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LA MAISON - Le Clap

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entrevuepar Pierre BlaisF.O. : Vous savez, c’est le genre de phrase qui peut beaucoupl’énerver… Quand vous engagez Fabrice Luchini, c’est parce quec’est Luchini, et vous avez à le diriger en tant que tel. <strong>Le</strong> problèmeavec Fabrice, c’est quand il n’est pas assez dirigé. Mais dans le film,le cadre est très serré. Sa marge de manœuvre est mince. Et Fabriceest quelqu’un de très à l’écoute, de très discipliné, surtout s’il sentque le réalisateur a une vision. Dans le film, je voulais que la relationne soit pas à sens unique. Je souhaitais que le prof et l’élève senourrissent l’un l’autre, petit à petit, qu’ils entrent ensemble dansle processus de création. Ce sont deux personnes qui ont besoinde la fiction. Truffaut disait : « Je préfère le cinéma à la réalité. » Etje pense que pour un artiste, la question de la réalité face à la fictionest très importante. Dans le film, on ne sait jamais si celle deClaude est réelle et jusqu’où il ira dans ses écrits.«Si Tree of Life était un film biblique, TO THE WONDER estun film évangélique, centré sur l’amour, “ l’amour»qui nousaime “, qui nous cherche et que nous cherchons, merveille àla fois cachée et exposée. (M.-N. Tranchant, <strong>Le</strong> Figaro)E.L.C. : Parlez-nous d’Ernst Umhauer qui personnifie Claude etde Kristin Scott Thomas qui joue l’épouse de Germain.F.O. : Pour incarner Claude, j’ai rencontré plusieurs garçons deseize ans, mais ils n’étaient pas assez matures. En France, les garçonsde seize ans ont l’air de bébés. J’ai décidé de retourner en casting.J’ai finalement vu une photo d’Ernst, j’ai aimé son look et sesyeux. Il avait 21 ans, mais il avait l’air tellement jeune et projetaitune image très forte : c’est ce dont j’avais besoin pour le personnagequi aurait devant lui Fabrice Luchini. Pour Kristin, je voulaistravailler avec elle depuis longtemps. À cause de son humour,je savais qu’elle s’entendrait bien avec Fabrice. Je souhaitais aussiqu’elle garde son accent britannique, car on aime les accents enFrance. Et contrairement aux actrices françaises, elle est moinsobsédée par la beauté. Pour sa présence à l’écran, je m’inspiraisbeaucoup de celle de Diane Keaton dans les films de Woody Allen.E.L.C. : <strong>Le</strong> film est parfois drôle… Est-ce par crainte de faire basculerl’histoire dans quelque chose de trop sombre?F.O. : Je n’avais pas cette crainte, car le film ne fait que le suggérer.En fait, vous pouvez vous imaginer le pire, je n’avais pas besoinde tout montrer. Vous pouvez vous faire votre propre film. Cependant,en jouant sur la fascination d’un enseignant désabusé pourles textes de son élève, ça me permettait également de porter unregard sur les différentes classes sociales : la classe moyenne, quis’abreuve aux téléréalités, la classe ouvrière (Claude) et la classeintellectuelle (Germain), avec son ironie. Et ça, c’était aussi trèsimportant pour moi!DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> est sorti en France enoctobre 2012. Depuis, François Ozon s’affaireà terminer le montage de son prochain film quis’intitule Jeune et jolie. <strong>Le</strong> long métrage met ànouveau en vedette Charlotte Rampling, unehabituée. Il raconte l’histoire d’une jeune fillequi se prostitue pour le plaisir et devrait prendrel’affiche d’ici la fin de l’année. (P.B.)<strong>Le</strong>s frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.clap.caÀ <strong>LA</strong> MERVEILLEUn film de terrence Malick · Du même réalisateur : L’arbre de vieétats-UnisGénéRiQUe : États-Unis. 2012. 112 min (V.O.A.S.-T.F.de To the Wonder). Drame sentimental écrit et réalisé parTerrence Malick. Int. : Ben Affleck, Olga Kurylenko, RachelMcAdams, Javier Bardem.sYnopsis : Neil, Américain du Midwest, tombe amoureuxde Marina, Française originaire d’Ukraine, lors d’un séjourenchanteur à la Merveille : l’île du Mont-Saint-Michel. <strong>Le</strong>couple s’installe en Oklahoma où l’amour s’étiole. Marinaretourne en France et Neil se console auprès d’une ancienneamie. Seules les embûches de la vie leur permettront de seretrouver.notes : Ce bref résumé ne peut rendre compte de toute lasplendeur visuelle qui imprègne le nouvel opus de ce capteurd’âmes qu’est Terrence Malick. Il signe en effet un filmmagnifique et profondément touchant, dans la continuitéde L’Arbre de vie, son précédent chef-d’œuvre. À l’aide desa caméra toujours en mouvement et en état d’apesanteur,Malick sonde la relation profonde qui existe entre les merveillesde la nature et la merveille de ce sentiment si fragile etsi fort à la fois qu’est l’amour entre humains. <strong>Le</strong>s interprètess’y abandonnent corps et âme. (A.C.)7Magazine <strong>Le</strong> <strong>Clap</strong> n° 177 · mars et avril · 2013

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