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l’EEBUS arrive<br />
fin de la tour de Babel pour l’Internet des Objets ?<br />
Tam Hanna<br />
Les maisons connectées sont généralement<br />
un salmigondis d’appareils de différents<br />
fabricants. Si ces appareils veulent<br />
communiquer entre eux, la maîtrise de<br />
la variété babylonienne de protocoles<br />
et de langages est un travail de Sisyphe.<br />
L’Initiative EEBUS fondée en Allemagne est un<br />
organe de normalisation qui souhaite apporter une<br />
solution à ce problème.<br />
Commençons nos considérations par un aperçu du marché. À<br />
part Samsung, LG et Haier, peu d’entreprises peuvent offrir<br />
à leurs clients une solution globale allant du sèche-linge à<br />
l’ordiphone en passant par le réfrigérateur.<br />
Des entreprises plus petites, spécialisées sur un secteur<br />
particulier, sont à la traîne face à leurs concurrents mieux<br />
capitalisés. Cela crée un déséquilibre sur le marché et enlève<br />
aux utilisateurs différentes possibilités lors de la composition<br />
de leur « parc d’appareils ». La solution à ces problèmes est la<br />
raison d’être de l’Initiative EEBUS e.V., instance de normalisation<br />
domiciliée à Cologne (voir l’encadré « Qui est l’EEBus ? »).<br />
Architecture<br />
L’EEBUS a connu un développement similaire au Bluetooth LE<br />
par ex. : il fallait créer une architecture de communication qui<br />
soit aussi générique que possible et qui couvre tous les cas<br />
d’application (y compris futurs). Une telle norme a également la<br />
responsabilité de rassembler « à la même table » des appareils<br />
de plusieurs fabricants.<br />
Les bases de données KV (KV = key/value ou clé/valeur) sont<br />
une approche possible. D’une part, elles sont suffisamment<br />
simples techniquement, ce qui signifie qu’elles ne constituent<br />
pas un obstacle pour le développeur. D’autre part, la<br />
standardisation des clés et/ou des contenus des clés permet<br />
de créer une norme assez stricte.<br />
Lorsqu’on parle d’EEBUS, cela on pense immédiatement à<br />
SPINE - l’acronyme de Smart Premises Interoperable Neutralmessage<br />
Exchange. Cette norme est fortement orientée vers<br />
l’application : le développeur prend en compte les exigences de<br />
communication interdispositifs dans l’application en question et<br />
décide ensuite de la présentation des messages correspondants.<br />
Observons l’architecture représentée sur la figure 1. Au<br />
niveau hiérarchique supérieur se trouve l’appareil physique,<br />
par exemple une machine à laver, un ordiphone ou une lampe.<br />
Dans le domaine de l’électroménager de cuisine, les appareils<br />
effectuent plusieurs tâches dans une même « boîte » – comme<br />
ces boîtiers sont en général blancs, on parle de « produits<br />
blancs ». SPINE a créé pour ces appareils le concept d’entité<br />
(entity). Une entité décrit une fonction de l’appareil. Dans le cas<br />
d’un refroidisseur à vin avec distributeur de glaçons intégré, il<br />
s’agit d’une part du refroidisseur lui-même et d’autre part du<br />
distributeur de glaçons.<br />
Les différentes caractéristiques qui décrivent chaque fonction<br />
d’un appareil se trouvent au niveau le plus bas.<br />
Une question de format de données<br />
Le Bluetooth LE se différencie du modèle SPINE, dans la mesure<br />
où la norme de radio spécifie le format de communication aussi<br />
bien physique que logique. SPINE se limite lui au septième<br />
niveau du modèle de couches OSI : le processus par lequel<br />
les données se déplacent d’un hôte à un autre est du ressort<br />
exclusif du développeur. L’EEBUS propose uniquement comme<br />
option d’utiliser SHIP, c’est-à-dire Smart Home IP, un protocole<br />
maison qui s’appuie sur TCP/IP.<br />
L’EEBUS est bien plus strict en ce qui concerne le choix du<br />
codage des messages – les données sont au format texte, la<br />
syntaxe XML a été retenue (voir encadré « XML »). Cela simplifie<br />
le travail d’implémentation, car chaque langage comporte un<br />
ou même plusieurs analyseurs XML. Comme la puissance de<br />
calcul disponible dans les composants embarqués est toujours<br />
plus grande, le surcoût (overhead) évidemment énorme, dû à<br />
l’utilisation du XML, va fortement diminuer.<br />
24 janvier/février <strong>2<strong>01</strong>8</strong> www.elektormagazine.fr<br />
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