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TACTICAL MAGAZINE CAPITAINE LEVINET

Magazine International de l'Académie Jacques Levinet (AJL) Arts Martiaux, Self Défense, Combat et Police Training Magazine mensuel gratuit en ligne. Abonnement gratuit. Demandes de reportage et de publicité à envoyer à magazine@academielevinet.com. Tel. 00.33.467.075.044 http://www.academielevinet.com/magazines

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Arts Martiaux, Self Défense, Combat et Police Training
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72 (self-defense)<br />

L’Académie<br />

Jacques Levinet<br />

«<br />

Self Pro Krav :<br />

une méthode<br />

redoutable<br />

Paris : il poignarde<br />

un passager dans<br />

le métro. Marseille<br />

: une septuagénaire entre<br />

la vie et la mort à la suite d’un<br />

vol à l’arraché… », autant de<br />

faits divers qui font les unes<br />

des quotidiens et renforcent<br />

le sentiment d’insécurité<br />

auprès du grand public, qui<br />

cherche son salut dans des<br />

méthodes de self-defense.<br />

Le 21 janvier dernier, Brice<br />

Hortefeux à l’époque ministre<br />

de l’Intérieur, a présenté<br />

un bilan chiffré de la politique<br />

de sécurité 2010 : une baisse<br />

globale de la délinquance<br />

générale (– 2,1 % par rapport<br />

à 2009) tempérée par une<br />

hausse des violences contre<br />

les personnes (+ 2,5 %). Cette<br />

dégradation n’est donc pas le<br />

fruit de fantasmes, mais bel et<br />

bien une réalité avec laquelle<br />

le public doit composer. Ces<br />

agressions sont souvent inattendues,<br />

rapides et violentes.<br />

Comme l’utilisation d’armes<br />

est interdite sur la voie publique<br />

et extrêmement restrictive<br />

au domicile, il ne reste plus, à<br />

la population soucieuse de se<br />

protéger, qu’à rechercher dans<br />

les activités d’opposition une<br />

réponse adéquate. Le modus<br />

operandi des agressions physiques<br />

se modifi e de jour en<br />

jour, dans une surenchère<br />

effrénée à la violence gratuite.<br />

La fi n justifi e les moyens pour<br />

■ La redoutable efficacité<br />

du Self Pro Krav<br />

par Jacques Lévinet,<br />

inventeur et initiateur<br />

de cette technique<br />

de self-defense<br />

nombre de voyous, de plus<br />

en plus jeunes, qui n’hésitent<br />

plus à utiliser des armes de<br />

tous genres. Dans ces conditions,<br />

l’entraînement stéréotypé,<br />

pratiqué notamment sur<br />

les tatamis, est aux antipodes<br />

de la réalité. Chaque pratique<br />

martiale est encadrée, codifiée,<br />

empreinte de respect<br />

de l’adversaire. Partant de ce<br />

postulat, le capitaine Jacques<br />

Levinet a mis au point une<br />

méthode évolutive, afin de<br />

répondre à la dogmatique de<br />

la rue, sans tomber dans la<br />

fi nalité militaire de neutralisation<br />

d’un individu : le Self Pro<br />

Krav.<br />

■ Le logo de l’Académie<br />

Jacques Levinet<br />

Les origines du SPK<br />

Adepte du karaté dès<br />

son plus jeune âge, Jacques<br />

Levinet devient ceinture noire<br />

5e DAN, acquiert un titre de<br />

champion de France “karaté<br />

combat” et sanctionne sa<br />

pratique par l’obtention d’un<br />

diplôme d’État. L’étude du<br />

combat sous toutes ses formes<br />

lui fait parcourir le monde<br />

(Canada, Israël, États-Unis…).<br />

<strong>TACTICAL</strong> N° 1 - juin 2011


L’Académie Jacques Levinet<br />

73<br />

C’est à partir de ces expériences<br />

qu’il a mis au point le<br />

“SPK”, un système anti-agression<br />

redoutable pour tous<br />

publics, hommes et femmes.<br />

“Self” pour self-defense, “Pro”<br />

pour professionnelle et “Krav”<br />

■ Le but : faire face<br />

aux violences gratuites et<br />

apprendre à surmonter<br />

une agression<br />

pour combativité en hébreu,<br />

le SPK n’est pas pour autant<br />

une forme de kravmaga, dont<br />

il diffère par de nombreuses<br />

techniques spécifiques. Le<br />

SPK est un cheminement<br />

pédagogique dans le développement<br />

de l’instinct de<br />

survie et de l’apprentissage<br />

de réfl exes conditionnés simples<br />

mais nécessaires à la<br />

Réflexes<br />

et instinct<br />

de survie<br />

Le SPK est<br />

un cheminement<br />

pédagogique dans<br />

le développement<br />

de l’instinct de survie<br />

et de l’apprentissage<br />

de réflexes conditionnés<br />

simples…<br />

protection individuelle. Afin<br />

de rester dans le réalisme des<br />

attaques de rue, le SPK met<br />

l’accent sur l’instinct de survie<br />

ancré en chaque individu,<br />

en l’exacerbant. Il propose<br />

l’enseignement de gestes<br />

naturels, en opposition aux<br />

techniques martiales, parfois<br />

complexes et stéréotypées.<br />

« Ce n’est pas dans la diversité<br />

des solutions que réside<br />

la vérité, mais dans des mises<br />

en situation de terrain avec un<br />

agresseur non complaisant,<br />

qui ne joue pas le jeu d’un<br />

pantin immobile. » Travailler en<br />

ayant une proximité optimale,<br />

■ Défense sur une batte<br />

de base-ball<br />

<strong>TACTICAL</strong> N° 1 - juin 2011


74 (self-defense)<br />

QUELQUES QUESTIONS<br />

à Jacques Levinet<br />

• Richard Dumas : À quand remonte la création<br />

du SPK ?<br />

Jacques Levinet : À 1998, suite à 40 années<br />

d’expérience dans les arts martiaux, et à 25 ans de police,<br />

en tant que capitaine et formateur.<br />

• RD : Pourquoi ce nom ?<br />

JL : Le “Self Pro Krav” est une marque déposée, avec<br />

des techniques spécifi ques. J’ai voulu garder ce terme pour<br />

signifi er que, sans combativité ou esprit guerrier, on ne peut<br />

survivre à une agression. Mon but est d’enseigner une méthode en phase avec la législation de notre<br />

pays. Ceci explique, par exemple, que dans le SPK le mot frappe n’existe pas, mais nous utilisons<br />

celui de riposte, ce qui n’est pas juridiquement la même chose.<br />

• RD : Quelles sont vos relations avec les autres concepteurs de méthode de défense en<br />

France et à l’étranger ?<br />

JL : En France, j’ai de très bonnes relations avec les experts, qui ont un esprit ouvert et qui me<br />

connaissent personnellement et autrement que par des commentaires plus ou moins complaisants.<br />

C’est le cas, par exemple, de Charles Joussot, une des principales fi gures du penchak silat, car<br />

nous nous apprécions mutuellement. À l’étranger, l’esprit est plus ouvert et moins nombriliste. J’ai<br />

d’excellents contacts avec Haïm Gidon, un des piliers du kravmaga en Israël, avec Aaron Elbaze, le<br />

représentant en France de l’expert Gabi Shai pour le kravmaga opérationnel, ou encore Moshe Galisko<br />

pour le kappap. Je pourrais citer de nombreux autres noms aux USA, comme Maurice Elmalem<br />

ou Jim Wagner, en Australie, au Canada, en Argentine, au Brésil, comme les frères Machado ou<br />

Francisco Mansur, ou encore en Russie… Le problème n’est pas entre les différents fondateurs et<br />

experts des méthodes de disciplines, mais entre les élèves qui veulent souvent que leur discipline<br />

soit la meilleure.<br />

• RD : Le SPK, l’arme absolue ?<br />

JL : Sûrement pas, car une telle idée s’avérerait dangereuse et irresponsable. Nous ne sommes jamais<br />

sûrs de rien, car même les plus grands champions ont eu à pâtir de leurs expériences malheureuses.<br />

Dans la rue, il n’y a pas de règles, pas d’arbitre, pas de respect, ce qui induit l’incertitude quant à<br />

l’issue de la confrontation. Nous cherchons à être très pragmatiques et accessibles, afi n de mettre la<br />

méthode à la portée de tous. Ils peuvent ensuite adapter, facilement, une autre méthode que nous leur<br />

enseignons, à savoir le “Real Operational System” ou ROS. Ceci dit, nous sommes fi ers de voir que<br />

nombre d’unités spéciales apprécient le SPK, au point que beaucoup nous ont envoyé leur personnel<br />

en instruction.<br />

• RD : Comment devenir instructeur SPK ?<br />

JL : Par l’acceptation de leur dossier d’inscription, suivie par la signature d’un contrat de qualifi cation<br />

professionnelle, au terme de six stages de week-end avec, à chaque fois, un examen à la clé. Ce<br />

cursus se termine par un examen technique, pédagogique et théorique très complet, pour devenir<br />

instructeur stagiaire pendant un an, avant d’être titularisé. La pédagogie joue un rôle déterminant<br />

dans notre Académie, car nous voulons fi déliser les futurs instructeurs au lieu d’en faire à tour de<br />

bras, pour grossir le nombre de clubs. Pour autant, nos qualifi cations professionnelles ne sont pas<br />

décernées à vie, mais renouvelées annuellement avec obligation de recyclage. C’est une garantie<br />

pour les élèves.<br />

• RD : Votre étude du combat vous amène-t-elle à développer d’autres méthodes de<br />

défense ?<br />

JL : Bien sûr, car les origines et les fi nalités sont communes. Le SPK se termine là où commence<br />

le ROS (Real Operational System), pour garder une façon de se défendre identique, selon les<br />

attributions spécifi ques des uns et des autres. Le cursus des différentes méthodes, avec ou sans<br />

armes, est similaire, car né de la même réfl exion, à savoir l’anticipation ou la surprise, face à<br />

une agression ou à une mission. La canne défense est, quant à elle, née de notre méthode du<br />

tonfa opérationnel, que je ne voulais pas enseigner aux civils. Mais ce qui fait la richesse de nos<br />

méthodes, ce sont leurs interactions, ce qui me pousse à les faire évoluer conjointement en fonction<br />

de leurs spécifi cités.<br />

dans une situation réaliste,<br />

permet aux pratiquants du<br />

SPK de démystifier l’agression<br />

et d’appliquer des réponses<br />

adaptées en situation de<br />

stress.<br />

Le SPK au féminin<br />

Dans l’inconscient collectif,<br />

la femme reste le sexe<br />

faible, ce qui, en théorie, en<br />

fait une proie facile. Et pourtant,<br />

en milieu naturel, aucun<br />

mâle, aussi puissant soit-il,<br />

n’osera affronter une femelle<br />

protégeant ses petits. C’est<br />

donc sur ces atouts physiques<br />

inhérents à son sexe,<br />

que le SPK féminin repose.<br />

Savoir gifl er, mordre, griffer ou<br />

utiliser les objets dont elle dispose,<br />

comme un magazine,<br />

un sac à main, des clés ou<br />

encore un stylo, sont autant<br />

d’axes autour desquels évolue<br />

cette pratique spécifi que.<br />

Avec un entraînement régulier,<br />

reposant sur des mises en<br />

situation à la fois stressantes<br />

et pragmatiques, toutes les<br />

femmes qui pratiquent cette<br />

forme de self-defense sont<br />

à même de pouvoir affronter<br />

les dangers de la rue et la violence<br />

des agressions. Et pour<br />

les enfants ? Bien que notre<br />

société ait consacré ce que<br />

les analystes ont appelé “l’enfant<br />

roi”, nos chérubins ont à<br />

affronter eux aussi, en dehors<br />

de leur cocon familial, les<br />

affres de la réalité. Violences<br />

scolaires, rackets et autres<br />

maltraitances physiques ou<br />

morales sont légion. Pour<br />

eux, le SPK aide l’enfant à surmonter<br />

ses peurs, le forme à<br />

réagir, voire à s’enfuir afin de<br />

rompre l’agression. Le but est<br />

d’adapter des techniques de<br />

dégagement selon la puissance<br />

de l’adversaire. Le travail<br />

du cartable en est un exemple.<br />

La gestion des confl its enfantenfant<br />

est aussi un volet de<br />

cette spécifi cité, l’idée étant de<br />

faire grandir l’enfant en développant<br />

chez lui des notions de<br />

civisme, de non-acharnement,<br />

mais aussi d’appréhender la<br />

gravité de certains gestes.<br />

<strong>TACTICAL</strong> N° 1 - juin 2011


L’Académie Jacques Levinet<br />

75<br />

Une méthode connue et reconnue<br />

Le SPK est diffusé au sein de l’Académie Jacques Levinet,<br />

qui est une fédération internationale autonome. Elle est reconnue<br />

par les structures où siègent les plus grands experts mondiaux,<br />

toutes disciplines confondues. Parmi elles, citons l’ISMA<br />

(International School of Martial Arts), l’IPCSE (International<br />

Police Confederation of Security Experts), la WOSD (World<br />

Organization of Self Defence), la PMA (Police Martial Arts),<br />

l’IAEB (International Association Europa Budo 2000). En France,<br />

l’AJL dispose d’un agrément ministériel de la Jeunesse et des<br />

Sports, via la Fédération française de savate et bâton défense<br />

(FFSBF) où Jacques Levinet est, pour la canne défense, le responsable<br />

technique national. Le Self Pro Krav est déposé en<br />

tant que marque auprès de l’INPI. Les titres d’instructeurs SPK<br />

sont des qualifi cations professionnelles, au titre de l’enregistrement<br />

de l’Académie AJL au ministère du Travail et de l’Emploi,<br />

en tant qu’organisme de formation professionnelle.<br />

■ Défense sur étranglement<br />

■ Le self Pro Krav<br />

au féminin<br />

Le SPK, grandeur nature<br />

C’est avec la pluie et une température à peine positive que je<br />

découvre le Palais des Sports Chaban Delmas, où siège la fédération<br />

AJL à Castelnau-le-Lez, dans la banlieue montpelliéraine. Les<br />

frimas de l’hiver contrastent avec l’accueil chaleureux de Jacques<br />

Levinet. Pour ce premier contact, je suis surpris par la sympathie et<br />

la simplicité dont fait preuve le personnage. Comme sur la plupart<br />

des stages de self-defense, la<br />

population de pratiquants est<br />

composée d’éléments venus<br />

de tous les horizons, où se<br />

mêlent infirmiers, gendarmes<br />

et autres. L’ambiance décontractée<br />

est néanmoins studieuse.<br />

L’ensemble des situations<br />

tactiques est passé en<br />

revue : saisie de face, défense<br />

au sol, menace au couteau…<br />

Jacques Levinet est attentif au<br />

travail des stagiaires et n’hésite<br />

pas à intervenir et à dispenser<br />

ses conseils, toujours judicieux.<br />

Cette proximité plaît, car l’esprit<br />

ouvert de Jacques est propice<br />

à l’échange. Dans chaque<br />

situation, la réponse fait appel<br />

Une méthode plus que positive !<br />

à des gestes simples, dont la<br />

fi nalité est toujours l’effi cacité.<br />

Et cette aptitude du SPK à<br />

donner les meilleurs résultats<br />

possibles ne se fait jamais au<br />

mépris de la loi. Je suis toujours<br />

stupéfait quand je vois,<br />

sur tel ou tel stage, l’utilisation<br />

de techniques qui visent à<br />

retourner l’arme sur l’agresseur,<br />

en faisant abstraction du<br />

cadre juridique de la légitime<br />

défense et de la gestion de<br />

“l’après-agression”. Seul un<br />

entraînement sérieux et régulier<br />

est à même de développer<br />

des réactions rapides et salutaires,<br />

afin de permettre une<br />

réponse adaptée. Plus que<br />

satisfait de cette rencontre, il<br />

ne me reste qu’à parfaire mon<br />

étude du SPK, et à découvrir,<br />

avec Jacques Levinet, le ROS<br />

(Real Operational System) à<br />

destination des professionnels<br />

de l’intervention et la canne<br />

défense.<br />

( Richard DUMAS<br />

Ouvert à tous, femmes et enfants compris, le SPK donne à chaque<br />

situation une réponse qui fait appel à des gestes simples, dont la finalité<br />

est toujours l’effi cacité. Les résultats obtenus, après un entraînement<br />

sérieux et régulier reposant sur des mises en situation à la fois<br />

stressantes et pragmatiques, sont les meilleurs possibles et ne se font<br />

jamais au mépris de la loi…<br />

<strong>TACTICAL</strong> N° 1 - juin 2011

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