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le journal du réseau cancer de l'université libre de bruxelles le ...

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SÉMINAIRE DU PROGRAMME DE SOINS EN ONCOLOGIE MULTISITE IRIS-BORDET-ERASME (PSOM)>>>bloquer la trans<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> signal <strong>de</strong> prolifération avec arrêtconsécutif <strong>du</strong> cyc<strong>le</strong> cellulaire en phase G1, inhibition <strong>de</strong>s propriétésangiogéniques et invasives <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s cancéreuses, etdéc<strong>le</strong>nchement <strong>de</strong>s mécanismes apoptotiques. Ces molécu<strong>le</strong>spotentialisent par ail<strong>le</strong>urs l’action <strong>de</strong>s agents chimio et radiothérapeutiqueslors <strong>de</strong> traitements combinés. Certains mAccomme <strong>le</strong> Cetuximab peuvent éga<strong>le</strong>ment accentuer <strong>le</strong>ur effetthérapeutique en in<strong>du</strong>isant une réponse immunitaire antitumora<strong>le</strong>ainsi qu’une internalisation et une dégradation <strong>de</strong>s récepteurstyrosine kinases ciblés.L’Imatinib Mésylate (Glivec®), ITK dirigée contre l’oncoprotéineBCR-ABL, a révolutionné la prise en charge <strong>de</strong>s patients atteints<strong>de</strong> LMC2. La réponse thérapeutique est d’emblée excel<strong>le</strong>ntepour plus <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s patients et si l’Imatinib ne guérit pas lamaladie, il permet néanmoins <strong>de</strong> la contrô<strong>le</strong>r et <strong>de</strong> la maintenir à<strong>de</strong> très faib<strong>le</strong>s taux rési<strong>du</strong>els chez plus <strong>de</strong> 50% d’entre eux etce pendant plus <strong>de</strong> 5 ans.Un tel succès n’a pas été obtenu avec <strong>le</strong>s traitements ciblantl’EGFR dans <strong>le</strong>s carcinomes <strong>de</strong> l’a<strong>du</strong>lte, et ce sont <strong>de</strong>s paramètresgénétiques qui ren<strong>de</strong>nt partiel<strong>le</strong>ment compte <strong>de</strong> cettedifférence d’efficacité. En effet, l’émergence d’une LMC en phasechronique dépend essentiel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> l’oncogène chimériqueBCR-ABL dont la forte activité tyrosine kinase peut être efficacementannihilée par <strong>le</strong> G<strong>le</strong>evec. À l’opposé, <strong>le</strong> développementd’une tumeur carcinomateuse fait appel à un ensemb<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xed’altérations génétiques pouvant, pour un même type morphologique,varier d’un patient à l’autre. En raison <strong>de</strong> cette hétérogénéitégénétique, l’efficacité d’une thérapie ciblant une voiemétabolique régulée par <strong>de</strong>s protéines tyrosines kinases seravariab<strong>le</strong> parmi <strong>le</strong>s patients traités, voire absente. La recherched’un profil d’altération génétique indivi<strong>du</strong>el et prédictif d’uneréponse tumora<strong>le</strong> aux agents anti-TK serait donc uti<strong>le</strong> à réaliserchez tout patient susceptib<strong>le</strong> <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> ces traitementscompte tenu <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs coût et effets secondaires non négligeab<strong>le</strong>s.Cette nécessité est particulièrement bien illustrée par <strong>le</strong>carcinome bronchique non à petites cellu<strong>le</strong>s (NSCLC) et <strong>le</strong>carcinome colorectal (CCR).La surexpression <strong>de</strong> l’EGFR dans 50% <strong>de</strong>s NSCLC fait <strong>de</strong> cerécepteur une cib<strong>le</strong> thérapeutique idéa<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s patients présentantune tumeur au sta<strong>de</strong> avancé et réfractaire à la chimiothérapie.Des réponses objectives aux ITK ciblant l’EGFR (<strong>le</strong>gefinitib et l’erlotinib) ne surviennent cependant que chez 10%<strong>de</strong>s patients, mais ces réponses s’observent essentiel<strong>le</strong>ment chez<strong>de</strong>s patients non fumeurs, <strong>de</strong> sexe féminin, d’origine asiatique etatteints d’un adénocarcinome <strong>de</strong> sous-type bronchioalvéolaire 3 .L’étu<strong>de</strong> moléculaire <strong>de</strong> ces tumeurs bronchiques a ensuiterévélé que la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s répon<strong>de</strong>urs exhibent <strong>de</strong>smutations activatrices <strong>du</strong> site catalytique <strong>de</strong> l’EGFR au niveau<strong>de</strong>s exons 18 à 21 (mutation ponctuel<strong>le</strong>, délétion ou insertionnucléotidiques observées chez environ 80% <strong>de</strong>s patients répon<strong>de</strong>urs),faisant <strong>de</strong> ce profil mutationnel un facteur prédictif <strong>de</strong>la réponse aux ITK. Cette bonne réponse peut s’expliquer parune meil<strong>le</strong>ure sensibilité <strong>de</strong> l’EGFR muté aux ITK; l'inhibitionétant atteinte avec <strong>de</strong>s doses thérapeutiques 10 à 100 fois inférieuresà cel<strong>le</strong>s nécessaires pour <strong>le</strong> récepteur normal. El<strong>le</strong> estéga<strong>le</strong>ment liée à la «dépendance oncogénique», phénomène par<strong>le</strong>quel la prolifération, mais surtout la survie d’une cellu<strong>le</strong> tumora<strong>le</strong>vont entièrement dépendre <strong>de</strong> la seu<strong>le</strong> voie activée par la mutationoncogénique, et <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> blocage <strong>de</strong> cette voie déc<strong>le</strong>ncheraune apoptose tumora<strong>le</strong> marquée.À l’opposé, l’absence <strong>de</strong> réponse tumora<strong>le</strong> aux ITK est associéeà la présence d’une mutation <strong>du</strong> gène K-RAS observée chezà peu près 20% <strong>de</strong>s patients fumeurs 4 . K-RAS constitue uneprotéine intermédiaire dans la voie <strong>de</strong> signalisation initiée enamont par l’EGFR et agit comme «commutateur moléculaire»dans <strong>le</strong> recrutement et l’activation <strong>de</strong>s protéines MAP kinasesnécessaires à la propagation <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> prolifération <strong>du</strong>cytoplasme vers <strong>le</strong> noyau. Une mutation activatrice <strong>de</strong> K-RAS(mutation ponctuel<strong>le</strong> au niveau <strong>de</strong>s codons 12, 13 ou plus rarement61 <strong>de</strong> l’exon 2) in<strong>du</strong>ira une stimulation permanente <strong>de</strong>sMAP-kinases, court-circuitant la fonction <strong>de</strong> l’EGFR et rendantinefficace toute thérapie ciblant ce récepteur.Son inci<strong>de</strong>nce é<strong>le</strong>vée dans <strong>le</strong> CCR métastatique (environ 50%<strong>de</strong>s cas) contribue au faib<strong>le</strong> succès <strong>de</strong>s mAC comme <strong>le</strong> Cetuximabou <strong>le</strong> Panitumumab dans <strong>le</strong> traitement d’un <strong>cancer</strong> connupour surexprimer l’EGFR. La mutation K-RAS constitue donc unpuissant paramètre moléculaire prédictif d’une résistance <strong>de</strong>novo à la thérapie anti-EGFR, et son i<strong>de</strong>ntification au sein <strong>de</strong> latumeur est <strong>de</strong>venue une pratique obligatoire chez tout patientpouvant potentiel<strong>le</strong>ment bénéficier <strong>de</strong> cette thérapie 5 .En conclusion, <strong>le</strong>s altérations génétiques <strong>de</strong>s TK dans <strong>le</strong>s <strong>cancer</strong>sconstituent <strong>de</strong>s marqueurs diagnostiques mais éga<strong>le</strong>ment<strong>de</strong>s cib<strong>le</strong>s thérapeutiques privilégiées. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>le</strong>urscoût et effets secondaires non négligeab<strong>le</strong>s, l’optimalisation <strong>de</strong>straitements ciblant <strong>le</strong>s TK passe néanmoins par l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> profild’altération génétique indivi<strong>du</strong>el et prédictif <strong>de</strong> la réponse tumora<strong>le</strong>chez tout patient susceptib<strong>le</strong> d’en bénéficier. ■Références1. Ciar<strong>de</strong>llo F, Tortora G., N Engl J Med 2008;358 (11):1160-74.2. Druker BJ et al., N Engl J Med. 2006; Dec 7;355 (23):2408-17.3. Sharma SV et al., Nat Rev Cancer 2007;7 (3):169-81.4. Linardou H et al., Lancet Oncol. 2008; Oct 9 (10):962-72.5. van Krieken JH et al., Virchows Arch. 2009; Feb;454(2):233-5.La liaison d’un ligand (facteur <strong>de</strong> croissance) à son récepteur transmembranaire (EGFR dans l’illustration) in<strong>du</strong>it une activation <strong>de</strong> ce récepteurpar homo- ou hétéro-dimérisation. Cette activation est associée au transfert d’un groupement phosphate d’une molécu<strong>le</strong> d’ATP vers<strong>de</strong>s rési<strong>du</strong>s tyrosine ( pY) situés dans <strong>le</strong> domaine catalytique intracytoplasmique (appelé «domaine kinase») <strong>de</strong> ce récepteur (EGFR-TK).Cette phosphorylation déc<strong>le</strong>nche un programme comp<strong>le</strong>xe <strong>de</strong> signaux dits <strong>de</strong> «trans<strong>du</strong>ction intracellulaire» incluant <strong>le</strong>s voies <strong>de</strong>s MAPkinases(voie RAS/RAF-MEK-MAPK), d’AKT (PI3K-AKT) et <strong>de</strong> STAT. L’activation <strong>de</strong> ces voies con<strong>du</strong>it in fine à la survie cellulaire par inhibition<strong>de</strong> l’apoptose, à la prolifération cellulaire et à d’autres effets associés à la carcinogenèse (néo-angiogenèse, invasion et processusmétastatique, etc).Les ITK dirigées contre l’EGFR cib<strong>le</strong>nt son domaine kinase (indiqué par un rectang<strong>le</strong> blanc).Figure tirée <strong>de</strong> Herbst et al.: «Gefitinib – a novel targeted approach to treating <strong>cancer</strong>» in Nature review <strong>cancer</strong> 2004 Dec;4(2): 956-965.N°14 – OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009 1819N°14 – OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2009

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