PERLE DU LEMAN NUMERO 7

Aubonne, un horloger
à contretemps :
Nicolas Voyame !
Monique Carole Denoréaz
Quand j’ai pris rendez-vous avec Nicolas, un silence s’est
installé au bout du fil… sa femme devait accoucher et
quelques jours plus tard, la petite Nora, est venue au
monde et nous nous sommes rencontrés. En arrivant à
son atelier à Aubonne, un entrepreneur finalisait la commande
de montres à offrir à son personnel. Un fils, lui,
venait chercher le cadeau pour les 60 ans de sa maman.
La marque Evilard (nom d’un village au-dessus de Bienne)
a été fondée en 1948 par l’arrière-grand-père et le grandpère
maternels de Nicolas. L’entreprise a compté jusqu’à
35 employés, mais à la fin des années 80, celle-ci a dû être
vendue. Nicolas a suivi une école de microtechnique horlogère
et s’est spécialisé en travaillant dans des ateliers de
grandes marques prestigieuses suisses.
Quelques années plus tard, il va trouver le détenteur de
la marque Evilard, qui par bonheur lui la cède. Celleci
revient à nouveau dans la famille, mais à quel prix ?
L’histoire d’Evilard est forte, mais il faut tout remettre « à
plat » et remonter l’entreprise, dans tous les domaines,
pour la rendre pérenne. Cela a été un assemblage aussi
complexe que celui d’une montre ! Depuis 3 ans, l’entreprise
tourne. Nicolas, avec l’aide de deux autres personnes,
manufacture, administre, met en place le marketing
depuis Aubonne.
Horlogerie
Pour fabriquer ses montres, il part du mouvement ETA
brut, qu’il « décaisse ». N’entrons pas dans les détails
techniques… relevons juste ce paradoxe : il travaille
avec une machine manuelle, qui a plus de 100 ans, qui
côtoie une machine à laser pour la personnalisation.
Nicolas assemble toutes les pièces dans son atelier. Ce
travail peut durer une demi-journée, voire une semaine,
selon la complexité. Le but final est une montre personnalisée,
100 % suisse, avec de la mécanique à l’ancienne!
Je lui pose la question :
« Pourquoi les montres « squelette » ont tant de succès ? »
Ça réponse fuse : « C’est la fascination de voir toutes ces
pièces assemblées, ces rouages qui se chevauchent et
qui constituent le mécanisme. Un retour aux sources ».
C’est principalement en participant à des expositions,
à des événements sportifs, des showrooms, des conférences,
que la marque fait son chemin.
Malgré la montre digitale « connectée » qui a des fonctions
bien spécifiques, les montres de Nicolas Voyame
sont et resteront toujours de belles pièces à porter fièrement
au poignet.
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