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MERCREDI 11 AVRIL 2018 REDUIT

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D’aucuns prétendent que le<br />

dialogue politique n’intéresse<br />

pas Macky Sall et<br />

que son discours est froid !<br />

Avouons à sa décharge et<br />

pour plagier Balzac, qu’en<br />

matière de politique, Il est<br />

plus facile d'être prétendant<br />

qu’heureux élu, par la raison<br />

qu'il est plus difficile d'avoir<br />

de l'esprit tous les jours que<br />

de dire de jolies choses de<br />

temps en temps. Là encore,<br />

la critique est aisée mais<br />

l’art est difficile.<br />

Notre président parait-il est<br />

plus performant sur le terrain<br />

de l’action que dans l’-<br />

explication de textes. En<br />

s’adressant à la nation à<br />

l’occasion de la célébration<br />

du 58ème anniversaire de<br />

l’indépendance du Sénégal,<br />

il a pu sembler ignorer le dialogue<br />

social et les sujets<br />

qui fâchent comme les parrainages,<br />

mais il semble<br />

qu’il n’ait rien oublié des priorités<br />

nationales, comme<br />

l’armée, la sécurité intérieure,<br />

l’éducation et la<br />

santé, entre autres<br />

dossiers.<br />

Imaginez un instant qu’il ait<br />

Abdou Diouf, sur une suggestion<br />

de Jean Collin, a eu<br />

à laisser grandement ouverts<br />

les portails de l’Institution<br />

politique. Il était<br />

question, en ce moment-là,<br />

d’étancher la soif des politiciens.<br />

La chose a duré plus<br />

de trente-cinq ans. C’était la<br />

solution. C’est devenu le<br />

problème.<br />

Aucune urne ne peut accueillir<br />

les suffrages de trois<br />

cents(300) candidats. A travers<br />

le monde le nombre<br />

des candidats à une Présidentielle<br />

dépasse rarement<br />

les doigts d’une main.<br />

profité de la commémoration<br />

de notre indépendance<br />

devant toute la nation, pour<br />

argumenter sur le parrainage,<br />

quel tollé c’eut été<br />

! Pour autant, s’il veut que<br />

nous acceptions ces parrainages,<br />

il faudra bien qu’il<br />

nous les explique, qu’il les<br />

justifie et surtout qu’il nous<br />

démontre que le parrainage<br />

n’est ni anti-démocratique,<br />

ni anti constitutionnel !<br />

La démocratie sénégalaise,<br />

nous y tenons ! Grâce à<br />

elle, Macky Sall, un citoyen<br />

« normal » a été élu brillamment<br />

en 2012. Comme ses<br />

prédécesseurs depuis notre<br />

indépendance, il a accédé à<br />

la magistrature suprême,<br />

par les urnes, suivant un<br />

processus électoral libre et<br />

transparent. Incontestablement,<br />

c’est là notre grande<br />

chance et notre force, notre<br />

démocratie, alors nous y<br />

tenons !<br />

Oui, nous avons le droit<br />

d’être choqués par la descente<br />

musclée des éléments<br />

du GIGN, dans les<br />

locaux de Dakaractu pour<br />

cueillir Barthélémy Dias et le<br />

Le Président Macky Sall a<br />

parfaitement raison d’installer<br />

un filtre comme je l’ai<br />

déjà suggéré par le passé.<br />

Cependant le filtre pécuniaire<br />

n’est certainement pas<br />

le meilleur. Parce qu’il peut,<br />

entre autres, n’être qu’une<br />

grande porte ouverte au<br />

blanchiment et, même, à<br />

des regroupements ethno<br />

centristes. Sans compter les<br />

voies de corruption pour<br />

être parrainé.<br />

L’une des solutions, et qui a<br />

ma préférence, est simplement<br />

d’interdire aux partis<br />

solitaires de présenter un<br />

CONTRIBUTIONS<br />

macky Sall : Parrainages gagnants ou perdants ?<br />

directeur de publication du<br />

site, et nous devons nous<br />

insurger contre cette atteinte<br />

à la liberté de la<br />

presse et aux droits des<br />

journalistes !<br />

Dans un contexte pré-électoral<br />

très tendu, beaucoup<br />

d’entre nous s’interrogent<br />

sur la mise à l’écart de Khalifa<br />

Sall et Karim Wade, pour<br />

des présomptions de détournement<br />

de deniers<br />

publics. Les problématiques<br />

de Khalifa Sall et de Karim<br />

Wade sont différentes selon<br />

moi. Monsieur Khalifa Sall<br />

est un élu ! Le contrôle judiciaire<br />

suffisait largement à le<br />

mettre face à ses responsabilités<br />

en lui permettant de<br />

se défendre de ses accusateurs.<br />

Dans le cas de Karim Wade,<br />

rien ne devrait l’empêcher<br />

d’être candidat, sauf, « Si le<br />

projet de loi déposé par le<br />

gouvernement sénégalais<br />

est voté par les députés, il<br />

ne pourra pas se présenter<br />

à l’élection présidentielle »,<br />

estime Babacar Guèye, professeur<br />

en droit constitutionnel,<br />

dans Jeune Afrique.<br />

Parrainage : Et si les coalitions<br />

étaient la solution ?<br />

candidat. Tout en favorisant<br />

les coalitions dont le nombre<br />

de partis se situera dans<br />

une fourchette de quatre<br />

vingts (80) à cent(100).<br />

Le résultat d’une telle réforme<br />

sera qu’on va se<br />

retrouver avec un maximum<br />

de quatre(04) candidats.<br />

Une sorte de retour aux<br />

quatre courants. Une idée<br />

de feu Babacar Sine parrainé<br />

en son temps par<br />

Moustapha Niasse. Et, in<br />

fine, validée par Senghor.<br />

Plus tard cette innovation<br />

pourra être introduite dans<br />

le cadre d’une réforme constitutionnelle<br />

dont l’objectif<br />

sera de nous éviter les candidatures<br />

fantaisistes, pour<br />

ne pas dire fantasmagoriques.<br />

En effet il y a<br />

de ces candidats « fiscalo<br />

maniaques » alors que<br />

d’autres sont trop messianiques,<br />

utilisant des termes «<br />

corano- bibliques » à l’excès.<br />

Comme si la politique<br />

avait besoin d’un messie.<br />

Elle n’a besoin ni d’un<br />

messie, ni de Messi mais<br />

plutôt d’une équipe soudée<br />

qui se déploie et qui gagne<br />

pour le Sénégal.<br />

Dr Ahmed Khalifa Niasse<br />

En effet, condamné en mars<br />

2015 à six ans de prison<br />

pour « enrichissement illicite<br />

», avant d’être gracié par le<br />

président Macky Sall en juin<br />

2016, sa peine l’empêche<br />

de s’inscrire sur les listes<br />

électorales pendant une<br />

durée de cinq ans et donc<br />

de voter, mais paradoxalement,<br />

pas d’être éligible à la<br />

magistrature suprême.<br />

Mais revenons à nos parrainages,<br />

qui eux aussi<br />

s’appliquent à limiter l'inflation<br />

de candidats. Tout est<br />

parti des dernières législatives<br />

quand le Sénégal s'est<br />

retrouvé avec 47 listes en<br />

compétition.<br />

Somme toute, même sans<br />

être un stratège de la communication,<br />

il était aisé d’expliquer<br />

aux sénégalais que<br />

la multiplication des candidatures<br />

fantaisistes empêche<br />

la démocratie de<br />

fonctionner. Alors, en exigeant<br />

un minimum de<br />

représentativité populaire<br />

comme condition de recevabilité<br />

de toute candidature<br />

indépendante, le chef de<br />

l’Etat envoie t-il comme<br />

d’aucuns le prétendent « un<br />

cheval de Troie à l’opposition<br />

» ?<br />

Il est clair que le manque<br />

d’explication éveille les<br />

soupçons, cristallise les méfiances,<br />

mais l’opposition<br />

chez nous n’a besoin de<br />

personne pour se saborder<br />

! Le projet d’unification des<br />

forces vives de l’opposition<br />

ou les supposées retrouvailles<br />

entre Abdoulaye<br />

Wade et Idrissa Seck ne<br />

suffiront pas au final à faire<br />

oublier le bilan avantageux<br />

de Macky Sall. Car quoi que<br />

l’on pense du régime actuel,<br />

on ne peut que reconnaître<br />

6<br />

que les résultats sont là,<br />

avec des performances<br />

économiques notoires…<br />

Non, le risque de Macky<br />

Sall ne viendra pas de son<br />

opposition, trop occupée en<br />

guerres de clochers, mais<br />

de quelqu’un de son propre<br />

camp, qui profitant du bon<br />

bilan et de l’aspiration, sortira<br />

du bois dans la dernière<br />

ligne droite. Le syndrome<br />

Macron ! Du neuf avec du<br />

vieux, pourvu qu’il soit<br />

jeune, qu’il demande aux<br />

sénégalais ce qui ne va pas<br />

avec le Sénégal et qu’il incarne<br />

le glamour et la nouveauté<br />

! Il lui suffira alors de<br />

changer de paradigme, de<br />

parler d’avenir, de finance<br />

responsable, de transition<br />

énergétique, de nature et de<br />

biodiversité, de transport et<br />

mobilité durable, d’innovation<br />

sociale, de santé et<br />

bien-être… Et le tour sera<br />

joué !<br />

Pour Macky Sall, aussi «<br />

rassurant » soit-il avec des<br />

défilés civils et militaires impressionnants,<br />

le problème<br />

sera toujours le même :<br />

après 7 années d’exercice<br />

du pouvoir dévouées à sa<br />

nation et à sa fonction, son<br />

déficit de communication<br />

rendra son action illisible et<br />

son bilan sous estimé. Quel<br />

gâchis !<br />

Il lui reste à espérer que le<br />

peuple finisse par digérer<br />

ces parrainages au forceps<br />

et qu’il reconnaisse en lui le<br />

bon père de famille capable<br />

d’ouvrir son cœur pour que<br />

chacun y trouve sa place !<br />

Autant espérer que nos<br />

Lions du Sénégal remportent<br />

la coupe du Monde de<br />

football en Russie !<br />

# 3 Journal de Campagne<br />

Oumou Wane<br />

Mercredi <strong>11</strong> Avril <strong>2018</strong> - N° 0629<br />

www.zoominfos.net

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