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cicredho-rec.-m%C3%A9canismes-africains-onusiens-droits-homme-togo-2000-2016

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Le Titre II de la Constitution <strong>togo</strong>laise de 1992 modifiée en 2002 (articles 10 à 41) a le mérite<br />

d’avoir consacré les principaux <strong>droits</strong> et libertés fondamentaux ainsi que les voies et moyens<br />

destinés à les préserver. Par ailleurs, le préambule affirme que le peuple <strong>togo</strong>lais est résolu à<br />

construire un Etat de droit fondé notamment sur des principes des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> définis<br />

dans la Charte des Nations Unies de 1945 et dans les instruments régionaux et<br />

internationaux des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong>, et où les <strong>droits</strong> fondamentaux de l’Homme, les libertés<br />

publiques et la dignité de la personne humaine sont garantis et protégés. L’article 50 dispose<br />

d’ailleurs que les instruments internationaux des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> font partie intégrante de<br />

la Constitution. L’article 140 du Titre XI intitulé « Des traités et accords internationaux »<br />

dispose que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur<br />

publication, une autorité supérieure à celle des lois ».<br />

Le Togo a également le mérite d’avoir ratifié la plupart des instruments régionaux et<br />

internationaux relatifs aux <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong>. Sur la dizaine de traités internationaux relatifs<br />

aux <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong>, y compris leurs protocoles facultatifs, dotés d’organes de traités, le<br />

Togo a exprimé son consentement à être lié par huit Conventions 1 et par six protocoles 2 , ce<br />

qui le place dans la moyenne au niveau international. Au niveau africain, le Togo est partie à<br />

la majorité des instruments régionaux se rapportant aux <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> dont la Charte<br />

africaine des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> et des peuples et la Charte africaine des <strong>droits</strong> et du bienêtre<br />

de l’enfant, deux instruments qui disposent chacun d’un organe de supervision. Par<br />

ailleurs, le Togo est engagée dans le mécanisme de l’Examen Périodique Universel (EPU)<br />

du Conseil des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> des Nations Unies qui l’a examiné en 2011 et en <strong>2016</strong>.<br />

La ratification d’un traité engage l’Etat partie à prendre, au niveau national, les mesures<br />

législatives, réglementaires, administratives, programmatiques et autres qui s’imposent pour<br />

donner effet aux dispositions de l’instrument ratifié. En somme, la ratification n’a<br />

véritablement de sens et de valeur que lorsqu’elle se traduit par l’amélioration de la<br />

jouissance des <strong>droits</strong> par les personnes vivant sous la juridiction de l’Etat partie. La<br />

ratification devrait être ainsi suivie par l’harmonisation du droit interne, l’adoption de<br />

politiques, stratégies et plans nationaux et locaux. Ce sont les organes de supervision créés<br />

par les traités qui s’assurent, dans le cadre de l’examen périodique des rapports étatiques,<br />

que les Etats parties au traité en question aient adopté les mesures nécessaires et amélioré<br />

leurs pratiques. D’autres mécanismes non conventionnels des Nations Unies et de la<br />

Commission africaine des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> et des peuples (CADHP), permettent à la fois<br />

d’encourager et de contrôler la mise en œuvre des traités, y compris à l’égard des Etats qui<br />

ne les ont pas ratifiés.<br />

Plusieurs mécanismes conventionnels et non conventionnels ont formulé plusieurs<br />

<strong>rec</strong>ommandations au Togo. Très irrégulier dans la soumission des rapports étatiques dans<br />

les années quatre-vingt et début quatre-vingt-dix - ce qui a entrainé la combinaison de<br />

plusieurs rapports en retard pour plusieurs organes de supervision en Afrique et sur le plan<br />

international - le Togo s’est progressivement mis à jour, même si aujourd’hui encore des<br />

retards sont à déplorés. De nos jours, il y a de la part des autorités <strong>togo</strong>laises un nouvel état<br />

d’esprit qui ne remplace pas pour autant la volonté politique qui peine à se déployer à la<br />

hauteur des défis à relever en matière des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong> au Togo.<br />

Force est de constater que la population <strong>togo</strong>laise et les défenseurs des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong>,<br />

mais également les services de l’Etat censés appliquer les <strong>rec</strong>ommandations ne sont pas<br />

toujours au courant des <strong>rec</strong>ommandations formulées par les mécanismes nationaux,<br />

régionaux et internationaux des <strong>droits</strong> de l’<strong>homme</strong>, même si la responsabilité de leur<br />

1 Seule la Convention internationale sur la protection des <strong>droits</strong> de tous les travailleurs migrants et de leur famille<br />

n’est pas encore ratifiée.<br />

2 Les Protocoles facultatifs non ratifiés: Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes<br />

de discrimination à l'égard des femmes, Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux <strong>droits</strong><br />

économiques, sociaux et culturels (signé le 25 septembre 2009) et le Protocole facultatif à la Convention relative<br />

aux <strong>droits</strong> de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications.<br />

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