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Migration subsaharienne au Maroc ALECMA

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<strong>Migration</strong> <strong>subsaharienne</strong><br />

<strong>au</strong> <strong>Maroc</strong><br />

Mission d’observation dans les régions du Nord<br />

et Sud suite à la mise en place de la nouvelle<br />

politique migratoire.<br />

<strong>ALECMA</strong><br />

Association lumière sur l’émigration <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong><br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


2 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


REMERCIEMENT<br />

<strong>ALECMA</strong> (Association lumière sur l’émigration clandestine <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong>) remercie<br />

tous ceux qui, de près et de loin, ont contribué à la capitalisation et à l’enrichissement<br />

de ce rapport. A cet effet nous remercions : Le CCSM (collectif des commun<strong>au</strong>tés<br />

<strong>subsaharienne</strong>s <strong>au</strong> MAROC) l’ARSCM (association des résidents sénégalais <strong>au</strong><br />

<strong>Maroc</strong> section AGADIR), Visa sans frontière Tanger, l’AAMS (association d’aide <strong>au</strong>x<br />

migrants subsahariens de FES), l’ODT (organisation démocratique du travail) section<br />

LA’AYOUNE et GUELMIM, le CRDAPP (centre régional de documentation, d’animation<br />

et de production pédagogique) d’AGADIR. CAJ (centre d’assistance juridique pour les<br />

refugiés et demandeurs d’asile à oujda, Caritas Tanger, l’ABCDS d’Oujda et le GADEM<br />

(groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants).<br />

Nos remerciements vont également <strong>au</strong>x commissions régionales des droits de<br />

l’homme (CRDH) et <strong>au</strong>x bure<strong>au</strong>x des étrangers de GUELMIM, AGADIR, LA’AYOUNNE,<br />

FES, TANGER, OUJDA, MEKNES. Ainsi que les migrants.<br />

Cette mission a été menée par <strong>ALECMA</strong> avec le soutien du FDHM (Fond pour les<br />

Droits Humains Mondi<strong>au</strong>x)<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

3


CONTEXTE :<br />

Le MAROC est un pays du Maghreb situé <strong>au</strong> nord de l’Afrique. Il partage ses frontières <strong>au</strong> nord<br />

avec l’Espagne, <strong>au</strong> nord-ouest avec l’Algérie et <strong>au</strong> sud avec la M<strong>au</strong>ritanie. Le <strong>Maroc</strong> est séparé de<br />

l’Espagne par une frontière naturelle, la Méditerranée mais <strong>au</strong>ssi par une frontière terrestre<br />

<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des présides occupés de CEUTA et de Melilla. Essentiellement pays d’émigration, Il est<br />

devenu ces dernières années un pays d’immigration, de transit par déf<strong>au</strong>t et d’accueil de migrants<br />

d’origine <strong>subsaharienne</strong> et <strong>au</strong>tres. Confrontés à des situations économiques, politiques et naturelles,<br />

i sont contraints <strong>au</strong>x déplacements massifs à la recherche du lieu idéal et du bonheur tant rêvé.<br />

Les restrictions liées <strong>au</strong> refus des visas viennent <strong>au</strong>gmenter les poussées des départs <strong>au</strong>xquelles<br />

s’ajoutent les guerres, les catastrophes naturelles et parfois les persécutions. A partir des années<br />

2000 le t<strong>au</strong>x d’accroissement des ressortissants subsahariens est revu à la h<strong>au</strong>sse. Les <strong>Maroc</strong>ains<br />

ont commencé à découvrir une nouvelle population avec laquelle ils devront faire des échanges, en<br />

essayant de rester dans la perspective du « vivre ensemble ».<br />

Ces nouvelles composantes de la société marocaine ont pu exacerber le sentiment nationaliste<br />

chez certains marocains et développé le racisme et la discrimination. Ces m<strong>au</strong>x sont parfois ignorés<br />

par la population locale et par certaines institutions qui nient l existence de ce flé<strong>au</strong> dénoncé par<br />

la société civile, <strong>au</strong> regard des témoignages et enquêtes menés sur le terrain. Les zones du sud et<br />

du nord présentent des atouts qui attirent les migrants tant pour la possibilité de trouver un emploi<br />

pour le sud que pour immigrer vers l’Europe pourle nord .Ces zones représentent les points les<br />

plus sensibles de la migration <strong>subsaharienne</strong> vue l’actualité des événements qui nous interpellent <strong>au</strong><br />

quotidien. Un travail de fond reste à faire pour permettre <strong>au</strong> Roy<strong>au</strong>me de réussir dans cettenouvelle<br />

politique migratoire par le respect des valeurs sacrées et fondamentales.<br />

I - Introduction :<br />

Ce rapport intervient suite à l’annonce de sa majesté le Roi Mohamed VI en septembre 2013<br />

sur la mise en œuvre d une nouvelle politique migratoire basée sur les recommandations du CNDH<br />

(conseil national des droits de l’homme) avec une approche humanitaire et visant à régulariser les<br />

migrants en situation administrative irrégulière.<br />

Il a pour but de documenter, d’évaluer la situation et les violations des droits des migrants dans la<br />

région du Sud et du Nord ainsi que de l’opération exceptionnelle de régularisation. Cette décision<br />

royale a apporté un changement dans la situation des migrants tel que :<br />

- l’arrêt partiel des rafles et des refoulements <strong>au</strong>x frontières algériennes et<br />

m<strong>au</strong>ritaniennes. Cependant, la répression <strong>au</strong>x frontières, notamment près des présides de<br />

Ceuta et Melilla et dans la ville de TANGER, en particulier le quartier Boukhalef, reste toujours<br />

d’actualité. Ces répressions souvent accompagnées d’agressions racistes, d’arrestations<br />

arbitraires et de discrimination, ont conduit <strong>au</strong>x meurtres de plusieurs migrants.<br />

<strong>ALECMA</strong>, fidele à ses objectifs, a documenté ces abus par des témoignages de plusieurs sources<br />

concordantes. C’est dans ce contexte que nous avons effectué des missions dans le Nord et le Sud.<br />

Le présent rapport a été élaboré suite à ces missions et les informations recueillies qui l’ ont alimenté,<br />

proviennent des entretiens menés <strong>au</strong>près des acteurs de la société civile locale, des commissions<br />

régionales des droits de l’ homme ( CRDH) et des bure<strong>au</strong>x des étrangers de LAAYOUNE , GUELMIM ,<br />

AGADIR , FES, TANGER, OUJDA, MEKNES ainsi que des migrants résidents dans les villes précitées.<br />

4 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


Le rapport d’<strong>ALECMA</strong> fustige le non-respect du cadre juridique relatif <strong>au</strong> statut des étrangers, avec<br />

un accent particulier sur les migrants subsahariens qui représentent la population la plus vulnérable.<br />

DROITS DE L HOMME POUR LES PERSONNES INSTALLEES A L ETRANGER<br />

Depuis des siècles, les hommes se déplacent d’un pays à l’<strong>au</strong>tre à la recherche de meilleures<br />

conditions de vie.<br />

Ce droit fondamental cité dans l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH)<br />

se trouve dilué dans l’égoïsme des états qui refusent d’ouvrir les frontières tracées par les colons<br />

même pendant des crises graves comme les guerres, les catastrophes naturelles et les situations<br />

économiques conjoncturelles c<strong>au</strong>sées avec la complicité des grandes puissances et des dirigeants<br />

des pays concernés. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à<br />

l’intérieur d’un état. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir<br />

dans son pays. Le droit a la vie de tout migrant doit être protégé ainsi que celui des membres de<br />

sa famille. Aucun migrant ne devrait être tenu en esclavage ou en servitude à c<strong>au</strong>se de sa situation<br />

administrative irrégulière. Les migrants installés dans un pays ont droit à la santé, à l’éducation<br />

concertée, compte tenu de leurs diversités culturelles ou religieuses, <strong>au</strong> logement, <strong>au</strong> travail et <strong>au</strong>x<br />

conditions de travail réglementées Toute personne a droit <strong>au</strong> travail, à des conditions équitables et<br />

satisfaisantes de travail, à la sécurité sociale (Article 23 de la DUDH).<br />

Les états signataires de la DUDH sont tenus de respecter ces droits qui s’imposent à leurs ressortissants<br />

installés à l’étranger.<br />

L’impunité de certains actes barbares commis par des voyous ou des bavures policière et <strong>au</strong>tres<br />

violences, représentent le non respect du cadre juridique et de la charte internationale des droits de<br />

l’homme dans le droit à la sécurité, à la vie et à la dignité humaine.<br />

- ACCES DES MIGRANTS AUX DROITS FONDAMENTAUX<br />

Le <strong>Maroc</strong> a ratifié plusieurs conventions internationales telles que la déclaration universelle des<br />

droits de l l’homme, la convention relative <strong>au</strong>x droits des enfants, la convention internationale sur<br />

l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale etc. L’application de tous ces droits sur<br />

le territoire marocain et notamment dans les régions du sud et du nord, présente une fragilité et<br />

une négligence des <strong>au</strong>torités. Ces négligences aboutissent <strong>au</strong> manque d’informations et <strong>au</strong> désarroi<br />

des migrants. <strong>ALECMA</strong>, par son expérience de terrain et son expertise s’est penchée sur la question<br />

fondamentale des droits des migrants, plus précisément :<br />

• Le respect des droits a l’identité<br />

• Le respect de valeurs humaines<br />

• Le droit <strong>au</strong> logement<br />

• Le droit à la santé<br />

• Le droit à l’éducation<br />

• Le droit <strong>au</strong> travail et conditions de travail.<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

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1-DROIT A L’IDENTITE<br />

Droit à l’identité et <strong>au</strong> respect de la vie privée et familiale<br />

Les enfants migrants nés dans les zones du sud ont moins de difficultés à obtenir un avis de naissance.<br />

Ceux nés dans le nord rencontrent be<strong>au</strong>coup de difficultés à obtenir une déclaration de naissance<br />

<strong>au</strong>près des administrations. Toutefois, dans le sud, l’acte de mariage est recommandé pour enregistrer<br />

les nouve<strong>au</strong>-nés à l état civil. Dans le nord, l enregistrement se fait sur présentation d’une pièce<br />

d’identité de l’ un des parents.<br />

« Je suis à Guelmim (Sud) depuis 5 ans et tous mes enfants qui sont nés ic, ont eu leur acte de<br />

naissances sans problème. Nous avons notre acte de mariage avec mon mari qui est guinéen ». -<br />

Témoignage de kF m<strong>au</strong>ritanienne recueilli le 11/10/2014<br />

« Je vis à Oujda depuis 3ans, ma fille est née à l’hôpital. On m’a demandé de payer la somme<br />

de 5000 dirhams de frais d accouchement pour m’établir l’avis de naissance. Témoignage de M<br />

recueilli le 21/02/2015<br />

« Je connais une fille ivoirienne qui a accouché. Elle a eu l’avis de naissance (acte de naissance) sur<br />

présentation de son passeport » - Témoignage de H recueilli à laayoune le 10/09/2014<br />

2- ACCES A LA SANTE<br />

Selon plusieurs témoignages, les migrants du sud qui se présentent dans les hôpit<strong>au</strong>x région<strong>au</strong>x<br />

sont reçus <strong>au</strong> même titre que les <strong>Maroc</strong>ains. Les premiers soins et consultations leurs sont dispensés<br />

gratuitement, et les ordonnances sont <strong>au</strong>x frais de chaque patient.<br />

Dans le nord, plus précisément à Fes, Oujda, Tanger et Nador, les structures d’accompagnements<br />

sont absentes. Les migrants rencontrent plusieurs difficultés à se faire soigner. Les migrants atteints<br />

de maladies graves, à Fes, ne sont pas acceptés dans les centres de santé. Cette conséquence est à<br />

l origine de la mort de plusieurs migrants subsahariens installés dans les tentes de fortune prés de<br />

la gare ferroviaire.<br />

« Après avoir été battu à laide des serre-joints par les forces de sécurité marocaines, j’ai eu un bras<br />

cassé et le fer qui a été mis dans ce bras n›a jamais été retiré. »<br />

Témoignage de Z recueilli a Oujda le 21/02/2015<br />

« L’accouchement est gratuit pour tous, mais parfois le service est lent. Il se fait plus rapidement si<br />

vous avez une connaissance » -Témoignage de F recueilli le 12/10/2014 à Guelmim<br />

« L’accès à l’hôpital provincial est gratuit grâce à l’intervention de la CRDH et de l’association Sakia<br />

ElHamra « pour les migrations et le développement »» -Témoignage de B recueilli à LAAYOUNE<br />

D’<strong>au</strong>tres par contre disent qu’ils éprouvent des difficultés pour se faire soigner et dénoncent le<br />

manque de personnels qualifiés<br />

6 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


A Tanger, l’organisation non-gouvernementale Caritas ne s occupe que des soins de première<br />

nécessité. Les cas graves sont renvoyés <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de RABAT. Certains migrants, f<strong>au</strong>te de moyens, ne<br />

parviennent pas à s y rendre pour le suivi sanitaire, ce quicomplique leur situation.<br />

3 - ACCES A L’EDUCATION<br />

Selon le chef du centre régional de documentation, d’animation et de production<br />

pédagogique(CRDAPP) la note ministérielle concernant les enfants et plus précisément<br />

les enfants subsahariens, a été diffusée <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des écoles et provinces dans<br />

le sud mais <strong>au</strong>cun parent n’est venu inscrire son enfant. Les neufs régions du<br />

Sud ont été informées grace à cette note ministérielle : « on a fait des programmes<br />

appropriés. Les subsahariens ne sont pas organisés en associations. Nous avons<br />

l’intention de créer plusieurs centres. C’est difficile d’aller chercher les enfants dans<br />

les quartiers, ils doivent venir à l’académie. Elle est <strong>au</strong> service et à la disposition de<br />

tous les enfants puisqu’il y a une convention avec le ministère de l’éducation et le<br />

ministère de l’immigration. C’est l’une des 4 conventions signées <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national.<br />

L’Union Européenne a subventionné ce projet pour intégrer les enfants migrants dans les<br />

programmes d’éducation. Il f<strong>au</strong>t contacter la délégation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des provinces ».<br />

Selon les témoignages des parents rencontrés à Fès et à Oujda, be<strong>au</strong>coup disent ne pas être<br />

informés de la circulaire n°13-487 du 9 octobre 2013 concernant l’intégration des élèves étrangers<br />

issus des pays du sahel et subsahariens dans le système scolaire <strong>Maroc</strong>ain.<br />

« J’ai un enfant de 4ans .Je l’ai inscris dans une école privée de la place et il a du abandonné<br />

parce que, dit-il, sa maitresse lui demande toujours de s’assoir <strong>au</strong> dernier banc alors qu’il préfère le<br />

premier banc » -Témoignage de D recueilli à FES le 10/02/2015<br />

Les enfants migrants ont accès à l’éducation dans le Sud et bénéficient des mêmes droits et avantages<br />

que les loc<strong>au</strong>x nous signale une maman dont l’enfant est inscrit dans une école publique. Les cours<br />

sont dispensés en arabe, seul l’enseignement privé propose d’<strong>au</strong>tres langues mais les frais sont trop<br />

élevés. Les parents, afin de profiter de la gratuité dans les écoles publiques, sont tenus d’inciter<br />

leurs enfants à s’adapter à l’arabe »<br />

« Je suis guinéen, je vis à Guelmim depuis 5ans avec ma femme et mes 3 enfants. J’ai inscris mes<br />

2 enfants dans une école publique de la place sans problème et mes 2enfants se sont adaptés à la<br />

langue arabe » - Témoignage de G à GUELMIM le 11/10/2014<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

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Dans le nord et précisément dans la ville de Tanger, la sensibilisation sur la circulaire du ministère de<br />

l’éducation n’a pas été suffisante. Les enfants migrants ne possèdent pas d’ extraits de naissance<br />

leur permettant de s’inscrire à l’école publique. Plusieurs établissements publics n’acceptent pas<br />

les enfants migrants. D’<strong>au</strong>tres parents refusent la scolarisation arabe et préfèrent l enseignement à<br />

domicile par les migrants bénévoles.<br />

LES ENFANTS ANGLOPHONES<br />

« Les enfants anglophones ne sont presque pas intégrés dans les écoles. D’après quelques parents de<br />

nationalité nigerianne, liberienne et gambienne rencontrés à NADOR, FES, TANGER, OUJDA, AGADIR,<br />

l’état marocain ne considère pas la commun<strong>au</strong>té anglophone comme composante de la migration<br />

et <strong>au</strong>cun effort n’est fait pour l’intégration de cette commun<strong>au</strong>té. Les enfants sont contraints à<br />

étudier en arabe et en français. Ce qui pose d’énormes difficultés. Toutes les informations relatives à<br />

l’éducation sont faites en arabe et en français et de ce fait, nous nous sentons exclus. »<br />

Le système éducatif du roy<strong>au</strong>me est fondé sur les principes et les valeurs de la foi islamique. Cette<br />

éduction religieuse obligatoire que l’on impose <strong>au</strong>x élèves est un frein pour les enfants de cette<br />

commun<strong>au</strong>té. Le rôle des associations et précisément de l’<strong>ALECMA</strong>, à motiver les parents anglophones<br />

pour inscrire leurs enfants dans les écoles n’a toujours pas porté ses fruits. Contrairement à Rabat et<br />

Casablanca où quelques enfants nigérians sont scolarisés. Le nord et le sud n’enregistrent pas encore<br />

les enfants anglophones dans les écoles. Ils sont scolarisés dans les écoles commun<strong>au</strong>taires gérées<br />

par des bénévoles.<br />

8 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

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10 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


4- ACCES AU LOGEMENT<br />

Le <strong>Maroc</strong> présente plusieurs aspects notamment dans l’organisation et la gestion des pouvoirs liés<br />

à la décentralisation et une certaine <strong>au</strong>tonomie dans les différentes régions. C’est pourquoi, à la<br />

différence des villes comme Rabat, Tanger, Oujda où les migrants n’arrivent pas souvent à avoir un<br />

contrat de bail, l’accès <strong>au</strong> logement dans les villes du Sud semble ne pas poser de problème. C’est ce<br />

qui ressort des témoignages recueillis à Guelmim et Laayoune.<br />

« Je paie ma maison à 500dhs deux chambres, une salle, une cuisine, et un toilette, les<br />

mêmes appartements à RABAT coutent 3000dhs ». – Témoignage de O à Guelmim le 11/10 /2014.<br />

« C’est un peu difficile. Pour les agences, il f<strong>au</strong>t une carte de séjour pour les femmes, on<br />

demande <strong>au</strong>ssi si elles sont mariées. Dans nos quartiers, on s’adresse directement <strong>au</strong>x propriétaires.<br />

Ils font des contrats de location Le prix n’est pas trop cher. C’est le même prix que les <strong>Maroc</strong>ains » -<br />

Témoignage de B recueilli à Laayoune.<br />

A Fes, en dehors du quartier ATLAS où on trouve des appartements de 3000DHS, les <strong>au</strong>tres quartiers<br />

sont avantageux <strong>au</strong>x migrants qui ne trouvent <strong>au</strong>cunes difficultés pour y accéder. Les migrants qui<br />

sont refoulés à Fès après une tentative malheureuse de passage à la barrière de Melilia, s’installent<br />

dans les forêts et près de la gare ferroviaire r. Ils vivent dans une précarité inégalable.<br />

« Je suis à Fès depuis 5ans et je loue une maison de 2 chambres + cuisine + douche à 1500dhs. J’ai<br />

un contrat de bail de 2ans et les factures d’e<strong>au</strong> et d’électricité sont à mon nom » - Témoignage de N<br />

recueilli à FES le 21/02/2015.<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

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5 – ACCES AU TRAVAIL ET CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

a- Accès <strong>au</strong> travail<br />

D’après les CRDH, les migrants installés dans les villes du Sud travaillent dans le secteur de<br />

transformation des produits de la pêche, la construction, l’hôtellerie, la rest<strong>au</strong>ration et le commerce<br />

ambulant (vente de téléphones portables). Ils travaillent <strong>au</strong>ssi comme bergers dans l’élevage.<br />

Certaines femmes travaillent égalementcomme femmes de ménage.<br />

La principale activité des migrants qui vivent à Guelmim et à Agadir est le commerce ambulant<br />

(téléphones portables, bijoux). Ils étalent leurs marchandises dansla rue des FAR ou <strong>au</strong> rond-point<br />

pour la majorité, d’<strong>au</strong>tres vont vers des communes lointaines ou provinces telles que Smara.<br />

A Inzagan, petite localité rattachée à Agadir, ils installent leurs marchandises le long du trottoir<br />

<strong>au</strong> marché central. Quelques uns exposent leurs produits d’artisanat le long de la plage d AGADIR<br />

(objets sculptés et toiles).<br />

A Fès par contre, il est difficile <strong>au</strong>x migrants de trouver un travail. La plupart sont des anciens<br />

étudiants qui travaillent dans des centres d’appels depuis plus de 2ans mais les patrons marocains<br />

refusent de leur octroyer un contrat de travail.<br />

A Oujda, l’intégration <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du travail est loin des réalités des <strong>au</strong>tres villes. Malgré l’obtention de<br />

la carte de séjours par plusieurs migrants et les efforts déployés par ceux-ci <strong>au</strong>près des employeurs,<br />

tous n’arrivent pas à trouver une activité stable. Ils sont contraints à vivre de la mendicité.<br />

> témoignage de w recueilli à Oujda le 20/02/2015<br />

b - Conditions de travail<br />

D’après les témoignages des migrants, les conditions de travail sont identiques à celles des grandes<br />

villes. Le problème majeur reste l’absence ou la non-conformité des contrats de travail quelque soit<br />

l’origine ou la situation administrative. La majorité n’est pas homologuée. Ce qui d’ailleurs a entrainé<br />

plusieurs problèmes comme l’absence de couverture sociale et des retards de paiement de salaire<br />

et surtout l’’absence de justificatifs pour l’opération de régularisation.<br />

12 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


« Il y a un problème avec les contrats qui ne sont pas conformes (entreprise pas reconnue<br />

ou contrat non légalisé ou homologué), surtout avec les bergers m<strong>au</strong>ritaniens parce qu’ils n’ont<br />

pas de papiers » - CRDH de Laayoune.<br />

« Je travaille comme berger chez un marocain mais mon patron ne me paie pas depuis<br />

6mois parce que je n’ai pas de contrat » -Témoignage de P recueilli à Laayoune.<br />

CADRE JURIDIQUE<br />

Respect du cadre juridique relatif <strong>au</strong>x étrangers<br />

-l’entrée, le séjour et la sortie du le territoire <strong>Maroc</strong>ain<br />

La plupart des migrants résidants dans le Sud entrent <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> en passant par le poste de<br />

frontière de Dakhla sans visa pour ceux qui en sont dispensés comme les ressortissants du<br />

Sénégal, de la Cote d’Ivoire, de la Guinée, soit en possession d’un visa touristique valable pour<br />

trois mois (notamment les m<strong>au</strong>ritaniens). Pour rester en situation régulière, les propriétaires<br />

de visa touristique doivent sortir du territoire marocain tous les trois mois. Par contre, pour les<br />

migrants installés <strong>au</strong> nord un aller – retour <strong>au</strong>-delà de la frontière est pratiquement infaisable.<br />

C’est le cas des migrants de Fes, Oujda, Nador et Tanger qui entrent <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> de façon irrégulière<br />

en passant par la frontière avec l’Algérie.<br />

-Le cadre juridique<br />

L’accès à la justice est presque inexistant. Les quelques rares plaintes que les migrants déposent<br />

suite à des vols, violations physiques et <strong>au</strong>tres formes d’abus, ne sont pas prises en considération<br />

<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la police. Il arrive que la situation se retourne contre les plaignants à c<strong>au</strong>se de<br />

leur situation administrative irrégulière.«<br />

Le jeudi du 9 octobre, deux jeunes marocains sont arrivés devant moi. L’un a pris mon<br />

téléphone Samsung s5, traverse la route et fuit avec mon téléphone mon ami et moi, nous<br />

l’avons arrêté, après une course de quelques minutes. Une fois <strong>au</strong> commissariat, la police le<br />

met en cellule et bloque mon passeport et me demande de venir le lendemain, à mon arrivé<br />

le commissaire me demande de venir avec un billet d’avion pour quitter le <strong>Maroc</strong> sans cela je<br />

n’<strong>au</strong>rai pas le passeport » - Témoignage de CON à Guelmim.<br />

« Je suis allé en M<strong>au</strong>ritanie acheter des tissus pour l’ensemble des femmes pour réduire le<br />

coup du transport à partir de TAN-TAN, la gendarmerie m’arrête et l’ensemble de la marchandise<br />

est confisqué. Une fois chez le procureur, il me redonne mon passeport mais pas la marchandise<br />

d’une valeur de 30000dhs, la c<strong>au</strong>se est que je n’ai pas de quittance de douane. Actuellement la<br />

marchandise est à la douane » -Témoignage de MB le 12/10/2014.<br />

Depuis prés de deux ans, nous avons enregistré plusieurs décès de migrants dans le nord, plus<br />

précisément à Tanger et à Nador. Malgré les plaidoyers des responsables commun<strong>au</strong>taires et de<br />

la société civile, <strong>au</strong>cun rapport établissant la responsabilité des coupables et leur incarcération ne<br />

nous ai jamais parvenu tant du coté marocain que du coté espagnole.<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

13


Opération exceptionnelle de régularisation<br />

Apres l’annonce de l’opération exceptionnelle de régularisation prononcée par sa majesté le<br />

roi Mohamed VI, les <strong>au</strong>torités en charge de cette nouvelle politique ont installé des bure<strong>au</strong>x des<br />

étrangers dans les différentes willayas du roy<strong>au</strong>me.<br />

Considérant que les <strong>au</strong>torités n’ont pas consulté la société civile dans le choix des critères, rappelant<br />

que la sensibilisation n a pas été suffisante malgré les efforts faits par les différentes associations<br />

de migrants, les candidats à la régularisation se sont précipités pour le dépôt de leurs dossiers<br />

sans comprendre les critères. Cette insuffisance d’information et l’exclusion des activistes dans la<br />

consultation des critères sont la conséquence de l’échec de cette opération <strong>au</strong>près des subsahariens.<br />

Se rajoutant à cela, l’énigme de la commission de recours.<br />

« Je n’ai compris les critères que quand j’ai déposé mon dossier en voyant le reçu.<br />

L’information n’est pas passée <strong>au</strong>près des migrants. Tous le monde a déposé sans savoir »<br />

- Témoignage de K recueilli à AGADIR le 10/10/2014<br />

D’après les témoignages recueillis <strong>au</strong>près des migrants quelques difficultés ont été constatées <strong>au</strong><br />

début de l’opération pour le dépôt des demandes. Les bure<strong>au</strong>x du Sud refusaient d’enregistrer les<br />

dossiers qu’ils estimaient ne pas répondre <strong>au</strong>x critères fixés. Mais plus tard, les demandes ont<br />

commencé à être enregistrées sans tri préalable.<br />

La mission dans le Sud nous a permis de constater que les migrants se sont heurtés à plusieurs<br />

difficultés, notamment ceux de l’Afrique de l’ouest qui ne parlent ni français, ni arabe mais uniquement<br />

leurs langues maternelles. Ils se sont fait aider par des personnes parlant la même langue <strong>au</strong> risque<br />

de la m<strong>au</strong>vaise interprétation.<br />

Les migrants rencontrés dans le Sud indiquent que les bure<strong>au</strong>x refusent de prendre les anciens<br />

passeports sous prétexte que le dernier cachet suffit à justifier l’identité et la date de la dernière<br />

entrée sur le territoire <strong>Maroc</strong>ain . Cette pratique, qui ne permettait pas à certains de justifier de la<br />

durée réelle de le séjour sur le territoire marocain, a été confirmée par les agents de bure<strong>au</strong>x<br />

des étrangers.<br />

Les CRDH et les bure<strong>au</strong>x des étrangers<br />

A Laayoune selon la CRDH et le bure<strong>au</strong> des étrangers, 549 demandes ont été déposées. Lors de la<br />

première réunion de la commission locale de régularisation, le 06 mars 2014, 12 demandes<br />

ont été acceptées : 9 m<strong>au</strong>ritaniens, 2 égyptiens et 1 palestinien. 8 en qualités de conjoints<br />

de ressortissantes <strong>Maroc</strong>aines, 1 en qualité de conjoint de ressortissante étrangère en situation<br />

régulière ,1 en qualité d’enfant d’une ressortissante étrangère régularisée et 2 <strong>au</strong> titre de travail.<br />

La commission devrait se réunir une deuxième fois pour examiner les 94 demandes déposées<br />

postérieurement à sa première réunion.<br />

A Guelmim selon le chef de division de la surveillance du territoire <strong>au</strong>près de la WILLAYA, « chacun<br />

a son rôle à jouer pour la réussite de l’opération de régularisation. Le gouvernement a fait le sien<br />

à travers une sensibilisation des medias. Il revient maintenant <strong>au</strong>x associations de faire le reste.<br />

14 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


L’opération de régularisation se passe bien. Je profite de votre présence dans la ville pour que vous<br />

expliquiez <strong>au</strong>x migrants qui ont reçu des notifications de refus, d’apporter un reçu de transfert<br />

d’argent datant de 5ans comme preuve pour compléter leurs dossiers de recours ». De Janvier<br />

à Octobre nous avons reçus 68 demandes pour la régularisation, 12 demandes de femmes parmi<br />

lesquelles 8 ont été acceptées et 4 en entente du complément du dossier. Les 56 demandes restantes<br />

émanent d’hommes et tous ont reçus des avis défavorables <strong>au</strong> motif qu’ils ne remplissent pas les<br />

critères.<br />

« Je suis guinéen, je vis à Guelmim depuis 5ans avec ma femme m<strong>au</strong>ritanienne, nous<br />

avons 3 enfants. Mon épouse et moi avons reçu nos cartes de séjour » -Témoignage de G recueilli<br />

à Guelmim le 11/10/2014<br />

A Agadir, concernant le processus de régularisation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la willaya, nous n’avons pas reçu<br />

d’informations suffisantes. Néanmoins, certains dérapages nous ont été signalés. Des migrants en<br />

manque de preuves ou justificatifs se sont heurtés <strong>au</strong>x responsables des bure<strong>au</strong>x des étrangers.<br />

Selon les migrants, c’est un droit de les régulariser sans critères.<br />

A Fès, le bure<strong>au</strong> des étrangers est situé <strong>au</strong> quartier BATHA sis à l’ancienne médina. Selon le responsable<br />

de la CRDH, tout se passe bien depuis le début de l’opération jusqu’à nos jours. « Pour preuve nous<br />

continuons à recevoir les demandes dans nos services. Nous avons reçu une forte demande de<br />

migrants venant de 54 pays, ce qui fait de Fès la deuxième ville sur le plan national a avoir reçu une<br />

forte demande de régularisation. Du 02 Janvier <strong>au</strong> 28 Octobre nous avons reçu 2294 demandes dans<br />

nos services. 192 ont reçu des avis favorables dont 112 femmes et 80 hommes. 100 <strong>au</strong>tres femmes<br />

sont en attente. »<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.<br />

15


Au nive<strong>au</strong> de la CRDH, nous avons rencontré la responsable de la coordination des activités. Parlant<br />

de la régularisation, elle nous a dit que seul le président régional pouvait nous donner les statistiques<br />

et le CNDH à Rabat. Malheureusement celui-ci, est en déplacement. Elle continue en disant : « Les<br />

migrants se font des idées négatives sur la régularisation. Plusieurs d’entre eux se trouvent souvent<br />

dans l’obligation de reprendre les dossiers f<strong>au</strong>te de preuve ».<br />

Suite à une décision de la commission de recours de régulariser toutes les femmes ayant déposées<br />

un dossier, surprise a été de constater qu’il y avait des femmes <strong>subsaharienne</strong>s à Fès et Meknès<br />

qui ont reçu un avis favorable mais leur dossier a été refusé <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la préfecture de police qui<br />

leur demandait de présenter un passeport ou un contrat de bail alors qu’elles possédaient chacune<br />

une carte consulaire.<br />

A Oujda, le processus de régularisation a connu un bon déroulement grâce <strong>au</strong> soutient de l’ABCDS<br />

(association Beni Znassen pour la culture, le développement et la solidarité) et de la wilaya. C’est la<br />

région qui a connu le plus grand succès <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la régularisation des subsahariens.<br />

A Tanger, malgré la réticence de certains migrants, la sensibilisation D’<strong>ALECMA</strong> a apporté une<br />

assurance qui a donné lieu à un résultat acceptable.<br />

16 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


CONCLUSION<br />

Une année et demi après l’annonce de la nouvelle politique migratoire, le bilan partiel<br />

des résultats recueillis <strong>au</strong>près des commissions régionales reste mitigé et la lenteur de la<br />

commission nationale de recours à statuer sur les dossiers rejetés, la situation des migrants<br />

semble ne pas avoir évolué <strong>au</strong> regard des difficultés quotidiennes. La carte de séjours n’a pas<br />

apporté un changement en dehors de la liberté d aller et de venir sur l’étendue du territoire.<br />

Les migrants vivent toujours dans la précarité et sont victimes de violences institutionnelles<br />

comme cela a été observé dans le Nord. La majorité des migrants subsahariens vivent dans des<br />

tentes en plastique dans la cour de l’université à Oujda, dans les vieux wagons à Fès et dans<br />

une usine abandonnée à Meknès. Be<strong>au</strong>coup d’efforts sont à faire <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la santé pour<br />

éviter une <strong>au</strong>gmentation de la mortalité.<br />

Pas de structure d’accompagnement, pas de prise en charge, pas d’hospitalisation des migrants<br />

atteints des maladies graves dans le nord, pas de protection et assistance pour les victimes des<br />

violences et d’abus. Des conditions de travail très difficiles, très peu de possibilités de travail<br />

et de qualité médiocre.<br />

L’éducation reste un point très sensible dans la vie des familles <strong>subsaharienne</strong>s. La majorité<br />

des enfants n’est pas scolarisée à c<strong>au</strong>se du manque de prise en compte des requêtes des<br />

parents qui refusent l’enseignement arabe et coranique (ne correspondant pas à leur culture<br />

ou religion). Néanmoins quelques familles scolarisent leurs enfants dans les écoles publiques<br />

et privées dans le Sud.<br />

S’il est prouvé que des efforts ont été faits dans la reconnaissance et le respect des droits des<br />

migrants subsahariens, il n’en reste pas moins que plusieurs défis , lié à la lenteur du système de la<br />

mise en application des différentes conventions que le MAROC a ratifiées, sont encore à surmonter.<br />

La situation des migrants est une urgence et les <strong>au</strong>torités devraient prendre conscience de la<br />

vulnérabilité de ces populations.<br />

La mission effectuée dans les villes du Sud et du Nord a été d’une importance capitale. Elle nous<br />

a permis de comprendre les difficultés rencontrées par les migrants sur le terrain et <strong>au</strong>ssi les<br />

disfonctionnements sur le déroulement de l’opération exceptionnelle de régularisation. Les conditions<br />

de vie et l’intégration des migrants subsahariens dans le Sud sont un peu plus acceptables que dans<br />

le Nord.<br />

Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


RECOMMANDATIONS<br />

• ALecma demande la régularisation sans condition de tous les migrants ayant fait un recours<br />

<strong>au</strong>près du CNDH<br />

• Régularisation de toutes les femmes migrantes ayant reçu un avis favorable<br />

• La régularisation des mineurs non accompagnés qui atteignent l’âge de la majorité sur le sol<br />

marocain.<br />

• Faciliter le droit de vote des migrants subsahariens en situation régulière dans les élections<br />

locales.<br />

• Le respect des droits fondament<strong>au</strong>x des migrants (droit à l’éducation, à la santé, <strong>au</strong> logement,<br />

travail et la protection des droits juridiques).<br />

• La liberté d’aller et de venir sur tout le territoire.<br />

• L’accès de tous les migrants subsahariens <strong>au</strong> RAMED (Régine d’aide <strong>au</strong>x personnes démunies).<br />

• Le respect de la dignité humaine.<br />

• Prêter une attention particulière <strong>au</strong>x besoins spécifiques des personnes les plus vulnérables :<br />

Femmes migrantes, mineurs non accompagnés, demandeurs d’asile, migrants handicapés ou<br />

gravement malades.<br />

• La reconnaissance juridique de toutes les associations migrantes.<br />

• la liberté de réunion des migrants subsahariens installés <strong>au</strong> sud du MAROC<br />

• L’implication des associations migrantes dans les débats liés à leurs c<strong>au</strong>sess<br />

• l’enregistrement de tous les enfants migrants nés <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> dans les registres d’états civils<br />

• Que lumière soit faite sur les circonstances des décès des migrants dans des différents opérations<br />

des forces de sécurité et que les <strong>au</strong>teurs répondent de leurs actes devant la justice.<br />

• Reconnaitre, de manière suffisante, les droits des travailleurs migrants et les membres de leur<br />

famille.<br />

• La protection des migrants contre la violence, les dommages corporels, les menaces et<br />

intimidations de la part des populations et des <strong>au</strong>torités.<br />

• Rappelant que les enfants migrants anglophones souffrent d’une discrimination dans l’insertion<br />

sociale et dans le respect de leurs droits divers, les institutions doivent prendre des dispositions<br />

pour faciliter à cette commun<strong>au</strong>té l’intégration des enfants dans les écoles suite à la nouvelle<br />

politique migratoire.<br />

18 Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.


<strong>ALECMA</strong><br />

Association lumière sur l’émigration <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong><br />

alecmamonde@yahoo.fr

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