31.07.2015 Views

Discours du 29-04-12 (pdf - 100,89 ko) - Ballan-Miré

Discours du 29-04-12 (pdf - 100,89 ko) - Ballan-Miré

Discours du 29-04-12 (pdf - 100,89 ko) - Ballan-Miré

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

parqués dans des trains comme des bestiaux, exterminés ensuite dans les camps, étaient deshommes, des femmes, des enfants comme nous, français ou étrangers, vivant paisiblementparmi les autres Français et qui n’avaient fait de mal à personne.Cette année encore, je veux me souvenir avec vous que lorsque nous parlons de ces déportéspartis de France, nous parlons d’hommes, de femmes, d’enfants qui furent souvent arrêtés oulivrés par un gouvernement français. Je ne manquerai jamais, en ce qui me concerne, derappeler la participation active de l’Etat Français, <strong>du</strong> Maréchal Pétain et de ses Ministres, auxcrimes contre l’humanité. Nous ne pouvons oublier ou occulter le rôle de ces hommes et del’idéologie pourrie qui les inspirait. Nous ne pouvons l’oublier car nous ne voyons que trop ceque peut encore conserver d’actualité la célèbre formule de Brecht : « Le ventre est encorefécond, d'où a surgi la bête immonde ».Cette année encore, je veux, avec vous, suspendre quelques instants le cours de nos existencespour penser, tout simplement, à eux, à ce qu’ils ont en<strong>du</strong>ré. L’essentiel a été dit par un dessurvivants, Primo Lévi, dans le poème mis en exergue de « Si c’est un homme », témoignagemajeur de l’expérience concentrationnaire :Vous qui vivez en toute quiétudeBien au chaud dans vos maisons,Vous qui trouvez le soir en rentrantLa table mise et des visages amis,Considérez si c'est un hommeQue celui qui peine dans la boue,Qui ne connaît pas de repos,Qui se bat pour un quignon de pain,Qui meurt pour un oui ou pour un non.Considérez si c'est une femmeQue celle qui a per<strong>du</strong> son nom et ses cheveuxEt jusqu'à la force de se souvenir,Les yeux vides et le sein froidComme une grenouille en hiver.N'oubliez pas que cela fut,Non, ne l'oubliez pas :Gravez ces paroles dans votre cœur,Pensez-y chez vous, dans la rue,En vous couchant, en vous levant ;Répétez-les à vos enfants.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!