Rapport Planète Vivante Océans
2015_marine_final
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La compréhension de la valeur des écosystèmes océaniques<br />
constitue un premier pas déterminant vers leur redressement.<br />
Gouvernements, agences intergouvernementales, entreprises et<br />
institutions financières voient toutefois de mieux en mieux l’intért<br />
économique à gérer l’océan de manière plus durable. En 2010, par<br />
exemple, les 19 Etats membres de la Convention sur la diversité<br />
biologique (CDB) se sont entendus sur de nouveaux objectifs de<br />
biodiversité, parmi lesquels la nécessité d’incorporer les valeurs de<br />
la biodiversité aux systèmes nationaux de comptabilités et<br />
d’informations . La mme année, le Programme des Nations unies<br />
pour l’environnement (PNUE) a lancé l’initiative TEEB (l’économie des<br />
écosystèmes et de la biodiversité) pour les océans et les littoraux,en vue<br />
d’incorporer les valeurs de ces derniers à la prise de décision.<br />
Les outils et les approches que sont la comptabilisation du capital<br />
naturel (CCN) et l’évaluation des services écosystémiques (ESE) sont<br />
aussi de plus en plus fréquemment employés et admis dans le monde.<br />
Tandis que la CCN donne la possibilité aux gouvernements et aux<br />
entreprises de suivre dans le temps l’état des actifs composant le capital<br />
naturel et les bénéfices qu’ils apportent, l’ESE sert de son cté à évaluer,<br />
quantifier ou estimer la valeur monétaire des bénéfices procurés par<br />
la nature. Les informations fournies par ces outils sont utiles en ce<br />
qu’elles aident les décideurs à élaborer les politiques, à cibler les<br />
investissements et à gérer les ressources océaniques plus ecacement.<br />
La valeur de l’ océan : ex emple de mesure<br />
Le Boston Consulting Group, en collaboration avec le Global Change Institute et<br />
le WWF, a récemment estimé que l’océan générait des bénéfices économiques d’une valeur<br />
minimale de 2 500 milliards d’US par an. Selon la mme étude, le montant total des actifs<br />
océaniques sous-jacents s’éléverait au minimum à 24 000 milliards d’US (Hoegh-Guldberg<br />
et coll., 2015). Ces évaluations se fondent sur les produits directs (ex. prises halieutiques), les<br />
services fournis (ex. tourisme, éducation), le commerce et le transport (navigation ctière et<br />
océanique) et les bénéfices indirects (ex. séquestration du carbone, biotechnologies) (BCG,<br />
2015). La valeur obtenue dépend à plus des deux tiers du maintien de la bonne santé de<br />
l’océan.<br />
Les chiffres obtenus sont toutefois considérés comme des sous-estimations. En effet,<br />
l’étude n’a pas cherché à apprécier la valeur des écosystèmes les moins bien compris, comme<br />
les monts sous-marins et les habitats d’eaux profondes. De plus, elle n’a pris en considération<br />
ni le rle joué par l’océan dans la régulation atmosphérique, le stockage du carbone et le<br />
contrle de la température planétaire, ni son inestimable valeur spirituelle et culturelle.<br />
De toute évidence, l’océan est infiniment précieux : sans lui, la vie sur Terre ne pourrait<br />
tout simplement pas exister. Mais il possède aussi une valeur intrinsèque, indépendante des<br />
perceptions humaines. De ce point de vue, les outils d’évaluation n’ont pas vocation à mettre<br />
une étiquette sur les actifs de nos océans pour les commercialiser, mais bien plutt à aider les<br />
décideurs à faire des choix plus éclairés pour permettre aux générations présentes et futures<br />
de continuer à profiter des bienfaits d’un océan dynamique.<br />
Chapitre : Pourquoi sommes-nous concernés page 45