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Patrimoine<br />
4<br />
La population participe également<br />
au carnaval. En Guadeloupe, la<br />
pratique est organisée au sein d’un<br />
collectif. Les déguisements sont<br />
réalisés à partir de costumes aux<br />
couleurs flamboyantes qui sont autant<br />
de variations autour d’un thème<br />
défini pour l’ensemble des festivaliers.<br />
Leur fabrication se fait dans le cadre<br />
associatif ou par l'intermédiaire de<br />
petits comités.<br />
Les sorties, quant à elles, ont lieu les<br />
dimanches de la période<br />
carnavalesque et durant les jours gras.<br />
Parfois, certaines manifestations<br />
sont assimilables au théâtre de rue<br />
et ressemblent à la tradition de la<br />
“commedia dell’arte” ; comme dans<br />
le cas de la pièce “L’assassin et le<br />
malheureux” scénarisée autour d’une<br />
histoire en plusieurs actes qui se joue<br />
au fil d'une démarche ambulante.<br />
La Guadeloupe offre un carnaval<br />
vivace comme la vie. Ses codes sont<br />
à la fois permanents, du point de vue<br />
5<br />
des grandes figures, et pourtant en<br />
perpétuel renouvellement, quant à la<br />
dimension créative et à la capacité<br />
d’intégrer l’actualité.<br />
Guyane : les célèbres Touloulous<br />
Comme en Guadeloupe, le “mouvan<br />
kiltirèl” des “mas a po” s’inscrit dans<br />
la culture de rue, mais se construit<br />
en alimentant des liens de solidarité<br />
à travers des soirées de tambours<br />
guyanais communément appelées<br />
“Kasé ko” ou “Léwol”.<br />
La musique des “mas a po” enivre<br />
dans un rythme mouvementé,<br />
étourdissant, qui permet à tout un<br />
chacun de se brancher sur la<br />
vibration de l’énergie urbaine de<br />
Cayenne. Les fameux groupes<br />
comme “Ijata”, “Papiyon” ou encore<br />
“Piti a neg” servent donc cette<br />
frénésie guyanaise.<br />
Le carnaval guyanais a lui aussi ses<br />
figures mythiques comme le roi Vaval,<br />
la célébrissime Touloulou, une élégante<br />
dame excessivement vêtue afin de<br />
s’assurer un parfait anonymat. Elle<br />
apparaît lors des défilés de rue et au<br />
cours des bals masqués. D’autres<br />
personnages viennent se joindre au<br />
“panthéon” carnavalesque tels que le<br />
“nèg marrons” (esclave en fuite), le<br />
“zombi baréyo” (le zombie), le jé farin<br />
(boulanger), soussouris (chauve souris)…<br />
25 Le Bon Air. Janvier/Février 2012