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Le Monde des artisans en Savoie n°95 - Juillet / Août 2013

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+InfoELLE A SU• Diversifier son offre, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lançant une bière bio.• S’implanter à l’export <strong>en</strong> s’associant avec <strong>des</strong> <strong>artisans</strong>implantés localem<strong>en</strong>t.• Fédérer d’autres <strong>en</strong>treprises autour d’elle pour créerun groupem<strong>en</strong>t.• Mettre <strong>en</strong> place une démarche de développem<strong>en</strong>t durabletout <strong>en</strong> conservant la fabrication artisanale.• S’<strong>en</strong>richir de l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> marchés étrangers pourdévelopper de nouveaux produits <strong>en</strong> France.et une grande ouverture d’esprit indisp<strong>en</strong>sable.Afin de s’implanter <strong>en</strong> Chine,la brasserie a tiré profit de sa prés<strong>en</strong>cesur le pavillon Lille-Europe de l’ExpositionUniverselle de Shanghai <strong>en</strong> 2010.« C’est à cette occasion que nous avonstrouvé un bon professionnel pour distribuernos produits. Nous sommes désormaisprés<strong>en</strong>ts à Shanghai et Pékin. » <strong>Le</strong>sdébuts sont prometteurs même si « c’esttrès déroutant ». « Nous n’avons pas dutout les mêmes co<strong>des</strong>, reconnaît AnnickCastelain. Il faut donc s’appuyer sur lespart<strong>en</strong>aires locaux qui connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>le marché. On leur donne un maximumd’informations et on travaille main dansla main avec eux. Il ne faut pas arriveravec <strong>des</strong> idées préconçues, il faut plutôtvoir ce qui fonctionne. »Compr<strong>en</strong>dre le marché localC’est cette même volonté de compr<strong>en</strong>dreles spécificités <strong>des</strong> marchés étrangers,cette curiosité, qui a conduit la dirigeanteà s’associer, aux États-Unis, à une<strong>en</strong>treprise familiale locale pour trouverle produit adapté au marché américain.« Nous avons créé une bière collaborativeavec un brasseur de Chicago, TwoBrothers. Travailler avec lui nous a permisde découvrir les goûts <strong>des</strong> consommateursaméricains, pour <strong>en</strong>suite élaborerune bière française qui puisseleur plaire. » <strong>Le</strong>s deux <strong>en</strong>treprises onttravaillé de concert sur la recette. « <strong>Le</strong>sAméricains aim<strong>en</strong>t quand la bière estforte <strong>en</strong> houblon. Ils appréci<strong>en</strong>t aussi degoûter <strong>des</strong> choses différ<strong>en</strong>tes », révèleAnnick Castelain. Cette expéri<strong>en</strong>ce a ététrès <strong>en</strong>richissante à plusieurs niveaux.« Nous avons notamm<strong>en</strong>t découvertle houblonnage à cru, qui consiste àremettre du houblon p<strong>en</strong>dant la garde.C’est une technique extrêmem<strong>en</strong>t intéressante.Du coup, nous l’avons réutiliséepour <strong>des</strong> bières de saison. »De la même manière, un format créépour l’export, le 33 cl, qui n’existait pas<strong>en</strong> France, est dev<strong>en</strong>u une réussite sur lemarché national. « Tout cela r<strong>en</strong>forcela qualité de ce qu’on v<strong>en</strong>d <strong>en</strong> France »,constate la dirigeante, <strong>en</strong>thousiaste.Consci<strong>en</strong>cieuse et rigoureuse, elle <strong>en</strong>voierégulièrem<strong>en</strong>t quelqu’un sur le terrainpour étudier la commercialisation de sesproduits. « Nous vérifions l’implantation<strong>en</strong> magasin, la grandeur du rayon,les autres produits, le marketing, lesprix… Ensuite, nous organisons <strong>des</strong> réunionsavec les commerciaux pour leurparler de la marque et <strong>des</strong> év<strong>en</strong>tuellesmises <strong>en</strong> avant. » Un point importantavec l’export, notamm<strong>en</strong>t dans le secteuralim<strong>en</strong>taire, reste le transport.« Une fois, <strong>en</strong> direction de la Russie,nos fûts ont été gâtés par la chaleur.Nous avons perdu toute la marchandise.Il faut donc vérifier quele transport est bi<strong>en</strong> adapté et lematériel conforme. »« Je suis pour le travailcollaboratif »En 2009, Annick Castelain, jamaisà court d’idées, crée le groupem<strong>en</strong>t« Fr<strong>en</strong>ch Craft Brewers », avec huitbrasseries indép<strong>en</strong>dantes et traditionnellesfrançaises. L’objectifest de pénétrer le marchéaméricain et de gagner <strong>en</strong>visibilité. « <strong>Le</strong> vin français esttrès connu, contrairem<strong>en</strong>t àla bière française. Désormais,nous avons plus de moy<strong>en</strong>spour changer la donne. EnFrance, on a t<strong>en</strong>dance à p<strong>en</strong>serqu’un collègue est unconcurr<strong>en</strong>t. Moi, je suis pourle travail collaboratif. » Si la« Ch’ti » a un nom que tout leconnaît désormais <strong>en</strong> France,ce n’est pas le cas à l’étranger.« Nous mettons donc <strong>en</strong>avant notre proximité avec laBelgique, qui est connue pourses bières. »Barbara ColasD ÉVELOPPEMENTDURABLEUn positionnem<strong>en</strong>tprécurseurEn 1986, la brasserie Castelain lancela première bière bio française. « Noustravaillons depuis toujours avec unprocessus le plus naturel possible.Notre bière était v<strong>en</strong>due dans lesmagasins bio car elle était très légère.Ils nous ont suggéré d’aller plus loin.Et la bière Jade est née », se remémoreAnnick Castelain. « Élaborée à partirde matières premières issues del’agriculture biologique, elle estbrassée de façon artisanale sansaucun additif. Elle est ainsi certifiéeAB par Écocert. » Mais l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> faveur dudéveloppem<strong>en</strong>t durable ne s’arrêtepas là. Elle le pr<strong>en</strong>d notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> compte lors du choix de sesfournisseurs : achat de bouteilleset de cartons élaborés à partirde matériaux recyclés, <strong>en</strong>cresbiodégradables, proximité dansl’approvisionnem<strong>en</strong>t. « Nous avonségalem<strong>en</strong>t fait <strong>en</strong> sorte de baisser laconsommation de l’eau de 10 à 6 litrespour la fabrication d’un litre debière. » En ce qui concerneles déchets, la brasserie afait le choix d’être livrée<strong>en</strong> vrac au niveau dumalt (suppression <strong>des</strong>emballages). Enfin,une nouvelle laveuse£de bouteilles recycléesavec un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de12 000 bouteilles/heureet une consommation d’eaulimitée a été achetée <strong>en</strong>2009. L’intérêt pour lesproduits bio et locaux étantde plus <strong>en</strong> plus fort, « laJade a <strong>en</strong>registré uneprogression de 49 %<strong>en</strong> 2010 », ajouteAnnick Castelain.La marque étaitmême leader <strong>en</strong>2012 sur le marché<strong>des</strong> bières bio<strong>en</strong> GMS (gran<strong>des</strong>et moy<strong>en</strong>nessurfaces).Surfant sur cet<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t,l’<strong>en</strong>treprise adéveloppé unnouveau produit :« la Jade <strong>en</strong> versionambrée ».Ci-contreLa Jade, premièrebière bio de France,a été lancée par labrasserie artisanale.<strong>Le</strong> monde <strong>des</strong> <strong>artisans</strong> ● juillet-août <strong>2013</strong> ● 27

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