Les "dimensions culturelles" - AZIT
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Fernand Léger
Réouverture tant attendue !<br />
Après une totale rénovation , le NYX Bar<br />
ouvre à nouveau ses portes et a le vif plaisir de vous<br />
accueillir tous les soirs à partir de 17 heures<br />
à exeption des dimanches.
N<br />
EDITORIAL<br />
ous souhaitons à l'ensemble de nos adhérents et partenaires une année pleine de réussite<br />
et de satisfaction.<br />
L'année 2011 s'est achevée tant bien que mal pour notre pays. <strong>Les</strong> révolutions ne nous ont<br />
pas atteints, Dieu merci, et la crise financière mondiale a été clémente pour notre économie.<br />
La voie de la démocratisation doit être poursuivie, le futur gouvernement devra se montrer<br />
volontariste et courageux et les marocains seront appelés à être plus solidaires.<br />
Il serait bienvenu qu’une fois dans leurs fonctions, le premier Ministre et son gouvernement<br />
sortent des annonces de la campagne électorale et nous présentent un budget basé sur une<br />
croissance plus crédible. Nous attendons aussi une mise à niveau de l'administration. Il est,<br />
en effet, fondamental que l'Etat soit exemplaire dans ses comportements comme dans ses<br />
engagements. Le parlement, durant ses dernières sessions, a cru bon de légiférer sur le délais<br />
de paiement . Nous sommes convaincus que cette loi est vouée à rester lettre morte si<br />
les administrations ne sont pas obligées à leur tour de le respecter.<br />
Nous verrons si nos vœux seront exaucés.<br />
L<br />
VOEUX<br />
ADIL RAIS, Président<br />
es Chantiers & Ateliers du Maroc occupent depuis peu, un local de 600 m² sur le<br />
LOT N° 12 de l’allée 1 de notre zone et nous lui souhaitons LA BIENVENUE.<br />
Créée en 1944, cette société est leader dans le secteur de la réparation navale et<br />
industrielle et reconnue pour son « savoir faire ».<br />
Employant 250 techniciens qualifiés elle peut satisfaire toute intervention en :<br />
• Mécanique Générale<br />
• Chaudronnerie et Mécano-soudure<br />
• Construction métallique<br />
• Usinage<br />
• Maintenance industrielle : mécanique, hydraulique, électricité<br />
Contacte à Tanger :<br />
Mr. Omar AIT EL FATMI • G.S.M. 06 63 79 98 15 • oaitfatmi@cam-industries.com<br />
Siège : Chantiers & Ateliers du Maroc, 02 Boulevard des Almohades, 20.000 Casablanca<br />
Tél. 05 22 31 90 30 / Fax 05 22 31 70 18<br />
info@cam-industries.com • www.cam-industries.com
ENFIN DES LOCAUX SOCIAUX POUR NOTRE<br />
près des années d’effort pour faire admettre la nécessité d’implanter des locaux<br />
sociaux pour la protection de l’ensemble de la population de notre Zone, l’<strong>AZIT</strong> a eu gain<br />
de cause et obtenu un terrain pour la cons-truction de ces bâtiments.<br />
Financé en partie par l’augmentation des cotisations <strong>AZIT</strong> de l’année 2010, le projet,<br />
une fois approuvé et autorisé par les services compétents de Tanger, pourrait se réaliser<br />
en 12 mois.<br />
Toutefois les plans pourraient être modifiés selon les exigences des autorités.<br />
Module du Poste de Police donnant sur<br />
l’emprise du chemin de fer, avec 2 bureaux,<br />
un guichet, toilette et parking pour 4 véhicules.<br />
Le Module de l’Infirmerie et premiers<br />
soins, situé au Milieu du Terrain est doté<br />
d’une salle d’attente-réception, une salle de<br />
soins et d’une salle de consultation et bureau<br />
pour le médecin et 2 toilettes.<br />
Donnant directement sur l’Allée 2, le Module<br />
des Sapeurs Pompiers comprend un<br />
grand garage pour deux grands véhicules<br />
d’intervention, un atelier, une salle de<br />
repos, toilettes et douches ainsi qu’un espace<br />
d’entraînement. La tourelle permet<br />
une observation et contrôle permanent de<br />
la Zone Industrielle.<br />
Il est à remarquer que sur chacun des bâtiments<br />
sont prévus des capteurs solaires<br />
pour l’alimentation en électricité et eau<br />
chaude.
uuu<br />
La société SUNBELTS EU-<br />
ROPE, fabriquant d’articles en<br />
cuir, destinés uniquement à<br />
l’export, est depuis 2010, le<br />
nouveau propriétaire du LOT<br />
33, sur l’Allée 1.<br />
Elle a transformé les grandes<br />
espaces existants en lieux de<br />
production aérés et confortables.<br />
Cette société exporte<br />
environ 200.000 pièces très<br />
élaborées par mois.<br />
La structure administrative<br />
s’est dotée d’un bâtiment fonctionnel,<br />
clair et accueillant …<br />
Un lieu de travail agréable !!!<br />
uuu<br />
Le LOT 25 sur l’allée 1 de la zone industrielle<br />
fait peau neuve.<br />
Racheté par le groupe espagnol ERUM…<br />
fabricant de cintres pour vêtements et de<br />
pièces techniques en plastique pour automobiles<br />
Cette entreprise s’est installée en modifiant<br />
l’intérieur des bâtiments existants,<br />
aussi bien pour sa production que pour son<br />
administration.<br />
Equipée de machines HIGH TECH cette<br />
unité produira à terme quelques 120.000.000<br />
de pièces par an, dont 90 % sont destinées<br />
à l’exportation.
Depuis le printemps 2011, FRUIT OF<br />
THE LOOM existe sur le LOT 58e de l’allée 2.<br />
Modernisant les bâtiments existants de<br />
4.000 m² au sol et créant sur notre Zone<br />
une entreprise exemplaire.<br />
« Fruit of the Loom », marque bien<br />
connue, fait partie du BERKSHIRE HATHA-<br />
WAY GROUP, un de plus grand holding de<br />
textiles dans le monde.<br />
660.000 pc./ semaine seront produites<br />
au Lot 58e et exportées vers l’Europe<br />
essentiellement.<br />
Le Groupe installé au Maroc depuis plusieurs<br />
années déjà à Salé et à Skhirat, exporte<br />
par semaine 2.500.000 articles.<br />
uuu<br />
ECOLO RENTEL INTERNATIO-<br />
NAL, Société située au LOT<br />
58 b<br />
de l’Allée II, spécialisée dans<br />
tout lavage et traitement spéciaux<br />
de vêtements, a courageusement<br />
investi dans un<br />
nouveau laboratoire, ainsi que<br />
dans des machines High Tech<br />
à Laser, produisant des effets<br />
usés sur jupes, pantalons ou<br />
autres vêtements.<br />
Ces machines à garantie :<br />
n’utilisent ni eau, ni produit<br />
chimique et fonctionnent sans<br />
rejets aucun.<br />
uuu
LES<br />
COMPÉTENCES<br />
INTERCULTURELLES:<br />
a globalisation du commerce a entraîné l'internationalisation des entreprises et<br />
mis en évidence la nécessité d’y développer la notion de management interculturel.<br />
En effet, dans cet environnement internationalisé, la question de savoir comment il<br />
est possible de faire travailler ensemble des individus de cultures différentes, qui possèdent<br />
donc des systèmes de valeurs et des normes comportementales différenciées, s'impose<br />
comme une question à laquelle il est désormais bien difficile d'échapper.<br />
Quelles difficultés les différences culturelles<br />
provoquent-elles au sein des entreprises<br />
ouvertes à l'international, et quelles<br />
sont les solutions à envisager pour dépasser<br />
ces difficultés, mais aussi et surtout<br />
pour transformer la diversité culturelle en<br />
un levier propice au développement de la<br />
créativité et de l'innovation ?<br />
Tels sont les défis complexes auxquels<br />
le management interculturel tente d'apporter<br />
des réponses. Aussi, si le management<br />
interculturel constitue bien un enjeu d'avenir,<br />
en particulier dans un contexte de crise qui<br />
comme chacun le sait favorise les replis<br />
RELATIONS<br />
HUMAINES<br />
identitaires et la tendance au protectionnisme,<br />
reste à savoir comment l'on peut<br />
former les acteurs de l'entreprise à acquérir<br />
si ce n'est des compétences interculturelles<br />
formalisées du moins des réflexes de curiosité<br />
attentive aux différences et à leurs implications<br />
tant organisationnelles qu'interpersonnelles<br />
?<br />
Dans cet article, nous nous proposons<br />
de présenter et d'interroger une des principale<br />
"boite à outil" conceptuel du management<br />
interculturel, à savoir : les <strong>dimensions</strong><br />
culturelles de Geert HOFSTEDE.
<strong>Les</strong><br />
"<strong>dimensions</strong> culturelles"<br />
de Geert HOFSTEDE.<br />
Sur un plan conceptuel le champ de<br />
prédilection de l'interculturel réside dans les<br />
rapports d'altérité; les relations qui impliquent<br />
l'existence d'un "Autre", celui qui est<br />
différent et étranger à soi et/ou à sa propre<br />
culture. On considérera de ce fait que<br />
la vocation première de l'interculturel est de<br />
s'intéresser aux relations humaines envisagées<br />
du point du vue spécifique de la différenciation<br />
culturelle. Une relation ne pourra<br />
être constituée en tant qu'objet qu'à la<br />
condition de mettre en présence, en opposition<br />
ou en synergie des personnes ou des<br />
groupes de personnes se différenciant et se<br />
distinguant les uns des autres du fait de leur<br />
appartenance culturelle. Le management<br />
interculturel vise donc à améliorer les interactions<br />
interculturelles en milieu de travail.<br />
<strong>Les</strong> travaux Geert HOFSTEDE, chercheur<br />
Neerlandais en sciences sociales, constitue<br />
les références les plus utilisées dans les<br />
formations au management interculturel.<br />
Ses théories sur la culture reposent sur une<br />
vaste étude empirique réalisée dans les<br />
années 70 par la société IBM qui avait fait<br />
appel à lui pour tenter d'expliquer pourquoi<br />
ses succursales de part le monde continuaient<br />
à fonctionner de manière différenciée<br />
en dépit de tous les efforts déployés<br />
pour mettre en place des procédures et des<br />
normes de production standardisées.<br />
Après de longs mois de recherche aux<br />
quatre coins du globe, durant lesquels il<br />
réalisa une enquête aussi bien qualitative<br />
(entretiens) que quantitative (questionnaires)<br />
à très grande échelle, Geert HOFS-<br />
TEDE systématisa les différences culturelles<br />
selon cinq "<strong>dimensions</strong> culturelles" fondamentales.<br />
Toutes les autres différences<br />
étaient selon lui liées d'une manière ou d'une<br />
autre à ces cinq catégories de différences<br />
ou "<strong>dimensions</strong> culturelles".<br />
"La distance au pouvoir" : Quelle est l'amplitude<br />
de l'échelle hiérarchique au sein de<br />
l'organisation ou de la société ? Quelle distance<br />
sépare, en terme d'autonomie, le<br />
"chef" de l'exécutant ? De quel degré d'autonomie<br />
disposent les individus au sein du<br />
groupe ?<br />
Chacun peut-il s'exprimer sur un même<br />
pied d'égalité ? Ou estime-t-on que c'est toujours<br />
au président du conseil d'administration<br />
d'avoir le dernier mot ?<br />
"L'évitement de l'incertitude" : Cette dimension<br />
concerne les capacités d'adaptation<br />
des individus face aux situations<br />
imprévues.<br />
Une société à fort taux d'évitement de<br />
l'imprévu aurait tendance à se protéger au<br />
moyen de règles formelles, de législations<br />
tatillonnes et d'une production excessive de<br />
lois. Une société acceptant d'avantage l'incertitude<br />
aurait une capacité accrue d'adaptation<br />
à un environnement changeant.<br />
"l'individualisme et le collectivisme" : Dans<br />
une société plus individualiste, le collectif<br />
permet l'épanouissement personnel. Le<br />
groupe sera une fonction et non une fin en<br />
soi. <strong>Les</strong> individus y ont moins besoin de références<br />
collectives pour s'épanouir et se<br />
développer. Dans une société "collectiviste"<br />
les intérêts du groupe priment sur les intérêts<br />
individuels. C'est dans la référence au<br />
groupe que chacun trouve sa sécurité ainsi<br />
que le sens de son action.<br />
<strong>Les</strong> marqueurs et les symboles d'appartenance<br />
collective y joueraient un rôle majeur.<br />
"La masculinité vs féminité" : Quelle est la<br />
division sociale du travail, des statuts et des<br />
rôles entre femmes et hommes au sein de<br />
la société ? Existe t-il une parité et/ou une<br />
équité sur le plan des responsabilités, des<br />
fonctions sociales etc. ?<br />
Le modèle masculin serait d'avantage<br />
marqué par un esprit d'affrontement, de<br />
compétition et de volonté de domination de<br />
l'autre. Alors qu'une société plus "féminine"<br />
serait d'avantage basée sur un esprit de<br />
partage, sur la négociation, l'échange et la<br />
recherche de consensus.<br />
"L'orientation temporelle" : Le sens se<br />
réfère t-il d'avantage au passé plutôt qu'au<br />
présent ou au futur ?<br />
Une société tournée vers le passé se<br />
situerait d'avantage dans une reproduction<br />
des fonctionnements sociaux. Coutumes et<br />
traditions y jouerait un rôle prépondérant en<br />
terme de cohésion sociale. Une société qui<br />
serait d'avantage orientée vers le futur<br />
serait dans une plus grande acceptation des<br />
transformations de ses structures sociales.<br />
L'évolution et le changement seraient des
valeurs positives et souhaitables.<br />
A partir de ces modèles conceptuels,<br />
Geert HOFSTEDE a développé des grilles de<br />
lecture (grilles à deux entrées) permettant<br />
d'établir un classement ( ou un positionnement)<br />
des sociétés (nations) sur la base des<br />
scores obtenus au regard du modèle<br />
conceptuel des" <strong>dimensions</strong> culturelles". Il a<br />
ainsi pu établir quelles sont les "écarts<br />
culturels" (différences) entre telle ou telle<br />
culture et ainsi favoriser l'émergence de<br />
processus organisationnels mieux adaptés<br />
aux contextes locaux et aux synergies entre<br />
agents impliqués dans la sphère des<br />
échanges internationaux.<br />
<strong>Les</strong> enquêtes menées par HOFSTEDE,<br />
ont fait l'objet d'un traitement systématique,<br />
dans 52 pays. On peut affirmer avec certitude<br />
que les résultats obtenus reposent sur<br />
l'une des plus vaste étude empirique jamais<br />
réalisée sur le sujet des différences culturelles.<br />
Et de nos jours les travaux de Hofstede<br />
sont une référence incontournable en matière<br />
de formation au management interculturel.<br />
Cependant, comme tout modèle conceptuel,<br />
les "<strong>dimensions</strong> culturelles" comportent<br />
des limites. Et du point de vue de la formation<br />
au management interculturel, le problème<br />
ne réside pas tant dans les limites<br />
intrinsèques du modèle, que dans l'usage<br />
scientiste qui peut être fait de ce modèle<br />
par des agents peu scrupuleux en matière<br />
d'épistémologie cognitive.<br />
En effet la tentation peut être forte et<br />
commode pour des "experts" de l'interculturel<br />
d'ériger les "<strong>dimensions</strong> culturelles" en<br />
vérités absolues, et de légitimer un certain<br />
type de savoir, certes vendable, mais qui ne<br />
serait en réalité que l'expression masquée<br />
d'un rapport de pouvoir illégitime et en tous<br />
points abusif.<br />
Il convient donc de ne jamais perdre de<br />
vue que les "<strong>dimensions</strong> culturelles" de<br />
HOFSTEDE, sont des "outils" pour penser le<br />
réel, mais qu'il ne s'agit en rien du réel en<br />
tant que tel. Comme le disent les adeptes<br />
de la PNL, faire une "cartographie" de la<br />
réalité de l'autre est une chose ; considérer<br />
cette "cartographie" comme la réalité du<br />
"territoire" de l'autre ; en est une autre.<br />
En tant qu'auteur de la théorie des<br />
"<strong>dimensions</strong> culturelles" personne mieux<br />
que Geert HOFSTEDE ne connaît les limites<br />
et les écueils de son modèle conceptuel.<br />
Certaine critiques qui lui sont adressées<br />
sont de ce fait parfois tout à fait injustifiées<br />
. Par contre ce modèle n'explique pas pourquoi<br />
les "<strong>dimensions</strong> culturelles" ne devraient<br />
être qu'au nombre de cinq, et pourquoi elles<br />
devraient à elles seules contenir l'essence<br />
de la réalité d'une culture. En outre, et c'est<br />
là un des reproches les plus importants que<br />
l'on peut adresser à cette théorie, le modèle<br />
de Hofstede tend à considérer la "culture"<br />
comme un fait statique et non comme une<br />
phénomène dynamique susceptible de se<br />
transformer au fil du temps.<br />
La façon dont les "cultures" interagissent<br />
les unes avec les autres, et les transformations<br />
que ces interactions suscitent,<br />
dans un sens ou dans l'autre, ne sont<br />
jamais abordées. Le "trait culturel" semble<br />
revêtir aux yeux de Hofstede un caractère<br />
immuable.<br />
Une autre limite au modèle de Hofstede<br />
réside dans le fait que la notion de culture<br />
se limite au cadre étroit du concept de nation.<br />
La diversité culturelle qui prévaut aussi<br />
bien dans les sociétés post moderne que<br />
dans les sociétés plus "traditionnelles", sous
la forme de "sub-culture", de cultures régionales,<br />
de cultures mixtes ainsi que les effets<br />
des développements individuels sur les phénomènes<br />
culturels, sont largement négligés<br />
pour ne pas dire occultés.<br />
La culture est ici comprise comme une<br />
réalité globale, totalisante et généralisante.<br />
Et c'est tout de même un drôle de paradoxe<br />
de la part d'une "boite à outil" méthodologique<br />
sensé former aux compétences interculturelles<br />
que d'occulter à ce point l'indispensable<br />
analyse des conditions d'émergence des<br />
stéréotypes dans la communication interculturelle.<br />
Il ne s'agit en rien de<br />
nier l'existence d'un "trait culturel<br />
national" ainsi que les<br />
fonctionnements sociaux qui<br />
y sont associés.<br />
Face à l'altérité, l'explication<br />
des différences par la<br />
culture, qu'elle soit linguistique<br />
ou nationale, est un<br />
champ qui ouvre et ouvrira<br />
toujours des perspectives<br />
intéressantes en terme de<br />
communication interculturelle. Seulement<br />
les hommes ne sont pas réductible à leur<br />
appartenance à une culture nationale.<br />
Une telle approche engendre des représentations<br />
à la fois déterministes et homogénéisés<br />
de l'autre. Une vision à ce point<br />
culturaliste des rapports sociaux se traduit<br />
invariablement par la tendance à systématiquement<br />
assigner l'autre à une appartenance<br />
culturelle exclusive et unique.<br />
L'autre est toujours essentialisé à son<br />
origine d'appartenance, comme assigné<br />
aux frontières ethnographiques d'une culture<br />
sensée tout dire de lui, qui le prédéterminerait<br />
dans tous les aspects de son existence<br />
et le rendrait parfaitement prévisible, ou du<br />
moins potentiellement décryptable dans sa<br />
globalité. En terme de convivialité on est<br />
bien obligé de reconnaître que, dans un<br />
contexte de communication interpersonnelle,<br />
il est difficile de faire pire.<br />
Une culture peut relever d’un pays,<br />
d’une ethnie, et plus étroitement d’une classe<br />
sociale, d’un niveau d’éducation, d’une religion…<br />
Mais cette appartenance ne fait pas<br />
tout. Il y a certains invariants dans l’humain<br />
qui l’élève au-dessus des déterminismes<br />
sociaux, comme la raison, la faculté de com-<br />
muniquer et de créer des interactions avec<br />
son environnement.<br />
C’est le propre de l’homme que de dépasser<br />
ces déterminismes sociaux grâce à<br />
sa liberté de conscience et à sa créativité,<br />
de transformer les choses, de rien prendre<br />
pour « argent comptant ».<br />
Grâce à ses choix, il peut également<br />
modifier le cours de son destin, mais aussi<br />
contribuer à transformer positivement celui<br />
des autres.<br />
Il peut être tentant de se référer à des<br />
modèles conceptuels pour<br />
mener une communication<br />
constructive avec<br />
autrui….. En fait une telle<br />
croyance repose sur l'illusion<br />
qu'il est possible de<br />
développer un savoir sur<br />
l'autre sans avoir à entretenir<br />
de relation réelle<br />
avec cet autre et sans<br />
prendre le temps de<br />
cette relation, ou du<br />
moins de croire que<br />
cette relation peut se<br />
suffire à un strict formalisme de façade…<br />
de croire aussi que des jeux de rôles peuvent,<br />
dans le cadre d'espaces de formation,<br />
modéliser cette relation.<br />
Mais en réalité, pour accéder à une<br />
réelle dynamique interculturelle cela demande<br />
du temps. Cela exige en premier lieu de<br />
comprendre en son for intérieur …….que<br />
notre première ignorance n'est pas liée à<br />
notre méconnaissance des réalités de<br />
l'autre, mais qu'elle est au contraire liée à<br />
la méconnaissance nos propres conditionnement<br />
socioculturels.<br />
Sortir de notre vision ethnocentrique,<br />
c’est avant tout comprendre que notre<br />
système de référence n’est pas universel et<br />
ceci prend du temps.<br />
L'approche interculturelle est avant<br />
toute chose une question de temps car la<br />
découverte de l’univers de l’autre tout en se<br />
décentrant du sien propre,,,, est un processus<br />
d’apprentissage qui est non seulement<br />
long,.. mais qui ne s'arrête jamais, et qui ne<br />
saurait se réduire à un modèle conceptuel,<br />
aussi ambitieux soit-il.<br />
KAMIL HATIMI,<br />
Animateur interculturel