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Discours du 29-04-12 (pdf - 100,89 ko) - Ballan-Miré

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<strong>Discours</strong> de Laurent BAUMEL Maire de <strong>Ballan</strong>-MiréA l’occasion de la Journée nationale <strong>du</strong> souvenir des héros et victimes de la déportationLe <strong>29</strong> avril 20<strong>12</strong>___________________________________________________________________________Mesdames et Messieurs les élus,Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens combattants et des Autorités militaires,Mesdames, Messieurs,Pour la deuxième année consécutive, nous sommes réunis dans notre commune de <strong>Ballan</strong>-Miré pour commémorer cette journée nationale <strong>du</strong> Souvenir des victimes et héros de laDéportation.La question s’est posée de savoir si nous devions honorer cette année ce rendez-vous, comptetenu des vacances scolaires et de tel ou tel élément de contexte. Après réflexion, il m’a sembléque nous ne devions pas, en vérité, nous poser cette question : au regard de la tragédiehumaine sans égale qui est à l’origine de notre rassemblement ce matin, l’exercice <strong>du</strong> devoirde mémoire ne saurait s’ajuster à des circonstances, à la météo ou aux agendas.Cette année encore, je rappellerai donc les motifs de la Loi <strong>du</strong> 14 avril 1954 qui a instaurécette cérémonie consacrée au souvenir spécifique de la déportation : « ne pas laisser sombrerdans l'oubli les souvenirs et les enseignements d'une telle expérience, ni l'atroce etscientifique anéantissement de millions d'innocents, ni les gestes héroïques d'un grandnombre parmi cette masse humaine soumise aux tortures de la faim, <strong>du</strong> froid, de la vermine,de travaux épuisants et de sadiques représailles, non plus que la cruauté réfléchie desbourreaux ».Cette année encore, je veux me souvenir avec vous de ces hommes, de ces femmes et de cesenfants qui partirent de chez nous vers l’enfer, vers l’inimaginable. Je veux me souvenir queces hommes, ces femmes, ces enfants « raflés » chez eux – c’est le mot - au petit matin,


parqués dans des trains comme des bestiaux, exterminés ensuite dans les camps, étaient deshommes, des femmes, des enfants comme nous, français ou étrangers, vivant paisiblementparmi les autres Français et qui n’avaient fait de mal à personne.Cette année encore, je veux me souvenir avec vous que lorsque nous parlons de ces déportéspartis de France, nous parlons d’hommes, de femmes, d’enfants qui furent souvent arrêtés oulivrés par un gouvernement français. Je ne manquerai jamais, en ce qui me concerne, derappeler la participation active de l’Etat Français, <strong>du</strong> Maréchal Pétain et de ses Ministres, auxcrimes contre l’humanité. Nous ne pouvons oublier ou occulter le rôle de ces hommes et del’idéologie pourrie qui les inspirait. Nous ne pouvons l’oublier car nous ne voyons que trop ceque peut encore conserver d’actualité la célèbre formule de Brecht : « Le ventre est encorefécond, d'où a surgi la bête immonde ».Cette année encore, je veux, avec vous, suspendre quelques instants le cours de nos existencespour penser, tout simplement, à eux, à ce qu’ils ont en<strong>du</strong>ré. L’essentiel a été dit par un dessurvivants, Primo Lévi, dans le poème mis en exergue de « Si c’est un homme », témoignagemajeur de l’expérience concentrationnaire :Vous qui vivez en toute quiétudeBien au chaud dans vos maisons,Vous qui trouvez le soir en rentrantLa table mise et des visages amis,Considérez si c'est un hommeQue celui qui peine dans la boue,Qui ne connaît pas de repos,Qui se bat pour un quignon de pain,Qui meurt pour un oui ou pour un non.Considérez si c'est une femmeQue celle qui a per<strong>du</strong> son nom et ses cheveuxEt jusqu'à la force de se souvenir,Les yeux vides et le sein froidComme une grenouille en hiver.N'oubliez pas que cela fut,Non, ne l'oubliez pas :Gravez ces paroles dans votre cœur,Pensez-y chez vous, dans la rue,En vous couchant, en vous levant ;Répétez-les à vos enfants.

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