À 50 ANS…

8 ■■■Présidentielle
Vendredi 31 mars 2017
VOTES Parmi les Français sûrs d’aller voter au 1 er tour, 41 % disent pouvoir encore changer d’avis
Les électeurs n’y
voient que du flou
«Ç
Laure Cometti
a n’a jamais été aussi difficile.
» A trois semaines du
premier tour de l’élection
présidentielle, Marie-Do, une internaute
de 20 Minutes, ne sait toujours pas
pour qui elle va voter. Et elle ne serait
pas la seule. Selon une enquête publiée
le 20 mars par le Centre de recherches
politiques de Sciences Po (Cevipof), un
électeur sur trois n’est pas sûr d’aller
voter le 23 avril. Quant à ceux qui sont
certains de le faire, ils sont 59 % à affirmer
que le choix de leur candidat est
définitif. Il resterait donc 41 % de votants
capables de changer d’avis d’ici au premier
scrutin. Ils pourraient donc faire
basculer le scrutin.
Pour Bruno Cautrès, chercheur au
Cevipof et auteur d’une étude intitulée
« L’(in)décision électorale et la temporalité
du vote », « en 2007 et en 2012, un
peu plus d’un électeur sur deux disait
avoir fait son choix très longtemps avant
l’élection, tandis que près d’un quart
disait que le choix s’était figé pendant
la campagne et un autre quart dans la
dernière ligne droite ». Une tendance
observée par le Cevipof, qui a mesuré
que les électeurs sûrs de leur choix de
candidat sont passés de 50 % à 59 %
entre février et mars. Ce taux pourrait
encore augmenter après le débat entre
les 11 candidats le 4 avril.
Des « repères perturbés »
En 2007, Alain Garrigou, professeur de
sciences politiques à Paris-X Nanterre,
expliquait dans Le Monde que l’indécision
est « en partie une création des
sondeurs, qui, par peur de se tromper
dans leurs estimations, et après la
mésaventure de 2002, ont ouvert un
grand parapluie : ils demandent désormais
aux sondés s’ils sont sûrs de leur
choix, ce qui encourage une réponse
négative. » L’élection 2017 ne serait
donc guère différente ? Si, selon Bruno
Cautrès, pour qui ces phénomènes
F. Elsner / 20 Minutes (Illustration)
##JEV#145-257-http://www.20minutes.fr/tv/politique/271581-p##JEV#
La multiplicité des candidats, les affaires... déboussolent l’électorat.
d’indécision se sont amplifiés, notamment
car « l’offre politique a été renouvelée
avec des candidats que les Français
connaissent encore mal, comme
Hamon, ou Macron ». D’autres facteurs
entrent en jeu. « La gauche a gouverné
cinq ans et ses candidats expliquent aux
électeurs de 2012 qu’elle avait fait
fausse route, un argumentaire qui n’est
pas simple à expliquer », complète-t-il.
En outre, « l’offre politique de Macron
a perturbé les repères car son programme
est compatible avec les aspirations
des électeurs de gauche et de
droite ». Sans parler de l’affaire Fillon,
qui a elle aussi « perturbé l’électorat de
droite et plus encore du centre droit ».
En quoi cette indécision peut-elle se
traduire ? Réponse le 23 avril. W
Trouvez le candidat qui correspond le mieux
à vos idées grâce à la Boussole :
20min.fr/boussole.
20
secondes
JUSTICE
Une plainte contre le PS
après la défection de Valls
Une militante socialiste
marseillaise a porté plainte
contre le Parti socialiste et la
Haute Autorité des primaires
pour « abus de confiance »
après le soutien apporté
par Manuel Valls à Emmanuel
Macron, a-t-elle indiqué,
mercredi, sur sa page
Facebook et sur Twitter.
PIRATAGE
Le pot d’adieu de Hollande
annoncé sur Facebook
Mercredi, le compte Facebook
officiel du chef de l’Etat a
relayé l’événement « Pot de
départ de Hollande » le 7 mai,
rapporte Le Parisien.
Un piratage, semble-t-il,
puisque l’organisation de cet
événement a été signée par
le compte « Pour la démission
de François Hollande »,
précise le quotidien.
À VOS SOUHAITS
« Revoir le système des retraites »
Riches, pauvres, chômeurs,
jeunes, retraités, zadistes...
A l’approche de l’élection
présidentielle des 23 avril et 7 mai,
20 Minutes est allé à la rencontre
de Français de tous les âges, de tous
les métiers et dans tout le pays,
afin de prendre le pouls de la nation.
Quelle première mesure devrait être
prise par le nouveau président de la
République? Nous avons posé cette
question à Bernard Moireaux. Voici sa
réponse.
« Je demande au président de plafonner
les salaires des élus et de reverser
le reste à des associations qui œuvrent
dans le social, dans l’humanitaire, au
profit des personnes âgées et isolées.
Le gouvernement se repose trop sur
ces structures, alors qu’elles manquent
de moyens. Il faudrait aussi plus de
Bernard Moireaux
64 ans
Nantes (Loire-Atlantique)
Retraité, bénéficiaire du RSA
J. Urbach / 20 Minutes
solidarité en revoyant le système de
retraite et mieux prendre en compte
dans le calcul les années de chômage
ou de maladies liées aux accidents du
travail. Moi, il me manque des trimestres
à cause de ça, et c’est dur. Il
faut aussi arrêter de se baser sur les
salaires : une personne qui a bien
gagné sa vie a eu le temps de se constituer
sa propre retraite et a moins besoin
d’aide. » W Propos recueillis
par Julie Urbach, à Nantes
Bernard Moireaux souhaite aussi
plus d’aides pour les associations.
SYMPATHISANTS
La confiance,
ça s’en va
et ça revient
Chaque mois, des sympathisants nous
donnent leurs impressions sur la campagne
de leur candidat et leur indice de
confiance pour le premier tour...
V Jean-Baptiste, ingénieur au
chômage, soutient Benoît Hamon.
« C’est un peu la cata. Son meeting de
Bercy a pourtant été très réussi. Je ne
sais pas ce qu’il lui manque. Il est pourtant
entouré d’Anne Hidalgo, de Martine
Aubry, de Christiane Taubira. » 2/10.
V Cédric, étudiant et start-upper,
soutient Emmanuel Macron.
« Beaucoup de politiques ont officialisé
leur soutien, comme Jean-Yves le Drian
qui nous donne beaucoup de crédibilité
sur le thème de la sécurité. » 9/10.
V Jacqueline, infirmière à la retraite,
soutient François Fillon.
« Sa principale difficulté, maintenant,
ce sont les opportunistes autour de lui
qui se macronisent, comme Dominique
Perben. Ce sont des gens en bout de
carrière qui ne veulent pas perdre leur
pouvoir. » 5/10. W Coralie Lemke