4 1 3 2 Axes / Parcs 6 2 3 1 4 5 Éléments du projet 38
C’est un quartier situé au niveau du vestige de l’amphithéâtre romain et de la gare centrale qui a suscité chez moi quelques interrogations. D’abord en plan, on découvre une zone où de nombreux îlots sont non construits et forment donc des vides urbains. On trouve aussi une trame urbaine différente du contexte proche. Explorer uniquement en deux dimensions d’abord, j’ai profité du voyage pour arpenter cet espace. La ville est parfois désordonnée mais les lieux que j’ai découvert semblent déconnecter du reste. En effet, les bâtiments sont ici plus hauts, plus imposants. L’espace délimité en plan débute avec un élément archéologique, l’amphithéâtre jouxtant la place Stesicoro. Une avenue part de cette place en direction de la mer pour buter contre un immeuble de logements disposé perpendiculairement par rapport à la voie, l’obligeant à faire une baïonnette. Ensuite, des îlots entiers sont vides, au sens où l’on n’y trouve aucunes constructions, et ont une altitude inférieure de plusieurs mètres. Ces espaces, enfermés par des hauts murs sur la rue, sont squattés par des habitations de fortune pour certains, abandonnés ou utilisés comme parkings sauvages pour d’autres. Ici, aucunes activités, aucun dynamisme ne semblent animer les lieux. La circulation est la seule à donner un rythme, en poussant le piéton hors de cette zone. Les avenues à la circulation intense et les stationnements à la hâte défavorisent le cheminement piéton. La ville de Catane offre une multitude d’opportunité de faire du projet tant elle nécessite aujourd’hui des règles de construction et d’urbanisation. Les choses doivent être pensées et ou repensées pour permettre à la cité de s’épanouir. Le projet se situe sur le quartier San Berillo, où il semble le plus urgent d’intervenir. Il tente de répondre à différents enjeux. En créant un parc végétal, le projet équilibre le rapport ville/nature tout en établissant un lien entre la ville et son littoral. Sur la rive est inséré un pôle multimodal qui regroupe le train, la voiture, le bus, le bateau et le tramway. Il marque une nouvelle porte d’entrée pour la ville. Dès les premiers instants, ces différentes interventions devaient permettre de répondre à la volonté de départ de relier le centre-ville et le littoral en le libérant et en permettant son utilisation par les habitants. Ces volontés ont soulevé des questions sur l’implantation, sur la gestion des différents flux et sur les sensations que l’on voulait transmettre. Les différents éléments du projet mettent en scène trois caractéristiques majeures. Dans un premier temps, le littoral est de nouveau accessible en tous points par les habitants. Ils ont désormais la possibilité d’emprunter des cheminements en longeant les falaises et le rivage, de s’approcher au plus près de la mer tout en disposant d’un site naturel composé de roche volcanique. L’échange entre la ville et le littoral est maintenant libre de toutes contraintes avec l’enterrement des voies de chemin de fer. Le pôle multimodal marque le second temps en étant l’élément qui participe à cette libération du littoral. Il permet de croiser des flux différents dans un même lieu en créant un nouveau seuil pour la ville. Sa conception permet d’articuler le sol de la ville et le sol de l’eau. Il se compose de différents usages qui ont tous une temporalité singulière, du transit des passagers à la contemplation du paysage en passant par des activités de loisir comme la baignade. Pour finir, le projet instaure un lien fort avec le paysage et notamment l’horizon. Auparavant coupée par les rails et les grillages, on retrouve aujourd’hui cette relation entre l’infini d’un plan d’eau qui embrasse l’horizon. Le pôle ajoute une strate dans la lecture de l’horizontalité grâce à son espace public minéral qui s’avance sur le mer et offre à chacun la possibilité d’un regard vers l’horizon, vers la ville ou vers l’Etna. 39