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Les déjections avicoles - Institut Technique de l'AVIculture

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<strong>Les</strong> <strong>déjections</strong><strong>avicoles</strong>Parmi les problèmes générés par l’intensification<strong>de</strong> l’aviculture, celuiconcernant les <strong>déjections</strong> est le pluscrucial car elles sont est à l’origine<strong>de</strong> nuisances olfactives et <strong>de</strong> pollutionsdu sol ou <strong>de</strong> l’eau.En effet,les<strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong> représentent <strong>de</strong>svolumes importants vis à vis <strong>de</strong>srisques <strong>de</strong> pollution,par les nitratesen particulier. Le risque <strong>de</strong> contamination<strong>de</strong> l’eau par les nitrates estd’autant plus grand que fumiers etfientes sont souvent,pour <strong>de</strong>s raisonspratiques,épandus à <strong>de</strong>s doses excessives.<strong>Les</strong> rejets directs dans l’eau(par acci<strong>de</strong>nt ou négligence : fuites<strong>de</strong> fosse à lisier,épandage à la limite<strong>de</strong>s cours d’eau) sont responsables<strong>de</strong> pollutions physiques (matièresen suspension,matière organiques).C’est pourquoi il paraît désormaisimportant <strong>de</strong> mieux connaître les<strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong> <strong>de</strong> façon à mieuxles valoriser.1. <strong>Les</strong> facteurs <strong>de</strong> variation<strong>de</strong> la composition<strong>de</strong>s <strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong><strong>Les</strong> <strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong> peuvent seclasser en trois grands types :• <strong>de</strong>s produits liqui<strong>de</strong>s (lisiers) issus<strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong>s poules pon<strong>de</strong>useset <strong>de</strong>s canards,• <strong>de</strong>s produits pâteux à secs (fientes)issus <strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong>s poulespon<strong>de</strong>uses,• <strong>de</strong>s fumiers dont l’origine est l’élevage<strong>de</strong>s volailles <strong>de</strong> chair (principalementpoulets, din<strong>de</strong>s etpinta<strong>de</strong>s) et <strong>de</strong> reproduction.La composition <strong>de</strong>s <strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong>dépend d’un grand nombre <strong>de</strong>facteurs <strong>de</strong> variation.Dans la plupart<strong>de</strong>s cas, c’est le taux <strong>de</strong> matièressèches qui est affecté. Or, la teneuren matières sèches influence laconcentration en éléments fertilisants.Elle joue également un rôledans l’évolution <strong>de</strong> la teneur en azotedans la mesure où elle est un facteurimportant <strong>de</strong> variation <strong>de</strong>s fermentations.Eneffet,celles-ci conduisentà <strong>de</strong>s pertes d’azote sous forme <strong>de</strong>dégagement d’ammoniac.La teneuren matières sèches dépend ellemême<strong>de</strong> nombreux facteurs.1.1 L’aménagement du bâtimentLe bâtiment doit être aménagé pouréviter les entrées d’eau par le sol oupar les soubassements :• drainage du sol du poulailler sinécessaire,• soubassements étanches,• évacuation <strong>de</strong>s eaux pluviales(gouttière ou caniveau).L’éclairage naturel conduit à l’obtention<strong>de</strong> litières plus sèches quel’éclairage artificiel (à mettre en relationavec l’activité <strong>de</strong>s animaux,plusimportante dans le cas d’un d’éclairementnaturel).1.2 La ventilationUn lot <strong>de</strong> 20 000 poulets produitenviron 40 tonnes <strong>de</strong> fientes,soit 30tonnes d’eau et rejette environ 36tonnes d’eau par la respiration. Cesimportantes quantités d’eau sont àévacuer du bâtiment, au risqued’aboutir à une humidificationimportante <strong>de</strong> la litière avec <strong>de</strong>sconséquences au niveau du confort<strong>de</strong>s animaux (et <strong>de</strong> leurs performanceszootechniques) et <strong>de</strong> laproduction d’ammoniac,et donc <strong>de</strong>la teneur en azote du fumier.La ventilation,associéeau chauffage,va assurerle renouvellement <strong>de</strong> l’air et doncl’évacuation <strong>de</strong> l’humidité ambiantepermettant ainsi à la litière <strong>de</strong> restersèche. D’une manière générale, letaux <strong>de</strong> matières sèches <strong>de</strong>s fumiersissus <strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong>s volailles <strong>de</strong>chair est compris entre 55 et 75 %.En élevage <strong>de</strong> poules pon<strong>de</strong>uses,lesfientes sont le plus souvent stockéessur <strong>de</strong>s tapis placés sous les cages.Bien que les fientes restent sur lestapis pendant plusieurs jours etmême si le bâtiment est correctementventilé, le taux <strong>de</strong> matièressèches reste relativement faible (25à 35 %). Différents systèmes sontproposés pour ventiler les fientes auniveau <strong>de</strong>s tapis ;ils permettent d’obtenirau bout <strong>de</strong> 4 à 5 jours un taux<strong>de</strong> matières sèches <strong>de</strong> 35 à 45 %.1.3 Le matériel d’abreuvementEn élevage <strong>de</strong> volailles, parallèlementà la distribution régulière d’aliment,l’alimentation en eau potable et fraîcheest extrêmement importante. Ilest indispensable que l’eau soit disponibleen quantité suffisante,potable,facilement accessible à la volaille sansgaspillage.Ainsi pour l’élevage <strong>de</strong>s poulespon<strong>de</strong>uses en cages, on utilise <strong>de</strong>ssystèmes <strong>de</strong> pipettes goutte-à-goutteou d’abreuvoirs à tétine. L’eaugaspillée est récupérée dans unecoupelle placée sous chaque abreuvoir.Ce dispositif contribue à l’obtention<strong>de</strong> fientes sèches.Pour les volailles <strong>de</strong> chair, les systèmes<strong>de</strong> goutte à goutte sont fixés surun tube d’alimentation suspendudans le bâtiment. La hauteur parrapport au sol varie selon la taille <strong>de</strong>sanimaux.Pour l’alimentation en eau<strong>de</strong> la volaille lour<strong>de</strong> d’élevage et d’engraissement,comme par exempleles din<strong>de</strong>s, il est possible d’utiliser<strong>de</strong>s abreuvoirs ronds automatiques,en version suspendue ou posés ausol, équipés <strong>de</strong> valves pour régulerprécisément le niveau d’eau afinLa zone abreuvoir se caractérisepar sa teneur importante en humiditéITAVISciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200127


d’éviter le gaspillage.La litière restesèche et on limite ainsi l’émissiond’ammoniac dans le bâtiment.1.4 La situation dans lepoulaillerA l’intérieur d’un bâtiment d’élevage,ilexiste plusieurs zones distinctespar leur aspect et leur teneur enhumidité.• la zone abreuvoir : elle est caractériséepar sa teneur importanteen humidité,d’autant plus que lesabreuvoirs peuvent fuir ou ne sontpas obligatoirement équipés <strong>de</strong>récupérateurs.• la zone mangeoire : elle est relativementhumi<strong>de</strong> car généralementassez chargée en <strong>déjections</strong>.On y trouve également <strong>de</strong>s particulesalimentaires.• la zone dortoir : celle-ci est généralementla plus sèche <strong>de</strong> tout lebâtiment.Cette disparité conduit à procé<strong>de</strong>rd’une manière particulière au curagedu poulailler.Par habitu<strong>de</strong> et par facilité,l’éleveur a plutôt tendance àtravailler dans le sens <strong>de</strong> la longueurdu bâtiment, ce qui ne permet pasd’obtenir un produit homogène. Ilsemble plus judicieux <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rselon un angle <strong>de</strong> 45° par rapport àl’axe du bâtiment pour avoir toutesles chances <strong>de</strong> collecter en mêmetemps du fumier en provenance <strong>de</strong>sdifférentes zones décrites ci-<strong>de</strong>ssus(technique dite « en épi » ou « enarrêtes <strong>de</strong> poisson »).Figure 2 : Modalités <strong>de</strong> reprisedu fumierZone dortoirZone abreuvoirZone mangeoire1.5 La litièreLe support <strong>de</strong> litière peut jouer uncertain rôle dans la composition dufumier.Ainsi la capacité d’absorption<strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s varie suivant lanature <strong>de</strong> la litière.Par ailleurs,en faisant varier la quantité<strong>de</strong> litière apportée, on modifiele rapport quantité <strong>de</strong> <strong>déjections</strong> /quantité <strong>de</strong> litière. Par conséquent,la concentration en éléments fertilisantsdu fumier évolue également.Ceci étant, d’après les nombreusesanalyses <strong>de</strong> fumier effectuées, ons’aperçoit que la quantité <strong>de</strong> litièreapportée par espèce est relativementstandardisée (entre 5 et 8 kg/m 2suivant l’espèce). Des épaisseursfaibles <strong>de</strong> litière (moins <strong>de</strong> 10 cm)sont assez vite saturées en eau,à l’exceptiond’une gestion particulièreassociée à une très bonne ventilation(sol bétonné).Tableau 5 : Capacité <strong>de</strong> rétention<strong>de</strong>s différents supports<strong>de</strong> litièreSupport <strong>de</strong> litièreQuantité <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>retenue par m 3 <strong>de</strong>support sec (en ml)Paille <strong>de</strong> blé hachée 450-480Paille d’orge hachée 340-360Paille <strong>de</strong> blé entière 240-320Sciure 240-260Copeaux 150-300Paille d’orge entière 140-170Source : Manuel pratique <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong>s palmipè<strong>de</strong>s(C.N.A.G.T.V., 1989).Figure 3 : Composition <strong>de</strong>sfumiers <strong>de</strong> volaillesEauPaille32 % 18 %50 %Fientes1.6 Le solL’évolution d’une litière sur <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> sol montre que le sol enterre battue présente un taux <strong>de</strong>matières sèches <strong>de</strong> 5 à 10 pointssupérieurs à celui d’un sol bétonné.<strong>Les</strong> risques liés à un sol imperméablesont les suivants:• humidification accrue <strong>de</strong>s litièress’il y a con<strong>de</strong>nsation au niveau dusol,• augmentation <strong>de</strong> la productiond’ammoniac, et donc diminutiondu taux d’azote <strong>de</strong> la litière.1.7 <strong>Les</strong> normes d’élevageEn élevage <strong>de</strong> volailles <strong>de</strong> chair, ladurée d’élevage <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> (variabled’une espèce à l’autre,mais aussientre espèces) influence la composition<strong>de</strong>s fumiers, par le biais <strong>de</strong>squantités <strong>de</strong> <strong>déjections</strong> émises.Il enest <strong>de</strong> même pour l’influence <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nsités animales.1.8 L’espèceElle a un rôle primordial dans laquantité et la composition <strong>de</strong>s <strong>déjections</strong>.Ainsi, si l’on admet généralementune production moyenne <strong>de</strong>150 kg <strong>de</strong> fumier/m 2 /an pour lesélevages <strong>de</strong> volailles <strong>de</strong> chair,il existecependant quelques différencesselon les espèces :• poulets : 130 à 150 kg,• din<strong>de</strong>s : 150 à 170 kg,• pinta<strong>de</strong>s : 110 à 130 kg.La teneur <strong>de</strong>s fumiers en élémentsfertilisants varie sensiblement selonl’espèce.Pour les canards,la production <strong>de</strong> lisierest d’environ 0,3 litre/canard/jour.Lecanard étant un animal très grandgaspilleur d’eau, il peut y avoir <strong>de</strong>fortes variations à ce niveau. Parailleurs,les eaux <strong>de</strong> lavage <strong>de</strong>s caillebotiscontribuent à la dilution du lisier.De ce fait,son taux <strong>de</strong> matière sèchepeut varier <strong>de</strong> 2 à 15 % avec un impactsur la teneur en éléments fertilisants.Pour les poules pon<strong>de</strong>uses,les quantités<strong>de</strong> <strong>déjections</strong> à stocker vontêtre comprise entre 15-17 kg/anpour <strong>de</strong>s fientes à 80 % <strong>de</strong> matièresèche et 70 kg/an pour du lisier. Lateneur en éléments fertilisants vadépendre du taux <strong>de</strong> matièressèches.1.9 Le parcoursLe parcours concerne surtout lesanimaux produits sous labels.Il induit une diminution <strong>de</strong>s quantités<strong>de</strong> <strong>déjections</strong> incorporées à lalitière dans la mesure où on estimeà environ 20 % la quantité excrétéeà l’extérieur <strong>de</strong>s bâtiments.De plus,lorsqu’il pleut, les animaux introduisentun certain volume d’eaudans le bâtiment.1.10 L’état sanitaire ducheptelLa dégradation <strong>de</strong>s litières peut êtremise en relation avec <strong>de</strong>s troublesdigestifs (diarrhées) dont les responsablespeuvent être <strong>de</strong>s agents infectieuxd’origines diverses.Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200128


Une infection microbienne ou viralese traduit principalement par <strong>de</strong>sentérites (inflammation <strong>de</strong> lamuqueuse intestinale). Ces pathologiesse traduisent généralementpar une sécrétion accrue d’eau etd’électrolytes et par une nécrose auniveau <strong>de</strong> la muqueuse intestinaleentraînant une excrétion dans lalitière <strong>de</strong> fractions alimentaires nondigérées. Ces diarrhées profuseshumidifient les litières et provoquentl’augmentation <strong>de</strong>s dégagementsd’ammoniac.1.11 L’alimentationEn règle générale,on considère que60 à 70 % <strong>de</strong> l’azote ou duphosphore ingérés se retrouventdans les <strong>déjections</strong>. L’utilisation <strong>de</strong>certaines matières premières et d’aci<strong>de</strong>saminés <strong>de</strong> synthèse, la mise enœuvre <strong>de</strong> traitements technologiquesparticuliers,l’utilisation d’enzymes...toutes ces techniques ontpour but <strong>de</strong> conduire à <strong>de</strong>s gainsimportants au niveau <strong>de</strong> la digestibilité<strong>de</strong> la matière organique, avecpour conséquence une diminution<strong>de</strong>s rejets azotés (moins 10 à 20 %par rapport à la situation actuelle)et phosphorés (moins 20 à 40 %),etdonc une diminution <strong>de</strong> la teneuren azote et en phosphore <strong>de</strong>sfumiers et fientes.Par ailleurs, certaines matièrespremières ou <strong>de</strong>s teneurs élevées <strong>de</strong>l’aliment en certains éléments vontinduire <strong>de</strong>s modifications physiologiques<strong>de</strong>s animaux et provoquer unrisque d’augmentation <strong>de</strong> l’humidité<strong>de</strong>s litières. Ces facteurs nutritionnelsagissent <strong>de</strong> la manière suivante :• en augmentant la consommationen eau <strong>de</strong>s animaux (fèces plusliqui<strong>de</strong>s),• en augmentant les rejets azotés,• en augmentant la teneur en eau<strong>de</strong>s excréta.1.12 La manutention <strong>de</strong>sproduits<strong>Les</strong> différents systèmes d’évacuation<strong>de</strong>s fientes et <strong>de</strong>s lisiers,par raclage,par tapis ou encore par “flushing”(recirculation <strong>de</strong> l’eau) sont, bienentendu,déterminants dans la qualitéet la siccité <strong>de</strong> la fiente ou du lisier.Si l’on veut établir une hiérarchie etclasser les procédés d’évacuationsuivant la teneur en matière sèche<strong>de</strong> la fiente qu’ils engendrent, onobtient la série suivante :• flushing : 10-15 % <strong>de</strong> MS• racleur : 15-20 % <strong>de</strong> MS• tapis : 25-35 % <strong>de</strong> MS• tapis ventilé : 35-45 % <strong>de</strong> MSPour les fumiers <strong>de</strong> volailles <strong>de</strong> chair,un raclage trop important d’un solen terre battue lors <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong>fumier peut apporter au produit unequantité non négligeable d’élémentsminéraux.L’existence <strong>de</strong> différentes zonesdans la litière, est à prendre encompte lors <strong>de</strong> la reprise.Si celle-ciest effectuée dans la longueur,l’hétérogénéitédu fumier se répercuteraà l’épandage.On retrouve ainsidans le champ les trois zonesdortoir,abreuvoir et mangeoire ! (cf.paragraphe 1.4)1.13 Le stockageLa réglementation <strong>de</strong>s installationsclassées autorise le stockage au sol<strong>de</strong>s fumiers,et <strong>de</strong>s fientes à plus <strong>de</strong>65 % <strong>de</strong> matières sèches. Dans lesautres cas, les <strong>déjections</strong> sont stockéessur une plate-forme étanche oudans une fosse d’une capacité minimalecorrespondant à 4 mois d’activitéd’élevage.La valeur agronomique <strong>de</strong>s <strong>déjections</strong>varie peu au cours du temps.On constate particulièrement <strong>de</strong>sévolutions <strong>de</strong> la teneur en matièressèches qui entraînent avec elles <strong>de</strong>smodifications <strong>de</strong> la concentration enéléments minéraux. Par ailleurs, <strong>de</strong>sréductions quantitatives en élémentsfertilisants peuvent survenir suivantles phénomènes <strong>de</strong> volatilisation,<strong>de</strong>lessivage ou <strong>de</strong> réorganisation.La teneur en phosphore et en potassiumest relativement constante.<strong>Les</strong>variations éventuelles suivent celles<strong>de</strong> la matière sèche. Le phosphoren’est sensible ni aux phénomènes<strong>de</strong> volatilisation ni au lessivage. Onne constate donc pas <strong>de</strong> perte enphosphore au cours du stockage etle rapport taux <strong>de</strong> phosphore / taux<strong>de</strong> matières sèches reste constant.Le potassium est par contre très lessivable.Par conséquent, un stockage<strong>de</strong> fumier à l’extérieur exposé auxprécipitations est susceptible d’engendrer<strong>de</strong>s pertes par lessivage.Dansla réalité, on observe que l’eau nepénètre que très rarement dans le tas.L’azote se volatilise suivant les phénomènesbiochimiques <strong>de</strong>s fermentationsaérobies et, dans une moindreproportion,anaérobies.Ces fermentationsentraînent une transformation<strong>de</strong> l’azote organique en ammonium(NH4 + ) puis en gaz ammoniacNH3. Dans les bâtiments d’élevage,l’humidité, le mouvement <strong>de</strong>sanimaux et la manipulation <strong>de</strong>sproduits au moment <strong>de</strong> la reprise,contribuent à <strong>de</strong>s pertes d’azote sousforme gazeuse.Par rapport à l’azoteexcrété, les pertes peuvent êtrecomprises entre 15 et 60 %.<strong>Les</strong> référencesCORPEN (1) (rejets azotés) tiennentcompte <strong>de</strong> ces pertes dans lesbâtiments d’élevage.<strong>Les</strong> pertes en cours <strong>de</strong> stockage sontplus difficiles à estimer. Pour <strong>de</strong>sfumiers <strong>de</strong> volailles, elles sontcomprises entre 10 et 20 % si lestockage est réalisé dans <strong>de</strong>s conditionssèches.Par contre,si les tas <strong>de</strong>fumier sont laissés sous la pluiependant plusieurs mois, les pertespeuvent être beaucoup plus importanteset dans les cas extrêmesatteindre 60 %.Dans certains cas, le stockage <strong>de</strong>sfientes <strong>de</strong> poules pon<strong>de</strong>uses, esteffectué sous le bâtiment d’élevage(système dit en « fosse intégrale »).La fosse profon<strong>de</strong> fonctionne trèsdifféremment suivant les élevages.<strong>Les</strong> facteurs <strong>de</strong> variation influençantla qualité <strong>de</strong>s fientes sont principalementla ventilation et le systèmed’abreuvement <strong>de</strong>s animaux.Le stockageen fosse profon<strong>de</strong> correspondà un traitement <strong>de</strong> “séchage parcompostage », avec <strong>de</strong>s pertesd’azote importantes.Dans le cas oùles fientes sont récupérées et préséchéesdans le bâtiment d’élevage,puis stockées dans un bâtimentannexe, le traitement est plutôt dutype «séchage puis séchage parcompostage » avec <strong>de</strong>s pertesd’azote moindres.Dans tous les cas, pour <strong>de</strong>s raisonssanitaires, il est préférable <strong>de</strong> stockerles <strong>déjections</strong> pendant au moins2 mois avant l’épandage.2. <strong>Les</strong> différentes métho<strong>de</strong>sd’échantillonnage etd’analysesUne meilleure connaissance <strong>de</strong> lavaleur fertilisante <strong>de</strong>s engrais <strong>de</strong>ferme permet <strong>de</strong> raisonner plus justementla fertilisation <strong>de</strong>s cultures.Un(1) CORPEN : Comité d’Orientation pour les Pratiques Agricoles Respectueuses <strong>de</strong> l’EnvironnementSciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200129


Tableau 6 : Composition moyenne <strong>de</strong>s lisiers et fumiers <strong>de</strong> volaillesà la sortie <strong>de</strong>s bâtiments ou après stockage (en kg/t ou kg/m 3 <strong>de</strong>produit brut)LISIERS DE CANARDSLISIERS DE POULES PONDEUSESLisierFientes humi<strong>de</strong>sFientes préséchées sur tapisFientes séchées en fosse profon<strong>de</strong>Fientes séchées sous hangarPOULETS DE CHAIRA la sortie du bâtimentAprès stockageEn conditions sèchesEn conditions favorables à la fermentationEn conditions très humi<strong>de</strong>sPOULETS LABELA la sortie du bâtimentAprès stockageEn conditions sèchesEn conditions favorables à la fermentationEn conditions très humi<strong>de</strong>sDINDES DE CHAIRA la sortie du bâtimentAprès stockageEn conditions sèchesEn conditions favorables à la fermentationEn conditions très humi<strong>de</strong>sPINTADES DE CHAIRA la sortie du bâtimentAprès stockageEn conditions sèchesEn conditions favorables à la fermentationEn conditions très humi<strong>de</strong>sordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s teneurs en N,P et K <strong>de</strong>s engrais <strong>de</strong> ferme peut êtreobtenu en consultant la documentation,maisces valeurs moyennes netiennent pas compte <strong>de</strong> la spécificité<strong>de</strong> l’exploitation et <strong>de</strong>s produits quien sont issus, d’où une marge d’erreurpossible <strong>de</strong> ± 30 %.La connaissance <strong>de</strong>s teneurs réellespar analyse est donc indispensablesi l’on veut avoir un raisonnementjuste <strong>de</strong>s doses d’épandage.MS (%) N total P2O5 K2O Densité(kg/m 3 )10 4,4 1,7 2,510 à 15 5,9 5,9 4,1> 15 8,6 8,6 8,410 6,8 9,5 5,525 15 14 1240 22 20 1280 30 40 2880 40 40 2875 29 25 20 45026 24 1922 23 1822 22 1570 20 18 15 35018 17 1515 17 1415 16 1265 27 27 20 45025 26 1921 25 1821 23 1570 32 25 20 35029 24 1924 23 1824 22 15Tableau 7 : Quantité d’engrais <strong>de</strong> ferme produite par les volaillesType d’animaux Nature <strong>de</strong> l’engrais <strong>de</strong> ferme Quantités produitesPoulets standardPoulets labelDin<strong>de</strong>sPinta<strong>de</strong>sCanardsPon<strong>de</strong>usesPon<strong>de</strong>usesPon<strong>de</strong>usesFumierFumierFumierFumierLisierLisierFientes humi<strong>de</strong>s (35 à 45 % <strong>de</strong> MS)Fientes sèches (> 65 % <strong>de</strong> MS)Source : ITAVI130 à 150 kg/m 2 /an120 kg/m 2 /an150 à 170 kg/m 2 /an110 à 130 kg/m 2 ?/an0,3 l/canard/jour70 l/place/an30 à 40 kg/place/an15 à 17 kg/place/anSource : ITAVIIl existe <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’analysesrapi<strong>de</strong>s,à effectuer au siège <strong>de</strong> l’exploitation,mais la métho<strong>de</strong> la plussûre consiste à faire effectuer l’analysepar un laboratoire.Dans les <strong>de</strong>ux cas, les résultats <strong>de</strong>l’analyse et leur pertinence dépendrontétroitement <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>l’échantillonnage,lequel doit être leplus représentatif possible duproduit dont on veut connaître lateneur en éléments fertilisants.Tableau 8 : Teneurs indicativesen matières organiquesType <strong>de</strong> produitMO en kg/t<strong>de</strong> produitbrutFumier <strong>de</strong> poulets 465Fumier <strong>de</strong> poulets label 528Fumier <strong>de</strong> din<strong>de</strong>s 401Fumier <strong>de</strong> pinta<strong>de</strong>s 430Fientes <strong>de</strong> poules à 20 % <strong>de</strong> MS 127Fientes <strong>de</strong> poules à 35 % <strong>de</strong> MS 206Fientes <strong>de</strong> poules à 65 % <strong>de</strong> MS 424Fientes <strong>de</strong> poules à 80 % <strong>de</strong> MS 472Lisier <strong>de</strong> canards 99Lisier <strong>de</strong> poules pon<strong>de</strong>uses 138Compost <strong>de</strong> fumier <strong>de</strong> poulets 557Compost <strong>de</strong> fumier <strong>de</strong> din<strong>de</strong>s 461Source : ITAVI2.1 Prélèvements dans lebâtimentLa constitution d’un petit échantillonreprésentatif est délicate dansla mesure où le plus souvent il s’agit<strong>de</strong> produits hétérogènes et que lenombre <strong>de</strong> prélèvements peut varierselon les circonstances. Plusieurscas <strong>de</strong> figure peuvent se présenter.2.1.1 Cas <strong>de</strong>s fumiersLe bâtiment peut présenter différenteszones, différant par la quantitéet la composition <strong>de</strong>s <strong>déjections</strong>qui s’y trouvent. De nombreuxfacteurs <strong>de</strong> variation interviennent :• la position dans le bâtiment(en largeur et en longueur), avec<strong>de</strong>s effets éventuels <strong>de</strong> la ventilation,du chauffage, <strong>de</strong>s systèmesd’abreuvement et d’alimentation,• le moment du prélèvement :l’analyse la plus judicieuseconcerne le produit final tel qu’ilsera utilisé,• les acci<strong>de</strong>nts et inci<strong>de</strong>nts éventuels: on essaiera <strong>de</strong> tenir compte<strong>de</strong> tous les facteurs <strong>de</strong> variation trèsponctuels susceptibles d’intervenir(les fuites d’eau par exemple).L’échantillonnage doit tenir compte<strong>de</strong> ces différentes zones.Si le produitn’est pas homogène,il est nécessaire<strong>de</strong> faire un prélèvement par zone,puis réunir ces prélèvements et lesmélanger pour constituer un prélèvementcomposite. <strong>Les</strong> différenteszones présentent généralement uneimportance pondérale inégale, lesprélèvements ne seront pas mélangésà par égale mais au contraire enles affectant <strong>de</strong> coefficients reflétantcette importance ;celle ci étantle plus souvent difficile à estimer,Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200130


ces coefficients pourront être baséssur les rapports <strong>de</strong> surface. L’autresolution consiste à effectuer <strong>de</strong>sprélèvements par zone, prélèvementsdont le nombre sera défini auprorata <strong>de</strong> leur surface,et à rassemblerces différents prélèvementspour constituer un prélèvementcomposite.Exemple :l’élevage <strong>de</strong>s volailles <strong>de</strong>chair au sol se caractérise par troistypes <strong>de</strong> zone (dortoir, abreuvoir,mangeoire). Pour les poulets, leprélèvement composite sera constituéainsi :• en zone abreuvoir : 1 prélèvement,• en zone mangeoire : 3 prélèvements,• en zone dortoir :12 prélèvementsPour les din<strong>de</strong>s,nous aurons respectivement1, 2 et 9.Si le produit est homogène, on feraune dizaine <strong>de</strong> prélèvements répartissur toute la surface du bâtiment.Ces prélèvements seront ensuiteregroupés et mélangés pour constituerle prélèvement composite.Dans tous les cas,certaines précautionssont à prendre :• prélever à la fourche sur toute lahauteur du produit,• veiller à ce que toutes les fractionsdu produit soient prélevées (attentionen particulier aux fumiers <strong>de</strong>volailles très secs pour lesquels ilexiste une fraction fine importantequi a tendance à tomber au fonddu puits <strong>de</strong> prélèvement; il estimpératif <strong>de</strong> récupérer cette fractionfine à la pelle ou, à défaut, àla main).2.1.2 Cas <strong>de</strong>s produits pâteux(fientes <strong>de</strong> poules)<strong>Les</strong> fientes <strong>de</strong> poules sont trèssouvent récupérées sur <strong>de</strong>s tapisplacés sous les cages d’élevage.Dansce cas, il suffit <strong>de</strong> faire plusieursprélèvements en plusieurs pointsrépartis sur la longueur et au niveau<strong>de</strong> chaque étage <strong>de</strong> batterie.Dans le cas où les fientes sont stockéesdans <strong>de</strong>s fosses,la hauteur <strong>de</strong>sfientes peut être importante. leprélèvement à la fourche ou à lapelle n’est pas aisée. Il peut êtrepréférable d’utiliser un carottierpour produits pâteux.2.1.3 Cas <strong>de</strong>s lisiersSi on en a la possibilité, il est préférable<strong>de</strong> brasser le liqui<strong>de</strong> avant <strong>de</strong>faire les prélèvements. Ceux-ciseront faits avec un seau enplusieurs points. Une son<strong>de</strong> <strong>de</strong>prélèvement sera toutefois un matérielmieux adapté (cf. paragraphe2.2.2. ci-après).2.2 Prélèvements au stockage2.2.1 Cas <strong>de</strong>s fumiersSi le fumier est en tas <strong>de</strong>puisquelque temps, il peut exister <strong>de</strong>svariations importantes <strong>de</strong>s différentesteneurs (en particulierl’azote) entre les parties extérieureset le cœur du tas.C’est pourquoi lesprélèvements à la fourche surquelques dizaines <strong>de</strong> centimètrerisquent <strong>de</strong> ne pas être représentatifs.Il est préférable d’utiliser d’autrestechniques :• métho<strong>de</strong> du « puits » : cettemétho<strong>de</strong> consiste à creuser unpuits sur toute la hauteur du tas<strong>de</strong> fumier et à répéter plusieursfois l’opération (au moins 2 fois).Le fumier retiré <strong>de</strong>s puits constituerale prélèvement qui seraensuite échantillonné.• métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « tranche » : il s’agit<strong>de</strong> prélever une tranche complèted’un tas <strong>de</strong> fumier.Ces <strong>de</strong>ux techniques sont difficilesà mettre en oeuvre mais garantissentun bon échantillonnage.2.2.2 Cas <strong>de</strong>s lisiers<strong>Les</strong> prélèvements doivent s’effectuersi possible après homogénéisationdu produit dans la fosse,pendant 5 à 10 minutes. Deux cassont possibles :• prélèvement directement dansla fosse : au seau ou à l’ai<strong>de</strong> d’uneson<strong>de</strong>, en effectuant plusieursprélèvements successifs.• prélèvement à la reprise : unedizaine <strong>de</strong> doses prélevées aprèsla pompe, sur toute la durée dupompage.2.3 Prélèvement à l’épandageCe mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> prélèvement permet<strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s pertes d’azoteammoniacal sous forme gazeuse lors<strong>de</strong> l’épandage.Pour les fumiers, il suffit <strong>de</strong> placer<strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> plastique sur lechamp <strong>de</strong>rrière l’épan<strong>de</strong>ur.Pour leslisiers, on utilisera <strong>de</strong>s bacs peuprofonds. Dans les <strong>de</strong>ux cas, l’intégralité<strong>de</strong>s produits est récupéréepour constituer le prélèvement àéchantillonner.2.4 Echantillonnage et conditionnementQuelle que soit la métho<strong>de</strong> utilisée,les différents prélèvements réalisésreprésentent une masse importantedont il faudra prendre un échantillonreprésentatif.Un bon échantillonnage s’effectuera<strong>de</strong> la manière suivante :• regroupement <strong>de</strong>s différents prélèvements,• brassage soigneux <strong>de</strong> l’ensemble,• constitution d’un échantillon <strong>de</strong>1 à 2 kg pour les fumiers et <strong>de</strong>1 litre environ pour les lisiers :- soit <strong>de</strong> façon aléatoire,- soit par divisions successives.D’une manière générale,l’emballagedoit être soli<strong>de</strong> et hermétique. Onutilisera <strong>de</strong> préférence :• pour les fumiers : <strong>de</strong>s sacs enmatière plastique,• pour les produits pâteux : <strong>de</strong>sbarquettes en matière plastiqueavec un couvercle hermétique,• pour les lisiers :<strong>de</strong>s flacons à largegoulot et munis d’un bouchonhermétique (on veillera à neremplir ces flacons qu’aux 2/3).Chaque échantillon sera clairementréférencé en utilisant <strong>de</strong>s feutresindélébiles.<strong>Les</strong> échantillons seront placés dansun sur-emballage plus soli<strong>de</strong> (boîteen carton par exemple).La conservation <strong>de</strong> l’ensemble sefera à + 4°C.Au cas où le délai entrel’échantillonnage et l’analyse aulaboratoire est supérieur à12 heures,il est préférable <strong>de</strong> congelerles produits.2.5 Acheminement vers lelaboratoire d’analyseLa poste accepte les paquets pourvuqu’ils ne dégagent pas d’o<strong>de</strong>ursdésagréables. <strong>Les</strong> services COLLIS-SIMO et CHRONOPOST assurentune rapidité d’acheminement plusgran<strong>de</strong>.Dans certaines régions, les laboratoiresd’analyses disposent <strong>de</strong> pointsrelaisauxquels on apporte leséchantillons. Ceux-ci sont conservésau froid en attendant le passagedu camion qui va les acheminer versle laboratoire.Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200131


2.6 Analyses2.6.1 Analyses rapi<strong>de</strong>s au siège<strong>de</strong> l’exploitationIl n’existe pas <strong>de</strong> technique ou <strong>de</strong>matériel pour faire une analyse rapi<strong>de</strong><strong>de</strong>s fumiers au niveau <strong>de</strong> l’exploitation.<strong>Les</strong>analyses rapi<strong>de</strong>s ne peuventse faire que sur <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> typelisier. La précision <strong>de</strong>s résultats n’atteintpas celle obtenue à partir d’analysesen laboratoire.Pour réaliser ces analyses, <strong>de</strong>uxmatériels sont utilisables pour <strong>de</strong>slisiers issus <strong>de</strong> l’aviculture :Le QuantofixL’appareil est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxflacons en matière plastique reliés àun socle rempli d’eau communiquantavec une éprouvette graduée.Le principe <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>l’appareil est le déplacement d’unvolume d’eau sous l’effet d’un gazproduit par une réaction chimique(hypochlorite <strong>de</strong> sodium), à savoirla transformation <strong>de</strong> l’azote ammoniacalen azote gazeux.La teneur enazote ammoniacal peut être relevéedirectement sur l’échelle étalonnée<strong>de</strong> l’éprouvette graduée N(NH4)en kg/m 3 . Le réactif utilisé dans leQuantofix peut être préparé enmélangeant 1 volume <strong>de</strong> lessive <strong>de</strong>sou<strong>de</strong> à 30 % à 5 volumes d’eau <strong>de</strong>Javel à 48 <strong>de</strong>grés chlorométriques.L’Agro-LisierLe principe <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> l’appareilrepose sur une réaction chimiquequi met en jeu un réactif (hypochlorite<strong>de</strong> calcium) et l’azoteammoniacal <strong>de</strong>s <strong>déjections</strong> qui esttransformé en azote gazeux. Le gazlibéré dans la chambre <strong>de</strong> réactionhermétique provoque une augmentation<strong>de</strong> la pression, mesurée avecun manomètre à lecture directe(kg/NH4/m 3 ).Tableau 9 : Matériel d’analyse rapi<strong>de</strong>QuantofixLe Quantofix (photo du haut etl’Agrolisier permettent <strong>de</strong>s analysesrapi<strong>de</strong>s2.6.2 Analyses faites au laboratoireL’analyse au laboratoire permet :• <strong>de</strong> préciser les valeurs azotéesobtenues par les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>mesures rapi<strong>de</strong>s sur lisier• d’obtenir <strong>de</strong>s valeurs réelles enphosphore et en potassium <strong>de</strong>slisiers• <strong>de</strong> connaître les valeurs N, P et K<strong>de</strong> tous les produits (lisiers,fumiers ou fientes).Agro-LisierProduits analysables Lisiers Tous lisiers(éventuellement fumiers)Éléments mesurés N ammoniacal N ammoniacalAutres donnéesaccessibles par calculs ou N total N totaltableau <strong>de</strong> correspondancePrincipe d’analyseUn réactif chimique ajouté à la déjection transforme NH4 enN2 gazeuxLecture Lecture d’une pression Lecture d’une pressionsur une colonne d’eausur un manomètreCoût moyen <strong>de</strong> l’appareil 250 € 210 €(prix HT en 2001) (1 600 F environ) (1 400 F environ)Précision Assez bonne Assez bonneSource : in “Fertiliser avec les engrais <strong>de</strong> ferme”, 2001Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200132Réussir AvicultureRéussir Aviculture<strong>Les</strong> analyses que l’on peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rsont les suivantes :• matière sèche,• matière minérale,• matière organique (<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r unemétho<strong>de</strong> d’analyse par combustion),• azote,• aci<strong>de</strong> phosphorique (P2O5),• potasse (K2O),• calcium (CaO),• magnésium (MgO),• carbone (<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le carboneAnn).Lors <strong>de</strong> la lecture <strong>de</strong> l’analyse, ilfaudra veiller à l’expression duphosphore et du potassium. <strong>Les</strong>coefficients <strong>de</strong> transformation sontles suivants :• P2O5 = P x 2,29• K2O = K x 1,21Suivant les laboratoires,une analysecomplète coûtera entre 60 et 70 €(environ 400-450 F TTC).3. Le problème posé parles <strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong>3.1 <strong>Les</strong> volumes produitsLa production nationale <strong>de</strong> <strong>déjections</strong>issues <strong>de</strong> l’aviculture peut êtreestimée à :• fumiers : 2 500 000 tonnes,• lisiers : 3 300 000 m 3 ,• fientes humi<strong>de</strong>s ou sèches <strong>de</strong>pon<strong>de</strong>uses : 1 200 000 tonnes.soit un total d’environ 7 millions <strong>de</strong>tonnes (dont 2,5 millions <strong>de</strong> tonnes<strong>de</strong> matières sèches),correspondantsensiblement à un volume <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 10 millions <strong>de</strong> m 3 .Il est important <strong>de</strong> relativiser cesvolumes <strong>de</strong> <strong>déjections</strong> en provenance<strong>de</strong> l’aviculture. En effet, uneévaluation grossière permet d’estimerà environ 275 millions <strong>de</strong>tonnes la masse d’effluents liqui<strong>de</strong>set soli<strong>de</strong>s excrétée par le cheptelnational (toutes espèces confondues).La part <strong>de</strong> l’aviculture restedonc mo<strong>de</strong>ste, dans la mesure oùelle est impliquée à hauteur <strong>de</strong> 2,5 %dans la production d’effluents d’élevage,et à hauteur <strong>de</strong> 1,2 % dans laproduction totale <strong>de</strong> déchets enFrance (elle-même estimée à environ570 millions <strong>de</strong> tonnes).


3.2 Répartition géographiqueLa Bretagne et les Pays <strong>de</strong> la Loiresont à l’origine d’environ 60 % <strong>de</strong>sfumiers ou lisiers <strong>avicoles</strong>, et, loin<strong>de</strong>rrière,la région Rhône-Alpes avec7 à 8 % <strong>de</strong>s volumes.Il semble évi<strong>de</strong>nt que les problèmesliés à la gestion <strong>de</strong> ces <strong>déjections</strong> nesont pas les mêmes suivant lesrégions. Ils sont particulièrementintenses en Bretagne, région quicumule une très forte capacité <strong>de</strong>production avicole mais aussi l’une<strong>de</strong>s plus petites surfaces agricoles <strong>de</strong>France (avec 6,5 % <strong>de</strong> la SAU). EnBretagne,l’actuelle surface d’élevageaffectée à la volaille <strong>de</strong> chair produit930 000 tonnes <strong>de</strong> fumier par an.L’excé<strong>de</strong>nt est estimé entre 280 000et 400 000 tonnes par an (soit 30 à50 %),ce qui engendre un excé<strong>de</strong>ntd’azote <strong>de</strong> 7 000 à 11 250 tonnes paran (l’excé<strong>de</strong>nt azoté,toutes productionsconfondues est d’environ110 000 tonnes).3.3 Teneur en éléments fertilisants<strong>Les</strong> <strong>déjections</strong> animales représententun gisement d’éléments fertilisantsloin d’être négligeable.En effet,au plan national, on évalue le gisementutilisable d’engrais <strong>de</strong> fermeà environ 1,2 million <strong>de</strong> tonnesd’azote, 310 000 tonnes <strong>de</strong>phosphore (710 000 tonnes <strong>de</strong> P2O5)et 820 000 tonnes pour le potassium.L’aviculturequant à elle représente: 120 000 tonnes d’azote,50 000 tonnes <strong>de</strong> phosphore(115 000 tonnes <strong>de</strong> P2O5) et 130 000tonnes <strong>de</strong> potasse.Ces chiffres sontà rapprocher <strong>de</strong> ceux du marché<strong>de</strong>s engrais en 2000 :4,1 millions <strong>de</strong>tonnes d’engrais dont 2,3 millions<strong>de</strong> tonnes d’azote, 1 million <strong>de</strong>tonnes pour le phosphore et790 000 tonnes pour la potasse.Ces chiffres globaux ne doiventtoutefois pas cacher une autre réalitéà savoir la répartition très inégaledans l’espace <strong>de</strong> ces éléments fertilisants.Ainsi, en Bretagne, l’azotecontenu dans les <strong>déjections</strong> <strong>avicoles</strong>s’élève à 43 000 tonnes,soit environ23 % du total <strong>de</strong> l’azote d’origineanimale disponible sur cette région(bovins : 62 % et porcs : 25 %).Rapporté à l’hectare <strong>de</strong> surface fertilisable,l’apport d’azote d’origineanimale équivaut à environ 130 kg/ha(dont 24 kg issus <strong>de</strong> l’aviculture) etl’azote minéral à environ 100 kg/ha.3.4 Le problème <strong>de</strong>s zonesen excé<strong>de</strong>nt structurel (ZES)Dans le cadre du programme <strong>de</strong>maîtrise <strong>de</strong> pollution d’origine agricole,une zone est considérée enexcé<strong>de</strong>nt structurel lorsque la quantitéd’azote produite par l’ensembledu cheptel (toutes espèces confondues)est supérieure à 170 kg parha épandable et par an.Cette évaluationest faite à l’échelle cantonale.Le classement sera revu dans lecourant <strong>de</strong> l’année 2002 et il estprobable que <strong>de</strong>s cantons,jusque làhors ZES, vont basculer en ZES.Il existe <strong>de</strong>s cantons classés ZES dansla Drôme, en Vendée mais c’est enBretagne que la situation est la pluspréoccupante puisque 71 cantons(soit environ 40 %) sont classés enZES.Environ 60 % <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> bâtiments<strong>avicoles</strong> sont situées dans <strong>de</strong>scantons classés en ZES ;avec <strong>de</strong> trèsfortes disparités entre les départementsbretons,les situations les plusdéfavorables étant dans les Côtesd’Armor et dans le Morbihan.Dans ces cantons, pour remédier àla situation, <strong>de</strong>s programmes d’actionsont mis en œuvre pour réhabiliterles pratiques <strong>de</strong> la fertilisationraisonnée.Ces programmes contiennent<strong>de</strong>s programmes dits <strong>de</strong> résorption<strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts en <strong>déjections</strong>animales qui ont pour objet <strong>de</strong> ramenerles <strong>déjections</strong> à épandre auplafond <strong>de</strong> 170 kg/ha prescrit par laDirective Nitrate.Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200133

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