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Haiti Liberte 15 Avril 2015

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Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

<strong>15</strong>83 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162<br />

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An nou oze<br />

envante lavni!<br />

Kòdinasyon Desalin<br />

KOD Twazyèm<br />

fowòm popilè!<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

Voir page 4<br />

Plus de 500 personnes représentant les partis et les regroupements politiques ont participé à cette réunion d'Etat le vendredi 10 avril<br />

dernier à l’hôtel Royal Oasis, à Pétion-Ville.<br />

Nord-Est: mort<br />

d’un soldat de la<br />

Minustah !<br />

Page 8<br />

DES COMPATRIOTES<br />

MORTS EN MER !<br />

Panama : discours<br />

du Président Cubain<br />

Raul Castro Ruz au<br />

VIIème Sommet des<br />

Amériques, le<br />

11 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong> !<br />

Page 10<br />

Voir page 4<br />

Toutes ces gens sont des victimes authentiques non seulement du régime en place mais également de la politique de misère établie en Haïti par la<br />

Communauté internationale particulièrement les puissances impérialistes avec leur politique économique néolibérale<br />

Mort de l'écrivain<br />

Eduardo Galeano,<br />

figure emblématique<br />

de la gauche latinoaméricaine<br />

!<br />

Page 17


Editorial<br />

Des élections illustrant le nouveau<br />

colonialisme déguisé!<br />

Par Berthony Dupont<br />

Nous sommes en 20<strong>15</strong>, l’année du centenaire de la première<br />

occupation du pays par les Etats-Unis d’Amérique.<br />

Occupation qui continue encore via la Minustah. Les élections<br />

annoncées vont nous permettre d’établir et de démontrer<br />

à quel point se sont développées la conscience et la mentalité<br />

colonisées de la classe politique et la longue pratique antipopulaire<br />

du pouvoir dans tous les domaines.<br />

Tout a été fait pour arriver à ce point, soit par le silence<br />

complice d’un secteur, soit par l’opportunisme d’autres afin<br />

que le colonialisme continue à nous étouffer pour écraser la<br />

capacité de lutte de notre peuple, afin de le rendre politiquement<br />

impotent. Ces dirigeants, ayant perdu toute confiance<br />

dans les potentialités populaires, ne peuvent pas vivre libres et<br />

indépendants sans lier leur sort à celui des grandes puissances<br />

impérialistes. En réalité, tous les soubresauts qu’on a vécus<br />

jusqu’ici sont en fait l’expression d’un véritable complot de<br />

classe pour anéantir la lutte du peuple haïtien par le règne sauvage<br />

de l’exploitation, de la misère, de l’oppression, de l’infamie<br />

et de l’humiliation. Tout a été fait pour priver le peuple<br />

haïtien de sa personnalité afin de le transformer en un esclave<br />

moderne sur ses propres terres par les anciens esclavagistes<br />

occidentaux.<br />

Le climat politique actuel tourmenté et menaçant qui prévaut<br />

depuis l’annonce des élections a fait éclater une contradiction<br />

fondamentale entre les intérêts du peuple haïtien et<br />

ceux d’une classe sociale et politique au service des intérêts<br />

étrangers. Le coup de tonnerre né des récentes déclarations<br />

des bailleurs de fonds sur la réduction du nombre d’entités<br />

politiques qui prendront part aux élections est annonciateur de<br />

l’imminence de violents orages. Les forces occupantes derrière<br />

les rideaux font la loi, piégeant par ainsi et le Conseil Electoral<br />

Provisoire, et le Gouvernement et les différents protagonistes<br />

qui s’attendaient à prendre part aux élections.<br />

Déjà, les candidats se sont montrés inquiets, de peur qu’il<br />

n’y ait pas d’élections ; par contre ils ne sont pas inquiétés<br />

quant à la dépendance du pays face aux bailleurs de fonds<br />

étrangers qui par leurs diktats exposent clairement la confusion<br />

qui existe au sein de cette machine électorale. Les pays<br />

impérialistes par leurs diktats allument et entretiennent de<br />

nouveaux foyers de tensions et de troubles ; autant de crises<br />

pour continuer à couvrir Haïti de tant de honte. Seule une petite<br />

minorité dont nous faisons fièrement partie s’abstient de ce<br />

breuvage amer. Aucun de ceux qui se sont embarqués dans la<br />

chance électorale de la honte n’éprouve aucune répulsion à la<br />

puanteur qui se dégage sous leur nez.<br />

Cette simple observation en dit long sur la nature de cette<br />

classe politique qui ignore que ce colonialisme déguisé est totalement<br />

plus dangereux que l’ancien. Ce qu’il cherche n’est<br />

autre que la continuité de sa politique avec ou sans Martelly.<br />

Déjà, il n’écarte pas la possibilité d’un quelconque gouvernement<br />

de transition de trois ans avec les secteurs les plus vendus<br />

de la classe politique afin de remplacer Martelly même<br />

avant la fin de son mandat, tout en se gardant de monter<br />

éventuellement une Assemblée Constituante qui lui garantisse<br />

la haute main, la légitimité constitutionnelle de piller et de<br />

contrôler le pays. Qui finance commande ; d’autant que les<br />

fonds alloués aux élections sont gérés par le Programme des<br />

Nations unies pour le développement (PNUD) mais non par le<br />

Conseil électoral provisoire. Quelle aberration !<br />

C’est à partir de cette mainmise qu’il faut penser à l’avenir<br />

du pays et non pas dans les tentatives aussi illusoires<br />

que vaines de colmater les brèches électorales. De nouvelles<br />

formes de luttes sont à imposer afin que le mouvement populaire<br />

ne se fourvoie dans l’impasse inopportune des élections.<br />

Aujourd’hui plus qu’avant, nous vivons une étape décisive<br />

qui nous engage à combattre ce phénomène de tutelle,<br />

si nous voulons être réellement indépendants. Les élections<br />

n’entrainent pas ipso facto la fin du colonialisme ni l’avènement<br />

d’une société plus juste et économiquement prospère.<br />

Pour réaliser l’indépendance véritable et atteindre les objectifs<br />

fondamentaux, il nous faut le développement d’une société<br />

nouvelle d’où sera bannie l’exploitation de l’homme par<br />

l’homme, afin d’éradiquer toutes formes d’injustice d’oppression<br />

et de domination ; il nous faut opérer des transformations<br />

drastiques, révolutionnaires, dynamiter les vieilles structures<br />

et dynamiser un nouvel ordre démocratique et populaire.<br />

Tant qu’on ne sera pas conscient de ces facteurs, élections<br />

ou transitions, sous quelque forme que ce soit, seront vouées<br />

irrémédiablement à l’échec. Ce n’est pas le verbiage démagogique<br />

de certains candidats qui fera reculer la tutelle et mettre<br />

fin à leur dessein macabre pour notre pays. La libération nationale<br />

est inséparable de la révolution sociale ; sinon c’est<br />

accepter la tutelle et continuer à évoluer sous les agissements<br />

de certains de nos dirigeants qui ont tout fait pour favoriser la<br />

domination étrangère.<br />

Notre responsabilité à nous militants de la justice et de<br />

la liberté doit imprégner toute la vie quotidienne car le changement<br />

fondamental est un combat de tous les jours qui doit<br />

coûte que coûte passer par le départ de Martelly, le départ des<br />

forces occupantes des Nations-Unies et par une opposition par<br />

tous les moyens possibles et imaginables à toute transition<br />

que concoctent l’international et certains partis politiques pour<br />

maintenir intact le statu quo ante.<br />

HAITI<br />

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Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

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RÉDACTION<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti, chronique d’une crise électorale (48)<br />

L’opposition radicale sous pression !<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Le petit monde politique haïtien<br />

a vécu du 2 au 14 mars 20<strong>15</strong><br />

d’intenses moments dans le processus<br />

électoral. Tous les acteurs nationaux<br />

et internationaux, les pour et les contre<br />

ont suivi les diverses activités et<br />

décisions du CEP et les actes du gouvernement<br />

avec beaucoup d’intérêts.<br />

Publication du Décret électoral par la<br />

présidence de la République. Présentation<br />

du calendrier des scrutins par le<br />

Conseil Electoral Provisoire (CEP) aux<br />

responsables des formations politiques.<br />

Convocation du peuple en ses comices<br />

au mois d’août prochain. L’annonce<br />

par le gouvernement que l’Etat est<br />

prêt à décaisser plus d’un milliard de<br />

gourdes pour financer les élections<br />

dont 500 millions rien que pour le financement<br />

de la campagne des partis<br />

politiques, etc. Une série de décisions et<br />

d’annonces qui ne laissent quasiment<br />

plus de doute sur l’organisation des<br />

élections cette année. Bien que selon<br />

Mme. Sandra Honora, la représentante<br />

spéciale en Haïti du Secrétaire général<br />

de l’Organisation des Nations Unies<br />

(ONU), les « élections seront complexes<br />

». Peut être, elle voulait dire incertaines.<br />

Ces intenses activités ont placé<br />

l’opposition radicale sous pression de<br />

ses partisans et de la Communauté<br />

internationale. Les décisions les plus<br />

attendues par tous les acteurs dans<br />

ce processus étaient sans conteste<br />

le Décret et le calendrier électoraux.<br />

Même les plus farouches partisans des<br />

élections émettaient des doutes sur la<br />

volonté du Président Michel Martelly<br />

d’encourager le CEP d’avancer dans<br />

la bonne direction. Ils craignaient que<br />

le chef de l’Etat qui les ont tellement<br />

roulés dans la farine ne tenterait un<br />

dernier coup de Jarnac au flan afin de<br />

créer encore des obstacles sur la route<br />

déjà compliquée des élections. Il n’en<br />

fut rien. Depuis les recommandations<br />

de la fameuse Commission Consultative<br />

présidentielle de la fin l’année 2014, le<br />

Président de la République semble décidé<br />

à laisser le processus suivre son<br />

cours. Aucune entrave sur le chemin<br />

des acteurs vers des élections générales<br />

pour renouveler l’ensemble des élus<br />

des différentes assemblées politiques<br />

du pays y compris le poste de Président<br />

de la République.<br />

Si les partisans des élections<br />

se sentaient plus ou moins rassurés<br />

depuis l’arrivée du nouveau CEP même<br />

avec Pierre-Louis Opont à sa tête et<br />

le lancement de la machine électorale,<br />

l’opposition radicale quant à elle<br />

s’interrogeait sur le comportement à<br />

avoir face au changement de cap et<br />

de la nouvelle donne. De plus en plus,<br />

elle était isolée dans sa stratégie qui,<br />

le moins que l’on puisse dire, la conduirait<br />

droit au mur. Tant que le pouvoir<br />

Tèt Kale ne donnait pas la preuve qu’il<br />

voulait aller aux élections, l’opposition<br />

radicale avait une avenue devant elle.<br />

L’ensemble des opposants au Président<br />

Martelly avait des arguments pour<br />

maintenir la flamme de leur hostilité et<br />

porter un discours anti-élection. Mais<br />

avec la mise en application de l’accord<br />

politique du 11 janvier 20<strong>15</strong>, les arguments<br />

envoyant à la non- participation<br />

aux joutes électorales sous prétexte que<br />

les élections ne pourraient être organisées<br />

tant que Michel Martelly demeura<br />

au Palais national ne tiennent plus.<br />

La mauvaise gestion par le gouvernement<br />

de l’affaire de la baisse des<br />

produits pétroliers au cours du mois de<br />

février avait permis à l’opposition de<br />

reprendre du souffle en sautant dans<br />

le wagon du train de la contestation<br />

lancé par les syndicats des transports<br />

routiers. Les quelques grèves qui ont<br />

paralysé la vie économique du pays et<br />

particulièrement de la région métropolitaine<br />

de Port-au-Prince avaient donné<br />

l’espoir à l’opposition anti-élection<br />

La Plateforme Pitit Desalin de Daly Valet, Assad Volcy et de Moïse Jean-<br />

Charles ont fini par prendre le train en marche<br />

Le groupe du candidat à la présidence Newton Saint Juste et d’André<br />

Michel qui constitue une autre plateforme dénommée : Justice<br />

qu’elle pourrait reprendre le flambeau<br />

de la contestation anti-Martelly et audelà<br />

mettre en difficulté tout le processus<br />

électoral. Aidée en cela par les<br />

étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti<br />

qui ont, pendant quelques jours, semé<br />

la panique dans la capitale. Mais très<br />

vite, tous ces mouvements s’estompent<br />

faute d’arguments et de combattants.<br />

Si durant les trois années de<br />

l’inaction du pouvoir Tèt Kale la crise<br />

préélectorale a eu un terreau fertile pour<br />

se renforcer et s’enraciner dans la population,<br />

c’est-à-dire pousser beaucoup<br />

de monde dans les bras de l’opposition,<br />

avec le revirement du Président Martelly<br />

cet élan s’est tout naturellement<br />

cassé. La jonction syndicat/opposition<br />

politique visant à contrer le gouvernement<br />

et relancer la lutte contre le chef<br />

de l’Etat a bel en bien échoué. Les syndicats<br />

après avoir obtenu pratiquement<br />

ce qu’ils souhaitaient, en l’occurrence<br />

une baisse du prix de l’essence à la<br />

pompe, se sont repliés sur leurs bases.<br />

Quant aux étudiants, ils ont d’autres<br />

préoccupations. Ils préfèrent porter<br />

leurs revendications sur des sujets qui<br />

les concernent vraiment. Du coup,<br />

l’opposition radicale s’est retrouvée<br />

seule dans une lutte qu’elle a certes<br />

bien menée durant trois longues années,<br />

mais sans pour autant aboutir à<br />

l’objectif fixé : renverser le Président de<br />

la République.<br />

Alors aujourd’hui, même si elle<br />

compte beaucoup de partisans dans<br />

ses rangs, l’opposition radicale fait face<br />

à une équation à plusieurs inconnues<br />

compte tenu de l’évolution du dossier<br />

dans un sens où elle ne s’attendait<br />

point. Le premier signe de lassitude<br />

perceptible qu’on avait observé est<br />

l’échec du dernier appel à la grève de<br />

deux jours par l’ensemble des groupes<br />

se réclamant de l’opposition radicale au<br />

régime en place. Si certains chauffeurs<br />

avaient respecté la consigne dans la<br />

matinée, très vite, tout le monde s’est<br />

rendu compte que la mayonnaise n’a<br />

pas pris. Le premier jour de grève a été<br />

un fiasco. L’ensemble des organisateurs<br />

et opposants s’est rendu à l’évidence<br />

qu’il y avait un problème et qu’il fallait<br />

faire profil bas. Et afin de ne pas<br />

donner du grain à moudre aux partisans<br />

du pouvoir, décision a été prise à<br />

l’unanimité de lever le mot d’ordre de la<br />

grève dès la première journée.<br />

Les organisateurs ont beau<br />

donné des explications scabreuses,<br />

histoire de dissimuler leur échec, cela<br />

n’a échappé à personne que les vraies<br />

raisons qui ont poussé la population à<br />

ne pas respecter le mot d’ordre de la<br />

grève sont ailleurs. Depuis ce premier<br />

faux pas, l’opposition radicale était<br />

contrainte de revoir sa stratégie dans<br />

une conjoncture qui reste, certes, critique<br />

au point de vue politique et sociale,<br />

mais aussi où différents secteurs<br />

de la vie nationale tentent de sortir le<br />

pays du piège dans lequel le pouvoir<br />

l’a entrainé. D’un côté, la présidence<br />

de la République qui entend respecter<br />

ses engagements vis-à-vis de la Communauté<br />

internationale en appliquant<br />

jusqu’au bout les recommandations de<br />

la Commission Consultative d’où est<br />

issu d’ailleurs le chef du gouvernement<br />

de consensus, Evans Paul. De l’autre<br />

côté, un Conseil Electoral Provisoire<br />

qui, malgré quelques réserves qu’on<br />

peut avoir sur la plupart de ses membres,<br />

donne le signe qu’il veut coûte<br />

que coûte amener le processus à son<br />

terme même si le calendrier électoral<br />

reste très controversé.<br />

Tous ces points de convergences<br />

ne faisaient que mettre l’opposition<br />

radicale sous pression d’une population<br />

qui commence à en avoir marre de tout<br />

le monde. La pression était autant plus<br />

grande pour les radicaux qu’il paraît de<br />

plus en plus certain que d’ici la fin de<br />

l’année le pays va vivre au rythme de<br />

campagnes électorales. Une période durant<br />

laquelle beaucoup d’argents vont<br />

être en circulation suivant différents<br />

circuits. Les candidats à tous les échelons<br />

commencent à se positionner, à<br />

sonder le terrain et à se faire connaître<br />

aux quatre coins du pays avant même<br />

qu’ils soient inscrits sur les registres<br />

Terrible accident sur la<br />

Nationale # 2, 8 morts<br />

23 blessés graves<br />

Par Jackson Rateau<br />

Dans la matinée du lundi 13 <strong>Avril</strong><br />

20<strong>15</strong> dernier, aux environs de 9<br />

heures, à Morne Tapion, Petit-Goâve,<br />

Département de l’Ouest, Route Nationale<br />

# 2, un grave accident survenu<br />

dans la dite localité (Tapion) s’est soldé<br />

par un lourd bilan de 8 morts et de 23<br />

blessés graves. Il s’agit, en effet, d’une<br />

collision entre un autobus Isuzu en<br />

provenance de Port-au-Prince et un<br />

camion de transport de matériaux de<br />

construction immatriculé CM35375 en<br />

provenance de Miragoâne. La tragédie<br />

s’est produite, alors qu’au sommet<br />

du morne, le camion qui s’évertuait à<br />

dépasser un autre véhicule a percuté<br />

l’autobus. L’engin surchargé s’est renversé<br />

dans un canal. Cinq des huit victimes<br />

sont décédées sur le champ, les<br />

3 autres sont mortes à l’hôpital. Les<br />

blessés évacués au moyen du Centre<br />

Ambulancier National (CAN), ont été<br />

transportés d’urgence à l’Hôpital Notre<br />

Dame de Petit-Goâve ainsi qu à Portau-Prince.<br />

Rappelons que le 9 Septembre<br />

2014 dernier, lors d’une pareille tragédie<br />

à Morne Tapion, 30 personnes<br />

ont été tuées et 39 autre gravement<br />

blessées.<br />

Un État comme Haïti, sous<br />

la direction de tels dirigeants apatrides,<br />

immoraux, irresponsables,<br />

sans scrupule, dont leur mission se<br />

résume uniquement à dilapider les<br />

caisses publiques et livrer la patrie<br />

aux étrangers, ne peut être que ce<br />

qu’il est : un état effondré, une peau<br />

de chagrin, sans défense. Tandis que<br />

ses fils et ses filles sont décimés par<br />

milliers par les maladies importées, la<br />

faim, les accidents, les assassinats et<br />

autres.<br />

AVIS<br />

PAR CES MOTIFS, après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions non conformes du Ministère Public se<br />

déclare compétent pour examiner cette action en partage, en revendication du droit de propriété et en expulsion des<br />

lieux soumise à son délibéré. Dit qu’elle est recevable en la forme, octroie défaut contre les sieurs et dame Alique<br />

Junior Lolagne, Jean Holly Maurice, Odius Maurice et Bernier Magna pour n’avoir pas comparu à l’audience du<br />

premier décembre deux mille quatorze (2014), quoique régulièrement assignés et sommés d’audience. Maintient le<br />

défaut déjà octroyé à l’audience sus citée. En conséquence, ordonne le partage de la succession de feu Pierrilus Louis<br />

notamment la propriété plus haut citée, entre les héritiers de feu Pierrilus Louis. Dit que les sieurs et dame Odius<br />

Maurice, Roger Dégant représentés par Jean Holly Maurice et Magna Bernier se disant être héritiers de feu Jean<br />

Charles Bernier doivent être expulsés sur la propriété sise et située à Savane Ouest Première Section Communale de<br />

Miragoâne et toutes constructions éventuelles seront démolies. Et tous ceux qui n’auront pas prouvé leurs vocations<br />

héréditaires seront écartés du partage, en conséquence, écarte les nommés Jean Charles Bernier, Roger Dégant et<br />

Odius Maurice du partage et toute vente faite par les assignés ou leurs ascendants avec des tiers est déclarée nulle.<br />

Déclare la requérante madame Pétrone Civil et ses cohéritiers à l’appui des procès-verbaux et les pièces fournis<br />

incommutables propriétaires de ses quatre carreaux et soixante-quinze centième (4cx75/100) de terre, bornés au<br />

nord par le sieur Pierre Menos, par les héritiers Télifort Augustin, madame Yvon Phanord et Marie Philossaint, à l’Est<br />

par la portion de terre occupée par Gerias Elias, qui de droit et Michel Aspilaire. Au Sud et à l’Ouest par qui de droit.<br />

Accorde l’exécution provisoire sans caution de la présente décision, sur le chef du principal, vu qu’il a titres<br />

authentiques conformément aux dispositions de l’article de 276 du CPC ; Condamne la succession aux frais privilégiés<br />

du partage. Déclare que les sieurs et dame Jean Holly Maurice, Odius Maurice et Bernier Magna sont également<br />

condamnés aux frais et dépens de la procédure liquidés à …. Commet l’Huissier Wilson Pierre pour la signification<br />

du présent jugement. Ainsi jugé et prononcé par Nous Me. Marideline Paul en présence de Me. Renord Regis Substitut<br />

Commissaire du Gouvernement de ce ressort, assisté d’Emmanuel désir Greffier du siège à l’audience ordinaire, civile<br />

et publique de ce lundi deux (02) février deux mille quinze (20<strong>15</strong>). An 211e de l’Indépendance. Il est ordonné à tous<br />

huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution, aux Officiers du Ministère Public près les Tribunaux<br />

Civils d’y tenir la main, à tous autres commandants et autres Officiers de la force publique d’y prêter main forte<br />

lorsqu’ils en seront légalement requis. En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du Greffier<br />

susdits.<br />

Pour Expédition conforme collationnée à la minute.<br />

Emmanuel Désir, Greffier<br />

du CEP. Les plus fortunés n’attendent<br />

même pas la manne de 500 millions de<br />

gourdes de dotation de l’Etat pour commencer<br />

à acheter les voix des éventuels<br />

électeurs, les plus vulnérables.<br />

Devant cette perspective de<br />

débauche d’argents et de propagandes<br />

qui va déferler sur le pays, comment les<br />

responsables du MOPOD, Plateforme<br />

Pitit Desalin et les multiples groupuscules<br />

qui résistaient à la sirène électorale<br />

du CEP vont pouvoir résister ? C’est<br />

la question que tout le monde se pose.<br />

Sans compter la pression de la Communauté<br />

internationale sur les leaders<br />

de ces regroupements politiques.<br />

L’organisme électoral sous la houlette<br />

de son Président Pierre-Louis Opont qui<br />

sait comment faire monter la pression a<br />

lancé sa machine de la discorde au sein<br />

des partis et mouvements politiques<br />

jusqu’alors réfractaires et qui tentaient<br />

de gagner du temps.<br />

L’adoption d’un calendrier électoral<br />

définitif avec des dates extrêmement<br />

contraignantes pour les retardataires<br />

était le meilleur moyen de porter<br />

les rebelles à se déchirer et à se décider<br />

au plus vite. Certains au sein des différentes<br />

organisations les plus radicales<br />

ont compris cette tactique et reconnaissent<br />

que la situation devenait intenable<br />

pour eux. Au sein du Mouvement Patriotique<br />

de l’Opposition Démocratique<br />

(MOPOD) qui depuis a changé de dénomination,<br />

certains responsables ne<br />

cachaient plus leur envie de laisser<br />

ceux qui le souhaiteraient d’aller tenter<br />

leur chance aux élections si aucun<br />

consensus ne devait être trouvé. Certains<br />

partis membres de la Plateforme<br />

du MOPOD étaient confrontés au pire<br />

moment de leur existence en tant que<br />

partis politiques.<br />

A l’image du RDNP de Mirlande<br />

Hyppolite Manigat, membre du<br />

MOPOD, qui faisait face à une situation<br />

inédite dans laquelle ses dirigeants<br />

s’entredéchiraient. D’un côté une<br />

branche se demandait qu’est-ce qu’on<br />

fait au MOPOD et de l’autre un groupe<br />

s’obstinait à respecter la ligne de la<br />

Plateforme de l’opposition qui, à ce<br />

moment, n’avait pas changé d’avis sur<br />

la-non participation aux élections tant<br />

que Michel Martelly est à la tête du<br />

pays. Les modérés du RDNP optaient<br />

pour les élections quelles que soient les<br />

circonstances. Tandis que les plus radicaux<br />

ne voulaient rien entendre. Idem<br />

pour la Plateforme Pitit Desalin de l’exsénateur<br />

du Nord, Moïse Jean-Charles<br />

qui s’était prise dans cet engrenage<br />

entre les pour et les contre. L’opposant<br />

historique au Président Martelly qui<br />

est un pragmatique reconnaissait bien<br />

avant l’inscription du parti au CEP que<br />

l’opposition a perdu quelques plumes<br />

et du coup n’écartait pas l’idée que son<br />

Suite à la page (<strong>15</strong>)<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Magouilles d’État ou<br />

Forum d’État ?<br />

Des compatriotes morts en mer !<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

Le vendredi 10 avril dernier a eu lieu à<br />

l’hôtel Royal Oasis, à Pétion-Ville une<br />

réunion à la demande du gouvernement<br />

de facto Martelly-Evans Paul, des dirigeants<br />

politiques engagés dans le processus<br />

de la mascarade électorale et des membres<br />

de la société civile pour essayer selon les<br />

ordres de la Communauté internationale<br />

de trouver une stratégie pour réduire le<br />

nombre de partis politiques inscrits au<br />

CEP. Il faut rappeler que 192 partis étaient<br />

inscrits au CEP. Après vérification des dossiers,<br />

le CEP en a agréé 166. Malgré tout,<br />

la communauté internationale refuse de<br />

financer les élections avec tous ces partis<br />

politiques.<br />

Il était 11 heures du matin<br />

quand plus de 500 personnes représentant<br />

les partis politiques et les regroupements<br />

politiques ont participé à ce forum<br />

en présence des représentants des medias<br />

et de la société civile sous la direction du<br />

Premier-ministre de facto Evans Paul,<br />

flanqué de certains ministres entre autres<br />

le ministre Wilson LALEAU de l’Economie<br />

et des Finances ; Pierre Richard CASI-<br />

MIR Ministre de la Justice et de la Sécurité<br />

Publique et celui chargé des questions<br />

électorales Jean Fritz JEAN-LOUIS ; et en<br />

présence du vice-président du Conseil<br />

électoral provisoire Pierre Manigat Jr, qui a<br />

également pris la parole juste après Evans<br />

Paul<br />

Le journal Haïti Liberté et la Coordination<br />

Dessalines s’étaient déjà rendus<br />

compte de l’incapacité de ce CEP, et<br />

avaient déclaré « pas d’élections possibles<br />

avec Martelly et la Minustah » ; d’autant<br />

que les derniers évènements viennent<br />

nous donner raison. En effet, c’est après<br />

avoir donné à chaque groupement un<br />

numéro que le CEP leur demande de se<br />

regrouper, de faire des alliances. Cet acte<br />

est la preuve par quatre que les forces<br />

occupantes et le CEP de Martelly Paul ne<br />

sont pas habilités à accomplir cette tâche.<br />

Cela veut dire qu’on demande<br />

Les victimes dans une petite embarcation au large des côtes du Borgne<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Certains dirigeants politiques au Forum d’Etat<br />

La table d’honneur des officiels du gouvernement et du CEP<br />

Sont-ils tous des candidats ?<br />

aux partis de «marier» leurs numéros<br />

pour mieux gagner. Pour les amateurs<br />

de la borlette voici quelques exemples<br />

de mariage qu’il faut suivre : Vérité –<br />

Inite 69X86. Mopod –Pitit Desalin :<br />

83X28 ou Fanmi Lavalas-Pitit Desalin<br />

54 X 28.<br />

Il ne faut pas rater de «jouer ce<br />

mariage» également Inite-ou Verite Pitit<br />

Desalin 69X28 ou 86X28.<br />

Quand l’OPL et Pitit Dessalines<br />

n’avaient pas été présents au forum d’Etat<br />

est ce que cela signifie qu’il nous faut également<br />

surveiller un «mariage» 33 X 28.<br />

On ne sait jamais !<br />

Fanmi Lavalas, INITE et Renmen<br />

Ayiti étaient présents mais sont partis<br />

avant la tenue des ateliers de travail.<br />

Quand vous jouez à la borlette, il vous<br />

faut miser sur toutes les possibilités. Rien<br />

n’est impossible, par exemple un «mariage»<br />

Fanmi lavalas –Inite 54 X 86 ou<br />

encore Fanmi Lavalas-Renmen Ayiti 54<br />

X 20<br />

Il semblerait que les colons occidentaux<br />

ont d’autres objectifs que les<br />

élections et le sénateur Jean-Baptiste<br />

Bien-Aimé a fait savoir tout bonnement.<br />

« Bien que le Conseil électoral ait fait des<br />

efforts pour démarrer le processus, il y<br />

a cependant des indices prouvant que<br />

la tenue des élections cette année n›est<br />

pas une ferme garantie ». Le sénateur de<br />

l’Ouest, Steven Benoit pour sa part a fait<br />

Vingt et un compatriotes ont trouvé<br />

la mort, en pleine mer, dans<br />

la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 avril<br />

20<strong>15</strong>, dans une petite embarcation<br />

au large des côtes du Borgne. C’est<br />

la directrice de la protection civile<br />

Alta Jean-Baptiste qui a annoncé la<br />

nouvelle que les passagers avaient<br />

embarqué sur le bateau aux environs<br />

de minuit pour rejoindre l’île de<br />

Providenciales, territoire appartenant<br />

à l’archipel Turques et Caïques situé à<br />

200 km au nord d’Haïti.<br />

En raison du mauvais temps,<br />

l'embarcation quoique ayant fait demi-tour<br />

a quand même fait naufrage<br />

au large de la côte haïtienne faisant<br />

des morts et les cadavres ont été<br />

échoués sur la côte de la commune<br />

du Borgne, à l'ouest de Cap-Haïtien.<br />

Douze survivants ont pu regagner la<br />

terre ferme. Le juge de paix de la commune<br />

de Borgne a constaté 11 cadavres,<br />

dont 8 femmes et 3 hommes.<br />

Dix corps ont été récupérés directement<br />

par des proches des victimes.<br />

Toutes ces gens sont des victimes<br />

authentiques non seulement du<br />

régime en place mais également de la<br />

politique de misère établie en Haïti par<br />

la Communauté internationale particulièrement<br />

les puissances impérialistes<br />

avec leur politique économique<br />

néolibérale.<br />

savoir que « Depuis dix ans le pays est<br />

sous tutelle. Si les élections n’ont pas lieu<br />

cette année, l’Organisation des Nations<br />

unies et l’Organisation des Etats américains<br />

auront échoué sur le terrain haïtien »<br />

Et la note de réflexion de la candidate<br />

Mirlande Manigat Secrétaire Générale<br />

du RDNP a presque tout dévoilé,<br />

même les complots de Gouvernement de<br />

Transition de Thomas Shannon et de Thomas<br />

Adams : «La population demeure<br />

jusqu’ici plutôt amorphe devant les<br />

échéances électorales annoncées, malgré<br />

l’inscription, inattendue et ahurissante,<br />

de près de 200 partis et regroupements<br />

politiques. Il ne s’agit pas d’un signe de<br />

vitalité et d’intérêt pour les consultations<br />

annoncées dans un chronogramme serré<br />

et irréalisable, et le cas demeure pour moi<br />

une source de préoccupation pour la gestion<br />

de cet enthousiasme mathématique.<br />

Les conditions semblent réunies<br />

pour que ces élections n’aient pas lieu. Je<br />

ne me sens pas autorisée à affirmer que<br />

les élections n’auront pas lieu. Je ne dispose<br />

pas d’une boule de cristal révélatrice<br />

de vérités, et je ne suis pas dans le secret<br />

des décideurs en la matière, Haïtiens et<br />

Etrangers. Ce que je déduis de tous les<br />

paramètres actuellement disponibles et<br />

révélés comme des probabilités, c’est que<br />

l’aventure électorale est mal partie, et si<br />

elle se déploie, elle n’apportera aucune<br />

solution à nos problèmes. Il suffit d’effectuer<br />

un retour en arrière pour réaliser que<br />

les consultations passées depuis 1987,<br />

au lieu de résoudre les difficultés du moment,<br />

n’ont fait qu’enfoncer un peu plus<br />

le pays dans des crises inédites avec des<br />

effets cumulatifs.<br />

Seul un Gouvernement Provisoire<br />

dont l’intérêt est souvent évoqué dans<br />

des commentaires publics ou privés serait<br />

en mesure d’entreprendre la convocation<br />

de cette Assemblée constituante.<br />

Pour ce faire, il n’est point nécessaire de<br />

rassembler plus d’une trentaine de citoyens<br />

issus de secteurs variables, dotés<br />

de bon sens, réceptifs aux suggestions de<br />

la population. Mais pour mettre le texte<br />

en forme juridiquement inattaquable, il<br />

conviendrait d’en confier la rédaction à<br />

des spécialistes du Droit capables d’en<br />

respecter la lettre.<br />

Un Gouvernement Provisoire<br />

formé sur une base consensuelle, en<br />

collaboration avec les forces vives du<br />

pays (partis politiques, syndicats, associations<br />

de jeunes et de femmes, société<br />

civile), installé pour un temps défini,<br />

pourrait s’atteler à effectuer des tâches<br />

urgentes et aussi organiser calmement<br />

des élections avec un nouveau Conseil.<br />

Pour donner confiance à la population,<br />

je préconise que les citoyens qui<br />

intégreraient ce Gouvernement Provisoire,<br />

s’engagent à ne pas participer aux<br />

élections qu’ils organiseraient. Cette abstention<br />

proclamée et respectée me parait<br />

indispensable pour dissiper tout soupçon<br />

quant à l’utilisation des avantages du<br />

pouvoir pour se faire élire.<br />

…Je continue de croire qu’il vaut<br />

mieux qu’il ne termine pas son mandat<br />

afin de libérer cet espace-temps qui reste<br />

Le bateau des victimes<br />

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jusqu’au 7 février 2016. Mais je fais<br />

appel à son patriotisme afin qu’il cesse<br />

d’être une partie du problème national et<br />

pour qu’il s’associe plutôt à la solution.»<br />

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4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


Perspectives<br />

L’Assassinat de Jean Léopold Dominique est-il devenu un<br />

instrument de persécution politique ?<br />

Par Yves Pierre-Louis<br />

Depuis plus de deux décennies<br />

les dossiers des dizaines de cas<br />

d’assassinat crapuleux de personnalités<br />

politiques bien connues, tels<br />

: Antoine et Georges Isméry, Guy<br />

Malary, Jean-Marie Vincent, Jean<br />

Pierre-Louis, Félix Lamy, Jean Lamy,<br />

Jean Léopold Dominique entre autres<br />

restent toujours au niveau de la<br />

justice dans le cadre de l’enquête se<br />

poursuit. Ce qui est étonnant, parmi<br />

tous ces cas, sauf un seul, celui de<br />

Jean Dominique retient l’attention<br />

de certains journalistes et politiciens<br />

mercenaires. Ce qu’on doit rappeler,<br />

c’est que Jean Dominique luttait<br />

contre les ennemis traditionnels et<br />

de classe du peuple haïtien.<br />

En 2003-2004 s’il était<br />

présent, il aurait dénoncé tous ceux<br />

qui complotaient contre la célébration<br />

du bicentenaire de l’Indépendance<br />

d’Haïti. Aujourd’hui, ces ennemis<br />

du peuple en toute circonstance prétendent<br />

réclamer justice pour Jean<br />

Dominique en pointant du doigt les<br />

défenseurs du peuple. Dans cette<br />

entreprise malsaine, ils n’ont qu’un<br />

objectif : d’essayer de continuer à<br />

bloquer le processus démocratique<br />

de la vie politique et d’empêcher à la<br />

Justice de retrouver les vrais auteurs<br />

intellectuels de ce double assassinat.<br />

A chaque moment déterminant de<br />

l’histoire de ce pays, les ennemis du<br />

peuple de la classe dirigeante traditionnelle<br />

utilisent le dossier de Jean<br />

Dominique pour essayer de matraquer<br />

l’opinion publique et faire de la<br />

diversion pour détourner l’attention<br />

de la population sur les grands dossiers<br />

de corruption, de détournement<br />

de fonds publics et autres.<br />

Face à cette situation,<br />

les organisations populaires, estudiantines,<br />

telles : MOLEGHAF,<br />

MECHAN, MELA, GRENADH,<br />

MONOP, FOPARK… regroupées au<br />

sein du Collectif Jean Dominique des<br />

Organisations et des citoyens pour<br />

la justice sont intervenues dans les<br />

débats pour contrecarrer tous les<br />

détracteurs de ceux qui prennent la<br />

défense du peuple haïtien. Elles demandent<br />

à la justice haïtienne de rechercher<br />

les vrais coupables, de les<br />

traduire par devant la justice pour<br />

Justice pour le journaliste<br />

Jean L. Dominique<br />

que la lumière soit faite définitivement<br />

sur ce dossier.<br />

Dans une note de presse<br />

rendue publique le 9 avril<br />

20<strong>15</strong>, ces organisations réclament<br />

la fin de toutes tentatives<br />

d’instrumentalisation de l’assassinat<br />

de Jean Dominique à des fins politiques.<br />

Voici donc l’intégralité de<br />

cette note. « 3-avril 2000-3 <strong>Avril</strong><br />

20<strong>15</strong> quinze ans depuis le double<br />

assassinat du journaliste Jean L.<br />

Dominique et de son gardien Jean<br />

Claude Louissaint dans la cour de<br />

la station Radio Haïti Inter. Quinze<br />

années depuis que les criminels responsables<br />

de cet acte crapuleux<br />

reposent en toute quiétude dans le<br />

pays. La justice haïtienne, quinze<br />

années après se révèle une nouvelle<br />

fois impuissante et incapable<br />

d’appréhender ces criminels.<br />

Nous dénonçons véhément<br />

des individus sans scrupules<br />

qui tentent sous prétexte de réclamer<br />

justice pour Jean Dominique,<br />

travaillent insidieusement contre<br />

l’avancement et l’aboutissement de<br />

l’enquête sur ce crime odieux. Ces<br />

individus qui se prétendent journalistes,<br />

avocats, militants des<br />

droits de l’homme, ou encore leaders<br />

politiques mènent des actions<br />

parallèles à la justice. Ces individus<br />

négocient en dehors des magistrats<br />

instructeurs avec des témoins, leur<br />

offrant argent, emplois, protection<br />

et asile en terre étrangères.<br />

Par exemple les criminels nommés<br />

Makingtosh et Ti Kenken, qui sont<br />

parmi les exécutants du forfait ont<br />

disparu ainsi que leurs témoignages<br />

sans aucune explication crédible.<br />

Ces mêmes individus<br />

remettent en question les travaux<br />

et les conclusions réalisés par des<br />

magistrats instructeurs en charge<br />

du dossier antérieurement. C’est le<br />

cas par exemple des conclusions<br />

des Juges Claudy Gassant, et Bernard<br />

Saint-Vil entre 2000 et 2004.<br />

Ces agissements eux-mêmes criminels<br />

n’ont d’autres objectifs que<br />

d’influencer l’enquête et d’induire<br />

la justice en erreur dans le but de<br />

protéger les criminels et de priver la<br />

famille de Jean Dominique en particulier<br />

et le peuple Haïtien en général<br />

de la justice véritable.<br />

Aujourd’hui 3 avril 20<strong>15</strong>,<br />

nous récusons avec forces que des<br />

individus mal intentionnés connus<br />

pour leur passé pourfendeur<br />

notoire de la démocratie au cours<br />

des 40 dernières années, tentent<br />

d’utiliser le cadavre de Jean Dominique<br />

à des fins politiques. Jean<br />

doit être aujourd’hui renversé dans<br />

sa tombe de voir la collusion entre<br />

les forces antinationales et des<br />

intérêts obscurs tant nationaux<br />

qu’internationaux qu’il a combattu<br />

toute sa vie, tenter de récupérer<br />

politiquement sa mort dans le but<br />

unique d’entraver le retour au pouvoir<br />

des forces démocratiques et<br />

populaires du 16 décembre 1990,<br />

lors des prochaines élections.<br />

Jean Dominique luttait pour<br />

une réforme agraire juste et équitable<br />

et une insertion de la majorité<br />

paysanne dans la vie sociale,<br />

économique et politique du pays<br />

dont ils sont exclus depuis 1804.<br />

Mais une minorité toute puissance<br />

encore opérant depuis toujours<br />

contre tout projet de changement<br />

réel dans le pays s’oppose à cette<br />

démarche. Jean Dominique luttait<br />

pour la liberté de la Presse et<br />

le respect des libertés publiques. Les<br />

forces de la dictature 1957-1986<br />

reviennent au vu et au su de tout<br />

le monde et menace aujourd’hui<br />

ces libertés. Jean Dominique luttait<br />

pour la démocratie véritable et<br />

la justice sociale dans le pays, les<br />

forces du statut quo plus que jamais<br />

entendent consolider leur emprise<br />

sur le pays, mêmes si elles devaient<br />

pour cela employer la violence et<br />

des massacres sur la population.<br />

Nous réclamons la fin de toutes<br />

ces tentatives d’instrumentalisation<br />

de la mort de Jean Dominique.<br />

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Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />

Deux heures dʼinformation et dʼanalyse<br />

politiques animées par des journalistes<br />

chevronnés haïtiens à la pointe de<br />

lʼactualité tels:<br />

Guy Dorvil, Henriot Dorcent, Bedwit<br />

Dorsainvil, Jean TH Pierre-Louis,<br />

Claudy Jean-Jacques, et pour Haïti<br />

Liberté, Kim Ives.<br />

En direct avec Jean Claudel Merismas<br />

depuis Haïti.<br />

Soyez à lʼécoute sur Radyo Panou, Radyo<br />

Miramar, et plusieurs autres<br />

stations à travers le monde.<br />

Note de la Direction<br />

Que les officines souterraines de<br />

tout acabit qui travaillent contre<br />

l’avancement du dossier libèrent la<br />

justice haïtienne. Les responsables<br />

de la mort de dizaine d’enfants<br />

d’Afébril sont encore dans le pays.<br />

Après l’intoxication de nos enfants<br />

à l’Afébril et à l’éthanol, on cherche<br />

à intoxiquer l’opinion publique en<br />

inoculant le poison de la confusion<br />

pour tuer la justice. Les grands propriétaires<br />

terriens dans les plaines<br />

de l’Artibonite et de Léogane qui<br />

ont intérêt à taire Jean Dominique<br />

pour maintenir le statu quo, sont<br />

toujours dans le pays. Les anciens<br />

officiers des ex-FADH et autres<br />

trafiquants de stupéfiants en mal<br />

de respectabilité démocratique et<br />

prenant le pays en otage, sont encore-là.<br />

Enfin nous réclamons<br />

l’indépendance de la justice, et que<br />

l’enquête se dirige vers les vrais<br />

criminels. Que les auteurs et coauteurs<br />

intellectuels, les planificateurs<br />

et les exécutants de ces actes<br />

abominables soient démasqués et<br />

rendus à la justice. Il est temps et<br />

même grand temps que ces criminels<br />

soient inquiétés dans leurs<br />

sommeils. Car ces assassins sont<br />

toujours dans le pays. Que justice<br />

soit rendue pour Jean Marie Vincent,<br />

Guy Malary, les frères Isméry,<br />

les paysans de Jean-Rabel, Anil<br />

Louis-Juste, Richard Brisson, Félix<br />

Lamy, Brignol Lindor, Jacques<br />

Roche et pour tous les autres victimes<br />

travailleurs de la Presse. »<br />

Pour raison de santé, notre collaborateur Fanfan la Tulipe ne pourra<br />

faire paraître sa rubrique Twa fèy twa rasin o pendant ces quatre à six<br />

prochaines semaines. Nous lui souhaitons un bon rétablissement.<br />

Berthony Dupont<br />

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Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

An nou oze envante lavni!<br />

Kòdinasyon Desalin KOD<br />

Twazyèm fowòm popilè!<br />

Jodi 14 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong> lan, nan lokal « Bar<br />

de l’ère » Pati politik popilè Kòdinasyon<br />

Desalin te tanmen twazyèm fowòm li<br />

pou l te kab braselide ak tout kanmarad,<br />

zanmi, senpatizan ki vle kenbe beton<br />

mobilizasyon an olye yo antre nan<br />

souze zo eleksyon.<br />

Li te 10zè tapan lè seremoni an te<br />

konmanse pou resevwa tout delege yo.<br />

Te gen plizyè gwoup atelye sou non<br />

Makandal, Desalin, Bwa Kayiman,<br />

Pyèsili, Peralt, Jan Dominik, Anil Lwijis<br />

ak Rozalvo Bobo<br />

Diferan moun ki te patisipe nan fowòm<br />

sa a se sòti nan vil Pwovens ak nan Kapital<br />

la. Men kèk òganizasyon ki te prezan<br />

: Batay Ouvriye, MONOP, FOPARK,<br />

MECHAN, Anbake pou chanje, UNNOH,<br />

CTFP, MOPAM se nou BOUKE, Grenadier<br />

07, MELA pou site sa yo selman<br />

Nan jounal semèn pwochèn lan, n ap<br />

pibliye rezolisyon ki sòti nan kokenn<br />

aktivite sa a ki te fini vè 4trè 25 konsa.<br />

Men deklarasyon dirijan yo nan<br />

ouvèti Fowòm lan<br />

Salitasyon Patriyotik pou tout moun,<br />

manm senpatizan, zanmi Kanmarad<br />

KOD ki reponn prezan pou nou kapab<br />

chita, reflechi ansanm, pou n gade kòman<br />

nou kapab abòde lafyèv elektoral la,<br />

epi ki sa pou nou fè nan enpas sa a?<br />

Alapapòt KOD ap deklare : Yon<br />

pèp ki pa konn listwa l oubyen ki pa tire<br />

okenn leson nan istwa l, kondane nonselman<br />

pou l repete menm erè yo, men<br />

tou pou l pa janm sòti nan tribilasyon li.<br />

Premye leson nou dwe tire pèp Ayisyen<br />

depi 1806 apre sasinay Papa nou,<br />

Desalin poutèt li t ap mande pou richès<br />

peyi a pataje ak tout pitit peyi a. Desalin<br />

pat dakò ak politik « yon pati pran tout<br />

ak yon pati pa jwenn anyen » k ap kontinye<br />

jounen jodia ; kote yon ti minorite<br />

pran tout richès peyi a pou li epi grann<br />

majorite ki se pèp la, noumenm k ap<br />

viv nan Lasalin, nan Site Solèy, nan Fò<br />

Nasyonal, nan Raboto, nan Solino, sou<br />

Bèlè, yo pa kite anyen pou nou. Okontrè<br />

se nan yon esklavaj modèn nou ye.<br />

Chak fwa yo fè yon eleksyon , se<br />

ti minorite sa a ki pataje l ant yomenm<br />

nan konplisite peyi enperyalis yo, peyi k<br />

ap goumen ak Ayiti yo pou nou pa janm<br />

fè yon pa kita yon pa nago. Se sa k fè<br />

se toujou yon eleksyon-seleksyon yo fè<br />

; sèlman nan lane 1990 te gen yon bon<br />

eleksyon san okipasyon Nasyonzini,<br />

men malgre tou, Wachintonn te kraze l<br />

sèt mwa apre pou anyen pa janm chanje<br />

pou nou. Depi apre koudeta 2004 la se<br />

Meriken, Franse ak Kanadyen k ap deside<br />

eleksyon pou nou.<br />

Noumenm malere k ap bourike<br />

nan faktori yo, noumenm peyizan pòv<br />

yo, noumenm k ap travay kote se chak 9<br />

mwa nou touche yon mwa. Noumenm<br />

ki nan Batèy Sendomeng san nou pa<br />

bliye moun nan Karakòl nan tout zòn<br />

franch yo. Etidyan pitit malere-malerèz<br />

k ap bourike pou fè san sòti nan wòch.<br />

Se pa janm pou nou Klas dominant yo<br />

fè eleksyon. Se poutètsa n ap di nou pa<br />

pral nan Eleksyon Martelly-Evans Paul<br />

ak Anbasad yo ap prepare pou yo kontinye<br />

politik lamizè a, politik souse san<br />

pèp la, politik vann tout richès peyi a bay<br />

etranje a.<br />

Noumenm nan KOD nou pa<br />

ladann. Desalin pa ba nou dwa pou nou<br />

vann okenn moso nan teritwa peyi a. Li<br />

pa ba nou dwa pou n kolabore ak okenn<br />

nouvo kolon ki vle rekolonize Ayiti.<br />

Se pou sa nou di nou pa nan eleksyon<br />

Machann peyi.<br />

Si tèlman yo konnen y ap<br />

eksplwate nou, matirize nou, yo mete<br />

kanpe yon fòs Okipasyon pou sizanka<br />

nou ta vle leve kanpe pou n revandike<br />

dwa nou, pou vin tire sou nou. Lame<br />

Minustah ki la a se menm wòl ak lame<br />

kolonyal Bonapat te voye ak jeneral<br />

Leklè nan lane 1801 pou te vin retabli<br />

lesklavaj. Ki sa zansèt nou yo te fè ?<br />

Twazyèm Fowòm Kòdinasyon Desalin KOD<br />

Yo te kanpe djanm, goumen kont lame<br />

kolonyal la. Yo pat ba yo kontwòl peyi a<br />

konsa, yo pat ba yo fè eleksyon konsa.<br />

Se goumen Tousen, Desalin, Kristòf ak<br />

latriye lòt yo te goumen. Se pou sa noumenm<br />

nan Kòdinasyon Desalin, nou vle<br />

mache sou tras zansèt nou yo, se pou sa<br />

nou di Aba Minustah ! Aba Okipasyon !<br />

Fòk pèp la kontinye mobilize kont okipasyon<br />

peyi a, kont elesyopn fo mamit<br />

okipan yo ap ba nou pou yo toujou domine<br />

nou.<br />

Noumenm nan KOD, n ap di tout<br />

kanmarad, senpatizan, zanmi ki la a, pa<br />

gen wout pa bwa oubyen ou lan goumen<br />

pou chanjman oubyen ou pa ladann, w<br />

al jwenn lènmi pèp la.<br />

Noumenm nou vle rete kanpe nan<br />

kan pèp la ! Pou n pote limyè nan kalfou<br />

danjere nou ye la KOD ap repwopoze sa<br />

l te di deja nan lane 2013, nan premye<br />

fowòm li : « Pa kab gen eleksyon ak<br />

Martelly ! Pa kab gen eleksyon ak Lamòt<br />

ni ak revè li Evans Paul. Pa kab gen<br />

eleksyon onèt, lib sou Okipasyon »<br />

Se pou pèp la leve kanpe pou voye<br />

Martelly ak Evans Paul ale. Pou se yon<br />

Gouvènman Pwovizwa Popilè ki pran<br />

pouvwa ak yon Jij kou Kasasyon pou<br />

nommen yon gouvènman, sètadi yon<br />

premye minis, minis nan diferan ministè<br />

yo. Ak yon nouvo Konsèy elektoral<br />

Pwovizwa selon atik 289 Konstitisyon<br />

an, ki pou fè eleksyon san pran yon peni<br />

wouj nan men peyi enperyalis<br />

Suite à la page (18)<br />

FENK PARÈT<br />

Nou toujou kontan, chak Ayisyen<br />

te dwe kontan, kontan anpil,<br />

chak fwa li wè yon ekriven, kit se yon<br />

powèt, kit se yon romansye, kit se yon<br />

eseyis, k ap bay lang kreyòl la jarèt,<br />

k ap fè l mache ak lestonmak li byen<br />

bonbe pou l pwomnen ak anpil fyète<br />

akote lòt lang ki deja fè chimen yo nan<br />

listwa lengwisyik limanite.<br />

Men se pa tout. Youn se bay<br />

lang lan fòs, fè l kanpe djanm nan<br />

pami lòt zèv an kreyòl ki parèt deja.<br />

Yon lòt bagay se fè lang nan pwogrese<br />

antèm kalite lengwistik, antèm rafinman<br />

lengwistik, antèm anrichisman<br />

lengwistik, antèm pòte yon mesaj ki<br />

gen arevwa ak lavi a, ak rechèch yon<br />

depasman de noumenm.<br />

Se tout sa ki prezan nan<br />

rekèy pwezi Lenous Suprice sa a ki<br />

rele Soukiyaki. Tit la gen yon kiryozite<br />

ladan l, yon ti mistè ladan l. Mistè a<br />

ou dekouvri l ofil twa moman kote otè<br />

a ap deplòtonnen bèlte lang nan, toupandan<br />

l ap fè yon mesaj pase, tankou<br />

lò l ekri:<br />

Ou di m ou prèt pou eklate,<br />

lè w remake se pran sèlman<br />

y ap pran nan men<br />

w san menm yo pa rive<br />

lonje ba ou, pou piti,<br />

yon ti moso satisfaksyon<br />

Si w ap gade Soukiyaki nan<br />

orijinalite lengwistik li, li prezante<br />

tankou yon ladous-kivyen-kenèp-timoun-la-yo-se-fonn-nan<br />

bouch. Soukiyaki<br />

eksplore tout chimen limyè ki<br />

mennen pwezi a kòmsi m ta di w nan<br />

yon konkirans ki pa rans ak lakansyèl,<br />

ak ti dlo sous peyi lakay, ak yon<br />

lalin won kou boul ou ta vle mande l<br />

klere konsysans anpil moun ki pa gen<br />

FILOKTÈT<br />

Zile n ap make pa<br />

Ou poli mo ou fè dyaman<br />

Ou mitonnen pwezi anba sann cho<br />

Pou lavi pa mouri<br />

Ou menm ki jwe marèl ak lanmò<br />

Pote Mama sou kè w<br />

Jouk nan pòt simityè<br />

Eske w konnen valè powèt<br />

Ki suiv tras ou nan fèy kaye<br />

Van Lasenjan fin pot ale ?<br />

Chak riyèl nan Pòtoprens<br />

pote mak pye w<br />

Kou l fè nwa lasigal nonmen<br />

MASKAWON<br />

Twal lenj pandye sou fildefè<br />

Chen ap tranpe kasav<br />

Pou abitan nan vil Bonbad<br />

Grantoryan lage pwa grate nan jaden n<br />

Si memwa nou longè siga<br />

Fò w kwè rèv nou gen dan doukla<br />

Yon lapli demwazèl ap lave je Granri<br />

okenn konsyans. Soukiyaki souke anpil<br />

branch bwa pou fè zòtolan, toutrèl<br />

ak ramye vin mennen w dekouvri nan<br />

forè vire isit vire lòtbò lavi a, ki yo,<br />

ki ya, ki ki, ki sou, ki sa ki plòtonnen<br />

nan pwezi a pou ka deplòtonnen l, oumenm<br />

menm.<br />

F.L<br />

NOTE:<br />

An Ayiti se Communications<br />

plus ki distribye rekèy la. Yo nan<br />

24, Delmas 60, Musseau, BP 13205<br />

Delmas, Haïti - HT6120; telefòn yo:<br />

(509) 2816-0404; (509) 2230-1<strong>15</strong>0;<br />

kouryèl yo se: complusa@yahoo.com<br />

Nan Monreyal, Kanada, kontakte<br />

Éditions Trois Amériques, swa nan<br />

(514) 508-8848, swa sou kouryèl yo:<br />

editorial3americas@gmail.com<br />

non w sou pòtay<br />

Vwayaj powèt la bout<br />

Li depoze chapo l<br />

Demen granmoun a fè wonn<br />

Limen gwo boukan<br />

Pase te nan gòdèt<br />

Divage nan veye<br />

Timoun va rakonte<br />

Yo te wè Filoktèt sele chwal Desalin<br />

Yon maten mwa septanm<br />

Foumi fou te fin fou ap chèche Pyè Sili<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

Literati anba okipasyon/<br />

literati sou okipasyon<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

Wòl powèt yo, wòl ekriven yo, se<br />

prezante reyalite a sou divès fòm atravè<br />

kreyativite yo pou pèmèt tradisyon<br />

nou, koutim nou, kontinye fè chemen<br />

yo. Yo rakonte istwa nou, fè nou sonje<br />

ki moun nou ye, kote nou soti. Yo ede<br />

nou reflechi sou kote nou prale. Ekriven<br />

ak powèt yo se memwa nou. Literati<br />

sou okipasyon pèmèt nou pa bliye. Se<br />

sa Georges Castera di nou nan Pyè Sili:<br />

Jou apre jou mwen dòmi nan soulye m<br />

Jodi a m deside vire do bay lawont<br />

Nou sitèlman bat kò n<br />

Nou manje nan tout plat<br />

Lè libète ap boujonnen<br />

Nou rekòlte foskouch makak<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

M pap ekri anyen pou moun/Kenbe lan<br />

kè apre san tan/Se jounen jodi/Moun<br />

ap chache/Chimen lonè/Bagay byen<br />

bèl/Bèl mèvèy sou late/Pyè Sili/Wi se<br />

li/…Yo te vin chavire lèt nou/Sou dife/<br />

Li di:Fe! sou lèlmi. Gen ekriven ak atis<br />

ki imòtalize jès ewoyik ti sòlda ayisyen<br />

sa a ki te deside se sou kadav li pou<br />

anvayisè yo te pase 28 jiyè 19<strong>15</strong>, pou<br />

yo te pran kontwòl Lasnal kote li t ap fè<br />

Suite à la page (18)<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


Perspectives<br />

Haïti : Des élections à l’odeur de<br />

massacre du 29 novembre 1987 !<br />

Par Joël Léon<br />

A l’heure de l’alerte du grand drame<br />

humain se joue la tragédie de la « chronique<br />

d’une mort annoncée ». Beaucoup<br />

de penseurs estiment qu’il faut exorciser<br />

les peuples victimes de l’histoire. En<br />

leur enlevant leur innocence. Il faut les<br />

réveiller de ce profond sommeil injecté<br />

par l’ordre mondial sur mesure. C’est<br />

l’heure de grands réquisitoires et de<br />

véhémentes dénonciations. Sinon, c’est<br />

la défaite qui nous consumera. Cette<br />

fois, il faut anticiper l’histoire pour<br />

l’imposer à notre humanité. Elle est<br />

trop cruelle envers nous, dirait l’auteur<br />

de « Les Veines Ouvertes de L’Amérique<br />

». Il faut arrêter les tours et contours<br />

meurtriers de l’histoire. Cette dualité<br />

de bourreaux et victimes, agresseurs et<br />

proies touche à sa fin. Que l’or d’Haïti<br />

soit la sépulture des exterminateurs des<br />

Indiens.<br />

Par arrêté en date du 13 mars 20<strong>15</strong>,<br />

le président Joseph Martelly convoqua<br />

le peuple dans ses comices le<br />

dimanche 9 aout prochain. Brusquement<br />

après, j’ai eu un « tranchement<br />

de ventre ». Cette douleur me rappelle<br />

effroyablement l’expérience brutale de<br />

l’automne 1987 à la ruelle Vaillant,<br />

quand des électeurs furent froidement<br />

exécutés par les sbires du régime militaire<br />

du général Henry Namphy, sous<br />

les yeux coupables de l’armée. Une<br />

armée créée, équipée, subventionnée,<br />

entrainée, et soutenue sur le plan international<br />

par les Etats-Unis d’Amérique.<br />

L’armée, entretemps défunte, fut viscéralement<br />

contre les élections.<br />

Avant l’organisation des élections<br />

de 1987, il y a eu dans le pays<br />

une situation de tension similaire à<br />

celle d’aujourd’hui. Un petit rappel des<br />

événements de cette époque s’avère<br />

nécessaire. Au cours de l’été 1987,<br />

Haïti avait connu le plus grand mouvement<br />

populaire de son histoire depuis<br />

les années 1946, appelé « rachemanyòk<br />

». Ce fut le temps où les masses<br />

populaires exigeaient le départ du<br />

« conseil national de gouvernement,<br />

dit CNG », en fait une junte militaire<br />

brutale, mais réclamaient aussi clairement<br />

et avec une conviction inébranlable<br />

la direction du pouvoir politique.<br />

La classe politique inféodée aux intérêts<br />

impérialistes n’était pas en phase avec<br />

l’Esperance populaire d’alors. Trahi, le<br />

peuple fut acculé à se rendre aux urnes<br />

sans la moindre garantie de sécurité de<br />

la part des forces armées. Je dois rappeler<br />

aussi que le climat social et politique<br />

était marqué par des actes de violence<br />

quotidienne perpétrés par des groupes<br />

civilo-militaires rappelant étrangement<br />

les escadrons de la mort des années 80<br />

qui ravagèrent le Salvador de « Napoléon<br />

Duarte ». Ce fut une époque terrible,<br />

quand la jeunesse haïtienne était<br />

innocente et pure, comme des anges,<br />

affronta l’armée sanguinaire avec les<br />

mains vides. A ce moment-là, cette jeunesse<br />

représentait l’espoir de ce pays.<br />

Un espoir qui allait être souillé et vendu<br />

pour un plat de lentille.<br />

Un soir de l’été 1987, l’évêque<br />

de Jérémie, Monseigneur Willy Romulus,<br />

fut convoqué à l’ambassade<br />

américaine de Port-au-Prince accompagné<br />

d’autres leaders politiques pour<br />

recevoir l’ordre direct du département<br />

d’état, par l’intermédiaire de Mr Alvin<br />

P Adams, ambassadeur américain de<br />

l’époque. D’après un témoin oculaire,<br />

dont je me garde de citer le nom car<br />

il est un actuel ministre de ce gouvernement,<br />

M. Adams fut précis, clair et<br />

arrogant : « Il est temps de mettre fin<br />

à ce mouvement qui est contrôlé par<br />

des communistes. Que tout le monde<br />

s’engage immédiatement dès ce soir<br />

à aller aux urnes ». L’évêque de Jérémie,<br />

Mgr Willy Romulus, qui fut la voix<br />

avant-gardiste du mouvement fut donc<br />

Des électeurs furent froidement<br />

exécutés par les sbires du régime<br />

militaire du général Henry<br />

Namphy<br />

ordonné de stopper le mouvement.<br />

Ainsi, dès 5 heures du matin du jour<br />

suivant, la voix nasillarde du prélat<br />

résonnait déjà sur les ondes de toutes<br />

les stations de radio du pays invitant<br />

le peuple « al rachemanyòk nan eleksyon<br />

». Implicitement, ce fut un appel<br />

au peuple d’aller se faire massacrer et<br />

constitue en soi le premier acte apparent<br />

de trahison suprême à l’ endroit des<br />

masses revendicatives. Le soir du 28 et<br />

le jour du 29 Novembre, les assassins<br />

prenaient déjà la ville d’assaut. Les cris<br />

assourdissants, les gémissements sans<br />

fin, l’effroi étouffant intériorisèrent<br />

les esprits comme les cœurs. Ce fut<br />

l’histoire d’une classe politique lâche<br />

et anti populaire…la suite ne cesse de<br />

hanter l’esprit des témoins directs d’une<br />

journée ou la folie furieuse chantait et<br />

dansait dans les rues de la capitale<br />

et des villes de province. Sommesnous<br />

prêts à la réédition d’une telle<br />

expérience macabre.<br />

28 ans après le massacre du 29<br />

novembre, absolument dans les mêmes<br />

conditions, les leaders politiques de<br />

notre temps empruntent la même voie<br />

que celle de Mgr Romulus qui conduisirent<br />

les masses à l’abattoir de la ruelle<br />

Vaillant. Après des mois de manifestation<br />

hostile au régime domestique en<br />

place, sans aucune garantie de sécurité<br />

et d’impartialité de la part du conseil<br />

électoral provisoire-CEP, ni du pouvoir<br />

politique et de la force d’occupation,<br />

l’opposition se lance dans le processus<br />

électoral. Un conseil électoral conceptualisé,<br />

mis en place et imposé par<br />

Pamela White/Rose et Reginald Boulos.<br />

Encore une fois, les forces politiques de<br />

masses sont frappées par cette même<br />

lacune congénitale, qu’est l’absence<br />

d’organisation et de vision. Ce vide<br />

organisationnel conduit toujours à des<br />

concessions désavantageuses, voire<br />

suicidaires pour les masses. 28 ans<br />

après, nous en sommes encore là.<br />

Depuis le départ des Duvalier<br />

en 1986, les dirigeants politiques dits<br />

des masses Haïtiennes n’ont jamais<br />

priorisé l’organisation dans leur stratégie<br />

de conquête du pouvoir politique.<br />

C’est la prépondérance de « la chance<br />

qui passe, la chance à prendre » ou du<br />

« risque calculé ». Par contre, seule une<br />

organisation structurée et implantée à<br />

travers tout le pays sera capable de sortir<br />

victorieuse des forces réactionnaires<br />

locales et internationales. Seuls des leaders<br />

matures à la recherche de moralité,<br />

non de biens matériels, peuvent<br />

emmener le peuple haïtien au pouvoir.<br />

C’est-à-dire des hommes et femmes qui<br />

refusent de prendre le chemin du commun<br />

des mortels. Sans cette structure<br />

organisée dotée d’un projet politique de<br />

masse claire et de dirigeants ayant le<br />

sens de l’histoire, les élections peuvent<br />

être toujours transformées en tombeau<br />

du peuple haïtien.<br />

Dans un élan de grande compréhension<br />

et de pragmatisme politique,<br />

admettons que l’opposition déciderait<br />

de se rendre aux élections, pendant que<br />

Martelly est toujours au pouvoir. Cela<br />

se comprendrait, la réalité politique est<br />

dynamique, elle n’est pas statique. Surtout<br />

après avoir constaté la faiblesse de<br />

l’opposition à mobiliser les masses sur<br />

le plan national, ou le fait que président<br />

actuel est à quelques mois avant la fin<br />

de son mandat. Il y a un ensemble de<br />

subterfuges qu’on peut utiliser pour<br />

justifier ce revirement « louverturien ».<br />

Quoique j’avais déjà prévu cela depuis<br />

deux ans dans mes analyses que<br />

l’opposition globale irait aux élections,<br />

aujourd’hui incontournable. Cependant,<br />

l’opposition populaire devrait<br />

adopter une position honnête avec les<br />

masses. En premier lieu, donner des<br />

explications stratégiques justifiant ce<br />

revirement spectaculaire, quoique prévisible<br />

; deuxièmement de présenter<br />

une plateforme unitaire aux masses<br />

pour éviter toute confusion, troisièmement<br />

mobiliser le peuple autour d’un<br />

projet politique national et populaire.<br />

Entre autres, ce projet devrait être basé<br />

sur la reconquête de la souveraineté<br />

nationale, c’est-à-dire le départ immédiat<br />

des forces d’occupation ; la sécurisation<br />

des ressources naturelles, l’or du<br />

pays ; des réformes en profondeur dans<br />

la diplomatie haïtienne pour contrecarrer<br />

les affronts du voisin dominicain<br />

aux immigrants haïtiens ; renforcer<br />

l’unité nationale. A mon grand étonnement,<br />

nous constatons à un déchirement<br />

stérile et complice du camp progressiste<br />

pour que la droite populiste/<br />

réactionnaire conserve le pouvoir. C’est<br />

comme si ces dirigeants ne saisissent<br />

pas encore ce qui est en jeu, en tant que<br />

gardiens de la chose nationale qu’ils<br />

doivent protéger par tous les moyens.<br />

Dans une démonstration équilibrée, je<br />

vais étaler les enjeux de ces élections<br />

à coup de 60 millions de dollars américains<br />

pour son organisation.<br />

28 ans après, nous en sommes<br />

encore là, sans de véritables organisations<br />

politiques. Par contre, les enjeux<br />

sont majeurs. Les convoitises de l’international<br />

sur les richesses du pays sont<br />

plus virulentes que jamais. La velléité<br />

de détournement de l’or du pays par Bill<br />

et Hilary Clinton au profit du frère de<br />

cette dernière devrait être le ciment pour<br />

souder ensemble l’opposition populaire.<br />

De façon expéditive, Tony Rodham<br />

décrocha un contrat pour l’exploitation<br />

de l’or en Haïti, de valeur brute estimée<br />

à plus de 40 milliards de dollars,<br />

trop étendu pour la petite compagnie<br />

de Mr Rodham. Malheureusement ce<br />

n’est pas le cas, pourquoi la plateforme<br />

« PITIT DESSALINES », la « plateforme<br />

JISTIS » et MOPOD, pourquoi ne retrouveront<br />

pas Moise Jean-Charles/Newton<br />

Saint Juste/André Michel sur un même<br />

ticket pour aller aux élections ? Il y a<br />

trop d’irrationalités dans le paysage<br />

politique haïtien. La victoire ne sortira<br />

pas de l’imbroglio actuel. Les masses,<br />

encore une fois, feront les frais de l’incompréhension<br />

et de l’immaturité de<br />

ses propres dirigeants. En ce moment<br />

même, nous contemplons le cauchemar<br />

de la « chronique d’une débâcle annoncée<br />

». D’abord, le fait que le secteur<br />

progressiste de l’opposition n’arrive<br />

pas à s’unir pour affronter l’armada<br />

armée et financière du régime en place<br />

aux prochaines élections constitue un<br />

acte de défaite. L’essence stratégique<br />

devrait être axée sur la résistance nationale,<br />

comment parvenir à partir du<br />

morcellement pareil. Le camp impérialiste<br />

s’organise, se renforce et ayant à<br />

leur disposition des millions de dollars.<br />

D’ailleurs, l’ancien premier ministre<br />

Laurent Lamothe avait fait acquisition<br />

de 300 Galil, armes automatiques fabriquées<br />

en Israël. Des armes qui jusqu’à<br />

présent restent sans localisation. Donc,<br />

l’équation vol de l’or haïtien et violence<br />

est maintenant balancée avec la complicité<br />

des dirigeants dit populaires.<br />

Le risque est imminent. Aucun<br />

ne semble porter attention à la possibilité<br />

d’un autre massacre des fils et filles<br />

d’Haïti. Les militants de jadis, aveuglés<br />

par la prise du pouvoir et dépourvus<br />

Les luttes de classes en<br />

Haïti 1986-2012<br />

3) La dialectique des armes<br />

Par Zobouke Chen<br />

de tout projet politique, commettent<br />

l’erreur du siècle. A rappeler que les<br />

hésitations politiques à adopter des mesures<br />

radicales contre les complots impérialistes<br />

et de l’oligarchie des affaires<br />

conduisirent au coup d’état de 1991,<br />

dont le bilan fut catastrophique, 5000<br />

cadavres. Le coup de 2004 a fait autant<br />

de victimes au sein des masses populaires.<br />

« Les problèmes mal résolus sont<br />

sans pitié pour le repos des peuples ».<br />

Le camp impérialiste savoure<br />

déjà la victoire. Le camp national est à<br />

genoux. Allons-nous encore compter et<br />

Director: Florence Comeau<br />

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899 Franklin Avenue,<br />

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Qui frappe par l’épée périra par<br />

le même p (Elois Maitre)<br />

La campagne de propagande contre<br />

Lavalas et son leader fut une étape<br />

essentielle des deux coups d’état oligarchiques<br />

de 1991 et de 2004. En<br />

1991, l’oligarchie n’avait pas réussi<br />

à fracturer le mouvement populaire et<br />

démocratique. En particulier, la gauche<br />

haïtienne était pour l’essentiel restée<br />

soudée au mouvement et au gouvernement<br />

Lavalas.<br />

En 2004, par contre, l’oligarchie<br />

et les américains avaient réussi à briser<br />

l’alliance entre la petite bourgeoisie<br />

ex-communiste et Lavalas. Ceci, parce<br />

qu’Aristide, comme nous l’avons déjà<br />

dit, s’était refusé à se contenter d’un<br />

simple rôle de figurant et à laisser le<br />

pouvoir réel entre les mains des anciens<br />

communistes. “Lan pouvwa, nan<br />

pwen separe!” L’on ne se partage pas<br />

le pouvoir, avait prévenu un ténor de<br />

l’OPL sous le premier gouvernement<br />

Préval. Par conséquent, le clan refusant<br />

l’alliance avec Lavalas rejoignit carrément<br />

l’oligarchie dans sa campagne de<br />

conquête du pouvoir. Ici, il faut avoir<br />

à l’esprit que la petite bourgeoisie ne<br />

fit, en s’alliant aux oligarques, que rejoindre<br />

ses alliés de classe et de caste<br />

traditionnels. Ici, il faudrait analyser au<br />

cas par cas “les incidences ethniques de<br />

la lutte des classes en Haïti” (Antoine<br />

G. Petit). Il y a donc des raisons personnelles,<br />

des raisons de caste et des<br />

raisons de classe à la trahison de la<br />

plus grande partie de la gauche. Bien<br />

entendu, les raisons de classe restent<br />

déterminantes en dernière instance.<br />

Une fois le mouvement démocratique<br />

affaibli ou divisé, il ne restait<br />

qu’à s’attaquer directement au gouvernement.<br />

La dialectique des armes<br />

allait remplacer l’arme de la dialectique.<br />

Du point de vue strictement militaire,<br />

les deux opérations de 1991et de<br />

2004 ont été réussies. Dans le premier<br />

cas, il s’agissait d’abord d’empêcher le<br />

peuple lavalassien de gagner les rues<br />

pour défendre son gouvernement. Ceci<br />

a été obtenu par les moyens les plus<br />

cruels, les plus atroces qui soient: en<br />

tirant sur tout ce qui bougeait dans<br />

les rues de Port-au-Prince, en particulier<br />

dans les quartiers populaires. Le<br />

peuple, déjà désorienté par le silence<br />

des radios progressistes (silence obtenu<br />

en les saccageant) et la désinformation<br />

des radios et télévisions oligarchiques,<br />

massacré à l’arme automatique dès<br />

qu’il s’avisait de sortir dans la rue, ne<br />

put se rassembler. Privé de son soutien,<br />

le gouvernement Lavalas tomba comme<br />

un fruit mur dans les mains des<br />

putschistes. Aristide n’eut la vie sauve<br />

que grâce à l’intervention forte opportune<br />

de l’ambassadeur de France.<br />

En 2004, la situation était différente.<br />

Primo, l’armée n’existait plus,<br />

ayant été dissoute par le petit prêtre.<br />

Secundo, le mouvement démocratique<br />

était plus divisé que jamais, et pour une<br />

grande partie rangé sous le commandement<br />

des oligarques. Tertio, le peuple<br />

ne savait plus à quel saint se vouer,<br />

ses revendications essentielles n’ayant<br />

pas été satisfaites par le gouvernement<br />

Lavalas. Quarto, ce gouvernement<br />

n’avait aucune force armée crédible<br />

sur laquelle il puisse compter, à part<br />

quelques dizaines de chimè concentrés<br />

à Port-au-Prince et en particulier à Cité<br />

Soleil.<br />

Suite à la page (14)<br />

enterrer nos morts, la réponse est pour<br />

demain.<br />

Note :<br />

Haïti : Quand une mine d’or signifie<br />

la mise à mort d’une nation<br />

!(mondialisation.ca)<br />

Rapport de l’ONU sur Haïti,<br />

l’année 1988<br />

Leslie Péan: L’impossible<br />

renouvellement par des élections<br />

frauduleuses (Lesly Pean-<br />

Touthaiti.com)<br />

Note de presse de « Kòdinasyon<br />

Desalin ».<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


Perspectives<br />

Haïti préoccupée par la recrudescence<br />

du Choléra avec la saison des pluies<br />

Nord-Est: mort d’un<br />

soldat de la Minustah<br />

Par Milo Milfort<br />

Le ministère haïtien de la santé<br />

publique et de la population<br />

(Mspp) s'est dit préoccupé par la<br />

recrudescence de l’épidémie de<br />

Choléra dans le pays depuis mars<br />

20<strong>15</strong>, en raison de la saison pluvieuse<br />

qui sévit dans le pays. « La<br />

situation est préoccupante, mais<br />

nous n’avons pas peur », a fait<br />

savoir le lundi 13 avril 20<strong>15</strong>, Dr<br />

Donald François, responsable de la<br />

question de Choléra au niveau dudit<br />

ministère.<br />

Du 1er au 11 avril 20<strong>15</strong>, sur<br />

les 568 cas d’infection vus, le pays<br />

a enregistré 4 décès, selon les derniers<br />

chiffres publiés par le Mspp. Dix<br />

communes du pays sont en alerte<br />

rouge pour être considérées comme<br />

l’épicentre de l’accroissement de<br />

la maladie. Ces communes sont<br />

entre autres Port-au-Prince avec<br />

plus de 90 nouveaux cas pour un<br />

mort enregistré et Cabaret avec une<br />

cinquantaine de nouveaux cas.<br />

Pour le mois de mars 20<strong>15</strong>,<br />

le nombre de personnes infectées<br />

s’élève à plus de 3 mille et le nombre<br />

de décès à 22, pour un taux<br />

de létalité mensuelle de 1.14%. «<br />

Les gens ont tendance à oublier<br />

l’existence de la maladie et donc<br />

négligent les principes d’hygiène »,<br />

se plaint le responsable dans une<br />

conférence de presse dénonçant le<br />

fait que jusqu’à présent, certaines<br />

personnes refusent de croire que la<br />

maladie existe véritablement. « Le<br />

Choléra y est encore. Le microbe<br />

se retrouve partout dans le pays »,<br />

persiste et signe Dr François.<br />

Pour sa part, Dr Jocelyne<br />

Pierre-Louis, responsable de la Direction<br />

de promotion de la santé et<br />

de la protection de l’Environnement<br />

(Dpspe) a rappelé les principes<br />

d’hygiène de mise dans le cadre<br />

de la lutte contre l’expansion de<br />

l’épidémie. Consommer de l’eau<br />

traitée, bien laver les fruits et légumes,<br />

se laver les mains avant les<br />

repas et après défécation, le traitement<br />

de l’eau vouée à la consommation<br />

avec du chlore, se rendre<br />

à l’hôpital en cas de diarrhée sont<br />

parmi les multiples gestes exposés<br />

par Mme Pierre-Louis.<br />

Le Choléra versus la saison<br />

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De gauche à droite Katilla Pierre, directrice de service de la direction de<br />

l’épidémiologie, de laboratoire et de recherche, le docteur Donald François,<br />

coordonateur national de la lutte contre le cholera au Ministère de la santé<br />

Publique et une inconnue<br />

des pluies ?<br />

« Ce n’est pas une condition<br />

suffisante qu’il doit y avoir recrudescence<br />

de l’épidémie avec la<br />

pluie », soutient-elle, mais plutôt,<br />

du fait que les gens continuent de<br />

faire leurs besoins à même le sol,<br />

dans les sources d’eaux et sur nos<br />

mornes qui sont emportés par la<br />

pluie jusqu’aux sources d’eau qui<br />

sont du coup contaminées.<br />

Le Choléra tend généralement<br />

à s’étendre avec la saison de pluies<br />

et cyclonique. Haïti connait des<br />

journées d’averses de pluie depuis<br />

le mois de mars qui inquiète plus<br />

d’un. La saison des pluies que connait<br />

le pays a fait au moins 6 morts<br />

et de nombreuses inondations dans<br />

certaines zones surtout à risque. «<br />

Le Choléra commence à nous constituer<br />

un problème majeur depuis<br />

mars », déclare Dr François, ajoutant<br />

que son ministère n’a pas peur<br />

en raison de certaines activités en<br />

cours d’exécution.<br />

Ces activités consisteraient<br />

au renforcement des institutions<br />

étatiques, disponibilité généralisée<br />

d’intrants, accessibilité de soins<br />

pour toute personne infectée, la<br />

réhabilitation de sources d’eau, la<br />

construction de toilettes publiques,<br />

etc.<br />

De son côté Katilla Pierre,<br />

cheffe de service Alerte et Réponse<br />

de la Direction d’Epidémiologie de<br />

Laboratoire et de Recherche, tentait<br />

de rassurer la population. « [En<br />

dépit de tout], les chiffres prouvent<br />

que la situation est sous contrôle »,<br />

assure-t-elle affirmant que le Mspp<br />

est déterminé à tenir la population<br />

informée sur l’évolution de<br />

l’épidémie dans le pays.<br />

Actuellement, le pays expérimente<br />

un plan de dix ans visant à<br />

éliminer le Choléra. Ce plan stratégique<br />

comporte les activités d’eau,<br />

de santé, de surveillance épidémiologique<br />

et d’assainissement nécessaires<br />

pour assurer l’élimination de<br />

l’épidémie et d’autres maladies en<br />

Haïti. Ce plan de lutte contenant<br />

selon une investigation menée par<br />

Ayiti Kale Je, tout ce qu’il faut pour<br />

parvenir à l’éradication de la maladie,<br />

connait des difficultés d’ordre<br />

économique du fait que son implémentation<br />

dépend foncièrement de<br />

l’aide internationale qui n’arrive<br />

pas à temps.<br />

Depuis son apparition le 20<br />

octobre 2010 au 11 avril 20<strong>15</strong>,<br />

plus de 730 mille personnes ont été<br />

infectées, pour un nombre de décès<br />

de 8 929 selon les derniers chiffres<br />

des autorités haïtiennes. Selon<br />

plusieurs enquêtes de scientifiques<br />

étrangers, l’épidémie du choléra est<br />

arrivée en Haïti avec les Casques<br />

Bleus de la force onusienne occupant<br />

le pays depuis 2004.<br />

L’Organisation des nations<br />

unies (Onu) n’a toujours pas voulu<br />

reconnaitre sa responsabilité dans<br />

l’importation de la maladie qui s’est<br />

greffée sur la situation catastrophique<br />

de l’assainissement d’un pays<br />

en mal de développement.<br />

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Le soldat chilien, Rodrigo<br />

Andres Sanhueza Soto<br />

Un soldat chilien de la Mission<br />

des Nations Unies pour Stabilisation<br />

en Haïti (MINUSTAH), Rodrigo<br />

Andrés Sanhueza Soto, a été<br />

tué à Ouanaminthe où la tension<br />

était vive le lundi 13 avril, en raison<br />

des manifestations pour réclamer de<br />

l'électricité.<br />

Il est indiqué que le soldat des<br />

forces occupantes a trouvé la mort<br />

au moment où la police appuyée<br />

par la MINUSTAH intervenait pour<br />

débloquer la nationale No 6. Des<br />

rafales de tirs venaient de part et<br />

d’autre ; un policier a été bléssé tout<br />

comme certains des manifestants.<br />

A la suite de cet incident le<br />

Docteur Claude Joizard, candidat<br />

au sénat pour le département du<br />

Nord-Est, pour les prochaines élections<br />

législatives a été arrêté ce lundi<br />

13 avril 20<strong>15</strong>. Il a été arrêté sans<br />

mandat plus précisément à Ouanaminthe,<br />

alors qu’il venait de retirer<br />

une déclaration de la Direction<br />

départementale Nord de la PNH. Il<br />

était en route pour se rendre à Portau-Prince<br />

pour participer à une<br />

réunion politique avec les dirigeants<br />

de Fanmi Lavalas. Cette arrestation<br />

est intervenue suite à une émission<br />

radio diffusée le dimanche 12 <strong>Avril</strong><br />

dernier où il demandait à la population<br />

de continuer de manifester<br />

pour revendiquer les droits fondamentaux<br />

tels : accès à l’électricité,<br />

à l’eau potable, à l’éducation, à la<br />

Santé, à la nourriture etc.<br />

Les représentants du pouvoir<br />

tètkale-kaletèt et de l’oligarchie<br />

contrebandière à Ouanaminthe<br />

l’accusent d’être à la base de<br />

l’incitation à la violence. Suite à<br />

l’arrestation illégale du Dr. Claude la<br />

population de ce département a gagné<br />

les rues ce lundi pour protester<br />

contre cet acte arbitraire. Toutes les<br />

activités ont été paralysées à Ouanaminthe,<br />

à Fort-Liberté et d’autres<br />

villes avoisinantes. La population<br />

continue de réclamer de l’électricité<br />

et l’eau potable. Le bilan de cette<br />

journée de protestation s’est soldé<br />

par la mort, d’un soldat chilien, Rodrigo<br />

Andres Sanhueza Soto de la<br />

force d’occupation, la MINUSTAH ;<br />

alors que la police a procédé à une<br />

dizaine d’arrestations, 9 à Fort-Liberté<br />

et une à Ouanaminthe.<br />

Le sénateur Jean Baptiste Bien-Aimé<br />

qui était intervenu sur différents<br />

médias de la capitale jette la<br />

responsabilité de ce qui s’est passé<br />

dans le département du Nord-Est sur<br />

les détenteurs du pouvoir tètkale.<br />

Il rappelle que depuis le 19 Mars<br />

passé le Premier Ministre de facto-<br />

GNBiste, Evans Paul, de passage à<br />

Ouanaminthe et à Fort-Liberté avait<br />

promis à la population la connexion<br />

de l’électricité au Parc de Caracol<br />

pour qu’il y ait de l’électricité 24/24,<br />

alors que rien n’a été fait jusqu’à<br />

date. On lui a vivement reproché<br />

d’avoir menti au peuple. Le chef de<br />

cabinet de l’occupant du palais national,<br />

Anne Valérie Vilfort, selon<br />

le sénateur Bien-Aimé, se trouvait<br />

le vendredi 10 avril dernier dans le<br />

département. Elle a planifié tout ce<br />

qui se passait dans le cadre d’une<br />

vague de répression contre la population<br />

qui revendique de l’électricité<br />

et de l’eau potable. La mobilisation<br />

doit se poursuivre partout à travers<br />

le pays contre le pouvoir macoute de<br />

facto GNBiste pour son départ.<br />

Par ailleurs, la Représentante<br />

spéciale du Secrétaire général des<br />

Nations Unies en Haïti (RSSG),<br />

Sandra Honoré, condamne dans les<br />

termes les plus forts l’utilisation de<br />

la violence lors d’une manifestation<br />

ayant entraîné la mort d’un soldat<br />

de la paix. Elle a demandé aux autorités<br />

haïtiennes de s’assurer qu’une<br />

enquête approfondie est menée tout<br />

en offrant l’appui de la Police des<br />

Nations Unies (UNPOL) et en appelant<br />

à ce que l’auteur de cet acte<br />

odieux soit traduit en justice sans<br />

délai.<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


Eduardo Galeano on <strong>Haiti</strong><br />

This Week in <strong>Haiti</strong><br />

by Kim Ives<br />

On Apr. 13, 20<strong>15</strong>, the influential<br />

Uruguayan writer and journalist<br />

Eduardo Galeano, 74, died of lung<br />

cancer in Montevideo. He wrote over<br />

30 books, including the seminal “Open<br />

Veins of Latin America” (1971) and<br />

the“Memory of Fire” trilogy, composed<br />

of “Genesis” (1982), “Faces and<br />

Masks” (1984), and “Century of the<br />

Wind” (1986).<br />

<strong>Haiti</strong> was a regular theme in Galeano’s<br />

work, and he wrote an exceptional<br />

speech, “<strong>Haiti</strong>, Occupied Country,”<br />

which he delivered at Uruguay’s<br />

National Library in Montevideo on Sep.<br />

27, 2011.<br />

This week, we present a few excerpts<br />

of Galeano’s writings on <strong>Haiti</strong>.<br />

From “The Open Veins of Latin<br />

America: Five Centuries of the Pillage<br />

of a Continent.”<br />

Three years after the discovery, Columbus<br />

personally directed the military<br />

campaign against the natives of <strong>Haiti</strong>,<br />

which he called Española.<br />

A handful of cavalry, 200 foot<br />

soldiers, and a few specially trained dogs<br />

decimated the Indians. More than 500,<br />

shipped to Spain, were sold as slaves in<br />

Seville and died miserably. Some theologians<br />

protested and the enslavement<br />

of Indians was formally banned at the<br />

beginning of the 16 th century.<br />

Actually it was not banned but<br />

blessed: before each military action the<br />

captains of the conquest were required<br />

to read to the Indians, without an interpreter<br />

but before a notary public, a long<br />

and rhetorical Requerimiento exhorting<br />

them to adopt the holy Catholic faith:<br />

“If you do not, or if you maliciously delay<br />

in so doing, I certify that with God’s<br />

help I will advance powerfully against<br />

you and make war on you wherever<br />

and however I am able, and will subject<br />

you to the yoke and obedience of the<br />

Church and of their majesties and take<br />

your women and children to be slaves,<br />

and as such I will sell and dispose of<br />

them as their majesties may order, and<br />

I will take your possessions and do you<br />

all the harm and damage that I can.”<br />

...<br />

In the second half of the [18 th ]<br />

century the world’s best sugar was being<br />

raised on the spongy coastal plains<br />

of <strong>Haiti</strong>, a French colony then known<br />

as Saint Domingue. Northern and western<br />

<strong>Haiti</strong> became a human antheap:<br />

sugar needed hands and more hands.<br />

In 1786 the colony brought in 27,000<br />

slaves; in the following year, 40,000.<br />

Revolution broke out in the fall of 1791<br />

and in one month, September, 200 sugar<br />

plantations went up in flames; fires<br />

and battles were continuous as the rebel<br />

slaves pushed France’s armies to the<br />

sea. Ships sailed containing ever more<br />

Frenchmen and ever less sugar. The<br />

war spilt rivers of blood, wrecked the<br />

plantations, and paralyzed the country,<br />

and by the end of the century production<br />

had fallen to almost nothing. By<br />

November 1803, almost all of the<br />

once flourishing colony was in ashes<br />

and ruins. The <strong>Haiti</strong>an revolution had<br />

coincided – and not only in time – with<br />

the French Revolution, and <strong>Haiti</strong> bore<br />

its share of the international coalition’s<br />

blockade against France: England controlled<br />

the seas. Later, as its independence<br />

became inevitable, <strong>Haiti</strong> also had<br />

to suffer blockade by France.<br />

The U.S. Congress, yielding to<br />

French pressure, banned trade with<br />

<strong>Haiti</strong> in 1806. In 1825 France recognized<br />

its former colony’s independence,<br />

but only in exchange for a huge cash<br />

indemnity. General Leclerc had written<br />

to his brother-in-law Napoleon in 1802,<br />

soon after taking prisoner the slave<br />

armies’ leader Toussaint L’Ouverture,<br />

“Here is my opinion about this country:<br />

all the blacks in the mountains, men<br />

and women, must be suppressed, keeping<br />

only the children under twelve; half<br />

the blacks in the plains must be exterminated,<br />

and not a single mulatto with<br />

epaulets must be left in the colony.”<br />

The tropics took their revenge on<br />

Leclerc: “Gripped by the black vomit,”<br />

and despite the magical incantations of<br />

[Napoleon’s sister] Pauline Bonaparte,<br />

he died without carrying out his plan....<br />

But the cash indemnity was a millstone<br />

around the necks of those independent<br />

<strong>Haiti</strong>ans who survived the bloodbaths<br />

of the successive military expeditions<br />

against them. The country was born in<br />

ruins and never recovered: today it is<br />

the poorest in Latin America.<br />

...<br />

In the first years of our [20 th ]<br />

century the philosopher William James<br />

passed the little-known judgment that<br />

the country had finally vomited the<br />

Declaration of Independence. To cite<br />

but one example: the United States occupied<br />

<strong>Haiti</strong> for twenty years and, in<br />

that black country that had been the<br />

scene of the first victorious slave revolt,<br />

introduced racial segregation and forced<br />

labor, killed 1,500 workers in one of<br />

its repressive operations (according to<br />

a U.S. Senate investigation in 1922),<br />

and when the local government refused<br />

to turn the Banque Nationale into a<br />

branch of New York’s National City<br />

Bank, suspended the salaries of the<br />

president and his ministers so that they<br />

might think again. Alternating the “big<br />

stick” with “dollar diplomacy,” similar<br />

actions were carried out in the other<br />

Caribbean islands and in all of Central<br />

America, the geopolitical space of the<br />

imperial mare nostrum.<br />

From “Memory of Fire: Genesis”<br />

1459: La Isabela<br />

Caonabó<br />

Detached, aloof, the prisoner sits at the<br />

entrance of Christopher Columbus’s<br />

house. He has iron shackles on his<br />

ankles, and handcuffs trap his wrists.<br />

Caonabó was the one who burned to<br />

ashes the Navidad fort that the admiral<br />

had built when he discovered this<br />

island of <strong>Haiti</strong>. He burned the fort<br />

and killed its occupants. And not only<br />

them: In these two long years he has<br />

castigated with arrows any Spaniards<br />

he came across in Cibao, his mountain<br />

territory, for their hunting of gold and<br />

people.<br />

Alonso de Ojeda, veteran of the<br />

wars against the Moors, paid him a<br />

visit on the pretext of peace. He invited<br />

him to mount his horse, and put on him<br />

these handcuffs of burnished metal that<br />

tie his hands, saying that they were<br />

jewels worn by the monarchs of Castile<br />

in their balls and festivities.<br />

Now Chief Caonabó spends the<br />

days sitting beside the door, his eyes<br />

fixed on the tongue of light that invades<br />

the earth floor at dawn and slowly retreats<br />

in the evening. He doesn’t move<br />

an eyelash when Columbus comes<br />

around. On the other hand, when Ojeda<br />

appears, he manages to stand up and<br />

salute with a bow the only man who<br />

has defeated him.<br />

1496: La Concepcion<br />

Sacrilege<br />

Bartholomew Columbus, Christopher’s<br />

brother and lieutenant, attends an incineration<br />

of human flesh.<br />

Six men play the leads in the grand<br />

opening of <strong>Haiti</strong>’s incinerator. The<br />

smoke makes everyone cough. The six<br />

are burning as a punishment and as a<br />

lesson: They have buried the images of<br />

Christ and the Virgin that Fray Ramon<br />

Pane left with them for protection and<br />

consolation. Fray Ramon taught them<br />

to pray on their knees, to say the Ave<br />

Maria and Paternoster and to invoke<br />

the name of Jesus in the face of temptation,<br />

injury, and death.<br />

No one has asked them why they buried<br />

the images. They were hoping that<br />

the new gods would fertilize their fields<br />

of corn, cassava, boniato, and beans.<br />

The fire adds warmth to the humid,<br />

sticky heat that foreshadows heavy<br />

rain.<br />

From “Memory of Fire: Faces and<br />

Eduardo Galeano: “<strong>Haiti</strong> is the<br />

country that is treated the worst<br />

by the world's powerful. Bankers<br />

humiliate it. Merchants ignore it.<br />

And politicians slam their doors in<br />

its face.”<br />

Christopher Columbus “personally<br />

directed the military campaign<br />

against the natives of <strong>Haiti</strong>, which<br />

he called Española. A handful<br />

of cavalry, 200 foot soldiers,<br />

and a few specially trained dogs<br />

decimated the Indians.”<br />

French Emperor Napoleon<br />

Bonaparte: “In l803, the black<br />

citizens of <strong>Haiti</strong> gave [his] troops<br />

a tremendous beating, and Europe<br />

has never for given them for this<br />

humiliation inflicted upon the<br />

white race.”<br />

Dr. François Duvalier, Presidentfor-Life<br />

of the Republic of <strong>Haiti</strong><br />

passed a law: anyone who makes<br />

“any profession of Communist<br />

faith, verbal or written, public or<br />

private, ... shall be sentenced to<br />

death.”<br />

Masks”<br />

1758: The Plains of Northern<br />

<strong>Haiti</strong><br />

Makandal<br />

Before a large assembly of runaway<br />

slaves, François Makandal pulls a yellow<br />

handkerchief out of a glass of water.<br />

“First it was the Indians.”<br />

Then a white handkerchief.<br />

“Now, whites are the masters.”<br />

He shakes a black handkerchief<br />

before the maroons’ eyes. The hour of<br />

those who came from Africa has arrived,<br />

he announces. He shakes the<br />

handkerchief with his only hand, because<br />

he has left the other between the<br />

iron teeth of the sugar mill.<br />

On the plains of Northern <strong>Haiti</strong>, onehanded<br />

Makandal is the master of fire<br />

and poison. At his order cane fields<br />

burn, and by his spells the lords of<br />

sugar collapse in the middle of supper,<br />

drooling spit and blood.<br />

He knows how to turn himself<br />

into an iguana, an ant, or a fly, equipped<br />

with gills, antennae, or wings; but they<br />

catch him anyway, and condemn him;<br />

and now they are burning him alive.<br />

Through the flames the multitude see<br />

his body twist and shake. All of a<br />

sudden, a shriek splits the ground, a<br />

fierce cry of pain and exultation, and<br />

Makandal breaks free of the stake and<br />

of death: howling, flaming, he pierces<br />

the smoke and is lost in the air.<br />

For the slaves, it is no cause for<br />

wonder. They knew he would remain<br />

in <strong>Haiti</strong>, the color of all shadows, the<br />

prowler of the night.<br />

1772: Léogane<br />

Zabeth<br />

Ever since she learned to walk she was<br />

in flight. They tied a heavy chain to her<br />

ankles, and chained, she grew up; but<br />

a thousand times she jumped over the<br />

fence and a thousand times the dogs<br />

caught her in the mountains of <strong>Haiti</strong>.<br />

They stamped the fleur-de-lis on<br />

her cheek with a hot iron. They put an<br />

iron collar and iron shackles on her and<br />

shut her up in the sugar mill, where she<br />

stuck her fingers into the grinder and<br />

later bit off the bandages. So that she<br />

might die of iron they tied her up again,<br />

and now she expires, chanting curses.<br />

Zabeth, this woman of iron, belongs<br />

to Madame Galbeaud du Fort,<br />

who lives in Nantes.<br />

1791: Bois Caïman<br />

The Conspirators of <strong>Haiti</strong><br />

The old slave woman, intimate of the<br />

gods, buries her machete in the throat<br />

of a black wild boar. The earth of <strong>Haiti</strong><br />

drinks the blood. Under the protection<br />

of the gods of war and of fire,<br />

200 blacks sing and dance the oath of<br />

freedom. In the prohibited Voodoo ceremony<br />

aglow with lightning bolts, 200<br />

slaves decide to turn this land of punishment<br />

into a fatherland.<br />

<strong>Haiti</strong> is based on the Creole language.<br />

Like the drum, Creole is the<br />

common speech of those torn out of<br />

Africa into various Antillean islands. It<br />

blossomed inside the plantations, when<br />

the condemned needed to recognize<br />

one another and resist. It came from<br />

African languages, with African melody,<br />

and fed on the sayings of Normans<br />

and Bretons. It picked up words from<br />

Caribbean Indians and from English<br />

pirates and also from the Spanish colonists<br />

of eastern <strong>Haiti</strong>. Thanks to Creole,<br />

when <strong>Haiti</strong>ans talk they feel that they<br />

touch each other.<br />

Creole gathers words and Voodoo<br />

gathers gods. Those gods are not masters<br />

but lovers, very fond of dancing,<br />

who convert each body they penetrate<br />

into music and light, pure light of undulating<br />

and sacred movement.<br />

1794: Paris<br />

“The Remedy for Man is Man,”<br />

say the black sages, and the gods always<br />

knew it. The slaves of <strong>Haiti</strong> are<br />

no longer slaves.<br />

For five years the French Revolution<br />

turned a deaf ear. Marat and<br />

Robespierre protested in vain. Slavery<br />

continued in the colonies. Despite the<br />

Declaration of the Rights of Man, the<br />

men who were the property of other<br />

men on the far plantations of the Antilles<br />

were born neither free nor equal.<br />

After all, the sale of blacks from Guinea<br />

was the chief business of the revolutionary<br />

merchants of Nantes, Bordeaux,<br />

and Marseilles; and French refineries<br />

lived on Antillean sugar.<br />

Harassed by the black insurrection<br />

headed by Toussaint L’Ouverture,<br />

the Paris government finally decrees<br />

the liquidation of slavery.<br />

1794: Mountains of <strong>Haiti</strong><br />

Toussaint Louverture<br />

He came on the scene two years ago. In<br />

Paris they called him the Black Spartacus.<br />

He was a coachman on a plantation.<br />

An old black man taught him<br />

to read and write, to cure sick horses,<br />

and to talk to men; but he learned on<br />

his own how to look not only with his<br />

eyes, and he knows how to see flight in<br />

every bird that sleeps.<br />

1802: The Caribbean Sea<br />

Napoleon Restores Slavery<br />

Squadrons of wild ducks escort the<br />

French army. The fish take flight.<br />

Through a turquoise sea, bristling with<br />

coral, the ships head for the blue mountains<br />

of <strong>Haiti</strong>. Soon the land of victorious<br />

slaves will appear on the horizon.<br />

General Leclerc stands tall at the head<br />

of the fleet. Like a ship’s figurehead,<br />

his shadow is first to part the waves.<br />

Astern, other islands disappear, castles<br />

of rock, splendors of deepest green,<br />

sentinels of the new world found three<br />

centuries ago by people who were not<br />

looking for it.<br />

“Which has been the most prosperous<br />

regime for the colonies?”<br />

“The previous one.”<br />

“Well, then, put it back,” Napoleon<br />

decided.<br />

No man, born red, black, or<br />

white can be his neighbor’s property,<br />

Toussaint L’Ouverture had said. Now<br />

the French fleet returns slavery to the<br />

Caribbean. More than 50 ships, more<br />

than 20,000 soldiers, come from France<br />

to bring back the past with guns.<br />

In the cabin of the flagship, a female<br />

slave fans Pauline Bonaparte and<br />

another gently scratches her head.<br />

1803: Fort Dauphin<br />

The Island Burned Again<br />

Toussaint L’Ouverture, chief of the<br />

free blacks, died a prisoner in a castle<br />

in France. When the jailer opened the<br />

padlock at dawn and slid back the bolt,<br />

he found Toussaint frozen in his chair.<br />

But life in <strong>Haiti</strong> moved on, and<br />

without Toussaint the black army has<br />

beaten Napoleon Bonaparte. Twenty<br />

thousand French soldiers have been<br />

slaughtered or died of fevers. Vomiting<br />

black blood, dead blood, General<br />

Leclerc has collapsed. The land he<br />

sought to enslave proves his shroud.<br />

<strong>Haiti</strong> has lost half its population.<br />

Shots are still heard, and hammers<br />

nailing down coffins, and funeral<br />

drums, in the vast ash-heap carpeted<br />

with corpses that the vultures spurn.<br />

This island, burned two centuries ago<br />

by an exterminating angel, has been<br />

newly eaten by the fire of men at war.<br />

Over the smoking earth those<br />

who were slaves proclaim independence.<br />

France will not forgive the humiliation.<br />

On the coast, palms, bent over<br />

against the winds, form ranks of spears.<br />

1816: Port-au-Prince<br />

Pétion<br />

<strong>Haiti</strong> lies in ruins, blockaded by the<br />

French and isolated by everyone else.<br />

No country has recognized the independence<br />

of the slaves who defeated<br />

Napoléon.<br />

The island is divided in two.<br />

In the north, Henri Christophe<br />

has proclaimed himself emperor. In the<br />

castle of Sans-Souci, the new black nobility<br />

dance the minuet – the Duke of<br />

Marmalade, the Count of Limonade –<br />

while black lackeys in snowy wigs bow<br />

and scrape, and blacks hussards parade<br />

their plumed bonnets through gardens<br />

copied from Versailles.<br />

To the south, Alexandre Pétion<br />

presides over the republic. Distributing<br />

lands among the former slaves, Pétion<br />

continued on p(<strong>15</strong>)<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


PANAMA : DISCOURS DU PRÉSIDEN<br />

VIIÈME SOMMET DES AMÉR<br />

Il était temps que je parle devant vous<br />

au nom de Cuba. On m’avait informé<br />

au départ que je devais parler huit minutes.<br />

Alors j’ai fait un gros effort, aidé de<br />

mon ministre des Relations extérieures,<br />

pour ramener mon discours à ce temps<br />

de parole. Mais comme vous me devez<br />

six Sommets, ceux d’où nous avons<br />

été exclus (rires et applaudissements),<br />

j’ai demandé au président Varela, juste<br />

avant d’entrer dans cette magnifique<br />

salle, de me céder quelques minutes de<br />

plus. Surtout après avoir écouté tant de<br />

discours si intéressants. Je ne parle pas<br />

seulement de celui du président Obama,<br />

mais aussi de celui du président équatorien<br />

Rafael Correa, de celui de la présidente<br />

Dilma Rousseff, et d’autres. Sans<br />

plus de préambules, je commencerai<br />

donc.<br />

Cher Juan Carlos Varela, président<br />

de la République du Panama ;<br />

Chers présidents et présidentes,<br />

chers et chères Premiers ministres ;<br />

Chers invités,<br />

Je tiens tout d’abord à exprimer<br />

ma solidarité à la présidente Bachelet et<br />

au peuple chilien pour les catastrophes<br />

naturelles qu’ils sont en train de souffrir.<br />

Je remercie tous les pays latinoaméricains<br />

et caribéens dont la solidarité<br />

a permis à Cuba de participer, sur<br />

un pied d’égalité, à cette réunion continentale,<br />

et le président de la République<br />

du Panama de nous avoir si aimablement<br />

invité. Mon étreinte fraternelle au<br />

peuple panaméen et à ceux de toutes les<br />

nations représentées ici.<br />

La création à Caracas, les 2 et<br />

3 décembre 2011, de la Communauté<br />

des États latino-américain et caribéens<br />

(CELAC) a ouvert une nouvelle étape<br />

dans l’histoire de Notre Amérique qui y<br />

a manifesté ouvertement le droit qu’elle<br />

avait bien gagné de vivre en paix et de<br />

se développer selon la libre décision de<br />

ses peuples, et qui s’est fixé comme<br />

objectif un avenir de développement et<br />

d’intégration, fondé sur la coopération,<br />

la solidarité et la volonté commune de<br />

préserver son indépendance, sa souveraineté<br />

et son identité.<br />

L’idéal de Simón Bolívar d’une «<br />

grande patrie américaine » inspira de<br />

vraies épopées lors des guerres d’Indépendance.<br />

Dès 1800, l’Union du nord pensa<br />

ajouter Cuba à sa frontière méridionale.<br />

C’est au XIXe siècle qu’apparurent la<br />

doctrine du Destin manifeste dans l’idée<br />

de dominer les Amériques et le monde,<br />

et la théorie du Fruit mûr selon laquelle<br />

Cuba devait graviter inexorablement<br />

vers l’Union, ce qui revenait à faire fi de<br />

la pensée émancipatrice qui se développait<br />

dans notre île.<br />

Ensuite, forte de cette conception<br />

expansionniste et hégémonique, recourant<br />

à des guerres, à des conquêtes et<br />

à des interventions, l’Union arracha à<br />

Notre Amérique une série de territoires<br />

et s’étendit jusqu’au Río Bravo.<br />

À Cuba, après l’échec de longues<br />

années de lutte, José Martí organisa «<br />

la guerre nécessaire » et créa le Parti<br />

révolutionnaire cubain en vue de la<br />

conduire et de fonder une république «<br />

avec tous et pour le bien de tous » où<br />

régnerait « la dignité pleine de l’homme<br />

».<br />

Ayant cerné et prévu avec justesse<br />

les traits saillants de son époque,<br />

Martí s’imposa le devoir « d’empêcher<br />

à temps, par l’indépendance de Cuba,<br />

que les États-Unis ne s’étendent dans<br />

les Antilles et ne retombent, avec cette<br />

force de plus, sur nos terres d’Amérique<br />

».<br />

Notre Amérique était pour lui<br />

celle où vivaient le créole, l’Indien, le<br />

Noir et le mulâtre, l’Amérique métisse et<br />

travailleuse qui devait faire cause commune<br />

avec les opprimés et les victimes<br />

du pillage. Un idéal qui, au-delà de la<br />

géographie, commence à se réaliser<br />

sous nos yeux.<br />

Aujourd’hui même, jour pour<br />

jour, le 11 avril 1898, voilà donc cent<br />

dix-sept ans, le président des États-Unis<br />

demanda au Congrès de l’autoriser à<br />

intervenir militairement dans la guerre<br />

Photo souvenir des Chefs d’état et de gouvernement au cours du sommet des Amériques au Panama<br />

d’Indépendance que les Cubains menaient,<br />

avec des interruptions, depuis<br />

près de trente ans et qu’ils étaient sur<br />

le point de gagner après avoir versé des<br />

fleuves de sang, et le Congrès adopta<br />

une Résolution conjointe trompeuse qui<br />

reconnaissait « que le peuple de l’île de<br />

Cuba [était] et, de droit, [devait] être<br />

libre et indépendant ». Les États-Unis<br />

entrèrent en alliés et s’emparèrent du<br />

pays en occupants.<br />

Notre puissant voisin imposa à<br />

la Constitution cubaine un appendice,<br />

l’Amendement Platt – du nom du sénateur<br />

qui le proposa – qui annulait de fait<br />

la souveraineté nationale, qui l’autorisait<br />

à intervenir dans nos affaires intérieures<br />

et qui laissa pour séquelle la base<br />

navale de Guantánamo, laquelle usurpe<br />

toujours une partie de notre territoire.<br />

Quand, au début du XXe siècle,<br />

les constituants cubains présentèrent<br />

leur projet de Constitution au gouverneur<br />

militaire, un général nommé par<br />

les USA, celui-ci leur précisa qu’il y<br />

manquait quelque chose ; quand ils<br />

lui demandèrent de quoi il s’agissait, il<br />

répondit : l’amendement du sénateur<br />

Platt, qui nous donne le droit d’intervenir<br />

à Cuba chaque fois que nous le<br />

jugerons nécessaire. Les Cubains protestèrent,<br />

bien entendu, mais on leur<br />

répondit : Eh ! bien, alors, nous resterons<br />

ici.<br />

Et les États-Unis recoururent à ce<br />

droit à deux reprises, jusqu’en 1934,<br />

nous envahirent de leurs capitaux, et<br />

soutinrent de cruelles dictatures.<br />

En Amérique latine, les États-<br />

Unis pratiquèrent d’abord la « politique<br />

des canonnières », puis celle du<br />

« bon voisinage ». Ils y intervinrent à<br />

différentes époques, renversèrent des<br />

gouvernements démocratiques et installèrent<br />

de terribles dictatures dans une<br />

vingtaine de pays, au point qu’à un moment<br />

donné, il y en eut une douzaine en<br />

même temps. Qui de nous ne se rappelle<br />

cette étape encore assez récente où il y<br />

avait des dictatures partout, surtout en<br />

Amérique du Sud, qui assassinèrent des<br />

centaines de milliers de personnes ? À<br />

ce titre, le président Salvador Allende<br />

nous a légué un exemple impérissable.<br />

Voilà exactement treize ans, jour<br />

pour jour, notre cher ami, le président<br />

Hugo Chávez Frías, fut victime d’un<br />

coup d’État, avorté par le peuple, puis<br />

d’un coup de main pétrolier.<br />

Le 1er janvier 1959, soixante ans<br />

après que les soldats étasuniens furent<br />

entrés à La Havane et durant lesquels<br />

les États-Unis imposèrent leur domination<br />

absolue, la Révolution cubaine<br />

triomphait et l’Armée rebelle, commandée<br />

par Fidel Castro Ruz, entrait dans<br />

La Havane – exactement soixante ans<br />

après, par ironie incompréhensible de<br />

l’Histoire ! C’est alors que le peuple cubain<br />

commença à exercer, à un prix très<br />

élevé, sa pleine souveraineté.<br />

Le 6 avril 1960, le sous-secrétaire<br />

d’État Lester Mallory décrivit dans un<br />

mémorandum pervers – je ne trouve pas<br />

d’autre qualificatif ! – rendu public des<br />

dizaines d’années plus tard, les visées<br />

du blocus : « La majorité des Cubains<br />

appuie Castro. […] il n’existe aucune<br />

opposition réelle. Le seul moyen prévisible<br />

de lui enlever cette assise interne<br />

est de provoquer le désenchantement et<br />

la désaffection basés sur l’insatisfaction<br />

et les difficultés économiques. […] …<br />

mettre en pratique au plus vite tous les<br />

moyens possibles pour affaiblir la vie<br />

économique de Cuba […] en refusant à<br />

Cuba de l’argent et des livraisons afin de<br />

réduire les salaires nominaux et réels,<br />

de provoquer la faim, le désespoir et le<br />

renversement du gouvernement. »<br />

Sachez que 77 p. 100 de la<br />

population cubain sont nés sous les<br />

rigueurs qu’impose le blocus, plus terribles<br />

mêmes que ce que s’imaginent de<br />

nombreux Cubains. Mais nos convictions<br />

patriotiques se sont imposées,<br />

l’agression a renforcé notre résistance<br />

et a accéléré le cours de la Révolution.<br />

C’est ce qui arrive quand on soumet la<br />

révolution naturelle des peuples à un<br />

harcèlement : il aboutit à encore plus de<br />

révolution, comme le prouve l’Histoire,<br />

et pas seulement à Cuba ou sur notre<br />

continent.<br />

Le blocus n’a pas démarré, d’ailleurs,<br />

en 1962, quand le président Kennedy<br />

l’a rendu officiel par sa signature.<br />

En tout cas, Kennedy – mais j’y reviendrai<br />

– a eu une initiative positive : entrer<br />

en contact avec le chef de la Révolution<br />

pour engager ce que nous avons engagé<br />

maintenant, le président Obama et moimême,<br />

sauf que son message a coïncidé<br />

avec l’annonce de son assassinat…<br />

Bref, l’agression s’est durcie. En<br />

1961, ç’a été l’invasion mercenaire<br />

de Playa Girón, parrainée et organisée<br />

par les États-Unis. Nous avons dû lutter<br />

pendant six ans contre des bandes<br />

armées qui ont touché à deux reprises<br />

tout notre pays. Comme nous n’avions<br />

pas de radars, des avions – venus d’on<br />

ne sait où – leur larguaient clandestinement<br />

des armes ; cette lutte nous a coûté<br />

des milliers de vies ; nous ne sommes<br />

pas parvenus à en calculer exactement<br />

le prix économique. Nous avons fini<br />

par liquider ces bandes armées en janvier<br />

1965, qui ont commencé à agir fin<br />

1959, dix ou onze mois après la victoire<br />

de la Révolution, alors que nous ne<br />

l’avions pas encore déclarée socialiste.<br />

Cette annonce, elle s’est faite en 1961,<br />

lors de l’enterrement des victimes des<br />

bombardements auxquels nos aéroports<br />

avaient été soumis, à la veille de l’invasion.<br />

Le lendemain, donc, notre petite<br />

armée et tout notre peuple sont partis<br />

repousser cette invasion, accomplissant<br />

l’ordre du chef de la Révolution de la<br />

liquider en moins de soixante-douze<br />

heures. Si les envahisseurs étaient parvenus<br />

à se consolider à l’endroit du débarquement,<br />

protégé par les plus grands<br />

marécages des Antilles, les Étasuniens<br />

y auraient transféré un gouvernement<br />

déjà constitué – avec Premier ministre et<br />

les autres ministres – qui se trouvait sur<br />

une base militaire de la Floride. Ce qui<br />

aurait été très facile. Et aussitôt, l’OEA,<br />

qui nous avait imposé des sanctions<br />

pour avoir proclamé des idées incompatibles<br />

avec notre continent, aurait reconnu<br />

ce gouvernement installé sur un<br />

petit morceau de notre territoire, et celui<br />

là aurait alors réclamé son aide, une<br />

aide qui se trouvait déjà à bord des bâtiments<br />

de guerre qui patrouillaient à trois<br />

milles marins de nos côtes. C’était alors<br />

les limites des eaux territoriales, qui ont<br />

été étendues maintenant à douze milles.<br />

Que devions-nous faire ? Nous<br />

rendre ? Que se serait-il passé alors à<br />

Cuba ? Combien de centaines de milliers<br />

de Cubains seraient morts ? Nous<br />

avions alors des centaines de milliers<br />

d’armes légères, nous venions à peine<br />

de recevoir les premiers chars que nous<br />

ne savions pas encore très bien manœuvrer.<br />

Nos pièces d’artillerie, nous<br />

savions les faire fonctionner, mais sans<br />

trop savoir très bien où tombaient les<br />

obus. En fait, ce que les servants, des<br />

miliciens, apprenaient le matin, ils l’enseignaient<br />

à d’autres dans l’après-midi.<br />

En tout cas, ils ont fait preuve<br />

de beaucoup de courage. On ne pouvait<br />

suivre qu’un seul itinéraire, parce<br />

que les marais environnants empêchaient<br />

les soldats de se déployer, et<br />

que les chars et les véhicules lourds<br />

ne pouvaient pas passer par là. Nous<br />

avons essuyé plus de pertes que les<br />

attaquants. Mais l’ordre de Fidel a été<br />

accompli : liquider l’invasion en moins<br />

de soixante-douze heures.<br />

Oui, la flotte étasunienne qui<br />

avait accompagné cette expédition depuis<br />

l’Amérique centrale patrouillait à<br />

trois milles de nos côtes, et on pouvait<br />

la voir.<br />

Combien la fameuse invasion<br />

de 1954 a-t-elle coûté au Guatemala<br />

? Je m’en souviens très bien parce que<br />

j’étais prisonnier sur l’île de la Jeunesse<br />

– qui s’appelait à l’époque l’île des Pins<br />

– à la suite de l’attaque de la caserne<br />

Moncada, l’année précédente. Combien<br />

de centaines de milliers de Mayas, d’autochtones<br />

et d’autres Guatémaltèques<br />

sont morts à la suite de cette invasionlà,<br />

durant toute une longue étape dont<br />

ce pays mettra des années à se remettre<br />

?<br />

Alors que nous avions déjà proclamé<br />

comme objectif le socialisme que<br />

le peuple défendit de son sang à Playa<br />

Girón, le président Kennedy – je viens<br />

de le dire – fut assassiné juste au moment<br />

où il venait d’adresser au leader<br />

de la Révolution cubaine Fidel Castro un<br />

message demandant l’ouverture d’un<br />

dialogue avec Cuba.<br />

Après avoir vu passer l’Alliance<br />

pour le progrès et payé plusieurs fois<br />

une dette extérieure qui continuait pourtant<br />

de se multiplier, l’Amérique latine<br />

se vit imposer, en tant qu’expression de<br />

l’impérialisme, un néo-libéralisme sauvage<br />

et tous azimuts qui lui fit perdre<br />

une décennie.<br />

Le projet d’ « association continentale<br />

mûre », autrement dit la tentative<br />

de nous imposer la Zone de libreéchange<br />

des Amériques (ZLEA) en<br />

association avec le démarrage de ces<br />

Sommets-ci, aurait détruit l’économie,<br />

la souveraineté et la destinée commune<br />

de nos nations si celles-ci, sous la<br />

conduite des présidents Chávez, Kirchner<br />

et Lula, ne l’avaient pas torpillé en<br />

2005 à Mar del Plata. Une année avant,<br />

Chávez et Fidel avaient lancé l’Alternative<br />

bolivarienne, aujourd’hui Alliance<br />

bolivarienne des peuples de Notre Amérique<br />

(ALBA).<br />

Excellences,<br />

J’ai fait savoir au président Barack<br />

Obama – et je le réitère aujourd’hui –<br />

que Cuba était prête, malgré nos profondes<br />

différences, à nouer un dialogue<br />

respectueux et fondé sur la coexistence<br />

civilisée entre nos deux États.<br />

Je juge comme un pas dans la<br />

Le Président Cubain Raul Castro<br />

Ruz au VIIème Sommet des<br />

Amériques, le 11 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong> !<br />

bonne direction sa récente déclaration<br />

que Cuba sera rayée rapidement de la<br />

liste – imposée par le président Reagan<br />

et sur laquelle elle n’aurait jamais dû<br />

être inscrite – des États parrainant le<br />

terrorisme.<br />

Nous, un pays terroriste ! Oui,<br />

nous avons eu des gestes de solidarité<br />

avec d’autres peuples, mais qu’on<br />

ne saurait taxer de terroristes, quand<br />

nous étions encerclés, acculés et harcelés<br />

sans répit et que notre alternative<br />

était : nous rendre ou nous battre. Vous<br />

savez très bien quel a été notre choix,<br />

avec l’appui de notre peuple. Comment<br />

supposer qu’on puisse obliger tout un<br />

peuple à faire les sacrifices qu’a faits<br />

le peuple cubain pour survivre et aussi<br />

pour appuyer d’autres nations ? (Applaudissements.)<br />

N’empêche qu’on entend<br />

dire que « la dictature castriste » a<br />

obligé le peuple cubain ! Tout comme,<br />

sans doute, elle a obligé 97,5 p. 100 de<br />

la population à voter pour le socialisme !<br />

Quand on nous a inscrits sur<br />

cette liste, c’était pourtant nous, les<br />

terroristes, qui comptions nos morts !<br />

Je n’ai plus en tête les chiffres exacts<br />

des Cubains victimes du terrorisme à<br />

Cuba et aussi à l’étranger, puisque nos<br />

diplomates en ont été aussi victimes à<br />

d’autres endroits du monde… Mes compagnons<br />

me fournissent le chiffre exact<br />

: 3 478 morts et 2 099 invalides, autrement<br />

dit des handicapés à vie ! Mais<br />

bien d’autres ont été blessés…<br />

C’étaient donc nous, les terroristes,<br />

qui comptions nos morts ! D’où<br />

provenait donc cette terreur ? Quels<br />

sont ceux qui la provoquaient ? Certains<br />

sont mêmes ici, au Panama, ces joursci,<br />

comme l’agent de la CIA, Félix Rodríguez,<br />

qui a assassiné le Che et qui lui a<br />

coupé les mains pour prouver grâce aux<br />

empreintes digitales – mais je ne sais où<br />

– qu’il était bel et bien mort. Nous avons<br />

pu ensuite récupérer son cadavre grâce<br />

à un gouvernement ami en Bolivie. Oui,<br />

mais c’était nous, les terroristes !<br />

Je demande pardon au président<br />

Obama et à d’autres personnes présentes<br />

dans cette salle de m’exprimer ainsi.<br />

Mais je lui ai dit que la passion me sort<br />

par tous les pores quand il s’agit de la<br />

Révolution. Je lui demande, donc, de<br />

m’excuser parce que le président Obama<br />

n’a aucune responsabilité dans tout<br />

cela. Combien de présidents étasuniens<br />

avons-nous vus avant lui ? Dix. Qui<br />

sont tous en dette envers nous, sauf lui.<br />

Après avoir dit tant de choses<br />

dures contre un système, il est juste<br />

que je fasse mes excuses au président<br />

Obama, parce que je pense – et je l’ai dit<br />

en privé à un certain nombre de chefs<br />

d’État et de gouvernement ici présent<br />

quand je les ai accueillis à Cuba – que<br />

c’est quelqu’un d’honnête. J’ai lu une<br />

partie de sa biographie dans les deux<br />

livres qu’il a publiés – pas au complet,<br />

je le ferai quand j’aurai plus de tranquillité.<br />

J’admire son origine modeste, et je<br />

pense que sa façon d’être répond à cette<br />

origine (applaudissements prolongés).<br />

J’ai beaucoup réfléchi avant<br />

de dire ce que je viens de dire. Je l’ai<br />

même écrit, et je l’ai supprimé ; puis je<br />

l’ai remis et ensuite je l’ai de nouveau<br />

supprimé. Finalement, je l’ai dit et j’en<br />

suis satisfait.<br />

Toutefois, le blocus économique,<br />

commercial et financier continue de<br />

s’appliquer à notre île dans toute sa<br />

rigueur, de provoquer par conséquent<br />

des dommages et des pénuries à notre<br />

peuple et s’avère l’obstacle essentiel à<br />

notre développement économique. De<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


T CUBAIN RAUL CASTRO RUZ AU<br />

IQUES, LE 11 AVRIL 20<strong>15</strong> !<br />

De gauche à droite les ministres des Affaires étrangères cubain et<br />

américain Bruno Rodriguez et John Kerry<br />

portée extraterritoriale, il lèse les intérêts<br />

de tous les autres États. Il constitue une<br />

violation du droit international.<br />

Il n’est pas du tout fortuit que,<br />

depuis tant d’années, l’Assemblée<br />

générale de l’ONU vote presque à<br />

l’unanimité sa levée, hormis Israël et les<br />

États-Unis eux-mêmes. Et tant que ce<br />

blocus existera – dont le président n’est<br />

pas responsable, puisque des accords et<br />

des lois postérieurs l’ont codifié en une<br />

loi que seul le Congrès peut annuler –<br />

il faudra continuer de voter contre et<br />

appuyer le président Obama dans son<br />

intention de le supprimer (applaudissements).<br />

Une chose est de nouer des relations<br />

diplomatiques, et une autre le blocus.<br />

Je vous demande donc à tous – et la<br />

vie nous oblige – à continuer d’appuyer<br />

cette lutte contre le blocus.<br />

Excellences,<br />

Nous avons déjà exprimé publiquement<br />

notre reconnaissance au président étasunien<br />

– qui est né avant même qu’il<br />

ait été décrété - pour son intention<br />

d’engager un débat au Congrès sur la<br />

levée du blocus.<br />

Ce point précis et d’autres doivent<br />

être réglés si l’on veut normaliser les relations<br />

bilatérales.<br />

Quant à nous, nous continuerons<br />

d’actualiser notre modèle économique<br />

en vue de perfectionner notre socialisme,<br />

de progresser vers le développement<br />

et de consolider les acquis d’une<br />

Révolution qui s’est proposée de « conquérir<br />

toute la justice » pour le peuple.<br />

Ce que nous faisons et ce que nous<br />

ferons apparaît dans le programme que<br />

le congrès de notre parti a adopté en<br />

2011. Au prochain congrès, qui se tiendra<br />

l’année qui vient, nous réviserons<br />

ce que nous avons fait et tout ce qu’il<br />

nous reste encore à faire pour y arriver.<br />

Chers collègues,<br />

Je dois vous avertir que je n’en suis qu’à<br />

la moitié. Si vous voulez, je coupe ; si ça<br />

vous intéresse, je continue. Je vais me<br />

hâter un peu (rires).<br />

Le Venezuela n’est pas ni ne saurait<br />

être une menace à la sécurité nationale<br />

d’une superpuissance comme<br />

les États-Unis (applaudissements). Il<br />

est bon que le président étasunien l’ait<br />

reconnu.<br />

Je tiens à réaffirmer notre appui le<br />

plus décidé et le plus loyal à la République<br />

bolivarienne sœur du Venezuela, à<br />

son gouvernement légitime et à l’union<br />

civico-militaire que conduit le président<br />

Nicolás Maduro, au peuple bolivarien et<br />

chaviste qui lutte pour suivre sa propre<br />

voie mais qui fait face à des tentatives de<br />

déstabilisation et à des sanctions unilatérales<br />

dont nous réclamons la levée, de<br />

même que nous réclamons l’abrogation<br />

du décret de la Maison-Blanche, même<br />

Raul Castro et Barack Obama<br />

si c’est difficile parce qu’il s’agit d’une<br />

loi, ce que notre CELAC considérerait<br />

comme une contribution au dialogue et<br />

à la compréhension sur le continent.<br />

Je crois que, de tous ceux qui sont<br />

réunis ici, nous sommes de ceux qui<br />

connaissent le mieux la révolution au<br />

Venezuela, non parce que nous sommes<br />

là-bas ou que nous y exerçons une influence<br />

ou qu’eux nous racontent tout,<br />

mais parce qu’ils passent par les mêmes<br />

problèmes par lesquels nous sommes<br />

passés, nous, et qu’ils souffrent les<br />

mêmes agressions ou une partie des<br />

agressions que nous avons souffertes,<br />

nous.<br />

Nous continuerons d’appuyer les<br />

démarches de la République argentine<br />

pour récupérer les îles Malvinas, Georgia<br />

du Sud et Sandwich du Sud, et sa<br />

lutte légitime pour défendre sa souveraineté<br />

financière.<br />

Nous continuerons d’appuyer les<br />

actions de la République équatorienne<br />

face aux sociétés transnationales qui<br />

causent des dommages écologiques à<br />

son territoire et prétendent lui imposer<br />

des conditions abusives.<br />

Je tiens à reconnaître la contribution<br />

du Brésil, sous la conduite du<br />

gouvernement démocratiquement élu<br />

de la présidente Dilma Rousseff, au renforcement<br />

de l’intégration régionale et<br />

au développement de politiques sociales<br />

qui ont apporté à de vastes secteurs<br />

populaires de gros bénéfices que l’on<br />

prétend maintenant annuler dans le<br />

cadre de l’offensive en cours contre différents<br />

gouvernement de gauche dans<br />

notre région.<br />

Nous continuerons invariablement<br />

d’appuyer le peuple portoricain<br />

- latino-américain et caribéen –<br />

qui aspire à l’autodétermination et à<br />

l’indépendance, selon les termes répétés<br />

des dizaines de fois au Comité de décolonisation<br />

des Nations Unies.<br />

Nous continuerons aussi de contribuer<br />

aux négociations sur la paix en<br />

Colombie jusqu’à leur heureux dénouement.<br />

Nous devrions tous redoubler<br />

d’efforts pour appuyer Haïti, en lui<br />

fournissant non seulement une aide<br />

humanitaire, mais aussi des ressources<br />

qui contribuent à son développement,<br />

et défendre l’idée que les pays<br />

caribéens fassent l’objet d’un traitement<br />

juste et différencié dans leurs relations<br />

économiques et reçoivent des réparations<br />

pour les dommages que leur ont<br />

causés l’esclavage et le colonialisme.<br />

Nous vivons sous la menace<br />

d’énormes arsenaux atomiques qu’il<br />

faut éliminer et de changements climatiques<br />

face auxquels le temps presse.<br />

Les menaces à la paix s’aggravent et les<br />

conflits prolifèrent.<br />

Comme l’a dit Fidel Castro : « Les<br />

causes essentielles des conflits actuels<br />

sont la pauvreté et le sous-développement,<br />

ainsi que la distribution inéquitable<br />

des richesses et des connaissances<br />

en place dans le monde. On ne saurait<br />

oublier que le sous-développement<br />

et la pauvreté actuels proviennent<br />

de la conquête, de la colonisation, de<br />

l’asservissement et du pillage de la plus<br />

grande partie de la Terre par les puissances<br />

coloniales, de l’apparition de<br />

l’impérialisme et des guerres sanglantes<br />

déclenchées en vue d’un nouveau<br />

partage du monde. […] L’humanité<br />

doit prendre conscience de ce que nous<br />

avons été et de ce que nous ne pouvons<br />

continuer d’être. Notre espèce a engrangé<br />

suffisamment de connaissances,<br />

de valeurs morales et de ressources<br />

scientifiques pour s’acheminer vers une<br />

nouvelle étape historique de justice<br />

et d’humanisme véritables. Rien de<br />

l’ordre économique et politique actuel<br />

ne répond aux intérêts de l’humanité.<br />

Cet ordre est insoutenable. Il faut le<br />

changer. »<br />

Cuba continuera de défendre les<br />

idées pour lesquelles son peuple a fait<br />

les plus grands sacrifices et couru les<br />

pires risques, et au nom desquels elle<br />

s’est battue aux côtés des pauvres, des<br />

malades privés de soins médicaux, des<br />

chômeurs, des garçons et des filles livrés<br />

à leur sort ou contraints de travailler ou<br />

de se prostituer, des affamés, des discriminés,<br />

des opprimés et des exploités,<br />

autrement dit de l’immense majorité de<br />

la population mondiale.<br />

La spéculation financière, les<br />

privilèges issus de Bretton Woods et de<br />

la liquidation unilatérale de l’étalon-or<br />

sont toujours plus asphyxiants. Nous<br />

avons besoin d’un système financier<br />

transparent et équitable.<br />

On ne saurait accepter qu’une<br />

petite dizaine de sociétés, surtout étasuniennes<br />

– quatre ou cinq sur sept ou<br />

huit – décident de ce qui se lit, se voit<br />

ou s’écoute sur la planète. L’Internet<br />

doit faire l’objet d’une gouvernance internationale,<br />

démocratique et participative,<br />

surtout quant à la production de<br />

contenus. La militarisation du cyberespace<br />

est inacceptable, tout autant que<br />

l’emploi secret et illégal de systèmes<br />

informatiques pour agresser d’autres<br />

Etats. Nous ne nous laisserons pas une<br />

nouvelle fois abuser ni coloniser. Quant<br />

à l’Internet, qui est une invention fabuleuse,<br />

parmi les plus importants de ces<br />

dernières années, on pourrait dire, pour<br />

paraphraser ce que disait Ésope de la<br />

langue, que c’est la meilleure et la pire<br />

des choses<br />

Monsieur le président,<br />

À mon avis, les relations continentales<br />

doivent changer en profondeur,<br />

surtout dans les domaines politique,<br />

économique et culturel, afin que,<br />

fondées sur le droit international et sur<br />

l’exercice de l’autodétermination et de<br />

l’égalité souveraines, elles entraînent<br />

des liens mutuellement avantageux et<br />

soient axées sur la coopération dans<br />

l’intérêt de toutes nos nations et sur les<br />

objectifs fixés.<br />

L’adoption au Deuxième Sommet<br />

de la CELAC (La Havane, janvier<br />

2014) de la Proclamation de l’Amérique<br />

latine et des Caraïbes comme Zone de<br />

paix, signée par tous les chefs d’Etat et<br />

de gouvernement de Notre Amérique,<br />

a constitué une contribution capitale à<br />

cet égard, fruit de la reconnaissance de<br />

l’unité latino-américaine et caribéenne<br />

dans sa diversité<br />

Les mécanismes d’intégration<br />

authentiquement latino-américains et<br />

caribéens en cours : CELAC, UNASUR,<br />

CARICOM, MERCOSUR, ALBA-TCP,<br />

SICA et l’Association des États des<br />

Caraïbes (AEC), soulignent que nous<br />

sommes toujours plus conscients de la<br />

nécessité de nous unir si nous voulons<br />

garantir notre développement et mettre<br />

en place un ordre international plus<br />

juste.<br />

Dans cette Proclamation, nous<br />

affirmons que « les différends entre nations<br />

se régleront pacifiquement, par<br />

le dialogue et les négociations ou par<br />

d’autres formes de règlement, en plein<br />

accord avec le droit international ».<br />

Il est absolument impérieux de<br />

vivre en paix, de coopérer mutuellement<br />

pour relever des défis et régler des problèmes<br />

qui, somme toute, nous touchent<br />

et nous toucheront tous.<br />

Il faut, comme l’affirme la Proclamation<br />

de l’Amérique latine et des<br />

Caraïbes comme Zone de paix, respecter<br />

« le droit inaliénable de tout État de<br />

choisir son propre système politique,<br />

économique, social et culturel… condition<br />

essentielle pour assurer la coexistence<br />

pacifique entre les nations ».<br />

Dans cette même Proclamation,<br />

nous nous sommes engagés à « respecter<br />

strictement [notre] obligation<br />

de ne pas intervenir, directement ou<br />

indirectement, sous quelque motif que<br />

ce soit, dans les affaires intérieures de<br />

n’importe quel autre État, et d’observer<br />

les principes de l’égalité souveraine<br />

des États, de l’égalité des droits et de<br />

l’autodétermination des peuples », ainsi<br />

que « les principes et normes du droit<br />

international… et les buts et principes<br />

de la Charte des Nations Unies ».<br />

Ce document historique invite<br />

instamment « tous les États membres<br />

de la communauté internationale à respecter<br />

pleinement cette Déclaration<br />

dans leurs rapports avec les États membres<br />

de la CELAC ».<br />

Nous avons maintenant<br />

l’occasion d’apprendre ici, tous autant<br />

que nous sommes, à, comme le dit<br />

encore la Proclamation, « pratiquer la<br />

tolérance et [à] coexister en paix en tant<br />

que bons voisins ».<br />

Malgré nos divergences de fond,<br />

il est des points communs sur lesquels<br />

nous pouvons coopérer afin de pouvoir<br />

vivre dans un monde où planent tant<br />

de menaces à la paix et à la survie de<br />

l’espèce humaine.<br />

Qu’est-ce qui empêche notre continent<br />

– comme l’ont déjà affirmé certains<br />

des présidents qui m’ont précédé<br />

– de coopérer face aux changements<br />

climatiques ?<br />

Pourquoi les pays des deux<br />

Amériques, celle du Nord et celle du<br />

Sud, ne pourraient-ils pas, sans positions<br />

politiquement biaisées, lutter de<br />

concert contre le terrorisme, le trafic de<br />

drogues ou la criminalité organisée ?<br />

Pourquoi ne pas rechercher à<br />

l’unisson les ressources nécessaires<br />

pour équiper notre continent d’écoles<br />

et d’hôpitaux – même s’ils ne sont pas<br />

luxueux, des hôpitaux modestes, là où<br />

les gens meurent faute de médecins –<br />

créer des emplois, hâter l’élimination de<br />

la pauvreté ?<br />

Ne pourrait-on pas diminuer<br />

l’iniquité dans la distribution des<br />

richesses, réduire la mortalité infantile,<br />

éliminer la faim, éradiquer les maladies<br />

qu’il est possible de prévenir, supprimer<br />

l’analphabétisme ?<br />

Les pays des deux Amériques<br />

ont, l’an dernier, noué une coopération<br />

continentale pour prévenir et juguler<br />

l’Ébola et ont œuvré de concert dans ce<br />

sens, ce qui devrait nous encourager à<br />

nous fixer des objectifs supérieurs.<br />

Cuba, petit pays sans grandes<br />

ressources naturelles, a pu, malgré un<br />

contexte extrêmement hostile, garantir<br />

la pleine participation de ses citoyens à<br />

la vie politique et sociale de la nation,<br />

assurer une couverture universelle et<br />

gratuite en éducation et la santé, un<br />

système de sécurité sociale grâce auquel<br />

aucun Cubain n’est laissé à l’abandon,<br />

faire des progrès significatifs vers<br />

l’égalité des chances et dans la lutte<br />

contre toute forme de discrimination,<br />

garantir aux enfants et aux femmes le<br />

plein exercice de leurs droits, l’accès au<br />

sport et à la culture, ainsi que le droit<br />

des citoyens à la vie et à la sécurité.<br />

Malgré nos carences et nos difficultés,<br />

nous maintenons notre consigne<br />

: partager ce que nous avons. Actuellement,<br />

65 000 coopérants cubains travaillent<br />

dans 89 pays, surtout en médecine<br />

et éducation. Soixante-huit mille<br />

élèves étrangers, dont trente mille en<br />

santé, de cent cinquante-sept pays, ont<br />

fait des études de niveau universitaire<br />

et technique.<br />

Si Cuba l’a pu avec de très maigres<br />

ressources, que ne pourrait faire<br />

notre continent s’il se dotait de la volonté<br />

politique requise pour conjuguer ses<br />

efforts et coopérer avec les pays qui en<br />

ont le plus besoin ?<br />

Nous sommes venus ici, grâce à<br />

Fidel et à l’héroïque peuple cubain, accomplir<br />

le mandat de José Martí : après<br />

avoir conquis la liberté de nos propres<br />

mains, « fiers de Notre Amérique, prêts<br />

à la servir et à l’honorer… décidés à<br />

contribuer – et nous en sentond capables<br />

– à ce que l’on estime pour ses<br />

mérites et qu’on la respecte pour ses<br />

sacrifices ».<br />

Je vous demande pardon, monsieur<br />

le président et vous tous, de vous<br />

avoir pris tant de temps.<br />

Je vous remercie tous. (Applaudissements.)<br />

Traduction J-F Bonaldi, La Havane<br />

Le Grand soir 13 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

Meurtre policier en Caroline du Sud<br />

Par Joseph Kishore<br />

Michael Slager<br />

Walter Scott, âgé de 50 ans<br />

Des responsables de l’Etat de Caroline<br />

du Sud ont inculpé un agent<br />

de police de North Charleston, Michael<br />

Slager, du meurtre samedi dernier de<br />

Walter Scott, âgé de 50 ans et père de<br />

quatre enfants. Cette décision fut prise<br />

seulement après la diffusion d'une vidéo<br />

enregistrée sur le portable d’une<br />

personne ayant vu le meurtre. Elle a<br />

été fournie au New York Times par un<br />

avocat de la famille de Scott.<br />

La vidéo montre un meurtre délibéré<br />

et sans équivoque ainsi qu’une<br />

tentative de camouflage. Scott et Slager<br />

sont ensemble sur un terrain vague.<br />

Scott, sans armes, commence à se séparer<br />

de Slager en courant, celui-ci<br />

prend alors son arme et tire huit balles<br />

dans le dos de Scott à une distance<br />

d’environ 7 mètres.<br />

Le policier marche alors tranquillement<br />

vers Scott qui ne bouge plus,<br />

lui demandant en hurlant de mettre les<br />

mains derrière le dos. Scott ne répond<br />

pas mais Slager se met à lui passer les<br />

menottes. Puis il retourne en trottant au<br />

site de la confrontation initiale, ramasse<br />

ce qui semble être un pistolet paralysant<br />

Taser, et le laisse tomber près du<br />

corps sans vie. Un second officier arrivé<br />

sur la scène est témoin de cette tentative<br />

de camoufler le crime.<br />

Aucune tentative n'est faite pour<br />

administrer la RCP (réanimation cardiopulmonaire)<br />

ni pour fournir d'autres<br />

secours à Scott, qui est allongé sur le<br />

ventre dans la boue. Son décès fut par<br />

la suite constaté sur les lieux.<br />

Le meurtre de Scott expose non<br />

seulement la violence sauvage exercée<br />

au quotidien par la police dans les villes<br />

américaines, mais aussi le modus operandi<br />

utilisé pour justifier ces actes.<br />

Dans les trois jours séparant le tournage<br />

de la vidéo de sa diffusion, la police<br />

et les responsables locaux avaient,<br />

avec la collaboration des médias, fourni<br />

les rationalisations et les mensonges<br />

habituels.<br />

Le policier s’était « senti menacé<br />

le week-end dernier lorsque<br />

l'automobiliste qu'il avait interpellé à<br />

cause d' un phare brisé avait tenté de<br />

le maîtriser et de prendre son pistolet<br />

paralysant Taser, » a rapporté lundi le<br />

journal régional Post and Courier. Le<br />

journal disait encore que Scott avait un<br />

casier judiciaire et que le policier craignait<br />

pour sa vie. La police avait effectué<br />

une RCP mais on n’avait rien pu faire.<br />

Pour tout dire, « c'était un ‘incident<br />

tragique’ » aurait dit l'avocat de<br />

Slager.<br />

Rien que des mensonges, démasqués<br />

seulement grâce à la vidéo. Walter<br />

Scott Sr., le père de la victime, a souligné<br />

dans une interview à NBC mercredi<br />

que sans la vidéo, « Cela n'aurait<br />

jamais été révélé. Ils l'auraient balayé<br />

sous le tapis, comme ils l’ont fait avec<br />

tant d'autres meurtres ». Il a ajouté « de<br />

la façon dont il tirait avec cette arme,<br />

on aurait dit qu'il essayait de tuer un<br />

cerf. »<br />

Le meurtre de Scott est un acte<br />

horrible, mais ce n'est pas une aberration.<br />

Selon le site Internet killedbypolice.net,<br />

312 personnes ont été tuées<br />

par des policiers jusqu'à présent cette<br />

Suite à la page (16)<br />

Afrique : Du devoir des africains<br />

de redresser un continent<br />

entièrement chamboulé<br />

parfaitement leur partition dans la<br />

consolidation de l’occidentalisation du<br />

monde. Devenus l’élite, construite de<br />

l’extérieur pour remplacer la gouvernance<br />

authentiquement africaine qui<br />

a fait ses preuves dans les phases historiques<br />

les plus brillantes de l’Afrique,<br />

ces nouveaux Africains moulés à<br />

l’aune du projet colonial global vont<br />

constamment violer la société africaine<br />

pour l’obliger à se débarrasser davantage<br />

de sa personnalité. Cette élite a<br />

ainsi le fondement de son pouvoir dans<br />

l’entreprise de démolition de la société<br />

africaine engagée directement par les<br />

Suite à la page (16)<br />

Sommet des Amériques:<br />

A Panama, un continent<br />

s'est révolté<br />

Nicolas Maduro, Evo Morales et leur homologue équatorien Rafael<br />

Correa, respectivement, ont mis l'accent sur les sanctions économiques<br />

imposées au Venezuela et sur l'ingérence que les Etats-Unis exercent sur<br />

les pays de la région<br />

Par Aram Aharonian<br />

Les présidents latino-américains ont<br />

profité de la présence de leur homologue<br />

nord-américain Barack Obama<br />

pour le réprimander pour la politique de<br />

son gouvernement en ce qui concerne<br />

les pays de la région. Le président bolivien<br />

a rendu Washington responsable<br />

du fait que le septième Sommet des<br />

Amériques, à Panama, se soit clôturé<br />

sans document final. "Je regrette beaucoup<br />

de dénoncer au monde entier le<br />

fait qu'il n'est pas possible que le Gouvernement<br />

des Etats-Unis, avec un certain<br />

pays, quittent cette rencontre sans<br />

document, sans résolution", a déclaré<br />

en clair Evo Morales.<br />

Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu un<br />

score de 33 à 2. Les chanceliers des 33<br />

pays d'Amérique Latine et des Caraïbes,<br />

après approbation de leurs chefs d'Etat,<br />

étaient d'accord avec l'approbation du<br />

document, mais les 2 du nord, les<br />

Etats-Unis et le Canada, ont dit non car<br />

ils pensent que la santé n'est pas un<br />

droit de l'homme, ils font des réserves<br />

sur le transfert de technologies (ils couvrent<br />

nos pays avec la leur) et qu'on ne<br />

devait pas exiger la levée des sanctions<br />

des Etats-Unis envers le Venezuela.<br />

Le document n'a pas pu être approuvé<br />

parce que, selon les normes de l'OEA, il<br />

doit y avoir consensus. C'est pourquoi,<br />

ce fut un score de 33 à 2.<br />

Le président vénézuélien, Nicolas<br />

Maduro, Evo Morales et leur homologue<br />

équatorien Rafael Correa, respectivement,<br />

ont mis l'accent sur les<br />

sanctions économiques imposées au<br />

Venezuela et sur l'ingérence que les<br />

Etats-Unis exercent sur les pays de la<br />

région. La présidente argentine, Cristina<br />

Kirchner, a aussi critiqué le décret<br />

états-unien qui qualifie le Venezuela<br />

de menace pour la première puissance<br />

mondiale, qu'elle a appelé "une injustice<br />

et un malheur".<br />

Peu avant le début du Sommet,<br />

les Etats-Unis ont essayé de "faire<br />

baisser" la tension provoquée par le<br />

décret signé par Obama disant que "le<br />

Venezuela constituait un danger pour la<br />

sécurité des Etats-Unis". Thomas Shannon,<br />

délégué d'Obama, a rencontré le<br />

Président du Venezuela pour lui dire<br />

que "les Etats-Unis ne croient pas que<br />

le Venezuela représente une menace<br />

pour notre sécurité nationale", niant le<br />

contenu du décret en question.<br />

La fermeté avec laquelle ont<br />

répondu les peuples et plusieurs gouvernements<br />

de Notre Amérique et les<br />

11 millions de signatures vénézuéliennes<br />

demandant l'annulation de ce<br />

Décret ont motivé cette "retraite tactique"<br />

- vraisemblablement due aux<br />

circonstances - de la diplomatie nordaméricaine.<br />

Pour la presse hégémonique, le<br />

plus important fut la photo de la "conversation<br />

informelle" de Raúl Castro et<br />

de Barak Obama, après 56 ans de "divorce"<br />

entre les deux pays. Le président<br />

cubain l'annonçait ainsi: "Nous sommes<br />

disposés à discuter de tout. Mais<br />

Suite à la page (16)<br />

Par Komla KPOGLI<br />

Nana Christian ESTROSI IV, Roi des rois en Côte d'Ivoire....<br />

Reconfigurés* progressivement<br />

par les divers peuples qui les ont dominés<br />

depuis l’Egypte pharaonique, les<br />

Africains sont engagés dans la voie du<br />

non-retour du renoncement à soi au VI-<br />

Ième siècle avec l’islamisation avancée<br />

de leurs terres. Avec l’avènement des<br />

razzias négrières transatlantiques au<br />

XVème siècle, les Africains avaient touché<br />

le fond du renoncement à soi.<br />

Du matriarcat, la société africaine<br />

est devenue patriarcale. Du pouvoir<br />

fondé sur des chartes sociales en<br />

étroite liaison avec les ancêtres et les<br />

problèmes à résoudre dans le présent<br />

et dans l’avenir, l’Afrique est passée<br />

à une nouvelle légitimité calquée sur<br />

l’absolutisme royaliste du type occidental.<br />

D’une terre non commercialisable<br />

vouée à une agriculture orientée<br />

vers les besoins intérieurs, l’Afrique<br />

est passée prioritairement aux cultures<br />

intensives d’exportation. Transformés<br />

en collaborateurs et en messager-consommateurs<br />

par leurs différents conquérants,<br />

les Africains sont pourvus de<br />

nouvelles religions, d’une nouvelle morale,<br />

de nouvelles institutions, de nouvelles<br />

langues... Ainsi, renoncent-ils<br />

lentement mais sûrement à leur propre<br />

génie linguistique qui se trouve relégué<br />

au rang de vernaculaires incapables<br />

d’être modernisées, et donc condamnées<br />

à une mort lente. Pour preuve, les<br />

parents africains laminés et refaits euxmêmes,<br />

brillent de fierté de savoir et de<br />

faire savoir que leurs enfants, ignorant<br />

leurs langues maternelles, ne parlent<br />

plus que l’arabe, le français, l’anglais,<br />

l’espagnol, le portugais, plus actuellement<br />

le chinois.<br />

Habillés par l’industrie étrangère,<br />

beaucoup d’Africains ne s’estiment<br />

« grand quelqu’un » qu’en costumecravaté.<br />

Aussi bien la fameuse élite<br />

au sommet que le petit paysan qui, le<br />

dimanche, assiste à la messe dans son<br />

costume acquis dans la friperie à un<br />

prix mille fois moindre qu’une tenue localement<br />

confectionnée, chacun érode<br />

petit à petit jusqu’aux spécificités vestimentaires,<br />

ne serait-ce qu’en tenant<br />

compte du climat tropical.<br />

Inscrits de force dans un premier<br />

temps, puis de leur plein gré à l’école<br />

coloniale d’où beaucoup sortent « bardés<br />

de diplômes », les Africains jouent<br />

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12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


Perspectives<br />

Rockland County, NY:<br />

Le plus vieux couple haïtien honoré<br />

pour son 82è anniversaire de mariage<br />

Le vendredi 10 <strong>Avril</strong>, le Bureau<br />

de l'état de New York<br />

pour les nouveaux américains a<br />

présenté un certificat de reconnaissance<br />

pour honorer deux<br />

haïtiens, Duranord et Jeanne<br />

Veillard, qui sont le couple le<br />

plus longtemps marié du comté<br />

de Rockland. Duranord et<br />

Jeanne ont récemment célébré<br />

leur 82e anniversaire.<br />

La cérémonie a eu lieu au<br />

bureau du comté de Rockland<br />

pour les Nouveaux Américains<br />

Opportunity Center, HASCO<br />

Community Center. Jorge Montalvo,<br />

secrétaire d'Etat adjoint<br />

et directeur du Bureau de New<br />

York pour les nouveaux américains,<br />

a présenté le certificat aux<br />

Vieillards au nom du nouveau<br />

Secrétaire de l’Etat de New York,<br />

Cesar Perales.<br />

Duranord et Jeanne sont<br />

des immigrants haïtiens arrivés<br />

à New York en 1968. Duranord<br />

a célébré son 108e anniversaire<br />

en février dernier, et Jeanne va<br />

célébrer son 103e anniversaire<br />

ce mois-ci.<br />

De gauche à droite: Kyle Athayde, coordonnateur du Bureau<br />

des Nouveaux Américains sensibilisation communautaire;<br />

Marie Yolaine, fille de Duranord et Jeanne Veillard; Jocelyne<br />

Mayas, analyste avec le Bureau de Nouveaux Américains;<br />

Hattie Quarnstrom-Figueroa, gestionnaire du Bureau de<br />

Nouveaux Américains; Jorge Montalvo, secrétaire d'Etat<br />

adjoint et directeur du Bureau de New York pour les<br />

nouveaux Américains; Yvons Louis, membre du conseil du<br />

HASCO, Centre communautaire; Duranord Veillard (assis);<br />

Jeanne Veillard (assise)<br />

New Jersey:<br />

Le HSNNE honore Yves<br />

Aubourg et Kim Ives<br />

Le samedi 11 avril au<br />

Caldwell University à<br />

Caldwell, NJ, le Réseau de solidarité<br />

avec Haïti du Nord-Est<br />

(<strong>Haiti</strong> Solidarity Network of<br />

the North East ou HSNNE) a<br />

honoré Yves François Aubourg,<br />

conseiller municipal de Roselle,<br />

NJ, et Kim Ives, journaliste et<br />

rédacteur au journal Haïti Liberté.<br />

Le HSNNE a<br />

accordé à M. Aubourg le prix<br />

“Zanmi Ayiti Award” et à M.<br />

Ives le prix pour droits humains,<br />

“Human Rights Award.”<br />

Le HSNNE a été fondé<br />

en 1993 par le père catholique<br />

Jack Martin. L’organisation est<br />

administrée aujourd’hui par<br />

Georgette Delinois, Clauvice St.<br />

Hilaire, Pat Stringer, et le Père<br />

Gene Squeo, parmi d’autres.<br />

Sa mission est de soutenir la<br />

lutte du peuple haïtien contre<br />

la misère et l’injustice et de<br />

l’accompagner vers l’autodétermination.<br />

Le conseiller municipal de Roselle, NJ Yves Aubourg (centre<br />

droit) et le journaliste d’Haïti Liberté Kim Ives (centre<br />

gauche) avec les responsables du Réseau de solidarité avec<br />

Haïti du Nord-Est (HSNNE).<br />

Le plaque présentée à M.<br />

Aubourg fait état de son “service<br />

dans les conseils publics<br />

qui a fait la fierté de tous les<br />

Américains d’origine haïtienne.”<br />

M. Ives a reçu des<br />

Natacha Alexandre<br />

remerciements pour son « plaidoyer<br />

inlassable et dévoué à<br />

l’appui du peuple haïtien en<br />

tant que militant inébranlable,<br />

journaliste, documentariste, et<br />

animateur de radio. »<br />

Venezuela : la CIA accusée par ses propres<br />

documents Michel Collon<br />

Depuis quelques années, la<br />

CIA ‘arrose’ toutes sortes<br />

d’organisations au Venezuela<br />

: les partis politiques de droite<br />

et un ensemble d’associations<br />

présentées comme émanant de<br />

la ‘société civile’ mais qui en réalité<br />

servent de paravent pour<br />

attaquer le gouvernement et<br />

préparer son renversement « à<br />

la chilienne ». (Extrait du livre<br />

Les sept péchés d'Hugo Chavez<br />

de Michel Collon)<br />

2002 : Washington<br />

derrière le coup d’Etat<br />

L’affrontement est devenu inévitable.<br />

Et il se prépare depuis<br />

Washington. Le 25 février<br />

2002, Charles Shapiro est désigné<br />

comme nouvel ambassadeur<br />

des Etats-Unis à Caracas.<br />

Ce n’est pas n’importe qui.<br />

Ca fait vingt-quatre ans qu’il<br />

s’occupe de l’Amérique Latine.<br />

Il était conseiller militaire à<br />

l’ambassade US de Santiago du<br />

Chili lors du coup d’Etat fasciste<br />

contre Allende en 1973. Il a été<br />

en poste cinq ans au Salvador<br />

Nicolas Maduro<br />

au plus fort de la répression<br />

militaire dans ce pays.<br />

Au même moment, plusieurs<br />

hauts gradés de l’armée<br />

vénézuélienne appellent publiquement<br />

à se débarrasser de<br />

Chavez. Ils sont soutenus par la<br />

hiérarchie de l’Eglise catholique,<br />

toujours très proche des Etats-<br />

Unis et de la haute bourgeoisie<br />

locale. Les évêques refusent le<br />

dialogue proposé par le gouvernement.<br />

En février également,<br />

Carlos Ortega, leader du syndicat<br />

droitier CTV, rencontre à<br />

Washington les dirigeants du<br />

syndicat AFL-CIO. Comme il a<br />

été démontré par des historiens<br />

(1), ce syndicat a souvent servi<br />

d’intermédiaire pour transmettre<br />

des fonds de la CIA à des organisations<br />

d’opposants dans certains<br />

pays sensibles.<br />

Au Chili, par exemple,<br />

l’AFL-CIO a aidé l’administration<br />

Nixon et les multinationales US<br />

à renverser le gouvernement<br />

d’Unité Populaire : transferts de<br />

fonds vers les mouvements contre-révolutionaires<br />

: plus de huit<br />

millions de dollars selon le New<br />

York Times du 24 septembre<br />

1974, création de groupes paramilitaires<br />

pour terroriser les militants<br />

de gauche, assistance à la<br />

grève des propriétaires de camions<br />

qui paralysa l’économie<br />

pour créer le chaos, formations<br />

en leadership c’est-à-dire à<br />

l’agitation anti-Allende…<br />

Henry Kissinger a reconnu<br />

que les programmes<br />

d’éducation en question avaient<br />

été un élément important de la<br />

politique US contre le Chili. (2)<br />

Bref, au niveau de ces dirigeants,<br />

on devrait plutôt parler<br />

d’AFL-CIA.<br />

Mais l’élément-clé du<br />

complot anti-Chavez est incontestablement<br />

Otto Reich...<br />

Un fameux passé ! Il a joué<br />

un rôle décisif dans la déstabilisation<br />

du gouvernement<br />

de gauche au Nicaragua dans<br />

les années 80. Il est en étroite<br />

relation avec Orlando Bosch,<br />

un des plus grands terroristes<br />

du continent latino-américain,<br />

impliqué dans l’attentat contre<br />

un avion de ligne cubain en<br />

1976, l’assassinat du général<br />

chilien Letellier en 1978 et de<br />

nombreux autres actes terroristes.<br />

C’est à un tel homme que<br />

George Bush a confié le poste<br />

de vice-ministre US des Affaires<br />

étrangères pour l’Amérique<br />

Latine entre 2002 et 2004.<br />

En ce début de l’année<br />

2002, Otto Reich se réunit<br />

fréquemment avec les chefs de<br />

l’opposition vénézuélienne. Et<br />

particulièrement avec Pedro Carmona,<br />

président de Fedecamaras,<br />

la fédération des patrons.<br />

La CIA accusée par ses<br />

propres documents<br />

Depuis quelques années, la<br />

CIA ‘arrose’ toutes sortes<br />

d’organisations au Venezuela<br />

: les partis politiques de droite<br />

et un ensemble d’associations<br />

présentées comme émanant de<br />

la ‘société civile’ mais qui en<br />

réalité servent de paravent pour<br />

attaquer le gouvernement et<br />

préparer son renversement « à la<br />

chilienne » : Consorcio Justicia,<br />

Accion Campesina, Assamblea<br />

de Educacion, Centro al Servicio<br />

de la Accion Popular, Instituto<br />

Prensa y Sociedad, Associacion<br />

Civil Justicia Alternativa, Fundacion<br />

Justicia de Paz…<br />

Pour se dissimuler, ces financements<br />

de la CIA transitent<br />

Suite à la page (14)<br />

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Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Suite de la page (7)<br />

L’oligarchie et l’impérialisme<br />

résolurent l’équation stratégique en<br />

concoctant une invasion d’anciens macoutes<br />

partis de la république dominicaine<br />

voisine. Les villes de province<br />

tombèrent une à une entre les mains<br />

des commandos pourvus d’armes automatiques,<br />

les policiers armés de ridicules<br />

pistolets .38 et de fusils de chasse<br />

12 prenant en général la fuite dès les<br />

premières rafales.<br />

Tout le monde s’attendait à une<br />

féroce bagarre, et à un bain de sang,<br />

à Port-au-Prince. Mais c’était compter<br />

sur les américains, qui ne tenaient pas<br />

du tout à voir leurs alliés les oligarques<br />

massacrés par un peuple en furie. Ils interdirent<br />

purement et simplement aux<br />

commandos putschistes d’entrer à la<br />

capitale, et allèrent kidnapper Aristide<br />

eux-mêmes, par un commando de marines,<br />

à son domicile et avec sa famille.<br />

Aristide ne fut heureusement pas tué,<br />

mais exilé, et le massacre de ses partisans<br />

réels ou supposés reprit, plus<br />

sanglant que jamais, avec la bénédiction<br />

du caïman étoilé.<br />

Pourquoi le gouvernement Lavalas<br />

n’a-t-il pas satisfait les revendications<br />

populaires? Pour le montrer,<br />

prenons l’exemple du premier gouvernement<br />

Préval. Celui-ci lança dans<br />

l’Artibonite une réforme agraire ambitieuse,<br />

tournant essentiellement autour<br />

Suite de la page (13)<br />

par diverses fondations-écrans. Dont<br />

la principale s’appelle NED : National<br />

Endowment for Democracy, un organisme<br />

étroitement contrôlé par la présidence<br />

et le Congrès des Etats-Unis.<br />

Durant les premiers mois de 2002, les<br />

montants versés augmentent énormément.<br />

Comment le sait-on ? Dans<br />

son livre Code Chavez – CIA contre<br />

Venezuela, l’avocate new yorkaise<br />

Eva Golinger a publié de nombreux<br />

documents provenant des administrations<br />

US elles-mêmes et prouvant<br />

l’implication de la CIA dans le coup<br />

d’Etat de 2002 (de même que dans<br />

les tentatives suivantes pour renverser<br />

Chavez). Les noms des agents, les institutions<br />

qui servent de paravents et<br />

même les montants versés, tout figure<br />

dans ce « mode d’emploi du parfait<br />

coup d’Etat ». (3)<br />

Les documents que Golinger a<br />

réussi à obtenir démontrent noir sur<br />

blanc que la CIA est au courant de tous<br />

les préparatifs du coup d’Etat. Dans un<br />

rapport envoyé le 5 mars à Washington,<br />

il est écrit : « L’armée aussi est<br />

divisée en ce qui concerne le soutien<br />

à Chavez… Il sera difficile d’organiser<br />

un coup d’Etat. » Le 1er avril, puis le<br />

6 avril, des rapports assez largement<br />

diffusés parmi les hauts fonctionnaires<br />

US sont très précis : « Des factions<br />

militaires dissidentes, comportant<br />

quelques officiers de haut rang mécontents<br />

intensifient leurs efforts pour<br />

organiser un coup d’Etat contre le président<br />

Chavez, probablement au début<br />

de ce mois. Les plans détaillés mentionnent<br />

l’arrestation de Chavez et de<br />

autres hauts responsables. »<br />

Bien sûr, les Etats-Unis nieront<br />

- comme d’habitude - être impliqués<br />

dans le coup d’Etat. Mais il suffit de<br />

constater à travers leurs propres documents,<br />

qu’ils étaient au courant des<br />

tous les préparatifs, et qu’ils n’ont en<br />

rien averti le gouvernement légal vénézuélien.<br />

Bien plus, ils ont augmenté<br />

leurs financements aux organisations<br />

putschistes.<br />

Le 7 avril, le président Chavez<br />

destitue six dirigeants de PDVSA pour<br />

mauvaise gestion, malversations financières<br />

et application d’une politique<br />

contraire à celle de l’Etat. Il en<br />

a le droit puisque la société publique<br />

du pétrole est placée sous l’autorité<br />

de l’Etat. Le 9 avril, le syndicat CTV<br />

et le patronat appellent – ensemble<br />

! – à une grève générale. Le 10, ils<br />

la proclament d’une durée indéfinie,<br />

c’est-à-dire en fait jusqu’au renversement<br />

de Chavez. Les télés privées diffusent<br />

l’appel à la rébellion d’un des<br />

plus haut responsables militaires, le<br />

général Nestor Gonzalez Gonzalez.<br />

Le premier coup d’Etat mis en<br />

scène par la télévision<br />

Dès sa préparation, les médias privés<br />

vénézuéliens ont joué un rôle décisif<br />

dans le coup d’Etat militaire. Dès le<br />

7 avril, quand le patron des patrons<br />

et son allié syndical annoncent leur<br />

grève générale pour évincer Chavez,<br />

le directeur du quotidien El Nacional,<br />

Miguel Enrique Otero, s’enhousiasme<br />

à leurs côtés au nom des médias : «<br />

Nous sommes tous dans cette lutte<br />

pour la défense du droit à informer. »<br />

Le 10, l’édito du même quotidien<br />

lance un appel à l’émeute : « Prenons<br />

la rue ! » « Pas un pas en arrière<br />

», proclament les annonces diffusées<br />

par Globovision. « Tous à la marche le<br />

jeudi 11 à 10 heures du matin ! Apporte<br />

ton drapeau. », martèlent les<br />

pubs d’une autre chaîne.<br />

Le jeudi 11 avril, le syndicat CTV<br />

et la fédération patronale organisent<br />

une énorme manifestation, soutenue<br />

par les grands médias privés. Elle part,<br />

comme par hasard, des locaux de PD-<br />

VSA et se dirige vers le centre. Mais,<br />

en cours de manifestation, le dirigeant<br />

syndical pro-US Ortega appelle à se<br />

rendre au palais présidentiel de Miraflores.<br />

Où sont rassemblés des milliers<br />

de manifestants venus soutenir leur<br />

président. Ca sent la provocation…<br />

Tout-à-coup, au lieu dit Puente<br />

Llaguno, où l’Avenida Urdaneta<br />

enjambe l’Avenida Baralt, des tirs<br />

sont déclenchés. Plusieurs manifestants<br />

chavistes sont tués. Ainsi que<br />

deux manifestants dans le cortège de<br />

l’opposition. D’où proviennent ces tirs<br />

? Des chavistes, prétendent tout de<br />

suite les télévisions privées. Elles montrent<br />

des images de trois manifestants<br />

chavistes tirant au revolver. En direction,<br />

disent-elles, des manifestants de<br />

l’opposition. Manipulation incroyable.<br />

Car, sur les images que les mêmes télévisions<br />

ont présentées en direct, on a<br />

pu voir que les manifestants chavistes<br />

sont au contraire pris pour cibles par<br />

les premiers tirs et qu’ils se couchent<br />

par terre en essayant d’échapper à ces<br />

tirs. Même le quotidien d’opposition El<br />

Nacional le confirme dans son édition<br />

suivante : « Les premières victimes<br />

de la culture du riz. La réforme échoua,<br />

pour la principale raison – je passe ici<br />

sur les détails – que le riz américain,<br />

subventionné par le gouvernement fédéral<br />

US, arrivait en Haïti moins cher<br />

que le riz de l’Artibonite. Le peuple étant<br />

dans l’état de misère inhumaine que<br />

nous savons était contraint d’acheter le<br />

riz le moins cher. Il aurait fallu frapper<br />

de droits de douane prohibitifs le riz-<br />

Miami, et/ou subventionner la production<br />

du riz national. Ces deux réformes<br />

étaient impossibles, d’une part parce<br />

que le gouvernement US, vendu au big<br />

business et spécialement aux gros producteurs<br />

de riz, n’en voulait pas, et de<br />

l’autre parce que l’oligarchie haïtienne<br />

faisait son beurre en vendant tèt nèg<br />

le riz en provenance du tigre aux dents<br />

atomiques (Nikita Khrouchtchov) et<br />

ne voulait surtout pas qu’on la trouble<br />

dans ses concordailles, ses zagribailles<br />

et ses ripailles. En conséquence, essayer<br />

de réglementer le commerce du riz<br />

était le meilleur moyen de déclencher<br />

un coup d’état. Le pays continua donc<br />

de s’appauvrir en important chaque<br />

jour des quantités astronomiques de riz<br />

qu’il aurait pu produire, et son ventre<br />

dépendit de plus en plus du bon vouloir<br />

de ses “amis” à la peau blanche et à<br />

l’âme noire.<br />

Ce qui vaut pour le riz vaut aussi<br />

pour les autres aliments. Nous importons<br />

du sucre que nous fabriquions<br />

chez nous il n’y a pas si longtemps.<br />

Les poules, les bananes, les tomates,<br />

les oignons, les avocats, et j’en passe,<br />

nous viennent de la Dominicanie.<br />

L’on trouve rarement, ces jours-ci, des<br />

figues-bananes qui ne proviennent pas<br />

du peyi panyòl. La Dominicanie a-t-elle<br />

un climat spécial, qui lui permette de<br />

produire ce que nous ne pouvons pas<br />

obtenir lakay nou? Mais non! Notre<br />

économie est entièrement ouverte sur<br />

l’extérieur, alors que pour la développer,<br />

il aurait fallu frapper de sévères<br />

droits de douane tous les produits que<br />

nous sommes capables de produire, et<br />

les marchandises de luxe telles que les<br />

voitures particulières et les 4 par 4. Et<br />

tout cela, et bien d’autres choses encore,<br />

parce que nous dépendons de nos<br />

“amis” leucodermes ou métis, qui nous<br />

veulent tout, sauf du bien...<br />

Point n’est besoin d’être économiste,<br />

sociologue ou agronome pour<br />

comprendre que la dépendance est la<br />

source ultime de nos maux, comme<br />

l’esclavage l’était voici deux cents ans.<br />

Point n’est besoin d’être grand clerc<br />

pour réaliser que quoi qu’on dise ou<br />

fasse, seule une nouvelle révolution,<br />

aussi radicale que celle de 1791-1804,<br />

nous délivrera. Tout le reste est tata rat<br />

dèyè bwèt, comme on dit chez nous.<br />

(à suivre)<br />

provenaient des rangs pro-chavistes. »<br />

De plus, les deux cortèges sont<br />

séparés par plusieurs centaines de<br />

mètres. Impossible avec de simples<br />

revolvers d’ atteindre l’autre cortège,<br />

il faut des fusils à longue portée. De<br />

plus, quand on examine les lieux, on<br />

constate qu’entre les deux cortèges, il<br />

y a… des immeubles, que les balles ne<br />

peuvent évidemment avoir traversés !<br />

Les snipers de la CIA<br />

Que s’est-il vraiment passé ? En fait,<br />

les putschistes avaient placé plusieurs<br />

snipers en haut des immeubles du<br />

quartier. C’est de là qu’on tirait. C’est<br />

seulement après ces attaques meurtrières<br />

que trois manifestants chavistes<br />

ont utilisé leurs revolvers pour riposter.<br />

Tirant depuis le pont sur l’unité<br />

blindée de la Police qui s’avance par<br />

l’autre avenue. Parce qu’ils croient<br />

que ce sont ces policiers (dirigés par<br />

un maire d’opposition) qui ont tiré sur<br />

eux.<br />

D’ailleurs, quand la foule se<br />

précipite vers les bâtiments d’où on a<br />

tiré, elle parvient à mettre la main sur<br />

sept snipers qui seront remis à la Justice.<br />

Parmi eux, un citoyen des Etats-<br />

Unis, Robert McNight, un Colombien<br />

et cinq hommes apparemment vénézuéliens<br />

(mais certains sont en possession<br />

de faux papiers). Très rapidement,<br />

le contre-amiral Carlos Molina<br />

Tamayo, putschiste, ordonnera de les<br />

libérer, et ils quitteront immédiatement<br />

le Venezuela.<br />

Aussitôt, les images sont remontées<br />

en studio avec un commentaire<br />

truqué. La manipulation consiste<br />

tout simplement à inverser l’ordre des<br />

images. On passe d’abord les trois<br />

chavistes tirant sur la police. Ensuite<br />

seulement, les images de victimes.<br />

Et on fait croire que ce sont les trois<br />

chavistes qui ont tué les manifestants<br />

du cortège de l’opposition. Pour imposer<br />

cette version, les putschistes ferment<br />

de force la télé publique et une<br />

télé communautaire de quartier, Catia<br />

TV.<br />

La scène, passée en boucle, inlassablement,<br />

va bouleverser la population.<br />

Maurice Lemoine, du Monde<br />

Diplomatique, était sur place et dénonce<br />

la manipulation de ces télés :<br />

« Tirée de son contexte, diffusée en<br />

continu par toutes les chaînes de télé,<br />

cette scène a permis d’affirmer que le<br />

11 avril, les partisans de Chavez, rebaptisés<br />

‘snipers’ (‘franco-tiradores’),<br />

avaient tiré sur une foule désarmée.<br />

En réalité, on voit clairement sur mes<br />

photos qu’il s’agit du contraire : c’est<br />

la masse des sympathisants de Chavez<br />

qui se protège, en se baissant, pour<br />

échapper aux tirs des snipers. » (4)<br />

Version confirmée par les images<br />

tournées en direct par les télés de<br />

l’opposition. On y voit très clairement<br />

les chavistes essayant d’échapper aux<br />

tirs. D’ailleurs, quelques mois plus<br />

tard, deux reporters de ces chaînes,<br />

Luis Alfonso Fernandez (Venevision)<br />

et Del Valle Canelon (Globovision),<br />

confirmeront que les premières victimes<br />

étaient des chavistes.<br />

Des morts programmés<br />

Dans l’après-midi de cette funeste<br />

journée, le contre-amiral Hector<br />

Ramirez Perez lit une proclamation<br />

déplorant la mort de civils innocents<br />

et dénonçant une conspiration macabre<br />

de Chavez qui a provoqué, dit-il,<br />

la mort de six Vénézuéliens assassinés<br />

par les forces gouvernementales.<br />

Ramirez Perez appelle donc à<br />

l’insurrection générale à cause des<br />

violences commises par Chavez. Emotion<br />

générale.<br />

Mais en réalité, cette proclamation<br />

n’est pas enregistrée en direct,<br />

elle a été enregistrée… la veille ! En<br />

effet, Otto Neustald, envoyé spécial de<br />

CNN, expliquera plus tard que toute<br />

la proclamation a été enregistrée à sa<br />

résidence personnelle avant toutes les<br />

violences ! Neustald, lors d’une conférence<br />

quelques mois plus tard, affirmera<br />

très clairement qu’au moment<br />

où la proclamation a été enregistrée,<br />

aucune violence ne s’était encore<br />

produite ! « Dans la nuit du 10 au 11,<br />

ils m’ont appelé : ‘Otto, demain le 11,<br />

il y aura une vidéo de Chavez, la manifestation<br />

ira jusqu’au palais présidentiel,<br />

il y aura des morts, vingt hauts<br />

responsables se présenteront contre<br />

Chavez et demanderont sa démission.<br />

Voilà ce qu’ils m’ont dit la nuit du 10<br />

au 11. » Bref, tout avait été orchestré,<br />

avec la participation des grands médias<br />

d’opposition.<br />

On le voit aussi dans leur comportement,<br />

cet après-midi là. A <strong>15</strong><br />

heures, les premiers morts tombent<br />

dans les deux manifestations. Immédiatement,<br />

les télés privées diffusent<br />

la proclamation préenregistrée<br />

de Ramirez Perez accusant Chavez de<br />

ces meurtres. A <strong>15</strong> heures 44, Chavez<br />

prend la parole pour démentir, mais les<br />

télés privées sabotent son intervention<br />

et diffusent l’appel à l’insurrection.<br />

Clairement, le coup d’Etat a été<br />

préparé à partir de l’organisation délibérée<br />

d’un massacre pour diaboliser<br />

Chavez, et avec la participation active<br />

des grands médias. Il faut signaler que<br />

dans les documents obtenus par Eva<br />

Golinger, le câble de l’ambassadeur US<br />

envoyé à Washington à propos de ces<br />

événements se retrouve complètement<br />

censuré par l’administration. Parce<br />

que la mise en scène a été préparée<br />

par la CIA ?<br />

Notes :<br />

1) Anthony Carew, The origins<br />

of CIA financing of AFL programs, CovertAction<br />

Quaterly, été 1999.<br />

2) Lettre ouverte à John Sweeny,<br />

président de l’AFL-CIO, www.globalwomenstrike.net/French<br />

3) Eva Golinger, Code Chavez,<br />

CIA contre Venezuela, Oser Dire,<br />

Liège, 2006<br />

4) Luis Britto Garcia, Investigacion<br />

de unos medios por encima de<br />

toda sospecha, brochure VTV, Caracas.<br />

Source : Extrait du livre Les 7<br />

Péchés d’Hugo Chavez,<br />

de Michel Collon<br />

Investig’Action 10 avril 20<strong>15</strong><br />

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14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


Suite de la page (3)<br />

organisation prenne part aux élections.<br />

Selon le Coordonnateur général<br />

de la Plateforme Pitit Desalin, si ce CEP<br />

est là aujourd’hui c’est grâce aux combats<br />

que lui et ses amis de l’opposition<br />

ont mené pendant des années. Sinon<br />

les choses auraient été autrement. L’exsénateur<br />

a tout à fait raison de souligner<br />

que l’actuel Conseil Electoral Provisoire<br />

institué selon l’article 289 de la Constitution<br />

est le fruit d’un compromis politique<br />

dont l’opposition radicale est le<br />

principal instigateur. En tout cas, Pitit<br />

Desalin était sous le feu des critiques<br />

et affrontait des débats houleux en son<br />

sein sur la question de sa participation<br />

ou non aux élections. Pendant ce temps,<br />

sur le terrain l’organisation s’était arrangée<br />

pour se mettre en ordre de bataille<br />

même si publiquement ses responsables<br />

n’avaient pas encore donné l’impression<br />

qu’ils se préparaient. De part et d’autre,<br />

la pression se faisait sentir sur les<br />

épaules des dirigeants de l’opposition<br />

radicale par les avancées du processus<br />

qui semblent irrémédiables.<br />

Signe du malaise qui prédominait<br />

au sein d’une organisation comme MO-<br />

POD avant sa déchirure, le grand silence<br />

de ses leaders sur les différentes activités<br />

menées par l’organisme électoral durant<br />

ces dernières semaines. L’on avait entendu<br />

beaucoup d’autres responsables<br />

de partis qui ont fait valoir leurs points de<br />

vue et surtout fait connaitre leurs points<br />

de désaccord soit sur le Décret soit sur<br />

le calendrier électoral. Or, même si les<br />

organisations politiques de l’opposition<br />

radicale n’avaient pas encore décidé de<br />

concourir aux futures élections, ç’aurait<br />

été bien qu’elles fassent entendre leur<br />

position par rapport à l’augmentation du<br />

nombre des circonscriptions électorales<br />

du pays passant de 99 à 119 ou sur les<br />

dates et les Bureaux Electoraux Départementaux<br />

et Communaux.<br />

Ce silence a été la preuve de<br />

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l’embarras des dirigeants de MOPOD qui<br />

s’entredéchiraient en interne en attendant<br />

qu’ils se positionnent face à leurs<br />

partisans comprenant qu’aujourd’hui, il<br />

n’y a pas d’autre alternative que d’aller<br />

aux élections si l’on veut retrouver le<br />

fonctionnement normal des institutions<br />

du pays. Sinon, devenir totalement inaudibles<br />

et invisibles, voire disparaître<br />

de la scène politique haïtienne en<br />

2016. L’opposition radicale qui a servi<br />

de cheval de Troie au Président Martelly<br />

pour parvenir à cette situation paie<br />

aujourd’hui son manque de vision. La<br />

pression politique qui a beaucoup pesé<br />

sur elle au moment où tout semblait indiquer<br />

qu’elle faisait fausse route depuis<br />

qu’elle avait refusé de négocier quoi que<br />

ce soit avec le pouvoir pendant qu’il était<br />

encore temps est le résultat de mauvais<br />

choix stratégique qui l’avait conduite<br />

dans une impasse.<br />

Finalement, c’est contraint et sous<br />

pression de leurs partisans que le MO-<br />

POD qui entretemps a changé de nom<br />

pour devenir « Mouvement Patriotique<br />

Populaire Dessalinien » avec le même<br />

sigle (MOPOD) et la Plateforme Pitit Desalin<br />

de Assade Volcy et de Moïse Jean-<br />

Charles ont fini par prendre le train en<br />

marche. Frappée par la division et l’égo,<br />

la plateforme MOPOD de Turnep Delpé<br />

s’est scindée en deux branches. L’ancien<br />

MOPOD devenu Mouvement Patriotique<br />

et Populaire Dessalinien avec Mirlande<br />

Hyppolite Manigat, Samuel Madistin,<br />

etc qui garde la même philosophie<br />

et le groupe de Newton Saint Juste et<br />

d’André Michel qui constitue une autre<br />

plateforme dénommée : Justice. Quant à<br />

Pitit Desalin, cela fait longtemps que ses<br />

dirigeants volent de leurs propres ailes<br />

bien qu’ils se défendent d’être en concurrence<br />

avec leurs collègues du Mouvement<br />

Patriotique Populaire Dessalinien<br />

et de la plateforme Justice de Me André<br />

Michel. Sauf qu’ils sont tous engagés<br />

aujourd’hui dans la course électorale.<br />

C.C<br />

Manhattan Community Media<br />

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continued from page (9)<br />

aims to create a nation of peasants,<br />

very poor but free and armed, on<br />

the ashes of plantations destroyed by<br />

the war.<br />

On <strong>Haiti</strong>’s southern coast Simón<br />

Bolívar lands, in search of refuge and<br />

aid. He comes from Jamaica, where<br />

he has sold everything down to his<br />

watch. No one believes in his cause.<br />

His brilliant military campaigns have<br />

been no more than a mirage. Francisco<br />

Miranda is dying in chains in the Cadiz<br />

arsenal, and the Spaniards have<br />

reconquered Venezuela and Colombia,<br />

which prefer the past or still do not<br />

believe in the future promised by the<br />

patriots.<br />

Pétion receives Bolívar as soon<br />

as he arrives, on New Year’s Day. He<br />

gives him seven ships, 250 men, muskets,<br />

powder, provisions, and money.<br />

He makes only one condition. Pétion,<br />

born a slave, son of a black woman<br />

and a Frenchman, demands of Bolívar<br />

the freedom of slaves in the lands he is<br />

going to liberate.<br />

Bolívar shakes his hands. The<br />

war will change its course. Perhaps<br />

America will too.<br />

From “Memory of Fire: Century of<br />

the Wind”<br />

1937: Dajabón<br />

Procedure Against the Black<br />

Menace<br />

The condemned are <strong>Haiti</strong>an blacks<br />

who work in the Dominican Republic.<br />

This military exorcism, planned to the<br />

last detail by General Trujillo, lasts a<br />

day and a half. In the sugar region, the<br />

soldiers shut up <strong>Haiti</strong>an day-laborers<br />

in corrals--herds of men, women, and<br />

children--and finish them off then and<br />

there with machetes; or bind their<br />

hands and feet and drive them at bayonet<br />

point into the sea.<br />

Trujillo, who powders his face<br />

several times a day, wants the Dominican<br />

Republic white.<br />

1937: Washington<br />

Newsreel<br />

Two weeks later, the government of<br />

<strong>Haiti</strong> conveys to the government of<br />

the Dominican Republic its concern<br />

about the recent events at the border.<br />

The government of the Dominican Republic<br />

promises an exhaustive investigation.<br />

In the name of continental security,<br />

the government of the United<br />

States proposes to President Trujillo<br />

that he pay an indemnity to avoid<br />

possible friction in the zone. After<br />

prolonged negotiation Trujillo recognizes<br />

the death of 18,000 <strong>Haiti</strong>ans<br />

on Dominican territory. According to<br />

him, the figure of 25,000 victims, put<br />

forward by some sources, reflects the<br />

intention to manipulate the events<br />

dishonestly. Trujillo agrees to pay the<br />

government of <strong>Haiti</strong>, by way of indemnity,<br />

$522,000, or $29 for every<br />

officially recognized death.<br />

The White House congratulates<br />

itself on an agreement reached within<br />

the framework of established inter-<br />

American treaties and procedures.<br />

Secretary of State Cordell Hull declares<br />

in Washington that President Trujillo<br />

is one of the greatest men in Central<br />

America and in most of South America.<br />

The indemnity duly paid in cash,<br />

the presidents of the Dominican Republic<br />

and <strong>Haiti</strong> embrace each other at<br />

the border.<br />

1943: Milot<br />

Ruins of Sans-Souci<br />

Alejandro Carpentier discovers the<br />

kingdom of Henri Christophe. The Cuban<br />

writer roams these majestic ruins,<br />

this memorial to the delirium of a slave<br />

cook who became monarch of <strong>Haiti</strong><br />

and killed himself with the gold bullet<br />

that always hung around his neck.<br />

Ceremonial hymns and magic drums<br />

of invocation rise up to meet Carpentier<br />

as he visits the palace that King<br />

Christophe copied from Versailles, and<br />

walks around his invulnerable fortress,<br />

an immense bulk whose stones,<br />

cemented by the blood of bulls sacrificed<br />

to the gods, have resisted lightning<br />

and earthquakes.<br />

In <strong>Haiti</strong>, Carpentier learns that<br />

there is no magic more prodigious and<br />

delightful than the voyage that leads<br />

through experience, through the body,<br />

to the depths of America. In Europe,<br />

magicians have become bureaucrats,<br />

and wonder, exhausted, has dwindled<br />

to a conjuring trick. But in America,<br />

surrealism is as natural as rain or madness.<br />

1969: Port-au-Prince<br />

A Law Condemns to Death<br />

Anyone Who Says or Writes Red<br />

Words in <strong>Haiti</strong><br />

Article One: Communist activities are<br />

declared to be crimes against the security<br />

of the state, in whatsoever form:<br />

any profession of Communist faith,<br />

verbal or written, public or private,<br />

any propagation of Communist or<br />

anarchist doctrines through lectures,<br />

speeches, conversations, readings,<br />

public or private meetings, by way<br />

of pamphlets, posters, newspapers,<br />

magazines, books, and pictures; any<br />

oral or written correspondence with<br />

local or foreign associations, or with<br />

persons dedicated to the diffusion of<br />

Communist or anarchist ideas; and<br />

furthermore, the act of receiving, collecting,<br />

or giving funds directly or indirectly<br />

destined for the propagation of<br />

said ideas.<br />

Article Two: The authors and<br />

accomplices of these crimes shall be<br />

sentenced to death. Their movable and<br />

immovable property shall be confiscated<br />

and sold for the benefit of the state.<br />

Dr. François Duvalier<br />

President-for-Life<br />

of the Republic of <strong>Haiti</strong><br />

From “<strong>Haiti</strong>, Despised by All,” an<br />

article for the Inter Press Service<br />

in September 1996<br />

<strong>Haiti</strong> is the poorest country in the<br />

Western hemisphere. It has more footwashers<br />

than shoe-shiners: little boys<br />

who, for a penny, will wash the feet of<br />

customers lacking shoes to shine. <strong>Haiti</strong>ans,<br />

on the average, live a bit more<br />

than thirty years. Nine out of every ten<br />

can’t read or write. For internal consumption<br />

the barren mountain sides<br />

are cultivated. For export, the fertile<br />

valleys: the best lands are given to<br />

coffee, sugar, cacao, and other products<br />

needed by the U.S. market. No<br />

one plays baseball in <strong>Haiti</strong>, but <strong>Haiti</strong> is<br />

the world’s chief producer of baseballs.<br />

There is no shortage of workshops<br />

where children assemble cassettes<br />

and electronic parts for a dollar a day.<br />

These are naturally for export; and<br />

naturally the profits are also exported,<br />

after the administrators of the terror<br />

have duly got theirs. The slightest<br />

breath of protest in <strong>Haiti</strong> means prison<br />

or death. Incredible as it sounds, <strong>Haiti</strong>an<br />

workers’ wages lost 25 percent<br />

of their wretched real value between<br />

1971 and 1975. Significantly, in that<br />

period a new flow of U.S. capital into<br />

the country began.<br />

<strong>Haiti</strong> is the country that is treated<br />

the worst by the world’s powerful.<br />

Bankers humiliate it. Merchants ignore<br />

it. And politicians slam their doors in<br />

its face.<br />

Democracy arrived only recently<br />

in <strong>Haiti</strong>. During its short life, this frail,<br />

hungry creature received nothing but<br />

abuse. It was murdered in its infancy<br />

in 1991 in a coup led by General Raoul<br />

Cédras.<br />

Three years later, democracy returned.<br />

After having installed and deposed<br />

countless military dictators, the<br />

U.S. backed President Jean Bertrand<br />

Aristide – the first leader elected by<br />

popular vote in <strong>Haiti</strong>’s history – and a<br />

man foolish enough to want a country<br />

with less injustice.<br />

In order to erase every trace of<br />

American participation in the bloody<br />

Cédras dictatorship, U.S. soldiers removed<br />

160,000 pages of records from<br />

the secret archives. Aristide returned to<br />

<strong>Haiti</strong> with his hands tied. He was permitted<br />

to take office as president, but<br />

not power. His successor, René Préval,<br />

who became president in February, received<br />

nearly 90 percent of the vote.<br />

Any minor bureaucrat at the<br />

World Bank or the International Monetary<br />

Fund has more power than Préval<br />

does. Every time he asks for a credit<br />

line to feed the hungry, educate the<br />

illiterate, or provide land to the peasants,<br />

he gets no response. Or he may<br />

be told to go back and learn his lessons.<br />

And because the <strong>Haiti</strong>an government<br />

cannot seem to grasp that it must<br />

dismantle its few remaining public services,<br />

the last shred of a safety net for<br />

the most defenseless people on Earth,<br />

its masters give up on it.<br />

The U.S. invaded <strong>Haiti</strong> in 19<strong>15</strong><br />

and ran the country until 1934. It<br />

withdrew when it had accomplished its<br />

two objectives: seeing that <strong>Haiti</strong> had<br />

paid its debts to U.S. banks and that<br />

the constitution was amended to allow<br />

for the sale of plantations to foreigners.<br />

Robert Lansing, then secretary of<br />

state, justified the long and harsh military<br />

occupation by saying that blacks<br />

were incapable of self-government,<br />

that they had “an inherent tendency<br />

toward savagery and a physical inability<br />

to live a civilized life.”<br />

<strong>Haiti</strong> had been the jewel in the<br />

crown, France’s richest colony: one big<br />

sugar plantation, harvested by slave<br />

labor. The French philosopher Montesquieu<br />

explained it bluntly: “Sugar<br />

would be too expensive if it were not<br />

produced by slaves. These slaves are<br />

blacks .... it is not possible that God,<br />

who is a very wise being, would have<br />

put a soul . .., in such an utterly black<br />

body.” Instead, God had put a whip in<br />

the overseer’s hand.<br />

In l803, the black citizens of <strong>Haiti</strong><br />

gave Napoleon Bonaparte’s troops<br />

a tremendous beating, and Europe<br />

has never for given them for this humiliation<br />

inflicted upon the white race.<br />

<strong>Haiti</strong> was the first free country in South<br />

America or the Caribbean. The free<br />

people raised their flag over a country<br />

in ruins. The land of <strong>Haiti</strong> had been<br />

devastated by the sugar monoculture<br />

and then laid waste by the war against<br />

France. One third of the population had<br />

fallen in combat. Then Europe began<br />

its blockade. The newborn nation was<br />

condemned to solitude. No one would<br />

buy from it, no one would sell to it, nor<br />

would any nation recognize it.<br />

Not even Simon Bolivar had the<br />

courage to establish diplomatic relations<br />

with the black nation. Bolivar<br />

was able to reopen his campaign for<br />

the liberation of the Americas, after being<br />

defeated by Spain, thanks to help<br />

from <strong>Haiti</strong>. The <strong>Haiti</strong>an government<br />

supplied him with seven ships, arms,<br />

and soldiers, setting only one condition:<br />

that he free the slaves – something<br />

that had not occurred to him.<br />

Bolivar kept his promise, but after<br />

his victory, he turned his back on the<br />

nation that had saved him. When he<br />

convened a meeting in Panama of the<br />

American nations, he invited England,<br />

but not <strong>Haiti</strong>.<br />

The U.S. did not recognize <strong>Haiti</strong><br />

until 60 years later. By then, <strong>Haiti</strong> was<br />

already in the bloody hands of the military<br />

dictators, who devoted the meager<br />

resources of this starving nation<br />

toward relieving its debt to France. Europe<br />

demanded that <strong>Haiti</strong> pay France a<br />

huge indemnity to atone for its crime<br />

against French dignity.<br />

The history of the abuse of <strong>Haiti</strong>,<br />

which in our lifetime has become a<br />

tragedy, is also the story of Western<br />

civilization’s racism.<br />

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Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

<strong>15</strong>


Suite de la page (12) Afrique… Suite de la page (12) Meurtre policie…<br />

maîtres eux-mêmes dont elle est la<br />

continuité. En travaillant activement<br />

à effacer les traces des ancêtres africains,<br />

cette élite fabriquée de toutes<br />

pièces a égaré le peuple noir à qui il<br />

ne reste donc plus qu’à imiter platement<br />

les autres jusqu’à en devenir les<br />

instruments dans leurs desseins.<br />

C’est l’Afrique entière qui se<br />

trouve chamboulée dans sa conception<br />

des choses. Ainsi, est-elle passée<br />

d’une civilisation qui doit, comme<br />

toute autre voulant maîtriser ses pas,<br />

Etre avant d’Avoir, à une civilisation<br />

qui veut Avoir avant d’Etre.<br />

Ceux qui veulent que les choses<br />

changent, si c’est vraiment leur désir,<br />

ne peuvent plus continuer à vouloir<br />

avoir raison les uns contre les autres<br />

dans une ambiance de détestation<br />

cordiale ou d’indifférence généralisée.<br />

Dénoncer, chacun dans son coin, ne<br />

suffit et ne suffira jamais. C’est pourquoi,<br />

nous sommes obligés de réunir<br />

les énergies disposées à aller dans le<br />

même sens sous un leadership nouveau<br />

et responsable pour engager<br />

la lutte pour la reconquête de notre<br />

espace confisqué et détourné vers la<br />

satisfaction des besoins et projets qui,<br />

non seulement ne sont pas les nôtres,<br />

mais qui sont surtout contre notre<br />

progrès collectif.<br />

Nous l’avons dit et redit : les<br />

grands changements historiques,<br />

avant d’être l’affaire de la masse,<br />

sont l’œuvre d’un noyau d’individus<br />

à l’esprit vif et actif. C’est ce noyau<br />

qui, par sa force de conviction et<br />

d’entraînement, vulgarise les solutions<br />

mûrement réfléchies et théorisées,<br />

et pilote la lutte jusqu’à sa<br />

phase finale de la reconstruction, tout<br />

en s’assurant d’avoir suffisamment<br />

préparé de nouvelles générations aptes<br />

à continuer et à perfectionner, si<br />

besoin, le projet. Ce travail, comme<br />

on peut le voir, est des plus compliquées<br />

des entreprises. C’est pourquoi,<br />

il ne peut être laissé dans n’importe<br />

quelle main qui va le couler dans la<br />

légèreté et l’immobilisme. Il s’agit<br />

de remettre l’Afrique à l’endroit, de<br />

la remettre sur sa voie naturelle de<br />

progrès d’où les africains ont été détournés,<br />

de faire asseoir sa modernisation<br />

sur ses valeurs culturelles préalablement<br />

tamisées, de lui construire<br />

des digues pouvant recueillir tous les<br />

flots continus venant de l’extérieur et<br />

d’en opérer un tri pour ne retenir que<br />

le positif pour répondre à ses propres<br />

intérêts.<br />

Il s’agit de lancer résolument<br />

l’Afrique vers la grandeur dont elle<br />

a toutes les potentialités. Ce n’est<br />

pas en cherchant continuellement<br />

à se rogner les pieds pour les faire<br />

entrer de force dans les chaussures<br />

qui leur sont taillées de l’extérieur<br />

que les africains redeviendront des<br />

acteurs de leur histoire. Au contraire,<br />

en agissant ainsi, l’on se prive de ses<br />

propres capacités créatrices intrinsèques<br />

et au bout de cette démarche,<br />

c’est la défaite assurée.<br />

En janvier 2012, nous écrivions<br />

qu’avec un leadership éclairé et<br />

courageux, les peuples les plus médiocres<br />

ont pu faire des bonds dans<br />

l’histoire, que nous devons abandonner<br />

l’attitude typiquement négroafricaine<br />

qui nous pousse à haïr, à<br />

détester et à isoler celles et ceux de<br />

nos enfants qui sont lucides et capables<br />

d’imprimer un rythme de<br />

marche adapté, et qu’il faut renoncer<br />

à la conviction que l’homme noir n’a<br />

pas d’ennemis, malgré les faits historiques<br />

évidents prouvant que les<br />

africains n’ont ni amis ni alliés dans<br />

le monde, et qu’enfin les africains<br />

doivent cesser de croire de toute leur<br />

force dans les religions d’autrui et<br />

dans un humanisme internationaliste<br />

qui combat les mêmes prédateurs<br />

à leurs côtés. » Nous confirmons ces<br />

propos.<br />

Pour conclure, gardons les deux<br />

clés essentielles à l’esprit : prendre<br />

conscience de la gravité de la situation<br />

et organiser la lutte à mener sous<br />

un leadership radicalement nouveau<br />

et n’obéissant pas aux critères de<br />

l’extérieur. Le MOLTRA est dans cette<br />

perspective.<br />

* La reconfiguration est la réorganisation<br />

des connexions entre<br />

les unités d’un système fonctionnel<br />

complexe, lorsque certaines sont<br />

supprimées et que de nouvelles unités<br />

apparaissent.<br />

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année, c'est-à-dire plus de trois par<br />

jour. Au rythme actuel, le nombre de<br />

personnes tuées par la police cette année<br />

dépassera le total de 1100 atteint<br />

l'an dernier.<br />

Certains des cas les plus récents<br />

comprennent les meurtres de:<br />

* Philip White, 32 ans, tué à Vineland,<br />

New Jersey le 31 mars. Une vidéo<br />

montre White sans armes, prostré sur<br />

le sol, frappé par la police et mordu au<br />

visage par un chien policier. On voit un<br />

policier qui tente de confisquer le téléphone<br />

cellulaire de la personne qui enregistre<br />

l'arrestation. White est décédé<br />

plus tard dans ce que le chef de police<br />

de Vineland Timothy Codispoti a qualifié<br />

de « décès en détention sans usage<br />

d’arme à feu ».<br />

* Eric Harris, 44 ans, tué à Tulsa,<br />

Oklahoma, le 2 avril.. Un policier prétend<br />

qu'il a tiré sur Harris, qui ne portait<br />

pas d'arme, durant son arrestation une<br />

fois « par inadvertance », ayant utilisé<br />

son arme à la place de son pistolet paralysant<br />

Taser.<br />

* Justus Howell, 17 ans, tué à<br />

Sion, Illinois, le 4 avril. Howell est<br />

mort de deux blessures par balle dans<br />

le dos. La police a affirmé qu'il avait<br />

tenté de voler une arme à feu plus tôt,<br />

mais rien n'indique qu'il ait représenté<br />

en quoi que ce soit une menace pour<br />

les policiers. Il n'y a pas de vidéo de<br />

l'assassinat.<br />

* Un homme non identifié tué<br />

à Phoenix, Arizona, le 4 avril. Selon<br />

la police, l'homme, visiblement déséquilibré,<br />

se poignardait dans la rue.<br />

Un article de la presse locale déclare<br />

que lorsque les policiers sont arrivés «<br />

l'homme aurait bondi vers » eux. Ils «<br />

se sont sentis menacés et ont tiré avec<br />

leurs armes ».<br />

La même histoire standard est<br />

répétée encore et encore. On a donné<br />

à des policiers armés jusqu'aux dents,<br />

portant des armes de type militaire, une<br />

permission de tuer qu'ils utilisent avec<br />

une régularité révoltante et presque<br />

toujours en toute impunité.<br />

Slager doit être condamné pour<br />

ses actions et puni avec toute la rigueur<br />

de la loi. Tous ceux qui ont cherché à<br />

étouffer l'affaire doivent également être<br />

arrêtés et poursuivis.<br />

Cependant, ceci n'est qu’un premier<br />

niveau de la véritable responsabilité.<br />

L'Etat tout entier est coupable<br />

d’avoir mis en place ce qui est en réalité<br />

Suite de la page (12) Sommet des Amériques<br />

pour avancer, il va nous falloir de la<br />

patience, beaucoup de patience. Nous<br />

pouvons nous persuader de certaines<br />

choses. D'autres non."<br />

Le chancelier cubain Bruno Rodríguez<br />

a dit que les deux pays comprennent<br />

le processus de normalisation<br />

des relations en deux étapes. La<br />

première comprend l'exclusion de Cuba<br />

de la liste des organisations terroristes,<br />

du point de vue du gouvernement de<br />

Washington et la normalisation des services<br />

bancaires du bureau des intérêts<br />

de Cuba aux Etats-Unis, bloqués depuis<br />

l'année dernière.<br />

La seconde étape devra aborder<br />

la levée du blocus commercial,<br />

l'ouverture des ambassades dans les<br />

deux capitales, la fermeture de la base<br />

militaire de Guantánamo et des mesures<br />

concrètes pour que les Etats-Unis cessent<br />

de promouvoir des changements<br />

intérieurs dans la vie politique de Cuba.<br />

Le chancelier a affirmé qu'il y aura une<br />

seconde ronde présidentielle de négociations...<br />

"Bientôt, très bientôt". Tout le<br />

reste est un feu d'artifice.<br />

"Nous ne voulons plus les doctrines<br />

Bush. Laissez de côté les discours<br />

de double morale du passé. Laissez de<br />

côté les menaces, les chantages, les<br />

pressions qui tombent sur nos gouvernements<br />

depuis le Capitole où la<br />

Maison Blanche" a demandé Morales à<br />

Obama à la fin de son discours.<br />

Correa aussi a célébré la présence<br />

de Cuba au forum et les négociations de<br />

rapprochement diplomatique avec les<br />

Etats-Unis. Cependant, il a aussi repris<br />

l'idée que "le blocus commercial inhumain<br />

et la restitution du territoire de<br />

Guantánamo sont encore en suspens."<br />

Les Etats-Unis ont perdu le<br />

contrôle<br />

Comme couronnement, il est clair que<br />

ce n'est déjà pas Washington qui réalise<br />

l'agenda latino-américain et caribéen,<br />

même si il peut encore l'influencer. Par<br />

une force d'occupation paramilitaire<br />

composée d'escadrons de la mort et<br />

opérant en toute légalité.<br />

Le 9 avril, huit mois exactement<br />

s’étaient passés depuis le meurtre de<br />

Michael Brown à Ferguson, Missouri,<br />

un meurtre qui a provoqué l'indignation<br />

populaire et des manifestations dans<br />

tout le pays. L'establishment politique y<br />

a répondu en orchestrant l'exonération<br />

du policier Darren Wilson, ce qui comprend<br />

la décision du gouvernement<br />

Obama, le mois dernier, de ne pas intenter<br />

d’action civile. Le transfert massif<br />

de matériel militaire aux forces de<br />

police locales se poursuit sans relâche.<br />

La police l’a interprété comme le<br />

feu vert donné pour qu’elle intensifie<br />

un déchainement de violence qui a fait<br />

au moins 746 morts depuis le meurtre<br />

de Brown.<br />

Le comportement meurtrier<br />

évident dans les actions de Slager et<br />

d'innombrables autres policiers reflète<br />

une mentalité délibérément et systématiquement<br />

cultivée dans la police. La<br />

population n'a pas de droits. Tout acte<br />

de désobéissance peut devenir un crime<br />

capital. La vie des travailleurs et des<br />

pauvres ne compte pour rien.<br />

Les commentaires des médias sur<br />

le meurtre de Scott se sont concentrés<br />

sur le fait que Scott était noir et Slager<br />

blanc. Cependant, la violence policière<br />

en Amérique et la détermination de<br />

l'Etat à défendre cette violence, ne peuvent<br />

s'expliquer simplement ou principalement<br />

par le racisme, quel que soit<br />

le rôle qu'il puisse jouer dans n’importe<br />

quel incident particulier. L'accent mis<br />

sur la race vise à obscurcir des questions<br />

plus fondamentales.<br />

La répression policière aux États-<br />

Unis est l’expression à l'intérieur des<br />

méthodes employées par la classe<br />

dominante pour défendre ses intérêts<br />

à l'extérieur, par les guerres sans fin et<br />

les assassinats de drones. A l'intérieur,<br />

une aristocratie patronale et financière<br />

qui a amassé sa richesse par la fraude<br />

et la criminalité se tient au sommet<br />

d'un système en crise dont les inégalités<br />

menacent de déclencher des conflits<br />

sociaux explosifs, sans précédent dans<br />

l’histoire. Elle y répond par la violence<br />

et la brutalité.<br />

Dans les actions meurtrières de la<br />

police on peut voir la réalité de la domination<br />

de classe en Amérique.<br />

Wsws 9 avril 20<strong>15</strong><br />

chance, nous ne sommes plus ceux d'il<br />

y a 21 ans quand, en décembre 1994,<br />

le beau Bill Clinton annonçait au premier<br />

Sommet des Amériques à Miami<br />

que tous les pays du continent (et pour<br />

notre bien), nous devions faire partie<br />

de l'ALCA...<br />

Il y a 10 ans, en profitant de<br />

l'effondrement du modèle soviétique,<br />

il commença à imposer l'hégémonie<br />

du libre marché - sous sa seule conduite<br />

- comme unique modèle possible<br />

pour son arrière-cour, dans une voie<br />

irréversible. Ce modèle comprenait la<br />

dépendance économique, politique et<br />

aussi militaire. En cette année 1994,<br />

Clinton ordonna une inspection des<br />

centres de Renseignement, de contrôle<br />

et de commandement impliqués dans<br />

les opérations anti trafic de drogues et<br />

établit 3 Forces de Travail conjoint entre<br />

Agences: Ouest, Est et Sud.<br />

Mais les changements latinoaméricains<br />

ont commencé avec Hugo<br />

Chavez comme locomotive. En 2001,<br />

il rendait compte dans la déclaration<br />

finale du Sommet du Québec du fait<br />

qu'on s'opposait à l'ALCA. Et les manifestations<br />

anti-mondialisation commençaient<br />

à grandir dans les rues du<br />

monde entier occidental. En 2005, à<br />

Mar del Plata, il y eut le surprenant Non<br />

à l'ALCA de Chavez, Lula, Kirchner.<br />

Peut-être après ce sommet de<br />

20<strong>15</strong> pourra-t-on mesurer combien on<br />

a avancé dans l'intégration politique<br />

des pays latino-américains et des Caraïbes<br />

et dans quelle mesure la région<br />

s'est dégagée de la subordination au<br />

pôle de pouvoir que représentent les<br />

Etats-Unis dans la perspective d'un<br />

nouveau schéma de coopération basé<br />

sur l'indépendance, la souveraineté nationale,<br />

régionale et la multipolarité.<br />

Alainet 14 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

Traduction Françoise Lopez<br />

Cuba Si France Provence<br />

14 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


A travers le monde<br />

Günter Grass a cassé son tambour<br />

Par Eugénie Barbezat<br />

Depuis la publication en 1959 de<br />

son chef-d’œuvre, "Le tambour",<br />

un succès planétaire adapté au cinéma<br />

par Volker Schloendorff, qui reçut la<br />

Palme d'Or à Cannes et l'Oscar du meilleur<br />

film, ce fumeur de pipe moustachu<br />

aux épaisses lunettes n'a eu de cesse<br />

de confronter son pays avec son passé<br />

nazi, avec sa mauvaise conscience.<br />

Parmi ses œuvres les plus connues,<br />

écrites dans une langue luxuriante<br />

et néanmoins précise, pleine de<br />

fantaisie et d'ironie, figurent "Le chat<br />

et la souris", "Les années de chien",<br />

"Le journal d'un escargot", "Le turbot",<br />

"Une rencontre en Westphalie", "Toute<br />

une histoire" (qui a provoqué un tollé<br />

en Allemagne où des médias disaient:<br />

"Grass n'aime pas son pays"), "La ratte"<br />

et "Mon siècle".<br />

Né le 16 octobre 1927 à Dantzig,<br />

devenue Gdansk dans l'actuelle Pologne,<br />

d'une mère d'origine cachoube<br />

(une minorité slave de Prusse) et d'un<br />

père allemand, Grass vit une "jeunesse<br />

allemande modèle" pour sa génération.<br />

Enrôlé à onze ans dans les Jeunesses<br />

hitlériennes avant de partir sur<br />

les champs de bataille de la Seconde<br />

Guerre mondiale, il est fait prisonnier à<br />

la fin de la guerre par les Américains et<br />

libéré en 1946.<br />

Il mène une vie de bohème, suit<br />

des études d'arts plastiques, sculpte,<br />

peint, s'essaie à la poésie. Il se décide<br />

L'éditeur et écrivain<br />

François Maspero est mort<br />

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Günter Grass<br />

dans les années 50 pour une carrière<br />

d'écrivain et va s'engager plus tard<br />

aux côtés des écrivains antifascistes<br />

du "Groupe 47" et du social-démocrate<br />

Willy Brandt.<br />

Un engagement sans faille dans<br />

tous les combats de son temps<br />

Homme de gauche, Grass était farouchement<br />

antilibéral, pacifiste et antimilitariste.<br />

Il s'est longtemps battu<br />

pour le droit des femmes et la légalisation,<br />

en Allemagne, de l'interruption<br />

volontaire de grossesse.<br />

L'auteur a régulièrement critiqué<br />

le passé nazi de l'Allemagne et, après<br />

la chute du mur de Berlin, il s'oppose<br />

à la Réunification allemande pour «<br />

préserver l'héritage socialiste » de la<br />

République démocratique allemande.<br />

En 1992, il quitte le SPD dont<br />

il était devenu une figure éminente<br />

en raison de la signature, par le parti,<br />

de la nouvelle Constitution qui comprend<br />

une clause de restriction du droit<br />

Par Françoise Dargent<br />

L'éditeur et écrivain François Maspero<br />

est mort le 11 avril 20<strong>15</strong>, à Paris, à<br />

l'âge de 83 ans. Il était l'auteur d'une<br />

quinzaine d'ouvrages, romans et récits<br />

et avait également traduit des livres de<br />

trois langues, l'espagnol, l'anglais et<br />

l'italien.<br />

Son nom reste indissociable de la librairie<br />

et de la maison d'édition<br />

qu'il avait créées à la fin des années<br />

cinquante, indissociable aussi d'un engagement<br />

ancré à gauche dans les années<br />

soixante et soixante-dix. L'éditeur<br />

et écrivain François Maspero est mort<br />

le 11 avril 20<strong>15</strong>, à Paris, à l'âge de 83<br />

ans. Il était l'auteur d'une quinzaine<br />

L'écrivain et traducteur est mort<br />

samedi 11 avril à l'âge de 83 ans.<br />

Figure de la culture contestataire<br />

des années 60 et 70, il avait fondé<br />

une maison d'édition à son nom.<br />

d'ouvrages, romans et récits et avait également traduit des livres de trois<br />

langues, l'espagnol, l'anglais et l'italien.<br />

Sepulveda, Pérez-Reverte, Zafon ou encore<br />

Conrad en faisaient partie. Il se disait<br />

sensible aux luttes des peuples pour<br />

leur liberté, citant volontiers cette phrase<br />

extraite de La Fêlure de Scott Fitzgerald:<br />

«Il faut savoir que les choses sont sans<br />

espoir et être pourtant déterminé à les<br />

changer».<br />

Sa conception de l'Histoire et de la<br />

vie, il l'avait puisée, adolescent, dans le<br />

parcours de sa famille. Issu d'une lignée<br />

de savants ouverts sur le monde -son<br />

grand-père Albert était égyptologue, son<br />

père, Henri, sinologue et professeur au<br />

Collège de France. François Maspero a<br />

grandi dans une famille de résistants.<br />

Son père fut déporté à Buchenwald<br />

Suite à la page (18)<br />

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d'asile. En 1997, il s'oppose une nouvelle<br />

fois à Helmut Kohl pour dénoncer<br />

la politique des marchands d'armes entre<br />

l'Allemagne et la Turquie.<br />

Dans un échange télévisé avec<br />

Pierre Bourdieu pour la chaîne Arte en<br />

novembre 1999, l'auteur déplore les<br />

méfaits du néolibéralisme et affirme<br />

que « seul l'État peut garantir la justice<br />

sociale et économique entre les citoyens.<br />

»Il exprime également son souhait<br />

d'ouvrir à nouveau « l'universalisme et<br />

le dialogue culturel hérité des Lumières<br />

»<br />

Grass a toujours voulu défendre<br />

la « voix des opprimés » : il a notamment<br />

soutenu Salman Rushdie, victime<br />

d'une fatwa islamique en 1989, les<br />

écrivains arabophones contestataires et<br />

expatriés puis le peuple palestinien. Il<br />

a souvent dénoncé la politique du gouvernement<br />

israélien qu'il juge « agressive<br />

» et « belliqueuse ».<br />

Au lendemain des attentats du<br />

11 septembre 2001, il déclare que la «<br />

réaction » américaine orchestre beaucoup<br />

de tapage « pour trois mille Blancs<br />

tués ». La même année, il s'oppose à<br />

l'intervention américaine en Afghanistan<br />

puis à la guerre en Irak deux ans<br />

plus tard.<br />

En compagnie de Gabriel García<br />

Márquez, José Saramago, Umberto<br />

Eco, John Updike, Mario Vargas<br />

Llosa, Carlos Fuentes et Juan<br />

Goytisolo, Grass condamne l'attitude<br />

des autorités turques et réclame,<br />

Suite à la page (18)<br />

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Rencontre Obama - Castro<br />

: que se sont-ils dit ?<br />

Mort de l'écrivain<br />

Eduardo Galeano, figure<br />

emblématique de la<br />

gauche latino-américaine<br />

Par Julie Clarini<br />

Raul Castro et Barack Obama, le 11 avril 20<strong>15</strong>, au Panama.<br />

(Pablo Martinez Monsivais/AP/SIPA)<br />

Les présidents américain Barack<br />

Obama et cubain Raul Castro ont<br />

eu samedi 11 avril, en marge du Sommet<br />

des Amérique au Panama, un têteà-tête<br />

sans précédent depuis 1956 qui<br />

marque l'avènement d'une nouvelle<br />

ère dans les relations entre les deux<br />

ennemis de la Guerre froide.<br />

La rencontre, qui est venue sceller<br />

le rapprochement surprise annoncé<br />

en décembre par les deux pays après<br />

plus d'un demi-siècle d'antagonisme,<br />

a duré "environ une heure", selon un<br />

haut responsable américain.<br />

Le journaliste et écrivain uruguayen<br />

Eduardo Galeano est mort lundi 13<br />

avril, à l’âge de 74 ans, dans sa ville<br />

Immaculeé Bakery<br />

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« Homme honnête »<br />

Assis côte-à-côte devant la presse, les<br />

deux hommes ont pris la parole chacun<br />

leur tour, avant une poignée de mains<br />

sous les flashs, en marge du Sommet<br />

des Amériques, au Panama.<br />

« Le fait que le président Castro<br />

et moi soyons assis ici aujourd'hui<br />

représente un événement historique »,<br />

a lancé Barack Obama.<br />

Après un long plaidoyer contre<br />

les ingérences des anciennes administrations<br />

américaines dans les affaires<br />

cubaines et latino-américaines, le dirigeant<br />

Cubain a, lui, voulu saluer la<br />

probité du président des États-Unis, le<br />

qualifiant d' « homme honnête ».<br />

Il a aussi exprimé sa volonté<br />

d'avancer dans un "dialogue respectueux"<br />

aspirant à une "coexistence<br />

civilisée" en dépit de "profondes différences"<br />

entre les deux pays.<br />

« Tourner la page » ou<br />

« être patients » ?<br />

Le président américain a remercié son<br />

homologue cubain pour son "esprit<br />

d'ouverture" et appelé le chef d'Etat<br />

Suite à la page (18)<br />

Eduardo Galeano<br />

natale, Montevideo, après avoir connu<br />

l’exil pendant plus de douze ans. Cet<br />

auteur prolifique, salué par la critique<br />

pour sa prose brûlante, toujours à fleur<br />

d’indignation, fut acteur et chroniqueur<br />

des luttes d’émancipation qui se sont<br />

déroulées sur le continent sud-américain<br />

dans le dernier quart du XXe siècle.<br />

Son nom restera associé au livre devenu<br />

un classique de la gauche latinoaméricaine,<br />

écrit en 1971 : Les Veines<br />

ouvertes de l’Amérique latine (traduit<br />

en français en 1981), une dénonciation<br />

cinglante du pillage des nations<br />

d’Amérique centrale et d’Amérique<br />

du Sud par les puissances européennes<br />

et nord-américaine, traduite dans<br />

une vingtaine de langues. En 2010,<br />

Suite à la page (18)<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Suite de la page (6) An nou oze… Suite de la page (6) Literati anba…<br />

yo. Sa pa vle di, nou pap gen bon gouvènman tranzisyon restavèk,<br />

rapò ak tout peyi frè ki vle fè solidarite<br />

gouvènman pwovizwa delala, labo-<br />

ak pèp Ayisyen an.<br />

ratwa makouto-boujwa-enperyalis<br />

Atansyon ! se pa gouvènman yo vle mete anplas nan peyi a.<br />

provizwa jan laboratwa makoutoboujwa-enperyalis<br />

Ane sa a se lane Santnè Pre-<br />

la ap planifye pou mye okipasyon peyi a 19<strong>15</strong>-20<strong>15</strong>.<br />

yo vin chanje Konstitisyon peyi an Tout Ayisyen ki gen san Desalin ak<br />

pou yo wete pèp la toutbonvre sou Chalmay Peral nan venn yo, dwe<br />

sèn politik la epi bay Nouvo Kolon leve kanpe pou defann peyi yo.<br />

dwa pou yo rache koupe, fè sa yo vle Pèp la dwe rete mobilize pou Ayiti<br />

nan peyi Desalin lan.<br />

tounen granmoun tèt li.<br />

KOD di non ! nan sans sa a<br />

Aba Okipasyon<br />

KOD pral tabli yon mobilizasyon nan<br />

Aba eleksyon-seleksyon<br />

tout peyi a Premye ak Dizui Me ka p<br />

Viv lit pèp Ayisyen an !<br />

vini la pou l denonse plan enperyalis « An nou oze envante lavni! » An<br />

yo ki panse si yo pa pran nou nan nou relanse mobilizasyon yo, pou<br />

Eleksyon , y ap pran nou nan vye nou konstwi yon altènatif antimakout,<br />

Tranzisyon !<br />

anti-enperyalis pou yon<br />

Pèp la dwe kanpe ankwa kont lòt Ayiti sosyalman, ekonomikman<br />

tout vye pwojè elektoral, kont tout devlope ak politikman endepandan !<br />

Suite de la page (17)Rencorte...<br />

cubain à "tourner la page" :<br />

Avec le temps, il est possible<br />

pour nous de tourner la page et<br />

développer une nouvelle relation<br />

entre nos deux pays [...] même<br />

si nous avons des différences profondes<br />

et importantes."<br />

Raul Castro a répondu au<br />

président américain que tous deux<br />

allaient devoir se montrer "très<br />

patients" durant leur processus de<br />

rapprochement.<br />

Nous voulons parler de tout,<br />

mais nous devons être patients,<br />

très patients. Cela a été une histoire<br />

compliquée, celle de nos pays<br />

; mais nous sommes disposés à<br />

avancer comme le dit" Barack<br />

Obama.<br />

Raul Castro a aussi incité<br />

son homologue à accélérer les démarches<br />

pour le retrait de Cuba<br />

de la liste des pays soutenant le<br />

terrorisme, dossier qui constitue<br />

Suite de la page (17)Gunter gras..<br />

en décembre 2005, l'abandon des<br />

charges judiciaires contre l'écrivain<br />

Orhan Pamuk, accusé d'« atteinte<br />

à l'identité turque » à la suite de la<br />

publication d'un article dans lequel<br />

ce dernier reconnaît la responsabilité<br />

de son pays dans les massacres<br />

kurdes et le génocide arménien. En<br />

2006, lors de l'affaire des caricatures<br />

de Mahomet, Grass fustige «<br />

l'arrogance de l'Occident » et son «<br />

mépris de la culture musulmane ».<br />

En 2008, il publie avec<br />

cinq autres lauréats du prix Nobel<br />

(Mikhail Gorbatchev, Desmond<br />

Tutu, Dario Fo, Orhan Pamuk et Rita<br />

Levi Montalcini) une tribune pour<br />

dénoncer le sort de Roberto Saviano,<br />

dont la tête est mise à prix par<br />

la mafia et en appeler à la responsabilité<br />

de l'État italien dans sa lutte<br />

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pour Cuba le principal obstacle à la<br />

réouverture d'ambassades.<br />

Barack Obama a indiqué qu'il<br />

avait reçu une recommandation<br />

en ce sens du Département d'Etat,<br />

mais qu'il n'avait pas encore eu<br />

le temps de l'étudier avant de la<br />

transmettre au Congrès.<br />

"Des visions très différentes"<br />

Les deux présidents se sont ensuite<br />

retirés pour un entretien à<br />

huis-clos, le premier entretien entre<br />

deux présidents américain et<br />

cubain depuis 1956.<br />

Après la rencontre, le président<br />

américain a fait état devant la<br />

presse de déclarations "franches et<br />

fructueuses".<br />

Nous avons des visions très<br />

différentes sur la manière dont la<br />

société devrait être organisée. Et<br />

j'ai été très direct avec lui."<br />

L’Obs 12 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong><br />

contre le crime organisé.<br />

En 2010, il s'engage, au côté<br />

d'Orhan Pamuk, pour la libération<br />

de l'auteur Doğan Akhanlı, emprisonné<br />

en Turquie.<br />

En 2013, il fait partie des signataires,<br />

en compagnie de plusieurs<br />

écrivains dont quatre autres prix Nobel<br />

(Orhan Pamuk, Elfriede Jelinek,<br />

J.M. Coetzee et Tomas Tranströmer),<br />

d'un manifeste contre la société de<br />

surveillance et l'espionnage des citoyens<br />

orchestré par les États.<br />

Le 30 septembre 2012, alors<br />

qu'il est déclaré persona non grata<br />

en Israël, Grass publie un recueil<br />

de 87 poèmes, Éphémères, où il<br />

fait notamment l'éloge de Mordechai<br />

Vanunu, dénonciateur du programme<br />

nucléaire israélien.<br />

L’ HUMANITE 13 AVRIL 20<strong>15</strong><br />

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pòs. Pami ekriven yo nou ka nonmen<br />

Marcel Dauphin, yon powèt ak<br />

dramatij ki te pwodui plizyè pyès<br />

patriyotik (Boisrond Tonnerre, Pierre<br />

Sully…) nan mwatye ventyèm syèk<br />

la. Bò kote atis yo, nou konstate non<br />

Pierre Sully, Charlemagne Péralte ak<br />

Benoit Batraville tounen souvan nan<br />

chante gwoup kiltirèl Tanbou Libète,<br />

Solèy Leve ak Atis Endepandan.<br />

Powèm Georges Castera a<br />

parèt nan yon nimewo espesyal<br />

revi Demanbre ki pote dat janvye<br />

20<strong>15</strong>, pou raple san tan okipasyon<br />

amerikèn nan. Nimewo sa a rasanble<br />

tèks istoryen, sosyològ, kritik<br />

literè, powèt, nouvelis, womansye<br />

nan bi pou klere peryòd trajik sa a<br />

nan istwa nou sou ang diferan avèk<br />

tit kolektif: NOU PAP DÒMI BLIYE.<br />

Editè yo prete tit sa a nan Dèyè mòn<br />

gen mòn, yon lòt powèm Castera<br />

te ekri an 1971 sou yon mizik Atis<br />

Endepandan: Nou pa p dòmi bliye/<br />

Tout nèg ki te tonbe/Lan chen manje<br />

chen/Kote libète/Tounen flè sonje/<br />

Lan koze malere/…Foul moun te rasanble/Lò<br />

Peral t ap goumen/Pou n<br />

pa t rete /Bouki dan griyen/Ak yon<br />

Ayiti/Rad chire toutouni. Piblikasyon<br />

sa a ki se yon kolaborasyon ant<br />

Atelier Jeudi Soir, Pen Haïti ak Editions<br />

Ruptures ofri tèks ni an kreyòl<br />

ni an fransè. Se yon pati nan Mon<br />

pays que voici (Anthony Phelps)<br />

ki louvri nimewo a: Yankee de mon<br />

Coeur/Qui entres chez moi/En pays<br />

conquis/Imprimes ma gourde/Et<br />

bats ma monnaie/Yankee de mon<br />

coeur/Qui viens dans ma caille/Parler<br />

en anglais/ Qui changes le nom<br />

de mes vielles rues…<br />

Suite de la page (17)Lediteur...<br />

et y mourut. Son frère Jean fut assassiné<br />

à l'âge de 19 ans par les Allemands alors<br />

qu'il combattait auprès des Américains.<br />

Sa mère fut déportée à Ravensbrück<br />

et survécut. L'enfant échappa à<br />

ses sinistres voyages mais en garda à<br />

jamais la blessure. Il y eut un avant et<br />

un après: «Tout s'éteint d'un coup… J'ai<br />

eu, depuis, comme je le souhaite à tous,<br />

mes jours, mes années de soleil. Mais<br />

quelque chose me dit toujours que ce<br />

n'est pas le même que ce soleil-là, celui<br />

dont je sais seulement qu'il brillait avant<br />

ma seconde naissance» écrivait-il dans<br />

L'Abeille et la guêpe, son récit autobiographique<br />

(Le Seuil), publié en 2002.<br />

Ses publications lui valent de<br />

nombreux procès<br />

Après un parcours scolaire qu'il qualifie<br />

lui-même de «chaotique», et une tentative<br />

avortée de poursuivre ses études<br />

dans l'ethnologie, il travaille dans une<br />

librairie parisienne avant d'ouvrir la sienne<br />

dans le quartier latin. Elle s'appelle<br />

Suite de la page (17)Mort de ....<br />

le prestigieux prix littéraire Stig-Dagerman<br />

distinguait l’écrivain pour « avoir<br />

toujours été du côté des damnés de la<br />

terre, sans avoir cherché à être leur<br />

porte-parole ».<br />

Son parcours, intensément politique,<br />

est le reflet d’une époque mouvementée<br />

où l’engagement se faisait<br />

autant par la plume que par les armes.<br />

Né le 3 septembre 1940, il débute très<br />

jeune dans la presse, comme journaliste<br />

et caricaturiste. A l’âge de 21 ans,<br />

il dirige Marcha, l’hebdomadaire-phare<br />

des intellectuels latino-américains de<br />

gauche, puis le quotidien Epoca. Chassé<br />

d’Uruguay par le coup d’Etat de 1973,<br />

Eduardo Galeano est également contraint<br />

de quitter l’Argentine, pays où il<br />

a trouvé refuge et fondé une autre revue,<br />

Crisis. Il choisit l’exil en Espagne,<br />

à Barcelone, en 1976, et ne revient<br />

dans son pays que dix ans plus tard,<br />

en 1985, alors qu’y débute la transition<br />

démocratique.<br />

« Pour Obama, affectueusement.<br />

Hugo Chavez »<br />

Son œuvre engagée témoigne de son<br />

attachement indéfectible à la lutte<br />

contre l’oppression. Sa trilogie Mémoires<br />

du feu (Les Naissances, 1982<br />

; Les Visages et les Masques, 1984 et<br />

Le Siècle du vent, 1986) traduite chez<br />

Kontrèman ak toubouyon lirik<br />

debride Anthony Phelps la, ki anflajele<br />

awogans ak abi okipan an kont<br />

yon Ayiti pèsonifye otè a ap pote<br />

nan zantray li sou tè legzil, Emmelie<br />

Prophète ap kesyonnen vre rezon<br />

dèyè okipasyon imilyan 19<strong>15</strong> la.<br />

Womansyè a mete an kesyon ansèyman<br />

li resevwa sou ban lekòl an rapò<br />

ak debakman lame ameriken ann<br />

Ayiti an 19<strong>15</strong>. Aksyon li konsidere<br />

kòm pi gwo zak lachte ak rapas kapitalis<br />

triyonfan epòk la. Ki sa ki te<br />

pase tout bon pandan okipasyon an<br />

e sitou apre sa? Sa k fè liv yo pa<br />

pole de okenn rezistans? Emmelie<br />

Prophète konstate plizyè evènman<br />

enpòtan pou Ayiti epòk sa a pandan<br />

lòt bagay t ap fè aktyalite nan<br />

lemonn. Li note nesans powèt René<br />

Bélance ak Roussan Camille (janvye<br />

ak out 19<strong>15</strong>), ane ki fè Jacques Roumain<br />

8 an. Menm ane a Billie Halliday<br />

fèt. Chantè djaz selèb sa a pral<br />

konnen segregasyon rasyal tout vi l<br />

anba men ameriken, menm jan ak<br />

pèp ayisyen an pandan tout tan okipasyon<br />

an dire. Otè a fè n sonje tou:<br />

jès dezespere powèt Edmond Laforest<br />

lane 19<strong>15</strong> la, ki te lage tèt li nan<br />

yon pisin ak yon diksyonè pandye<br />

nan kou l, pase li pa t kapab sipòte<br />

okipasyon an. Li fini pou l di: 19<strong>15</strong>,<br />

1994, 2004 nou sanble akomode<br />

nou ak okipasyon yo avèk lo peyizan<br />

yo touye ak kolera yo pote.<br />

Èske otè a gen rezon? Èske<br />

se vre nou rive akomode nou ak<br />

sitiyasyon sa a. Kòmkwa nou ta<br />

reziyen nou ak sò nou; nou ta renye<br />

tout valè ki te pouse zansèt nou yo<br />

batay epi sakrifye vi yo. Èske n ap<br />

La Joie de lire, se situe rue Saint-Séverin<br />

et va rapidement devenir le rendez-vous<br />

des intellectuels de gauche. Des personnalités<br />

étrangères s'y rencontrent à<br />

l'invitation du maître des lieux, Amilcar<br />

Cabral, Aimé Césaire, Léopold Sédar<br />

Senghor. En 1959, il fonde les éditions<br />

qui portent son nom et poursuit alors<br />

le combat qu'il a engagé en faveur des<br />

indépendances, notamment en Algérie.<br />

Il dénonce les violences de la décolonisation,<br />

la torture, les ratonnades et<br />

«l'élimination des élites» au moment de<br />

la disparition de l'opposant marocain<br />

Ben Barka ou du premier ministre congolais<br />

Lumumba.<br />

De nombreux chercheurs, historiens<br />

et intellectuels publient chez lui:<br />

Pierre Vidal-Naquet, Marcel Detienne,<br />

Jean-Pierre Vernant ou Philippe Jacottet<br />

; mais aussi des inconnus qui y publient<br />

leurs premiers livres comme Régis Debray<br />

ou Bernard-Henri Lévy. Ses publications<br />

lui valent de nombreux procès<br />

et condamnations et, en 1982, c'est un<br />

Plon, est une immense fresque inspirée<br />

par l’histoire de l’Amérique latine, des<br />

peuples précolombiens au XXe siècle<br />

: l’écrivain y donne à voir et à sentir,<br />

dans un puzzle de faits divers, de<br />

témoignages, d’extraits de discours,<br />

l’histoire d’un continent qui ploie sous<br />

la misère – des pages de prose « violentes,<br />

émouvantes, hurlantes de colère »,<br />

écrivait Pierre Lepape dans Le Monde<br />

des livres, en 1988. Seul l’oubli tue<br />

véritablement, pensait Galeano, infatigable<br />

chroniqueur.<br />

L’une des dernières personnes<br />

à avoir rendu visite chez lui à cette<br />

grande figure de la gauche latinoaméricaine<br />

est le président bolivien<br />

Evo Morales, nouvelle preuve que<br />

l’homme fut une figure importante et<br />

son œuvre un marqueur. Une anecdote<br />

autour de son essai Les Veines ouvertes<br />

de l’Amérique latine en témoigne : en<br />

marge du sommet des Amériques, en<br />

2009, Hugo Chavez, le président vénézuélien,<br />

en avait offert et dédicacé un<br />

exemplaire à son homologue américain,<br />

Barack Obama — « Pour Obama,<br />

affectueusement ».<br />

Aussitôt questionné sur ce geste,<br />

Galeano avait répondu que selon lui, ni<br />

l’un ni l’autre ne pouvaient comprendre<br />

ce texte, ajoutant : « C’est écrit dans<br />

une langue qu’Obama n’entend pas.<br />

gen kouraj krache sou drapo ble<br />

e wouj la ki senbolize nasyon lib<br />

yo te mouri kite pou nou an? Èske<br />

n ap kontinye chita gade etranje<br />

ap pase diyite nou anba pye. Èske<br />

souverennte nasyonal pa gen sans<br />

pou nou ankò. Jounen jodi a kolera<br />

kontinye ap fè ravaj nan peyi a<br />

malgre zòt te vle fè nou konprann<br />

epidemi a te sou kontwòl, alòske<br />

responsab yo pa t pran okenn mezi<br />

pou anpeche pongongon an gaye<br />

toupatou. Alòske mèt dezagreman<br />

an refize rekònèt tò yo epi founi<br />

resous nesesè pou kòlte toutbon<br />

ak viris la. Nou pa espantan lè nou<br />

sonje pwòp minis zafè etranje lakay<br />

nou te pran defans MINUSTAH,<br />

deklare responsabilite li pa sèten,<br />

malgre plizyè etid entènasyonal<br />

serye pwouve se kontenjan militè ki<br />

soti Sri Lanka yo ki pote jèm maladi<br />

a nan peyi a. Malgre gen prèv ki<br />

montre foto sòlda nasyonzini k ap<br />

vide matyè fekal nan larivyè.<br />

Revi espesyal Demanbre a fè<br />

nou dekouvri de apwòch original sou<br />

tèm okipasyon an. Premye a se yon<br />

tèks Chantal Kénol ki rele Adieu mon<br />

général. Otè a rakonte kouman lè li<br />

te piti li te pran plezi admire inifòm<br />

militè tonton l ki te ekspoze dèyè vitrin<br />

yon mèb nan salon lakay li avèk<br />

galon li, sab li epi bòt li. Sa ki te fè<br />

Kénol reprezante monnonk li tankou<br />

yon gwo rezistan ki te mennen<br />

batay kont fòs okipasyon yo. Jis lè<br />

li vin pi gran epi yon zanmi l di li<br />

verite sou istwa paran sa a. Se konsa<br />

li dekouvri ak tristès, ak desepsyon,<br />

tonton Jal te yon kolaboratè lennmi<br />

pèp ayisyen an ki pa t merite respè<br />

homme accablé de dettes qui cède, pour<br />

un franc symbolique, les éditions Maspero<br />

à François Gèze. Elles deviendront<br />

les éditions de La Découverte.<br />

Il se consacre dès lors à l'écriture,<br />

multipliant ses voyages dans le cadre<br />

de reportages pour la radio ou la presse,<br />

visitant la Chine, Sarajevo, les Balkans,<br />

la Palestine, Gaza, les Caraïbes.<br />

Il écrit des livres mi récits- mi reportages<br />

comme celui consacré aux usagers<br />

de la ligne B du RER, Les Passagers<br />

du Roissy express (1990). Il relate les<br />

débuts de la conquête de l'Algérie dans<br />

L'Honneur de saint-Arnaud (1992) ou<br />

évoque la compagne de Robert Capa,<br />

la photographe Gerda Taro, morte à 27<br />

ans pendant la guerre d'Espagne, dans<br />

L'Ombre d'un photographe. Parmi eux<br />

des romans, dont, le dernier publié, en<br />

2009, Des Saisons au bord de la mer.<br />

François Maspero avait reçu, en 2006,<br />

le prix Edouard Glissant pour l'ensemble<br />

de son œuvre.<br />

Le Figaro 13 avril 20<strong>15</strong><br />

C’est un geste généreux mais un peu<br />

cruel. »<br />

Une partie de son œuvre est<br />

aujourd’hui disponible en français grâce<br />

à la maison d’édition québécoise Lux.<br />

Comme tous ses compatriotes, selon lui,<br />

il avait voulu être footballeur et avait<br />

consacré un très beau livre d’hommage<br />

à ce sport, en 1995 : Le Football, ombre<br />

et lumière (Climats, 1998). La parution<br />

d’un nouveau livre d’Eduardo Galeano,<br />

Mujeres (« Femmes »), est prévue jeudi<br />

en Espagne.<br />

Eduardo Galeano n’avait jamais<br />

perdu la flamme, s’enthousiasmant en<br />

2011 pour le mouvement des Indignés,<br />

en Espagne, rassemblé à la Puerta<br />

des Sol, à Madrid, qui était pour lui,<br />

disait-il, une « injection de vitamine<br />

E, pour “Espérance” ». Du reste, dans<br />

un entretien à un journaliste espagnol<br />

en 2012, il assurait : « Je crois que les<br />

mots ont un pouvoir, comme Serenus<br />

Sammonicus, qui, en 208, pour éviter<br />

la fièvre tierce, conseillait de se mettre<br />

sur la poitrine un mot et de se protéger<br />

grâce à lui nuit et jour : c’était “abracadabra”,<br />

qui signifie en hébreu ancien<br />

“envoie ta foudre jusqu’au bout”… Je<br />

choisirais également cette phrase. »<br />

Jusqu’à la mort.<br />

Le monde 13 avril 20<strong>15</strong><br />

18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>


presented locally by:<br />

li. Dezyèm tèks ki siprann nou se apwòch<br />

sikolojik Syto Cavé itilize pou<br />

eseye mete kanpe pèsonaj Conzé a.<br />

Li eseye konprann sa ki pase nan tèt<br />

yon nonm konsa pou mennen li trayi<br />

Charlemagne Péralte. Yon Chèf, yon<br />

kanmarad ki te pwòch li, ki dwe te<br />

konn patisipe ansanm avèk li nan<br />

fòmasyon ideyolojik ak militè Kako<br />

yo, diskite avèk li estrateji batay kont<br />

ameriken yo. Cavé chwazi prezante<br />

Classified<br />

Directory Tel: 718-421-0162<br />

editor@haitiliberte.com<br />

yon pòtre yon jan flou ki ap vin pi<br />

klè firamezi pou devine ki jan chanjman<br />

an opere: soti zanmi, konseye<br />

pou rive tounen trèt. Menm jan ak<br />

yon sèten elit ekonomik ak sosyal,<br />

ezitan, timid nan kòmansman pou<br />

fini pa afiche bèl akèy ak konsantman.<br />

Pou fini, dramatij la mande:<br />

Men ki kache dèyè nouvo okipasyon<br />

an, anba banyè loni, èske li chanje<br />

toutbon? Ki figi Conzé ta genyen<br />

jounen Jodi a?<br />

Sa se yon bèl kesyon. M te toujou<br />

ap mande tèt mwen ki jan mwen<br />

t ap santi m si mwen t ap viv nan tan<br />

premye okipasyon an. Èske mwen<br />

t ap kapab leve chak jou ak pwa<br />

imilyasyon sa a sou zepòl mwen. Sa<br />

ki te pi di se vizaje sitwayen konsyan<br />

k ap kolabore ak okipan an<br />

ansanm ak entelektyèl swadizan<br />

pwogresis ki vin aliyen yo bò kote<br />

anvayisè yo. Malgretou, mwen pa t<br />

janm panse yon jou mwen te kapab<br />

ap viv sitiyasyon lawont sa a pandan<br />

vi pa m. Jan pwovèb la di: yon<br />

moun pa janm pwofèt nan peyi pa<br />

l. Kilès ki ta dòmi reve nan venteyinyèm<br />

syèk la tiboujwa radikal ta<br />

mete ak dwat tradisyonèl nan peyi<br />

Ayiti pou envite Mouche Blan, Chèf<br />

siprèm enperyalis, Pòtdrapo oksidan<br />

kretyen vin anbake Prezidan konstitisyonèl<br />

eli peyi yo pou depòte<br />

l, egzile l aletranje. Sa ki pi grav,<br />

menm eleman sa yo ki te fasilite<br />

MINUSTAH debake isit akòz aksyon<br />

lach yo te poze a, se yo menm ki<br />

nan tout fowoum ap mande pou fòs<br />

nasyonzini yo bay talon yo. Sanble<br />

filozòf la osnon saj la te gen rezon,<br />

lè li te konseye pou pa jije moun sou<br />

pawòl ki sot nan bouch yo, men sou<br />

aksyon yo poze.<br />

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Vol. 8 • No. 40 • Du <strong>15</strong> au 21 <strong>Avril</strong> 20<strong>15</strong>

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