de la Galissonnière.Dès lors, le château de la Galissonnière devint la maison seigneurialede Monnières. A la fin <strong>du</strong> XVIIIe siècle, le Plessis-Guerry n'était plusqu'un vieux logis abandonné depuis longtemps et fort délabré. Il n'échappapoint à l'incendie en 1793, puis fut réparé à la hâte, au début <strong>du</strong> XIXe siècle,et enfin reconstruit en 1844.Il s'y trouve encore d'anciens et profonds caveaux voûtés, et, dans unesalle basse, une belle cheminée de granit, à moulures <strong>du</strong> XVe siècle. Sonparc est orné d'une fuie ou colombier à pied, en forme de grosse tour rondevoûtée en coupole ; on y voit aussi un petit dolmen, composé d'une grande39 D. Lobineau, « Hist. de Bretagne », I, pp. 407, 720, 751, 771 — D. Morice, Preuves,III, col. 120, 239 : Eonnet Sauvage, capitaine de Clisson en octobre 1464 et juin 1472 ;col. 394, 662 : capitaine de Touftou en 1478. Voir les tables des trois volumes des Preuves,sur divers membres de cette famille, dont un écuyer dans une montre de Bertrand <strong>du</strong>Guesclin, en 1310 (Pr., I, col. 1645: — « Histoire de Nantes », par Travers. édit. Savagner,II, pp. 160, 170, 191; — notre description <strong>du</strong> Pin-Sauvage, près de la Madeleine de Clisson,et nos Pièces Justificatives sur le Plessis-Guerry.
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