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Dietrich's Réseau 2017-1

Journal Réseau Dietrich's pour les passionnés de bois, édition 2017-1. Voici en format pdf sur 4 pages et en couleur. Cette édition à été distribuée aux 14.000 entreprises ou institutions françaises de la construction bois.

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R éseau<br />

DES SPÉCIALISTES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA CONSTRUCTION BOIS<br />

<strong>2017</strong>-1<br />

Coup de pouce<br />

La FAO, Organisation des Nations<br />

Unies pour l’alimentation et l’agriculture,<br />

a jeté un gros pavé (en bois)<br />

dans la mare avec un rapport du<br />

20. juillet 2016 où on lit : « Grâce<br />

à des avancées technologiques et<br />

à des procédés de transformation<br />

plus propres et plus écologiques,<br />

l’utilisation industrielle du bois<br />

peut en effet contribuer à réduire<br />

l’empreinte carbone, par opposition<br />

à celle des combustibles fossiles »,<br />

« le stockage du carbone réalisé<br />

par ces produits du bois compense<br />

presque l’ensemble des émissions de<br />

GES induites par leur fabrication »<br />

ou encore : « Le bilan carbone d’un<br />

bâtiment en bois équivaut seulement<br />

Les rendez-vous<br />

Dietrich’s<br />

Eurobois<br />

Lyon<br />

Du 15 au 18 novembre 2016<br />

Hall 1, stand J 24<br />

Technibois<br />

Bulle (CH)<br />

Du 10 au 12 février <strong>2017</strong><br />

Forum Bois Construction<br />

Nancy<br />

Du 5 au 7 avril <strong>2017</strong><br />

www.dietrichs.com<br />

A l’ordre du jour<br />

Eurobois<br />

Soft Machine<br />

Avec la CAO/FAO (Conception ou Fabrication Assistée par Ordinateur),<br />

le monde de la charpente et de la construction bois est passée<br />

quasiment sans intervalle du savoir-faire immémorial et largement<br />

manuel à l’industrialisation connectée de ce début de siècle.<br />

Mais ne nous méprenons pas, cette évolution n’est pas uniforme.<br />

Chez Dietrich’s, la relation à la commande<br />

numérique est ancienne. Il y a vingt ans, Dietrich’s<br />

se chargeait de l’interface pour réaliser<br />

des usinages 5 axes sur une machine 4 axes, un<br />

passé presque oublié. Depuis, le format BTL, à<br />

partir de la version 10, est devenu un standard<br />

du transfert vers les machines et le CAM (pilotage<br />

des machines) l’affaire de quelques éditeurs<br />

spécialisés. Le marché a évolué et à l’exception<br />

de quelques fabricants de machines leaders qui<br />

ont conservé leurs formats spécifiques, ce format<br />

BTL a été accepté comme standard et Dietrich’s<br />

peut désormais concentrer ses ressources<br />

sur l’évolution de sa CAO (conception assistée<br />

par ordinateur) pour tous ses clients.<br />

CAO et FAO<br />

La CAO ne conduit pas nécessairement à la FAO,<br />

elle n’est qu’une étape préalable nécessaire... qui<br />

peut parfois donner envie d’aller plus loin, et pas<br />

nécessairement vers des investissements lourds<br />

d’industriels. Si, en réponse à une longue crise,<br />

BIM<br />

Import/export<br />

L’interopérabilité est le grand sujet, même si<br />

comme pour la CAO, ce nouvel objectif ne va<br />

pas affecter tous les charpentiers du jour au lendemain.<br />

Tous les logiciels 3D d’architecture proposent<br />

désormais l’export d’une maquette 3D au<br />

format IFC et plusieurs logiciels métier ont suivi<br />

cette évolution pour en permettre l’import. L’objectif<br />

de cet import d’une maquette architecturale<br />

3D est d’abord de réduire les ressaisies pour<br />

aborder plus vite la conception des ouvrages bois.<br />

Une part croissante des concepteurs bois a déjà<br />

pu expérimenter cette nouvelle approche.<br />

Export IFC<br />

Pour Dietrich’s, dont l’ambition BIM a été d’aller<br />

encore plus loin, cet import IFC crée bien sûr les<br />

volumes des murs, fenêtres, planchers et toits,<br />

mais leur associe aussi toutes les propriétés de<br />

chacun de ces objets informatiques particuliers<br />

qui font l’originalité et l’efficacité de sa CAO. Là où<br />

certains expérimentateurs du BIM reconnaissent<br />

préférer encore repartir d’une page blanche ou<br />

d’un désormais classique import 2D (dwg, dxf), il<br />

devient donc très aisé de modifier cette maquette<br />

architecturale, premier exemple simple, pour<br />

adapter des épaisseurs de parois aux techniques<br />

de l’entreprise... Grâce à la fonction d’export IFC,<br />

il est ensuite possible de faire valider tous les<br />

concepts techniques dès le premier stade d’étude.<br />

les entreprises se sentent tenues d’évoluer, chacune<br />

choisit son rythme et ses objectifs. Les très<br />

nombreuses entreprises qui ont franchi le pas de<br />

l’utilisation de logiciels de CAO pour organiser<br />

leur production – les toutes premières depuis<br />

30 ans déjà – ne pourraient envisager revenir<br />

en arrière. Mais très nombreuses sont celles qui<br />

aujourd’hui s’interrogent encore pour abandonner<br />

planche à dessin et calculatrice (Note<br />

Dietrich’s : les salons sont une bonne occasion<br />

pour une première découverte de l’intérêt de ces<br />

outils... stand 1J24). Et parmi toutes les entreprises<br />

équipées de CAO, en France, un nombre<br />

assez limité a passé l’étape complémentaire de<br />

la fabrication assistée par ordinateur (FAO). Eurobois<br />

offre l’occasion de faire un point sur les<br />

possibilités actuelles d’équipement en logiciels<br />

et en machines pour le métier de la charpente<br />

et de la construction bois. Que ce soit dans la<br />

perspective moderne d’un chaînage numérique,<br />

ou tout simplement afin d’optimiser l’outil de<br />

production au sens large. <br />

Le BIM doit donc permettre de gagner du temps,<br />

mais par cette possibilité d’aller-retours sur une<br />

maquette 3D, Dietrich’s vise aussi à modifier le<br />

mode de collaboration des entreprises du bois<br />

avec la maitrise d’œuvre. Avant fabrication, le<br />

BIM permet enfin d’assurer la synthèse avec tous<br />

les autres corps d’état pour s’assurer de la cohérence<br />

d’ensemble.<br />

IFC universel ?<br />

Pour ce qui concerne les entreprises dotées de<br />

CAO/FAO, on peut se demander si, à terme, le<br />

format IFC sera également le langage d’échange<br />

entre la CAO et la machine. Pour l’heure, ce<br />

n’est pas le cas et si le format IFC en version 4,<br />

paru cette année, fait apparaître les premiers<br />

éléments pour l’usinage et le perçage, ce n’est<br />

que le début. D’autres formats de transfert aux<br />

machines, dont le standard BTL, ont encore un<br />

bel avenir… Pour ce qui concerne l’échange<br />

avec les logiciels de calcul, certains éditeurs ont<br />

une stratégie clairement basée sur ce format mais<br />

différentes solutions qui préexistaient au format<br />

IFC continuent d’être exploitées avec succès.<br />

L’interopérabilité maximale ne se réduit donc pas<br />

nécessairement à un seul format d’échange, mais<br />

leur nombre va diminuant, ce qui sera une simplification<br />

pour les utilisateurs comme pour les<br />

éditeurs. <br />

Édito<br />

Avant 2008, premier numéro<br />

de <strong>Réseau</strong> Dietrich’s, les<br />

nouveaux outils à commande<br />

numérique interpellaient déjà<br />

les charpentiers sur les salons.<br />

Depuis, des investissements<br />

conséquents dans l’outil de<br />

travail ont pu être confortés<br />

par la conviction selon<br />

laquelle la préfabrication la<br />

plus productive, en atelier,<br />

serait l’avenir. Aussi, nombre<br />

d’entreprises ont franchi le pas,<br />

mais contrairement à d’autres<br />

secteurs proches comme la<br />

menuiserie, cette mécanisation<br />

de la fabrication n’a pas vraiment<br />

exclu du marché les<br />

modes de production bien<br />

traditionnels. A juste titre, les<br />

artisans charpentiers défendent<br />

leur haute qualification issue<br />

du compagnonnage, qu’une<br />

industrialisation trop rapide<br />

risquerait de faire disparaitre.<br />

Différentes logiques d’entreprise<br />

coexistent aujourd’hui<br />

sur ce marché. La conjoncture<br />

a tempéré quelque peu les<br />

ardeurs et les paris industriels<br />

associés à des investissements<br />

lourds sont moins nombreux.<br />

La mécanisation, qui va de pair<br />

avec la digitalisation, avance<br />

de façon (presque) inéluctable,<br />

sans doute stimulée encore<br />

demain par la généralisation<br />

du BIM. Mais elle avance à son<br />

rythme. La crise a aussi montré<br />

que l’entreprise de charpente<br />

pérenne n’est pas toujours<br />

celle qui a les plus gros outils.<br />

A l’occasion d’Eurobois<br />

positionné comme salon de<br />

référence de la machine à<br />

bois en France, ce nouveau<br />

numéro de <strong>Réseau</strong> Dietrich’s<br />

est l’occasion de fournir aux<br />

entrepreneurs quelques<br />

éléments d’appréciation utiles,<br />

le mot d’ordre n’étant pas<br />

« il faut bien investir… » mais<br />

plutôt, on l’aura compris,<br />

« il faut investir bien ! »<br />

Sommaire<br />

L’équipe Dietrich’s France<br />

• La machine à bois<br />

• Charpente germanique<br />

• Tour de Babel<br />

• Surélévation pagode<br />

<strong>2017</strong>-1<br />

1


(…)<br />

à la moitié d’une structure faite<br />

de béton ». Jamais sans doute le<br />

choix constructif du bois n’avait été<br />

encouragé à cette échelle planétaire.<br />

Il ne manque plus que le pape et le<br />

Dalaï Lama. www.un.org<br />

Coup de semonce<br />

A peine une décennie après le<br />

séisme d’Aquila, l’Italie centrale est à<br />

nouveau endeuillée par un terrible<br />

tremblement de terre. On se passerait<br />

bien de ce type de publicité<br />

pour les vertus antisismiques de la<br />

construction bois. La bonne nouvelle,<br />

c’est qu’avec le bois, les hébergements<br />

d’urgence sont en passe d’évoluer<br />

et deviennent pérennes. Quand les<br />

personnes sinistrées ont retrouvé<br />

enfin leur foyer, de jeunes familles<br />

emménagent dans ces maisons en<br />

bois au sein de quartiers mieux<br />

équipés, l’arrière-pays rajeunit et la<br />

facture du séisme s’allège. Ainsi naît<br />

une nouvelle discipline, l’urbanisme<br />

de l’urgence.<br />

Eurobois<br />

Charpentiers@work<br />

Le salon Eurobois présente toutes sortes d’exposants<br />

acteurs de la filière bois en France. Traditionnellement,<br />

ce salon se distingue par la présence de fabricants<br />

de machines à bois, ce qui sera de nouveau le cas<br />

pour cette édition <strong>2017</strong> planifiée exceptionnellement<br />

en novembre. <strong>Réseau</strong> Dietrich’s s’est penché plus précisément<br />

sur l’offre machines et outils qui concerne<br />

tout particulièrement les entreprises de charpentes et<br />

de construction bois. Aperçu non exhaustif et proposé<br />

ici sur deux pages.<br />

La page des entreprises artisanales qui veulent continuer A aller de l’avant<br />

PHOTO : WOODTECH FANKHAUSER<br />

PHOTO : MAFELL<br />

PHOTO : TIGERSTOP<br />

Qui a la plus longue<br />

On parle beaucoup des tours en bois<br />

mais plutôt pour <strong>2017</strong> ou 2018…<br />

En France, pour AdivBois, c’est le<br />

moment de vérité, est-ce que des<br />

municipalités vont vraiment s’engager<br />

nombreuses sur des projets-pilotes<br />

? En attendant, après le R+14<br />

de Bergen en Norvège, la charpente<br />

d’un R+17 en bois (UBC Brock Commons)<br />

s’élève à Vancouver par les<br />

bons soins, notamment, de l’éminent<br />

architecte autrichien Hermann Kaufmann.<br />

Et voici qu’un projet de R+20,<br />

baptisé HAUT, est lancé à Amsterdam.<br />

Si on disposait d’un ruban bleu<br />

pour ce type de record il ferait vite le<br />

tour du monde. Ruban bleu ? Bonne<br />

idée… bleu comme Dietrich’s.<br />

De Garmisch à Nancy<br />

Le 22e Forum International de la<br />

construction bois aura lieu comme<br />

chaque année à Garmisch en Bavière<br />

début décembre, tandis que le 7e<br />

Forum Bois Construction, après<br />

Lyon, retourne au Centre Prouvé<br />

de Nancy du 5 au 7 avril <strong>2017</strong>.<br />

Les synergies entre les deux événements<br />

se renforcent : en décembre<br />

prochain, un atelier thématique sur<br />

les structures bois reprend notamment<br />

l’intervention finale de Lyon<br />

par Valéry Calvi au sujet du stade<br />

d’athlétisme de Miramas ; l’épilogue<br />

du congrès fait une place au théâtre<br />

d’Hardelot présenté à Lyon (voir plus<br />

bas), tandis que l’architecte Jacques<br />

Ferrier viendra présenter la place<br />

du bois dans les projets lauréats de<br />

Réinventer Paris.<br />

Le béton cogne<br />

Au printemps, le syndicat Cimbéton<br />

présentait les résultats d’une analyse<br />

comparée de coûts pour la construction<br />

d’un immeuble de logements<br />

R+7, concluant qu’une variante tout<br />

CLT implique un surcoût de 25%<br />

ou plus par rapport à une solution<br />

béton. Aux USA, où le CLT marque<br />

des points dans la construction<br />

multi-étage, les règlements de compte<br />

sont moins policés, à coup de vidéos.<br />

Le syndicat du béton y fait douter<br />

les pompiers, tandis que côté CLT, la<br />

construction bois est présentée (…)<br />

Woodtech propose désormais en entrée<br />

de gamme une table de montage à monter<br />

soi-même, livrée en kit.<br />

Alternatives scies<br />

stand 2B83<br />

stand 2G82<br />

Nombre d’entreprises qui ne voient pas comment<br />

amortir un centre d’usinage s’intéressent<br />

néanmoins à des solutions efficaces de débit<br />

d’ossature ou de pré-débit aux cotes et angles<br />

des bois de charpente dont les assemblages sont<br />

ensuite achevés avec des moyens traditionnels.<br />

Pour un budget encore très abordable pour des<br />

entreprise artisanales, certaines de ces scies sont<br />

associées à une commande numérique et donc<br />

pilotables par un transfert depuis les CAO, dont<br />

Dietrich’s bien sûr. C’est par exemple le cas des<br />

scies proposées par Stromab ou Tigerstop, des<br />

concepts différents mais qui rentrent tous deux<br />

dans cette gamme de produits alternatifs à des<br />

investissements plus lourds. Par exemple, le<br />

TigerAngle de Tigerstop gère l’automatisation<br />

complète d’une scie Graule avec des systèmes<br />

Tigerstop, ce qui permet entre autres de préparer<br />

des listes de travail avec d’autres logiciels et<br />

de les télécharger sur la machine.<br />

Queues d’aronde<br />

Les outils modernes permettent de pérenniser<br />

des techniques anciennes et les grosses<br />

machines influent sur les capacités des petites,<br />

voire de l’équipement portatif.<br />

Le cas de la queue d’aronde (ou queue d’aigle<br />

pour nos voisins suisses) en fournit un bon<br />

exemple. C’est un assemblage traditionnel qui<br />

facilite la pose, mais qui était devenu désuet<br />

compte tenu de son coût de réalisation avec de<br />

l’outillage manuel. Les centres d’usinages ont<br />

relancé une systématique de son utilisation,<br />

jusqu’à l’assemblage des empanons sur arêtiers<br />

ou noues pour les machines 5 axes. Eh bien,<br />

Mach Diffusion se positionne comme<br />

le leader des machines d’assemblage<br />

et d’usinage pour l’ossature bois en<br />

France, au moins en termes de nombre<br />

de machines installées. L’offre couvre<br />

désormais, avec la M4, à la fois une<br />

solution accessible d’entrée de gamme,<br />

Mafell,<br />

Scie à règle de guidage KSS60<br />

ce renouveau d’intérêt pour cet assemblage a<br />

conduit à une autre innovation, avec les gabarits<br />

queues d’aronde Arunda pour défonceuses<br />

électroportatives Mafell (stand 1C32) ou Festool<br />

(stand 1G32) qui permettent désormais<br />

d’en démocratiser l’accès. Tout le monde ne peut<br />

pas acquérir une machine 5 axes, mais ces évolutions<br />

du côté de l’électroportatif sont accessibles<br />

à un plus grand nombre.<br />

Ultraportatif mobile<br />

stand 1G32<br />

Festool a réintégré la gamme Protool sous la<br />

marque mère Festool, la développe mais en<br />

mettant actuellement l’accent sur des outils plus<br />

portatifs. Chez Festool, tout est fait pour la mobilité<br />

de l’artisan. A Eurobois, Festool présentera<br />

sans doute sa nouvelle offre de machines sur<br />

batterie à refroidissement actif, qui permettent<br />

de recharger trois fois plus vite et sont destinées<br />

à un usage professionnel intense. Pour les<br />

charpentiers et constructeurs bois, Festool met<br />

notamment en avant sa gamme de scies circulaires,<br />

où l’on trouve aussi des outils de découpe<br />

de matériaux isolants. La HK 132 est un outil<br />

3 en 1 qui permet par exemple de raboter des<br />

encoches sur site.<br />

Rolls du charpentier<br />

stand 1C32<br />

Les dernières nouveautés en date du spécialiste<br />

de l’équipement électroportatif des charpentiers<br />

remontent à janvier dernier. Il s’agit des scies à<br />

règle de guidage KSS 60 (plus adaptée aux charpentiers<br />

que la KSS 40) et des systèmes de mise<br />

à longueur KSS 40 18M bl. Il s’agit de rendre le<br />

sciage avec une règle de guidage plus simple et<br />

plus mobile, notamment par l’ajout d’une batterie<br />

performante.<br />

et, avec la V4.2 présentée à Batimat<br />

2015, une solution d’assemblage tout<br />

automatisée qui se combine désormais<br />

avec des opérations d’usinage.<br />

stand 2F142<br />

Tigerstop,<br />

Dispositif Tigerangle<br />

Tables pour OB<br />

stand 1D21<br />

Du côté des tables pour parois OB, à côté des références<br />

automatisées Weinmann ou Mach Diffusion<br />

(assemblage, découpe panneaux, voire<br />

retournement), certains fabricants proposent<br />

de simples tables d’assemblage qui permettent<br />

déjà d’installer un poste de travail fonctionnel.<br />

C’est par exemple le cas de Woodtech Fankhauser<br />

qui commercialise désormais, en complément<br />

de table standard, des tables en kit pour<br />

l’entrée de gamme, moitié métal et moitié bois,<br />

une bonne alternative à des aménagements pas<br />

toujours optimisés, réalisés par le charpentier<br />

lui-même, souvent avec l’aide du serrurier local.<br />

Manutention et transport<br />

En collaboration avec Hundegger, Mach Diffusion<br />

et un client local, Auwärter sera en interaction<br />

réelle à partir du bois brut, via la taille et fabrication<br />

d’éléments OB, le dressage par grue et<br />

l’évacuation par plateau Auwärter. Pour ce qui<br />

concerne le transport par des remorques spécifiquement<br />

adaptées, le marché français potentiel<br />

est énorme, mais selon Frédéric Weidisch de<br />

WDT, on déplore un certain laxisme des autorités<br />

françaises pour ce qui concerne le respect<br />

des normes européennes de circulation, notamment<br />

la limitation à 4 m de hauteur qui, pour<br />

des éléments OB, conduit à choisir nécessairement<br />

des remorques surbaissées. Sur Eurobois<br />

il exposera pour le volet WDT une remorque<br />

à présent homologuée pour le marché français,<br />

avec une rallonge de 3 m à l’avant, qui permet<br />

d’atteindre une longueur de mur de 14 m.<br />

2<br />

<strong>2017</strong>-1<br />

www.dietrichs.com


De quoi un charpentier a-t-il besoin ? L’illustre ingénieur<br />

allemand Julius Natterer, est allé durant sa longue carrière<br />

au bout de sa démarche de simplification des ouvrages en<br />

bois, cherchant toujours à réduire le nombre de nœuds, le<br />

poids des assemblages métalliques, le nombre de couches.<br />

Et, dans la foulée, préconisant moins de machines pour la<br />

transformation, tout en remettant en cause les concepts dominants<br />

en matière d’isolation thermique. Il s’agit pour lui,<br />

dans la logique du recours au bois, de préserver des filières<br />

locales, des emplois qualifiés, un peu comme les charpentiers<br />

américains qui construisent tout sur site à partir de<br />

planches de douglas en format 2x4 pouces. On retrouve<br />

cette approche minimaliste de planches et de clous pour<br />

des ouvrages contemporains en dôme comme la halle aux<br />

éléphants du zoo de Zurich ou la salle de spectacles Le Galet<br />

à Reyrieux par l’architecte Etienne Mégard. En termes de<br />

marché, ces réalisations constituent des exceptions. L’évolution<br />

actuelle du métier, va plutôt à l’exploitation maximale<br />

des possibilités offertes par les dernières évolutions de la<br />

mécanique, couplées à la digitalisation.<br />

La page des entreprises aux projets de fabrication numérique ambitieux<br />

PHOTO : Hundegger<br />

PHOTO : Weinmann<br />

PHOTO : CEICA<br />

PHOTO : SCM<br />

Hundegger,<br />

Turbo Drive, l’entrée de gamme du leader<br />

international<br />

WEINMANN,<br />

Pont multifonction WMP140 polyvalent<br />

pour l’usinage OB et murs massifs<br />

Ceica CONCEPT 345,<br />

Premier centre d’usinage MINI installé<br />

SCM, Centre d’usinage Area<br />

pour le travail de parois, panneaux<br />

isolants et poutres courbes.<br />

Centres d’usinage et<br />

tables multifonctions<br />

Ces vingt dernières années, le marché s’est<br />

focalisé sur les nouveaux centres d’usinage à<br />

commande numérique. Le marché du neuf<br />

se double désormais d’un marché d’occasion<br />

porteur qui bien entendu permet de réduire<br />

l’investissement. Mais les fabricants euxmêmes<br />

proposent des machines plus compactes<br />

donc moins consommatrice d’espace<br />

(le bâtiment est toujours une part non négligeable<br />

de l’investissement), des machines à<br />

des prix plus bas pour mieux correspondre<br />

aux besoins d’entreprises de plus petite taille.<br />

Approche modulaire<br />

stand2L106<br />

Au sein du groupe leader allemand Homag,<br />

Weinmann est l’entité dédiée aux machines<br />

pour le métier de la charpente et construction<br />

bois. Longtemps, en France notamment, le fin<br />

du fin de l’équipement des constructeurs bois<br />

était l’association d’une K2 et d’un pont multifonction<br />

Weinmann, qui brillait entre autres<br />

par sa mécanisation permettant de retourner<br />

les éléments à ossature bois. A vrai dire, l’offre<br />

du fabricant s’étend des ponts aux centres<br />

d’usinage, sans oublier la mécanisation, dans<br />

une approche modulaire qui permet au client<br />

d’investir progressivement. Parmi les derniers<br />

fleurons de l’offre Weinmann, la machine de<br />

taille WBZ 160 Powersix exposée à la dernière<br />

édition de la Ligna, qui permet d’usiner les six<br />

côtés de la pièce sans la retourner : un agrégat<br />

se charge de l’usinage en sous-face.<br />

Hundegger<br />

stand 2C130<br />

Lors de l’usinage du lamellé-collé ou de l’ossature<br />

bois, Hundegger a atteint une vitesse<br />

d’usinage exceptionnelle. La Speed-Cut possède<br />

deux systèmes de transport indépendants<br />

qui assurent la rapidité et la précision<br />

du déplacement du bois dans la machine. Les<br />

temps de cycle sont ainsi réduits à l’extrême,<br />

sans réglage et sans manutention du bois.<br />

La version 3 est particulièrement adaptée<br />

au marché de la fermette, notamment grâce<br />

à la possibilité d’optimisation des coupes.<br />

L’optimisation des coupes permet de réaliser<br />

de manière complètement automatique plusieurs<br />

pièces différentes dans une seule pièce<br />

de bois brut. Même avec la machine standard,<br />

on peut transporter du bois empilé (usinage<br />

multicouches) en toute sécurité et les usiner<br />

avec précision. Solution entrée de gamme<br />

développée depuis deux ans, la Turbo-Drive<br />

est une machine de débit qui est présentée<br />

comme la solution parfaite pour une découpe<br />

rapide et flexible. En plus, elle peut réaliser<br />

des perçages et fraisages ainsi que toute sorte<br />

de marquages.<br />

Pionnier prolixe<br />

stand 2H130<br />

Pionnier de la 5 axes pour la taille de charpente<br />

il y a 20 ans, l’Italien Essetre s’est diversifié<br />

vers l’usinage d’autres matériaux tout en<br />

développant très largement son offre spécifique<br />

de machines pour l’usinage à destination<br />

du marché de la charpente et de la construction<br />

bois. Au catalogue, pas moins de 12 modèles,<br />

dont trois couvrent d’ailleurs la case du plateau<br />

multifonction. Au delà, Essetre est en<br />

mesure de développer pour ses clients des<br />

solutions sur mesure.<br />

Usinage CLT<br />

stand 2H106<br />

L’Italien Uniteam, qui vient d’être repris par<br />

le grand groupe Biesse, s’est distingué ces<br />

dernières années par sa capacité à livrer des<br />

centres d’usinage dotés d’un bras articulé, et<br />

bien adaptés pour l’usinage d’éléments de plus<br />

en plus grands. Ainsi, Uniteam vient encore<br />

de livrer dans le Nord de la France une entreprise<br />

qui se positionne sur le créneau de<br />

l’usinage des panneaux en CLT. Sur Eurobois,<br />

Uniteam devrait présenter une version light<br />

qui permettra aux clients de bénéficier de l’approche<br />

« robot » pour un prix plus accessible.<br />

Poutres et panneaux minces<br />

stand 2L72<br />

Routech a mis au service de l’usinage des éléments<br />

structurels pour les constructions en<br />

bois, son expérience décennale dans le développement<br />

et la fabrication de centres d’usinage<br />

hautement évolués et flexibles. Oikos<br />

pour le travail des poutres structurelles et des<br />

panneaux pour parois X-LAM/CLT, et Area<br />

pour le travail de parois, panneaux isolants et<br />

poutres courbes. Les deux centres d’usinage<br />

sont équipés de groupes opérateurs spécialement<br />

développés pour maximiser les prestations<br />

en termes d’encombrement, de dynamique<br />

et de puissance. Six axes sur le groupe<br />

d’Oikos pour obtenir une configuration machine<br />

la plus rigide possible et pour atteindre<br />

les plus hauts niveaux en termes de prestations<br />

et de productivité. Les nouvelles solutions<br />

développées pour la table d’Area permettent<br />

non seulement l’usinage des murs/parois<br />

mais aussi de poutres courbes et de panneaux<br />

minces, les premiers travaillés sur table à ventouses,<br />

les seconds sur des modules de table<br />

multifonction en aluminium parfaitement<br />

intégrables dans la modularité de la table.<br />

Une grande antériorité<br />

stand 2L86<br />

La société ANTB implantée à Alex en Haute<br />

Savoie est spécialisée dans la distribution des<br />

centres d’ usinage à commande numérique<br />

CMS pour lesquels elle assure le conseil, la<br />

vente, la mise en place des financements, la<br />

Leurs fixations sont calculées avec DC-Statik<br />

et intégrées en 3D usinages compris dans la<br />

CAO.<br />

stand 1G12<br />

stand 1H32<br />

formation et la maintenance. Elle propose<br />

aussi la reconstruction de machines d’occasion<br />

pour lesquelles l’intégration de nouvelles<br />

armoires de commande numérique en fait<br />

des machines parfaitement fiables et dotées<br />

des nouvelles générations de commande<br />

numérique.<br />

Le nouveau Français<br />

stand 2D89<br />

Ceica est une entreprise de 6 personnes de<br />

Saône-et-Loire qui fabrique depuis 20 ans<br />

des machines spéciales et qui s’oriente depuis<br />

le début de la décennie vers les machines à<br />

bois et notamment les machines de taille et<br />

d’usinage à commande numérique (gamme<br />

Concept 345), en ciblant les artisans-charpentiers<br />

du territoire métropolitain. Le cœur<br />

du savoir-faire se situe dans les automatismes<br />

et depuis le temps, Ceica dispose du réseau<br />

français pour faire fabriquer en pleine propriété<br />

les pièces des machines qui sont assemblées<br />

ensuite chez Ceica. L’approche de Ceica<br />

se distingue notamment par un bras robot 5<br />

axes, ainsi que par une conception qui s’étend<br />

jusqu’au logiciel pour lire le fichier BTL. La<br />

création d’un prototype puis d’une machine<br />

de démonstration a constitué une première<br />

étape, menant à une commande d’une machine<br />

à plus grosse section d’entrée (250 x 600<br />

mm), livrée sous le nom de Maxi’taille et qui<br />

tourne depuis plus d’un an maintenant.<br />

Une seconde commande a porté par contre<br />

sur une machine plus petite que la Flexi’taille,<br />

une version baptisée Mini’taille et qui est opérationnelle<br />

chez le client depuis la mi-septembre<br />

2016.<br />

Ils sont aussi des partenaires Dietrich’s :<br />

Leurs stations totales sont interfacées sur la<br />

CAO pour relevés d’existant et implantation<br />

d’ouvrages<br />

Renseignements sur le stand<br />

Dietrich’s 1J24<br />

www.dietrichs.com <strong>2017</strong>-1 3


(…)<br />

avec éloquence comme «partie<br />

de la solution» pour relever les défis<br />

du XXIe siècle, surpopulation et<br />

changement climatique.<br />

Guide de conception<br />

Bois Construction et propagation du<br />

feu par les façades, en application de<br />

l’instruction technique 249 version<br />

2010, version du 4 juillet 2016, 1.0 :<br />

l’intitulé de ce vademecum essentiel<br />

pour la conception de tours en bois<br />

multi-étage, en ligne sur le site du<br />

Codifab, est tout aussi prudent (version<br />

1.0) que fouillé et bien illustré.<br />

Les débats ont été rudes, des aménagements<br />

sont à prévoir mais un pas<br />

a été fait.<br />

Brexit et gueule de bois<br />

Exposé à Londres du 17 septembre<br />

au 12 octobre 2016, The Smile est<br />

une œuvre monumentale réalisée<br />

en CLT de tulipier de Virginie. De<br />

forme cintrée comme un sourire,<br />

l’ouvrage fait 34 m de long, 3,5 de<br />

haut et 4,5 m de large et on peut se<br />

promener à l’intérieur. Selon Andrew<br />

Lawrence, Associate Director chez<br />

Arup, le BE : «The Smile est l’ouvrage<br />

le plus audacieux qui ait jamais été<br />

conçu en CLT. Tous les paramètres<br />

ont été poussés dans leurs derniers<br />

retranchements. Cela met bien en<br />

évidence le potentiel des feuillus dans<br />

la construction bois ».<br />

Shakespeare est à venir<br />

L’architecte britannique Andrew<br />

Todd s’est taillé un franc succès à<br />

Lyon en présentant son théâtre<br />

élisabéthain conçu avec des panneaux<br />

en CLT cintrés, une grande<br />

première internationale, surtout pour<br />

un ouvrage de cette taille. Depuis<br />

le début, le chantier n’a pas été un<br />

rêve de nuit d’été. Il devait marquer<br />

le 400e anniversaire du décès de<br />

Shakespeare mais son inauguration<br />

est finalement tombée pile poil avec<br />

le vote pour le Brexit, quelques jours<br />

après que les bâtiments eussent été<br />

vandalisés. Heureusement, la presse<br />

salue cette œuvre unanimement, qui<br />

est d’ailleurs sans doute la construction<br />

bois la plus marquante de 2016<br />

en France.<br />

4<br />

<strong>Réseau</strong> Dietrich’s est le journal<br />

d’information de Dietrich’s France<br />

10, avenue Molière, 67200 Strasbourg,<br />

téléphone 03 88 27 99 86,<br />

France@dietrichs.com<br />

www.dietrichs.com<br />

• dir. de la publication : J. B. Lindner<br />

• REDACTION : Jonas Tophoven<br />

• réalisation : NVBCOM<br />

• MAQUETTE : Ricardo Toscano<br />

• impression : Flyeralarm<br />

<strong>2017</strong>-1<br />

Le 8 septembre dernier à Môtiers<br />

en Suisse, la Tour de Babel<br />

est tombée, presque comme un<br />

château de cartons, un an après<br />

avoir été érigée. Ce n’était pas<br />

le Domino Day. Et si la démolition<br />

facile et le recyclage de<br />

cette œuvre du collectif suisse<br />

Atomik Magik Circus, dans le<br />

parc Girardier, a clos avantageusement<br />

le spectacle, l’idée<br />

centrale est bien constructive.<br />

Au sein du collectif, François<br />

Burland, fait participer des<br />

MNA, des mineurs non accompagnés:<br />

« Ils m’accompagnent<br />

dans mes aventures artistiques<br />

et je les coache en retour dans<br />

leur scolarité, leur parcours<br />

professionnel, en les aidant à<br />

prendre pied dans notre monde<br />

». Une vingtaine d’entre eux sont<br />

ainsi intervenus de manière<br />

bénévole: des Chinois, Afghans,<br />

Syriens, Erythréens, Ethiopiens,<br />

Gambiens, Burkinabés, Kenyans,<br />

Irakiens, Ivoiriens etc...<br />

D’où la dénomination justifiée<br />

de l’oeuvre – même si on ne<br />

leur souhaite pas un passage de<br />

la CRAM – et la différence des<br />

langues n’a pas mené à l’échec.<br />

Le scénographe Maxime Fontannaz<br />

a rendu possible la réalisation<br />

technique de la tour<br />

dans le cadre de l’exposition «<br />

Art en plein air » qui s’est tenue<br />

à Môtiers en 2015. Une œuvre<br />

éphémère mais qui n’a finalement<br />

été détruite qu’un an plus<br />

tard. C’est qu’elle est belle, cette<br />

tour en bois, dans le jeu de proportion<br />

de sa silhouette et des<br />

17 niveaux de palettes juxta-<br />

Tour de Babel<br />

Dietrich’s pratique<br />

Surélévation en pagode<br />

A Francfort, un hôtel 5 étoiles a<br />

fait l’objet d’une surélévation de<br />

deux étages en bois. Jusque-là,<br />

on est presque dans le banal, si ce<br />

n’est que les architectes de la surélévation<br />

sont toujours confrontés à<br />

l’épineux problème de l’intégration<br />

esthétique de la surélévation. Dans<br />

le cas de cet hôtel chinois, le choix<br />

s’est porté sur une solution complexe<br />

de toit de pagode sur deux<br />

niveaux. L’entreprise Rolf Wagner<br />

GmbH s’est chargée à la fois du<br />

sciage et de la taille de cette charpente<br />

qui implique pas moins de<br />

posées sur chant. C’est comme<br />

si elle tenait un peu de la diversité<br />

culturelle des jeunes intervenants,<br />

à quoi s’ajoute l’universalité<br />

de la palette bois. L’œil se<br />

met à jouer avec les proportions,<br />

on imagine une tour de 34 étages,<br />

les balcons filants tous les deux<br />

niveaux, la façade bois à éléments<br />

verticaux profonds qui font office<br />

de brise-soleil et/ou de loggias.<br />

Jusqu’à présent, les architectes<br />

du multi-étage copient les gratteciel<br />

en béton ou en acier, l’architecture<br />

bois multi-étage n’a pas<br />

trouvé son expression propre. Il y<br />

a déjà assez à faire pour résoudre<br />

les questions de faisabilité, dirat-on.<br />

Mais l’argument du stockage<br />

de carbone suffira-t-il à faire<br />

accepter dans un cadre urbain<br />

des boîtes sans âme ? Comme<br />

les architectes du bois ont souvent,<br />

par la force des choses, une<br />

approche et un regard d’ingénieur,<br />

peut-être que ce défi de la<br />

hauteur gagnerait justement à ce<br />

que l’on y associe des artistes.<br />

10 000 pièces. Des plans Dietrich’s<br />

détaillés ont aidé l’entreprise de<br />

couverture-charpente Breitbach<br />

Dachdecker GmbH d’Eisenach<br />

pour la mise en œuvre. Que le résultat<br />

inspire les Chinois et qu’ils<br />

commandent chez eux de nombreux<br />

toits en pagode de ce type ! <br />

PHOTO : François Burland<br />

Compagnons<br />

On tour<br />

Maquette réalisée par les<br />

Compagnons à Cologne<br />

Au 13e siècle, le dominicain Albert<br />

le Grand, sans doute fâché<br />

du procès intenté aux juifs sous<br />

le règne de Louis IX, avait quitté<br />

la capitale où ses connaissances<br />

universelles et sa curiosité avaient<br />

fait de lui une star. Il s’est rendu à<br />

Cologne pour y créer un cursus<br />

d’études à son image, abordant<br />

le plus grand nombre possible de<br />

disciplines. La tête bien pleine et<br />

bien faite, il n’en voyageait pas<br />

moins comme les autres, pedicus<br />

cum gambis (à pied). Idem pour<br />

les Compagnons charpentiers<br />

jusqu’au 19e siècle. Le tour de<br />

France, question muscles, c’était<br />

aussi un peu comme le tour de<br />

France cycliste. Au 21e siècle,<br />

l’esprit du tour de France et la<br />

curiosité du Grand Albert se retrouvent<br />

dans un déplacement de<br />

quelques jours organisé pour un<br />

groupe de jeunes Compagnons<br />

du Devoir français à Cologne,<br />

emmenés par David Leclerc avec<br />

un appui de Dietrich’s.<br />

Pourquoi Cologne ? Il y a une<br />

quinzaine d’années, David Leclerc<br />

avait été prévôt dans cette<br />

ville, à l’époque où les compagnons<br />

y avaient un siège, ainsi<br />

qu’à Aix-la-Chapelle. A l’époque,<br />

la longue crise du Bâtiment qui<br />

a suivi l’euphorie de la réunification<br />

a incité les Français à se<br />

replier sur des territoires francophones<br />

comme Bruxelles, Liège<br />

ou la Suisse où ils disposent de<br />

quatre maisons. L’autre raison du<br />

repli, c’était que l’on avait remarqué<br />

que les compagnons français<br />

vivaient le plus souvent en vase<br />

clos dans la maison de Cologne,<br />

de sorte qu’ils n’apprenaient pas<br />

l’allemand. Aujourd’hui, un<br />

séjour à l’international est obligatoire,<br />

mais les compagnons<br />

vivent en coloc, ca qui s’avère<br />

beaucoup plus efficace pour<br />

l’acquisition de connaissances<br />

linguistiques.<br />

Un certain nombre de compagnons<br />

charpentiers passés par<br />

Cologne s’y sont établis, et pour<br />

David Leclerc, ce voyage de sensibilisation<br />

proposé aux jeunes<br />

compagnons charpentier était<br />

aussi l’occasion de renouer des<br />

liens avec ces anciens. Sur le plan<br />

technique, il s’agissait de faire<br />

découvrir la charpente germanique,<br />

qui n’est connue et pratiquée<br />

qu’en Alsace, en Moselle et<br />

dans les territoires proches de la<br />

Suisse: les pannes y sont d’aplomb<br />

et les chevrons entaillés, avec des<br />

sections conséquentes (8x12,<br />

8x14, 8x16, 6x16…). A la différence<br />

de la charpente latine,<br />

aucune ferme ne barre l’espace,<br />

même si le rendu est moins<br />

esthétique en cas de charpente<br />

apparente. Pour David Leclerc,<br />

l’idéal est de savoir mélanger les<br />

deux approches, réserver la charpente<br />

latine aux volumes où le<br />

bois reste apparent, et privilégier<br />

la charpente germanique dans<br />

les autres cas, sachant qu’elle est<br />

moins gourmande en bois et se<br />

monte plus vite.<br />

Hébergés comme des princes par<br />

l’équivalent local de la chambre<br />

des métiers, accueillis par plusieurs<br />

entreprises, les jeunes ont<br />

également bénéficié d’une pleine<br />

journée de formation au logiciel<br />

Dietrich’s, formation assurée logiquement<br />

par José Marinho, en<br />

charge du marché de l’Est. Pour<br />

la couleur locale, il se trouve que<br />

Dietrich’s est particulièrement<br />

bien implanté en Allemagne. Les<br />

compagnons ont pour la plupart<br />

découvert et appris à manier le<br />

logiciel, dessiné une maquette,<br />

sorti les fiches de taille pour finir<br />

par la mise en œuvre pratique.<br />

Les participants sont unanimes,<br />

l’expérience est à refaire, sans<br />

doute en ménageant plus de<br />

temps pour le stage logiciel. Le<br />

« tout d’Europe » déjà pratiqué<br />

par bon nombre de compagnons<br />

français et allemands s’enrichit<br />

ainsi d’une étape de sensibilisation<br />

des plus constructives. <br />

Maquette réalisée par les<br />

Compagnons à Cologne<br />

PHOTO : DR<br />

www.dietrichs.com

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