BROCHURE LOU MESCLUN_12_2015
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L’amour de Nice<br />
Ainsi, l’amour de Nice<br />
et des Alpes-Maritimes est ce qui rassemble les membres<br />
de Lou Mesclun. En voici quelques exemples, tirés des<br />
archives, dans lesquels la grande histoire se mêle à celle<br />
de notre association.<br />
Lors de la remise du Grand Prix de Lou Mesclun à Jules<br />
Romains, le professeur Derot, qui avait été l’élève de Jules<br />
Romains au lycée Masséna s’adressa ainsi à son maître :<br />
« Le 8 novembre 1940, j’étais dans ma chambre à Paris.<br />
C’était pendant les années noires. Nous avions froid, nous<br />
avions faim. Nous avions peur. J’écoutais la BBC et tout à<br />
coup, Vous. Je vous ai reconnu bien que je ne vous eusse plus<br />
entendu depuis des années.<br />
Vous avez parlé de Nice, des risques que nous connaissions<br />
trop, hélas, de voir notre ville changer de nationalité. Vous<br />
avez parlé de Falicon, de Bonifassi, du centenaire. Vous avez<br />
parlé de notre maire, notre Jean Médecin. Vous avez évoqué<br />
le jour où nos Alpins, vainqueurs, défileraient sur l’avenue de<br />
la Victoire, côte à côte avec nos alliés Anglais et où ils iraient<br />
incliner leurs drapeaux devant le monument aux morts de<br />
Rauba Capeu. Vous nous avez émus et vous nous avez rendu<br />
un peu d’espoir car vous nous avez dit qu’elle reviendrait la<br />
douceur de la vie. »<br />
L’émouvant discours de remerciement du Général<br />
Delfino au Mesclun lors de la soirée organisé pour son<br />
élévation dans l’ordre de la légion d’honneur, est resté<br />
dans les annales de Lou Mesclun.<br />
« J’ai parlé Niçois à Dakar, dans des conditions invraisemblables,<br />
avec un ouvrier de l’arsenal. J’ai parlé Niçois<br />
en Russie, où, tenez-vous bien, alors que je commandais le<br />
Normandie-Niemen, il y avait un esprit régionaliste. Je me<br />
suis amusé à faire une petite statistique. Sur toutes les provinces<br />
qui étaient représentées dans ce régiment si aventureux,<br />
la majorité allait au Comté de Nice. Nous étions quatre et<br />
on parlait patois toutes les fois que je le pouvais. Si bien que<br />
je parlais à la radio en niçois et les ennemis devaient se dire<br />
« qu’est-ce que c’est que ces gars ? Quelle langue parlent-ils ?<br />
« Je vous remercie de vos sourires car ils viennent me dire<br />
que vous êtes des Niçois aussi fanatiques que moi. »<br />
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