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ALERTES & CONSEILS<br />
GESTION ADMINISTRATIVE ET COMPTABLE<br />
> > GESTION DU PERSONNEL - CONGÉ DE MATERNITÉ<br />
Retour de congé maternité : obligation de rattrapage salarial ?<br />
En principe, la salariée de retour de congé maternité doit retrouver son poste et reprendre<br />
son travail normalement. Mais l’employeur a-t-il une obligation de rattrapage salarial à son égard ?<br />
Les obligations lors du retour<br />
Au retour. À la fin de son congé, vous devez :<br />
• y organiser pour la salariée un examen médical de<br />
reprise (C. trav. art. R 4624-31) ;<br />
• y lui proposer l’entretien professionnel sur ses perspectives<br />
d’évolution (C. trav. art. L 6315-1).<br />
Bon à savoir. L’examen médical permet de vérifier<br />
l’aptitude de la salariée à la reprise de son poste mais<br />
ne fixe pas la date de reprise, qui reste celle de la fin<br />
du congé de maternité (Cass. soc. 15.12.2015<br />
n° 14-15283).<br />
La protection. Pendant les dix semaines suivant son<br />
retour, la salariée ne peut pas être licenciée, sauf pour<br />
faute grave ou impossibilité de maintenir son contrat.<br />
Mais une rupture conventionnelle reste possible<br />
(Cass. soc. 25.03.2015 n° 14-10149).<br />
En pratique. Si la salariée prend des congés payés<br />
avant de reprendre son travail, sa protection débute<br />
après les congés (Cass. soc. 30.04.2014 n° 13-12321).<br />
En revanche, en cas d’arrêt maladie non lié au congé<br />
de maternité, la période protection n’est pas reportée<br />
(Cass. soc. 08.07.2015 n° 14-15979).<br />
La reprise du travail<br />
Son poste ou un similaire. La salariée doit retrouver<br />
son poste de travail ou, si c’est impossible, un<br />
emploi similaire (Cass. soc. 25.05.2011 n° 09-72556), sans<br />
modification de son contrat de travail (Cass. soc.<br />
22.05.1997 n° 94-40297) et correspondant à sa classification<br />
(Cass. soc. 01.02.2012 n° 10-20906).<br />
Bon à savoir. Si elle est à temps partiel, la salariée<br />
ne peut pas exiger de l’employeur qu’il maintienne le<br />
nombre d’heures complémentaires qu’elle effectuait<br />
avant son départ (Cass. soc. 04.03.2003 n° 00-46362)<br />
ou la modification de ses horaires de travail (Cass. soc.<br />
12.09.2012 n° 11-21494).<br />
En pratique. L’employeur peut proposer à la salariée<br />
un poste comportant un changement de ses conditions<br />
de travail, mais il ne doit pas porter atteinte à sa<br />
vie familiale. Son refus pour des raisons familiales ne<br />
constitue pas une faute grave (Cass. soc. 14.12.2005<br />
n° 03-47721).<br />
À quel niveau de salaire ?<br />
Son salaire... La salariée de retour de congé de<br />
maternité doit recevoir une rémunération équivalente<br />
à celle perçue avant son départ. Cela ne pose pas de<br />
difficultés concernant un salaire fixe, mais pour un<br />
salaire calculé en partie à partir d’objectifs individuels<br />
(p.ex. des commissions) ? Si son contrat prévoit seulement<br />
le mode de calcul de sa rémunération, l’employeur<br />
n’est pas obligé de lui verser, à son retour de congé,<br />
le montant moyen des commissions qu’elle percevait<br />
avant son départ (Cass. soc. 10.12.2008 n° 07-44113).<br />
Cette règle ne joue que si le montant des commissions<br />
n’est pas fixé par le contrat et qu’il dépend de la seule<br />
activité professionnelle de la salariée.<br />
... avec les augmentations. La salariée doit bénéficier<br />
des augmentations de salaire intervenues pendant<br />
son absence (C. trav. art. L 1225-26), notamment<br />
des augmentations générales et de la moyenne des<br />
augmentations individuelles dans sa catégorie professionnelle<br />
ou, à défaut, dans l’entreprise. Vérifiez qu’un<br />
accord de branche ou d’entreprise ne prévoit pas,<br />
dans ce cas, des garanties d’évolution de rémunération<br />
plus favorables. Attention, l’employeur ne peut pas<br />
remplacer une augmentation de salaire par une prime<br />
exceptionnelle, même équivalente, et même avec<br />
l’accord de la salariée (Cass. soc. 14.02.2018 n° 16-25323).<br />
Bon à savoir. À l’exception de la visite médicale de<br />
reprise, toutes ces dispositions s’appliquent au retour<br />
d’un congé d’adoption.<br />
À noter. Pour connaître la date de retour de congé<br />
de maternité d’une salariée, un simulateur vous permet<br />
de calculer le congé initial en fonction de la date<br />
prévue de la naissance et tenant compte des anti cipations,<br />
reports et congés pathologiques. Vous pou vez<br />
l’utiliser également pour recalculer le congé postnatal<br />
en fonction de la date de naissance réelle.<br />
POUR METTRE EN PRATIQUE<br />
Calculez la durée du congé légal de maternité des salariées<br />
de l’entreprise sur https://www.efl.fr/simulateurs-SI/<br />
conge_maternite.html .<br />
L’absence pour congé de maternité ou d’adoption ne fait pas perdre au salarié le droit<br />
à l’évolution de son salaire. Cette règle légale est appliquée strictement par les juges, qui<br />
interdisent à l’employeur de remplacer une augmentation générale de salaire par une<br />
prime.<br />
6 Juin 2018 - Numéro 2/18