BROCHURE LOU MESCLUN_12_2015
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Lou<br />
Mes<br />
clun<br />
<strong>LOU</strong> <strong>MESCLUN</strong><br />
DEPUIS 1924
2<br />
Rauba Capeu<br />
aquarelle originale de Bils,<br />
collection de Lou Mesclun
Le profond attachement<br />
à notre terroir, c’est ce qui a animé, mon<br />
engagement dans Lou Mesclun et lie tous les membres<br />
de l’association. Mais, Lou Mesclun, c’est également une<br />
histoire d’amitié, de convivialité, de partages culinaires.<br />
Si à l’origine, notre association réunissait uniquement<br />
des hommes, aujourd’hui hommes et femmes, issus de<br />
tous les milieux, Niçois ou amoureux de notre région,<br />
aiment s’y retrouver.<br />
C’est cet esprit d’ouverture, de « mesclun », d’amitié,<br />
qu’en tant que Président, je m’emploie à faire vivre et<br />
qu’il m’incombe de transmettre.<br />
Par sa longévité, par ses membres illustres tels René<br />
Cassin et Paul Montel, l’histoire de notre association<br />
depuis sa création en 1924 se mêle à la Grande Histoire<br />
du XX e siècle.<br />
Puisse-t-elle encore pendant longtemps rendre hommage<br />
à la beauté et à la culture de notre terroir, à l’instar des<br />
propos tenus par Louis Nucera lors de la remise de son<br />
cougourdon d’honneur.<br />
Le mot du président<br />
« Mon existence est bercée par le chant<br />
d’une région où assurément la nature a du génie »<br />
Issa Nissa<br />
Georges Rocchietta, Président de Lou Mesclun<br />
3
Qui sommes-nous ?<br />
est une association<br />
Lou Mesclun loi de 1901 indépendante.<br />
Lieu de convivialité, d’échange et d’entraide,<br />
Lou Mesclun est le cercle des amitiés niçoises à Paris<br />
depuis plus de 90 ans.<br />
Lou Mesclun vise à défendre et illustrer l’histoire et la<br />
culture de Nice et des Alpes-Maritimes à Paris grâce à<br />
de nombreuses manifestations ; l’association remet<br />
notamment un prix récompensant une œuvre célébrant<br />
Nice et le pays Niçois ou une personnalité ayant<br />
contribué au rayonnement de notre région.<br />
Ouvert, par cooptation, aux Niçois de Paris, comme à<br />
ceux qui viennent du département des Alpes-Maritimes,<br />
Lou Mesclun accueille aussi les amoureux de Nice et<br />
de sa région, quelles que soient leurs origines.<br />
« Le Mesclun est une salade qui n’a même pas de<br />
nom, c’est un mot dérivé du latin misculare mêler.[…]<br />
La salade mixte est un élément traditionnel de la gastronomie<br />
niçoise mais encore, au sens figuré, la coexistence<br />
harmonieuse de petites feuilles douces amères est symbolique<br />
de la réunion autour de la même table, des jeunes<br />
et d’anciens, très divers par leur métier ou leur carrière<br />
mais tous attachés à leur terroir d’origine ou d’adoption<br />
avec cette nuance qu’il n’y a rien d’amer dans leur assemblée<br />
mais une douce et cordiale convivialité ».<br />
La définition du Mesclun qu’a donnée Alain Guillermou<br />
à l’occasion de la remise du Grand Prix de Lou Mesclun<br />
au bâtonnier Pettiti en 1989, n’a rien perdu de son actualité<br />
et résume bien l’esprit de Lou Mesclun.<br />
4
Soirée du 90 e anniversaire<br />
de Lou Mesclun<br />
5
6
2 décembre 2014, Lou Mesclun a fêté son quatrevingt-dixième<br />
anniversaire à la Petite Maison<br />
Le<br />
de Nicole, avenue Georges V à Paris, en présence de<br />
M. Christian Estrosi, maire de Nice, député des Alpes-<br />
Maritimes, président de la métropole Nice-Côte d’Azur<br />
et de M. Rudy Salles, député des Alpes-Maritimes.<br />
L’histoire de Lou Mesclun<br />
C’est grâce aux archives de Lou Mesclun, compilées<br />
depuis les années 1920, que l’on peut retracer l’histoire<br />
de l’association. Ces bulletins hebdomadaires soigneusement<br />
dactylographiés, ces comptes rendus d’assemblées<br />
générales, ces menus, ou ces manuscrits gardent vivant<br />
le souvenir des fondateurs et des anciens membres de<br />
Lou Mesclun.<br />
S’intéresser à l’histoire de Lou Mesclun, c’est découvrir<br />
un pan méconnu de l’histoire niçoise ; en effet, à Nice,<br />
que l’on aille avenue Paul Montel, boulevard René Cassin,<br />
ou bien boulevard Delfino, on suit sans le savoir les traces<br />
de membres de Lou Mesclun.<br />
2014, les quatre-vingt-dix ans de Lou Mesclun<br />
Soirée du 90 e anniversaire<br />
de Lou Mesclun<br />
7
8
est né de l’amitié et<br />
Lou Mesclun de l’attachement à<br />
Nice de onze Niçois de Paris en 1924.<br />
A cette époque, la distance qui sépare Paris de Nice<br />
est importante, à la fois géographiquement mais aussi<br />
culturellement, tant les traditions niçoises, si vivaces, sont<br />
quasiment inconnues à Paris. La douceur du climat et la<br />
beauté des couleurs manquent aussi à ces hommes qui<br />
viennent alors à Paris pour poursuivre leur carrière<br />
Les archives ont conservé le récit de Philippe Tiranty de<br />
la fondation de Lou Mesclun :<br />
« Le 10 juillet 1924, au célèbre restaurant de la Villette,<br />
Le Cochon d’or, étaient réunis l’avocat Raphaël Cassin, le<br />
journaliste Edouard Cristini, l’artiste-peintre Jean Desboutin,<br />
dit Tchiquine, Henri Dupuy, fondateur de l’Artistique,<br />
Clément Grapon, président de l’association des journalistes<br />
parlementaires, l’hôtelier Silvio Lavit, Jacques Mati également<br />
l’un des fondateurs de l’Artistique, le pianiste Victor Staub,<br />
le journaliste Paul Gordeaux, Elysée Pontremoli, président<br />
du Tribunal civil de la Seine et moi-même.<br />
Au cours de ce dîner mémorable, où les vieux refrains niçois<br />
étaient repris en chœur entre chaque plat et avec une telle<br />
vigueur que les vitres du marchand de vin en tremblaient, on<br />
décida de créer notre association. On arrêta les principaux<br />
articles des statuts et enfin on fixa un nom, Lou Mesclun».<br />
Selon les statuts de 1935 « Lou Mesclun est une association<br />
ayant pour but de créer et de maintenir à Paris un<br />
foyer des amitiés niçoises […] et de faire aimer davantage<br />
au public parisien les diverses beauté du terroir niçois».<br />
En 1938 à l’initiative de son président, Léon Baréty,<br />
L’Oranger, qui regroupait les « Parisiens » originaires<br />
des Alpes-Maritimes depuis une cinquantaine d’années<br />
a décidé de sa dissolution et fusionné avec Lou Mesclun.<br />
La fondation de Lou Mesclun<br />
9
Les fondateurs de Lou Mesclun<br />
a été marquée par<br />
La fondation deux grandes figures,<br />
celle de Philippe Tiranty et celle de Paul Gordeaux.<br />
Philippe Tiranty,<br />
(Nice, 1883 - Saint-Jean-Cap-Ferrat, 1973),<br />
fondateur de Lou Mesclun en 1924,<br />
président d’honneur à vie de Lou Mesclun.<br />
Issu d’une vieille famille du Comté de Nice qui<br />
joua un rôle important pendant la Révolution et<br />
le Rattachement, Philippe Tiranty se passionna pour<br />
la photographie. Il fut ainsi propriétaire de magasins<br />
de photographie à Nice et à Paris et distributeur de<br />
la marque Leica en France.<br />
Inventeur dans l’âme, il breveta un enregistreur<br />
de vitesse pour locomotive, un appareil automatique<br />
de photographie aérienne et un dispositif permettant<br />
de mesurer la vitesse des projectiles par la photographie<br />
(pendant la Première Guerre Mondiale) ainsi que<br />
la fameuse machine à affranchir qui fit sa fortune.<br />
Après cinquante années de vie parisienne, il revint à<br />
Nice où il dirigea une maison d’édition régionaliste<br />
dans laquelle il publia André Compan et Francis Gag.<br />
Fondateur de Lou Mesclun, Philippe Tiranty en fut<br />
le Président d’honneur jusqu’à sa mort.<br />
Il a marqué de son empreinte l’association et a œuvré<br />
sans relâche à la mise en valeur du patrimoine niçois.<br />
Paul Gordeaux,<br />
(Nice, 1891 - Nice, 1974), Cofondateur<br />
de Lou Mesclun, il fut l’un des piliers<br />
de l’association, animant les soirées d’honneur<br />
par ses discours brillants.<br />
Journaliste, il débuta à Nice puis « monta » à Paris.<br />
Alors rédacteur des pages spectacles du Soir, il fut élu<br />
« par acclamation » Président de Lou Mesclun lors du<br />
dîner du 10 juillet 1924 qui scella la création de l’association.<br />
Philippe Tiranty lui succédant peu après, Paul<br />
Gordeaux demeura très actif au sein des Niçois de Paris.<br />
Il était, d’ailleurs, surnommé le Consul de Nice à Paris.<br />
10
Résistant, journaliste, critique puis directeur littéraire<br />
de France-Soir (qui tirait alors à un million d’exemplaires),<br />
il publia en feuilleton dans ce journal deux bandes<br />
dessinées, Les amours célèbres et Le crime ne paie pas,<br />
qui furent adaptées au cinéma par Gérard Oury.<br />
Auteur prolifique, Paul Gordeaux débuta en créant des<br />
revues régionalistes niçoises, puis il écrivit notamment<br />
des livrets d’opérettes et une pièce de théâtre.<br />
Paul Gordeaux reçut en 1963 le Cougourdon d’honneur<br />
lors d’une soirée présidée par Marcel Pagnol.<br />
Paul Montel,<br />
(Nice 29 avril 1876 - Paris, 22 janvier 1975)<br />
À ces deux fondateurs, il convient d’adjoindre la figure<br />
de Paul Montel. L’illustre mathématicien, fut, en effet,<br />
pendant de très nombreuses années le trésorier de<br />
Lou Mesclun. Si ses comptes furent bien tenus, selon<br />
Paul Gordeaux « ce grand mathématicien poussa la<br />
délicatesse jusqu’à ne jamais percevoir l’ensemble<br />
des cotisations ». Poète à ses heures, il gagna deux fois<br />
le Tournoi poétique Auerbarch, concours de poésie<br />
sur le thème du Comté de Nice, ouvert aux membres<br />
de Lou Mesclun et doté par M. et Mme Auerbach.<br />
Paul Montel reçut le Cougourdon d’honneur en 1961.<br />
Aquarelle de Bils<br />
(collection Lou Mesclun)<br />
11
Le Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Le Cougourdon<br />
d’honneur<br />
En 1957, Lou Mesclun décida de décerner un prix littéraire<br />
à un livre mettant en valeur le terroir niçois. (Bulletin<br />
n° 1061 du 27 juin 1957).<br />
À partir de février 1965, les conditions d’attributions de<br />
ce prix furent élargies à « une œuvre ou l’ensemble d’une<br />
œuvre célébrant Nice et le pays Niçois ou à une personnalité<br />
ayant contribué au rayonnement de notre région. ».<br />
Lou Mesclun est loin, certes, d’être la seule association<br />
à décerner un prix littéraire, mais, dès l’origine, la particularité<br />
niçoise, voire le particularisme niçois s’exprima<br />
dans le nom et l’objet choisis pour signifier l’admiration<br />
et la reconnaissance des Niçois de Paris.<br />
A cet égard, on ne peut douter ni du sens de l’humour<br />
ni de l’attachement à Nice et sa région des récipiendaires<br />
du Grand Prix de Lou Mesclun.<br />
En effet, Lou Mesclun décerne un Cougourdon d’honneur,<br />
représenté par une grande cougourde séchée puis gravée.<br />
Pour les Niçois et les amoureux de Nice, il s’agit là d’une<br />
cucurbitacée à forte valeur symbolique.<br />
«Cougourdon, augmentatif de cougourde issu du cucurbita<br />
romain. […] fruit emblématique du pays Nissart.[…].<br />
Le Cougourdon est tout à fait symbolique de Nice, une fois<br />
séché, il servait de gourde pour transporter de l’eau et du vin.<br />
Les Niçois prirent l’habitude de le graver à leurs initiales<br />
selon une tradition très ancienne. Le festin des Cougourdons<br />
à Nice, comme les Mais perpétue cette attachement à ce fruit<br />
symbolique. »<br />
Alain Guillermou, Nice Matin 6 mars 1989.<br />
<strong>12</strong>
Les traditions niçoises sont empreintes parfois de ces<br />
formes d’inversion, pensons à l’Aigle Niçoise et à son<br />
envers, la Ratapignata, par exemple.<br />
La gravure du Cougourdon est un art délicat, inspiré<br />
au cougourdonier par la vie et l’œuvre de la personne<br />
récompensée. Ainsi, Raoul Gagliolo, petit-fils de Francis<br />
Gag décore-t-il un Cougourdon unique pour chaque<br />
récipiendaire.<br />
Le Cougourdon est ainsi le prix de ceux qui ont reçu tous<br />
les prix. Couverts d’honneurs, ils ne sont pas la recherche<br />
d’une quelconque reconnaissance sociale, mais bel et<br />
bien d’un témoignage sincère d’admiration et d’affection<br />
émanant des représentants d’un terroir qui leur est cher.<br />
Les Cougourdons d’honneur<br />
de Jacques Audiberti et de Jules Romains<br />
En 1965, Jacques Audiberti trop atteint par la maladie<br />
pour recevoir son Cougourdon d’honneur, demanda à<br />
sa fille de le représenter à la soirée de remise de prix, qui<br />
fut de ce fait très émouvante.<br />
Léonce Calvy, secrétaire général de Lou Mesclun tendant le<br />
Cougourdon destiné à Jacques Audiberti à Jean Médecin,<br />
dit « Le Cougourdon qui est devant vous est né sur les pentes<br />
de Cimiez. Philippe Tiranty en a surveillé la croissance et<br />
l’a confié ensuite à la délicate artiste niçoise qu’est Mlle Suaut,<br />
dont la famille depuis des temps immémoriaux décore ces<br />
cucurbitacées afin que grâce à elle, il prenne la valeur complète<br />
du symbole que nous voulions qu’il soit, celui d’un hommage<br />
affectueux de reconnaissance et d’admiration à un grand homme<br />
de lettres de chez nous. »<br />
Devis de l’Atelier des Cougourons détaillant<br />
le dessin du Cougourdon d’honneur offert au professeur<br />
au Collège de France René-Jean Dupuy.<br />
Le discours de Jules Romain, recevant le Cougourdon<br />
d’honneur est tout aussi éloquent qu’amusant : « On<br />
m’a conféré ce soir la dignité du Cougourdon d’honneur.<br />
J’ai à plusieurs reprises regardé cet objet, tantôt avec admiration,<br />
tantôt avec surprise et étonnement. Par exemple<br />
je n’ai pas retrouvé le détail que vous m’aviez annoncé et il<br />
y a autre chose, ce Cougourdon, je dois vous l’annoncer, est<br />
vide et je ne dis pas que je méprise ce fait, mais un Cougourdon<br />
plein m’aurait touché encore davantage. »<br />
13
14
Par ordre chronologique<br />
Pierre Rocher<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1957<br />
Journaliste au Petit Niçois puis à L’Eclaireur. Il fut<br />
arrêté par les Allemands le 25 mai 1944. Éditorialiste à<br />
Nice-Matin dans l’après-guerre, romancier, dramaturge<br />
et scénariste. Pierre Rocher reçut en 1957 le tout<br />
premier Grand Prix de Lou Mesclun pour son ouvrage<br />
C’est tous les jours dimanche. Lou Mesclun salua ainsi<br />
l’œuvre d’un Normand de naissance devenu Niçois de<br />
cœur, « le plus Niçois des Normands ».<br />
Païs Nissart<br />
Prix collectif décerné aux auteurs de la revue en 1958<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1958<br />
Raoul Audibert<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1959<br />
Normalien, professeur de lettres au lycée Henri IV et<br />
écrivain, récompensé pour ses ouvrages parus chez<br />
Hachette Nice et ses collines, La Côte d’Azur, lors d’une<br />
soirée présidée par Thierry Maulnier.<br />
Somerset Maugham<br />
Grand Prix Lou Mesclun 1960<br />
Écrivain britannique, installé à Saint Jean Cap Ferrat.<br />
Une délégation de Lou Mesclun vint lui remettre le<br />
Gougourdon d’honneur en 1960 à son domicile, la villa<br />
La Mauresque.<br />
Somerset Maugham<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1960<br />
Les récipiendaires du Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Paul Montel,<br />
Grand Prix Lou Mesclun 1961<br />
Mathématicien, auteur d’une centaine de livres et<br />
articles de mathématiques, chercheur de niveau international,<br />
membre de l’Académie des Sciences, trésorier de<br />
Lou Mesclun et lauréat du tournoi poétique d’Auerbach,<br />
organisé par Lou Mesclun. Paul Montel était membre<br />
de l’Academia Nissarda et fut également le directeur du<br />
Centre universitaire méditerranéen.<br />
Texte du Professeur René Cassin<br />
radiodiffusé par la BBC - Janvier 1941<br />
Paul Montel<br />
en tenue de Grand Officier<br />
de la Légion d’honneur<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1961<br />
15
Francis Gag<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1962<br />
Après ses débuts comme acteur de théâtre dialectal,<br />
Francis Gag s’imposa comme auteur les pièces de théâtre.<br />
Ecrivain et auteur dramatique en langue niçoise alias<br />
« Tanta Vitourina » Il reçut le Grand Prix Lou Mesclun en<br />
1962. Toutefois Lou Mesclun ne put résister au plaisir de<br />
l’honorer d’un nouveau prix, fait unique dans les annales<br />
de l’association, en lui attribuant le Cougourdon du<br />
Mesclun au terroir, en 1986.<br />
Francis Gag<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1962<br />
Paul Gordeaux<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1963<br />
Issu d’une vieille famille niçoise, il débuta à Nice comme<br />
journaliste puis «monta» à Paris. Résistant. Il fut le directeur<br />
littéraire de France-Soir qui tirait alors à un million<br />
d’exemplaires dans lequel il écrivit deux bandes dessinées<br />
Les amours célèbres et Le crime ne paie pas, adaptées<br />
au cinéma par Gérard Oury. Dans sa jeunesse il fut également<br />
l’auteur de revues régionalistes niçoises. Il écrivit aussi<br />
des livrets d’opérettes et une pièce de théâtre. Membre<br />
fondateur de Lou Mesclun, il reçut en 1963 le Cougourdon<br />
d’honneur lors d’une soirée présidée par Marcel Pagnol.<br />
Très actif au sein des Niçois de Paris, Paul Gordeaux était<br />
surnommé le Consul de Nice à Paris<br />
Jacques Audiberti<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1964<br />
Jacques Audiberti rencontra un grand succès comme<br />
dramaturge. Il fut également l’auteur d’essais, de romans<br />
et de poésies. Il reçut le Grand Prix de Lou Mesclun pour<br />
son ouvrage, Les tombeaux ferment mal. Malade, il ne<br />
put venir chercher son prix ; sa fille s’en chargea, d’une<br />
manière fort touchante. Il devait décéder peu après.<br />
Jules Romains<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1965<br />
Jules Romains (Louis Farigoule)<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1965<br />
Normalien, philosophe, Jules Romains, Louis Farigoule<br />
de son vrai nom, fut professeur au lycée de Nice en<br />
1917. Ce fut le début d’un attachement qui lia l’écrivain<br />
à la ville et qui ne se démentit jamais. En 1932, il devint<br />
membre d’honneur de Lou Mesclun qu’il honora régulièrement<br />
de sa présence. Il y retrouva d’anciens élèves et<br />
reçut en 1965 le Prix de Lou Mesclun pour La douceur de<br />
la vie (tome XVIII de la série Les Hommes de bonne volonté).<br />
En 1968, il fut nommé citoyen d’honneur de la ville de Nice.<br />
16
Jacques Audiberti<br />
Grand Prix de Mesclun 1964<br />
Lettre de Jacques Audiberti,<br />
collection de Lou Mesclun<br />
17
Marc Chagall<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1966<br />
A l’occasion du don à la France par Marc Chagall d’un<br />
ensemble de soixante tableaux intitulé « Message biblique »,<br />
Marc Chagall reçut le Cougourdon d’honneur lors d’une<br />
soirée présidée par Joseph Kessel.<br />
Professeur René Cassin,<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Pierre Cochereau<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
René CASSIN<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Après ses études au lycée de Nice, cet agrégé de droit devint<br />
un juriste d’exception. René Cassin fut l’un des premiers<br />
civils à rallier le Général de Gaulle à Londres d’où lui<br />
vint le surnom de « premier résistant civil de France ».<br />
Nous devons à René Cassin, pour une grande part,<br />
la rédaction de la Déclaration universelle des droits de<br />
l’homme et du citoyen de 1948. Il fut aussi le cofondateur<br />
de l’Unesco. René Cassin est le dernier Français à avoir<br />
reçu le Prix Nobel de la Paix en 1968. Ses cendres ont<br />
été transférées au Panthéon le 5 octobre 1987.<br />
André Masséna<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Duc de Rivoli, Prince d’Essling, descendant direct du héros<br />
napoléonien, surnommé « l’enfant chéri de la victoire »<br />
André Masséna fut membre d’honneur de Lou Mesclun.<br />
Robert Davril<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Recteur de l’académie de Nice, à sa création en 1965.<br />
Pierre Cochereau<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Titulaire des grandes orgues de la Cathédrale Notre-<br />
Dame de Paris, Pierre Cochereau fut également directeur<br />
du Conservatoire de Nice de 1961 à 1979 et le créateur,<br />
à Lyon, du second Conservatoire national supérieur de<br />
musique en France.<br />
Vincent Paschetta<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Médecin, fondateur du centre anti-cancer de Nice,<br />
Président du club alpin.<br />
Marc-Cab<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
De son vrai nom, Marcel Cabridens, Dramaturge, créateur<br />
de revue comme Il faut marier maman. Marc-Cab fut aussi<br />
l’auteur des paroles de La belle de Cadix.<br />
18
André Compan<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Historien, professeur emblématique de niçois et de<br />
provençal durant plusieurs décennies, André Compan<br />
écrivit de nombreux ouvrages sur le Comté de Nice.<br />
Maurice Derot<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Professeur de médecine, connu internationalement<br />
pour ses recherches sur le diabète, élu à l’académie de<br />
médecine en 1971, élève de Jules Romains, il retrouva<br />
son maître au Mesclun. Maurice Derot fut président<br />
honoraire de Lou Mesclun.<br />
Remise du Grand Prix de Lou Mesclun 1981<br />
à M. Charles-Alexandre Fighiera (à gauche), par M. Jean-Paul Barety<br />
Jean Bagnis<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Rénovateur du vin de Bellet et du Château de Crémat,<br />
dont le vin fut servi au dîner de gala du Château de Versailles<br />
sous la présidence de François Mitterrand en 1982.<br />
Jean Thomas<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1979<br />
Normalien, inspecteur de l’Education nationale, sousdirecteur<br />
général de l’Unesco.<br />
Charles-Alexandre Fighiera<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1980<br />
Conservateur du musée Masséna, membre de l’Academia<br />
Nissarda, auteur de nombreux ouvrages scientifiques sur<br />
l’histoire locale, ainsi que d’articles dans Nice Historique.<br />
Raymond Moretti<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1981<br />
Peintre, sculpteur, illustrateur, Moretti est né à Nice, où<br />
il a commencé la conception de son incroyable sculpturearchitecture<br />
protéiforme et évolutive que Joseph Kessel<br />
baptisa Le Monstre et qui se trouve désormais à la Défense.<br />
Louis Nucéra<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1983<br />
Journaliste, éditeur, écrivain prix Interallié, Grand-Prix<br />
de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre.<br />
La mort accidentelle de Louis Nucéra a profondément<br />
choqué les Niçois. En hommage à sa personne et à son<br />
attachement à la ville, la grande bibliothèque de Nice porte<br />
son nom.<br />
19
Alain Guerra<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1987<br />
Ecrivain, auteur de l’album de cartes postales commentées<br />
Nice au passé affranchi.<br />
Olivier Gardon<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1989<br />
Alain Pettiti<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1988<br />
Avocat, bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris<br />
(1978-1979) Prix Unesco des droits de l’Homme en 1983,<br />
sage à la cour européenne des droits de l’homme et auteur<br />
de nombreux ouvrages.<br />
Olivier Gardon<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1989<br />
Pianiste. Olivier Gardon reçut le Cougourdon au terroir<br />
lors d’un récital de piano dans les ruines de Chateuneuf<br />
de Contes le 13 août 1989 pour fêter le 65 e anniversaire<br />
de la fondation de Lou Mesclun.<br />
Ernest Hildesheimer<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1989<br />
Archiviste départemental.<br />
Louis Hildesheimer devint le «fils adoptif du comté de<br />
Nice » comme en témoigne cet extrait de discours qu’il<br />
prononça en recevant le Grand Prix de Lou Mesclun :<br />
« Ici les courants civilisateurs qui ont formé notre pensée<br />
se sont donné rendez-vous […] L’histoire de Nice et<br />
de sa région, j’ai eu la chance en raison même de mes<br />
fonctions de l’étudier dans ses sources les mieux assurées.<br />
Et, comme il arrive souvent, l’étude fait naître l’amour. »<br />
Alain Guillermou<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1990<br />
Normalien, reçu premier à l’agrégation de lettres classiques,<br />
il demanda à être nommé à Nice ; le poste n’existant pas<br />
l’éducation nationale le créa à son attention au lycée du<br />
Parc Impérial. Alain Guillermou enseigna le roumain à<br />
l’Institut national des langues et civilisations orientales<br />
et tint également une chronique dans Nice-Matin.<br />
À gauche Michel Déon<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1994<br />
À droite Louis Nucéra<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1983<br />
20
Charles Ehrmann<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1992<br />
Agrégé d’histoire et géographie, Charles Ehrmann fut un<br />
professeur très apprécié au lycée Masséna à Nice de 1937 à<br />
1975, où il eut comme élève Jean-Marie Gustave Le Clézio<br />
et de nombreux membres de notre association, en prépa<br />
HEC notamment. Adjoint au maire de Nice et député<br />
des Alpes-Maritimes pendant de très longues années,<br />
il fut le doyen d’âge de l’Assemblée nationale.<br />
Georges Flécheux<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1993<br />
Avocat, Georges Flécheux devint bâtonnier de Paris en<br />
1992-1993 et il a également présidé l’Institut des Droits<br />
de l’Homme du barreau de Paris. Georges Flécheux a<br />
été président de Lou Mesclun pendant de nombreuses<br />
années.<br />
Georges Flécheux<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1993<br />
Michel Déon<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1994<br />
Ecrivain, académicien, Michel Déon passa son enfance à<br />
Monaco où son père était fonctionnaire, puis fut élève au<br />
lycée Masséna, où l’avait précédé son oncle, Joseph Kessel.<br />
Michel Mohrt<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1996<br />
Ecrivain, académicien. Michel Mohrt fit, comme officier,<br />
la campagne de 1940 sur le front des Alpes, notamment<br />
dans la vallée de la Vésubie, et demeura durablement<br />
attaché à la région.<br />
Jean-Louis Beffa<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
1997<br />
Jean-Louis Beffa<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1997<br />
Président d’honneur et administrateur de Saint-Gobain.<br />
Né à Nice, après des études en classes préparatoires au<br />
lycée Masséna, Jean-Louis Beffa a étudié à l’École polytechnique<br />
puis de l’École nationale supérieure des Mines de<br />
Paris. A Paris, durant ses études, Jean-Louis Beffa a été<br />
membre du Centenaire, association-sœur de Lou Mesclun,<br />
regroupant les jeunes et talentueux étudiants niçois<br />
de Paris.<br />
Roger Nicoletti<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 1998<br />
Chef d’entreprise. Figure niçoise du BTP, Roger Nicoletti<br />
a transformé la petite entreprise familiale en grande<br />
entreprise nationale. A la retraite il se consacra à son<br />
vignoble de Bellet.<br />
21
René-Jean Dupuy<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Juriste, professeur honoraire au Collège de France,<br />
membre de l’Académie des sciences morales et politiques.<br />
Depuis le cours d’histoire des traités de Guizot, René-Jean<br />
Dupuy fut le premier juriste choisi parmi les membres des<br />
facultés de droit pour enseigner au Collège de France.<br />
Secrétaire général de l’académie de droit international,<br />
René-Jean Dupuy créa à Nice de l’Institut du droit et<br />
de la paix.<br />
Professeur René-Jean Dupuy<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Bernard Morlino<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
Journaliste et écrivain. Descendant d’Humbert Ricolfi,<br />
qui fut ministre et membre de Lou Mesclun.<br />
Raoul Mille<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 2003<br />
Ecrivain, prix Interallié, journaliste au quotidien<br />
Nice-Matin. En juin 2010, Raoul Mille cosigna Le Roman<br />
de Napoléon III avec, Christian Estrosi, maire de Nice<br />
à l’occasion du 150 e anniversaire du rattachement du<br />
Comté de Nice à la France.<br />
Simone Veil<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 2004<br />
Fille de l’architecte André Jacob, Simone Veil est née à<br />
Nice où elle a passé son enfance avec sa famille. Elle a<br />
étudié au lycée Calmette et elle a obtenu son baccalauréat<br />
à Nice. Académicienne, ancien membre du Conseil<br />
constitutionnel, Simone Veil a présidé le Parlement<br />
européen. Simone Veil a été ministre de la Santé, à ce<br />
poste elle a fait adopter la loi Veil. Dans le gouvernement<br />
d’Edouard Balladur, elle a été ministre des Affaires<br />
sociales, ministre de la Santé et de la Ville.<br />
2004, remise du Grand Prix de Lou Mesclun<br />
à M me Simone Veil par Maître Flécheux<br />
et le Président du Sénat Christian Poncelet<br />
22
Francis Lai<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 2009<br />
Compositeur, musicien, mondialement célèbre pour ses<br />
musiques de films. Francis Lai est notamment l’auteur<br />
de la musique d’Un homme et une femme et de Love Story,<br />
pour lequel il a reçu l’Oscar de la meilleure musique<br />
de film.<br />
Michèle Cotta<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 2011<br />
Journaliste politique, auteur de nombreux ouvrages.<br />
Michèle Cotta a été PDG de Radio-France et présidente<br />
du CSA. Michèle Cotta est la fille de Jacques Cotta, avocat<br />
et maire de Nice à la Libération.<br />
Francis Lai<br />
Grand Prix de Lou Mesclun<br />
2009<br />
André Asséo<br />
Grand Prix de Lou Mesclun 2013<br />
Journaliste, André Asséo a animé « Les étoiles du cinéma »<br />
sur France Inter pendant près d’une trentaine d’années.<br />
Il a publié différents ouvrages consacrés notamment<br />
à Joseph Kessel, Louis Nucéra, ainsi qu’à Jean-Louis<br />
Trintignant. André Asséo a écrit pour le théâtre, Gary/<br />
Ajar, et pour le cinéma, Les Enfants de lumière, à l’occasion<br />
du centième anniversaire du cinéma.<br />
Michèle Cotta – Grand Prix de Lou Mesclun 2011<br />
André Asséo – Grand Prix de Lou Mesclun 2013<br />
23
24
Lou Mesclun<br />
Fondé en 1924 possède une<br />
longue histoire culinaire et festive. Avant 1940, les<br />
dîners intimes réunissaient de manière informelle<br />
chaque semaine les membres de Lou Mesclun qui le<br />
souhaitaient. Après-guerre, cette belle régularité a<br />
disparu. Toutefois, des « réunions intimes où la joie de<br />
se retrouver n’excluait pas une saine et réelle gastronomie<br />
» ont perduré (Bulletin du Mesclun n°1084 du<br />
13 janvier 1960). Parallèlement à ces réunions informelles<br />
en petit comité, des dîners d’honneur ont été organisés<br />
dès les années 20. Dîners de prestige, réunissant une<br />
assemblée plus large et nécessitant une certaine organisation,<br />
les dîners d’honneur célèbrent depuis 1924<br />
des événements particuliers, comme un anniversaire<br />
historique, la décoration d’un membre du Mesclun ou<br />
bien la remise du Grand prix de Lou Mesclun.<br />
Dîners intimes et dîners d’honneur<br />
Lou Mesclun et la cuisine niçoise<br />
La cuisine niçoise est méconnue en dehors du département<br />
des Alpes-Maritimes. Elle ne saurait se résumer<br />
à l’inévitable salade niçoise et présente une variété de<br />
saveurs et de recettes tout à fait remarquables. Depuis<br />
sa création, Lou Mesclun a cherché à promouvoir à<br />
Paris la cuisine niçoise en organisant des repas niçois.<br />
Il a également contribué à populariser le nom de<br />
mesclun. Si aujourd’hui chacun connaît ce mélange<br />
de salade, le mesclun était quasiment inconnu à Paris<br />
jusque dans les années 1980. Si bien pour les dîners<br />
d’honneur, le mesclun était traditionnellement offert<br />
aux Niçois de Paris par la ville de Nice et envoyé par<br />
avion.<br />
Au fil du temps et des dîners se sont succédé : les raviolis,<br />
la raïolada, la raviolade au Relais Saint-Lazare (1937)<br />
le rallye raviolis chez Ginette (1938), les cannellonis à la<br />
niçoise, farcis à la daube, lou Pietch, le pistou, la dauba,<br />
la pissaladière, la tourta di blèa, l’estocaficada…<br />
Prenons garde également à ne pas oublier les vins<br />
de Nice, pour lesquels Lou Mesclun a œuvré, vins de<br />
Bellet et château de Crémat.<br />
A gauche : Menu du dîner de Lou Mesclun<br />
en l’honneur de Paul Montel<br />
A droite : Poème en lice pour le tournoi poétique<br />
Auerbach, rédigé par un membre de Lou Mesclun<br />
25
Lou Mesclun et les Femmes<br />
Les dames<br />
de Lou Mesclun<br />
Fondé en 1924, Lou Mesclun se veut à l’origine un<br />
club masculin, selon les critères de l’époque. Les dames<br />
sont certes conviées, en des occasions bien précises mais<br />
assez rarement, il faut bien l’admettre.<br />
Une tentative de comité des dames, fut interrompue<br />
car selon les comptes rendus de l’époque, cela n’avait<br />
jamais fonctionné.<br />
Les premières à participer à une réunion d’hommes<br />
au Mesclun furent Madame Jules Romains et l’actrice<br />
hollywoodienne Olivia de Havilland.<br />
En effet, à l’occasion d’une réception, Jules Romains<br />
s’était présenté au dîner d’honneur en compagnie de<br />
son épouse et nul n’eut l’audace de contredire le maître.<br />
Les registres montrent d’ailleurs que la présence de<br />
Madame Jules Romains fut très appréciée.<br />
Quand le grand journaliste de Paris Match Pierre Galante,<br />
membre de Lou Mesclun, reçut la décoration de la Légion<br />
d’honneur au Mesclun lors d’une soirée mémorable,<br />
son épouse l’accompagna pour la remise de décoration<br />
et aurait dû, en toute logique, se retirer puisque<br />
le dîner était réservé aux membres de Lou Mesclun,<br />
donc aux hommes.<br />
Toutefois ces messieurs n’eurent pas le cœur d’agir<br />
ainsi. En effet Pierre Galante était marié à Olivia de<br />
Havilland, l’immense actrice hollywoodienne et les<br />
membres de Lou Mesclun se trouvèrent honorés de<br />
sa présence.<br />
Le changement intervint dans les années 1960. Peu à<br />
peu, Lou Mesclun s’est ouvert aux femmes. Aujourd’hui,<br />
Lou Mesclun s’est féminisé, il compte parmi ses membres<br />
de nombreuses femmes, et des administratrices et une<br />
secrétaire générale.<br />
Le grand Prix de Lou Mesclun a été remis à Madame<br />
Simone Veil et à Madame Michèle Cotta.<br />
Nul doute que les années à venir seront l’occasion<br />
de rattraper le temps perdu et de mettre à l’honneur<br />
d’illustres Niçoises.<br />
26
Des amitiés nouées sur les bancs<br />
de l’école se prolongent à Lou Mesclun, comme celle<br />
de Paul Gordeaux avec le général Corniglion-Molinier<br />
ou d’André Asséo avec Louis Nucéra.<br />
Des maîtres retrouvent également leur élève comme<br />
Jules Romains, qui professeur au Lycée Masséna, fut<br />
l’enseignant de Claude-André Puget, dont il fit l’éloge<br />
à Lou Mesclun lorsqu’il reçut la Légion d’Honneur.<br />
De nouvelles amitiés se forment, grâce à la fréquentation<br />
des mêmes agapes et la communion dans l’amour du<br />
pays Niçois. Lou Mesclun, par définition, rassemble des<br />
plantes différentes qui s’accordent harmonieusement.<br />
La conclusion revient à Paul Montel, qui à l’occasion<br />
de son 90 e anniversaire, fêté avec éclat à Nice, déclara :<br />
« Et j’ai aimé Nice et j’aime Nice, et comme tous ici ; et c’est<br />
parce ce que tous ici nous aimons Nice, que la solidarité<br />
s’établit entre nous, notre solidarité a pour base la tendresse<br />
que nous éprouvons, la tendresse charnelle que nous éprouvons<br />
pour notre ville natale et pour la région qui l’avoisine,<br />
n’est-ce pas. Et bien c’est cette tendresse qui a fait la journée<br />
d’aujourd’hui c’est cette amitié profonde –toute ma vie repose<br />
sur l’amitié. J’aurais pu être ambitieux dans ma vie, Eh bien,<br />
je ne pouvais pas, on m’en a empêché, mes amis étaient<br />
ambitieux avant moi, mais, n’est-ce pas, mes amis… en fait<br />
je dois tout à l’amitié et en particulier à cette magnifique<br />
journée d’aujourd’hui pour laquelle je vous exprime une<br />
reconnaissance dont je ne peux pas d’ailleurs vous promettre<br />
la durée, mais dont je puis vous dire que, tant qu’elle durera,<br />
elle sera profonde et sincère.»<br />
Les amitiés niçoises<br />
27
L’amour de Nice<br />
Ainsi, l’amour de Nice<br />
et des Alpes-Maritimes est ce qui rassemble les membres<br />
de Lou Mesclun. En voici quelques exemples, tirés des<br />
archives, dans lesquels la grande histoire se mêle à celle<br />
de notre association.<br />
Lors de la remise du Grand Prix de Lou Mesclun à Jules<br />
Romains, le professeur Derot, qui avait été l’élève de Jules<br />
Romains au lycée Masséna s’adressa ainsi à son maître :<br />
« Le 8 novembre 1940, j’étais dans ma chambre à Paris.<br />
C’était pendant les années noires. Nous avions froid, nous<br />
avions faim. Nous avions peur. J’écoutais la BBC et tout à<br />
coup, Vous. Je vous ai reconnu bien que je ne vous eusse plus<br />
entendu depuis des années.<br />
Vous avez parlé de Nice, des risques que nous connaissions<br />
trop, hélas, de voir notre ville changer de nationalité. Vous<br />
avez parlé de Falicon, de Bonifassi, du centenaire. Vous avez<br />
parlé de notre maire, notre Jean Médecin. Vous avez évoqué<br />
le jour où nos Alpins, vainqueurs, défileraient sur l’avenue de<br />
la Victoire, côte à côte avec nos alliés Anglais et où ils iraient<br />
incliner leurs drapeaux devant le monument aux morts de<br />
Rauba Capeu. Vous nous avez émus et vous nous avez rendu<br />
un peu d’espoir car vous nous avez dit qu’elle reviendrait la<br />
douceur de la vie. »<br />
L’émouvant discours de remerciement du Général<br />
Delfino au Mesclun lors de la soirée organisé pour son<br />
élévation dans l’ordre de la légion d’honneur, est resté<br />
dans les annales de Lou Mesclun.<br />
« J’ai parlé Niçois à Dakar, dans des conditions invraisemblables,<br />
avec un ouvrier de l’arsenal. J’ai parlé Niçois<br />
en Russie, où, tenez-vous bien, alors que je commandais le<br />
Normandie-Niemen, il y avait un esprit régionaliste. Je me<br />
suis amusé à faire une petite statistique. Sur toutes les provinces<br />
qui étaient représentées dans ce régiment si aventureux,<br />
la majorité allait au Comté de Nice. Nous étions quatre et<br />
on parlait patois toutes les fois que je le pouvais. Si bien que<br />
je parlais à la radio en niçois et les ennemis devaient se dire<br />
« qu’est-ce que c’est que ces gars ? Quelle langue parlent-ils ?<br />
« Je vous remercie de vos sourires car ils viennent me dire<br />
que vous êtes des Niçois aussi fanatiques que moi. »<br />
28
Pour conclure<br />
Si Lou Mesclun a bien changé depuis ses débuts, il<br />
n’en demeure pas moins fidèle à ses valeurs et toujours<br />
prêt à s’enthousiasmer pour les réalisations de l’un de<br />
ses membres, la mémoire du Comté de Nice, ou un<br />
paysage des Alpes-Maritimes.<br />
Nous comptons sur nos membres et sur tous ceux<br />
qui aiment Nice et les Alpes-Maritimes pour écrire<br />
ensemble les nouvelles pages de l’histoire de Lou<br />
Mesclun et célébrer un jour le centenaire de notre<br />
belle association.<br />
Soirée du 85 e anniversaire de Lou Mesclun<br />
au ministère de l’Industrie<br />
29
Lou Mesclun<br />
Remercie la mairie de Nice et<br />
le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes<br />
pour leur soutien.<br />
30
Rédaction et Textes : Emmanuelle Fuligni<br />
Photos : Lou Mesclun / DR<br />
Création : Pascal Sardaby pour TOOLSmachines
clun10 avenue George V - 75008 Paris<br />
Lou<br />
Mes<br />
<strong>LOU</strong> <strong>MESCLUN</strong>