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TACTICAL MAGAZINE CAPITAINE LEVINET

Magazine International de l'Académie Jacques Levinet (AJL) Arts Martiaux, Self Défense, Combat et Police Training Magazine mensuel gratuit en ligne. Abonnement gratuit. Demandes de reportage et de publicité à envoyer à magazine@academielevinet.com. Tel. 00.33.467.075.044 http://www.academielevinet.com/magazines

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Arts Martiaux, Self Défense, Combat et Police Training
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74 (self-defense)<br />

QUELQUES QUESTIONS<br />

à Jacques Levinet<br />

• Richard Dumas : À quand remonte la création<br />

du SPK ?<br />

Jacques Levinet : À 1998, suite à 40 années<br />

d’expérience dans les arts martiaux, et à 25 ans de police,<br />

en tant que capitaine et formateur.<br />

• RD : Pourquoi ce nom ?<br />

JL : Le “Self Pro Krav” est une marque déposée, avec<br />

des techniques spécifi ques. J’ai voulu garder ce terme pour<br />

signifi er que, sans combativité ou esprit guerrier, on ne peut<br />

survivre à une agression. Mon but est d’enseigner une méthode en phase avec la législation de notre<br />

pays. Ceci explique, par exemple, que dans le SPK le mot frappe n’existe pas, mais nous utilisons<br />

celui de riposte, ce qui n’est pas juridiquement la même chose.<br />

• RD : Quelles sont vos relations avec les autres concepteurs de méthode de défense en<br />

France et à l’étranger ?<br />

JL : En France, j’ai de très bonnes relations avec les experts, qui ont un esprit ouvert et qui me<br />

connaissent personnellement et autrement que par des commentaires plus ou moins complaisants.<br />

C’est le cas, par exemple, de Charles Joussot, une des principales fi gures du penchak silat, car<br />

nous nous apprécions mutuellement. À l’étranger, l’esprit est plus ouvert et moins nombriliste. J’ai<br />

d’excellents contacts avec Haïm Gidon, un des piliers du kravmaga en Israël, avec Aaron Elbaze, le<br />

représentant en France de l’expert Gabi Shai pour le kravmaga opérationnel, ou encore Moshe Galisko<br />

pour le kappap. Je pourrais citer de nombreux autres noms aux USA, comme Maurice Elmalem<br />

ou Jim Wagner, en Australie, au Canada, en Argentine, au Brésil, comme les frères Machado ou<br />

Francisco Mansur, ou encore en Russie… Le problème n’est pas entre les différents fondateurs et<br />

experts des méthodes de disciplines, mais entre les élèves qui veulent souvent que leur discipline<br />

soit la meilleure.<br />

• RD : Le SPK, l’arme absolue ?<br />

JL : Sûrement pas, car une telle idée s’avérerait dangereuse et irresponsable. Nous ne sommes jamais<br />

sûrs de rien, car même les plus grands champions ont eu à pâtir de leurs expériences malheureuses.<br />

Dans la rue, il n’y a pas de règles, pas d’arbitre, pas de respect, ce qui induit l’incertitude quant à<br />

l’issue de la confrontation. Nous cherchons à être très pragmatiques et accessibles, afi n de mettre la<br />

méthode à la portée de tous. Ils peuvent ensuite adapter, facilement, une autre méthode que nous leur<br />

enseignons, à savoir le “Real Operational System” ou ROS. Ceci dit, nous sommes fi ers de voir que<br />

nombre d’unités spéciales apprécient le SPK, au point que beaucoup nous ont envoyé leur personnel<br />

en instruction.<br />

• RD : Comment devenir instructeur SPK ?<br />

JL : Par l’acceptation de leur dossier d’inscription, suivie par la signature d’un contrat de qualifi cation<br />

professionnelle, au terme de six stages de week-end avec, à chaque fois, un examen à la clé. Ce<br />

cursus se termine par un examen technique, pédagogique et théorique très complet, pour devenir<br />

instructeur stagiaire pendant un an, avant d’être titularisé. La pédagogie joue un rôle déterminant<br />

dans notre Académie, car nous voulons fi déliser les futurs instructeurs au lieu d’en faire à tour de<br />

bras, pour grossir le nombre de clubs. Pour autant, nos qualifi cations professionnelles ne sont pas<br />

décernées à vie, mais renouvelées annuellement avec obligation de recyclage. C’est une garantie<br />

pour les élèves.<br />

• RD : Votre étude du combat vous amène-t-elle à développer d’autres méthodes de<br />

défense ?<br />

JL : Bien sûr, car les origines et les fi nalités sont communes. Le SPK se termine là où commence<br />

le ROS (Real Operational System), pour garder une façon de se défendre identique, selon les<br />

attributions spécifi ques des uns et des autres. Le cursus des différentes méthodes, avec ou sans<br />

armes, est similaire, car né de la même réfl exion, à savoir l’anticipation ou la surprise, face à<br />

une agression ou à une mission. La canne défense est, quant à elle, née de notre méthode du<br />

tonfa opérationnel, que je ne voulais pas enseigner aux civils. Mais ce qui fait la richesse de nos<br />

méthodes, ce sont leurs interactions, ce qui me pousse à les faire évoluer conjointement en fonction<br />

de leurs spécifi cités.<br />

dans une situation réaliste,<br />

permet aux pratiquants du<br />

SPK de démystifier l’agression<br />

et d’appliquer des réponses<br />

adaptées en situation de<br />

stress.<br />

Le SPK au féminin<br />

Dans l’inconscient collectif,<br />

la femme reste le sexe<br />

faible, ce qui, en théorie, en<br />

fait une proie facile. Et pourtant,<br />

en milieu naturel, aucun<br />

mâle, aussi puissant soit-il,<br />

n’osera affronter une femelle<br />

protégeant ses petits. C’est<br />

donc sur ces atouts physiques<br />

inhérents à son sexe,<br />

que le SPK féminin repose.<br />

Savoir gifl er, mordre, griffer ou<br />

utiliser les objets dont elle dispose,<br />

comme un magazine,<br />

un sac à main, des clés ou<br />

encore un stylo, sont autant<br />

d’axes autour desquels évolue<br />

cette pratique spécifi que.<br />

Avec un entraînement régulier,<br />

reposant sur des mises en<br />

situation à la fois stressantes<br />

et pragmatiques, toutes les<br />

femmes qui pratiquent cette<br />

forme de self-defense sont<br />

à même de pouvoir affronter<br />

les dangers de la rue et la violence<br />

des agressions. Et pour<br />

les enfants ? Bien que notre<br />

société ait consacré ce que<br />

les analystes ont appelé “l’enfant<br />

roi”, nos chérubins ont à<br />

affronter eux aussi, en dehors<br />

de leur cocon familial, les<br />

affres de la réalité. Violences<br />

scolaires, rackets et autres<br />

maltraitances physiques ou<br />

morales sont légion. Pour<br />

eux, le SPK aide l’enfant à surmonter<br />

ses peurs, le forme à<br />

réagir, voire à s’enfuir afin de<br />

rompre l’agression. Le but est<br />

d’adapter des techniques de<br />

dégagement selon la puissance<br />

de l’adversaire. Le travail<br />

du cartable en est un exemple.<br />

La gestion des confl its enfantenfant<br />

est aussi un volet de<br />

cette spécifi cité, l’idée étant de<br />

faire grandir l’enfant en développant<br />

chez lui des notions de<br />

civisme, de non-acharnement,<br />

mais aussi d’appréhender la<br />

gravité de certains gestes.<br />

<strong>TACTICAL</strong> N° 1 - juin 2011

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