Nouvelle Toyota Prius. Technologie HSD hybride essence ... - Megève
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Jadis regardée avec condescendance, la neige artificielle,<br />
ou même « à canon » fait aujourd’hui partie intégrante d’une<br />
montagne aménagée par l’homme pour y cultiver une vie<br />
hivernale : plaisir de la glisse bien sûr, mais aussi activité<br />
économique de premier plan. Qu’est ce qui pousse à fabriquer<br />
cette neige d’appoint et comment maîtriser son impact sur nos<br />
équilibres naturels ? Le 2 ème eige de<br />
ulture<br />
colloque mondial sur l’eau, qui s’est<br />
tenu à <strong>Megève</strong>, a permis un premier bilan.<br />
L’étude menée par Pierre Etchevers, du centre<br />
météorologique de grenoble, révèle une baisse<br />
annuelle de 1,5 cm de la neige tombée au sol<br />
du col de Porte, sur une période de 45 ans.<br />
Il neige moins et les modèles d’étude confirment<br />
pour le futur les effets néfastes du réchauffement<br />
climatique. Particulièrement pour les domaines<br />
skiables entre 900 et 2 000 m. Et la neige de<br />
culture devient, avec le progrès du damage,<br />
indispensable pour maintenir la skiabilité de<br />
décembre à avril…<br />
1 m 3 d’eau= 2 m 3 de neige<br />
Mais comment ça marche ? réponse d’alain<br />
Marnezy et Jean-Paul rampoux, de l’université<br />
de Savoie : une mini-usine, dissimulée près<br />
des pistes, produit le précieux mélange à partir<br />
d’eau, d’air et d’énergie électrique. Un réseau<br />
alimente les enneigeurs (les fameux « canons »)<br />
d o s s I E R<br />
placés le long des pistes. Et il neige, dès que la<br />
température extérieure le permet. En moyenne,<br />
70 cm de neige sont ajoutés au manteau<br />
naturel : une partie de la sous-couche fin<br />
novembre, un appoint en janvier et quelques<br />
retouches si le printemps n’est pas trop chaud.<br />
Pour le sol alpin, l’effet est quasiment nul :<br />
si la neige « tient » plus longtemps, sa fonte<br />
tardive permet à la végétation de rattraper<br />
son retard et l’activité des alpages n’est pas<br />
perturbé. Pour l’équilibre hydrologique, en<br />
revanche, cette production de neige n’est pas<br />
sans inconvénient. de novembre à mars, en<br />
montagne, c’est l’étiage : les cours d’eau sont au<br />
plus bas. or l’usine à neige, en s’alimentant dans<br />
les nappes souterraines ou les captages d’eau<br />
potable, pourrait entrer en conflit avec d’autres<br />
utilisateurs : eau sanitaire, riverains des rivières<br />
de moyenne montagne…<br />
retenue d’altitude : une réserve presque naturelle…<br />
on comprend vite l’intérêt des retenues d’eau créées<br />
en montagne pour minimiser cet impact sur l’eau.<br />
Elles sont déjà 70 dans les alpes du nord, et 20 sont<br />
en projet.<br />
Utilisant le plus souvent un creux naturel du relief,<br />
et un terrassement en digue, elles possèdent une<br />
membrane étanche et un système générateur de<br />
bulle contre le gel. Solution idéale ? Tout dépend.<br />
Et d’abord de leur volume. certaines sont modestes :<br />
de 3 000 à 10 000 m 3 , elles devront être<br />
réalimentées jusqu’à 10 fois en un seul hiver,<br />
au risque de revenir au problème initial. d’autres,<br />
dont les plus récentes, atteignent 200 000 et même<br />
400 000 m 3 . La masse d’eau « empruntée » aux<br />
torrents de montagne en période de forte pluie ne<br />
d o s s I E R<br />
compromet alors pas les réserves d’eau d’altitude.<br />
Elle rejoindra la vallée avec la fonte des neiges.<br />
reste à maîtriser l’impact direct de ces retenues<br />
sur leur terrain. Si la disparition d’un petit biotope,<br />
étang ou marécage alpin, est souvent inévitable,<br />
les remèdes existent désormais pour garantir dans<br />
le futur une bonne intégration paysagère : abandon<br />
des berges abruptes (et donc des clôtures de<br />
sécurité), aménagement de plan d’eau d’agrément<br />
pour le tourisme d’été… Là aussi, l’écoute de<br />
l’expérience et une approche raisonnée des besoins<br />
s’imposent pour que la neige de culture s’éloigne de<br />
solutions… artificielles.<br />
Jérôme LLado