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Troupeaux sous les tropiques - TransFAIRE - Inra

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ien-être et la productivité animale.David Renaudeau, chercheur à l’URZ,explique « actuellement, la recherchedes zones du génome impliquées dans ledéterminisme de l’aptitude à tolérer lachaleur est en cours. Ces travaux permettrontà terme de développer desméthodes de sélection plus efficaces,basées sur <strong>les</strong> marqueurs moléculaires.Débutés en 2011, ils reposent sur undispositif basé sur des croisements entredes porcs Créole et Large White ». Leschercheurs se sont ainsi aperçus que latempérature rectale du porc, critère leplus fréquemment utilisé pour caractériserla sensibilité des animaux à lachaleur, est un caractère partiellementhéritable génétiquement qui pourraitdevenir un critère de sélection pouraméliorer la productivité porcine enrégions tropica<strong>les</strong> humides.Les races Créo<strong>les</strong> ont aussi développédes résistances aux maladies, nombreusesen climat tropical. Les chercheursétudient depuis 2000 <strong>les</strong> gènesimpliqués dans la résistance des petitsruminants aux strong<strong>les</strong> gastro-intestinaux(parasites du tube digestif occasionnantdes pertes de productionimportantes). Ils étudient également ledéterminisme génétique de la sensibilitéà la cowdriose, maladie mortelled’origine bactérienne et transmise pardes tiques.« Ces recherches sur <strong>les</strong> populationsanima<strong>les</strong> indigènes restent cependantinsuffisantes dans de nombreuses zonestropica<strong>les</strong> » analyse Maryline Boval,directrice de l’URZ. En 2007, la FAOa identifié 7 045 races loca<strong>les</strong> et 1 051races transfrontières. Deux tiers deces races sont localisés dans <strong>les</strong> paysLa génétique au service de l’histoiredes races Créo<strong>les</strong>Utilisant des méthodes modernes de génotypage et d’analyse de ladiversité génétique, Michel Naves, chercheur à l’URZ, en collaborationavec l’équipe GABI* de Jouy-en-Josas, retrace l’histoire desraces Créo<strong>les</strong>. Ces races se sont différenciées <strong>sous</strong> l’influence de facteursdivers : migration et métissage entre races d’origine diverses,sélection naturelle influencée par le milieu ambiant et orientationdictée par l’homme en fonction des usages. Les principa<strong>les</strong> espècesd’élevages actuel<strong>les</strong> n’existaient pas dans la Caraïbe et <strong>les</strong> Amériquesjusqu’à la colonisation au XV e siècle. Les colons espagnols et portugaisy implantèrent des animaux utilisés comme réserves denourriture (lait, viande) et de services (cuir, traction…). Puis, le« commerce triangulaire » avec <strong>les</strong> comptoirs d’Afrique de l’Ouest aintroduit régulièrement, entre le XVI e et le début du XIX e siècle, desanimaux domestiques issus de cette région. On retrouve ainsi uneforte composante génétique d’origine africaine dans <strong>les</strong> races ovinesà poils de la Caraïbe, chez <strong>les</strong> chèvres Créo<strong>les</strong> des Antil<strong>les</strong>, etchez le bovin Créole de Guadeloupe, et jusque chez <strong>les</strong> races loca<strong>les</strong>du Brésil. Des échanges ont également eu lieu entre <strong>les</strong> î<strong>les</strong> dela Caraïbe et le continent américain. A partir du XIX e siècle, desintroductions avec des croisements plus ou moins organisés dezébus indiens et plus récemment de races européennes ont modifiéle cheptel bovin de la région Amérique-Caraïbe. En revanche,<strong>les</strong> introductions d’animaux de races pures spécialisées d’originetempérée ont eu peu de succès, du fait des contraintes de l’environ -nement tropical. Les chercheurs de l’<strong>Inra</strong> ont déterminé la contributiondes différents rameaux au génome du bovin Créole deGuadeloupe : une prédominance d’origines zébu (38 %) et taurineafricaine (36 %), et plus faiblement européenne (26 %), principalementd’Europe du Sud (17 %). Des « signatures de sélection » sontobservées dans différentes régions génomiques, dont certainessemblent être associées à des caractères d’adaptation (solidité dusquelette, métabolisme lipidique, développement embryonnaire,résistance aux maladies).* UMR GABI : Génétique animale et biologie intégrative.en voie de développement et restentmal caractérisés sur le plan phénotypiqueet génétique.De nouvel<strong>les</strong> ressourcesalimentaires loca<strong>les</strong>pour plus d’autonomieAlors que <strong>les</strong> données abondent sur<strong>les</strong> propriétés nutritives des grandesmatières premières d’exportation :maïs, soja, sorgho, que sait-on desressources des régions chaudes tel<strong>les</strong>que <strong>les</strong> tubercu<strong>les</strong> et fruits amylacés, <strong>les</strong>protéagineux, <strong>les</strong> graminées et <strong>les</strong> légumineusesindigènes de ces régions quipourraient servir aussi dans l’alimentationanimale ? Car pour utiliser defaçon optimale ces ressources loca<strong>les</strong>pour nourrir ses bêtes, l’éleveur abesoin de connaître plusieurs paramètres,tels que la valeur nutritive del’aliment (sa composition chimique,en protéines, sucres, fibres, etc.), sadigestibilité (proportion ingérée quiest retenue par l’animal), son ingestibilité(quantité pouvant être ingérée◗PORCS CRÉOLES.© <strong>Inra</strong> / Maurice MahieuVIINRA MAGAZINE • N°19 • DÉCEMBRE 2011

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