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2017 – Ces avocats persécutés dans le monde
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© IDHAE
Institut des Droits de l’homme des Avocats Européens – European Bar Human Rights
Institute
ISBN 978-99959-970-2-1
ISSN : 2354-4554
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une
utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par
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illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de
la propriété intellectuelle.

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2017
Ces avocats
assassinés, emprisonnés, persécutés
dans le monde

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INSTITUT DES DROITS DE L’HOMME DES AVOCATS EUROPÉENS – ISTITUTO DEI DIRITTI
DELL'UOMO DEGLI AVVOCATI EUROPEI – INSTITUT FÜR MENSCHENRECHTE DER
EUROPÄISCHEN ANWÄLTE – ΙΝΣΤΙΤΟΥΤΟ ΑΝΘΡΩΠΙΝΩΝ ∆ΙΚΑΙΩΜΑΤΩΝ ΤΩΝ ΕΥΡΩΠΑΙΩΝ
∆ΙΚΗΓΟΡΩΝ – INSTITUDO DE DERECHOS HUMANOS DE ABOGADOS EUROPEOS – INSTITUT
LIDSKÝCH PRAV EVROPSKÝCH ADVOKATU – INSTYTUT ADWOKATÓW EUROPEJSKICH NA
RZECZ PRAW CZŁOWIEKA – INSTITUT FOR MENNESKERETTIGHEDER AF EROPEAEISKE
ADVOKATER – INSTITUTO DE DIREITOS HUMANOS DOS ADVOGADOS EUROPEUS –
EUROPEAN BAR HUMAN RIGHTS INSTITUTE
Les grands Barreaux d'Europe pour la
défense des droits de l'Homme
AMSTERDAM – ATHENES – BERLIN – BORDEAUX – BRUXELLES – GENEVE - LUXEMBOURG –
PARIS – ROME
Ces avocats
assassinés, emprisonnés, persécutés
dans le monde
Rapport 2017 de l'Observatoire mondial des violations des
droits de la défense et des droits des avocats dans le monde
AVANT-PROPOS
de
Yves OSCHINSKY
Président de la Fédération des Barreaux d’Europe
INTRODUCTION
par
Bertrand FAVREAU
Président de l'Institut des droits de l'Homme des Avocats Européens
www.idhae.org

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Les avocats pour les avocats
par
Yves OSCHINSKY
Président de l’Institut des Droits de l’Homme du barreau de Bruxelles
Président de la Fédération des Barreaux d’Europe
Les avocats pour les avocats.
C’est l’hommage des avocats européens aux avocats du monde entravés dans leur
vie, dans leur chair, dans leur liberté et dans leurs droits, pour avoir tout simplement
exercé leur métier, pour avoir viscéralement voulu défendre leurs clients, pour avoir
agi en conscience.
C’est le cri des avocats européens en faveur de leurs confrères d’Afrique, d’Asie,
d’Amérique du Sud ou d’Europe, qui prennent des risques majeurs pour faire
prévaloir l’État de droit.
Grâce soit rendue à l’Institut des Droits de l’Homme des avocats européens
(IDHAE) qui, au fil des années, à travers cette publication, réalise la chose la plus
importante qui puisse être faite : parler et faire connaître les combats de nos
confrères, leurs résultats et les embuches hélas parfois fatales auxquelles ils doivent
faire face.
Car c’est de l’essence de l’avocat de défendre, c’est sa raison d’être de s’élever
contre toutes les injustices, c’est son âme de combattre pour la démocratie et l’État
de droit, ici et ailleurs, là au prix le plus fort, ici en s’engageant aux côtés de leurs
confrères de là-bas, en allant sur place, en agissant auprès des autorités politiques
d’ici et d’ailleurs, en faisant en sorte que les actions de là-bas soient visibles aux
yeux du monde.
Les avocats pour les avocats.
C’est aussi l’objectif du Prix international des droits de l’homme Ludovic Trarieux,
créé en 1985 sous l’égide de l’IDHAE, dont le lauréat est un avocat qui a « illustré
par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de
l’homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes
et l’intolérance sous toutes les formes ».
Le premier lauréat fut Nelson Mandela, toujours emprisonné au moment où il fut
primé.
Le 4 juin 2016, le jury attribua le Prix à l’avocate chinoise Wang Yu, chantre de la
défense des droits des femmes, des enfants et des minorités persécutées, alors
emprisonnée sous l’inculpation de subversion contre l’État et passible de la prison à
vie.
Le 1 er août 2016, une agence de presse de Hong Kong annonçait la libération sous
caution de la lauréate et diffusait une vidéo dans laquelle l’avocate Wang Yu
annonçait notamment qu’elle refusait le Prix Ludovic Trarieux.
Ainsi, les autorités chinoises avaient monnayé, en échange d’une « autocritique » et
de l’abandon du Prix, une prétendue liberté sous caution, dont la réalité même pose
question, dès lors qu’entre-temps, personne n’a revue Wang Yu.
Les avocats pour les avocats.
C’est le sens de la « Convention des Avocats du Monde », signée à Paris le 6
décembre 2008 par les représentants de barreaux et d’organisations des cinq
continents s’engageant, dans leur rôle de sentinelles des libertés, à « unir leurs

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efforts et se mobiliser afin de promouvoir l’État de droit à travers le monde,
renforcer les liens entre tous les avocats du monde et faire prévaloir l’ordre du droit
sur le désordre des forces ».
Cette Convention met notamment en avant l’indépendance de l’avocat et sa liberté
d’assurer la défense et le conseil de son client, la volonté de ses signataires
d’associer leurs efforts au développement de la justice pénale internationale et leur
engagement de mettre en place des missions d’observation judiciaire et de
témoigner, lorsque seront mis en cause les droits de tout humain et les libertés
fondamentales consacrées par la Déclaration universelle des droits de l’homme de
1948.
Les avocats pour les avocats.
Chaque année, le 24 janvier - en mémoire du massacre d’Atocha au cours duquel, en
Espagne, le 24 janvier 1977, quatre avocats et leur assistante ont été assassinés par
un groupe néo-faciste - de nombreuses organisations d’avocats et de barreaux
organisent, dans le monde, la Journée Internationale de l’avocat en danger,
consacrée en 2017 à la Chine, où les pouvoirs publics, au mépris du droit, tentent de
réduire au silence les avocats et les défenseurs des droits de l’homme, notamment à
travers l’arrestation d’au moins 248 d’entre eux dans le cadre de la vague de
répression nationale qui a débuté le 9 juillet 2015.
Les années précédentes, cette Journée Internationale a notamment mis en exergue la
situation des avocats au Honduras, aux Philippines, en Colombie et en Turquie.
Les avocats pour les avocats.
Les avocats européens se mobilisent auprès de Conseil de l’Europe, dont les valeurs
centrales sont précisément les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit, en
vue de l’établissement d’une convention relative à la profession d’avocat.
Il sera opportun que cette convention rappelle notamment les principes de base
relatifs au rôle du barreau, adoptés par les Nations Unies à La Havane en 1990.
*
Le cri des avocats européens doit retentir le plus largement possible.
Tant d’avocats sont touchés de par le monde, directement par les autorités de leurs
pays ou, souvent, par des groupuscules agissant impunément.
Certains pays, à l’instar de ceux qui sont particulièrement visés par les recours
devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, sont plus largement cités dans
cette publication, là où les atteintes aux droits fondamentaux, aux libertés, à
l’intégrité physique et à la vie des avocats font hélas partie du quotidien.
Ainsi en est-il, par exemple, année après année, de la Chine, du Honduras, de la
Turquie et d’autres.
La situation des droits de l’homme dans le monde n’engage malheureusement pas à
l’optimisme.
C’est à travers l’action des défenseurs des droits de l’homme qu’une lueur s’insinue
dans les ténèbres.
Gloire à leur combat !
Yves OSCHINSKY

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 9
L’avocat criminogène
par
Bertrand FAVREAU
Président de l'Institut des droits de l'Homme des Avocats Européens
« Qui produit ou favorise la propagation du crime, des délits. »
Une année encore. En ce monde, au cours de cette année 2016, beaucoup
d’avocats sont morts parce qu’ils étaient avocats. Combien exactement ? Nul
ne pourra jamais le dire. Assurément, beaucoup plus de douze chaque mois
Chaque semaine trois, quelque part dans le monde. Le Mexique entretient, à
lui seul, la cadence morbide mais soutenue de plus de trois par mois, qui
pourrait être plus élevée encore si – fort heureusement – certaines des
victimes n’avaient pu en réchapper et survivre aux balles ou aux lames. Les
barreaux de Colombie et du Honduras se sont accoutumés à pleurer chaque
mois l’un des leurs. Encore ne s’agit-il là que d’une moyenne : pour la seule
journée du 9 août 2017, alors que le barreau du Honduras célébrait
l’anniversaire de sa création, ne déplore-t-on pas trois avocats abattus en
divers lieux du pays ?
Les morts ont aussi été nombreux au Venezuela, au Guatemala, en Inde, aux
Philippines, et même en Europe, car aucun continent ne peut prétendre
détenir de monopole. Même si c’est bien au Pakistan, comme il y a plusieurs
années mais aujourd’hui pour d’autres raisons, que revient le record de
l’horreur et du martyr – si d’aucuns songeaient jamais à le décerner – et plus
particulièrement au Baloutchistan, avec plus de 60 tués en 2016. A tout cela
s’ajoutent plusieurs dizaines de cas de tortures et de violences physiques dont
tant de victimes ont souvent échappé au pire. L’horreur si légitimement
inspirée par le terrorisme ne saurait autoriser une explication moniste.
En 2015, la Chine avait frappé les esprits en arrêtant plus d’une centaine
d’avocats. Au-delà de la loi du nombre, qui lui confère un avantage certain,
elle doit aujourd’hui partager la tête du tableau du déshonneur pour
l’enfermement des avocats. Sur les rives de la méditerranée, en Turquie, la
campagne menée contre les défenseurs des accusés de terrorisme avait déjà
conduit à l'arrestation et à la détention arbitraire de plusieurs dizaines
d’avocats. En 2016, les sympathies supposées pour les inspirateurs allégués
de la tentative de coup d’état militaire du 15 juillet, ont servi de prétexte pour
vider les prétoires et remplir les cellules au préjudice de nombreux barreaux
du pays. Pour quelques jours ou pour quelques mois, et beaucoup plus pour
certains, comme Selahattin Demirtaş, sous la menace de peines de prison
cumulées de plus de cent ans.

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 10
Sur les rives du Nil, il n’est pas davantage possible de connaître le nombre
exact des reclus que le barreau a dû concéder bien malgré lui. Depuis
plusieurs années, nous connaissions bien les arrestations d’avocats associées
à des manifestations, nécessairement illicites dès lors que toutes sont
interdites. Les arrestations se veulent aujourd’hui préventives contre des
factieux putatifs, de Malek Adly à Haitham Mohamadain, en passant par
Sayed al-Banna, Shady Mahmoud et tant d’autres. Tous délinquants, dès lors
qu’ils pourraient avoir songé l’espace d’un instant à vouloir se rendre à des
manifestations probables mais toujours futures.
Dans le même temps, des condamnations sans merci tombent toujours en
Chine pour ceux qui résistent à la destruction de leur personnalité et refusent
d’abjurer publiquement leur droit de défendre, parfois en des peines à deux
chiffres comme pour Xia Lin. Après la condamnation de Zhou Shifeng, les
autres persécutés « 709 », de Li Heping, à Liu Sixin en passant par Wang
Quanzang, survivent depuis dix-huit mois dans l’attente d’un sort déjà scellé
et d’un châtiment assuré bien qu’encore futur, que leur « procès » ne fera que
mettre en scène. Il n’existe plus guère d’espérance trompeuse, au Tadjikistan,
où s’abattent des peines irréelles au point qu’en comparaison, les
condamnations chinoises apparaîtraient presque modérées. Elles ont
frappé Buzurgmehr Yorov et Nuriddin Mahkamov, condamnés
respectivement à 26 ans et à 21 ans d’enfermement dans une geôle du
Caucase. Les mêmes condamnations douteuses pour des accusations
spécieuses, s’apprêtent à s’abattre sur Dilbar Dadajonova.
Entre la Chine, la Gambie et le Tadjikistan, six avocats se sont vus infliger un
total de plus de 74 ans de prison, soit une moyenne de plus de douze ans pour
chacun. Numerus et quantum se conjuguent à la hausse en ce monde, en
2016.
Dans ce même rapport de l’Observatoire sur les avocats assassinés,
emprisonnés, persécutés, il y a quelques 10 ans, nous n’en citions que 50,
parce que telle était alors la face connue d'un même mal. Puis, 100 en 2010 et
200 en 2013 et 307 en 2015. Pour 2016, notre Observatoire a dû considérer
plus de 370 cas. Révélatrice est la chronologie. Très peu de jours passent sans
qu’un avocat ne soit attaqué quelque part. Il ne s'agit là ni de chiffres, ni de
statistiques mais d’une chronique au quotidien des épreuves exemplaires
endurées alors que nul ne pourra jamais prétendre appréhender toute les
avanies de la planète.
Pour le surplus, on aurait presque scrupule à poursuivre l’énumération, à
détailler les cas de ces dizaines d’avocats de tous les pays du monde, tous
régimes confondus, qui ont été victimes cette année (et pour certains depuis
plusieurs années) d’entraves, de pressions ou d’atteinte à leurs droits,
toujours mues par le même dessin : les empêcher d’exercer leur mission
d’avocat. Faut-il encore décompter les menaces de mort ou les interdictions
de voyager ?

Les défendre tous
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Assurément. On devra se garder de toute indifférence, s’interdire de céder à
l’égoïsme des cyniques. Au pire, parce le risque ne concerne pas d’autres
continents, d’autres pratiques, des avocats trop souvent complaisants au
point de devenir complices. Toujours plus facile à dénoncer en meute qu’à
identifier….
Non, cela ne concerne pas ces autres, innommés, éloignés, exposés,
dénaturés. Ceux de ces pays, où le destin de l’avocat est hanté à chaque
instant par le spectre de ce jour où des tueurs cagoulés, montés sur une moto,
viendront croiser leur destin sur un lieu familier, un trajet quotidien pour
vider un chargeur ou planter une lame avant de disparaître à jamais. Quelle
que puissent être leur complaisance ou leur imprudence, toutes deux
répréhensibles, la réalité demeure, là encore, que dans ces pays, faute
d’enquête effective, règne l’impunité pour autant crimes jamais élucidés.
L’avocat y est naturellement exposé quelle que soit sa pratique ou son
éthique : soit qu’il s’expose courageusement à l’adversaire pour défendre la
victime, soit qu’il s’offre cupidement par avance aux sicaires d’une
organisation criminelle, qui ne manquera pas de lui faire payer les espérances
téméraires qu’il aura pu suggérer quant à un résultat improbable ou qui
trouvera toujours plus aisé, une fois le péril écarté, de supprimer le créancier
plutôt que d’apurer la dette. C’est la culture de l’impunité qui y appelle au
crime, tout autant sinon davantage que la compromission des victimes.
Même si nous devons nous heurter chaque année aux polémiques des
ambassades, il n’est donc pas question pour nous d’entrer dans le débat de ce
que Ricardo Ravelo a appelé dans un livre célèbre, les « narco-avocats ».
L’une d’entre elles, Raquenel Villanueva, connue comme «l'avocate des
narcos», l’avait une fois encore répété à un journal mexicain, après avoir
échappé à quatre attentats : «Je suis un avocat. Je ne suis pas d'accord avec
ce que mes clients font ». C’était cinq mois avant d’être abattue, avec coup de
grâce, dans un centre commercial animé de Monterrey.
Au Mexique, au cœur du « triangle d'or », à Durango, le bureau du procureur
général a ouvert une unité spécialisée pour enquêter sur les crimes contre les
avocats. En Colombie, en 2016, huit villes interdisent le « parillero », la
circulation avec un passager à bord d’une moto, pour « lutter contre la
criminalité ». Au Salvador, la police enseigne que les deux causes d'assassinat
des avocats sont soit le fait qu’ils perdent des affaires, soit que le « gang » n'a
pas d'argent pour les payer. Mais là, comme ailleurs, au-delà de clichés
cyniques sur des « risques du métier », la police n’a guère l’occasion de
vérifier ses hypothèses : ceux qui tuent ne sont jamais retrouvés puisqu’ils ne
sont pas recherchés.
Un avocat est un avocat et tout membre d’organisation criminelle, quelle que
soit l’horreur de ses crimes, ne saurait jamais se voir priver du droit d’être
défendue par un avocat, dont la sécurité et l’indépendance doivent aussi être
reconnues et respectées. Il n’existe pas d’accusé « indéfendable », sinon au
sens commun de celui dont la cause ne peut que difficilement se défendre ou
être défendu. Mais en aucun cas, selon l’acception donnée par certains, «
indéfendable » parce que nul n’aurait le droit de le défendre.

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 12
Il était donc juste pour la « Journée de l’avocat en danger », de célébrer, par
le passé, ces avocats morts de Colombie, du Honduras, des Philippines. Il
faudra y convoquer dans le futur, le Mexique, le Guatemala, l’Inde ou le
Pakistan. Pour le surplus, on ne peut que déplorer ici davantage, que certains
barreaux puissent se rendre coupables de la faute suprême qui consiste à
renier ses propres principes, face à l’indignation que suscite l’horreur de
certains crimes, notamment ceux qui vous touchent directement. Tels ces
barreaux du Pakistan en proie à l’émotion insoutenable causée par la mort
d’un avocat, en prenant une délibération pour interdire à ses membres
d’assurer la défense du coupable. Prohibition qui, au demeurant, heurte
l’éthique mais reste sans véritable portée pratique, puisqu’on le sait, là
encore, les coupables ne seront jamais jugés.
Si la plus grave des atteintes demeure, à n’en pas douter, celle qui aboutit à la
suppression physique de l’avocat, il ne saurait y avoir pour nous, de degré ou
de hiérarchie dans le péril. Nul ne peut se désintéresser des menaces, par
ailleurs toujours difficiles à apprécier et à vérifier, puisqu’elles font l’objet de
doléances de l’avocat lui-même, mais qui doivent toujours s’envisager à
l’aune du pays dans lequel elles sont prétendument proférées. Dans de trop
nombreuses circonstances, les avocats assassinés d’un jour ont été les
menacés de la veille. Dans de trop nombreux cas, le pire est survenu pour
ceux que l'on n’a pas voulu croire. Que l'on n’a pas voulu protéger.
La « mise en conformité » de l’avocat
En Chine, la figure de l’avocat doit accepter, dans les affaires dites « sensibles
», notamment de prendre les traits d’un coupable présumé. Politiquement,
socialement, judiciairement. La confession judiciaire publique et médiatisée,
ou les excuses à la juridiction demeurent des preuves irréfragables et
appartiennent en creux aux fondamentaux des « droits de la défense ».
Certes, l’avocat participe et plaide à l’audience mais pour dire ce qui convient,
voire ce qui plaît, à la juridiction. Et dès lors qu’il adopte des arguments ou
moyens considérés comme « séditieux » : évocation des principes du
protocole des droits civils et politiques que la Chine a signé en 1998, mais
qu’elle se refuse à ratifier, voir même le simple rappel des articles de la
constitution chinoise, il n'est pas rare que les avocats subissent des violences
à l’instant où ils exercent leurs fonctions professionnelles.
Des gardes veillent en permanence sur les plaidoiries des avocats, prêts à
s’emparer d’eux au moindre propos suspect, et à interrompre les voix trop
pugnaces ou peu « conformes », en les traînant à même le sol pour les
expulser de la salle d’audience, comme un perturbateur intempestif, sans
préjudice des poursuites pénales ultérieures. Ce fut le sort de Zhang Ke Ke et
de Wang Yu en 2015. En juin 2016, ce fut au tour de Wu Liangshu, d’être
frappé par des gardes dans une salle d'audience du tribunal de Nanning, en
présence de deux juges impassibles de la cour, et de se retrouver à demi nu
dans une enceinte judiciaire, chemise déchirée et pantalon en lambeaux. En
octobre 2016, à Handan, des gardes ont frappé Dong Qian Yong pour
l’empêcher d’amener ses dossiers dans la salle d'audience. À la fin de mars
2016 et en l'espace de 6 jours, 4 avocats ont été physiquement attaqués et
blessés respectivement à Shannxi, au Heilongjiang, au Jiangsu et au Hubei.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 13
Si de telles scènes peuvent paraître demeurer proportionnellement rares,
c’est parce que les avocats chinois restent sous un perpétuel contrôle et
doivent se soumettre à une « évaluation annuelle » de leur exercice
professionnel. Ce qui ne constitue en réalité que la vérification de leur «
rectitude politique » constitue le viatique indispensable pour obtenir le
renouvellement de leur permis d’exercer. Pour y procéder, chaque Bureau
judiciaire municipal dispose d’un arsenal illimité de pouvoir afin de ne laisser
un champ libre aux interventions des seuls avocats « qui conviennent » aux
pouvoirs publics (et en l’occurrence aux autorités judiciaires) : refus ou retard
de renouvellement de la licence annuelle, suspension ou suppression du droit
d’exercer (équivalent à une radiation) de l’avocat trop pugnace, fermeture de
cabinet, interdiction de transfert de cabinet. Pour beaucoup, de Gao Zhisheng
à Jiang Tianyong, en passant par Pu Zhiqiang, – radié du barreau, en avril
2016, par le Bureau de la Justice de de Pékin, après sa condamnation avec
sursis pour sept messages critiquant le pouvoir sur les réseaux sociaux – la
longue marche de la persécution a toujours commencé ainsi. La sanction
n’est qu’un prologue qui s’achève toujours par la disparition et la prison.
La « mise en conformité politique » de l’avocat vient d’être renforcée et
criminalisée par un texte du Ministère de la Justice, depuis novembre 2016,
qui tient les cabinets d’avocats chinois pour responsables du fait que leurs
membres « suscitent du mécontentement à l’égard du parti » ou signent des
pétitions, publient des lettres ouvertes ou tiennent des forums de discussion
sur les dossiers dans le dessein « d’exercer des pressions » ou « d’attaquer »
les services judiciaires.
Même, lorsqu’il lui reste loisible d’exercer, l’avocat des affaires dites «
sensibles », ne manque pas d’être l’objet de constantes pressions,
intimidations ou entraves, qui ont pour seul objet de l’amener à refuser de
prendre l’affaire, de se retirer du dossier… Les pressions sont encore plus
lourdes envers les clients, mêmes lorsqu’ils sont eux-mêmes avocats, pour les
faire renoncer aux avocats choisis à l’origine, où désignés par les familles, que
de surcroît ils ne parviendront jamais à rencontrer. Avec une fermeté
obstinée et implacable, l’administration dissuade les détenus et impose plutôt
qu’elle ne conseille des avocats « convenables » qui finissent, de guerre lasse,
par être acceptés en échange d’une libération conditionnelle rapide ou d’une
promesse d’allégement des peines futures.
Au cours de l’année 2016, la méthode a atteint son paroxysme auprès des
emprisonnés de la « répression 709 ». On ne peut que relever en effet qu’une
succession sans précédent de renonciations à la défense, ou de
dessaisissements et autres révocations d’avocats s’est répandue en quelques
semaines parmi les avocats arrêtés dans la vague répressive de juillet 2015.
Aucun écrit n’est jamais produit. Force est de constater en effet que c’est la
police elle-même qui fait savoir aux familles des détenus que les avocats
qu’elles ont choisis sont remplacés par des professionnels désignés par
l’administration. Bien que le code chinois de procédure pénale dans son
article 32 proclame le « libre choix du défenseur ».

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 14
Aucune autre explication ne peut être avancée que l’existence de pressions
exercées sur les détenus, privés de contacts extérieurs, qui sont invités à
changer de défenseurs, et à choisir un avocat qui convienne aux autorités de
poursuite ou désignée par elle. Au point, que Wang Qiaoling, la femme de Li
Heping, a dû se déclarer elle-même l’avocate de son mari, pour être à l’avenir
sûre qu’aucune pression ne viendrait plus décourager la détermination de ses
défenseurs.
Une telle pratique fait partie intégrante du processus judiciaire dès lors que la
plupart des avocats détenus depuis le 9 juillet 2015, ont fini par obtenir une
mise en liberté sous caution, après avoir laissé écarter leur avocat choisi.
C’est à une de ces avocates, Wang Yu, qu’a été attribué à Athènes, le 4 juin
2016, le 21 ème Prix Ludovic Trarieux. Sans doute, l'a-t-elle refusé, croyant,
dans son désarroi, retrouver la liberté. Elle aura ainsi résumé la fatalité qui
pèse sur les avocats chinois. Parce qu'elle aura dû atteindre le plus haut degré
de la souffrance : le reniement contraint de soi-même. Après treize mois de
rééducation et de manipulation mentale elle n’aura pu échapper à la loi de ses
bourreaux : l'anéantissement obligé de son être, la dilution forcée du sens
cognitif, la négation de ce qu'elle a accompli, de ce en quoi elle a cru, de ce qui
illustrait sa vie, la destruction de ce qu’elle ne sera jamais plus. Wang Yu est
et demeure la lauréate du Prix Ludovic Trarieux 2016, hommage décerné à
tout ce qu’elle fut et dont la permanence vient démentir le refus.
Wang Yu, interdite de récompense pour ses actes passés afin de devoir
endurer davantage ses souffrances futures. Car, libération sous caution ne
signifie aucunement, en Chine, remise en liberté. Les détenus d’hier sont les
surveillés d’aujourd’hui, et les disparus de demain. Jamais plus, ils ne seront
avocat. Tout au plus partageront-ils une existence résiduelle, en famille peutêtre,
mais sous une férule policière qui traquera à jamais à chaque instant, le
moindre geste de leur environnement domestique.
« Fraudeurs et extorqueurs »
Le prisonnier politique n’existe plus. Il n’y a plus de moderne Florestan dans
les bagnes des dictatures. On ne s’en prend plus à la liberté d’opinion et aux
droits de la défense. Il est tellement plus confortable aux yeux de l’opinion
mondiale d’accuser l’avocat d’un délit ou mieux encore, d’un crime. On punit
un délinquant de droit commun et nul, dès lors, ne saurait y trouver à redire.
Les grandes démocraties elles-mêmes ne revendiquent-elles pas la
souveraine maîtrise de la prévention et de la répression de la délinquance ?
Comme la Chine, l’Egypte, la Turquie ou le Tadjikistan voient proliférer les
fraudeurs et les extorqueurs. On y fabrique des charges contre ces prétendus «
délinquants » qui ont osé créer des associations de défense des droits de
l'homme mais ne les ont pas immatriculées – et pour cause – puisque cela
est interdit sans autorisation du gouvernement, ou ses « suspects » qui ont
reçu des subventions internationales sans le déclarer à titre de revenus
personnels. Ou pire encore qui ont demandé de l'argent à un client pour le
défendre ce qui ne saurait relever que de l’extorsion de fonds… aux yeux de
régimes qui ne reconnaissent l’existence de l’avocat que sous la contrainte de
normes internationales.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 15
En Chine, Xia Lin a été condamné à 12 ans de prison pour de prétendues
« fraudes ». A Cuba c’est le motif des poursuites contre les avocats
indépendants du Centre « CUBALEX », Tamayo et Larissa Diversent. En
Egypte, Negad El-Borai, est poursuivi pour la séditieuse « mise en œuvre
d’activités de défense des droits de l’Homme sans autorisation » et pour la
subversive rédaction d'un projet de loi anti-torture. Au Tadjikistan, les
militants du Parti de la Renaissance islamique du Tadjikistan (IRPT)
emprisonnés n’ont plus d’avocat depuis l’arrestation de tous les membres du
cabinet « Sipar », tous derrière les barreaux pour les mêmes motifs : «
fraudes ». Et le premier d’entre eux, Buzurgmehr Yorov, notamment pour
avoir reçu de la mère d’un détenu poursuivi pour assassinat des honoraires
qualifiés par les pouvoirs publics de « pot de vin ».
Partout, le résultat est le même : empêcher la défense d’une catégorie de
personnes — dont certains sont sans doute de dangereux criminels— qui n’en
ont pas moins droit à une défense effective et à un procès équitable avec les
défenseurs qu’ils ont choisis. En Turquie, les avocats sont arrêtés le jour
précédant l’ouverture d’un procès « sensible » devant lequel il doivent
défendre leurs clients, comme Ramazan Demir et Ayse Acinikli, décrété «
terroristes » un jour avant l’audience des avocats poursuivis dans le procès du
« KCK », ou Tugay Bek, déclaré «membre d’une organisation illégale», à la
veille de défendre deux journalistes qui ont dû au dernier moment chercher
un avocat de remplacement. Au résultat, c’est le régime qui filtre les avocats
autorisés à intervenir dans les procédures qui le gênent et le pouvoir politique
qui choisit lui-même l’avocat de ses victimes.
Ici et là, la sécurité s’uniformise et la torture se banalise. La violence sévit
aussi, des rives du Nil à celles du Bosphore, et ailleurs. En Turquie, Barkın
Timtik et Tugay Bek, l’avocat des victimes d'abus policiers, ont relatés les
mauvais traitements qu’ils avaient subis. En Egypte, en 2016, deux avocats
ont été agressés par des policiers à Dokki. En juin 2016, Walid Nassar a été
blessé par un policier, au commissariat de Rashid, alors qu’il était venu
s’entretenir du projet de destruction d’un bâtiment. Faut-il rappeler que deux
avocats sont morts par torture dans un commissariat en 2015 ?
Autant que par leurs modalités, les atteintes récurrentes subies, tout au long
de l’année, par les avocats sont plurielles dans leur origine. On les voit
émaner des États : police, services secrets, comme elles peuvent venir de
structures parfois aussi composites qu’illicites : groupes paramilitaires,
milices, commandos punitifs, cartels et autres gangs du crime organisé, mais
aussi plus simplement de clients ou d’adversaires. D’autres peuvent aussi être
perpétrées par les barreaux eux-mêmes, notamment dans les pays où ils ne
sont pas indépendants, et prendre la forme d’entraves ou d’interdiction
d’exercice professionnel, qui n’échappent jamais à une pesante connotation
politique y compris dans les démocraties les plus enracinées. Il sera toujours
plus difficile d’admettre que des institutions professionnelles puissent se
muer en instruments actifs de répression contre les avocats.

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 16
À l’inverse, on croisera au gré de ces quelques pages, certains de ces chefs de
barreaux qui n’ont pas hésité à se porter en première ligne et à s’exposer, soit
pour condamner les violations des droits de leurs pairs, soit pour résister aux
injonctions de ce qui auraient voulu les contraindre à les enfreindre euxmêmes,
on y verra d’autres encore qui n’ont pas craint de se mettre en grève
pour exiger la libération de l’un des leurs. Parmi eux, le bâtonnier du
Baloutchistan, qui l’a payé de sa vie, le président du barreau du Cachemire,
de Malaisie, du Burundi, etc. On ne s’attristera que davantage de la réaction
convenue ou du silence de certains autres. C’est pourquoi à partir de l’année
prochaine, le Prix Ludovic Trarieux a prévu de désigner par mention spéciale
un Barreau qui s’est plus spécialement illustré dans la défense de ses
membres au service des droits de l’homme.
En finir avec l’oubli
Fort heureusement, on le sait aujourd’hui, un avocat emprisonné, fait l’objet,
dans une majorité de cas, d’un appel urgent au rythme des dépêches des
agences, de la mobilisation des ONG ou des informations circulant sur les
réseaux sociaux. Nul ne saurait s’en contenter, et plus encore ils ne doivent
pas occulter tous les autres. Il demeure, en effet qu’il y a aujourd’hui un
certain nombre de personnes qui sont disparues ou attendent en prison
depuis plusieurs années. Mais il en existe tant d’autres, radiés ou menacées,
pour lesquels les actions de solidarité se sont émoussées. Passé l’instant
d’émotion, trop d’appels convenus, de soutiens affichés, d’élans proclamés, se
transforment en lassitude assumée, trop de disparus et de détenus finissent
dans l’indifférence au fond d’une geôle où parfois pire dans une absence de
sépulture.
Il ne saurait y avoir de défense des avocats en danger que si celle-ci présente
une continuité qui leur assure de ne pas être inéluctablement voués à l’oubli.
Pour cela, il restera toujours indispensable de reprendre inlassablement tous
les cas des oubliés pour ne pas lâcher prise. Chaque année leur nom doit être
répété, leur situation doit être à nouveau évoquée, actualisée, psalmodiée,
parce que, pour eux, rien n’a changé et que leur bourreau sait que l’oubli des
autres est le meilleur garant de son impunité.
Aujourd’hui, beaucoup de ces oubliés croupissent dans les prisons d'Iran et
dans des caches secrètes de Syrie, dont par souci d'éviter toute provocation
envers la respectabilité (presque) retrouvée du geôlier, il ne semble plus de
bon ton de vouloir parler, à quelques exceptions notables près. Là, pour les
victimes, le sort est plus injuste encore que l'oubli !
Ces oubliés, ce serait alors leurs défenseurs d’hier qui les condamneraient
une seconde fois par l'effet d’un silence aussi diplomatique que volontaire au
gré du retour en grâce improbable dont peuvent bénéficier les États qui les
persécutent. En Iran, parmi les fondateurs du Centre des défenseurs des
droits de l'homme de Téhéran, qui sont restés dans leur pays, si deux d’entre
eux ont été finalement été libérés - Mohammad Seifzadeh, le 10 mars 2016
après près de cinq ans de prison, et Mohammad Ali Dadkhah, avant lui -
Abdolfattah Soltani, quant à lui, balloté entre cellule et clinique, croupit
malade, depuis 2011, dans le quartier 350 de la prison d'Evin.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 17
En Syrie, nul ne peut dire avec certitude, aujourd’hui, qui détient les disparus
d’hier. Nul ne sait si les appels à leur libération ne ravissent pas le cynisme de
leurs geôliers alors qu’il est peut-être trop tard pour les vouloir vivants. Et,
Nasrin Sotoudeh continue d’être convoquée par le Tribunal d’Evin pour
remettre en cause son droit d’être avocate, à peine retrouvé. En réalité, on le
voit, il y a beaucoup de travail, encore à faire. Il nous appartient plus que
jamais de défendre nos confrères menacés, en adoptant la maxime d’action
de William James : "D'abord continuer. Ensuite, seulement, commencer…".
De fait, on ne célébrera jamais assez les travaux du huitième congrès des
Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants,
qui avait enfanté, à La Havane, en septembre 1990, des désormais célèbres et
aujourd’hui si souvent invoqués, « Principes de base relatifs au rôle du
barreau », texte déclaratoire sans doute et donc non contraignant, mais qui
assigne à n’en pas douter les plus impérieuses des « obligations morales »
pour les États civilisés et pour ceux qui voudraient le paraître. Au point qu'il
est en Europe aujourd'hui à usage interne invoqué par préférence à la version
régionale des droits équivalents consacrés par la « Recommandation sur la
liberté d'exercice de la profession d'avocat » du 25 octobre 2000.
Longtemps négligés ou sous-estimés, ces Principes bientôt trentenaires, ont
été assez tardivement considérés à leur juste valeur par les barreaux, même
au temps où ils étaient déjà prisés par les ONG généralistes qui ont su dès
l’origine se les approprier. Certaines d’entre elles ont depuis quelques années
une section « Avocats » et toutes les organisations internationales d’avocats,
et beaucoup de grands barreaux ont voulu au cours des ans se doter d’une
structure consacrée à la protection des avocats en danger. Face au désert d’il
y a quelques années, la profession est devenue un champ prolifique en poste
d’observation. C’est une bonne nouvelle.
Ce n’est pas seulement la « cause isolée « de la victime qui vient ici nous
interroger. Ce n’est pas elle qui est visée directement dans son humanité,
mais la fonction sociale qu’elle remplit, voudrait exercer, ou pourrait
accomplir dans un ordre social déterminé. Qui sont les avocats qu’on
assassine ? Souvent il est vrai, celles ou ceux qui peuvent ou ont pu être
associés à une fonction régalienne. Mais surtout, au-delà des continents, des
pays où des régimes, ce sont celles et ceux qui défendent les parias, les
proscrits – fussent-ils grands criminels – que les autres avocats n’acceptent
pas de défendre. Qui sont ceux qu’on élimine ? Partout, ceux qui défendent
les minorités opprimées qu’elles soient ethnique, sociale ou religieuse : ici,
Ouïghours ou Tibétains, là, Massai, ailleurs, Yaqui ou Adivasis… Qui sont les
avocats menacés ? En Chine les défenseurs des persécutés du Falun Gong, au
Vietnam, les militants pour la démocratie, partout, ceux qui assistent les
paysans dépouillés de leurs terres, ou pollués dans leurs rivières…
Ainsi, force est de répondre à notre interrogation que tous les avocats que l’on
veut faire taire, par le sang, la peur, ou le simple règlement, sont toujours
ceux qui assistent ceux qui sans eux ne pourraient pas se défendre, dans un
certain nombre établi, ceux qui donnent leur voix à tous les « sans voix ».
Parmi eux, ces « avocats du peuple » des Philippines, du Brésil comme
Marino D'Icarahy ou encore ceux que l’on a appelés, en Chine, avocats « aux
pieds nus ».

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 18
Les avocats en danger dans le monde ne constituent pas une catégorie à part
de la grande communauté des barreaux. Ils défendent en mettant en jeu leur
vie, leur liberté, leur sécurité et leur tranquillité, tous ceux qui, sans eux, ne
seraient pas défendus. Leur engagement relève de la dimension éthique la
plus mal partagée : celle du courage.
Le combat devient chaque jour plus difficile encore. La mondialisation de
l’indispensable et urgent combat contre le terrorisme, risque d’être une
incitation à généraliser la méthode utilisée par certains pays dans leur lutte
contre les avocats: rendre responsable l’avocat lui-même du même crime que
celui qu’il défend. À défaut de pouvoir toujours trouver les incriminations qui
peuvent le museler.
Qui pourrait croire que dans la lutte que prétend entreprendre un monde
civilisé contre une nouvelle forme de barbarie, la première nécessité devrait
être d’attenter au rôle des avocats ? De stigmatiser leur fonction sociale
comme la cause ou le complice d’un mal mondial sous tous les régimes
politiques ? Partout, l’avocat tend à devenir celui par qui le crime se propage,
s’exprime et finalement s’excuse. En Chine, au Tadjikistan, en Égypte, en
Turquie et en allant y regarder de près, dans beaucoup d’autres pays de façon
larvée, le stade le plus élaboré du sécuritarisme tend à le placer, par
substitution, en première ligne au rang des accusés. A tout cela, il est temps
de mettre un point final.
Bertrand FAVREAU

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 19
2016
Ces avocats persécutés
dans le monde

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 20

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 21
2016
Une chronologie
Janvier 2016
CHINE – 4 janvier 2016 : Shu Xiangxin, violemment battu en garde à vue pour
"diffamation", au centre de détention n ° 2 de Jinan.
CHINE – 8 janvier 2016 : Wang Yu, Wang Quanzhang, Zhou Shifeng, Li Chunfu, Li
Heping et Li Shuyun officiellement accusée de "subversion contre l'État".
CHINE – 8 janvier 2016 : Bao Longjun et Xie Yanyi accusé "d'incitation à la subversion
contre l'État".
CHINE – 8 janvier 2016 : Gao Yue, assistante de l’avocat Li Heping, arrêtée pour «
complicité de destruction de preuves ».
CHINE – 8 janvier 2016 : Condamnation de Shu Xiangxin à six mois de prison pour
«diffamation» par un tribunal de Jinan (Shandong).
HONDURAS – 9 janvier 2016 : Salim Agurcia Reyes tué par balle à San Pedro Sula par
des supposés « débiteurs », qui refusaient de le payer.
CHINE – 9 janvier 2016 : Xie Yang accusé "d'incitation à la subversion contre l'État".
CHINE – 10 janvier 2016 : Arrestation de Wang Qiushi, l’avocat de Wang Quanzhang,
INDONESIE – 12 janvier 2016 : Violences policières contre Alldo Fellix Januardy au
cours d'une expulsion forcée à Bukit Duri, Tebet, Jakarta Sud.
CHINE – 12 janvier 2016 : Lu Zhimin récusé, selon les gardiens de prison, par Li
Shuyun, avocate stagiaire du cabinet Fengrui. Wang Fei et Li Guobei par Gao Yue,
assistante de Li Heping.
INDE – 15 janvier 2016 : Menaces de mort contre Naushad Ahmed Khan, président de
l'Association des jeunes avocats indiens, auteur d’un recours contre l'interdiction faite
aux femmes d'entrer dans le temple de Sabarimala.
COLOMBIE – 21 janvier 2016 : Harold Ordóñez Quintana assassiné à Salomia, au
nord de Cali.
PAKISTAN – 21 janvier 2016 : Aric John intercepté sur la route de la Cour de Lahore
et menacé parce qu’il défend des chrétiens accusés de blasphème pour « LEAD ».
MEXIQUE – 21 janvier 2016 : Jesús Daniel Scott Medina, abattu sur la route de La
Cofradía à la Michoacana dans l’État de Michoacán de Ocampo.
TADJIKISTAN – 22 janvier 2016 : Gülden Sönmez, avocate turque membre exécutif
de l'agence d'aide turque IHH, et Emine Yıldırım arrêtées par la police au Tadjikistan.
VENEZUELA – 22 janvier 2016 : Assassinat de Héctor Sánchez Losad,a membre de la
Commission des droits de l’homme du barreau fédéral dans l'État de Monagas.
COLOMBIE – 23 janvier 2016 : Alberto Mario Mejía Valle tué dans le quartier de Las
Flores, à Barranquilla.
HONDURAS – 25 janvier 2016 : Franklin Edgardo Montero assassiné dans les
environs de La Ceibita, Santa Bárbara.
GUATEMALA – 26 janvier 2016 : Harcèlement judiciaire contre Pedro Rafael
Maldonado Flores, directeur du CALAS, Ramón Cadena Rámila et Miguel Morth.
CHINE – 28 janvier 2016 : Ren Qianniu et Yan Huafeng auraient été, selon la police,
renvoyés par Zhao Wei, l’assistante de Li Heping, détenue.
THAÏLANDE – 28 janvier 2016 : Poursuites de la police contre Benjarat Meethien
pour fausse informations à l’occasion d’une affaire pénale.
CHINE – 29 janvier 2016 : Tang Jingling condamné à cinq ans de prison, pour
"incitation à la subversion contre l'État".

Février
2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 22
IRAN – 2 février 2016 : Ghasem Sholeh Sadi, Farideh Gheirat, Mohammad Saleh
Nikbakht, Abdolsamad Khorramshahi, Ramazan Haji Mashhadi, interdits de
candidature à l'élection au conseil du Barreau iranien.
INDE/CACHEMIRE – 3 février 2016 : Jan Mohammad Mir, agressé à coups de
couteaux par l’accusé devant le tribunal à Bandipora. Deux autres avocats blessés.
ÉGYPTE – 4 février 2016 : Gamal Eid empêché de se rendre à Athènes, pour former
des avocats en droit international des droits de l’homme.
LIBAN – 5 février 2016 : Zaher Azoury, Raed Hamdan, Zeinab El Hajj et Zeinab
Dahboul sauvagement battus par un groupe d'individus armés.
GUATEMALA – 6 février 2016 : José Francisco Yax Ajpacajá retrouvé mort au
kilomètre 29 de la route entre San Antonio La Paz, El Progreso et Palencia.
THAILANDE – 9 février 2016 : Poursuites pénales contre Sirikan Charoensiri cofondatrice
de Thai Lawyers for Human Rights (TLHR) par la police de Bangkok.
COLOMBIE – 9 février 2016 : Carlos Alberto Oviedo Gil, tué dans le quartier Tomas
Uribe Uribe de Tulua.
REPUBLIQUE DU CONGO – 11 février 2016 : Le domicile principal de Jean-Martin
Mbemba saccagé.
COLOMBIE –11 février 2016 : Álvaro Alejandro Reyes Medina abattu à González,
dans le département de Cesar.
LESOTHO – 12 février 2016 : Khotso Nthontho, défenseur de soldats soupçonnés de
tentative de coup d'État, arrêté pour parjure.
CHINE – 17 février 2016 : Cai Ying et Ma Lianshun récusés par Li Heping aux dires de
la police et remplacés par des avocats approuvés par les autorités.
CHINE – 18 février 2016 : Wen Donghai apprend qu’il est « dessaisi » alors qu’il essaie
de voir sa cliente, Wang Yu, au Centre de détention No. 2 Tianjin.
THAÏLANDE – 19 février 2016 : Menaces de poursuites contre Chuchart Kanpai pour
avoir allégué que son client, Bilal Mohammad a été torturé.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) – 20 février 2016 : Jean
Kisumbulé Muteba, assassiné en présence de sa femme et de son fils, dans la commune
de Bandalungwa.
MEXIQUE – 23 février 2016 : Marcelino Juárez Mariche tué, près de la plage Caleta, à
Acapulco.
CAMEROUN – 24 février 2016 : Harcèlement judiciaire de Robert Fon, avocat de
l'Association Esu Youths Development (EYDA), poursuivi en diffamation
AZERBAÏDJAN – 24 février 2016 : La Cour suprême d'Azerbaïdjan rejette l'appel
d’Intigam Aliyev.
ISRAEL/PALESTINE – 26 février 2016 : Farid al-Atrash, directeur de la Commission
indépendante des droits de l'homme, arrêté à l’occasion d’une manifestation pacifique.
CHINE – 28 février 2016 : Wang Lei et Ge Wenxiu récusés aux dires de la police par
Liu Sixin, membre du cabinet Fengrui, au profit d’avocats approuvés par les autorités
PAKISTAN – 29 février 2016 : Sardar Mushtaq Gill, sous le coup de menaces en raison
de sa défense des accusés de blasphème.

Mars
2017– Ces avocats persécutés dans le monde 23
CHINE – 1 er mars 2016 : Li Yuhan et Wen Donghai récusés selon la police par Wang
Yu au profit d’un avocat approuvé par les autorités.
CHINE – 1er mars 2016 : Chen Taihe libéré et autorisé à rejoindre sa femme et ses
enfants à San Leandro, en Californie.
PANAMA – 2 mars 2016 : Alberto del Carmen Rodríguez Alfaro, assassiné sur ordre
d’un client à San Miguelito.
THAILANDE – 3 mars 2016 : Sirikan Charoensiri convoquée à comparaître au poste
de police Chana Songkram.
UKRAINE – 6 mars 2016 : Youri Grabovsky disparait de son cabinet à Kiev.
MEXIQUE – 8 mars 2016 : Jorge Aguilera Carriles retrouvé sans vie dans la salle de
bain de sa maison avec une blessure dans le thorax.
ÉGYPTE – 8 mars 2016 : Arrestation de Islam Salama.
IRAN – 10 mars 2016 : Mohammad Seifzadeh finalement libéré après près de cinq ans
de prison.
UKRAINE – 14 mars 2016 : Viktor Loiko retrouvé mort dans son appartement à
Kharkiv.
HONDURAS – 15 mars 2016 : Elvin Velasquez abattu devant sa propre fille dans la
ville de La Ceiba.
AUSTRALIE – 15 mars 2016 : Joseph ‘Pino’Acquaro abattu dans une attaque ciblée
dans la banlieue de Melbourne East Brunswick.
MEXIQUE – 16 mars 2016 : Carlos Eduardo Gutiérrez Carrillo assassiné d’une balle
dans la tête dans son cabinet à Xalapa.
TURQUIE – 16 mars 2016 : Ramazan Demir, İrfan Arasan, Ayşe Acınıklı, Hüseyin
Bogatekin, Şefik Çelik, Adem Çalışcı, Ayşe Başar et Tamer Doğan, arrêtés à leur
domicile à Istanbul.
VENEZUELA – 21 mars 2016 : Leonel Antonio Urdaneta Vargas assassiné à La
Concepcion de Ciudad Losada,
UKRAINE – 21 mars 2016 : Oksana Sokolovskaya demande à bénéficier d’une
protection officielle à la suite de la disparition de Youri Grabovski,
TURQUIE – 22 mars 2016 – Hüseyin Boğatekin et Ayşe Başar ré-arrêtés après appel du
Parquet d’Istanbul dans l’affaire des neuf avocats.
CHINE – 23 mars 2016 : Libération sous caution de Zhang Kai .
TURQUIE – 23 mars 2016 : Eren Keskin, vice-présidente de l'IHD, placée sous
contrôle judiciaire et interdite de sortie du territoire turc.
INDONESIE – 25 mars 2016 : Violences policières contre Asrul Azis Sigalingging
UKRAINE – 25 mars 2016 : Le corps de Youri Grabovsky retrouvé brûlé dans une
ferme abandonnée au centre de l'Ukraine.
CHINE – 30 mars 2016 : Ni Yulan interdite de quitter la Chine pour aller recevoir un
prix « International Women of Courage award » aux États-Unis.
MALAISIE – 31 mars 2016 : Karen Cheah, Charles Hector Fernandez, Francis Pereira
et Shanmugam Ramasam poursuivis pour sédition.
GRANDE-BRETAGNE – 31 mars 2016 : Aamer Anwar menacé de mort après ses
appels à l'unité et condamnant la violence et l'extrémisme à Glasgow.

Avril
2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 24
TURQUIE – 1 er avril 2016 : Hüseyin Boğatekin et Ayşe Başar libérés.
COLOMBIE – 2 avril 2016 : Jhonar Janney Córdoba Ramos, abattu dans le quartier de
Villa Verde de Pereira, Risaralda.
EL SALVADOR – 4 avril 2016 : Olga Lidia Salinas de Cardona tué dans sa maison à
Santa Tecla.
TURQUIE – 6 avril 2016 : Ramazan Demir et Ayşe Acinikli interpellés à leur tour et
mis en détention.
MAROC – 7 avril 2016 : Ingrid Metton, Maria Nieves Cubas Armas, Francisco Serrano
Ramirez, Juan Carlos Gomez Justo et Altamira Guelbenzu Gonzalo venus pour
rencontrer les avocats des prisonniers sahraouis, arrêtés, détenus et expulsés.
MEXIQUE – 8 avril 2016 : Héctor Manuel Mancilla Cárdenas, menacé de mort.
MEXIQUE – 13 avril 2016 : Sergio Rosas González, abattu alors qu’il dinait dans un
restaurant près de la côte, à Acapulco.
ETATS-UNIS – 13 avril 2016 : Chris Routh, mis en prison par juge du comté de Hinds,
dans le Mississipi, parce qu’il parle trop à l’audience.
CHINE –13 avril 2016 : Ni Yulan empêchée de se rendre aux États-Unis
GAMBIE – 14 avril 2016 : Ousainou Darboe, chef du plus grand parti de l'opposition,
arrêté avec tout son bureau exécutif.
CHINE – 14 avril 2016 : Pu Zhiqiang définitivement radié du barreau.
CHINE – 14 avril 2016 : Ge Yongxi arrêté pour avoir publié une image satirique du
président Xi Jinping, à la suite des révélations des « Panama Papers ».
COLOMBIE – 15 avril, 2016 : Menaces de mort contre Victor Mosquera Marin
GAMBIE – 16 avril 2016 : Ousainou Darboe arrêté lors d'une manifestation après la
mort en détention d'un haut responsable du parti.
EL SALVADOR – 20 avril 2016 : Omar Recinos Santos, poignardé à mort et jeté dans
un ravin à la colonie IVU de San Salvador.
MEXIQUE – 21 avril 2016 : Rodolfo Arreola Sánchez abattu à Cancún.
ÉGYPTE – 21 avril 2016 : Haitham Mohamedain arrêté à titre préventif après avoir
appelé à une manifestation anti-régime prévue le 25 avril.
ÉGYPTE – 22 avril 2016 : Sayed al-Banna arrêté préventivement en prévision des
manifestations anti-gouvernementales du 25 avril.
VENEZUELA – 23 avril 2016 : Campagne de diffamation du gouverneur de l'État
d'Aragua et de l’ancien ministre de l'Intérieur contre Humberto Prado Sifontes.
COLOMBIE – 25 avril 2016 : Nelson Aníbal Villada Trejos tué à Cali.
CHINE – 25 avril 2016 : Feng Yanqiang empéché illégalement de changer de cabinet
pendant cinq mois, à Shandong.
VENEZUELA – 25 avril 2016 : Juan Carlos Gutiérrez victime d’entraves dans la
défense du leader de l'opposition vénézuélienne Leopoldo López.
MEXIQUE – 25 avril 2016 : Juan Carlos Mercado Gomez, tué dans le quartier de Villas
de San Miguel, Morelia, Michoacan.
BURKINA FASO – 25 avril 2016 : Mamadou Traoré, ancien bâtonnier du Burkina
Faso arrêté pour complicité dans le putsch manqué de 2015.
GUATEMALA – 26 avril 2016 : José Roberto Pereira Paredes, président du barreau
d'Alta Verapaz, abattu en face de son domicile, à Coban.
MEXIQUE – 28 avril 2016 : Jorge Antonio González Ramos abattu près de son
domicile à Villa de las Flores, Coacalco.
ÉGYPTE – 29 avril 2016 : Shady Mahmoud et huit avocats, arrêtés le 29 avril pour
avoir protesté sans autorisation devant le Syndicat des Avocats.

Mai
2017– Ces avocats persécutés dans le monde 25
IRAN – 3 mai 2016 : Abdolfattah Soltani, transféré à la clinique de la prison en urgence
pour des « troubles cardiaques sévères ».
SOUDAN – 5 mai 2016 : Descente de la police au cabinet de Nabil Adib Abdallah.
ÉGYPTE – 5 mai 2016 : Malek Adly, arrêté par les forces de sécurité égyptiennes dans
le quartier de Maadi au Caire.
ÉGYPTE – 6 mai 2016 : Ragia Omran, arrêtée à l'aéroport international du Caire à son
arrivée de Jordanie, après avoir assisté à une conférence des Nations-Unies.
PAKISTAN – 6 mai 2016 : Atif Zaidi et Ali Muntazir, membres de la communauté
chiite, tués dans une attaque ciblée sur Gird Road, dans le district DI Khan.
COLOMBIE – 8 mai 2016 : Jairo Acuña, victime de violences et menacé de mort parce
qu’il est l’avocat du témoin-clé d’un crime policier.
VENEZUELA – 8 mai 2016 : Guillermo Antonio Seijas Montbrun abattu devant son
domicile de Concha de Mango, dans l’État de Guarico.
NIGERIA – 10 mai 2016 : Ebun-Olu Adegboruwa arrêté à son bureau Lekki par des
agents de la Commission des crimes économiques et financiers.
MEXIQUE – 11 mai 2016 : Rodolfo García Aragón, ancien président du barreau de
Morelos, retrouvé mort entre Jiutepec et Tepoztlán.
ÉTATS UNIS – 13 mai 2016 : Ira Edwin Tobolowsky, retrouvé mort dans son garage à
Dallas à la suite d’un incendie « suspect ».
PHILIPPINES – 16 mai 2016 : Ferdinand Lopez tué en plein jour, à Quezon city.
INDE – 16 mai 2016 : Mohammad Moin Khan conseiller juridique de la municipalité de
New Delhi abattu à Jamia Nagar à Delhi.
SOMALILAND – 16 mai 2016 : Guleid Ahmed Jama, radié du barreau par décision du
ministre de la justice et des affaires judiciaires.
ÉGYPTE – 17 mai 2016 : Negad el-Borai poursuivi pour la « mise en œuvre d’activités de
défense des droits de l’Homme sans permis ».
RWANDA – 19 mai 2016 : Caroline Buisman, avocate néerlandaise de l’opposante
rwandaise Victoire Ingabire, sommée de quitter le Rwanda.
HONDURAS – 19 mai 2016 : Johnys Jesús Ríos Linares, abattu alors qu’il venait
d'accompagner ses enfants à des activités sportives.
MEXIQUE – 20 mai 2016 : Fulgencio Diaz Pelcastre, tué, à quelques pas de Tribunal
agraire Unitario (TUA) à Cuautla, dans l’État de Morelos,
FRANCE – 23 mai 2016 : Bernard Ripert, avocat au barreau de Grenoble, interné
d'office.
ÉTATS UNIS – 23 mai 2016 : Zohra Bakhtary arrêtée et menottée à l’audience sur
ordre du Juge parce qu’elle persistait à plaider la clémence pour son client.
BAHRAIN – 23 mai 2016 : La Cour d’Appel de Manama confirme la décision
d’expulsion de Taimoor Karimi
MEXIQUE – 24 mai 2016 : Martin S et Mario Eduardo M., assassinés à Zamora.
BRÉSIL – 24 mai 2016 : Roberto Luis Caldart, secrétaire général de l'Ordre des
Avocats de Palhoça tué à Barra do Aririú à Palhoça dans l'État de Santa Catarina.
THAÏLANDE – 27 mai 2016 : Poursuite contre Anon Nampa pour soutien et solidarité
avec les personnes détenues par la junte militaire.
RUSSIE – 27 mai 2016 : Marina Dubrovina et Dokka Itslaev menacés de radiation par
la Cour suprême de la République tchétchène.
LIBAN – 29 mai 2016 : Nabil al-Halabi arrêté pour avoir publié des messages sur
Facebook critiquant des responsables du gouvernement.
MEXIQUE – 31 mai 2016 : Carlos Ledesma González, assassiné dans le centre
historique de Morelia.

Juin
2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 26
CHINE – 3 juin 2016 : Wu Liangshu, avocat et militant des droits de l’homme, agressé
et frappé par des gardes de la salle d'audience en présence de deux juges, qui l'ont accusé
d'enregistrement illégal d'une session de la cour Qingxui District à Nanning sur son
téléphone portable.
ÉGYPTE – 11 juin 2016 : Walid Nassar, agressé et blessé par un membre de la police
au commissariat de Rashid.
PAKISTAN – 11 juin 2016 : Sajid Chaudhry abattu en se rendant au barreau du district
à Gujrat.
PÉROU – 12 juin 2016 : Francisco Pablo Dueñas Tolentino assassiné à l’entrée de son
cabinet à Barranca.
MEXIQUE – 13 juin 2016 : Cristian Aguilera, tué d'une balle dans la poitrine, retrouvé
dans une couverture dans le coffre de sa camionnette à Jiutepec.
ÉGYPTE – 13 juin 2016 : Abdel Badie Ebrahim et Mahmoud al-Azwai emprisonnés
pendant 15 jours pour avoir manifesté au sein du Tribunal d’Abu Kabir.
HONDURAS – 13 juin 2016 : José Leonel Andino assassiné à San Pedro Sula,
COLOMBIE – 14 juin 2016 : Leo Ricardo Quñonez, assassiné à Mocoa, chef-lieu du
département de Putumayo.
INDE – 16 juin 2016 : Akhilanath victime d’une vengeance près de chez lui, à Puzhal.
GUATEMALA – 21 juin 2016 : Menaces de mort contre Alejandro Rodriguez, un
avocat engagé dans la défense de la famille Molina Theissen.
INDE – 22 juin 2016 : Thi Ravi, massacré a coup de faucilles alors qu’il il rentrait chez
lui après avoir déposé ses deux enfants à l'école à Chennai.
ESPAGNE – 22 juin 2016 : Elisa Consuegra Gálvez une jeune avocate cubaine
assassinée avec deux autres victimes dans le carnage du cabinet Euroasia à Madrid.
KENYA – 23 juin 2016 : Le corps de Willie Kimani retrouvé dans la rivière Ol Donyo
Sabuk, quelque 70 kilomètres de Nairobi.
MEXIQUE – 23 juin 2016 : Pascual Sánchez Hernández et sa femme tués à Gutierrez
Zamora, dans l’État de Veracruz.
MEXIQUE – 24 juin 2016 : Juan Tomas Fierro Mendoza, abattu dans le quartier de Los
Constituyentes, à Acapulco.
MALAISIE – 24 juin 2016 : Maintien des accusations de sédition portées contre N.
Surendran la Haute Cour de Kuala Lumpur
CHINE – 24 juin 2016 : Wei Ruijiu empêché de rencontre le chef du village de Wukan
détenu après des manifestations de paysans contre l'accaparement illégal de leurs terres.
MEXIQUE – 29 juin 2016 : Alejandro Santillán Ánimas, ancien représentant du PRD,
assassiné à Ciudad Madero.
VENEZUELA – 30 juin 2016 : Restituto Angulo Urbina retrouvé mort après quatre
jours de disparition.

Juillet
2017– Ces avocats persécutés dans le monde 27
CAMEROUN – 4 juillet 2016 : Lydienne Yen-Eyoum libérée.
PAKISTAN – 6 juillet 2016 : Shahid Abbas Shirazi abattu à Dera Ismail Khan dans la
province de Khyber.
VIETNAM – 6 juillet 2016 : Vũ Minh Khánh, l’épouse de Nguyễn Văn Đài, arrêtée au
retour d’une tournée de sensibilisation sur l’emprisonnement de son mari.
CHINE – 7 juillet 2016 : Zhao Wei, assistante juridique de Li Heping, officiellement
« libérée sous caution » après des aveux, mais introuvable.
BAHREÏN – 8 juillet 2016 : Mohammed al-Tajer empêché de se rendre en Arabie
Saoudite.
CHINE – 8 juillet 2016 : Ren Quanniu, l’avocat de Zhao Wei, arrêté pour une série de
messages sur les médias sociaux après la libération de sa cliente.
INDE – 9 juillet 2016 : Muhammad Shafi Reshi, Président Mouvement démocratique
politique du Jammu-et-Cachemire (DPM), en résidence surveillée.
HONDURAS – 10 juillet 2016 : Bayron Hernández abattu à Santa Rosa de Copán.
ANGOLA – 11 juillet 2016 : Abandon des charges contre Arão Bula Tempo.
GUATEMALA – 12 juillet 2016 : Leonel Alberto Orellana Barrera, conseil juridique du
ministère de l'Education de Jalapa, abattu sur la route de El Chagüite.
ALGERIE – 13 juillet 2016 : Salah Debouz placé sous contrôle judiciaire dix-huit mois
après la mise en détention de ses clients prisonniers d’opinion de Ghardaïa.
HONDURAS – 15 juillet 2016 : Yadira Fletes Escalante, abattue dans le quartier La
Guardia à San Pedro Sula.
MEXIQUE – 16 juillet 2016 : Menaces contre les enfants de Paulo Diez Gargari,
l’avocat d’Infraiber, la société qui a dénoncé des scandales de corruption.
MEXIQUE – 17 juillet 2016 : Jorge Arturo Izaguirre Plazola, connu sous le nom de
« licencié Colima », abattu à Cihuatlán, Jalisco.
COLOMBIE – 18 juillet 2016 : Miguel Segundo Maza Álvarez abattu à Magangué.
ÉGYPTE – 19 juillet 2016 : Karim Abdel-Rady et Nour Al-Din Fahmy, avocats du
Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'homme (ANHRI), convoqués pour
interrogatoires dans l'affaire No 173/2011 contre des ONG égyptiennes.
GAMBIE – 20 juillet 2016 : Ousainou Darboe condamné à trois ans de prison ferme.
MEXIQUE – 20 juillet 2016 : Deux avocats, victimes de tirs d’un client à Guadalajara,
Jalisco. Un mort et un grièvement blessé.
TURQUIE – 21 juillet 2016 : Eren Sarak, Mehmet Arif Demir, Fatih Hakan Güvenç,
Haldun Sonyürek, Mehmet Öztürk, Mehmet Temel, Muzaffer Uzlaş, Birol Delikkaya,
Berkant Ayok, Muhammed Işık, İsmail Sarı arrêtés dans la nuit à Izmir.
MEXIQUE – 21 juillet : Les restes de Ricardo Reyes, disparu, retrouvés dans la banlieue
résidentielle d’El Pedregal.
TURQUIE – 21 juillet 2016 : Orhan Kemal Cengiz arrêté à l'aéroport Atatürk et
transféré à l'unité anti-terroriste police d'Istanbul.
COLOMBIE – 21 juillet 2016 : Édgar Eugenio Concha Tovar assassiné à Calima-
Darien.
TANZANIE – 22 juillet 2016 : Arrestation de Shilinde Ngalula responsable du Centre
juridique et des droits (LHRC) à Arusha.
TURQUIE – 23 juillet 2016 : Arrestation de Fevzi Kayacan, bâtonnier du barreau de
Konya. Douze autres avocats soupçonnés d’être membre du Fetullahçı Terör Örgütü
(FETÖ), placés en détention.
THAÏLANDE – 26 juillet 2016 : Poursuites sur plainte de l'armée thaïlandaise contre
Somchai Homlaor, conseiller de CrCF, éditeur d’un rapport sur la torture.
BURUNDI – 29 juillet 2016 : Demande de radiation du barreau d’Armel Niyongere,
Lambert Nigarura, Dieudonné Bashirahishize et Vital Nshimirimana, pour avoir
contribué à un rapport sur le Burundi devant le comité de l'ONU contre la torture.

Août
2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 28
CHINE –1 er août 2016 : Confession publique de Wang Yu, « libérée » sous caution.
PAKISTAN – 2 août 2016 : Jahanzaib Alvi abattu par des hommes armés dans le
quartier de Faisal à Quetta, au Baloutchistan.
ARGENTINE – 3 août 2016 : Menaces et intimidation contre César Sivo qui poursuit
les auteurs de crimes contre l'humanité commis pendant la dictature
CHINE – 4 août 2016 : Zhou Shifeng, fondateur du cabinet d'avocats Fengrui,
condamné à 7 ans de prison pour « subversion contre l’État ».
CHINE – 5 août 2016 : Ren Quanniu libéré sous caution.
CHINE – 5 août 2016 : Bao Longjun, le mari de Wang Yu, aurait également été libéré
sous caution.
MEXIQUE – 7 août 2016 : Luis Fernando Herrera Suarez abattu dans son bureau de
Sahuayo
PAKISTAN – 8 août 2016 : assassinat de Bilal Anwar Kasi, président du barreau du
Baloutchistan (Balochistan Bar Association -BBA).
PAKISTAN – 8 août 2016 : 54 avocats réunis à l’hôpital de Quetta après la mort du
président du barreau du Baloutchistan tués dans un attentat-suicide. 92 avocats blessés.
MEXIQUE – 8 août 2016 : René Alejandro Cervantes Gutiérrez mort sous des coups à
Matehuala, San Luis Potosi
PAKISTAN – 8 août 2016 : Sardar Mushtaq Gill, obligé de demander l’asile au Sri
Lanka auprès du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
BANGLADESH – 9 août 2016 : Enlèvement de Mir Ahmed Bin Quasem
HONDURAS – 9 août 2016 : Kevin Ferrera abattu à Tegucigalpa.
HONDURAS – 9 août 2016 : Fredy Javier Mendoza exécuté d'une balle dans le cou à
l'intérieur de son véhicule sur le pont El Prado, à Tegucigalpa.
HONDURAS – 9 août 2016 : Carlos Alberto Mejía Lopez retrouvé mort à Roatán.
AZERBAÏDJAN – 9 août 2016 : Elchin Mammad arrêté à un poste de contrôle de la
frontière de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie en vertu d’une interdiction de voyager.
MEXIQUE – 9 août 2016 : Mayra Cristina Regalado Hernández tuée par un commando
armé à Ciudad Juarez, Chihuahua.
ISRAEL/PALESTINE – 10 août 2016 : Menaces de mort contre Nada Kiswanson,
représentante de l’ONG palestinienne, al-Haq, auprès de la CPI.
CHINE – 11 août 2016 : Chen Jinxue détenu par la police pendant plus de 12 heures.
CHINE – 12 août 2016 : La femme de Xie Yang, Chen Guiqiu, dénonce publiquement
les actes de torture subis par son mari en détention à Changsha dans le Hunan.
ARGENTINE – 13 août 2016 : Menaces et actes d'intimidation contre Laura Figueroa,
avocate de l'Association des parents des disparus de Tucumán.
ÉGYPTE – 13 août 2016 : Mahienour el-Massry libéré au terme de sa peine.
GUATEMALA – 15 août 2016 : Le domicile de Ramón Cadena Rámila mis à sac après
l'arrestation des responsables militaires pour crimes présumés de guerre civile.
CHINE – 19 août 2016 : Wang Qiaoling, épouse de Li Heping, expulsée de son
appartement et empêchée de trouver un nouvel hébergement.
TURQUIE – 19 août 2016 : Oya Aslan, Özgür Yılmaz, Günay Dağ, Ezgi Gökten et
Ahmet Çamur, arrêtés pour avoir déclaré que leurs clients avaient été torturés.
HONDURAS – 20 août 2016 : Miriam Mercedes Izaguirre del Cid abattue au Bario La
Granja, à quelques mètres des tribunaux de Tegucigalpa.
TADJIKISTAN – 22 août 2016 : Jamshed Yorov, avocat des membres du parti
islamiste interdit, arrêté pour divulgation d'informations classifiées, à Douchanbé.
CHINE – 23 août 2016 : Gao Chengcai empêché de voir son client Li Chunfu.
PHILIPPINES – 23 août 2016 : Rogelio Bato Jr, abattu par des hommes armés dans
une embuscade à Tacloban.
MEXIQUE – 23 août 2016 : José Martín Sánchez Romo exécuté à Fresnillo.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 29
BAHREÏN – 23 août 2016 : Interdiction de quitter le pays contre Mohammed al-Tajer.
TURQUIE – 25 août 2016 : Interpellation puis remise en liberté sous contrôle judiciaire
après interrogatoire de Eren Keskin
ÉGYPTE – 27 août 2016 : Remise en liberté de Malek Adly.
INDE/CACHEMIRE – 27 août 2016 : Babar-ul-Islam Nehru arrêté dans le district de
Doda au Jammu-et-Cachemire pour organisation de troubles
CHINE – 27 août 2016 : La femme de Wang Quanzhang, Li Wenzu expulsée de son
logement après que son propriétaire a été menacé par la police.
NIGERIA – 28 août 2016 : Ken Atsuwete, avocat de Port Harcourt et directeur
exécutif de l'Alliance des droits de l’Homme, assassiné à son domicile.
CHINE – 30 août 2016 : Le fils de Wang Quanzhang empêché de s'inscrire dans une
école élémentaire de Pékin.
ÉGYPTE – 30 août 2016 : Mohamed Mahmoud Sadek, membre de l'équipe de défense
des prisonniers, enlevé à la gare de Gizeh, par les forces de sécurité.
CHINE –31 août 2016 : Yang Yiming attaqué lors de son intervention dans une affaire
de démolition à Jinan.
Septembre
TURQUIE – 1er septembre 2016 : Maintien en prison de Deniz Sürgüt, membre de
l'Association des avocats pour la liberté (ÖHD), après 13 mois de détention.
CHINE – 1er septembre 2016 : Zhang Kai arrêté après avoir déclaré que ses
déclarations télévisées avaient été obtenues par la force et déclarant les rétracter.
IRAN – 3 septembre 2016 : Nasrin Sotoudeh "convoquée" devant un tribunal de
Téhéran pour une nouvelle affaire.
MEXIQUE – 4 septembre 2016 : Ignacio Vizuet Ortega, président du Barreau de
Coatzacoalcos retrouvé mort, ligoté, dans un sac en plastique noir.
TURQUIE – 7 septembre 2016 : Ramazan Demir et Ayşe Acinikli libérés.
TURQUIE – 8 septembre 2016 : Münip Ermiş, vice-président du ÇHD, Lider
Tanrıkulu, Hakan Evcin placés en garde a vue à Antalya.
TURQUIE – 9 septembre 2016 : 25 avocats en garde à vue, après avoir essayé de lire un
communiqué de presse à İzmir pour demander la libération de Münip Ermiş.
MEXIQUE – 12 septembre 2016 : Luis Gil Salgado, poignardé à Cuernavaca.
PHILIPPINES – 15 septembre 2016 : Melver Tolentino abattu par des hommes armés
à moto dans le secteur de Sta Monica, Magsingal dans la province d'Ilocos Sur.
COLOMBIE – 15 septembre 2016 : William García Cartagena, avocat des mineurs et
des victimes de conflits armés à Segovia, assassiné près de Medellin.
ÉGYPTE –17 septembre 2016 : La Cour d'assise du Caire confirme l'ordre de geler les
fonds personnels et les avoirs de Gamal Eid et de l’ANHRI.
CANADA – 20 septembre 2016 : Randall Barrs, blessé par balles alors qu'il quittait son
bureau de Bedford Road, dans le quartier Annex à Toronto.
ZAMBIE : 20 septembre, 2016 : Martha Mushipe accusée de « détention de documents
séditieux ».
HONDURAS – 20 septembre 2016 : José Luis Chacón, assassiné à Santa Rosa de
Copán.
CHINE – 22 septembre 2016 : Xia Lin condamné à 12 ans de prison par le Tribunal
populaire intermédiaire n° 2 de Pékin.
CUBA – 23 septembre 2016 : Le cabinet de Laritza Diversent, siège de l’ONG
« Cubalex ». à La Havane, perquisitionné sans mandat de perquisition régulier.
CUBA – 23 septembre 2016 : Arrestation de Julio Alfredo Ferrer Tamayo du Centre
indépendant d'information juridique « Cubalex ».
GRÈCE – 27 septembre 2016 : Electra Koutra, l’avocate des migrants, cible de la police.

Octobre
2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 30
BRÉSIL – 3 octobre 2016 : Marino D'Icarahy condamné à un an et cinq mois de prison
et à payer une amende de « 32 salaires minimums » pour ses critiques de l’information
pénale dans l’affaire des militants arrêtés lors de la Coupe du Monde 2014.
MEXIQUE – 6 octobre 2016 : José Fernando Torres Casas, blessé par balles, échappe à
ses agresseurs en se cachant dans le parking de la Cour suprême de l'État de Michoacán.
TADJIKISTAN – 6 octobre 2016 : Buzurgmehr Yorov condamné à 23 ans de prison
par le tribunal de Douchanbé.
TADJIKISTAN – 6 octobre 2016 : Nuriddin Makhkamov condamné à 21 ans de prison
par le tribunal de Douchanbé.
PHILIPPINES – 8 octobre 2016 : Honorato Mazo abattu à Matalam dans la province
du Nord Cotabato.
ÉGYPTE – 9 octobre 2016 : La Cour pénale de Gizeh au Caire a ordonné la libération
d'Haitham Mohamadain.
CHINE – 11 octobre 2016 : Dong Qian Yong, agressé et empêché de défendre les
pratiquants de Falun Gong au Tribunal de district de Feixiang, à Handan.
COLOMBIE – 13 octobre 2016 : Héctor David Urueta Gómez assassiné à Chinú dans
le département de Córdoba
PAKISTAN – 14 octobre 2016 : Khalil Tahir Sindhu, un des avocats d'Asia Bibi,
menacé après l'audience.
TURQUIE – 15 octobre 2013 : Özden Saldıran arrêté à Antalya.
SANT DOMINGUE – 21 octobre, 2016 : José Delfín Díaz Díaz retrouvé brûlé dans un
buisson à l’entrée de La Canela.
PHILIPPINES – 26 octobre 2016 : Leila de Lima menacée de radiation du barreau
VENEZUELA – 26 octobre 2016 : nouvelle Campagne de diffamation contre
Humberto Prado Sifontes.
ÉMIRATS ARABES UNIS – 26 octobre 2016 : Metin Uracin et Aykut Ergil, avocats
au barreau d’Istanbul, arrêtés à Abu Dhabi.
MEXIQUE – 28 octobre 2016 : Ernesto Guadarrama Bautista abattu sur la route
nationale Acapulco-Zihuatanejo, à Pénjamo.
MALDIVES – 31 octobre 2016: Husnu Al Suood et Ali Hussain suspendus du barreau.
Novembre
ÉGYPTE – 2 novembre 2016 : Malek Adly interpellé à l’aeroport du Caire et empêché
de se rendre à Paris.
MEXIQUE – 3 novembre 2016 : Celeste Marquez Cano, tuée devant son domicile de
Xicotepec.
TURQUIE – 4 novembre 2016 : Selahattin Demirtas, coprésident du Parti de la
démocratie des peuples (HDP), arrêté.
BAHREÏN – 10 novembre 2016 : Mohammed al-Tajer poursuivi pour outrage aux
institutions gouvernementales et incitation la haine religieuse.
ARGENTINE– 13 novembre 2016 : Armando Jesús Bautista assassiné dans son
cabinet dans le quartier de Monserrat.
AFRIQUE DU SUD – 13 novembre 2016 : Menaces contre Aslaam Moosajee
défenseur des journalistes de la Société sud-africaine de radiodiffusion (SABC).
TURQUIE – 14 novembre 2016 : Levent Pişkin arrêté par la police à son domicile à
Istanbul.
MEXIQUE – 14 novembre 2016 : Jorge Mejía et Wenceslao Ventura abattus dans leur
cabinet “Soluciones legales” à Xicotepec Juarez, dans la Sierra Norte.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 31
ÉGYPTE – 15 novembre 2016 : Ahmed Ragheb empêché de prendre un vol pour le
Maroc interdit de voyager à l'étranger pour assister à une conférence sur le changement
climatique Et la démocratie suite à une décision du juge d'instruction en mai 2016
ZIMBABWE – 18 novembre 2016 : Fadzayi Mahere arrêté lors d’une manifestation
contre la politique du gouvernement.
ÉGYPTE – 19 novembre 2016 : Azza Soliman empêchée de se rendre en Jordanie à
l'aéroport international du Caire.
TURQUIE – 21 novembre 2016 : Seher Acay, Fevzi Adsiz, Ziya Baği et Mahmut
Bingöl, de l'Association des juristes de Mésopotamie (MHD), arrêtés.
CHINE – 21 novembre 2016 : Disparition de Jiang Tianyong.
VENEZUELA – 21 novembre 2016 : Luis Abraham García García, abattu dans le
secteur Guamachito à Barcelona.
TURQUIE – 24 novembre 2016 : Emirhan Uysal, avocat à Şırnak et président de la
section locale de l'IHD, arrêté à Istanbul.
COLOMBIE – 30 novembre 2016 : Alejandro Polanco Botero tué à Pereira, Risaralda.
Décembre
IRAN – 2 décembre 2016 : Nasser Zarafshan arrêté pour avoir voulu commémorer les «
assassinats en série » des intellectuels et écrivains de 1998.
CHINE – 2 décembre 2016 : Suspension de la licence professionnelle de Li Jinxing pour
un an pour avoir défendu un militant de la liberté d'expression.
MEXIQUE – 3 décembre 2016 : José Luis Torres Causor abattu dans son ranch à
Lazaro Cardenas, Michoacan.
CHINE – 5 décembre 2016 : Li Heping renvoyé pour être jugé devant le Tribunal
populaire de Tianjin, mais les chefs d'accusations restent secrets.
ÉGYPTE – 6 décembre 2016 : Mohamed Ramadan, détenu et interrogé pour
appartenance à une organisation illégale (les socialistes révolutionnaires),
ÉGYPTE – 7 décembre 2016 : Azza Soliman fondatrice du Centre pour l'Assistance
juridique des Femmes Égyptiennes, arrêtée pour "réception de fonds étrangers".
HONDURAS – 7 décembre 2016 : Yigueili Ponce Varela retrouvé mort par balles dans
un buisson du quartier Trejo à San Pedro Sula.
PHILIPPINES – 8 décembre 2016 : Marbehn Lumbo arrêté lors d’une perquisition
sous prétexte d’entrave alors qu’il ne faisait que protéger les droits d'un client.
GABON – 8 décembre 2016 : Eric Iga Iga, avocat de l'opposant Jean Ping, obligé de se
réfugier dans une ambassade après une tentative manquée d’enlèvement.
MEXIQUE – 10 décembre2016 : Ramón Ochoa Bañuelos échappe à une deuxième
tentative d’assassinat.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE – 12 décembre 2016 : Menaces et actes
d'intimidation contre Noemi Mendez.
MEXIQUE – 13 décembre 216 : Maria Anabela Carlòn Flores, l'avocate qui défend la
tribu Yaqui dans sa lutte contre le pipeline Agua Prieta, kidnappée.
TURQUIE – 15 décembre 2016 : Barkın Timtik membre du conseil d'administration de
ÇHD, arrêtée et détenue au poste de police d'Esenyurt
TURQUIE – 15 décembre 2016 : Tugay Bek, l’avocat des victimes d'abus policiers,
arrêté et victime de mauvais traitements par la police.
TURQUIE – 15 décembre 2016 : Özkan Gören, Bülent Özışık, Velat İzol, Cemo
Tüysüz, Gülay Koca, Serdar Gökhan, Mevlüt Güneş, Aslan Veysanoğlu et Sait Dağ,
membres du barreau d'Urfa, arrêtés.
CUBA – 16 décembre 2016 : Kimberley Motley refoulée à La Havane.
ARABIE SAOUDITE – 18 décembre 2016 : Issa al-Marzoq al-Nukhaifi, rédacteur en
chef du journal al-Waqa, arrêté par les forces de sécurité dans la région de Jizan, Isabela.

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 32
PHILIPPINES – 20 décembre 2016 : Arlan Castañeda tué par balles après avoir assisté
à la messe de Simbang Gabi (messe de l’aube de Noël) dans une église de San Pablo,
Isabela.
CHINE – 20 décembre 2016 : Wang Qiaoling, épouse de Li Heping, a informé le
tribunal de Tianjin qu'elle serait elle-même l’avocate de son mari.
RÉPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO – 21 décembre 2016 : Masengo
Kibombo enlevé de son domicile par des agents de l’Agence Nationale du
renseignement (ANR).
PHILIPPINES – 22 décembre 2016 : Goering George "Jing" Paderanga et Gerik
Ceasare Paderanga abattus devant leur cabinet, à Cebu City.
PAKISTAN – 24 décembre 2016 : Habibullah, tué dans son cabinet à Lahore pour un
différend dans un litige foncier.
AFRIQUE DU SUD – 25 décembre 2016 : Gabriel Shumba, fondateur du Zimbabwe
Exiles Forum, attaqué chez lui par un inconnu, à Johannesburg.
INDE – 26 décembre 2016 : Harcèlement policier contre Shalini Gera et Isha
Khandelwal.
TURQUIE- 26 décembre 2016 : Arrestation de Aysel Tuğluk, coprésidente du Parti
démocratique populaire pro-kurde (HDP) et avocate des dirigeants du HDP détenus.
CHINE – 27 décembre 2016 : Zhang Kai, convoqué par la police à Hohhot, en
Mongolie intérieure et retenu pendant 48 heures.
TURQUIE – 31 décembre 2016 : Shahad Sammam, une jeune avocate d’Arabie
saoudite, tuée dans l'attentat de la discothèque Reina à Istanbul.
MEXIQUE – 31 décembre 2016 : Jorge Alberto Gonzalez Escamilla exécuté par balles
à San Juan Bautista Tuxtepec.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) – 31 décembre 2016 : Pas
d’amnistie pour Firmin Yangambi emprisonné depuis sept ans pour des faits qu’il a
toujours niés.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 33
6
avocats
qui
ont marqué l’année
2016

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 34
CHINE – 1 er août 2016
Wang Yu
Contrainte à des aveux forcés et à refuser le prix Ludovic Trarieux 2016, en
échange d’une prétendue liberté pour elle-même et son mari
Le 4 juin 2016, à Athènes, Wang Yu a été déclarée
par le Jury réuni dans la salle de délibération de
l’Athens Bar Association, lauréate du prix Ludovic-
Trarieux International des droits de l'homme 2016.
Formellement inculpée le 8 janvier, 2016 d’«
d’incitations à la subversion contre l’État ». Wang
Yu aurait été opportunément « libérée » sous
caution, le 1er août, après avoir exprimé des aveux
télévisés selon la chaîne de télévision hongkongaise
Phoenix, fondée par un ancien général chinois et
proche des autorités.
Etrangement dans sa courte interview télévisée,
Wang Yu a exprimé des remords à propos de son travail, et a également déclaré
refuser, le prix Ludovic-Trarieux 2016, en déclarant « Je ne le reconnais pas, je ne
suis pas d’accord, je ne peux pas accepter ». Elle a ajouté « Je suis Chinoise.[...] Je
n'accepte pas de tels prix et n'en accepterai pas à l'avenir ».
Force est ainsi de constater donc, que les autorités chinoises ont contraint Wang Yu a
refuser le prix Ludovic Trarieux 2016, en échange d’une prétendue liberté.
C’est la première fois, depuis sa création et son attribution à Nelson Mandela, que le
prix est refusé par un lauréat sous pression des autorités du pays dont il dépend.
Le jury du prix maintient donc l’attribution du Prix 2016 à Wang Yu.
En 2015, bien à son insu, Wang Yu, avocate du cabinet Fengrui, est devenue
l’héroïne malheureuse de l’année. A partir de son arrestation, a commencé le
mouvement, aujourd’hui dénommé, la répression de juillet ou « 709 crackdown » ou
encore « Répression 709 » (en référence à la date du 9 juillet). Elle est devenue
l’emblème de l’une des plus sévères répressions qui ait jamais frappé les avocats en
Chine. Près de 300 militants des droits de l’Homme, dont plus de cent avocats et
leurs assistants, accusés de soutien au cabinet Fengrui, ont été tour à tour placés en
détention provisoire.
Aux premières heures du matin du 9 juillet, l'électricité et Internet ont été coupés au
domicile de Wang Yu, la porte a été enfoncée. Wang Yu a ensuite disparu.
Des voisins ont témoigné et ont déclaré que la police a prétexté une descente chez un
trafiquant de drogue qui retenait une personne en otage. Ce n’est qu’une dizaine de
jours plus tard, lorsqu’a été diffusé un reportage sur la télévision d’État, que
l’entourage de Wang Yu a compris qu’elle avait été arrêtée.
Dans cette vidéo qui datait de deux mois, on la voyait plaider devant le Tribunal de
Shenyang en protestant contre le comportement violent de policiers. Le 22 avril
2015, alors qu’elle défendait des membres du Falun Gong de Liaoning devant le
Tribunal du district de Shenhe, à Shenyang, dans la province du Liaoning, Wang Yu
avait été trainée de force hors du Tribunal par le personnel de sécurité après avoir
dénoncé une violation des règles de procédure et les actes de maltraitances commis
envers ses clients.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 35
Les médias officiels ont par la suite utilisé une partie des images de l’audience pour
accuser Wang Yu mais en occultant tous les passages qui témoignaient des brutalités
commises par les policiers. La télévision chinoise a oficiellement qualifié le cabinet
Fengrui de « bande criminelle ».
Au moment de son arrestation, son mari, Bao Longjun et leur fils, Bao Zhuoxuan, 16
ans, qui étaient à l’aéroport de Pékin, venaient d’être interpellés alors qu’ils allaient
embarquert. Le jeune Bao Zhuoxuan, a été confié à sa tante tandis que ses deux
parents ont été placés en détention dans un lieu désigné par la police. Bao Zhuoxuan
devait être ensuite intercepté, le 6 octobre, à la frontière sino-birmane où des amis
l’avaient conduit pour tenter de lui faire gagner les États-Unis. Bao Zhouxuan a été
interrogé à quatre reprises par la police. Son passeport a été confisqué et il a été placé
chez ses grands-parents en Chine. Surveillé de très près par la police, il a interdiction
de parler aux avocats.
Wang Yu n'en est pas à sa première persécution. En décembre 2008, alors qu'elle
était avocate en droit des affaires, des policiers l’avaient empêchée par la force de
retrouver son mari sur le quai, alors qu’elle était munie du titre de transport
nécessaire. Elle avait été frappée et avait porté plainte. Cependant, les auteurs des
coups avaient aussitôt déposé à leur tour une plainte au département de supervision
de la voie ferrée. Après 23 mois de procédure judiciaire, c’est Wang Yu, la
plaignante, qui s’était retrouvée condamnée par le tribunal spécial des Chemins de
fer à deux ans et demi de prison pour coups et blessures envers les policiers et sa
licence d’avocat a été suspendue jusqu’à fin 2012.
Depuis 2011, elle s’est consacrée aux affaires liées aux droits de l’Homme
notamment des cas de discrimination fondée sur le handicap, la liberté religieuse, les
droits fonciers et la restriction illégale de la liberté personnelle et, pour cela, elle a
fréquemment été menacée, harcelée et physiquement agressée par la police. Elle est
aussi intervenue notamment pour défendre l'intellectuel ouïghour Ilham Tohti
(condamné à la prison à vie pour « séparatisme ») ainsi que dans l’affaire de
l'expulsion forcée de Fan Mugen. Elle a défendu l’avocate et militante des droits de
l’Homme, Cao Shunli accusée de provoquer des troubles, et que l’on a retrouvée
morte, en 2015, dans un hôpital militaire avec des signes de mauvais traitements
pendant sa détention mais aussi cing femmes dénommées les «Cinq féministes»,
inculpées en mars 2015, d’« incitation aux querelles et provocation de troubles »,
pour avoir préparé une campagne de sensibilisation contre le harcèlement sexuel à
l'occasion de la Journée internationale de la femme. Elle a également défendu le
célèbre militant associatif et utilisateur de Twitter, Wu Gan, qui est également un
employé du cabinet Fengrui, poursuivi pour avoir soutenu les avocats de condamnés
à mort qui avaient été torturés pour faire des aveux. (Voir : Ces avocats assassinés,
emprisonnés, persécutés dans le monde, 2016 p.159).

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 36
KENYA – 23 juin 2016
Willie Kimani
Torturé, assassiné et retrouvé dans la rivière Ol Donyo Sabuk, à
quelques 70 kilomètres de Nairobi
Willie Kimani, a disparu le 23 juin 2016, peu de
temps après avoir défendu son client, Josephat
Mwenda, devant un tribunal d'une banlieue de
Nairobi. Ce dernier, un "boda-boda", un chauffeur de
mototaxi, avait déposé plainte contre un officier de
police pour harcèlement.
Le corps du jeune avocat spécialisé dans les droits de
l'homme a été découvert le 1er juillet mutilé et ses
poignets ligotés dans le dos. Il était recouvert par un
sac et flottait sur la rivière Ol Donyo Sabuk, à
quelque 70 kilomètres de Nairobi. Par la suite ont été
retrouvés les corps des deux autres hommes, le client
ainsi que celui de leur chauffeur de taxi, Joseph Muiruri, ont également été retrouvés
dans la rivière. Des témoins ont indiqué avoir vu, quelques jours plus tôt, Willie
Kimani et Mwenda appelant à l’aide alors qu’ils se trouvaient dans un camp de la
police. Ces accusations ont été niées par les forces de l’ordre. Les corps présentaient
des marques de tortures, subies avant leur mort, selon un rapport d’autopsie.
Très vite, des soupçons s'étaient portés sur la police du pays, que certains accusent de
corruption. Depuis quelque temps, le client accusait la police de l'avoir « harcelé et
intimidé » afin qu'il abandonne une plainte contre un haut responsable qui, disait-il,
lui avait tiré dessus sans aucune raison en avril 2015.
Willie Kimani oeuvrait de concert avec l'International Justice Mission (IJM), une
ONG américaine, qui mène des projets en Afrique, en Amérique latine, en Asie du
Sud et qui entretient des relations avec les cercles du pouvoir et notamment avec le
Congrès à Washington.
Des avocats kényans ont manifesté devant la Cour suprême et onze organisations de
défense des droits de l'homme ont accusé la police kenyane dans un communiqué
d'avoir enlevé les trois hommes. Il y a « des éléments de preuve convaincants qui
indiquent que Willie et ses collègues ont été détenus illégalement au commissariat de
Syokimau, près de Nairobi, pendant un certain temps », Les avocats ont aussi lancé
un mouvement de grève, et le président du barreau kényan a dénoncé l'existence
d'escadrons de la mort de la police « chargés d'éliminer les avocats et les citoyens du
Kenya ». La police a annoncé quelque temps après, l'arrestation de trois officiers de
police qui seraient « liés » au meurtre des trois hommes
En 2009, le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires,
avait signalé "l’existence d’exécutions extrajudiciaires à grande échelle,
systématiques et soigneusement préparées, menées à un rythme régulier par la police
kényane”. Selon l’ONG Independent Medico Legal Unit, 520 exécutions
extrajudiciaires ont ainsi eu lieu depuis 2013 dont 95 pour la seule année 2015.

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 37
PAKISTAN – 8 août 2016
Bilal Anwar Kasi
L’assassinat du bâtonnier du Baloutchistan à Quetta prélude à la mort
d’au moins 54 avocats accourus pour le pleurer
Bilal Anwar Kasi, 46 ans, bâtonnier du Barreau du
Baloutchistan (Balochistan Bar Association - BBA), a
été assassiné dans la rue, à Quetta, alors qu’il se
rendait au palais de justice.
Deux jours plus tôt, aussitôt après avoir appris la mort
de Jahanzaib Alvi, un membre de son barreau qui
venait d’être abattu à Quetta, par des hommes à moto
alors qu’il revenait du palais de justice, Bilal Anwar
Kasi, éminent avocat spécialiste de droit pénal et
président en exercice du barreau du Baloutchistan
avait fermement condamné le trop grand nombre
d'assassinats ciblés survenus à Quetta au cours des
dernières semaines, dont plusieurs avaient spécifiquement visé des avocats. Il avait
solennellement exigé l'arrestation sans délai des assassins de l'avocat et organisé une
grève des avocats de deux jours dans tous les tribunaux inférieurs et supérieurs
Six jours plus tard, Bilal Anwar Kasi a été abattu dans la rue à Quetta, au matin du 8
août 2016. Lui se rendait au palais de justice alors que son confrère quelques jours
plus tôt s’y rendait. Son corps atteint de 10 balles a été emmené à l'hôpital public de
Quetta où il a été déclaré mort. L’assassinat allait constituer le prodrome d’un
massacre sans précédent frappant la profession tout entière.
Aussitôt, la nouvelle de l’assassinat connue, l’ensemble des avocats s’est mis en
marche spontanément vers l’hôpital pour se rassembler devant le service des
urgences où gisait le corps du bâtonnier, criblé de blessures par balle, afin d'exprimer
sa douleur mais aussi sa colère. C’est alors qu’un kamikaze s’est glissé parmi les
avocats en deuil devant l'hôpital civil de Quetta et a fait exploser la charge explosive
qu’il portait sur lui au milieu de la foule compacte et vulnérable, venue pour se
recueillir et demander justice.
Entre 54 et 63 avocats auraient été tués. Avec Jahanzaib Alvi et Bilal Anwar Kasi, ils
sont au minimum 56. Il y a eu 92 blessés. Au total, ce sont quelques 150 des 280
avocats du Baloutchistan qui ont été tués ou blessés le 8 août à Quetta.
L’enchaînement des événements suffit à démontrer, même si plusieurs journalistes
ont été frappés, que c’était bien le bâtonnier du Baloutchistan et les avocats de son
barreau qui étaient visés dans l’attentat programmé. Si les avocats sont régulièrement
pris pour cible au Pakistan, lors d'assassinats ciblés ou d'attaques, l'attentat du 8 aout
2016, est la première tuerie d’une telle ampleur contre la profession d’avocat.
La faction talibane Jamaat-ul-Ahraar (JuA), groupe dissident du Tehrik-e-Taliban
(TTP) a revendiqué l’attentat en même temps que les djihadistes de l’État islamique.
(Voir aussi : p. 84 et suivantes).

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 38
CHINE – 21 novembre 2016
Jiang Tianyong
Disparu depuis le 21 novembre 2016, détenu sous « surveillance
résidentielle dans un endroit désigné » par la police
Jiang Tianyong, né en 1971 (45 ans), a disparu le 21
novembre 2016 alors qu’il s’était rendu à Changsha,
(Hunan), pour rencontrer la femme de Xie Yang, avocat
arrêté, et se rendre à la prison où il est détenu. La femme
de Jiang Tianyong avait parlé avec lui pour la dernière
fois alors qu’il s’apprêtait à prendre un train pour revenir
à Pékin. C’est à ce moment qu’ila disparu. Après un mois
de silence, les autorités ont confirmé par une notification
officielle à la famille de Jiang, le 23 décembre 2016, qu'il
serait placé sous «surveillance résidentielle dans un
endroit désigné» (par la police), à compter du 1er
décembre. Ces mêmes autorités avaient précédemment et
étrangement indiqué, le 16 décembre 2016, que Jiang Tianyong avait été arrêté pour
«usage frauduleux de la carte d'identité d'une autre personne» puis pour «possession
et divulgation de documents classés secrets d'État».
La famille a reçu une notification du bureau de la sécurité publique de Changsha qui
leur indique que Jiang Tianyong est soupçonné d'avoir commis le crime
« d'incitation à la subversion contre l'État ». Dans de telles conditions, il ne
bénéficie pas d'accès à ses avocatsJiang Tianyong a défendu des clients dans
plusieurs affaires importantes en Chine, notamment des clients qui portaient le VIH,
des pratiquants de Falun Gong, des manifestants tibétains et des victimes du
scandale du lait de 2008, ainsi que des défenseurs des droits de l’homme bien
connus, notamment ceux de l’avocat Gao Zhisheng et de Chen Guangcheng, ainsi
que ceux des paysans de Taishi (Guangdong) qui dénonçaient la corruption des
dirigeants du village. En 2008, sa licence professionnelle n'avait pas été renouvelée
parce qu'il était un des deux avocats, avec Teng Biao, qui avaient proposé de
défendre des Tibétains arrêtés lors des manifestations de Lhassa en mars 2008.
Interdit d’exercice professionnel en 2009, il était resté actif en apportant son soutien
aux nombreux confrères victimes de la répression de juillet 2015.
En mars de l’année précédente, il avait été arrêté avec Tang Jitian, Wang Cheng et
Zhang Junjie alors qu’ils demandaient la libération de prisonniers détenus dans
l’illégalité. Il avait dû subir quinze jours de détention dont il était sorti avec huit
côtes fracturées. Jiang Tianyong savait qu’il pouvait être arrêté à tout moment et
s’efforçait de dormir chaque jour dans un lieu différent. (Voir : Ces avocats
assassinés, emprisonnés, persécutés dans le monde, 2016 p.113).

2017– Ces avocats persécutés dans le monde 39
TURQUIE – 31 décembre 2016
Shahad Sammam
Une jeune avocate d’Arabie saoudite tuée dans l'attentat à la
discothèque Reina à Istanbul
Shahad Sammam, 26 ans, originaire de Jeddah, en
Arabie saoudite, était une jeune avocate du cabinet
Tamer, Nouvellement diplômée, elle avait achevé ses
quatre années de formation dans la profession.
Le dernier jour de l’année 2016, Shahad Sammam a été
tuée dans l’attentat de la discothèque La Reina, à
Istanbul. Elle attendait son oncle, sa femme et leur
petite fille au restaurant du Reina dans le quartier
d'Ortakoy quand un homme armé a ouvert le feu. Les
rues étaient encombrées de sorte que l'oncle et sa
famille n’avaient pu arriver plus tôt, échappant ainsi à
la mort.
Ses derniers messages envoyés en Arabie Saoudite sur Snapchat ont été révélés par
son frère. Shahad a souhaité à ses disciples une heureuse nouvelle année exempte de
souffrances et pleine d'amour et de bonheur en disant: « Bientôt nous embarquerons
pour un nouveau départ, ouvrant un nouveau chapitre ». Au moins 39 personnes ont
été tuées dans l’attentat de l'attentat de la Saint-Sylvestre au Reina, une boîte de nuit
populaire prisée par la jeunesse stanbouliote.
La famille de Shahad Sammam était à Istanbul pour faire du tourisme. Shahad
Sammam avait deux sœurs plus âgées, l'une qui poursuit des études de doctorat aux
États-Unis, l’autre, achève ses études de médecine, en France, ainsi que deux frères.
Shahad Sammam s'était consacrée à aider et à défendre les opprimés pendant sa
carrière d'avocate. Elle avait exactement le même âge que Valentin Ribet, jeune
avocat parisien mort dans l’attentat du Bataclan, l’année dernière, en France. Comme
lui, elle méritait de figurer au premier rang dans cette rétrospective annuelle des
avocats dont la mort illustre la nécessité de lutter toujours davantage pour le combat
universel en faveur des droits de l’Homme.

2017 – Ces avocats persécutés dans le monde 40
VIETNAM – 27 août 2016
Nguyễn Văn Đài
Détenu dans un lieu inconnu depuis le 16 décembre 2015
Le 27 août 2016, la justice vietnamienne a prolongé la
détention de Nguyễn Văn Đài, pour une durée de quatre
mois jusqu’à décembre 2016, la portant à 12 mois au
total. Nguyễn Văn Đài, 47 ans, a été arrêté, le 16
décembre 2015, alors qu’il se rendait à une réunion sur
les droits de l’Homme avec des représentants de l’Union
européenne à la veille du dialogue sur les droits de
l’Homme avec l’UE. Il a été inculpé de « propagande
contre l’État de la République socialiste du Vietnam » et
risque 20 ans de prison s’il était déclaré coupable. En
réalité, ce sont ses activités en faveur de la démocratie et
des droits de l’homme qui sont visées.
A la fin du printemps 2016, son épouse, Vũ Minh Khánh, a pris la courageuse
décision de se rendre à l’étranger pour effectuer une tournée de sensibilisation aux
États-Unis, en Europe et en Australie, en exposant les conditions de détention de son
mari. Pendant sa tournée, Vũ Minh Khánh a signalé qu’elle n’était pas une militante
mais qu’elle avait été poussée à l’action par sa méfiance à l’égard de la justice
vietnamienne, et par la crainte que son mari - qu’elle n’avait pas vu, ni entendu
depuis son arrestation - ne soit condamné.
Elle a indiqué que bien qu’il soit atteint d’une hépatite B, elle n’a aucun moyen de
savoir s’il a besoin de soins et, dans l’affirmative, si les autorités les lui fournissent.
Si elle pense que son mari se trouve au centre de détention B14 de Hanoï, elle ajoute
qu’elle ne peut en être sûre, étant donné qu’il est notoire que les autorités transfèrent
les prisonniers d'opinion d’un centre de détention à l’autre. Le 6 juillet 2016, à son
retour, elle a été arrêtée à l’aéroport d’Hanoï. Elle a été soumise pendant des heures à
des interrogatoires, avant d’être relâchée tard dans la nuit.
Le harcèlement contre Nguyễn Văn Đài n’a jamais cessé. Dix jours avant son
arrestation, le 6 décembre 2015, Nguyễn Văn Đài avait été violemment agressé et
blessé par des individus, qu’il a identifiés comme étant des policiers en civil, alors
qu’il rentrait chez lui après avoir participé à une réunion sur les droits de l’homme au
Vietnam. Nguyễn Văn Đài avait déjà été condamné, en 2007, à quatre ans de prison
et quatre ans de résidence surveillée, pour « propagande antigouvernementale
menaçant la sécurité nationale ». Il avait été libéré de prison le 6 mars 2011, après
avoir effectué, au jour près l’intégralité de sa peine soit quatre années de détention.
Placé en résidence surveillé pour 4 ans, jusqu’au six mars 2015, il venait juste
d’achever de purger cette peine de résidence surveillée, lors de son arrestation.
Nguyên Van Dai avait été radié du barreau de Hanoî par ses confrères. Depuis il se
consacrait au militantisme et donnait des cours sur les droits de l’Homme. (Voir :
Ces avocats assassinés, emprisonnés, etc. 2016, page 117).

223
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier tout particulièrement
pour leur aide précieuse cette année :
China Human Rights Lawyers Concern Group
Défense Sans Frontière Avocats Solidaires (DSFAS)
Day of the Endangered Lawyer
Human Rights Monitoring Group of the Law Society of Upper Canada
Institut de formation en droit de l’homme du barreau de Paris (IFDHBP)
Institut des droits de l’homme du barreau de Bruxelles
Institut des droits de l’homme du barreau de Bordeaux (IDHBB)
International Association of People’s Lawyers (IAPL)
Unione Forense Per la Tutela di Diritti Umani (UFTDU)
Lawyers for Lawyers (L4L)
TRIAL International
Union Internationale des avocats (UIA)
Avec une mention particulière à :
Mesdames
Pamela Capizzi
Kit Chan
Sandrine Giroud
Ghislaine Seze
Ava Xaskar
Adrie van de Streek
Messieurs
Patrick Poon
Stuart Russell
Ainsi que :
Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture
(ACAT-France)
Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme (AEDH)
Alkarama for Human Rights
Amnesty International Belgique
Asian Human Rights Commission (AHRC)
Asian Legal Resource Centre (ALRC)
Asociación Colombiana de Abogados defensores de
derechos humanos – ACADEHUM
Associação Brasileira dos Advogados do Povo –
ABRAPO
Association for Human Rights in Central Asia –
AHRCA
Associação Brasileira dos Advogados do Povo
(ABRAPO)
Bahrain Center for Human Rights (BCHR),
Bahrain Human Rights Society (BHRS),
Bangladesh Environmental Lawyer’s Association
(BELA).
Bar Association of Sri Lanka (BASL)
Bar Human Rights Committee, England and Wales
Belarusian Helsinki Committee
Bulletin “Les droits de l’Homme en Chine”
Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
Caucasian Knot
Center for Human Rights & Humanitarian Law at
American University Washington College of Law
Central Papuan Highlands Coalition for Peace, Law and
Human Rights (Koalisi untuk Kedamaian, Hukum dan
HAM Pegunungan Tengah Papua)

2017– Ces avocats persécutés dans le monde
224
Centre Egyptien des Droits Economiques et Sociaux
(ECESR)
Centro Brasileiro de Solidariedade aos Povos –
CEBRASPO
China Aid
China Brief - The Jamestown Foundation
China Digital Times
China Media Project
Chinese Human Rights Defenders
Chinese Law and Politics Blog
Civil Rights & Livelihood Watch
Colegio de Abogados Penalistas del
Estado de Jalisco
Comisionado Nacional de Derechos Humanos
Honduras (CONADEH),
Comité de soutien aux droits de l’Homme en Iran
(CSDHI)
Comité des Affaires des Prisonniers Palestiniennes
Comité Ejecutivo de la Abogacía Colombiana, (CEAC)
Comité por los derechos humanos en América latina (CDHAL),
Comité pour la défense des droits de l'homme au
Honduras (CODEH)
Commission internationale de juristes (CIJ)
Committee Against Torture
Committee for Human Rights in Syria
Committee of Syria lawyers for freedom
Committee to Support Chinese Lawyers CSCL
Defensa Estratégica en Derechos Humanos, A.C.
Dui Hua Human Rights Journal
East and Horn of Africa Human Rights Defender
Project (EHAHRDP)
East and Horn of Africa Human Rights Defenders
Project
Epoch Times
Epoch Times
European Association of Lawyers for Democracy and
World Human Rights (ELDH)
Fédération internationale des ligues des droits de
l’Homme (FIDH)
Foro Penal Venezolano (FPV)
Frontlinedefenders
Fundación Comité de solidaridad con los presos
políticos
Fundación Comité de Solidaridad con los Presos
Políticos (FCSPP)
Gulf Center for Human Rights (GCHR),
Haldane Society of Socialist Lawyers
Hong Kong Free Press
Human Rights Activists News Agency in Iran (HRANA)
Human Rights Defender (CHDR)
Human Rights House Foundation (HRHF)
Human Rights in China (HRIC)
Human Rights in China (HRIC)
Human Rights Voices
Human Rights Watch (HRW)
Human Rights Watch (HRW)
Ifex
Ifex
Institute for Reporters’Freedom and Safety (IRFS)
International Campaign for Human Rights in Iran
International Commission of Jurists
International PEN Writers in Prison Committee
Justice For Colombia
Kurdish Organization for Defending Human Rights and
Public Freedoms in Syria
Lawyers for Human Rights (LHR)
Lawyers for Lawyers
Lawyers with the Democracy Alliance for Papua (Aliansi
Demokrasi untuk Papua, AlDP)
Lawyers’Rights Watch Canada
Lawyers'Rights Watch Canada
Ligue des électeurs
LP3BH (Institute for Research, Investigation and
Development of Legal Aid, Lembaga Penelitian, Pengkajian
dan Pengembangan Bantuan Hukum)
Memorial Human Rights Center
Middle East Monitor
Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak
(MANUI)
Movimiento Nacional de Víctimas de Estado –
MOVICE.
Observatoire syrien pour les droits de l'Homme
(OSDH)
Observatorio Venezolano de Violencia
Open Society Justice Initiative
Organisation mondiale contre la torture (OMCT)
Palestine Prisoners’Center for Studies
Palestinian Detainees’Committee,
Papuans behind bars
Peace Brigades International (PBI)
PEN
Radio Free Asia
Radio Free Asia
Reporters sans frontières
Réseau Arabe pour l’Information des Droits de
l’Homme (ANHRI),
Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme
(REMDH)
Rights Action
SADC Lawyers’Association
Solicitors International Human Rights Group
South China Morning Post
Soutiens sans frontiers
Syrian Organization for Human Rights (SWASIAH)
The Arabic Network for Human Rights Information
Réseau Arabe pour l’Information des Droits de
l’Homme (ANHRI)
The Colombian Caravana
UN Special Rapporteur on the
Independence of Judges and Lawyers
Unione Camere Penali Italiane
United States Commission on International Religious
Freedom (USCIRF)
Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV)
Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR)

225
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
Rapports de l'Observatoire mondial des violations des droits de la
défense et des droits des avocats
Déjà parus
2006 2007 2008 2009
2010 2011 2012
2013 2014 2015 2016
Les rapports 2005 à 2013 sont épuisés.

2015 – Ces avocats persécutés dans le monde
AVERTISSEMENT
À NOS LECTEURS
L'IDHAE ne reçoit aucune subvention et aucun financement d'aucune sorte d'aucun
gouvernement, organisme étatique ou organisation internationale constituée ou
contrôlée par des États et n'a de compte à rendre à aucun de ceux-ci.
Afin de préserver sa totale indépendance, son financement est assuré exclusivement
par les contributions de ses membres.
Les grands Barreaux d'Europe pour la
défense des droits de l'Homme
IDHAE Observatoire sans frontières des
violations des droits de la défense et des droits
de l’Homme des avocats dans le monde
Rapport 2016
Directeur de la publication : Bertrand Favreau

227
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
TABLE DES MATIERES
2016
Avant-Propos par Yves OSCHINSKY ......................................................................... 7
2016, par Bertrand FAVREAU .................................................................................. 9
Une Chronologie ....................................................................................................... 21
6 avocats qui ont marqué l’année ............................................................................ 33
Ils ont été assassinés en 2016 .................................................................................... 41
Condamné(e)s en 2016 .............................................................................................. 93
Emprisonné(e)s en 2016 .......................................................................................... 103
Arrestations, interpellations & privations de liberté en 2016 ................................. 109
Tortures, attentats, Violences & Mauvais traitements ........................................... 145
Les oublié(e)s de 2016 .............................................................................................. 163
Radiations, poursuites et entraves à l'exercice professionnel ................................ 171
Menaces de mort ...................................................................................................... 201
Interdiction de voyager ........................................................................................... 213
Libéré(e)s en 2016 ................................................................................................... 220
Remerciements ........................................................................................................ 223
Tables des Matières ................................................................................................. 227
Index ......................................................................................................................... 228

2015 – Ces avocats persécutés dans le monde
INDEX
AFRIQUE DU SUD – Aslaam Moosajee…205
AFRIQUE DU SUD – Gabriel Shumba…146
ALGERIE – Salah Debouz …175
ANGOLA – Arão Bula Tempo…222
ARABIE SAOUDITE – Issa al-Marzoq al-
Nukhaifi…124
ARABIE SAOUDITE –Walid Abu al-
Khair…164
ARGENTINE – César Sivo…206
ARGENTINE – Laura Figueroa …206
ARGENTINE– Armando Jesús Bautista…49
AUSTRALIE – Joseph ‘Pino’Acquaro…42
AZERBAÏDJAN – Elchin Mammad…214
AZERBAÏDJAN – Intigam Aliyev …220
BAHREÏN – Taimoor Karimi…96
BAHREÏN – Mohammed al-Tajer …215
BANGLADESH – Mir Ahmed Bin
Quasem...107
BRÉSIL – Marino D'Icarahy...94
BRÉSIL – Roberto Luis Caldart...49
BURKINA FASO – Mamadou Traoré..127
BURUNDI – Armel Niyongere…176
BURUNDI – Dieudonné Bashirahishize…176
BURUNDI – Lambert Nigarura…176
BURUNDI – Vital Nshimirimana…176
CAMEROUN – Lydienne Yen-Eyoum…222
CAMEROUN – Robert Fon…177
CANADA – Randall Barrs…147
CHINE – Bao Longjun…34
CHINE – Cai Ying…180
CHINE – Chen Jinxue…115
CHINE – Chen Taihe …220
CHINE – Dong Qian Yong...152
CHINE – Feng Yanqiang…182
CHINE – Gao Chengca…180
CHINE – Gao Zhisheng…169
CHINE – Ge Wenxiu…180
CHINE – Ge Yongxi…114
CHINE – Huang Hanzhong
CHINE – Jiang Tianyong…38
CHINE – Li Guisheng…180
CHINE – Li Guobei…180
CHINE – Li Heping…150
CHINE – Li Jinxing…182
CHINE – Li Shuyun…180
CHINE – Li Yuhan …180
CHINE – Lu Zihimin….1870
CHINE – Ma Lianshun…180
CHINE – Ni Yulan…216
CHINE – Pu Zhiqiang…179
CHINE – Ren Quanniu…115, 180
CHINE – Shu Xiangxin…100
CHINE – Tang Jingling…97
CHINE – Wang Fei …180
CHINE – Wang Lei…180
CHINE – Wang Qiushi…113
CHINE – Wang Quanzhang…151
CHINE – Wang Yu…34
CHINE – Wei Ruijiu…181
CHINE – Wen Donghai…180
CHINE – Wu Liangshu…148
CHINE – Xia Lin…99
CHINE – Xie Yang…149
CHINE – Yan Huafeng …180
CHINE – Yang Jinshu…180
CHINE – Yang Zaiming…148
CHINE – Zhang Kai …116
CHINE – Zhao Wei …220
CHINE – Zheng Lei…180
CHINE – Zhou Shifeng…98
COLOMBIE – Alberto Mario Mejía…50
COLOMBIE – Alejandro Polanco…54
COLOMBIE – Álvaro Alejandro Reyes…51
COLOMBIE – Carlos Oviedo Gil…50
COLOMBIE – Édgar Concha Tovar…53
COLOMBIE – Harold Ordóñez…50
COLOMBIE – Héctor David Urueta…54
COLOMBIE – Jairo Acuña…207
COLOMBIE – Jhonar Janney Córdoba…51
COLOMBIE – Leo Ricardo Quñonez…52
COLOMBIE – Miguel Segundo Maza…53
COLOMBIE – Nelson Aníbal Villada…51
COLOMBIE – Victor Mosquera Marin…207
COLOMBIE – William García Cartagena…52
CUBA – Julio Alfredo Ferrer Tamayo...106
CUBA – Kimberley Motley…218
CUBA – Laritza Diversent…197
ÉGYPTE – Abdel Badie Ebrahim…120
ÉGYPTE – Azza Soliman…123
ÉGYPTE – Gamal Eid…191
ÉGYPTE – Haitham Mohamadain…118
ÉGYPTE – Islam Salama…121
ÉGYPTE – Mahienour el-Massry…221
ÉGYPTE – Mahmoud al-Azwai…120
ÉGYPTE – Malek Adly…119
ÉGYPTE – Mohamed Mahmoud Sadek…104
ÉGYPTE – Mohamed Ramadan…122
ÉGYPTE – Negad el-Borai…190
ÉGYPTE – Ragia Omran…209
ÉGYPTE – Sayed al-Banna…120
ÉGYPTE – Shady Mahmoud…120
ÉGYPTE – Walid Nassar …153
EL SALVADOR – Olga Lidia Salinas de
Cardona…77
EL SALVADOR – Omar Recinos Santos…77
ÉMIRATS ARABES UNIS – Metin Uracin..124
ÉMIRATS ARABES UNIS – Aykut Ergil…124
ÉMIRATS ARABES UNIS – Mohamed al-
Roken…168
ESPAGNE – Elisa Consuegra Gálvez…43
ÉTATS UNIS – Ira Edwin Tobolowsky…44
ÉTATS UNIS – Zohra Bakhtary…111
ÉTATS-UNIS – Chris Routh…110
FRANCE – Bernard Ripert…154

229
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
GABON – Eric Iga Iga…162
GAMBIE – Ousainou Darboe…95
GRANDE-BRETAGNE – Aamer Anwar…205
GRÈCE – Electra Koutra…172
GUATEMALA – Alejandro Rodriguez..208
GUATEMALA – Jose Francisco Yax…55
GUATEMALA – José Roberto Pereira…56
GUATEMALA – Leonel Alberto Orellana...56
GUATEMALA – Miguel Morth…198
GUATEMALA – Pedro Rafael Maldonado
Flores…198
GUATEMALA – Ramón Cadena Rámila…198
HONDURAS – Bayron Hernández…58
HONDURAS – Carlos Alberto Mejía…59
HONDURAS – Elvin Velasquez Espinal…57
HONDURAS – Franklin Edgardo Montero…57
HONDURAS – Fredy Javier Mendoza…59
HONDURAS – Johnys Jesús Ríos Linares..58
HONDURAS – José Leonel Andino Flores..58
HONDURAS – Kevin Ferrera Meijia…59
HONDURAS – Miriam Mercedes Izaguirre del
Cid…60
HONDURAS – Saira Yadira Fletes…58
HONDURAS – Salim Agurcia Reyes ..57
HONDURAS – Yigueili Ponce Varela…60
INDE – Akhilanath…80
INDE – Isha Khandelwal…183
INDE – Mohammad Moin Khan…80
INDE – Naushad Ahmed Khan…211
INDE – Shalini Gera…183
INDE – Thi Ravi…81
INDE/CACHEMIRE – Babar-ul-Islam
Nehru…108
INDE/CACHEMIRE – Jan Mohammad
Mir…155
INDE/CACHEMIRE – Muhammad Shafi
Reshi…112
INDONESIE – Alldo Fellix Januardy…155
INDONESIE – Asrul Azis Sigalingging…156
IRAN – Abdolfattah Soltani…157
IRAN – Abdolsamad Khorramshahi…185
IRAN – Farideh Gheirat…185
IRAN – Ghasem Sholeh Sadi …185
IRAN – Mohammad Saleh Nikbakht…185
IRAN – Mohammad Seifzadeh…220
IRAN – Nasrin Sotoudeh…184
IRAN – Nasser Zarafshan…134
IRAN – Ramazan Haji Mashhadi …185
ISRAEL/PALESTINE – Farid al-Atrash…125
ISRAEL/PALESTINE – Nada Kiswanson...212
KAZAKHSTAN – Vadim Kuramshin…167
KENYA – Willie Kimani…36
LESOTHO – Khotso Nthontho…128
LIBAN – Nabil al-Halabi…126
LIBAN – Raed Hamdan…158
LIBAN – Zaher Azoury…158
LIBAN – Zeinab Dahboul…158
LIBAN – Zeinab El Hajj…158
MALAISIE – Charles Hector Fernandez..186
MALAISIE – Francis Pereira…186
MALAISIE – Karen Cheah…186
MALAISIE – N Surendran…187
MALAISIE – Shanmugam Ramasam…186
MALDIVES – Husnu Al Suood…189
MALDIVES – Ali Hussain…189
MAROC – Altamira Guelbenzu Gonzalo.219
MAROC – Francisco Serrano Ramirez…219
MAROC – Ingrid Metton…219
MAROC – Juan Carlos Gomez Justo…219
MAROC – Maria Nieves Cubas Armas…219
MEXIQUE – Alejandro Santillán Ánimas…66
MEXIQUE – Carlos Eduardo Gutiérrez …62
MEXIQUE – Carlos Ledesma González…64
MEXIQUE – Celeste Marquez Cano…71
MEXIQUE – Cristian Aguilera Balderas…65
MEXIQUE – Ernesto Guadarrama…70
MEXIQUE – Fulgencio Diaz Pelcastre…63
MEXIQUE – Héctor Manuel Mancilla
Cárdenas…209
MEXIQUE – Ignacio Vizuet Ortega…69
MEXIQUE – Jesús Daniel Scott Medina...61
MEXIQUE – Jorge Aguilera Carriles…61
MEXIQUE – Jorge Alberto Gonzalez…72
MEXIQUE – Jorge Antonio González …64
MEXIQUE – Jorge Izaguirre Plazola…66
MEXIQUE – Jorge Mejía…71
MEXIQUE – José Luis Torres Causor…72
MEXIQUE – José Martín Sánchez Romo..69
MEXIQUE – José Torres Casas…73
MEXIQUE – Juan Carlos Mercado Gomez..64
MEXIQUE – Juan Tomas Fierro Mendoza...65
MEXIQUE – Luis Fernando Herrera
Suarez…68
MEXIQUE – Luis Gil Salgado…70
MEXIQUE – Marcelino Juárez Mariche…61
MEXIQUE – Maria Anabela Carlòn Flores.160
MEXIQUE – Mayra Cristina Regalado
Hernández…68
MEXIQUE – Pascual Sánchez Hernández..65
MEXIQUE – Paulo Diez Gargari…210
MEXIQUE – Ramón Ochoa Bañuelos…73
MEXIQUE – René Alejandro Cervantes
Gutiérrez…67
MEXIQUE – Ricardo Reyes…67
MEXIQUE – Rodolfo Arreola Sánchez…62
MEXIQUE – Rodolfo García Aragón…63
MEXIQUE – Sergio Rosas González…62
MEXIQUE – Wenceslao Ventura…71
NIGERIA – Ebun-Olu Adegboruwa…129
NIGERIA – Ken Atsuwete…79
PAKISTAN – Abdul Nasir Kakar… 91
PAKISTAN – Abdul Rashid… 92
PAKISTAN – Abdullah Achakzai…82
PAKISTAN – Adnan Kasi ….86
PAKISTAN – Aimal Khan Watanyar..90
PAKISTAN – Ainuddin Nasar… 90
PAKISTAN – Ali Muntazir…81
PAKISTAN – Amanullah Achakzai…83
PAKISTAN – Amanullah Langove… 92
PAKISTAN – Aric John…202

2017– Ces avocats persécutés dans le monde
PAKISTAN – Arthur Victor… 91
PAKISTAN – Askar Khan Achakzai….86
PAKISTAN – Atif Zaid…81
PAKISTAN – Attaullah Kakar… 89
PAKISTAN – Bashir Ahmed Kakar… 92
PAKISTAN – Bashir Ahmed Zehri… 88
PAKISTAN – Baz Mohammad Kakar….85
PAKISTAN – Bilal Anwar Kasi…37, 84
PAKISTAN – Chakar Rind….86
PAKISTAN – Dawood Kasi….86
PAKISTAN – Faizullah Khan Sargarah… 92
PAKISTAN – Feroz Khan… 92
PAKISTAN – Ghani Jan Agha… 88
PAKISTAN – Ghani Mashwani… 90
PAKISTAN – Ghousuddin… 92
PAKISTAN – Ghulam Farooq Badini… 92
PAKISTAN – Ghulam Haider Kakar… 90
PAKISTAN – Ghulam Muhammad….87
PAKISTAN – Gul Zareen Kasi….86
PAKISTAN – Habibullah…82
PAKISTAN – Hafeezullah Khan Mandokhail…
90
PAKISTAN – Hafeezullah Mengal… 90
PAKISTAN – Jahanzaib Alvi…84
PAKISTAN – Jamal Abdul Naseer ….87
PAKISTAN – Jamil ur Rehman Qazi….87
PAKISTAN – Khalil Tahir Sindhu…204
PAKISTAN – Malik Wazeer Kasi….87
PAKISTAN – Manzar Siddique… 89
PAKISTAN – Mir Mehmood Ahmed Lehri…88
PAKISTAN – Muhammad Ali Satakzai… 91
PAKISTAN – Muhammad Ashraf Sulehri… 90
PAKISTAN – Muhammad Ayub Sadozai…89
PAKISTAN – Muhammad Imran Sheikh… 88
PAKISTAN – Muhammad Saleem Butt… 88
PAKISTAN – Muhibullah… 89
PAKISTAN – Munir Ahmed Mengal… 89
PAKISTAN – Naqeebullah Tareen… 89
PAKISTAN – Naseer Langove… 88
PAKISTAN – Nooruddin Rakhshani… 89
PAKISTAN – Noorullah Kakar… 89
PAKISTAN – Qahir Shah….85
PAKISTAN – Qaiser Sherani Khan… 88
PAKISTAN – Qazi Bashir….87
PAKISTAN – Rehmat Kharotai… 88
PAKISTAN – Sabir Ali… 92
PAKISTAN – Sajid Chaudhry…82
PAKISTAN – Sardar Mushtaq Gill…203
PAKISTAN – Sarfaraz Sheikh… 91
PAKISTAN – Shahid Abbas Shirazi…82
PAKISTAN – Sher Gul Davi… 91
PAKISTAN – Sunghat Jamaldini ….85
PAKISTAN – Syed Ziauddin… 90
PAKISTAN – Taimoor Shah Kakar… 91
PAKISTAN – Waqas Khan Jadoon… 91
PANAMA – Alberto del Carmen Rodríguez
Alfaro…74
PÉROU – Francisco Pablo Dueñas
Tolentino...74
PHILIPPINES – Arlan Castañeda…48
PHILIPPINES – Ferdinand Lopez…46
PHILIPPINES – Gerik Ceasare
Paderanga…48
PHILIPPINES – Goering George "Jing"
Paderanga…48
PHILIPPINES – Honorato Mazo…47
PHILIPPINES – Leila de Lima…188
PHILIPPINES – Marbehn Lumbo…117
PHILIPPINES – Melver Tolentino…46
PHILIPPINES – Rogelio Bato Jr …47
RÉPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO (RDC) – Masengo Kibombo…132
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO (RDC) – Firmin Yangambi… 170
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO (RDC) – Jean-Claude Muyambo.161
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO (RDC) – Jean Kisumbulé
Muteba…78
REPUBLIQUE DU CONGO – Jean-Martin
Mbemba ...162
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE – Noemi
Mendez Castro…209
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE – José Delfín
Díaz Díaz …74
RUSSIE – Dokka Itslaev…173
RUSSIE – Marina Dubrovina…173
RWANDA – Caroline Buisman…217
SOMALILAND – Guleid Ahmed Jama...178
SOUDAN – Nabil Adib Abdallah…189
SYRIE – Abdullah al-Khalil…166
SYRIE – Khalil Matouq…166
SYRIE – Nazem Hammadi…165
SYRIE – Razan Zeitouneh…165
TADJIKISTAN – Buzurgmehr Yorov…101
TADJIKISTAN – Emine Yıldırım …214
TADJIKISTAN – Gülden Sönmez…214
TADJIKISTAN – Jamshed Yorov…133
TADJIKISTAN – Nuriddin Makhkamov…102
TANZANIE – Shilinde Ngalula…130
THAÏLANDE – Anon Nampa…195
THAÏLANDE – Benjarat Meethien…192
THAÏLANDE – Chuchart Kanpai …194
THAILANDE – Sirikan Charoensiri…193
THAÏLANDE – Somchai Homlaor…196
TURQUIE – Adem Çalışcı…135
TURQUIE – Ahmet Çamur…136
TURQUIE – Aslan Veysanoğlu…141
TURQUIE – Ayşe Acinikli…135
TURQUIE – Ayşe Başar…135
TURQUIE – Aysel Tuğluk…144
TURQUIE – Barkın Timtik…143
TURQUIE – Berkant Ayok…137
TURQUIE – Birol Delikkaya…137
TURQUIE – Bülent Özışık..141
TURQUIE – Cemo Tüysüz…141
TURQUIE – Deniz Sürgüt…139
TURQUIE – Emirhan Uysal…142
TURQUIE – Eren Keskin…138
TURQUIE – Eren Sarak…136

231
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
TURQUIE – Ezgi Gökten…136
TURQUIE – Fatih Hakan Güvenç…137
TURQUIE – Fevzi Adsiz …142
TURQUIE – Fevzi Kayacan…136
TURQUIE – Gülay Koca…141
TURQUIE – Günay Dağ …136
TURQUIE – Hakan Evcin…140
TURQUIE – Haldun Sonyürek…137
TURQUIE – Hüseyin Bogatekin…135
TURQUIE – İrfan Arasan…135
TURQUIE – İsmail Sarı…137
TURQUIE – Levent Pişkin…141
TURQUIE – Lider Tanrıkulu…140
TURQUIE – Mahmut Bingöl…142
TURQUIE – Mehmet Arif Demir…137
TURQUIE – Mehmet Öztürk…137
TURQUIE – Mehmet Temel…137
TURQUIE – Mehmut Bingöl…142
TURQUIE – Mevlüt Güneş…141
TURQUIE – Muhammed Işık…137
TURQUIE – Münip Ermiş…140
TURQUIE – Muzaffer Uzlaş…137
TURQUIE – Orhan Kemal Cengiz…137
TURQUIE – Oya Aslan…136
TURQUIE – Özden Saldıran …140
TURQUIE – Özgür Yılmaz…136
TURQUIE – Özkan Gören…140
TURQUIE – Ramazan Demir…135
TURQUIE – Sait Dağ…141
TURQUIE – Şefik Çelik…135
TURQUIE – Seher Acay…142
TURQUIE – Selahattin Demirtaş…105
TURQUIE – Serdar Gökhan…141
TURQUIE – Shahad Sammam…39
TURQUIE – Tamer Doğan…135
TURQUIE – Tugay Bek…159
TURQUIE – Velat İzol …141
TURQUIE – Ziya Baği …142
UKRAINE – Oksana Sokolovskaya…174
UKRAINE – Viktor Loiko…44
UKRAINE – Youri Grabovsky …45
VENEZUELA – Guillermo Seijas
Montbrun...76
VENEZUELA – Héctor Sánchez Losada…75
VENEZUELA – Humberto Prado Sifontes..200
VENEZUELA – Juan Carlos Gutiérrez…199
VENEZUELA – Leonel Urdaneta Vargas…75
VENEZUELA – Luis Abraham García
García…77
VENEZUELA – Restituto Angulo Urbina...76
VIETNAM – Nguyễn Văn Đài…40
ZAMBIE – Martha Mushipe…131
ZIMBABWE – Fadzayi Mahere…128

2017– Ces avocats persécutés dans le monde
L'Observatoire IDHAE tient à remercier tous ceux qui ont apporté
leur contribution à la préparation de cet ouvrage :
Vera DURANT-FABER
Claire de MOHRENSCHILDT
Andres BLANCO GALÁN
Romina BOSSA ABIVEN
Delphine DIEUDONNÉ
Nathalie KORCHIA
Viola DE MEDICI
Lucie MILOUA
Enrique MUÑOZ DELANGE
Ioanna NEKTARIA
Amalia PETAUX-PANTANO
Alex SCHRAMM
Directeur de la publication
Bertrand FAVREAU
L'
bservatoire sans frontières des violations des droits de la défense et des droits de
l’Homme des avocats dans le monde
Au service des avocats depuis 1984
www.idhae.org

233
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux
Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize
Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux
Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux
Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis
Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux
Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs
Depuis/Since/Desde/Dal/Seit/Sinds 1984
“L’hommage des avocats à un avocat ”
“The award given by lawyers to a lawyer”
“El homenaje de abogados a un abogado ”
“L'omaggio degli avvocati ad un avvocato”
“Die Hommage von Anwälten zu einem Anwalt”
« De award gegeven door advocaten aan een advocaat »
« CE
N'ÉTAIT
PAS SEULEMENT
D'AILLEURS LA CAUSE
ISOLEE D'UN HOMME QUI ÉTAIT A DEFENDRE,
C'ÉTAIT, DERRIERE CETTE
CAUSE, LE DROIT, LA JUSTICE,
L'HUMANITE ».
www.ludovictrarieux.org

2017– Ces avocats persécutés dans le monde
Créé en 1984, le « Prix International des Droits de l'Homme – Ludovic-Trarieux »
est décerné à « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui aura
illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des
droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les
racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes ».
Il est la plus ancienne et la plus prestigieuse des récompenses réservées à un avocat
puisque son origine remonte au message de Ludovic Trarieux (1840-1904),
fondateur, en 1898, au moment de l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue des Droits de
l'Homme et du Citoyen « : « Ce n'était pas seulement d'ailleurs la cause isolée d'un
homme qui était à défendre, c'était, derrière cette cause, le droit, la justice,
l'humanité »..
Un an après sa création, le Premier Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson
Mandela alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du Sud. Il a été remis
officiellement à sa fille, le 27 avril 1985. C’était alors le premier prix qui lui était
décerné en France et le premier dans le monde par des confrères avocats. Cinq ans
plus tard, le 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré. A partir de cette date, le
prix a été de nouveau attribué.
Depuis 2003, le prix est devenu l’Hommage désormais annuel des avocats à un
avocat du monde. Il est décerné conjointement par les Instituts des Droits de
l’Homme des Barreaux de Bordeaux, de Bruxelles et de Paris, l'Unione forense per
la tutela dei diritti dell'uomo (Rome) la Rechtsanwaltskammer de Berlin, les
barreaux d’Amsterdam et de Luxembourg, l’Ordre des Avocats de Genève, ainsi que
l'Union Internationale des Avocats (UIA) et l’Institut des Droits de l’Homme des
Avocats Européens (IDHAE). Il est remis aux lauréats alternativement dans une des
villes où chacun des instituts exerce son activité.
LAURÉATS DEPUIS 1984
1985: Nelson MANDELA (Afrique du Sud)
1992: Augusto ZÚÑIGA PAZ (Pérou)
1994: Jadranka CIGELJ (Bosnie-Herzégovine)
1996 Najib HOSNI (Tunisie) et Dalila MEZIANE (Algérie)
1998 : ZHOU Guoqiang (Chine)
2000 : Esber YAGMURDERELI (Turquie)
2002 : Mehrangiz KAR (Iran)
2003 : Digna OCHOA et Bárbara ZAMORA (Mexique).
2004 : Akhtam NAISSE (Syrie)
2005 : Henri BURIN DES ROZIERS (Brésil)
2006: Parvez IMROZ (Inde)
2007 : René GÓMEZ MANZANO (Cuba)
2008 : U AYE MYINT (Birmanie)
2009 : Beatrice MTETWA (Zimbabwe)
2010 : Karinna MOSKALENKO (Russie)
2011 : Fethi TERBIL (Libye)
2012 : Muharrem ERBEY (Turquie)
2013 : Vadim KURAMSHIN (Kazakhstan)
2014 : Mahienour el-MASSRY (Egypte)
2015 : Walid Abu al-KHAIR (Arabie Saoudite)
2016 : WANG Yu (Chine) (Refusé)

235
2017– Ces avocats persécutés dans le monde
Maquette, Conception et Réalisation
Vera Durant-Faber

2017– Ces avocats persécutés dans le monde
Imprimé par Copy-Media en mars 2017.