ERGOTHERAPIE EN SANTE MENTALE ENJEUX ET PERSPECTIVES
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PARTIE 1 :<br />
LA DYNAMIQUE DU SOIN <strong>EN</strong> <strong>SANTE</strong> M<strong>EN</strong>TALE :<br />
CONTEXTE POLITIQUE<br />
L'Organisation Mondiale de la Santé considère que cinq des dix pathologies les plus<br />
préoccupantes au 21è siècle concernent la psychiatrie 1 : schizophrénie, troubles bipolaires,<br />
addictions, dépression, troubles obsessionnels compulsifs. Par conséquent, être en mesure<br />
d’élaborer des prises en charge adaptées et personnalisées tout au long du parcours de soin<br />
devient un enjeu majeur pour notre société.<br />
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses modifications se sont opérées dans le<br />
système psychiatrique français. Les nouvelles orientations de politique de santé encouragent<br />
ainsi le renforcement des actions de promotion de la santé mentale.<br />
Malgré les valeurs communes défendues par les professionnels, des disparités persistent et<br />
peuvent entraîner des ruptures dans le parcours des usagers. En effet, les cadres d'analyse<br />
et de suivi restent encore trop cloisonnés entre les champs sanitaire, médico-social et social.<br />
Une remise en question des pratiques actuelles s’impose pour évoluer vers une collaboration<br />
coordonnée autour de l’intérêt de la personne.<br />
Plusieurs mutations sont importantes à identifier pour comprendre comment l’ergothérapie<br />
s’inscrit dans ce mouvement.<br />
1. Mutation sociétale<br />
De nos jours, la société invite chaque individu à être plus participant et engagé dans son<br />
projet de vie. Ce dernier a plus facilement accès aux informations médicales grâce à<br />
l’évolution de ses droits et à Internet. Il est également plus souvent représenté dans les<br />
instances officielles.<br />
Désormais la personne s’interroge et peut remettre en question ou devenir force de<br />
proposition dans le choix de ses soins. D’un point de vue législatif, la loi de 2002 sur les<br />
droits des usagers a entériné leur participation ainsi que celle des familles dans les prises de<br />
décisions des institutions.<br />
Par la suite, la loi du 11 juillet 2005 2 a apporté une reconnaissance du terme « handicap<br />
psychique ». Cette reconnaissance vise à réduire les stigmatisations et les discriminations.<br />
Elle favorise l'égalité des chances quel que soit le handicap présenté par la personne.<br />
Ce nouveau paradigme a permis de faire évoluer les mentalités sur la perception et le rôle<br />
des personnes souffrantes ainsi que de leurs familles.<br />
Les professionnels de la santé mentale ont dû, eux aussi, modifier leur approche et leurs<br />
pratiques, passant ainsi d’un modèle très médical à des modèles holistiques, envisageant<br />
chaque personne dans sa complexité, en tant que sujet pensant et agissant.<br />
Le « patient » est devenu un « usager » et est passé d’une position passive à celle d’acteur<br />
1 Plan Psychiatrie et Santé Mentale 2010-2015<br />
2 Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté<br />
des personnes handicapées<br />
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