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Histoire Générale de l'Afrique Vol 1

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MÉTHODOLOGIE ET PRÉHISTOIRE AFRICAINE<br />

interprétations ont été données à ces <strong>de</strong>ux traditions technologiques. On<br />

a dit qu’elles étaient le fait d’hominidés appartenant à <strong>de</strong>s espèces différentes<br />

ou encore qu’elles étaient le produit d’activités diverses exigeant<br />

un outillage différent correspondant à <strong>de</strong>s comportements distincts (voir<br />

chapitre 19). Ces <strong>de</strong>ux traditions persistent et se retrouvent dans d’innombrables<br />

combinaisons jusqu’à environ – 200 000, c’est-à-dire longtemps<br />

après la disparition d’A. robustus provoquée par sa compétition avec Homo.<br />

Nous préférons donc expliquer l’existence <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux outillages distincts<br />

par <strong>de</strong>s différences d’activité ou <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> d’exploitation <strong>de</strong>s ressources,<br />

et par <strong>de</strong>s choix fondés sur la tradition ou <strong>de</strong>s préférences individuelles,<br />

l’outillage étant fabriqué par une population d’hominidés unique en fonction<br />

<strong>de</strong>s circonstances. L’apparition relativement soudaine <strong>de</strong> l’Acheuléen<br />

montre par conséquent que <strong>de</strong> nouvelles ressources étaient exploitées ou<br />

que <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s meilleures avaient été inventées pour utiliser celles<br />

auxquelles l’homme appliquait l’outillage <strong>de</strong> type Oldowayen.<br />

Les premiers ensembles sud-africains appartenant à l’Acheuléen, et qui<br />

peuvent être pratiquement contemporains <strong>de</strong> Homo sapiens et A. robustus<br />

<strong>de</strong> Swartkrans, proviennent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gisements voisins situés au confluent<br />

du Vaal et <strong>de</strong> son affluent le Klip, près <strong>de</strong> Vereeniging. On les trouve dans<br />

les graviers d’une terrasse à 10 mètres au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la rivière actuelle ; les<br />

outils sont le plus souvent roulés, donc en position dérivée et non pas dans<br />

leur contexte original. Toute une gamme d’outils y est représentée — bifaces<br />

pointus obtenus par un petit nombre d’enlèvements <strong>de</strong> grands éclats,<br />

hachereaux, polyèdres, galets aménagés, racloirs nucléiformes et un certain<br />

nombre d’outils sur éclats à peine retouchés, aussi bien que <strong>de</strong>s nucléus et<br />

<strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong> taille. Tous révèlent l’emploi <strong>de</strong> la technique du percuteur<br />

dur ; à cet égard, ils correspon<strong>de</strong>nt à l’Abbevillien européen. La présence<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux formes ressemblant à <strong>de</strong>s bifaces dans le gisement <strong>de</strong> Sterkfontein<br />

Extension Site semble confirmer que celui-ci n’est pas très éloigné dans le<br />

temps <strong>de</strong>s gisements <strong>de</strong> la Klip (Three Rivers et Klipplaatdrif). Quelques<br />

découvertes d’autres ensembles d’apparence ancienne ont été effectuées en<br />

divers endroits d’<strong>Afrique</strong> australe — par exemple, sur les anciennes terrasses<br />

fluviales <strong>de</strong> Stellenbosch, dans la province du Cap, ou dans les environs <strong>de</strong><br />

Livingstone, en Zambie — mais elles sont très incomplètes et encore moins<br />

bien datées.<br />

Quelque part entre 1 million et 700 000, la souche Homo primitive (représentée<br />

par le crâne 1470 <strong>de</strong> Koobi Fora, à l’est du lac Turkana, et par les<br />

fossiles d’Homo habilis <strong>de</strong> la gorge d’Olduvai, du bassin <strong>de</strong> l’Omo et d’autres<br />

gisements) a été remplacée par un type plus robuste à capacité crânienne<br />

plus élevée, connu sous le nom d’Homo erectus Au même moment, ou peutêtre<br />

même un peu plus tôt, les groupes d’hominidés s’étaient rapi<strong>de</strong>ment<br />

répandus vers l’<strong>Afrique</strong> du Nord et, hors <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong>, en Europe et en Asie.<br />

Aussi trouve-t-on <strong>de</strong>s fossiles et <strong>de</strong>s vestiges culturels <strong>de</strong> l’Homo erectus dans<br />

plusieurs régions <strong>de</strong> l’Ancien Mon<strong>de</strong> fort éloignées les unes <strong>de</strong>s autres. En<br />

<strong>Afrique</strong>, les fossiles d’Homo erectus nous sont maintenant connus grâce à la<br />

partie supérieure du Bed II <strong>de</strong> la gorge d’Olduvai (une forme à cerveau développé),<br />

aux découvertes <strong>de</strong> Melka Konturé en Ethiopie et aux gisements du<br />

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