Outdoor Guide 2018-01 FR

ÉDITION N O 29 ÉTÉ 2018
SORTIES
Humilité : à pied dans le Namib
Témérité : sur les trails des Vosges
Audace : tout seul en Sibérie
ÉQUIPEMENT
Test VTT : les machines du plaisir
Hardshell : vestes triple couche en test
Connaissances : motivation et concentration
PORTRAITS
L’aventure pour métier :
Thomas Ulrich photographe outdoor
Megan Hine experte en survie
CHF 15.–/Euro 8.90
outdoor-guide.ch

THE ALL NEW GENIUS
TOUS LES TRAILS,
EN TOUTES
CIRCONSTANCES
NO SHORTCUTS*
En concevant le tout nouveau Genius, nous souhaitions
aboutir à un vélo parfait pour toutes nos pistes préférées.
Nous voulions un vélo capable de venir à bout de n’importe
quelle côte et de s’attaquer à n’importe quelle descente.
Un vélo pour n’importe quelle piste, n’importe quand.
Et c’est exactement ce que nous avons créé, et bien
plus encore. Efficace, léger, fun, le tout nouveau
Genius réclame la montagne.
SCOTT-SPORTS.COM
© SCOTT SPORTS SA 2018 | Photo: Scott Markewitz
*Aucun compromis

ÉDITORIAL
1
Aventures en tout genre
Histoires passionnantes venant du terrain. Depuis 15 ans Outdoor Guide traque,
écrit et partage ces histoires – avec vous chère lectrice, cher lecteur. Au
cours de ce processus nous avons rencontré des gens qui entreprennent de
folles aventures. Et qui sont, de surcroît, capables d’en parler avec passion.
Des gens qui ressentent une pulsion intérieure, qui partent à la découverte
de l’inconnu. Même si c’est parfois douloureux.
Des gens tels que Thomas Ulrich ou Richard Löwenherz (en allemand = cœur
de lion !) que nous avons rencontrés pour cette édition. L’un a reçu la distinction
d’aventurier de l’année de la part de National Geographic. Il s’est aussi
trouvé nez à nez avec une famille d’ours polaires en Arctique. L’autre a
parcouru la Sibérie sur plus de 2000 kilomètres avec un budget minimal, un
vélo branlant et une veste d’hiver trouvée dans un bazar. Deux hommes qui
ne pourraient être plus différents à première vue : Ulrich, aventurier professionnel
et photographe, remotive des managers et des membres de conseils
d’administration grâce à ses présentations. Löwenherz, météorologue et
géographe, évite les sponsors car il veut être sûr qu’il ne voyage que pour lui,
sans rien devoir à personne. Deux manières de vivre des aventures qui valent
toutes les deux la peine d’être contées, qu’en pensez-vous ?
Conter une aventure c’est une chose, la vivre c’en est évidemment une autre.
La quête d’aventure implique souvent un désir de souffrir un peu. Comme
chez notre collègue Moritz Becher qui a parcouru une partie du désert du
Namib à pied. « Une leçon d’humilité », concluait-il sèchement. Du soleil et
du sable pendant une semaine ouvrent l’horizon.
Thomas Werz
Rédacteur en chef
Jürg Buschor
Éditeur
Thomas Ebert
Rédaction
Mirjam Milad
Rédaction
Alexandra Schweikart
Rédaction
Toute l’équipe Outdoor Guide vous souhaite une extension de votre horizon et
l’une ou l’autre aventure cet été.
Christian Penning
Rédaction
Thomas Werz, rédacteur en chef
PHOTO COUVERTURE
Laura Klohn
Graphisme
Lieu
Cortina d'Ampezzo, Italie
Photographe
Dan Patitucci
Kristin Schulze
Graphisme
TERRAIN DE JEU : Les Dolomites, aux sommets impressionnants et accidentés s’érigent
comme les remparts d’une forteresse. À leurs pieds, des pâturages verdoyants et des vallées
habitées telles la Valle del Boite avec son centre Cortina d’Ampezzo. Ce « jardin du château » est
parcouru d’un dense réseau de trails et d’anciens chemins militaires – parfait pour le VTT.
Niki Huwyler
Webmaster

2 PRÉSENTATION
ÉDITION
N O 29
ÉTÉ
2018
P R É S E N T A T I O N
26 114 18
REPORTAGES
À CONNAÎTRE
PORTRAITS
26 Trekking en Namibie
31 000 km 2 de sable : à pied dans
le plus vieux désert du monde
44 Aventure en Sibérie
Des mois de solitude :
en VTT et packraft dans
des contrées sauvages
106 VTT dans les Vosges
Découvrir des trails :
moyenne montagne
sauvage et romantique
82 Cuisine outdoor
Chef to go : astuces pour
cuisiner en plein air
114 Entraînement mental
Progresser : objectifs motivants
et concentration
124 Le retour du loup
Le photographe animalier
Peter Dettling sur la piste des
loups de Suisse orientale
18 Thomas Ulrich
Entre Alpes et Arctique : l’aventure
par l’exigence et l’échec

PRÉSENTATION
3
O U T D O O R
CITY
PHOTOS / ILLUSTRATION (DE GAUCHE À DROITE) : MORITZ BECHER, LAURA KLOHN, THOMAS ULRICH, KRISTIN SCHULZE, RALF GLASER, KRISTIN SCHULZE
58 132 143
TESTS
12 À la loupe
Allons dehors : des produits
outdoor parfaits pour l’été
38 Tested in Tour
Des produits testés par
l’équipe Outdoor Guide
58 VTT
À la force des mollets et du
moteur : test pratique de 20 VTT
allmountain, enduro et trail
90 Hardshells
Protection contre les intempéries
sur le banc d’essai : dix vestes trois
couches au labo et dans le terrain
SORTIES
132 Sorties
À pied ou à vélo ? Huit sorties
choisies en Suisse et en Italie
DIVERS
04 Coup d’œil
Fascination : des images qui
donnent une folle envie d’été.
143 Mise au point
Free solo sur la bordure
d’un trottoir. Ou : où
commence l’aventure ?
144 À bientôt
Aperçu de l’édition d’hiver 2018/19
144 Impressum

4 COUP D´ŒIL

COUP D´ŒIL
5
ARRÊT SUR IMAGE
Une chaude journée,
une sortie à VTT
en montagne. Et
soudain le petit lac
apparaît. Plonger ou
ne pas plonger, telle
est la question. Ou
plutôt aura-t-on la
patience d’attendre
jusqu’à ce que l’appareil
photo soit prêt.
S’il a fallu user de
force de persuasion,
nous ne le savons
pas. Quoi qu’il en
soit les efforts du
photographe ont été
payants. La surface
du lac est calme
lorsque Chris Ebenbichler
plonge tête
la première... pour
être stoppé net par
le déclencheur.
Lieu
Imbachhorn,
Salzburg, Autriche
Nageur
Chris Ebenbichler
Photographe
Tom Klocker

6 COUP D´ŒIL

COUP D´ŒIL
7
PROFONDEURS
Au sud de la Bavière,
proche de la frontière
autrichienne, bordé
de montagnes et
de forêt, les eaux
turquoise du lac artificiel
de Sylvenstein
accueillent chaque
année d’innombrables
visiteurs.
Comme ce pagayeur
à l’heure de midi,
qui glisse à bord de
son canoë en bois
construit de ses
mains. Dans les
profondeurs du lac se
trouvait un village :
jusqu’à la fin des
années 50, y habitaient
essentiellement
des forestiers
et des douaniers.
Pour construire la
retenue, le village de
Fall a été démoli et
reconstruit plus haut.
Lieu
Lac de Sylvenstein,
Allemagne
Photographe
Gideon Heede

8 COUP D´ŒIL

COUP D´ŒIL
9
RUÉE VERS
LE FLOW
Le paysage du Lake
Basin, Californie,
a été façonné par
les glaciers. De
nombreux trails
datent de l’époque
de la ruée vers l’or
au 19 e siècle. Ce
jour-là, malgré la
proximité du spot
VTT très populaire
de Downieville, Mark
Weir, Greg Williams
et Dan Millner sont
absolument seuls
sur cette descente
caillouteuse. Les
nuages de fumée
noire des incendies
de forêt ne sont pas
en cause : la région
est encore un bon
plan peu connu.
Mais elle pourrait
connaître une nouvelle
ruée : celle des
chercheurs de flow.
Lieu
Lakes Basin,
Californie, USA
Pilotes
Mark Weir et
Greg Williams
Photographe
Dan Milner

10 COUP D´ŒIL

COUP D´ŒIL
11
COCOTTE MINUTE
Au Landmannalaugar,
une région
au sud de l’Islande,
les rhyolites de
couleur rouille et les
mousses d’un vert
acidulé forment un
contraste saisissant.
Tandis que
des restes de neige
occupent encore les
pentes ombragées,
la terre nue fume. Ici
se trouve le système
volcanique actif du
Torfajökull. Le chemin
de Laugavegur
passe au beau milieu.
Se trouver seul,
comme Floriane
Boss sur cette dernière
étape de la traversée
nord-sud de
l’île, est par contre
bien rare. L’Islande
est à la mode – et
le Laugavegur est
particulièrement
apprécié.
Lieu
Landmannalaugar,
Islande
Marcheuse
Floriane Boss
Photographe
Patrice Schreyer

12 À LA LOUPE
À LA
DES OUTILS PASSIONNANTS POUR UN ÉTÉ OUTDOOR
LOUPE
La saison d’été est à nos portes. Il est grand temps de
découvrir quelques-unes des passionnantes nouveautés
pour vos aventures en pleine nature – que ce soit pour
l’alpinisme ou la marche, l’escalade ou le bloc, le trail
running ou le VTT. La rédaction Outdoor Guide a sélectionné
pour vous une jolie brochette de nouveautés.
1
En vadrouille
MEINDL
«LITEPEAK»
600 grammes (hommes, en 8)
CHF 299.90
Sportco AG
Tél. 031 924 15 15
meindl.de
1 La Meindl « Litepeak » est une chaussure de
marche et de trekking remontant jusqu’aux malléoles
permettant aussi d’évoluer en terrain alpin
facile. Sa forme est relativement étroite mais
confortable. Les manchettes souples et douces
augmentent le confort de marche sans trop diminuer
la tenue de la cheville. La semelle adhérente
résistante à la torsion permet d’évoluer en sécurité
lors des approches, redescentes ou traversées.
Un enrobage tout le tour évite que le cuir soit
endommagé par des pierres. Le système de laçage
Variofix se prolonge vers l’arrière de la chaussure :
en tirant le lacet, de petits câbles reliés à l’arrière
de la chaussure se serrent. Résultat : la tenue du
talon est meilleure et les frottements diminués.
Disponible également en modèle femme.

À LA LOUPE
13
2 Un set de via ferrata empêche certes une chute dans le
vide, mais la vitesse prise jusqu’à l’assurage intermédiaire
suivant peut engendrer de graves blessures. Le set de via
ferrata « Rider 3.0 » de l’Allemand Skylotec GmbH est certifié
selon la nouvelle norme EN 958:2017 pour les longes de via
ferrata. Sa particularité : au lieu du deuxième mousqueton,
un anti-retour à cames permet d’arrêter la chute là où l’on
se trouve. On peut du coup faire une pause à n’importe quel
endroit. La came fonctionne sur les câbles en acier d’un
diamètre de 12 à 16 mm. Une jauge fixée sur le set permet
de vérifier le diamètre du câble. Partout où la came ne fonctionne
pas ou n’est pas souhaitée, on peut la munir d’un
autre mousqueton classique.
2
Chute sans suites
SKYLOTEC
RIDER 3.0
810 grammes
BACOL AG
CHF 299.–
Tél. 062 961 94 60
skylotec.de
3 Le Nova II est un sac de couchage synthétique polyvalent
pour les sorties du printemps à l’automne. Même avec des
températures tout juste au-dessus du gel il se montre agréablement
chaud. Avec un poids de 1200 grammes il propose
un bon rapport chaleur-poids et, comprimé, il passe facilement
dans le compartiment inférieur d’un sac de trekking.
Une collerette anti-froid permet de limiter les déperditions
de chaleur au niveau du cou. La coupe du sac de couchage est
suffisamment confortable pour ne pas avoir peur de se sentir
à l’étroit. Le modèle femmes est adapté à l’anatomie féminine.
4 Le Tatonka « Kings Peak 40 Women » est un sac à dos spécialement
développé pour les femmes. La sangle abdominale
et la sangle de poitrine sont préformées de manière ergonomique.
Les coussinets confortables de la ceinture lombaire
sont ajourés pour économiser du poids. Le sac à dos s’adapte
facilement et rapidement à la longueur de votre dos. Le système
de portage maintient un espace entre le compartiment
principal et le dos pour une meilleure ventilation. Sinon le
Kings Peak 40 est équipé de tout ce qu’on attend d’un sac à dos
de randonnée : un grand compartiment principal avec un accès
par le côté grâce à une fermeture éclair, un compartiment
séparé au fond pour un sac de couchage léger, deux grandes
poches latérales en filet et un grand compartiment avant
modulable avec fixation pour le casque. L’intérieur du rabat
est prévu pour le matériel de premiers secours. Dans la poche
extérieure du rabat on trouve un porte-clé et une housse de
pluie. Ajoutons encore plusieurs boucles porte-matériel sur le
rabat, une fixation pour les bâtons et tout pour accueillir un
système d’hydratation. Le volume de 40 litres est parfait pour
les sorties de plusieurs jours avec un paquetage petit à moyen.
3
Chaud partout
MOUNTAIN EQUIPMENT
«NOVA II MEN/WOMEN‘S»
1190 grammes (femmes)
1275 grammes (hommes)
CHF 199.90
Mountain Equipment
Tél. +49 8179 99 78 30
mountain-equipment.de
4
Special Ladies
TATONKA
«KINGS PEAK
40 WOMEN»
1800 grammes
CHF 209.–
Tatonka
+49 8205 96 02 0
tatonka.com

14 À LA LOUPE
5
Douce étreinte
THULE
«UPRIDE 599»
7700 grammes
CHF 268.–
Thule
Tél. +49 9181 90 11 08
thule.com
5 Plus de panique : avec ce porte-vélo à monter
sur le toit de la voiture, les délicates montures
en carbone ne sont plus maintenues par le cadre
mais par la roue avant. Tout comme les autres
vélos – le Thule « UpRide » est compatible avec
de très nombreux modèles, indépendamment
de la conception du cadre, de l’amortisseur ou
des dimensions de pneus. Le principe : la roue
avant est retenue de manière stable dans une
sorte de pince ajustable tandis que la roue arrière
est fixée avec un tendeur en plastique. Selon le
constructeur, les roues de 20 à 29 pouces avec des
pneumatiques jusqu’à 3 pouces de diamètre s’y
logeront sans souci. Pour que le vélo ne change
pas de propriétaire de manière impromptue
pendant la pause-café, un cadenas intégré permet
de sécuriser le vélo au porte-vélo et le porte-vélo
au véhicule. Seuls les VTTAE actuels se verront
discriminés car le poids maximal autorisé est de
20 kilogrammes.
6
Réincarnation
FJÄLLRÄVEN
«GREENLAND HALF
CENTURY JACKET»
630 grammes (hommes, en M)
CHF 560.–
Bus Sport AG
Tél. 081 750 03 30
fjallraven.de
& transa.ch
6 Il y a un demi-siècle, le fondateur de Fjällräven
Ake Nordin avait développé une veste
outdoor selon ses idées : la Greenland Jacket d’autrefois,
dont le nom avait été donné après une
expédition au Groenland, était particulièrement
résistante, coupe-vent et déperlante. Pour son
cinquantième anniversaire, elle a été « ressuscitée
» et baptisée « Half Century Jacket ». Fjällräven
reprend le design de ce classique, mais utilise
une technologie textile moderne. Elle est en effet
réalisée en G-1000 Eco, un textile dense à base de
coton bio et de polyester recyclé. Comme tous les
produits G-1000, la Half Century Jacket peut être
recouverte d’une mince couche de cire qui repousse
le vent et l’humidité. Elle peut être renouvelée
ou renforcée en fonction de l’utilisation et
de la météo. Les coutures plates étanchées évitent
les points de pression. Une capuche étroite et un
col haut protègent de la pluie et du vent. Sa coupe
droite et son aspect sobre conviennent aussi très
bien pour les aventures urbaines. Existe pour
femmes et hommes.

À LA LOUPE
15
7 Tout est dit : la « Crush Light » est une petite
lanterne qui se réduit de 10 à 1,5 cm lorsqu’on ne
l’utilise pas. Avec une surface de 12,5 x 12,5 centimètres,
c’est pas mal de pouvoir la plier pour
la glisser dans son sac à dos ! Comme d’habitude
pour le constructeur Goal Zero, la Crush Light
peut aussi tirer son énergie du soleil. Mais avec
le panneau solaire fourni, il faut en revanche
compter environ 20 heures d’exposition pour une
recharge complète, que l’on peut réduire à 2,5
heures en combinaison avec le panneau solaire
Nomad 7 Plus. Sinon on peut encore charger la
lanterne au moyen d’une prise USB ou l’alimenter
avec des batteries lithium-ion. Selon le fabricant,
elle illumine son environnement avec 60
lumens et ce durant trois heures, et dix fois plus
longtemps sur le plus petit niveau d’éclairement.
L’utilisateur peut choisir entre trois niveaux de
puissance et un mode qui simule la lueur tremblante
d’une bougie – une dose de romantisme
sur commande. Disponible en juin.
7
Lumière pliable
«CRUSH LIGHT»
91 grammes
CHF 29.90
ICON Outdoor
Tél. 044 388 41 21
goalzero.com
8
Robuste
compagnon
LAND ROVER
«EXPLORE»
240 grammes
CHF 699.–
landroverexplore.com
8 Jusqu’à maintenant, Land Rover était surtout
connu pour ses véhicules tout-terrain polluants ;
mais les Britanniques ont maintenant développé
le smartphone qui va avec. C’est en collaboration
avec Bullitt Group que l’« Explore » a été développé
pour une utilisation outdoor ; il est qualifié de très
robuste. D’après le fabricant, il résiste à l’eau et à la
poussière selon IP68 et ne craint ni la boue ni l’eau
de mer. Il fonctionne par toutes les températures
de l’équateur à l’Arctique. Il résiste encore sans
dommage aux chutes jusqu’à 1,8 mètres de hauteur.
L’écran de 5’’ est en verre Gorilla très résistant.
Il est équipé d’une batterie de 400 mAh et de
64 GB d’espace de stockage, pouvant être complété
par une carte Micro-SD. L’app de cartographie
et l’accès rapide aux données décisives pour les
aventuriers, p. ex. l’image radar ou les temps de
marche, sont comprises. Les options, p. ex. l’Aventure
Back qui propose une antenne GPS supplémentaire,
permettent d’améliorer la navigation
et l’autonomie de la batterie. L’appareil photo 16
mégapixels permet de prendre des selfies parfaits,
même dans la tempête ou dans la boue. N’oubliez
juste pas de sourire !

16 À LA LOUPE
9
Chuter
durablement
EDELRID
«SWIFT ECO
DRY 8,9 MM»
52 grammes par mètre
dès CHF 215.–
ACE
Tél. 055 611 61 61
edelrid.de
10
Semelles
fines
SCARPA
«MESCALITO»
780 grammes
(la paire en 42)
CHF 219.–
New Rock S. A.
Tél. 091 935 14 00
scarpa-schuhe.de
11
Moitié-moitié
DIRTLEJ
«TRAILSCOUT
HALF & HALF»
335 grammes (hommes, en L)
CHF 169.–
Tél. 044 500 56 00
dirtlej.de
9 Une bonne chose : la Swift Eco Dry de Edelrid est la
première corde déperlante du marché équipée d’une
imprégnation sans PFC. Malgré tout, avec une absorption
d’eau de moins de 2 %, elle répond au standard UIAA Dry.
La gaine revalorise les restes de fibres issues de la production
du nylon, qui étaient jusqu’à maintenant jetées.
Avec un diamètre de 8,9 millimètres, cette corde est très
fine pour une corde à simple. Elle est également certifiée
comme corde jumelée et à double ce qui la rend extrêmement
polyvalente : de l’escalade à la cascade de glace en
passant par l’alpinisme. Edelrid a développé un nouveau
système d’enroulement Lap Coiling qui évite à l’utilisateur la
pénible étape du déroulage lors de la première utilisation.
10 La « Mescalito » de Scarpa utilise la technologie Lite-
Base de Vibram qui intègre un textile dans la gomme de
la semelle. Ceci permet d’obtenir une semelle plus fine et
donc plus légère, sans diminuer ni la performance ni la
durée de vie, et empêche les crampons d’être arrachés. À
l’avant du pied, la semelle est équipée d’une climbing zone
adhérente qui n’attend que les petites prises. La chaussure
est bien amortie au talon et un peu moins à l’avant pour de
meilleures sensations. Pour la zone centrale du pied, Scarpa
a doté la Mescalito d’une bonne résistance à la torsion pour
pouvoir utiliser les carres. Le passant supérieur du laçage
est renforcé de métal car c’est le plus sollicité et un matériau
souple à la cheville évite les douleurs. Le matériau extérieur
est en daim. Le laçage descend très bas vers l’avant. Pour les
approches, les randonnées et la via ferrata.
11 Il ressemble à un short de VTT tout à fait normal, mais
ce n’est pas le cas : le « Trailscout Half & Half » de Dirtlej
combine un nylon robuste et étanche à l’arrière avec un
mélange polyester-élasthanne plus fin et respirant sur le
devant. Parfait pour la période où la température exige
d’aérer les mollets alors que les trails sont encore humides
et boueux. La taille, haute à l’arrière, peut être ajustée au
moyen de velcros. Les inserts élastiques étanches à l’arrière
du dos améliorent la tenue et la liberté de mouvement. Le
Trailscout Half & Half est équipé de deux poches latérales
sur les cuisses qui sont sécurisées par des fermetures éclair.
Disponible en modèle femmes et modèle hommes.

BLICKPUNKT
17

18 MENSCHEN
T. Ulrich

PORTRAIT
Thomas Ulrich
19
THOMAS, UN
TOUCHE-À-TOUT
Thomas Ulrich est aventurier en Arctique,
alpiniste et photographe de plein air. Il a été
cascadeur et coureur à ski, il va à la chasse,
est rémunéré par des entreprises pour donner
des conférences, il est charpentier et, pardessus
tout père de trois enfants. Tout récemment,
il s’est amusé à traverser la Suisse dans
un corridor fictif de 1000 mètres de large.
Comment vit-on en tant qu’aventurier suisse
de référence ? Réponse typique de Thomas
Ulrich: « Je peux encore me permettre une
raclette tous les jours ».
Et que faites-vous le reste du temps ?
Des voyages d’aventure et des conférences de
motivation.
Vous vous exprimez devant l’élite du monde des
affaires, avec pour auditoire des banques telles
que le Crédit Suisse et des acteurs mondiaux
comme Mercedes-Benz. À combien se monte
votre rémunération pour une telle journée à
jouer le motivateur ?
De 5000 à 8000 francs. Par jour.
PHOTOS : THILO BRUNNER, THOMAS ULRICH
LES NOUVEAUX
PROJETS pour 2018
sont en gestation.
Thomas Ulrich et la
légende de l’escalade,
l’Allemand Stefan
Glowacz, préparent
leur prochaine expédition
au Groenland.
Monsieur Ulrich, le fisc de Beatenberg n’a probablement
pas la tâche facile avec vous.
Avec moi ? Pas vraiment. Pourquoi cette question ?
Après tout, vous êtes difficile à classer dans un
groupe professionnel : conférencier motivateur,
photographe, aventurier, guide de montagne,
menuisier et, en même temps, propriétaire de
plusieurs entreprises.
Mon cas n’est effectivement pas très facile. D’autant
plus que le temps investi dans l’un ou l’autre
emploi varie constamment. Actuellement, les vols
en parapente avec les touristes ici, parmi les plus
belles montagnes du monde, c’est-à-dire face à
l’Eiger, à la Jungfrau et au Mönch, me procurent
une joie inouïe. Je passe donc certainement la moitié
de mon temps de travail dans les airs.
Hum. C’est une jolie somme !
C’est que j’ai aussi beaucoup à raconter (sourire).
Je n’en doute pas. Vous avez commencé votre
carrière comme skieur de compétition, puis en
tant que grimpeur professionnel et guide de
montagne, plus tard comme assistant de vol en
hélicoptère. Comment tout cela s’harmonise-t-il ?
Dans « Golden Eye », le film de James Bond, j’étais
l’homme à tout faire : éclaireur, grimpeur, responsable
de la sécurité, guide de montagne. Pareil
pour le film « Smilla ». Les producteurs avaient une
certitude : que ce soit à l’horizontale ou à la verticale,
avec son sens de l’image, Thomas Ulrich sera
à l’aise partout – et nous dénichera les meilleurs
plans. Et lorsqu’il manquait parfois une doublure,
il ne me restait plus qu’à la remplacer.

20 PORTRAIT
Thomas Ulrich
ÉTAT D’ALERTE
maximum pour Thomas
Ulrich lors de son
expédition reliant le
Pôle Nord à l’archipel
François-Joseph au
nord de la Sibérie.
Le Suisse a en effet
reçu la visite d’ours
polaires – une mère
et ses deux petits.
Thomas Ulrich
né en 1967, incarne en quelque sorte le touche-àtout
des Suisses. Cet homme de 50 ans, qui vit avec
sa compagne Sylvia dans le petit village de montagne
de Beatenberg, sait à peu près tout faire :
prendre des photos, skier, construire des armoires,
faire du parapente et motiver des gens. Raison pour
laquelle il fait aussi tout à la fois. Cet aventurier a
beaucoup à raconter, c’est pourquoi les entreprises
industrielles et les grandes banques l’invitent sans
cesse comme conférencier. Devant ces auditoires,
il peut parler de ses tâches comme responsable
de la sécurité pour les films de James Bond, du travail
de cascadeur et de ses voyages au pôle Nord.
Pour ses clients friands d’aventures, Thomas Ulrich
est tout simplement un grand homme. Ils en sont
convaincus : il est « M. Into the Wild » en personne. Ils
peuvent faire entièrement confiance à un champion
de la survie aussi expérimenté.
C’est la raison pour laquelle ils sont également prêts
à débourser 50 000 francs suisses pour un voyage de
dix jours avec lui à travers des terres austères. C’est cependant
revenu moins cher à certains « fans d’Ulrich »
l’année dernière. En effet, notre Confédéré s’était alors
attaqué à une traversée « directissime » de la Suisse :
330 kilomètres, 45 000 mètres de dénivelé. Juste une
traversée en ligne droite de ce pays alpin. Particularité :
il ne pouvait se déplacer que dans un corridor fictif d’un
kilomètre de large. Il a, par conséquent, dû franchir tout
ce qui est possible et imaginable : par monts et par
vaux, par-dessus tout.
Il n’est donc pas surprenant que National Geographic
l’ait nommé « Aventurier de l’année ». Un baroudeur
couronné de succès et aussi extrêmement
sympathique. Notre homme a tout simplement sans
cesse quelque chose à raconter. Thomas Ulrich est,
ma foi, un vrai touche-à-tout.
De qui avez-vous été la doublure ?
Cela concerne plutôt la catégorie « cascadeur ». Pour
une publicité de la Raiffeisen dans les années 1980,
un skieur professionnel devait effectuer un saut
de 30 à 40 mètres au-dessus d’une crevasse à une
hauteur de 10 à 15 mètres. Un de mes amis m’avait
recommandé. Il leur avait dit : « Avant de chercher
longtemps quelqu’un qui ensuite fera de toute façon
dans ses culottes, prenez Thomas. Il peut le faire, il
le fera ». Le lendemain, tout était dans la boîte.
De nos jours, les gens disposant d’un portefeuille
bien garni peuvent partager des aventures avec
vous. Toute personne qui met 16 000 francs
suisses sur la table peut passer quatre semaines
à parcourir le Groenland en votre compagnie. À
celui qui n’a pas autant de temps, vous proposez
à peine dix jours au pôle Nord. Ceci pour la
« modeste » somme de 50 000 francs. Avec
des prix aussi vertigineux, parvenez- vous à
refuser quelqu’un ?
Difficile. J’essaie cependant de rencontrer tous
les participants au préalable pour vérifier leurs
performances mentales et physiques. Mais les
choses peuvent aussi parfois se passer autrement
TESTER
SES PRODUITS
soi-même est la
meilleure manière
de le faire. C’est en
tout cas ce que fait
Thomas Ulrich par
–33°C. Finalement,
les personnes qui
achètent une telle
luge pour une expédition
doivent
en être contents.

MENSCHEN
T. Ulrich
21
que prévu. Comme en 2006. Un Écossais de 17 ans faisait partie de
l’expédition. Il a ensuite fait l’objet de louanges dans presque tous les
journaux du monde. C’était la personne la plus jeune qui ait jamais
été « toute seule » au pôle Nord.
Quel est le problème ?
Il n’était évidemment pas tout seul. Ce jeune homme manquait à ce
point d’autonomie que je devais lui attacher ses chaussures tous les
matins. Sérieusement. Là-bas, je ne suis pas seulement un chef d’expédition,
mais dans certains cas je suis un ami et un motivateur, dans
d’autres cas un psychologue et un papa de remplacement.
Vos participants sont pourtant tous adultes !
En général, les participants qui réservent un tel voyage pour des dizaines
de milliers de francs ne sont pas les personnes les plus terre-à-terre de
la planète : managers, directeurs généraux et banquiers. Habituellement,
ils réussissent, ils ont des responsabilités et souvent beaucoup de pouvoir.
Mais quand on est livré à cet univers de glace, il faut se subordonner
à celui qui a plus d’expérience. Donc à moi. Et là-bas dehors, si l’on ne
m’écoute pas, ça peut devenir assez inconfortable pour tout le monde.
Vous prétendez toujours que vos expéditions sont beaucoup moins
dangereuses que l’ascension de l’Everest.
Le risque que quelqu’un ne redescende pas de cette montagne est très
élevé. Je n’endosserais pas cette responsabilité pour une personne que
je connais à peine. En revanche, si quelqu’un au Groenland a un problème
sérieux, je peux le faire évacuer à tout moment. À l’Everest, aucun
hélicoptère ne monte à une altitude de 7000 mètres.
Rien ne peut donc se passer dans l’Arctique?
Non, bien sûr. Il peut toujours y avoir une tempête, d’énormes pans de
banquise peuvent chanceler, l’appareil GPS ou le téléphone satellite tomber
en panne. Là-bas, on fait vraiment face à des conditions rudimentaires.
C’est pourquoi je me prépare toujours longtemps à l’avance avec beaucoup

22
PORTRAIT
Thomas Ulrich
« Au pôle Nord, il fait froid le matin,
froid à midi, froid le soir. Et la nuit,
encore plus froid. De tels défis m’attirent
comme par magie ».
d’exactitude et de conscience. Chaque élément matériel
et logiciel est testé et vérifié plusieurs fois. Je
déteste les surprises, surtout dans une région de 2,2
millions de kilomètres carrés comme le Groenland,
où il n’y a que 0,026 habitant par kilomètre carré.
Cela signifie que si nous avons besoin d’aide, elle
viendra – mais il faudra du temps.
C’est ce que vous avez vous-même vécu en 2006.
Vous vouliez être le premier au monde à traverser
seul le pôle Nord de la Sibérie au Canada. Cela
n’a pas marché. Pourquoi ?
Tout d’abord, je suis parti trop tard. Et la première
nuit, une tempête d’enfer est arrivée. J’étais couché
dans la tente – soudain, il n’y avait plus que de l’eau
noire en dessous de moi. Ce qui n’était pas bon du
tout. Tout était mouillé, tout était froid, un vrai désastre.
En l’espace de quelques minutes, le morceau
de banquise, qui était aussi grand que quatre terrains
de football, s’est brisé en mille morceaux. J’ai saisi
l’essentiel, je me suis sauvé jusqu’au milieu d’une
plaque de glace et j’ai actionné le bouton d’alarme.
Les secours sont arrivés tout de suite ?
Après quatre jours interminablement longs.
Comment avez-vous vécu cette catastrophe ?
Il y a d’abord eu les crises de panique, puis tout le
reste : doute de soi, peur, colère, chagrin. Quand j’ai
cru que c’en était fini avec moi, j’ai coupé ma tente.
Pour que je me souvienne toujours de mes filles
durant l’expédition, elles en avaient peint l’intérieur.
Ma pensée était la suivante : si je dois déjà mourir
maintenant, je veux au moins serrer les dessins de
mes enfants dans mes bras, les sentir avec moi.
Vous avez heureusement vite pu resserrer vos
enfants dans vos bras.
Cela a été la plus belle chose qui soit. D’un autre
côté, certaines personnes m’ont aussi injurié et
méchamment. L’une d’elles a écrit que j’étais une
crapule irresponsable, un cinglé, et qu’il était dommage
qu’un ours polaire ne m’ait pas dévoré. Elle
me l’a souhaité sincèrement, du fond du cœur.
Outre les dommages psychologiques, il y a certainement
aussi eu un préjudice économique.
Cette plaisanterie a coûté quelque 350 000 francs
au total, 80 000 francs à mes dépens. Aujourd’hui,
je considère malgré tout que cette expédition ratée
a été un coup de chance pour moi.
Et pourquoi donc, s’il vous plaît ?
Parce que j’ai appris que l’échec fait partie de la
vie. C’est pour ça que je ne me suis pas découragé.
Au contraire : il y a toujours une raison pour laquelle
quelque chose fonctionne ou ne fonctionne
PAS. Par conséquent, l’échec est l’occasion de
remettre en question ce qui peut être mieux fait à
l’avenir. C’est aussi ce que je dis dans mes conférences.
On n’apprend de nouvelles choses dans la
vie que si l’on effectue une introspection approfondie
de soi-même. C’est la seule façon d’avancer.
Même si ça fait mal. Après tout, ce n’est pas une
sensation géniale de se retrouver confiné sur un
pan de banquise, à prendre congé de sa femme au
téléphone, à pleurer, à regarder en l’air et à interroger
: « mon Dieu, mon heure est-elle vraiment
venue ou me donnes-tu encore une chance ? »
Combien vous rapportent vos conférences et
expéditions ?
Ne vous faites pas tant de soucis : « Je peux encore
me permettre une raclette tous les jours » (sourire).
Cela est dû à vos succès, pas seulement à la
catastrophe au large de la Sibérie. En 2008, vous
avez été nommé « Aventurier de l’année » par le
célèbre magazine National Geographic.
Je suis effectivement ambitieux au point de vouloir
réussir. Et c’est bien ce qui nous caractérisait,
mon compagnon norvégien Børge Ousland et
moi. Nous avons marché du pôle Nord jusqu’ à
l’archipel de Sibérie septentrionale Franz-Josef-
Land. 1400 kilomètres à pied, à ski, en kayak.
Nous avons suivi les traces de Fridtjof Nansen et
Fredrik Hjalmar Johansen.

MENSCHEN
T. Ulrich
23
Vous emportez aussi toujours une barrière
anti- ours blanc. Comment fonctionne-t-elle
au fait ?
Comme un câble de protection au ras du sol. Il se
déclenche lorsque l’ours blanc touche la barrière.
Cet ami de 600 kilos est alors salué par un grand
feu d’artifice.
Et ensuite il s’enfuit ?
En cas de retour impromptu, je porte toujours
mon revolver Magnum sur moi. J’estime que
c’est un bon argument et j’espère qu’il en est tout
aussi convaincu.
Vous avez trois filles fantastiques. N’ont-elles
jamais peur lorsque vous vous battez contre des
ours dans l’Arctique ?
Plus elles grandissent, plus elles me demandent
de lever le pied. J’ai cependant toujours une bonne
excuse : après tout, je dois me rendre au travail
comme tous les papas du monde.
« Ce n’est pas une sensation
géniale de se retrouver confiné
sur un pan de banquise, à
prendre congé de sa femme
au téléphone ».
LA LOI DE LA
PESANTEUR
n’épargne pas
l’homme d’Interlaken
au milieu des
icebergs. Ulrich
passe sa « tenue de
plongée » lourde
d’un kilogramme
par-dessus tout :
veste, pantalon et
chaussures.
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24
PORTRAIT
Thomas Ulrich
LE MACGYVER
SUISSE fait souvent
confiance à ses
propres constructions.
C’est aussi la
raison pour laquelle
Ulrich aime bricoler.
Ici il assemble son
réchaud arctique
conçu par lui-même.
Mais pourquoi ne prenez-vous presque plus de
photos ? Auparavant, vous avez fait des photos
pour National Geographic, pour des compagnies
d’articles de sport comme Mammut, ainsi
que tourné des films comme « La face nord de
l’Eiger », remportant des prix au « Banff Mountain
Film Festival ».
Dans le passé, des entreprises comme Patagonia
m’envoyaient des cartons de fringues que j’ai
emmenés dans le vaste monde et je leur ai envoyé
de superbes photos. J’ai encaissé 150 000 euros
par an avec des images d’archive. Je me souviens
très bien de Coca-Cola. Je leur ai par exemple une
fois facturé 10 000 francs l’extrait d’une photo
pour un set de table. Aujourd’hui, tout cela n’est
plus lucratif, de nombreux magazines ont réduit
drastiquement leurs coûts. Ma société « Visual
Impact » continue néanmoins à faire de grandes
campagnes pour Adidas, Red Bull ou Salewa.
Vous arrive-t-il de séjourner dans la vallée ?
Je gravis les montagnes depuis l’âge de 14 ans. Je
me suis d’abord entraîné sur paroi école puis, à 18
ans, j’ai escaladé la face nord de l’Eiger. À 20 ans
déjà, j’ai conquis le Fitz Roy en Patagonie. À cette
époque, je voulais n’en retenir, d’une certaine manière,
que les images. Le problème à ce moment-là
était le suivant : soit on savait photographier, soit
on savait faire de l’alpinisme. J’ai tout simplement
conjugué les deux. Rétrospectivement, cela n’a pas
été si terriblement mauvais (sourire).
« En fait, les hommes pensent
qu’ils sont prêts à vivre n’importe
quelle aventure dans le monde.
Les femmes, pas du tout ».
Comment gérez-vous la peur ?
En fait, je suis une personne craintive qui ne
recherche pas le risque à tout prix, mais une vie
intensive et durable. Certes, aujourd’hui, je ne
prends plus les mêmes risques qu’à 30 ans. Je suis
en revanche plus fort mentalement.
TEXTE
ANDREAS HASLAUER
Jaloux. C’est le premier mot qui me vient
lorsque j’entre dans le bureau de Thomas
Ulrich, situé dans une vieille ferme de Beatenberg.
Une gigantesque baie vitrée donne directement
sur la Jungfrau, l’Eiger et le Mönch.
Chaque montagne plus belle que l’autre. Nous
nous asseyons dans ce décor de rêve. Et discutons.
Pendant des heures. Ce que j’en retiens :
ce spécialiste de la survie ne pourrait pas être
plus sympathique, plus franc et plus humble.
Jaloux de tout ça ? Pas vraiment ! Surtout de la
vue de son bureau qui est vraiment impayable.

MENSCHEN
T. Ulrich
25

TREKKING EN NAMIBIE :
À PIED À TRAVERS LE PLUS ANCIEN
DÉSERT DU MONDE

REPORTAGE
Trekking en Namibie
27
La mer de sable du Namib
s'étend sur 31 000 kilomètres
carrés. Sa traversée constitue
l'une des toutes grandes
aventures de trekking. Franchir
les plus hautes dunes du
monde pour gagner le ressac
de l’Atlantique. Un voyage qui
enseigne l'humilité - et qui
élargit littéralement l'horizon.

28 REPORTAGE
Trekking en Namibie
LE GUIDE NICO
aime bien rire. Il sait
faire la différence
entre les plantes du
désert qui peuvent
sauver la vie et celles
qui conduisent à une
mort assurée.
Le voilà soudainement arrivé. Ce
moment où, pour la première fois
depuis Dieu sait combien de semaines,
de mois ou d´années, tu ne penses à
rien et ne fais rien consciemment. La
traduction du terme Namib signifie
« zone où il n´y a rien ». Ce qui ressemble
cependant à de la désolation
est tout sauf cela. Car le Namib est
époustouflant. À tous égards.
« La beauté de ce voyage d’aventure est tellement
exceptionnelle que tu dois le faire ». L'enthousiasme
de Jérôme Blösser pour le Namib était
ami a quasiment passé toute sa vie à parcourir
les déserts du monde entier. Un beau jour il a
fait de ses loisirs son métier et ses guides font
maintenant partie des rares personnes autorisées
à traverser le désert du Namib avec des clients.
Neuf mois après son appel, nous filons en minibus
sur des pistes de gravier de Windhoek vers
les montagnes du Rotstock. Notre guide local,
Nico, est au volant, et bien sûr, c'est toujours lui le
premier à apercevoir les habitants de la brousse
aux teintes jaunes, vertes et brunes qui défilent
sous nos yeux. Koudous, antilopes, phacochères.
Des animaux que l’on ne connaît généralement
que du zoo ou de la télévision. Plus nous nous
rapprochons de notre première destination, plus
la végétation est clairsemée. Enfin, les montagnes
du Rotstock apparaissent à l'horizon. Sous le soleil
vespéral, leurs formations rocheuses brillent
telles des briquettes incandescentes. Durant la
période coloniale, on a donné ce nom au massif
en raison de son gneiss rouge. Avant de nous enfoncer
dans le Namib pour tourner le dos à toute
civilisation, nous profitons de cette région merveilleuse
pour nous acclimater et nous échauffer
– mais aussi pour jouir quelque peu de la vie dans
un lodge du Sud-Ouest africain. Nous sommes
au début du mois de juin, soit au début de l'hiver
namibien sec et les températures diurnes de 25
à 30 degrés Celsius sont supportables. La nuit en
revanche, le thermomètre affiche des valeurs à un
chiffre, parfois même autour de 0° Celsius.
Le désert vit
Au cours de nos excursions d'une journée, nous
rencontrons des gazelles Oryx, l'animal héraldique
de la Namibie, et des zèbres de montagne Hartmann
qui parcourent paisiblement la steppe gris
vert du désert. Nico est une encyclopédie de la
nature ambulante. En chemin, il nous explique les
tactiques de survie des chasseurs Bushman, dont
certains n'avaient pas accès à l'eau pendant des
jours. Ils se servaient par exemple de plantes de
Hoodia, une espèce succulente et épineuse hydro
rétentrice mais dont le goût est terriblement amer.
À ne pas confondre avec l'Euphorbia virosa, dont
les Bushmen utilisaient le jus blanc pour enduire
la pointe de leurs flèches afin de tuer leurs proies.
C'est aussi à cause de cette confusion que circulent
des histoires de colons blancs qui, par ignorance,
ont ingéré cette plante et en sont décédés. Ce que la
nature soi-disant stérile de cette région offre à ses
visiteurs, c'est en fait un cours de biologie « en direct
». De farouches cobras et des vipères à cornes
se terrent en général sous les dalles rocheuses,
cependant, avant même que toute l’équipe du
trekking n’ait pu apercevoir leur corps souple, elles
disparaissent. Des criquets à l’allure martiale et
pourtant totalement inoffensifs – des orthoptères
ensifères - écrivent d'innombrables histoires dans
le sable rougeoyant à l’aide de leurs pattes raides.
Au-dessus d’eux, des nids de tisserands, pouvant
peser jusqu’à 200 kilos, sont suspendus dans les

REPORTAGE
Trekking en Namibie
29
arbres. Près de 100 couples reproducteurs de ces
petits moineaux africains colonisent les nombreuses
entrées des chambres. Mais aussi beau
que ce soit dans les environs des montagnes du
Rotstock, l’appel de l'aventure réelle, de la traversée
du Namib, se fait de plus en plus pressant et le
groupe attend fébrilement le départ.
Incontournable Big Daddy
Les nuées de poussière des véhicules à quatre roues
motrices en route vers le parc du Namib-Naukluft,
le plus grand parc national d'Afrique avec ses
50 000 kilomètres carrés, s’étendent sur plusieurs
centaines de mètres. Au mois de juin, en Namibie,
l’aube se lève à sept heures du matin. Et c’est à cette
heure précise que les portes du parc s'ouvrent.
Des files d'attente de grands et de petits autobus,
d'innombrables véhicules à traction intégrale
et de voitures de location forment déjà une file
LES ZÈBRES
DE MONTAGNE
HARTMANN étaient
menacés d’extinction.
Depuis peu leur effectif
a augmenté. Après
la pluie, le sol verdit
et constitue une
source de nourriture
bienvenue.
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30
REPORTAGE
Trekking en Namibie
LA MONTÉE au
« Big Daddy » est une
véritable épreuve de
force. En effet, l’ascension
de la dune la
plus haute du monde
se déroule dans un
des sables les plus
fins qui soient.
DANS LA LU-
MIÈRE MATINALE
le jeu d’ombres et
de lumières sur les
dunes de Namibie
est exceptionnel. À
titre de comparaison,
l’arbre au pied
de la dune doit bien
faire cinq mètres
de haut.
d'attente. Il faut dire que la luminosité de l’aurore
plonge le paysage de dunes dans une atmosphère
colorée unique que personne ne veut manquer. La
route goudronnée qui mène de l’entrée du parc à
Sossusvlei s’étire sur 60 kilomètres. Peu à peu, des
dunes de sable rougeoyantes et monstrueuses, aux
ombres prononcées, se dressent de part et d’autre
dans la lumière matinale. « Réjouissez-vous de
faire la connaissance de Big Daddy, lance Nico, ce
que l’on voit ici ce ne sont que de petites collines ».
Une heure plus tard et après une session tout-terrain
à braver un semblant de piste sur du sable
glissant, nous découvrons ce à quoi notre guide
faisait référence. Telle un Mont Everest, la plus
grande dune du monde (près de 350 mètres de
haut), selon la Namibie, se dresse devant ses visiteurs.
À ses pieds s’étend l'un des motifs les plus
photographiés d’Afrique du sud-ouest, Dead Vlei.
Cette cuvette de sel et d'argile desséchés, parsemée
d’acacias morts d’un noir luisant, ressemble à un
terrain de football niché dans un immense stade
de dunes couleur rouille que hante une équipe
immobile. Au-dessus, le ciel matinal d’un bleu
profond. Un jeu de couleurs incomparable. « Voilà,
à présent c’est là que nous devons nous rendre »,
déclare Nico en pointant du doigt le sommet de
Big Daddy. Le sable est si mou et son grain si fin
que chaque pas vers le haut se solde automatiquement
par un glissement vers le bas de moitié au
moins. Les « quelques » mètres d'altitude jusqu'au
sommet de l’arête de cette dune se transforment
en une ascension épuisante. Une fois au sommet,
notre corps, pourtant chargé d’un petit sac à dos
d’un jour, réclame son lot de liquide et d'oxygène.
Bon, d'accord, il est temps d’admettre que nous
ne pourrons pas effectuer la traversée du Namib
by faire mans (de manière équitable). Grâce à une
équipe de professionnels de la conduite dans le
désert, nous apprécions le luxe d’un transport en
pick-up tout terrain de ce dont nous n'avons pas
besoin pendant la journée, ainsi que de l'approvisionnement
en nourriture et en eau pour un séjour
d'une semaine. Ce qui sonne comme un mauvais
prétexte s’avère littéralement vital pour nous. Il n'y
a, en effet, que du sable entre nous et Walvis Bay, la
colonie la plus proche de l'océan Atlantique.
Traverser le sable pour gagner la mer
Très peu de touristes prennent la peine d'escalader
Big Daddy. Tant pis pour eux car de là- haut le
panorama est grandiose. Des dunes aux nuances
de couleurs variées serpentent artistiquement à
perte de vue à travers les paysages infinis. Là où
tout le monde rebrousse chemin, notre aventure
commence. Environ 70 kilomètres de trekking à
travers le désert de sable nous attendent. Nous le
traverserons jusqu'à la mer, puis en direction du
nord jusqu'à la lagune de Sandwich Harbour.
La descente s’est avérée au moins aussi merveilleuse
que l’ascension a été pénible. En plein
milieu, Nico s'arrête brusquement, saisit le sable
des deux mains d’un geste vif et le laisse doucement
s’écouler entre ses doigts. Un petit lézard
des dunes scintillant, vert et jaune apparaît. Son
museau plat est légèrement recourbé. Ce menu
reptile, endémique dans le Namib, s'enfonce
en un clin d’œil dans le sable à l’aide de sa
gueule, un formidable exemple d'adaptation.
Une chaîne de montagnes grisâtre luit à l'ho-

31
rizon. « C'est le Witberg, notre destination du
jour », explique Nico. « S'il vous plaît, restez toujours
regroupés afin que je puisse voir le premier
et le dernier d'entre vous ». Un must, parce que si
quelqu'un disparaît derrière une dune et s’écarte,
ne serait-ce que de quelques crêtes de l’itinéraire,
cela peut vite devenir dangereux pour lui.
Le vent, qui souffle pratiquement en permanence,
efface rapidement les traces des compagnons
de randonnée. La randonnée pédestre est
un plaisir dans les vallons entre les dunes ainsi
que sur leurs versants exposés au vent. Le sol y
est ferme, les pieds ne s'enfoncent que très peu.
Toutefois, si l’on emprunte le versant mou, abrité
du vent, la condition physique et l'entraînement
musculaire sont mis à rude épreuve. La vue
récompense cependant tous les efforts : le regard
balaie cet océan de sable agité comme une mer
déchaînée, figée à l'arrêt. Il ressemble aussi à une
œuvre d’art dont l’imagination quant au sens des
courbes sculptées n’aurait pas de limites. Ici, un
« Geen probleem», nous
maîtrisons déjà quelques
mots d’afrikaans.
dragon à six pattes endormi, là un cobra géant
qui serpente vers l'horizon.
Dormir dans un hôtel 5 millions d'étoiles
« N'oubliez pas de boire, s’il vous plaît », rappelle
Nico. Chacun doit emporter de cinq à six litres
d'eau par jour. Les températures, l’exercice physique
et le vent sec, tout cela provoque une forte
déshydratation sans que l’on y prenne garde. Sur
la crête d’une dune, notre guide sort le téléphone
satellite du sac à dos. « Encore une heure et
demie et nous aurons rejoint le camp ». Lentement,
le soleil se couche, ses rayons éblouissants
se font chaleureux. Les couleurs gagnent en
intensité, c’est le début de « l'heure d'or ». Il est
l’heure de camper - mais où sont les pickups ? «
Paul, Paul, tu peux venir s’il te plaît », murmure
Nico dans la radio. On entend un grésillement
suivi d’une réponse grinçante dans une langue
étrangère. Bien qu’aujourd'hui l'anglais soit la
langue officielle de la Namibie, presque tout
le monde parle l’afrikaans au quotidien. Une
heure plus tard, les quatre véhicules tout-terrain
débouchent entre les dunes. « Désolé, nous avons
eu un pneu crevé et nous nous sommes ensablés
deux fois », explique Paul, le chef de l'équipe
DÉMASQUÉ.
Nico a déniché un
lézard des dunes.
Son nom anglais est
« Shovel Snouted
Lizard » – son museau
aplati lui permet de
disparaître dans le
sable en un instant.

32
ASCENSION du
Big Daddy. Presque
l’Everest, il suffit de
colorer le sable en
blanc !
motorisée en s'excusant. « Geen probleem », voilà
déjà deux mots d’afrikaans appris.
En un rien de temps le campement est dressé : un
rempart fait d’une grande toile en tissu qui sert
de coupe-vent et coupe-sable, avec à l’intérieur
de petites tentes et un feu de camp qui crépite. Il
n'y a pas de bois de chauffage dans le Namib, mais
nos cinq intendants ont pensé à tout, un véritable
exploit logistique. À propos : on ne nous sert pas de
la nourriture lyophilisée accompagnée d’eau, nous
avons droit à une restauration digne d'un hôtel de
première classe. Dans la tente cuisine, on s’active
et pendant que nous étirons nos membres fatigués
en sirotant des boissons fraîches autour du feu
de camp, d’odorantes tranches de bœuf, d’antilope,
de poisson et d’autruche grillent au-dessus
de la braise. On nous sert presque tous les soirs
le « braai », cette version namibienne du barbecue.
Quoi de plus agréable que d'avoir ses mets
apprêtés sur un feu au cœur du désert ? En guise
de literie, on met à notre disposition des « bedrolls
», matelas de mousse épais avec une vraie
couverture et un oreiller, enveloppés dans une
housse imperméable. Le grand luxe. « Si le vent
d’ouest qui apporte de l’humidité ne souffle pas,
vous pouvez aussi dormir dehors », suggère Nico.
Nul besoin de nous en persuader. En effet, observer
le ciel nocturne au-dessus du Namib revient
à se plonger dans un livre d'astronomie. Ni l'air,
ni la pollution lumineuse n'altèrent la vue des
étoiles de l'hémisphère sud. Voie lactée, Croix du
Sud, constellation du Scorpion, Grand Nuage de
Magellan - presque personne dans le groupe ne
les a jamais vus aussi distinctement. Des étoiles
filantes aux longues queues zèbrent çà et là cet
univers infini, permettant de formuler un vœu
secret après l’autre. Je pourrais admirer ce spectacle
pendant des heures, mais après un court
instant mes yeux se ferment, épuisés. J’entends
encore fuser un « lekker slaap » des tentes de
l’équipe de Paul. C’est à dire, bonne nuit !

REPORTAGE
Trekking en Namibie
33
QUELQUES CHIFFRES
Namibie – Suisse
SUPERFICIE
On peut mettre 20 fois la Suisse dans la Namibie.
Namibie 824 116 km 2
Suisse 41 285 km 2
POPULATION
La Suisse compte quatre fois plus d’habitants.
Namibie 2,1 mio
Suisse 8,4 mio
HABITANTS AU KM 2
La Suisse compte presque 100 fois plus d’habitants au km 2 .
Namibie 2,6 / km 2
Suisse 204 / km 2
REVENU ANNUEL MOYEN
Un Suisse touche un salaire annuel moyen 17,5
fois plus élevé que celui d’un Namibien.
Namibie CHF 4 400.–
Suisse CHF 77 200.–
EXPORTATIONS
Le volume exporté par la Suisse est 69 fois plus élevé
que celui de la Namibie (2016).
Namibie CHF 4,3 mia
Suisse CHF 298 mia
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34
REPORTAGE
Trekking en Namibie
Traces de vie, traces de mort
UNE SURPRISE
par jour. Cette fois,
un campement au
bord de la mer avec
douche chaude, poisson
frais et patois
du désert.
L’ORYX est la
carte de visite de la
Namibie. Ce sont de
véritables artistes
de la survie parfaitement
adaptés à
l’extrême sécheresse
de la Namibie.
Des premières lueurs de l’aube au lever du soleil,
il n’y a qu’un battement de paupière. Réveil,
petit-déjeuner, préparation du pique-nique,
provisions d’eau, faire ses bagages. C'est parti ! Les
premières heures du matin ont un double mérite :
une luminosité fantastique pour prendre des
photos et des températures agréables pour la randonnée.
A partir de 10 heures, la position du soleil
est déjà trop élevée et le thermomètre dépasse les
25 degrés Celsius. Nico nous explique les traces
d'animaux, il peut même déterminer l'âge approximatif
de l’animal. Deux gazelles Oryx aux cornes
en forme de lance, pouvant mesurer jusqu' à 1,5
mètre de long, n'ont couru ici que peu de temps
avant nous. Elles sont de véritables championnes
de la survie dans le désert. Durant des mois, elles
ne peuvent satisfaire leurs besoins en fluides qu'à
partir des aliments et une température corporelle
de plus de 40 degrés Celsius ne les dérange pas. On
tombe cependant parfois dans le sable sur des carcasses
de celles qui ont souffert de la sécheresse,
de l'âge ou qui ont été victimes des hyènes. Leurs
squelettes contrastent avec le sable ocre.
« Envie d'une douche chaude ? », demande Paul,
le sourire aux lèvres, en arrivant au camp 2. Une
blague, j'en suis sûr. Mais ce n’est pas l’envie qui
manque. Avec le vent, pourtant agréablement rafraîchissant,
des grains de sable viennent se loger
dans tous les recoins du corps. À cela s’ajoutent
la sueur et la crème solaire... « Ce n’est pas une
blague », dit Paul qui semble capable de lire
dans mes pensées. Derrière les pickups, se trouve
une tente carrée de la hauteur d’un homme. «
Notre tente de douche » déclare-t-il triomphalement.
« Chacun de vous a droit à un seau d'eau
chaude ». Se retrouver fraîchement douché, au cœur
du Namib, assis autour d’un feu de camp, une bière
glacée à la main, en train de regarder les flammes et
d’écouter les histoires du désert de l’équipe de Paul,
c'est presque trop beau pour être vrai.
Dangereux ressac
Le matin du quatrième jour dans le désert, Nico
s'arrête soudainement. « Vous entendez cela ? ».
Silence, il souffle un vent léger. Oui, oui, dans le
lointain, un grondement mystérieux. « Le ressac
de l'Atlantique », annonce notre guide avec
euphorie. « Ce soir, on sera assis au bord de la
mer et l’on mangera du poisson frais ». On ne voit
pas encore la côte, mais la visualiser fonctionne
comme une recharge express de nos piles. Ce soir,
nous aurons donc traversé d’est en ouest le plus
vieux désert du monde, celui qui existe depuis
quelque 80 millions d'années. Ses dimensions
sont gigantesques : du nord au sud, il s'étend sur
une longueur de 2000 kilomètres, il s’enfonce
jusqu’à 160 kilomètres à l'intérieur du pays et sa
superficie couvre 95 000 kilomètres carrés. 31 000
d'entre eux ont été classés en 2013 au Patrimoine
mondial de l'UNESCO sous le nom de « Mer de
dunes du Namib ». Si l’on s’amuse à imaginer que
dans un (!) mètre cube de sable du désert il y a des
centaines de milliards de grains de sable... alors
on réalise à quel point l’être humain n’est qu’un
balbutiement face à l’histoire de la terre.

REPORTAGE
Trekking en Namibie
35
À chaque kilomètre, le grondement du ressac se
renforce. Puis nous apercevons la côte pour la
première fois : laiteuse, enveloppée de nappes de
brouillard. Une maigre végétation apparaît peu
à peu. Le sol sablonneux gris entre les buissons
épineux est parsemé de traces de chacals et de
gazelles Oryx. Je me demande si l'équipe motorisée
a déjà installé le campement. Comme
d’habitude, Paul nous a préparé une surprise.
De petits bâtiments et de nombreuses tentes
rectangulaires apparaissent dans le brouillard.
« Bienvenue dans mon camp de pêche », nous
accueille-t-il chaleureusement. Il a été construit
principalement pour les touristes de pêche
à la ligne, qui exercent leur activité depuis le
rivage dans la riche zone de pêche du courant de
Benguela. Je ne parviens pas à résister - après
avoir traversé le Namib, il faut que je saute dans
le ressac. « S'il te plaît, ne va pas dans l'eau tout
seul et, le cas échéant, que jusqu'aux hanches. Tu
as beau être grand et costaud, le courant est plus
fort que toi », prévient Nico. Il n’a pas tort. L'eau
est non seulement glaciale – bonnes salutations
de l’Antarctique - elle entraîne aussi mon buste
avec une puissance incroyable, comme un lutteur
en colère. Cette expérience rafraîchissante vaut
bien une petite attaque de chair de poule.
Brouillard du Namib et ruée vers
les diamants
La magie du Namib se montre ici sur la côte sous
un jour particulièrement mystique. Lorsque l'eau
froide du courant arctique de Benguela rencontre
l'air chaud du désert, le célèbre brouillard
du Namib se forme. Il reste suspendu surtout
le matin sur des kilomètres dans les dunes et
hydrate la nature.
Aujourd’hui, nous roulons. D'une part, nous
devons « avaler » quelques kilomètres en direction
de Swakopmund, de l’autre, nous voulons visiter
les vestiges de son passé colonial. Après quatre
jours et plus de 70 kilomètres de randonnée dans le
désert, il est agréable de faire un bout du parcours
LES CAMPS
MOBILES sont les
hôtels 5 millions
d’étoiles de Namibie.
Et des lieux parfaits
pour des sessions
de yoga pendant la
« golden hour ».

36
REPORTAGE
Trekking en Namibie
C’EST TOUT ce
qu’il reste de l’espoir
et de la misère : les
reliques du site de
prospection minière
de Grillenberger où
l’on rêvait de trouver
des diamants.
N A M I B I E
LE BROUIL-
LARD du Namib
enveloppe le tiers
ouest du désert et
confère au paysage
une ambiance mystique
et surréaliste.
en véhicule. Nous nous arrêtons à de nombreuses
reprises. D’anciens sites de chasse à la baleine,
de pauvres caisses en bois défient les éléments,
« clôturés » par les énormes côtes de leurs victimes
délavées par le soleil.
Nous poursuivons notre route vers l'intérieur des
terres en direction de colonies de prospection
diamantifère abandonnées. Nous tombons sur des
noms aristocratiques typiquement allemands :
Grillenberger et Charlottenfelder. Les vieilles baraques
en bois, les restes de charrettes à bœufs, les
appareils de prospection, les carcasses de petites
cabanes que nous rencontrons nous paraissent
aussi charmants qu’élitistes. Jusqu'à 18 ouvriers
ont dû y vivre dans des conditions épouvantables.
Tant d'espoir et de misère qui demeurent perceptibles
aujourd'hui encore. En 1908, la ruée vers le
diamant a commencé à Kolmannskuppe près de
Lüderitz, d’où elle a essaimé. En 1909, les ouvriers
extrayaient en moyenne 70 000 carats par mois du
sable, soit un cinquième de la production mondiale.
Mais le même scénario s’est répété comme
tant de fois : peu sont devenus richissimes et
nombre d’entre eux se sont littéralement tués à la
tâche. Il se dégage un véritable charme morbide de
la côte namibienne. Comme les courants océaniques
déplacent constamment les bancs de sable,
d'innombrables navires ont perdu leur orientation
dans le brouillard et se sont retrouvés en
perdition, condamnant leurs marins à une mort
quasi certaine. Tel un mémorial rouillé, le bateau
QUAND le brouillard
se dissipe, on
découvre l’imposant
rempart du « Long
Mur » contre lequel
les vagues de l’Atlantique
viennent se
heurter.

37
« LA ZONE OÙ
IL N’Y A RIEN »
est la signification de
Namib. Une invitation
à se vider la tête
et à rêver.
de pêche « Shawnee » qui s’est échoué en 1976
dans Conception Bay, repose à proximité de notre
avant-dernier campement dans le sable.
Du « Long Mur » à Swakopmund
Nous attaquons la dernière ligne droite, en direction
du nord. « Qui aimerait encore profiter d’une
vue plongeante sur la mer et le désert ? », demande
Nico. Nous nous trouvons devant un gigantesque
mur de dunes escarpées qui longe le littoral sur
plusieurs kilomètres, telle une digue face à la
déferlante de l’Atlantique. Ce n'est pas pour rien
qu'on l'appelle le "Long Mur". Tels des alpinistes,
nous empruntons la directissime pour le gravir. Un
véritable test de condition physique. La vue compense
cependant l’effort consenti. Voir le Namib
jaune doré se jeter dans l'océan d’un bleu profond,
enveloppé d’une brume mystique, c’est tout simplement
inoubliable !
Le dernier soir, nous sommes tous un peu mélancoliques
autour du feu. L’équipe chargée de l’intendance
a une nouvelle fois mis les petits plats dans
les grands. À l'apéritif, des moules fraîches, grillées
sur la braise, assaisonnées de Tabasco et de casso-
nade, ensuite – bien sûr – le « braai » accompagné
de nombreuses boissons fraîches. On a beaucoup
ri. Une traversée du désert comme celle-ci, ça vous
soude. Le lendemain matin, lorsque nous atteignons
le grand lagon de « Sandwich Harbour »,
un sanctuaire pour des milliers d'oiseaux et de
phoques, nous devons prendre congé du Namib. À
l'autre bout du lagon, les pickups nous attendent
pour nous emmener à Swakopmund. Je regarde par
la fenêtre, perdu dans mes pensées. Le Namib m'a
enseigné l'humilité. Peut-être devrait-on envoyer
plus souvent des gens dans le désert.
TEXTE & PHOTOS
MORITZ BECHER
Le journaliste de voyage a beaucoup de respect
pour le climat et l’immensité du Namib – et
sa monotonie. Il en est revenu plein d’enthousiasme.
Depuis, Moritz en est certain :
« Chaque être humain devrait une fois dans
sa vie partir marcher dans le désert. »

38
TESTED ON TOUR
TESTED
ON
TOUR
Technologies novatrices, nouveaux
matériaux, plus de confort
pour moins de poids – les produits
outdoor de la saison d’été à venir
ne souffrent d’aucune modestie.
Mais tiennent-ils leurs promesses ?
Les testeurs Outdoor Guide sont
partis grimper, marcher, courir
ou faire du VTT équipés de neuf
nouveautés outdoor passionnantes.
Les produits ont été testés pendant
des jours, des semaines
ou des mois. Découvrez ici les
impressions qu’ils ont laissées.
ORTLIEB
Gear-Pack 40
SPÉCIFICATIONS
INFOS
ORTLIEB Sportartikel GmbH
MATÉRIAU
VOLUME
POIDS
Tél. +49 987 28 00 0
ortlieb.com
Polyester
40 l
PRIX CHF 189.–
1280 g (pour le 40 litres)
APPRÉCIATION
Transporter un packraft dans son sac à dos et utiliser le même sac pour
garder ses affaires au sec une fois sur l’eau ? C’est possible (ainsi que bien
d’autres choses) avec le Gear-Pack 40 de Ortlieb. Loin d’être un compromis,
il est autant un véritable sac à dos qu’un sac de rangement. La plupart des
éléments peuvent être démontés, des bretelles rembourrées étonnamment
confortables aux petits accessoires bien pensés (poches extérieures en filet,
fixations pour bâtons ou pour pagaies, sangles de compression…) jusqu’à ce
qu’il ne reste plus qu’un sac de rangement tout nu. Le tout est robuste et de
qualité, selon la tradition Ortlieb made in Germany. Un des côtés de la fermeture
à enroulement est légèrement renforcé ce qui facilite le chargement
et la fermeture. Naturellement, il manque au Gear-Pack un système de portage
sophistiqué et ventilé. En revanche, une fois bien réglé, il a une bonne
tenue sur le dos, un peu comme un sac d’escalade : il tient bien en place et
ne balance pas. En raison de la plaque dorsale amovible et rigide, on ne regrettera
pas l’absence d’armature, même à pleine charge.
FORCES FAIBLESSES
• sac à dos et sac de
rangement sans compromis
• accessoires bien pensés
et très bien réalisés
• il faut utiliser les deux mains
pour régler la ceinture lombaire
CONCLUSION
En lire davantage
Photos, vidéos et impressions des
courses de test sous
« Un artiste de la transformation
sans compromis dont les amateurs
de sports aquatiques vont
assurément devenir fans.»
outdoor-guide.ch/test
TESTEUR
THOMAS EBERT

TESTED ON TOUR
39
PATAGONIA
Micro Puff Hoody
MAMMUT
Smart 2.0 et Smarter
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Patagonia Europe Coöperatief U.A.
MATÉRIAU
TAILLES
Tél. +31 207 97 93 33
patagonia.com
Nylon
POIDS 250 g (taille M)
PRIX CHF 299.–
XXS-XL (femmes); XS-XXL (hommes)
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Mammut Sports Group AG
DIAMÈTRE DE CORDE
POIDS
Tél. 062 769 81 81
mammut.com
8,7 – 10,5 mm
82 g (Smart 2.0) et 13 g (Smarter)
PRIX CHF 49.– et CHF 23.–
APPRÉCIATION
Le matériau du Micro Puff Hoody est une fibre synthétique infinie
PlumaFill conçue pour allier les avantages du duvet et ceux
des fibres synthétiques. En effet, malgré son poids très réduit de
250 grammes, la veste tient bien chaud et est très compressible.
Sa structure originale, qui rappelle un peu les briques de Tetris,
provient des coutures surpiquées particulièrement fines et bien
réparties. Ceci permet d’éviter les ponts de froid. Le matériau
extérieur déperlant repousse le vent comme la pluie et la fermeture
éclair avant est équipée d’une bande de protection à l’intérieur.
Les manchettes minimalistes, la taille et la capuche sont
serrées pour éviter que l’air chaud ne s’échappe. La capuche qui
ferme bien et qui passe très bien sous un casque nous a beaucoup
plu. Pour optimiser le poids, les poches intérieures ne sont
pas équipées de fermetures éclair – pour cette raison, smartphone
et clés déménageront dans une des poches extérieures.
Une question de goût.
APPRÉCIATION
Le Smart 2.0 est la nouvelle version du Smart de 2009 avec un blocage et
un maniement améliorés. Le Smarter est un petit accessoire conçu pour
contrer les éventuelles erreurs d’assurage. Les dispositifs d’assurage semi-automatiques
ne fonctionnent que si l’on respecte le « principe de la
main de freinage ». La main de freinage doit en effet toujours tenir la
corde en dessous du dispositif d’assurage. Si par erreur la main est tenue
en hauteur, le mécanisme de blocage ne fonctionne plus. C’est ce qu’empêche
le Smarter : une fois placé en haut du Smart, la corde de freinage est
obligée de faire un angle en entrant dans l’appareil, ce qui permet tout de
même de stopper la corde de manière fiable. Malheureusement, cet accessoire
rend un peu plus difficile le défilement de la corde. Le Smart 2.0
combiné au Smarter peut apporter un gain de sécurité pour les grimpeurs
occasionnels, qui devraient l’utiliser de manière systématique. Celui qui
apprend à assurer avec le Smarter risque de s’habituer au fait que le dispositif
bloque même en cas d’erreur d’assurage. Les grimpeurs réguliers devraient
utiliser le Smart 2.0 seul – mais correctement.
FORCES FAIBLESSES
• très bon rapport chaleur-poids
• bien compressible
• poches intérieures sans
fermetures éclair
FORCES FAIBLESSES
• blocage fiable même en
cas d’erreurs d’assurage
• le Smarter rend plus difficile
le coulissement de la corde
CONCLUSION
CONCLUSION
« Un super vêtement :
le Micro Puff Hoody est
extrêmement léger
tout en tenant chaud. »
« La combinaison des dispositifs
est super pour les grimpeurs occasionnels.
Je recommande sinon
d’utiliser le Smart 2.0 tout seul. »
TESTEUR
THOMAS WERZ
TESTEUSE
ALEXANDRA SCHWEIKART

40 TESTED ON TOUR
BLACK DIAMOND
Momentum
EXPED
Mars II Extreme
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Black Diamond
MATÉRIAU
POINTURES
Tél. +43 1253 74 59 33 3
blackdiamondequipment.com
Engineered Knit Technology
5 – 10.5 (femmes); 5 – 15 (hommes)
POIDS 440 g (par paire en 40)
PRIX CHF 110.–
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Exped AG
MATÉRIAU
POIDS
Tél. 044 497 10 10
exped.com
Nylon, Aluminium
PRIX CHF 729.–
3390 g (y compris le kit de réparation)
APPRÉCIATION
Dès la première voie la conclusion est claire : le Momentum est un
chausson d’escalade particulièrement confortable. Choisi dans sa pointure
normale, il sied parfaitement. Il offre une bonne tenue, sans trop
comprimer les pieds ni faire mal. Le matériau extérieur, Engineered
Knit Technology est élastique, mais ne s’est pas détendu même après
plusieurs mois. La technologie de tissage permet de combiner sans aucune
couture les qualités de différents matériaux, comme la flexibilité et
la robustesse en un seul textile. Autre avantage : le matériau respire
beaucoup et permet d’éliminer efficacement l’humidité vers l’extérieur,
ce qui évite d’avoir les pieds transpirants. Le chausson a été conçu pour
les débutants, les grimpeurs occasionnels et ceux qui ne veulent pas renoncer
au confort. La semelle est donc plate, sans précontrainte. La
gomme Neo Friction a une très bonne adhérence. Il manque un enrobage
pour le crochetage du talon. Pour les voies techniques très exigeantes, ce
chausson atteint ses limites. Mais il n’a pas été conçu dans ce but.
APPRÉCIATION
Cette tente tunnel autoportante offre suffisamment de place même aux
personnes de grande taille. D’une part en raison de la longueur confortable,
mais aussi des parois latérales raides avec des arceaux fortement
courbés. L’arceau longitudinal qui forme la grande abside est également
fortement courbé. Inconvénient : en raison de la tension élevée, la fermeture
éclair de l’entrée coince un peu au niveau de l’angle. La conception,
avec les fourreaux pour les arceaux placés à l’intérieur, et avec code couleur
est facile d’utilisation. De par sa longueur conséquente, la tente reste
sensible au vent latéral même avec des haubans bien tendus. Elle doit
donc être positionnée en tenant compte du vent. Pour la même raison (et
bien qu’annoncée comme tente quatre saisons), elle n’est que partiellement
utilisable l’hiver car les arceaux longitudinaux plient sous le poids
de la neige. Détail raffiné : les glissières et les haubans sont phosphorescents
la nuit ce qui évitera de se retrouver à plat ventre dans l’herbe.
FORCES FAIBLESSES
• très confortable
• bien ventilé
• atteint ses limites dans
les voies techniques
FORCES FAIBLESSES
• beaucoup de place
• sensible au vent
• très belles finitions
• tension importante des haubans
CONCLUSION
« Un chausson super confortable
dont la semelle offre assez
de grip pour les débutants et
les grimpeurs occasionnels. »
CONCLUSION
« Une tente longue et très
spacieuse avec un poids
convenable, mais un peu
sensible au vent »
TESTEUSE
MIRJAM MILAD
TESTEUR
JÜRG BUSCHOR

TESTED ON TOUR
41
*
* Je suis sortie.
SALOMON
Sense Ride
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Amer Sports SA
Tél. 058 360 06 06
salomon.com
POINTURES 40 – 49 1/3
POIDS 570 g (la paire en 42)
PRIX CHF 235.–
GARDEZ TOUJOURS
UNE LONGUEUR D‘AVANCE
SUR LA MÉTÉO !
APPRÉCIATION
La Sense Ride est optimisée pour les conditions sèches. Le
profil de la semelle est idéal pour les trails secs et sans
boue. Mais l’effet autonettoyant a fonctionné de manière
très fiable pendant le test. Le mélange de gomme Contragrip
a même surpris par son adhérence sur les terrains
humides et rocheux. La chaussure a un profil rocker. Cependant,
la semelle n’est pas trop déroulante ce qui pénaliserait
ceux qui courent sur l’avant du pied. La partie
étroite du talon apporte une grande stabilité même
lorsque la foulée est entamée par le talon. La chaussure
dispose d’un amorti agréable et protège bien la plante du
pied. Seul bémol : la languette a tendance à glisser en
avant et à former un pli désagréable.
Femme
JACKET NEUFUNDLAND1 | CHF 249.00
FORCES FAIBLESSES
• bonne accroche
• convient aussi à ceux qui
courent sur l’avant du pied
• la languette glisse vers l’avant
CONCLUSION
TESTEUR
DANIEL BITSCHNAU
« Une très bonne chaussure
polyvalente pour différents
types de coureurs. Parfaite
pour les conditions sèches
à légèrement humides. »
Confort élevé grâce au
maté riaux respirants
Coupe-vent et imperméable
Capuche amovible à réglage
Ultra-légère
Poignets avec ganse élastique
Pièce compressible sur elle même

42 TESTED ON TOUR
EVOC
Explorer Pro 26
ADIDAS SPORT EYEWEAR
Zonyk
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Chris Sports
TAILLES
Tél. 071 969 66 66
chrissports.ch
S et L (26 et 30 litres)
POIDS 1250 g (pointures S)
PRIX CHF 229.–
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Silhouette Schweiz
POIDS
PRIX
Tél. 041 767 22 22
adidassporteyewear.com
33 g
CHF 235.– (sans verres vario)
APPRÉCIATION
L’Explorer Pro est un sac de VTT spacieux. Le dos S possède un volume de
26 litres et le L a un volume de 30 litres. Grâce au système « Brace-Link »,
les épaules s’adaptent facilement à la largeur d’épaule. Les larges coussinets
de la ceinture lombaire lui confèrent une bonne répartition du poids
et une tenue appréciable du sac à dos. Même entièrement rempli et dans
les passages raides et techniques, le sac reste bien en place. La ventilation
est suffisante. Les grandes poches latérales méritent bien le terme d’espace
de stockage. Futé pour les sorties de plusieurs jours : le compartiment
principal peut être séparé par une fermeture à enroulement et une
seconde fermeture éclair permet de l’ouvrir par le bas. Sinon l’Explorer
Pro est équipé de tous les détails que l’on attend pour les longues sorties :
un compartiment à outils bien organisé, un compartiment doux pour lunettes,
un emplacement pour le système d’hydratation, une fixation pour
le casque et une housse contre la pluie bien conçue. Un accessoire sympa :
la mini trousse de toilette.
APPRÉCIATION
Les Zonyk marquent des points par leur faible poids et leur grand champ
de vision. Les plaquettes de nez sont ajustables. Les branches sont enrobées
de caoutchouc antiglisse et possèdent trois réglages en hauteur.
Peu importe la forme du visage, elles ferment bien et tiennent fermement.
En cas de chute, les branches peuvent se détacher avant de se casser.
Mais sur le modèle de test, cela a même trop bien fonctionné : les
branches se sont déjà presque détachées juste en les accrochant un moment
au sac à dos. Le changement de verres est facile et rapide. Les
verres au reflet rouge (niveau de protection 3, transmission de 17%) permettent
une vue très précise en pleine lumière. De plus, sur les verres
Vario testés (niveau de protection 0 à 3, transmission de 14-89%), leur
coloration était automatique. C’est-à-dire qu’elle s’adapte en environ 30
secondes aux conditions lumineuses. Au final, ces lunettes polyvalentes
conviennent tout à fait pour faire du VTT dans une forêt ombragée.
FORCES FAIBLESSES
• bonne tenue, bon contrôle
de la charge
• séparations intelligentes
• la ventilation pourrait être meilleure
FORCES FAIBLESSES
• large champ de vision
• très polyvalentes avec
verres Vario
• les branches se détachent
trop facilement
CONCLUSION
« L’Explorer Pro est un sac à
dos de VTT bien pensé, avec
une bonne tenue pour les sorties
avec beaucoup de bagages. »
CONCLUSION
« Des lunettes légères, un large
champ de vision et des verres
de qualité utilisables dans
presque toutes les conditions »
TESTEUR
THOMAS WERZ
TESTEUSE
MIRJAM MILAD

SCANDIC
Nordic Pocket Saw
SPÉCIFICATIONS
INFOS
Scandic Outdoor GmbH
POIDS
Tél. +49 4105 68 13 0
nordicpocketsaw.com
130 g
PRIX env. CHF 59.–
APPRÉCIATION
Pas de moteur, mais des sangles. On comprend vite que ce
n’est pas avec la Nordic Pocket Saw que l’on va faire le bois de
feu pour l’année. Mais l’efficacité de cette tronçonneuse de
130 grammes est étonnante. Il n’y a pas besoin de beaucoup
de force pour éliminer en route les branches gênantes, préparer
le matériau pour faire un abri ou en cas de nécessité
couper un arbre. Avec un peu de sens du rythme, la scie glisse
régulièrement et sans crocher à travers le bois. Il est possible
de couper des troncs jusqu’à environ 30 centimètres d’une
seule coupe. Le facteur limitant est la longueur de la scie de
65 centimètres. Les dents de guidage et les dents de coupe
sont positionnées à contre-sens. Si besoin, il est possible de
l’affûter avec une lime ronde (4 mm). Un étui pratique avec
passant pour la ceinture est également fourni.
PHOTO Hansi Heckmair
PEAK
LIGHT 32
FORCES FAIBLESSES
• légère et compacte
• efficace et affûtable
CONCLUSION
TESTEUR
THOMAS EBERT
• aucune
« Un objet outdoor efficace
(et amusant) pour
les aventures en forêt
et les cas d’urgence. »
RÉINVENTER
LA LAINE
DEPUIS 1988
Le Système de panneau dorsal SWISSWOOL-TEC-KNIT du
PEAK LIGHT est la synthèse innovante d’un dos technique
avec de la LAINE SUISSE THERMO-PRESSEE, recouvert
d’un TISSU 3D HI-TECH. Les pads en laine sont utilisés dans
les zones en contact avec le dos et absorbent de grandes
quantités d’humidité sans paraître humides.
ortovox.com

L ˇ OURAL
L A S I B É R I E
AU-DELÀ DE
LES
ARRIVÉE
KAZAKHSTAN
ALTAI
TOUVA
CHINE

L ˇ EXTRÊME-ORIENT
TOUTES
FRONTIÈRES
DÉPART
MONGOLIE
BOURIATIE
À travers les territoires sauvages
du sud de la Sibérie, à travers la
Taïga sibérienne en suivant une
rivière et à travers les montagnes
hivernales de l’Altaï. Avec un
packraft, un vélo à 80 francs et
une veste d’hiver achetée au bazar.
Deux mois – tout seul ! Quand
tout se corse, Richard Löwenherz
se sent bien. Quelle aventure !

46 REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
5 septembre, 16 e jour,
622 kilomètres
RECUEILLE-
MENT. Un stupa
bouddhiste au bord
du chemin. Les
Bouriates combinent
bouddhisme et
chamanisme – tout
comme en Mongolie.
RALENTIR.
De temps à autre,
Richard rencontre
de petits villages
aux maisons de bois
typiques de Sibérie.
Plus de retour possible ! Voici le moment que
Richard Löwenherz a tant appelé de ses vœux. Après
tant de corvées. Le vélo est amarré sur le packraft,
l’équipement rangé dans de nombreux sacs
étanches. La rivière se présente devant lui, l’aventure
peut enfin commencer. Les derniers jours
furent durs. Il s’est retrouvé à plus souvent devoir
porter son vélo avec tout l’équipement que de le
pousser : le hisser par-dessus des arbres tombés,
l’extirper de profondes flaques de boue. Le sac à
dos lourd sur le dos, les sacoches vélo remplies de
bagages et de provisions avec en plus le packraft –
en tout bien 70 kilogrammes de bagages. Compte
tenu des difficultés il a tout juste avancé de cinq
kilomètres par jour. Ce qui est en soi bien égal,
car les indications de distance sont très relatives
en Sibérie. Richard a pris l’habitude de compter
en jours, le lever et le coucher du soleil rythment
ses journées. « Je n’aurais jamais imaginé qu’une
sente de trappeurs à travers la Taïga puisse être
aussi mauvaise… un beau sentier de randonnée,
mais une corvée, une torture, une folie à vélo… »,
sont les mots utilisés par Richard dans son journal
de bord de l’expédition. Le sentier rocailleux
le mène sur un col fortement boisé, à 1930 mètres
d’altitude : le « Choigan-Daban » qui sépare les
LUTTE. Sac
à dos, packraft et
vélo avec toutes ses
sacoches. Bien 70
kilogrammes que
Richard a dû porter
pendant deux jours
en pleine forêt pour
atteindre le col de
« Choigan-Daban »

REPORTAGE
Richard Löwenherz
47
ORBEA OCCAM TR
TRAIL GETS BIGGER!
orbea.com
amslervelo.ch

48 REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
SELFIE EN
EAUX VIVES.
Richard sur l’Izig-
Sug. Au début, le
cours d’eau est plus
paisible que prévu.
Il reste même assez
de temps pour une
photo rapide.
républiques russes de Bouriatie et Touva. Il sépare
aussi la petite aventure de la grande. Richard sent
le froid de l’eau limpide à travers sa combinaison
sèche lorsqu’il pose son packraft dans la rivière
Izig-Sug. Sur elle et sur sa grande sœur Hamsara,
il va naviguer les deux prochaines semaines avec
son petit canot. Si tout va bien.
Rien n’est certain car Richard n’est encore qu’un
débutant en rafting. Le soir venu, au bout des
premiers kilomètres sur l’eau, cet homme de 34
ans note dans son carnet de bord : « Me voilà à
présent au cœur de la nature sauvage – j’ai atteint
le point de non-retour. Une rivière à fort courant
qui demande toute mon attention. La combi
sèche a fait ses preuves. Plus d’une fois je me suis
retrouvé dans l’eau jusqu’au ventre. Avec la vitesse
que m’impose la rivière je me sens tel un débutant
qui a encore beaucoup à apprendre. »
18 jours auparavant : pour l’aventurier allemand
Richard, le grand voyage commence dans la métropole
sibérienne Irkutsk à proximité du lac Baïkal.
Son objectif : traverser les massifs de Saïan,
de Tannu-Ola et de l’Altaï sur une ligne aussi
directe que possible. Plus de 2 100 kilomètres, dont
bien 300 en pagayant dans un canot léger. Chez
un poissonnier de la rive sud-ouest du lac Baïkal,
il achète de l’omoul fraîchement fumé. Ensuite la
route tourne vers l’ouest. Kilomètre après kilomètre
il s’éloigne de la civilisation. Les immeubles
en béton préfabriqué de l’ère soviétique font
doucement place à de petites maisons en bois de
style sibérien, le goudron cède tôt ou tard sa place
aux routes en terre. Le Berlinois de 34 ans pédale
entre 50 et 60 kilomètres par jour dans la vallée
de Tounka. Tantôt sous la pluie et par 5 degrés,
tantôt par 25 degrés sous un soleil radieux. Tout
cela sur un vieux VTT bringuebalant acheté huit

49
GRAND LUXE.
Après deux semaines
en pleine nature,
Richard reçoit deux
miches de pain tout
frais au passage d’un
village au bord de
l’« Hamsara ». Il n’y
a rien à acheter dans
ces bourgades.
ans auparavant pour même pas 80 francs dans un
bazar mongole. Au nord, les sommets du massif
du Saïan pointent le bout de leur nez. L’itinéraire
suit la rivière Irkout à travers des forêts
de mélèzes clairsemées et des prairies arides. Il
croise régulièrement des tombeaux bouddhistes
et des places sacrées où les voyageurs déposent de
petites offrandes. Semblables aux Mongoles, les
Bouriates combinent le bouddhisme et le chamanisme.
Inspirer, se recueillir, plonger dans le
rythme de la nature – la liberté absolue.
Pas tout à fait. La frontière russe avec la Mongolie
est une zone de sécurité militaire. Pour séjourner
dans cette région limitrophe, les étrangers ont
besoin d’une autorisation du service secret russe
FSB. Richard avait demandé le permis dans les
délais à Berlin avant de s’envoler, mais il n’a reçu
aucune confirmation disant que sa demande a
été acceptée – ou pas. Dans la localité frontalière
Mondy, il arrive au poste de contrôle avec une certaine
appréhension. La sympathique garde-frontière
le laisse passer d’un simple geste de la main
– sans permis. Le prochain temple, Richard en
fait le tour dans le sens des aiguilles d’une montre
selon la tradition bouddhiste.
Supporter la solitude
VALLÉE DE L’OKA – 8 E
JOUR (28.8.), 419 KM,
PLUIE CONTINUE, 8°C
« Contrôlé par une patrouille
de gardes-frontières. Ils ne
voulaient pas croire que
j’aie pu passer le poste de
contrôle sans permis. Ils me
font la morale. Je comprends
seulement que la frontière
avec la Mongolie est un sujet
tabou ; un Allemand aurait
un jour passé la frontière et
aurait eu des problèmes, il y
a deux ans quelque chose…
Ensuite ils m’avertissent avec
insistance des dangers locaux
: ours, loups, froid. »

50 REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
Trois jours plus tard à Orlik, un petit village dans la
vallée de l’Oka et, pour l’instant, dernière occasion
de s’approvisionner en aliments frais. Richard
achète du beurre, des biscuits, des pâtes, des
raisins secs, du gâteau aux épices, des saucisses,
du lard, du chocolat et le dernier pain de tout le
village. Sur un vélo surchargé il tressaute pour sortir
du village alors que le soleil disparaît derrière
les montagnes. Sentiment de fin du monde – parfaitement
mis en scène par la lumière.
Comment peut-on avoir l’idée de traverser la Sibérie
seul ? En 2001 Richard a fait le tour de la mer
Baltique et remarqué qu’il aime bien être seul en
route. Qu’il est capable de supporter la solitude. Et
que les gens qu’il croise sont beaucoup plus chaleureux
et ouverts quand il est seul. Ce météorologue
et géographe de formation est attiré comme par
magie par les étendues de la Sibérie. Sa nature
sauvage nourrit en lui le souhait « de pouvoir
découvrir quelque chose par lui-même, de combler
les zones blanches sur la carte personnelle de sa
tête. » Les recherches pour ses expéditions il les fait
sur internet. Souvent il n’y trouve pas beaucoup
plus que quelques commentaires dans des forums,
souvent en russe. Un bref récit de voyage par-ci,
quelques photos par-là. L’itinéraire, Richard le prépare
à l’aide de vieilles cartes de l’armée soviétique
et de recherches sur Google Earth – y compris des
variantes pour le cas où il n’y aurait vraiment plus
moyen d’avancer.
Eau de vie et eaux vives
Sur les premiers kilomètres, la rivière Izig-Sug
est plus calme que prévu. Elle décrit de petits
méandres en direction du nord. Richard doit
sans cesse descendre du canot, se glisser dans
l’eau froide et haler le canot dans les passages
peu profonds. Des mélèzes renversés ou des
branches basses empêchent la navigation. Outre
la pagaie, la scie s’avère précieuse.
VACANCES
VIRILES. Dans les
contrées sauvages de
Russie, cela signifie
chasse, pêche et vodka.
Même Richard
ne peut échapper à
l’hospitalité à haut
pourcentage.
INTERLUDE
À LA SOLITUDE.
Sergej le chasseur
attend l’hiver dans
sa petite cabane. Il
va ensuite chasser
seul pendant quatre
mois. Richard est un
visiteur bienvenu.
PASSAGE EN EAUX VIVES SUR
LE IZIG-SUG, (7.9.), 18 E JOUR,
663 KM, NUAGEUX, 17°C
« Des eaux parsemées de beaucoup
de blocs, navigation plus difficile
qu’hier. Souvent posé sur des rochers,
plusieurs fois le canot rempli
d’eau, plusieurs fois déversé. Situation
délicate lorsque le canot a été
poussé contre un gros bloc de rocher,
sac de couchage et autres sacs ont
failli s’échapper. Finalement tout
juste réussi à rattraper tout l’équipement,
libérer le canot et me laisser
flotter dans des eaux plus calmes
grâce à ma combi sèche… »
Richard avance bien, il avale presque 40 kilomètres
en deux jours. À l’affluent du Choigan-Hem
il rencontre, un peu surpris, d’autres
personnes. Onze Russes en habits de camouflage
s’étonnent de voir arriver un Allemand dans un
canot rempli à ras bord. Eux se sont fait déposer

REPORTAGE
Richard Löwenherz
51
dans la nature par un hélicoptère. Pêcher, chasser,
boire – des vacances masculines typiquement
russes. Pour le petit-déjeuner ils ont préparé un
borchtch, une soupe de betteraves chaude et bien
épicée. Le tout évidemment bien arrosé de vodka
distillée maison (également assez forte) issue
d’un bidon de cinq litres. Impossible d’échapper à
l’hospitalité russe tant prônée. Richard poursuit
son périple avec un léger voile sur les yeux, mais
de bonne humeur.
Richard passe 313 kilomètres et 13 jours sur les
rivières Izig-Sug et Hamsara, il pagaie, se laisse
flotter et traverse tant bien que mal deux grands
lacs avec du vent contraire. Et sans cesse il
constate que la nature sauvage n’est pas si solitaire
: il rencontre le chasseur Sergej qui attend
l’hiver dans une petite cabane sur les rives du
deuxième lac afin de pouvoir chasser seul pendant
quatre mois. Ou un peu plus tard les chasseurs
Viktor et Yuri. Ils l’invitent à déguster du poisson
fraîchement pêché, des olives espagnoles et bien
sûr quelques verres de vodka. Autour du feu ils
discutent du conflit en Ukraine. Parfois Richard
passe la nuit dans de petites cabanes de chasse,
mais la plupart du temps sous tente. Les rapides
il les contourne « à l’oreille ». Une fois il s’arrête
de justesse avant une chute d’eau de six mètres
de haut – et il trouve ensuite un campement parfait
sur la rive. Dans son carnet de bord il écrit :
« 10.9., 21 e jour : ciel dégagé le soir, -4°C, chute
d’eau, cascade qui gronde, taïga solitaire, tente
devant l’abîme et au-dessus de tout la pleine
lune… C’est pour cela que je voyage, que je vis ! »
Le lendemain matin, l’hiver sibérien montre
pour la première fois ses dents. La rivière fume.
Des flocons de neige aussi grands que des pains
toast se posent sur le canot. La combinaison
sèche rend ce climat tout juste supportable.
Dans le petit village de Chasylar, entièrement
coupé du monde, il croise les premiers habitants
de la province de Touva. Il n’y a rien à
acheter dans ce petit village. Mais on lui offre
par contre du pain fait maison – quel luxe dans
ces contrées sauvages.
DE JUSTESSE.
La cascade devant
Richard fait plus de
six mètres de haut.
Son packraft n’aurait
certainement
pas résisté.

52 REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
COMBAT DE
MARMOTTES dans
la steppe Touva. À
l’arrière les sommets
enneigés du massif
de Tannu-Ola.
HOME, SWEET
HOME. La petite
tente sera un abri
rassurant tout au
long des deux mois
en Sibérie – surtout
lorsque l’hiver se
fera sentir.
Arrêt intermédiaire dans la
civilisation
24 septembre, 35 e jour, 1236 kilomètres. Cela
fait une semaine que Richard a quitté la Hamsara.
Kyzyl, la capitale de la république de Touva,
est à ses pieds : le centre géographique de l’Asie.
Plus de 100 000 personnes habitent ici à la
frontière avec la Mongolie, au cœur des steppes
touvaines. Après plus d’un mois, le VTT touche
à nouveau du goudron. La raison de ce crochet
par la civilisation : Richard a encore besoin d’un
permis pour la zone limitrophe touvaine avec
la Mongolie. Rien d’autre ne le retient en ville.
Il poursuit sa route vers le sud-ouest, à travers
la steppe de Touva, en direction de la frontière.
À l’horizon s’élève le massif de Tannu-Ola. Les
sommets sont déjà sucrés de blanc, les mélèzes
ont vêtu leur manteau jaune brillant. Pour
l’aventurier il ne s’agit que d’une étape intermédiaire
sur sa route vers l’Altaï. Le plus haut col
s’élève quand même à presque 2400 mètres. Le
paysage est aride, les températures basses. Heureusement
que Richard s’est procuré une veste
d’hiver pour 70 francs dans le bazar de
STEPPE,
ROUTE, IMMEN-
SITÉ. Le paysage
est aride et la température
basse. Par
chance, Richard a
encore déniché une
veste d’hiver dans
un bazar touvinien.

REPORTAGE
Richard Löwenherz
53
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54 REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
IDYLLE
GLACÉE. Le lac
de montagne de
Khindiktig dans l’Altaï
repose à 2380 mètres
d’altitude. Par moins
vingt degrés et en
pleine tempête Richard
note : « C’est de
la folie de continuer,
un combat contre
le temps. »
Toora-Hem. La nuit, seul dans sa tente, il
entend hurler les loups. Il ne verra par contre
jamais ces animaux farouches.
Dernier adversaire : l’Altaï glacial
7 octobre, 48 e jour, 1754 kilomètres : Richard a laissé
derrière lui le massif de Tannu-Ola et la frontière
mongole. Ce qui l’attend est l’épreuve finale, en
quelque sorte le dernier adversaire outdoor de
cette aventure de deux mois : l’Altaï par conditions
hivernales, avec ses sommets culminant à
4 000 mètres et une piste plus que vague, retranscrite
depuis une capture d’écran sur un forum de
motards sur internet. Arrêter maintenant ? Hors
de question pour Richard. À Mugur Aksy il achète
des vivres pour la dernière semaine. Il poursuit sa
route. Vers l’inconnu. Le soir du 7 octobre il écrit :
« Chutes de neige, -5 °C : mon expédition a quand
même fini par devenir une aventure hivernale.
Tout est fraîchement enneigé, en plus du gel, du
silence, du clair de lune – une ambiance incroyablement
belle ! Les pistes, sans traces depuis
Mugur-Aksy, sont heureusement encore reconnaissables.
»
Le lendemain matin c’est la fin de cette ambiance
merveilleuse. Dans une tempête de neige Richard
rate une bifurcation, il revient sur le bon itinéraire
seulement des heures plus tard. Depuis la traversée
d’une rivière, le moyeu arrière est gelé. Il n’y
a qu’une solution : pousser. Le vent rugit comme
si un chœur de Mongols entonnait un chant guttural.
Ou serait-ce lui qui commence à délirer ?
Richard monte la tente aux abords du lac de montagne
Khindiktig à 2380 mètres. Couché dans son
sac de couchage il note : « C’est en soi de la folie de
vouloir continuer, une course contre la montre,
contre chaque centimètre de neige qui s’accumule
chaque jour… La progression est déjà très difficile
maintenant. Je dois faire ma propre trace dans 10
à 20 cm de neige fraîche. » Pour la première fois
depuis qu’il est parti, Richard Löwenherz perd
courage et confiance. Il a de sérieux doutes.
Au-delà du lac il y a heureusement moins de
neige. Richard avance mieux, continue par contre
de marcher. Le froid est un adversaire endurant :
à -20°C avec un ciel découvert, le vent s’engouffre
dans la tente la nuit. Il est couché sur un petit matelas
bon marché. Pendant la journée, ses pieds
sont emballés dans deux paires de chaussettes,
séparées par un sachet de congélation afin d’éviter
que la transpiration ne gèle les deux paires.
Le matin du quatrième jour Richard croise un
véhicule tout-terrain qui lui permet de s’orienter
en suivant ses traces. La confiance est de retour.
La proposition du conducteur de monter dans le
véhicule est tentante. Mais Richard refuse. Il souhaite
à tout prix venir à bout de cet itinéraire par
ses propres moyens. Cela fait cinq jours qu’il bataille
à pied à travers le massif de l’Altaï lorsqu’il
atteint enfin le point culminant de son périple,
le col Buguzun à 2 600 mètres. Enfin la descente.
Des ornières profondes dans la neige et de
C’EST PIEDS
NUS que Richard
traverse les passages
à gué encore non
gelés. Avec ce froid,
les chaussures
doivent à tout prix
rester sèches. Même
si les pieds crient au
scandale.

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Photo: Reto Schild

56 REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
LA MISÉRI-
CORDE DVINE.
Malgré l’arrivée de
l’hiver dans l’Altaï,
Richard parvient
tout de même au
col Buguzun à 2600
mètres d’altitude.
La montée est faite.
Reste la descente.

REPORTAGE
Bikerafting en Sibérie
57
nombreux passages à gué à moitié gelés entravent
la progression. Enlever les chaussures –
qui doivent à tout prix rester sèches – serrer
les dents… et passer. Souvent, ses pieds nus
passent à travers la fine couche de glace.
La volonté à l’état pur
12 octobre, 53 e jour, 1884 kilomètres. Un vent d’ouest
avec des rafales secoue la tente au sommet du
dernier col. Ni le moyeu gelé, ni le vent et ni le froid
n’ont pu retenir Richard. Il a traversé l’Altaï en hiver
et donc vaincu son dernier adversaire. Avec de la
volonté à l’état pur et un équipement pour petit
budget. Seul. Comblé, Richard Löwenherz note dans
son carnet de bord : « Le dernier col est franchi, à
mes pieds je vois les lumières de Kosh-Agach. Plus
que 17 km et j’aurai réussi ! Soulagement, épuisement,
accomplissement… Pendant deux mois j’ai
été animé par le souhait profond d’arriver jusqu’ici.
C’est un sentiment fantastique que d’avoir atteint
cet objectif fixé par moi-même, malgré les difficultés
rencontrées. Maintenant je n’ai plus qu’une
seule direction qu’un seul but : rentrer le plus vite
possible. »
TEXTE
THOMAS WERZ
Lors de la rencontre avec Richard Löwenherz
dans un café chic de Berlin-Neukölln, un
point commun est vite trouvé : les études de
géographie. Mais il reste une grosse différence
: pour une aventure en solo en Sibérie,
il manque à Thomas un soupçon de courage.
PHOTOS
RICHARD LÖWENHERZ
Un minimum de frais pour un max d’aventure
: c’est la maxime lorsque Richard voyage.
Avec toujours l’objectif de découvrir quelque
chose par lui-même. La Sibérie est parfaite
pour ça. Toujours dans ses bagages : le journal
de terrain et le thermomètre.

B I K E
T E S T

TEST
VTT
59
12 VTT Allmountain, Enduro et Trail en test
PORTE-BONHEUR
SANS FAILLE
TEXTE CHRISTIAN PENNING
Certains mangent sans cesse du chocolat, d’autres ne jurent
que par leur portion quotidienne de saumon au petit-déjeuner :
les remèdes de grand-mère pour la production d’hormones du
bonheur sont parfois bizarres. La variante sportive : Enfourchez
votre VTT ! Outdoor Guide vous le démontre : la cuvée
2018 des VTT met de bonne humeur !
PHOTOS : CHRISTIAN PENNING, FABRICANTS
Ce n’est pas facile avec le bonheur. Si les choses ne
tournent pas rond, il nous échappe. Si les choses
vont bien, nous nous y habituons assez rapidement
et nous retombons dans un quotidien terne. Il est
donc bon de s’accorder régulièrement et consciemment
une dose de bonne humeur. Par exemple en
enfourchant son VTT. Les vélos de montagne de la
cuvée 2018 sont taillés pour le bonheur.
Difficile de trouver un équipement sportif ayant
connu un développement aussi rapide que les VTT
au cours de ces deux dernières décennies. Les plus
grandes innovations ont été réalisées au niveau
des roues (27,5 et 29 pouces, roues larges 27,5-
Plus), des châssis (amélioration des qualités en
montée et en descente) et bien sûr au niveau de la
transmission. Et maintenant ? En ce moment les
fabricants misent essentiellement sur l’amélioration
des détails. Ces derniers dépassent toujours
largement le simple cosmétique visuel du modèle.
Selon le leitmotiv « petite cause, grands effets »,
les nouveautés se manifestent par des améliorations
clairement perceptibles des caractéristiques
de conduite. Pour le test Outdoor Guide,
nous avons rassemblé douze VTT allmountain,
enduro et trail faits pour les sorties en montagne
mais dont la plupart sont tout à fait capables de
maîtriser une vraie piste de descente. Nous avons
surtout fixé notre attention sur la polyvalence
des VTT – du point de vue de nombreux vététistes
il s’agit d’une caractéristique clé sur laquelle les
fabricants ont aussi travaillé assidûment.
Montée et descente au top :
nouvelles géométries équilibrées
En quoi les nouveaux VTT sont-ils des porte-bonheur
? Ce sont souvent des détails qui ne sautent
pas immédiatement aux yeux. Les fabricants
ont par exemple effectué de petites mises à jour
efficaces à la géométrie du cadre afin de rendre
les VTT encore plus polyvalents. Pour percevoir
du premier coup les modifications de l’angle de
direction, de l’angle du tube de selle, de la longueur
du tube supérieur ou inférieur il faut un œil
bien affûté. Mais ces petits changements peuvent
déjà considérablement influencer les caractéristiques
de conduite. Les tendances actuelles : un
reach (distance horizontale entre l’axe du pédalier
et l’axe du tube de direction) plus long et un
angle de direction plus plat assurent davantage
de stabilité à la descente et une sensation plus
sûre dans les trails techniquement exigeants.

60 TEST
VTT
châssis en faisant basculer une entretoise montée
sur l’amortisseur afin de passer sans trop d’efforts
de roues 27,5 Plus à des roues 29 pouces. Ce tour
de magie est également possible sur le Trek Fuel
EX et le Bold Linkin Trail LT 29.
Tendances : pneus larges et retour
des 29 pouces
EXIGENCES
TECHNIQUES. Sur
le parcours de test du
Monte Ceneri au Tessin,
les vélos doivent
prouver leurs performances
allmountain.
Les haubans arrière courts permettent au vélo de
rester maniable. Résultat : pour les montures plus
orientées descente, tels les VTT allmountain et
enduro, la mise à jour de la géométrie a des effets
tout à fait positifs. Soit : ces machines sont non
seulement fluides à la descente, mais se veulent
également étonnamment efficaces et bonnes à
la montée. Dans le cas des VTT trail avec des
haubans courts et un débattement de 130 millimètres,
ce sont avant tout les qualités de descente
qui ont été améliorées sans pour autant perdre en
efficacité à la montée. Bien sûr, selon le modèle et
le fabricant, il existe des différences spécifiques :
le « Camber Expert 29 » de Specialized est un bon
exemple pour la polyvalence. Ce VTT trail offre
une propulsion dans les montées comme un VTT
marathon, mais ne se laisse pas non plus trop
impressionner par les trails rocailleux. Somme
toute, les châssis sont aujourd’hui équilibrés et
polyvalents comme jamais auparavant.
Pour souligner ce constat, les fabricants de VTT
ont encore imaginé quelques astuces. Elles ne
sont pas toutes révolutionnaires, mais certaines
semblent quand même s’imposer. Par exemple la
géométrie variable : Rocky Mountain la pratique
à merveille depuis plusieurs années sur son système
Ride-Nine. Sur le « Fuel Ex » de Trek, le système
« Mino Link » permet, grâce à une construction
avec filetage sur la biellette de suspension du
train arrière, d’adapter l’angle de direction (0,5°)
et la hauteur du pédalier (10 mm) en quelques
secondes avec une clé imbus. Cela est possible
même lorsqu’on se trouve sur un trail. Sur le Scott
Genius un petit arrêt au box suffit pour régler le
Parlons un peu des roues. La polémique autour
des roues 27,5 ou 29 pouces s’est apaisée depuis
longtemps. La raison : par des astuces innovantes
sur les cadres, les concepteurs ont, en
grande partie, désamorcé les prétendus inconvénients
des grandes roues tels l’inertie, le manque
de rigidité et le manque d’agilité. À l’occasion
du test nous n’avions guère constaté de différences
notables entre les 27,5 et les 29 pouces sur
ces points-là. Le fait que le système de chaque
modèle soit équilibré et harmonieux est plus
important que les dimensions de la roue.
Frappant : les transitions entre les différentes
catégories trail, allmountain et enduro sont
désormais floues. Et les descriptions des fabricants
ne se recouvrent pas toujours avec les
impressions des testeurs Outdoor Guide. L’un
ou l’autre VTT enduro, tel le « Lane 150 » de Bixs
s’est plutôt dévoilé comme étant une machine
allmountain avec beaucoup de débattement. Et
inversement on trouve des VTT trail tels que le
« Fuel EX 9.8 29 » de Trek qui tiennent facilement
le rythme de certains modèles allmountain à la
descente.
En matière de largeur de pneus il y a des nouveautés
intéressantes. Il serait exagéré de parler
d’une marée de VTT avec des pneus Plus, mais
certains modèles (Scott Genius, Trek Fuel Ex,
Bold Linkin Trail LT 29) offrent du moins une option
plus large. Avec des largeurs de pneus entre
2,4 et 2,6 pouces, la plupart des autres modèles
étaient dotés d’une puissante largeur de pneu.
Confort, bonne accroche et sécurité – voilà ce
qu’offrent les fonctions à distance désormais très
abouties pour régler le châssis. La possibilité de
commuter entre mode trail et mode descente est
devenu presque une évidence. BMC équipe son
Speedfox AMP d’une nouveauté remarquable.
Avec l’abaissement de la tige de selle, l’amortisseur
s’ouvre automatiquement et le mode

TEST
Mountainbikes
61
descente est activé. En faisant remonter la selle,
l’amortisseur se remet automatiquement en
mode trail. Idée originale. Elle comporte néanmoins
quelques inconvénients. Sur des trails
plats parsemés de racines il est par exemple impossible
d’ouvrir l’amortisseur à fond en laissant
le tube de selle en haut. De plus, la longueur de la
tige de selle n’est pas réglable en continu.
Transmission : adieu le deuxième
plateau ?
Pour ce qui concerne la transmission, les systèmes
simples sans dérailleur avant sont en progression.
Parmi les modèles haut de gamme il est désormais
rare de trouver des VTT avec deux plateaux. Sram
a même complètement évincé les pédaliers à deux
plateaux. Avec son « Eagle » ce spécialiste de la
transmission mise sur le système à plateau unique
et douze pignons assurant une gamme de développement
ayant fait ses preuves dans la pratique.
En plus des modèles onéreux XX1 Eagle et X01
Eagle, la cassette douze pignons est maintenant
également disponible sur un modèle de la gamme
intermédiaire et accessible : le GX Eagle.
Shimano propose encore des transmissions à un ou
deux plateaux. Le leader du marché souhaite laisser
le choix à chaque vététiste. Shimano a fait une
enquête auprès de plus de 85 000 cyclistes éparpillés
sur toute la planète. Le résultat est partagé. Environ
la moitié préfère un seul plateau sur le pédalier,
l’autre moitié deux. « Selon le domaine d’utilisation
et les facteurs individuels tels que le style de
conduite et la forme physique, ce n’est pas toujours
le même système qui est avantageux », résume Ben
Hillsdon, PR manager chez Shimano. Typiquement,
en explorant de nouveaux trails ou dans des
passages plats rapides, les transmissions à deux
plateaux offrent parfois un peu plus de réserves.
En contrepartie, les systèmes à plateau unique
économisent du poids, facilitent le changement
des vitesses, éliminent une source potentielle de
problèmes (dérailleur avant) et assurent un guidon
sobre. Dans sa version 29 pouces, Trek propose son
« Fuel Ex » avec une transmission 2x11 Shimano XT
et dans sa version 27,5 pouces avec une transmission
1x12 Sram GX Eagle. Astuce : ceux qui préfèrent deux
plateaux à l’avant au lieu de la solution à plateau
unique montée par défaut, devraient, avant l’achat,
prendre contact avec le distributeur afin de se renseigner
si une telle modification est possible.

62 TEST
VTT
TUNING DES SUSPENSIONS
Afin de tirer le maximum de la fourche et de
l’amortisseur, nul besoin d’avoir une équipe
dans les box. Quelques simples astuces permettent
d’améliorer sensiblement leur performance
et réactivité.
Lubrifiant. La solution la plus simple : lubrifiez
bien et vous roulerez bien. Ceci touche tout particulièrement
les éléments du ressort. Mais pas toutes les graisses
ou huiles ne s’y prêtent. Il faudrait absolument vérifier si
les lubrifiants attaquent les joints d’étanchéité. Vous ne
prendrez aucun risque en vous rabattant sur les lubrifiants
spécifiques des fabricants. Pour Rock Shock, Sram a
développé une sorte de beurre. Pour les fourches et amortisseurs
de Fox, orientez-vous vers l’huile Gold Oil.
Spacers : la pression d’air n’est de loin plus la seule
possibilité d’équilibrer la performance des fourches et
des amortisseurs de manière individuelle. Les fabricants
utilisent des spacers qui permettent d’augmenter
ou de réduire le volume d’air de la chambre. Plus on
introduit de spacers, plus on réduit le volume d’air et
donc plus le comportement de l’amortisseur est progressif.
Les spacers peuvent être montés et démontés
sans être mécanicien vélo. Dans le doute, les experts de
votre magasin VTT vous conseilleront.
Infos : sram.com
foxracingshox.de
Conclusion : beaucoup de bonheur
avec les VTT 2018
Comme mentionné plus haut, le sentiment de
bonheur n’est en général pas un état permanent.
Mais les VTT 2018 constituent une excellente
opportunité de s’en approcher. Nous n’avons pas
rencontré de réelle déception parmi les modèles
testés. Avant l’achat il faudrait toutefois prendre le
temps de soigneusement réfléchir où se situent
nos domaines de prédilection, combien nous
sommes attachés à la performance en montée, à
une transmission la plus efficace possible et aux
qualités de descente. Les différences sont considérables
même si les VTT trail ont gagné en potentiel
de descente et que les VTT enduro puissants ne
rechignent plus trop dans les montées. Les résultats
détaillés de chaque modèle se trouvent dans
les pages suivantes. Bien du plaisir à la lecture… et
« happy trails » !
Procédure de test Outdoor Guide
Afin d’identifier avec précision le caractère de
chaque VTT testé, l’équipe Outdoor Guide a
formé deux équipes. Une équipe de base de trois
vététistes expérimentés (guide VTT et ancien
compétiteur de marathon, ancien compétiteur de
cross-country ainsi qu’un vététiste chevronné) a
passé les VTT des catégories allmountain et enduro
au crible sur l’itinéraire exigeant des championnats
du monde de 2003 au Monte Ceneri. Les VTT
enduro ont de plus dû se soumettre au test sur la
piste de descente du Monte Tamaro.
Des montées corsées sur goudron font autant partie
des épreuves que les rampes techniquement exigeantes
sur un sol forestier ou rocheux. La plupart du
temps, les conditions étaient sèches et adhérentes.
Sur l’itinéraire de descente, des tronçons fluides
puis des tronçons rocailleux et raides attendaient les
candidats au test. Outre l’itinéraire classique, les
VTTAE (voir test dès la p. 72) ont aussi été emmenés
sur un singletrail techniquement exigeant avec des
rampes très raides, du gros gravier et des racines, ainsi
qu’à la section inférieure de la piste de descente.
Après le test de l’équipe de base, un groupe témoin
de six vététistes amateurs (dont certains font de la
compétition) s’est élancé sur les VTT. Tous les VTT ont
été testés avec les pneus de série vendus dans le commerce.
L’entreprise Hutchinson nous a une fois de plus
soutenus avec des chambres à air en cas de crevaison.

TEST
VTT
63
Travail du détail
SUBTILITÉS TECHNIQUES SOUS LA LOUPE
Polyvalence : le « Linkin Trail
LT 29 » de Bold peut rapidement et
aisément être monté avec des roues
27,5 pouces Plus. La grande gamme
de développements est assurée par la
transmission Scram GX Eagle 1x12. De
quoi faire face avec aisance à toutes les
situations que l’on peut rencontrer.
Variable : le système « Mino Link »
sur le Trek « Fuel EX 9.8 29 » permet
de changer la géométrie du cadre et
le comportement du vélo en abaissant
le pédalier avec seulement quelques
gestes. Le changement de roues
29 pouces à des roues de 27,5 pouces
est également possible.
Astucieux : avec une construction
asymétrique du cadre, les concepteurs
du Orbea « Rallon » ont réussi à réduire
l’écart de l’entrejambe par rapport au
tube supérieur. Ce dernier est bas et assure
ainsi davantage de liberté de mouvement.
De plus, il reste assez de place
pour le montage d’un porte-gourde.
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64 TEST
VTT
Extra rigide : la biellette en carbone
assure un supplément de rigidité
au châssis du modèle « Jekyll 1 » de
Cannondale. Cette matière est plus
légère et plus rigide que les alliages
en alu- minium conventionnels. Sous
la biellette il y reste encore assez de
place pour une gourde.
Prêt pour les rampes : avec une
gamme de développement de 500 pour
cent et un plateau de 50 pignons, même
les rampes les plus raides ne font plus
peur. Le Spezialized « Camber Expert 29 »
est doté du pédalier GX Eagle de Sram.
Grâce à lui, la technique 1x12, jusqu’à présent
très onéreuse, devient accessible.
Sensible : « Zero » est le nom que
donne Mondraker à sa construction
Dual-Link avec un amortisseur flottant
placé entre les deux articulations. Il est
capable de reprendre des forces des deux
côtés. Ainsi, le châssis peut réagir de
manière sensible aux petites secousses
tout en absorbant les grosses bosses.
Double effet : sur le « Speedfox 01 » de
BMC, tirer sur la commande de la tige de
selle télescopique régule non seulement
la hauteur de la selle mais modifie aussi
l’amortisseur. En descendant la selle,
l’amortisseur s’ouvre automatiquement
(mode descente). BMC donne le nom de
« Trailsync » à cette technologie.
Le plaisir incarné : avec un amortisseur
fait pour l’enduro doté d’une
chambre de compensation et d’un cadre
en carbone monocoque avec un angle
de direction plat, le modèle « Carbine
Elite » de Intense est parfaitement taillé
pour les pistes de descente exigeantes
ou pour les compétitions enduro.
Stabilité : avec une construction
large et rigide du cadre en carbone,
Bixs augmente la rigidité au niveau
du pédalier de son modèle « Lane
150 ». Ce gain de rigidité se remarque
avant tout dans les montées. Ce VTT
surprend en effet par sa propulsion
efficace.
Fonction élégante : le train arrière
« Switch Infinity » du Yeti « SB5 Turq Series
» constitue toujours la référence en
matière de performance. Le répondant
du châssis est sensible tout en éliminant
les oscillations dans les montées. Un des
meilleurs châssis du test.
Potentiel de descente : l’amortisseur
Fox avec chambre de compensation
revalorise le potentiel de
descente du Santa Cruz « High tower
LT XE Carbon X ». Le châssis réagit
de manière sensible et absorbe sans
problème les gros obstacles.
Deux en un : oups – pas de potence
? En quelque sorte oui, quand
même ! Mais bien camouflée. Scott
intègre dans ses modèles « Genius »
la potence directement dans le cintre
Syncros. Résultat : rigidité plus élevée,
peu de visserie.

TEST
Mountainbikes
65
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66
TEST
VTT
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I O N S
I O N S
29
R O U E S
29
R O U E S
CHF 5990.– CHF 6999.–
BIXS Lane 150
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13,8 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
160 / 150 mm
Carbone
Fox Float DPS Performance Elite
Fox 36 Float Performance Elite
TRANSMISSION Shimano XT 1 x 11
FREINS
ROUES
PNEUS (av./ar.)
WWW
Shimano XT
DT Swiss Wheelset Spline
Schwalbe Hans Dampf Speedgrip /
Magic Mary Addix Soft, 29 x 2,35
bixs.com
CARACTÈRE
C’est avec un tout nouveau design et un cadre en carbone que Bixs a envoyé
son enduro « Lane 150 » au test. Avec 160 millimètres de débattement
à l’avant et 150 à l’arrière ainsi qu’avec les grandes roues de 29 pouces, ce
VTT semble fait pour le terrain grossier. L’adhérence des pneus Schwalbe
2,35 à gros crampons est convaincante. Dans les passages très rocailleux
et avec un style de conduite agressif, les testeurs ont tout de même trouvé
la limite de ce vélo. À la descente, et malgré un grand développement, le
châssis n’est pas aussi « moelleux », que sur d’autres enduro. Le VTT est
maniable, incite à une conduite joueuse, mais le pilote a le sentiment
d’être un peu haut par rapport aux roues, ce qui est dû au pédalier haut
placé et à la potence relativement longue. La stabilité à haute vitesse en
souffre. En échange, le « Lane 150 » dévoile ses forces dans les passages
fluides et à la montée. Grâce à la bonne propulsion et à de solides capacités
de grimpe, les montées s’avalent aisément, ce qui peut encore être
soutenu par le mode Lockout de l’amortisseur. De longues sorties avec un
beau dénivelé ne posent plus aucun problème. Somme toute, un VTT allmountain
raffiné et puissant plutôt qu’un VTT enduro.
VÉTÉTISTE
Vététiste ambitieux qui cherche un VTT polyvalent ayant une bonne propulsion,
avec de bonnes capacités de grimpe et de la réserve au niveau du
débattement, pour des sorties exigeantes.
BMC Speedfox 01
SPÉCIFICATIONS
POIDS 12,0 kg (cadre testé M)
DÉBATTEMENT (av./ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
120 / 120 mm
Carbone
Fox Float DPS Performance Elite
Rock Shox Pike RCT3
TRANSMISSION SRAM X01 Eagle 1 x 12
FREINS SRAM Guide Ultimate (180 / 180)
ROUES
DT Swiss XM 1501 Spline
PNEUS (av./ar.) Maxxis Forekaster EXO 29 x 2,35
WWW
bmc-switzerland.com
CARACTÈRE
Wow ! Dès la première montée, le « renard rapide » a enthousiasmé les
testeurs. Le « Speedfox 01 » s’envole presque comme un vélo de course.
Ce n’est pas seulement dû à son faible poids de douze kilos. Ce vélo tout
suspendu transforme chaque tressaillement des fibres musculaires en
propulsion. Ce VTT a été l’un des meilleurs grimpeurs du test. Sa géométrie
équilibrée, la position assise confortable, un châssis offrant
beaucoup d’adhérence et une efficacité redoutable en sont les raisons.
Génial : le « Trailsync » - l’adaptation automatique du châssis simultanément
à la tige de selle télescopique. En remontant la tige de selle,
l’amortisseur commute automatiquement en mode trail plus rigide.
En descendant la tige de selle, le mode descente est activé. Inconvénient
: la tige de selle n’est pas réglable en continu et doit, dans sa longueur,
être précisément adaptée au conducteur. Pour un VTT avec un
débattement moyen, le « Speedfox 01 » est relativement calme à haute
vitesse. Il dévoile ses forces sur les trails fluides et moyennement difficiles.
Là il se montre vif et agile.
VÉTÉTISTE
La monture parfaite pour les vététistes qui ne sont pas avares de dénivelé
et qui cherchent néanmoins un compagnon stable et fiable
pour la descente.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 8 10
Descentes 0 6 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 7 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• très bonne propulsion
• un peu nerveux à haute vitesse
• châssis réagissant sensiblement
• maniable
FORCES FAIBLESSES
• excellente propulsion
• réglage simple et automatique du châssis
• maniable
• il n’est pas possible de rouler
avec l’amortisseur ouvert et
la tige de selle en haut
ALTERNATIVE
Bixs « Sauvage 150 » avec un débattement de 150 mm et un entraînement 2x11.
Prix : CHF 6999.–
ALTERNATIVE
En taille S le Speedfox est équipé de roues 27 pouces. Les tailles L et XL ont des roues 29
pouces et pour la taille M le cycliste a le choix entre les deux dimensions de roues.

TEST
VTT
67
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N E M I
D
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S N E M
I
I O N S
I O N S
29
R O U E S
27,5
R O U E S
S
CHF 6220.– CHF 8199.–
Bold Linkin Trail LT 29
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13,8 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.) 160 / 154 mm
CADRE
Carbone
AMORTISSEUR
DT Swiss R414 O.D.L / 200 / 55 remote
FOURCHE
RockShox Lyrik RCT3
TRANSMISSION SRAM GX Eagle 1 x 12
FREINS SRAM Guide RS (200/ 180)
ROUES
DT Swiss M1700
PNEUS
Maxxis Highroller 29 x 2,3 Exo / TR / 3C
WWW
boldcycles.com
Cannondale Jekyll 1
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13,1 kg (cadre testé M)
DÉBATTEMENT (av./ar.) 170 / 165 mm
CADRE
Carbone
AMORTISSEUR
Fox Factory Float C EVOL
FOURCHE Fox Factory Float 36
TRANSMISSION SRAM X01 Eagle, 1 x 12
FREINS SRAM Guide 200 / 180
ROUES
Cannondale HollowGram 30 Carbon
PNEUS (av./ar.)
Maxxis Minion DHF 27,5 x 2,5 / 3C Compound
WWW
cannondale.com
CARACTÈRE
Sobre et polyvalent – le Bold « Linkin Trail LT 29 » saura vous convaincre en de
nombreuses occasions. Comme tous les modèles Bold, il est doté d’un amortisseur
arrière entièrement intégré dans le cadre. Ce dernier fait son travail
sans rien laisser percevoir, logé à l’intérieur du tube de selle. Avantage : un
aspect classe, propre et une protection efficace contre la boue. Inconvénient :
la configuration de l’amortisseur est fastidieuse et demande de la patience.
Sur les trails, ce modèle allmountain puissant – avec néanmoins quelques
gènes enduro - se révèle assez rigide – constat renforcé par le cadre très
rigide. Une conduite très directe en est le résultat. Ce qui frappe c’est la hauteur
de la partie antérieure. Malgré cela l’on n’a jamais l’impression de passer
par-dessus le guidon dans les descentes raides, mais, dans les sentiers grossiers
et accidentés la stabilité pâtit du centre de gravité relativement haut.
Dans les montées ce VTT ne manquera pas de marquer des points : grâce à
une propulsion extrêmement efficace, ce vélo se prête également aux sorties
de plusieurs jours et aux traversées des Alpes. Dans les passages goudronnés
ou en gravier, il est possible de bloquer l’amortisseur depuis le guidon via la
commande à distance. Les pneus 2,3 semblent quelque peu sous-dimensionnés
pour les terrains rocailleux. Des pneus mieux adaptés permettraient à
coup sûr d’améliorer le comportement à la descente.
VÉTÉTISTE
Vététiste expérimenté qui met les gaz autant à la montée qu’à la descente et
qui ne craint pas les descentes techniquement exigeantes.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 8 10
Descentes 0 7 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• extrêmement bonne propulsion
• équipement et finition de haute qualité
• maniable
ALTERNATIVE
• confi guration fastidieuse de l’amortisseur
• un peu instable à haute vitesse
Le modèle « Linkin Trail LT 29 » est également disponible avec des roues 27,5 Plus. Les
roues peuvent être changées sans grand effort.
CARACTÈRE
Puissant à la descente – voilà comment résumer le modèle haut de
gamme de la série « Jekyll ». Un coup d’œil sur les chiffres suffit : 170 mm
de débattement avant, 165 mm à l’arrière. Mais le véritable caractère de
cette machine enduro se dévoile dans les descentes rapides et accidentées.
L’amortisseur développé spécialement pour le Jekyll en collaboration
avec Fox réagit de façon harmonieuse avec le train arrière et procure une
sensation très sûre lorsque l’amortisseur est ouvert. Le train arrière réagit
de manière sensible aux vibrations rapides des trails parsemés de
racines. Il absorbe aussi bien les gros blocs de rochers que les sauts. Si le
sol est mou, ou dans les virages relevés, on peut réduire le débattement à
distance à 130 mm, ce qui permet d’accélérer d’un gros coup de pédale.
Grâce aux haubans arrière très courts, le « Jekyll 1 » est étonnamment
maniable. À la montée il faut prévoir un peu de temps avec ce VTT. Car
même en mode amortisseurs fermés, il gaspille encore pas mal d’énergie
à cause du train arrière qui a tendance à pomper. En terrain très raide, la
roue avant à tendance à lever – le prix à payer pour l’angle de direction
relativement plat – ce qui est très agréable dans les descentes.
VÉTÉTISTE
Pilote enduro et vététiste qui cherche à se faire plaisir dans les descentes
et qui privilégie les sorties assistées par les remontées mécaniques ou les
itinéraires avec des montées peu raides.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 5 10
Trail (montée) 0 7 10
Descentes 0 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• beaucoup de plaisir à la descente
• bonne réactivité du châssis
• maniable
ALTERNATIVE
• définitivement pas un bon grimpeur
La série allmountain « Trigger » de chez Cannondale, avec 150 mm de débattement à l’avant
et 145 mm à l’arrière, un vaste domaine d’utilisation et davantage de potentiel à la montée.

68 TEST
VTT
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I O N S
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R O U E S
27,5
R O U E S
CHF 8690.– CHF 4599.–
Intense Carbine Elite
SPÉCIFICATIONS
POIDS 14 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.) 160 / 155 mm
CADRE
Carbone
AMORTISSEUR
RockShox Super Deluxe RC3
FOURCHE RockShox Lyric RCT3 29
TRANSMISSION SRAM X01 Eagle, 1 x 12
FREINS SRAM Guide RS 180 / 180
ROUES
Intense Recon Trail
PNEUS Maxxis Minion DHR II, 29 x 2,4
WWW
intensecycles.com
Mondraker Foxy Carbon R
SPÉCIFICATIONS
POIDS 14,5 kg (cadre testé M)
DÉBATTEMENT (av./ar.) 150 / 150 mm
CADRE
Carbone
AMORTISSEUR
RockShox Deluxe RL Debonair
FOURCHE
RockShox Revelation RC Solo Air
TRANSMISSION
SRAM NX1
FREINS
Shimano MT-500
ROUES
MDK-EP1, 27,5 pouces
PNEUS (av./ar.) Maxxis Ardent 27,5 x 2,4
WWW
mondraker.com
CARACTÈRE
Intense a radicalement revisité son modèle enduro « Carbine Elite ». Résultat
: un angle de direction plus plat, un reach et un empattement plus
longs. Sur les trails ce VTT se révèle comme étant un enduro pur-sang.
C’est surtout dans les terrains chahutés qu’il peut tirer parti de ses atouts.
Pas grave si on ne chope pas toujours la ligne parfaite. Le « Carbine Elite »
pardonne presque tout et avale les difficultés comme si de rien n’était.
Définitivement un VTT qui adore la haute vitesse et qui ne craint ni les
ressauts rocheux, ni les racines. Les pneus très adhérents contribuent à ce
comportement. Même s’il ne fait pas partie des modèles les plus agiles, il
est suffisamment vif pour se faufiler dans les virages serrés. Au plat, cette
monture transmet bien la force de son conducteur – un brin de réactivité
supplémentaire serait pas mal. À la montée, ce n’est pas un sprinter. Dans
les montées raides il arrive que la roue avant perde le contact avec le sol.
Les roues en carbone réduisent un peu le poids, mais elles ne feront pas de
cet enduro puissant un grimpeur rapide.
CARACTÈRE
Mondraker a offert un bain de jouvence à la géométrie de ses VTT. Typique
pour la maison Mondraker, le « Foxy Carbon R » a été équipé de la géométrie
Fast Forward avec un tube supérieur gracieux : potence extrêmement
courte en combinaison avec un tube supérieur très long. Cette recette
fonctionne. La pression sur la roue avant est assurée dans toutes les situations
à la montée, même dans les passages très raides le vélo garde son
adhérence au sol. Ce VTT génère une bonne traction, même si au niveau
du poids il ne fait pas partie des grimpeurs les plus rapides. Somme toute,
le « Foxy Carbon R » se présente comme un VTT hybride polyvalent, à
cheval entre un modèle allmountain et enduro. Un train arrière réactif, de
la stabilité à haute vitesse et un maniement joueur lui procurent des
qualités impressionnantes à la descente. Ce qui frappe : en activant la
plateforme, l’amortisseur est presque bloqué et le débattement est fortement
réduit. Astuce : le cadre est plutôt petit. En cas de doute, mieux vaut
se rabattre sur la taille supérieure.
VÉTÉTISTE
Pour les pilotes plein gaz qui ne connaissent pas de limites dans les descentes,
qui ont une préférence pour les terrains exigeants et caillouteux et
qui n’exagèrent pas avec le dénivelé à la montée.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 5 10
Trail (montée) 0 7 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
VÉTÉTISTE
Vététiste randonneur et polyvalent qui ne compte pas chaque seconde
à la montée et qui cherche un compagnon fiable pour avoir du plaisir à
la descente.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 6 10
Trail (montée) 0 7 10
Descentes 0 8 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• potentiel presque illimité à la descente
• pneus offrant une très bonne adhérence
• très stable à haute vitesse
ALTERNATIVE
• qualités de montée médiocres
• prix élevé
Intense est capable de faire meilleur marché : « Carbine Foundation » avec un équipement
moins onéreux et avec CHF 4390.– la moitié du prix du « Carbine Elite ».
FORCES FAIBLESSES
• domaine d’utilisation polyvalent
• comportement équilibré à la
montée et à la descente
• bonne stabilité à haute vitesse
ALTERNATIVE
• poids relativement élevé (composants)
Si l’argent n’est pas un critère, le « Foxy Carbon » existe aussi en version « Carbon RR SL »
nettement moins lourd (12,1 kg, indication du fabricant).

TEST
VTT
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I O N S
29
R O U E S
27,5
R O U E S
CHF 5299.–
à 5799.–
(selon la couleur) CHF 6870.–
Trek Fuel EX 9.8 29 Project One
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.) 130 / 130 mm
CADRE
Carbone, haubans arrière en aluminium
AMORTISSEUR
Fox Performance Float EVOL
FOURCHE
Fox Performance 34 Float
TRANSMISSION SRAM GX Eagle 1 x 12
FREINS
SRAM Guide RS0
ROUES Bontrager Line Elite 30
PNEUS Bontrager XR4 Team Issue, 29 x 2,4
WWW
trekbikes.com
Yeti SB5 Turq Series
SPÉCIFICATIONS
POIDS 12,3 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.) 150 / 127 mm
CADRE
Carbone
AMORTISSEUR
Fox Factory Float
FOURCHE
Fox 34 Factory
TRANSMISSION
Shimano XT
FREINS
Shimano XT
ROUES
DT Swiss XM421
PNEUS (av./ar.)
Maxxis Ardent 2,4 TR EXO
WWW
yeticycles.com
CARACTÈRE
En plus du Specialized « Camber Expert 29 », le Trek « Fuel EX 9.8 29 »
est une deuxième preuve que la quantité de débattement ne dit pas tout.
Pour le terrain alpin standard, les 130 mm de débattement bien ajustés
de ce VTT trail suffisent amplement et on a l’impression qu’il en a plus.
La propulsion imposante est frappante. Grâce à une bonne traction, à la
position confortable et sportive, ce vélo grimpe très bien même avec
l’amortisseur ouvert. Le plateau avant avec 50 pignons assure un développement
correct pour venir à bout des rampes raides. À la descente, le
« Fuel EX » s’avère agile, maniable et incite à une conduite joueuse. Il est
le plus à l’aise dans les trails fluides et pas trop grossiers. Sur les sentiers
très rocailleux il touche à ses limites et devient instable – ce qui est
entre autres dû au guidon plutôt étroit. Détail judicieux : la protection
en plastique du tube inférieur qui protège le cadre en carbone. Un VTT
trail et rando extraordinaire avec lequel la plupart des vététistes seront
amis dès les premiers mètres.
VÉTÉTISTE
Du vététiste randonneur au compétiteur amateur qui se lance de temps à
autre le défi d’une course marathon.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 7 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
CARACTÈRE
Beaucoup associent Yeti avec enduro et downhill. Que ce fabricant culte du
Colorado n’est pas en reste sur les VTT de trail, il nous le démontre avec son
2SB5 ». « Du plaisir à l’état pur », dixit une de nos testeuses. Le train arrière
« Infinity Link » travaille de manière très précise et sans pomper. À la montée,
il devient presque inutile d’utiliser la plateforme de l’amortisseur arrière. Et
grâce à la bonne traction ce vélo grimpe avec aisance dans les singletrails
exigeants. Dans les rampes très raides, la roue avant peut perdre parfois le
contact avec le sol si l’on ne déplace pas très activement le poids vers l’avant.
Le cœur du vététiste ne tardera cependant pas à s’emballer dès la prochaine
descente. Maniable, souple et stable – il garde sa ligne. Sur un terrain rocailleux
et à haute vitesse il faut une bonne poigne pour maintenir proprement le
cap. Les pneus 2,25 sont clairement trop étroits, trop faiblement profilés et
sous-dimensionnés pour cette utilisation. Mais en série le « SB5 Turq Series »
devrait être équipé de pneus 2,4 Maxxis Ardent plus larges et mieux profilés,
ce qui améliorera à coup sûr ses qualités de descente. Petit aspect négatif : le
levier de la tige de selle Fox est relativement difficile à manier.
VÉTÉTISTE
Le « SB5 Turq Series » enchantera de nombreux vététistes, à condition de ne
pas compter chaque seconde à la montée et… d’avoir une tirelire bien remplie.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 8 10
Descentes 0 8 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• châssis équilibré et harmonieux
• guidon un peu étroit
• exploite très bien le débattement
• bon grimpeur
FORCES FAIBLESSES
• châssis précis
• pneus trop étroits sur le modèle testé
• maniable et joueur
• tige de selle diffi cile à régler
• position assise confortable
ALTERNATIVE
Pour davantage de potentiel à la descente il existe le Trek « Fuel EX » et pour le même
prix aussi en version « Fuel EX 9.8 27,5 Plus » avec une fourche 140 mm.
ALTERNATIVE
Yeti « SB5.5 » avec un débattement de 140 mm et des roues de 29 pouces pour avoir
encore plus de potentiel dans les descentes.

70 TEST
VTT
D
I M E N S
D
I M E N S
I O N S
I O N S
29
R O U E S
29
R O U E S
CHF 7499.– CHF 6890.–
Orbea Rallon M-Team
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13,8 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
160 / 150 mm
Carbone
Fox Float X2 Factory
Fox Float Factory
TRANSMISSION SRAM X01 Eagle 1 x 12
FREINS Avid Guide RSC (200 / 180)
ROUES
DT Swiss E-1501 Spline
PNEUS Maxxis Aggressor 2,3
WWW
orbea.com
CARACTÈRE
Pour marquer la fin de la journée après les parcours de test, les testeurs
Outdoor Guide ont pris l’habitude de s’élancer dans une longue descente du
Monte Tamaro. À ces occasions, le modèle « Rallon » d’Orbea fut sujet à des
batailles féroces. « Juste incroyables », s’exclamaient les testeurs en parlant de
ses qualités de descente. Le châssis réagit avec précision et absorbe les
obstacles des trails exigeants avec une facilité déconcertante, tout en procurant
d’excellentes sensations. Même dans les situations critiques, ce VTT
donne la sensation rassurante d’avoir tout sous contrôle. Ceci est également
dû à la position assise neutre et confortable. À la montée, le conducteur peut
ressentir un léger pompage du train arrière, cela n’entrave pas vraiment les
qualités de grimpeur du « Rallon » sans qu’il soit une fusée. Astucieux : le
cadre, avec un hauban en carbone asymétrique, permet une grande liberté de
mouvement grâce au tube supérieur situé assez bas. Si le pédalier grince, ce
n’est pas une affaire, car il est vissé et non serti – assez rare de nos jours. Ce
n’est pas pour rien que le « Rallon » est actuellement présenté comme un des
meilleurs VTT enduro dans les revues spécialisées. Astuce : le cadre est plutôt
petit. En cas de doute, mieux vaut choisir la taille au-dessus.
VÉTÉTISTE
Vététiste orienté vers la descente ou pilote enduro qui songe à participer à
l’une ou l’autre compétition. Le « Rallon » vous accompagnera également
volontiers dans un bikepark, mais il n’y sera pas la star.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 6 10
Trail (montée) 0 7 10
Descentes 0 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Santa Cruz Hightower LT XE Carbon C
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13,5 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
150 / 148 mm
Carbone
Fox Float Performance Elite DPX
FOURCHE Fox 36 Float Performance Elite 150
TRANSMISSION Shimano XT 1 x 11
FREINS
Shimano XT
ROUES E13 TRS 29
PNEUS Maxxis Minion DHR 2,4
WWW
santacruzbicycles.com
CARACTÈRE
Cela fait des années que les VTT Santa Cruz sont sur la liste « mes souhaits
» de nombreux vététistes. Malheureusement ces petits bijoux ne
sont pas à la portée de tout le monde. Ainsi, pour beaucoup, ce souhait
reste un rêve. Le nouveau « Hightower LT » a également un potentiel de
VTT de rêve. À la descente, il est la preuve que de nos jours les 29 pouces
ne sont plus aussi apathiques qu’hier. Au contraire, il invite à jouer, à se
faufiler dans les trails avec vivacité et à passer les obstacles avec aisance et
élégance. Le châssis réagit de manière précise et douce. On se sentira tout
de suite aussi à l’aise dans les trails fluides que dans les tapis de racines ou
les passages caillouteux. Le guidon large permet de conduire ce VTT de
manière très précise. La position assise et la géométrie sont neutres et
agréables, ce qui donne au « Hightower LT » une bonne aisance à la montée.
Dans les ressauts très raides il accroche étonnamment bien, même s’il
ne fait pas partie des plus rapides. Les freins XT sont satisfaisants, mais
un disque 200 à l’avant améliorerait encore le potentiel de descente de ce
VTT. Somme toute, le « Hightower LT » est un chouette VTT avec un large
domaine d’utilisation et une source de bonne humeur – des sorties plaisir
à la journée aux traversées des Alpes exigeantes.
VÉTÉTISTE
Vététiste polyvalent qui préfère un style de conduite joueur et qui ne rechigne
pas devant de longues montées afin d’avoir encore plus de plaisir à la descente.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 8 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• bonne réactivité
• comportement équilibré, à la
montée et à la descente
• stabilité élevée à haute vitesse
ALTERNATIVE
• léger pompage du train arrière
à la montée
• roues relativement étroites et
un peu sous-dimensionnées
Le modèle phare Orbea « Rallon M-LTD » doté d’un amortisseur à ressort offre encore
davantage de performance à la descente. Pas à la portée de tout le monde : CHF 8999.–
FORCES FAIBLESSES
• châssis doté d’un comportement
sensible et réactif
• comportement équilibré, à
la montée et à la descente
• maniement joueur
ALTERNATIVE
• dans les longues descentes, un disque
plus grand à l’avant serait un avantage
Santa Cruz « Hightower » avec un débattement de 135/148 mm et des roues 29 ou 27,5
pouces à choix.

TEST
VTT
71
D
I M E N S
D
I M E N S
I O N S
I O N S
27,5
R O U E S
29
R O U E S
CHF 7999.– CHF 6199.–
Scott Genius 700 Tuned
SPÉCIFICATIONS
POIDS 12,2 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
150 / 150 – 100 – Lockout
Carbone
Fox Nude Evol Trunnion
FOURCHE Fox 36 Float Performance Elite 150
TRANSMISSION SRAM X01 1 x 12
FREINS SRAM Guide RSC (180 / 180)
ROUES
DT Swiss M1825 Spline CL
PNEUS Maxxis Rekon 2,80 x 27,5
WWW
scott-sports.com
CARACTÈRE
Scott démarre la saison avec une nouvelle version du « Genius » optimisée
au niveau du poids et avec un domaine d’utilisation extrêmement large.
« Large » est un terme que l’on pourrait aussi attribuer aux pneus. Cette
année, Scott équipe tous les modèles 27,5 pouces « Genius » de pneus Plus
avec une largeur de 2,8 pouces. Ceci donne au « Genius 700 Tuned » beaucoup
de réserves, de stabilité et de sécurité dans les descentes caillouteuses.
C’est ainsi que cette machine, conçue pour une utilisation allmountain,
se sentira également à l’aise dans des terrains enduro. La traction est au
top, le châssis réagit de manière précise. Grâce à la bonne maniabilité, les
virages serrés et les changements de direction rapides ne posent aucun
problème. À la montée il grimpe bien, sans figurer parmi les plus doués du
test, notamment à cause de ses pneus larges. L’adaptation à distance du
châssis fonctionne de manière très fiable. En plus du mode descente et
trail, il est également possible de bloquer la suspension dans les passages
sur goudron. La pièce unique composant le guidon et la potence attire tous
les regards. Le poids attractif du « Genius 700 Tuned » le destine également
aux sorties alpines exigeantes avec passablement de dénivelé.
VÉTÉTISTE
Du randonneur au pilote enduro – un VTT léger avec de solides qualités de
grimpeur et un énorme potentiel à la descente.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Specialized Camber Expert 29
SPÉCIFICATIONS
POIDS 13,1 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av./ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
120 / 120 mm
Carbone, train arrière en aluminium
Fox Float Performance, Autosag
FOURCHE Fox 34 Performance 29
TRANSMISSION SRAM GX Eagle 1 x 12
FREINS SRAM Level TL (200 / 180)
ROUES Roval Traverse Carbon 29
PNEUS (av./ar.) Specialized : Purgatory / Ground Control, 29 x 2,3
WWW
specialized.com
CARACTÈRE
120 mm de débattement – à l’heure où les fabricants travaillent souvent
avec de grosses cylindrées, ce chiffre paraît d’un autre temps. Le « Camber
Expert 29 » de Specialized offre cependant beaucoup en matière de débattement.
Le châssis réagit de manière sensible et douce et fait sans problème
face aux modèles allmountain avec 20 à 30 mm de débattement en
plus – à condition que le terrain ne soit pas trop grossier. La position
assise est très au centre, confortable et avec un centre de gravité bas ce qui
permet de parfaitement contrôler son véhicule. Ainsi, le « Camber » ne
met pas son pilote en difficulté dans les passages techniquement exigeants.
Même avec l’amortisseur ouvert, le châssis n’a guère tendance à
pomper à la montée. Grâce à la bonne propulsion et à l’excellente maniabilité,
les singletrails techniquement difficiles font également plaisir à la
montée. Un guidon un peu plus large donnerait un meilleur contrôle à ce
VTT. Astucieux : la SWAT-Box du tube inférieur permet de ranger une
chambre à air, des outils et une petite pompe dans le cadre. Un VTT
parfait pour la randonnée. À quand la prochaine traversée des Alpes ?
VÉTÉTISTE
Vététistes randonneurs de toutes les couleurs qui cherchent un vélo fiable
et facile, et qui aiment par moments les grands dénivelés tout en gardant
le contrôle à la descente.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Anstieg Trail 0 9 10
Descentes 0 7 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• châssis équilibré et bien réactif
• procure beaucoup de sécurité
à la descente
• très vaste domaine d’utilisation
ALTERNATIVE
• manque de protection sur
la tige inférieure
• pas très vif à la montée
Le Scott « Genius 900 Tuned » doté d’un équipement identique mais avec des roues de
29 pouces. En cas de besoin, il est assez aisé et rapide d’échanger les roues 27,5 et 29
pouces. La hauteur du pédalier se règle par une entretoise montée sur l’amortisseur.
FORCES FAIBLESSES
• châssis équilibré et harmonieux
• guidon un peu étroit
• exploite très bien le débattement
• bon grimpeur
ALTERNATIVE
Le Specialized « Camber Comp Carbon » avec deux plateaux à l’avant. Prix : CHF 4399.–

72 TEST
VTT électriques
8 VTTAE allmountain et enduro :
parés pour les terrains abrupts
SPORT MOTORISÉ
Il existe certainement encore des sceptiques qui se
demandent si le VTT est encore un sport quand il est
suivi d’un « -AE » ? Nous avons chevauché huit de ces
machines tout-terrain à propulsion électrique. Après
quelques chevauchées sauvages sur des trails exigeants,
les réponses ont été claires et enthousiastes :
OUI… sans aucun doute !

TEST
VTT électriques
73
I
l y a des moments où l’on se croirait à
bord d’une machine à voyager dans le
temps, tellement les innovations se succèdent
à un rythme effréné. Les ordinateurs, appareils
photo ainsi que l’électronique de loisirs en sont
le meilleur exemple. Les nouveautés qui aujourd’hui
font le buzz ne génèreront plus qu’un
vague sourire condescendant dans deux ans.
L’évolution des VTTAE n’est pas en reste. Les
images de braves et sages vélos pour retraités
trottent encore dans nos têtes quand soudain,
lors de la montée à l’alpage, une machine de
course au poids optimisé silencieuse et attrayante
nous devance en trombe, chevauchée
par un champion sportif aux mollets brillants
de transpiration. Il ne nous reste que la frustration
en observant sa roue arrière s’éloigner à
toute vitesse. L’évolution est en route, comme le
démontre la sélection des VTTAE de ce test. En
effet, ce qui fait grimper la balance n’est pas que
du poids mort, il s’agit en effet d’une technique
aboutie, d’un squelette musclé qui apporte une
bonne dose de puissance sur les trails. Déjà sur les
VTTAE testés voici un an, la tendance était claire :
fini la simple assistance motorisée ajoutée parfois
maladroitement sur la monture dans l’espoir
de rendre la montée moins pénible. C’est désormais
l’aube de systèmes complets faisant travailler
le vélo, la batterie et l’assistance électrique
en une unité harmonieuse que les pilotes sportifs,
entraînés et à gros bagage technique conduiront
sans avoir à rougir.
du VTT, tout en dépensant moins de force à la
montée. Ou aussi de maîtriser des sentiers une à
deux catégories au-delà de ce que permettrait sa
limite personnelle sans assistance. C’est ce que
les développeurs de VTTAE parviennent à réaliser
mieux que jamais avec la nouvelle génération de
VTTAE allmountain et enduro.
Des capteurs intuitifs : le pilote
et sa machine ne font qu’un
Le secret réside essentiellement dans le développement
de capteurs permettant une gestion
fine de la force de propulsion du système. Si
par le passé on pouvait avoir l’impression que
la puissance du moteur, mal dosée (surtout en
mode turbo), pouvait rendre les passages techniques
délicats encore plus difficiles à maîtriser,
l’assistance est maintenant devenue beaucoup
plus homogène. Un bon exemple est le nouveau
mode eMTB de Bosch qui équipe le Trek Powerfly
9 LT Plus. Ce mode remplace l’ancien mode
Sport et alterne entre les modes Tour et Turbo. Si
auparavant il était conseillé de passer au niveau
d’assistance minimum avant les virages étroits,
les rampes raides ou les passages cassants, le
mode eMTB « intelligent » s’en charge désormais
automatiquement. Selon la pression sur la pédale,
le niveau d’assistance s’adapte automatiquement
et progressivement au style de conduite. D’autres
fabricants comme Shimano ou Rock Mountain
travaillent aussi avec des capteurs similaires.
Même s’il peut arriver que le moteur fournisse
N’a-t-on pas la sensation d’être parachuté sur
une moto de cross à propulsion électrique qui
n’a plus rien à voir avec le vélo ? Non ! L’idée est
différente, il s’agit juste d’une assistance. Suffit-il
de tourner la poignée des gaz pour décoller
? Non ! Le charme des VTTAE est justement
de conserver les caractéristiques et le plaisir

74 TEST
VTT électriques
Le plaisir de rouler à la montée
et à la descente
Est-ce que tout cela se concrétise dans la pratique
? Oui ! Un peu limités par leur poids, les
VTTAE testés étaient en moyenne légèrement
moins agiles que les VTT habituels. En revanche,
ils se montrent très stables sur les trails et
procurent un sentiment de sérénité et de sécurité
sur les trails techniques et rocailleux. Sur ce
terrain, les plus à l’aise sont le BMC « AMP LTD »,
le Trek « Powerfly 9 LT Plus » et le Rock Mountain «
Powerplay Carbon 70 ».
LE FLOW À LA
MONTÉE est la
nouvelle maxime des
VTTAE modernes.
Des capteurs travaillant
en finesse
permettent de grimper
avec une traction
incroyable même
sur les trails les
plus raides.
une accélération un peu brutale, les sensations
de roulement sont de plus en plus naturelles et
proches d’un comportement typique de VTT.
Une autre innovation est qu’il devient assez
difficile de les reconnaître au premier regard. Les
systèmes intégrés s’imposent de plus en plus et
pas uniquement pour des questions esthétiques.
Les batteries intégrées au tube inférieur sont
également mieux protégées en cas de chute et la répartition
harmonieuse du poids permet un centre
de gravité plus bas et un comportement équilibré.
À propos de comportement : tous les fabricants
ont peaufiné leurs châssis. Les systèmes de
suspension sont équilibrés et en accord avec le
poids. La géométrie des cadres est optimisée de
sorte que la maniabilité des VTTAE rivalise avec
celle des VTT classiques. Des pneus larges d’une
section entre 2,4 et 3,0 pouces est maintenant
une évidence pour les vélos allmountain ou enduro
électrifiés. En plus des capacités du cadre,
de bons pneus sont une nécessité pour garder le
contrôle de ces puissants e-bolides dans les descentes.
Il est tout aussi important de disposer de
freins puissants combinés à de gros disques. Les
modèles à quadruple piston, comme sur les vélos
de DH sont le meilleur choix. Avec des freins
sous-dimensionnés, le risque que les freins surchauffent
ou ne fonctionnent plus correctement
lors des longues descentes est réel.
Ces VTTAE à long empattement apportent également
beaucoup de plaisir à la montée. Nous avions
consciemment choisi un parcours de test avec des
single trails de plus en plus raides et cassants. Des
passages vraiment limite qui feraient vite capituler
les VTT standard se franchissent avec plaisir, avec
toutefois une bonne dose d’effort et de concentration.
Même à la montée, ces VTTAE ouvrent une
toute nouvelle dimension à la pratique de ce sport.
La limite du possible est sensiblement repoussée.
Le plaisir de la montée se démocratise. Il faut toutefois
une bonne condition physique de base pour
pouvoir aller à la limite. Mais pas besoin d’une vie
ascétique dévouée à l’entraînement, comme celle
des professionnels de cross-country qui parcourent
semaine après semaine des centaines de kilomètres
pour enfin avoir un peu de plaisir à la montée.
À la montée, déceler les petites nuances qui distinguent
les modèles les uns des autres était une
tâche difficile pour l’équipe de test. Les différences
de force et de technique de pilotage sont nivelées
par la motorisation.
Batterie et poids : encore de
la marge de progression
De l’or en barre ? Tout est-il si brillant avec l’assistance
électrique ? Pas encore : effectivement les
VTTAE permettent d’économiser de la force. Mais
il y a aussi des situations où ils peuvent coûter de
la force. « Sur les trails très techniques, je trouve
que les VTTAE manquent un peu de puissance »
a ressenti la testeuse Éliane. Dans les faits, il faut
un bon système cardiovasculaire et une conduite

TEST
VTT électriques
75
MOTOR-SHOW
Comparatif des propulsions
électriques testées
puissante pour manœuvrer avec souplesse ces
machines de plus de 20 kilogrammes sur le labyrinthe
du trail et pour contrer la force de gravité
dans les passages raides. Sans parler du fait que si
le vélo doit être porté pour franchir un passage à
vaches – ou si la batterie est à sec.
Dans le test, nous n’avons pas mesuré avec exactitude
combien de dénivelé peut être gravi avec une
charge de batterie. Mais les courses d’essai qui se
sont déroulées toujours sur le même parcours ont
montré des différences notables. Il est évident que
la batterie est encore un facteur limitant lorsque
l’on parle du rayon d’action et de l’autonomie des
VTTAE. En mode Eco et à condition de fournir
soi-même un gros effort, il devrait être possible
de monter environ 2 000 mètres de dénivelé sur
une route forestière modérément raide. Mais
dans la pratique, la tentation est simplement trop
grande de presser sur la touche « Turbo ». Et dans
ce cas, il faut s’estimer heureux si l’on parvient à
faire ne serait-ce que la moitié du dénivelé. Avoir
une batterie de rechange est coûteux (environ
800 CHF) et lourd. Ce n’est pas forcément la meilleure
solution pour les personnes peu entraînées
et menues. Il ne reste alors qu’à choisir les itinéraires
en conséquence, prévoir une halte prolongée
à une station de recharge ou, en cas de doute,
adopter une conduite économe en énergie.
Résumé : une nouvelle
dimension du cyclisme
Les VTTAE réfutent totalement les dernières
appréhensions du vélo « pour retraité ». C’est le
contraire ! Équipés de grands débattements, de
châssis aboutis, de pneus larges et adhérents, de
capteurs travaillant en finesse pour une conduite
naturelle et de bons freins, la cuvée 2018 présente
de véritables champions sportifs qui ouvrent de
nouvelles dimensions à la montée. Le fabricant
suisse BMC, le pionnier de l’e-bike Fyer, Scott et
Thömus jouent clairement dans la cour des grands.
Celui qui pédale sur un VTTAE doit éviter de se
laisser emporter par le plaisir et l’euphorie et parcourir
les trails de manière responsable et respectueuse.
Il se peut que bientôt les bikers orientés
vers la descente considèreront les « vieilleries »
comme les Shuttles-VTT d’un regard amusé.
Bosch Line CX
PUISSANCE
COUPLE MAXIMAL
NIVEAUX D’ASSISTANCE /
MODES
BATTERIE / ÉNERGIE
VÉLOS DE TEST
DIVERS
250 W
75 Nm
Eco (50 %), Tour (120 %),
E-MTB (120 – 300 %), Turbo (300 %)
500 Wh
Trek Powerfly 9 LT Plus
assistance jusqu’à 25 km / h
Panasonic Multispeed
PUISSANCE
COUPLE MAXIMAL
NIVEAUX D’ASSISTANCE/
MODES
BATTERIE / ÉNERGIE
Shimano Steps E-8000
PUISSANCE
COUPLE MAXIMAL
NIVEAUX D’ASSISTANCE/
MODES
VÉLOS DE TEST
DIVERS
250 W
70 Nm
Eco, STD, High
621 Wh (432 Wh)
VÉLOS DE TEST FLYER Uproc 7 8,70
DIVERS
assistance jusqu’à 25 km/h, disponible
en option avec boîte moteur à 2 vitesses
250 W
70 Nm
Eco, Trail, Boost jusqu’à 300 %
BIXS Sauvage 15e, BMC Trailfox AMP
LTD, Scott E-Genius 700 Tuned, Stevens
E-Sledge + , Thömus Lightrider E1 Elite
assistance jusqu’à 25 km/h
Rocky Mountain Powerplay
PUISSANCE
250 W
COUPLE MAXIMAL n. d.
NIVEAUX D’ASSISTANCE/
3 niveaux Eco, Trail, Ludicrous,
configurable avec App
MODES
BATTERIE / ÉNERGIE
VÉLOS DE TEST
DIVERS
632 Wh, 48 V
Rocky Mountain Altitude
Powerplay Carbon 70
assistance jusqu’à 25 km/h, faible résistance
au pédalage avec moteur éteint

76 TEST
VTT électriques
Travail du détail
FONCTIONNALITÉS
ET ESTHÉTIQUE
ce que nous avons relevé
lors du test pratique
Étude de design : où mettre la batterie
? De plus en plus de modèles intègrent
l’accumulateur d’énergie dans
le tube inférieur. Ceci rend le cadre
plus stable et assure un centre de gravité
optimal. Pour le Trek « Powerfly
9 LT Plus » la batterie est intégrée au
cadre, mais reste bien visible.
Puissance de freinage : des
freins efficaces qui ne surchauffent
pas même dans les descentes les plus
longues et les plus raides sont particulièrement
importants. Pour faire
face à toutes les situations, Flyer
équipe donc son « Uproc 7 8.70 » de
freins de descente Shimano Saint.
Développement interne : Rock
Mountain a développé sa propre motorisation
pour le « Powerplay Carbon
70 ». Le moteur bas favorise un centre
de gravité bas. Le couple élevé combiné
à un niveau d’assistance harmonieux
et intuitif assure un sentiment de conduite
fluide typique d’un VTT.
Bien trouvé : avec une géométrie
purement VTT, un entraînement
électrique Shimano pratiquement
invisible, des freins de Downhill, on
peut dire que BMC met les gaz pour
sa gamme VTTAE. Le « AMP LTD »
est un bike qui pose de nouveaux
jalons en terrain exigeant.
Ajout : la batterie du Stevens
« E-Sledge+ » n’est pas encore intégrée
au cadre. En revanche, le vélo
sait se montrer convaincant. Avec
150 mm de débattement arrière
et 160 mm à l’avant, il a de solides
réserves au cas où le trail devait
devenir plus grossier.
Haut de gamme : le Scott « E-Genius
700 Tuned Plus » possède un équipement
au top. La batterie intégrée au cadre
permet de conserver un porte-bidon.
Les freins à quatre pistons Zee garantissent
une régulation fiable de la vitesse.
Le garde-boue de la fourche protège de
la boue si le temps est humide.
Carbone : le Thömus « E1 Elite » est le
seul vélo tout carbone du test. Le modèle
basé en XT pèse 21,7 kilogrammes.
Thömus permet de personaliser les
composants. Avec des composants
plus légers (et plus chers), il est certainement
possible de passer sous les 20
kilogrammes.
Puissance japonaise : comme
pour les composants, de nombreux
constructeurs ont porté leur choix sur
le fabricant japonais Shimano pour le
système de motorisation électrique. Le
BIXS « Sauvage 15e », à l’instar de la majorité
des VTT testés, était équipé d’une
propulsion Shimano STEPS E-8000.

TEST
E-Mountainbikes
77
bmc-switzerland.com/speedfoxamp

78 TEST
VTT électriques
D
I M E N S
D
I M E N S
27,5
I O N S
R O U E S
27,5 +
I O N S
R O U E S
CHF 5990.– CHF 11 999.–
BIXS Sauvage 15e
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
BATTERIE
Shimano STEPS E-8000, 250 W, couple 70 Nm
Shimano 500 Wh
POIDS 22 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av. /ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
150 mm / 140 mm
Aluminium
Fox Float DPS Performance
Fox 36 Float Performance Elite
DÉRAILLEUR Shimano XT Di2 1 x 11
FREINS Shimano XT (203 / 203)
JANTES
DR Swiss Spline H-1900 TLR
PNEUS (av. /ar.) Schwalbe : Magic Mary / Nobby Nic (27,5 x 2,80)
WWW
bixs.com
CARACTÈRE
Le sauvage « 15e » est un des meilleurs modèles parmi les VTTAE de la
marque suisse Bixs. Selon le fabricant, ce vélo couvre une énorme plage
d’utilisation allant de l’enduro au cross-country. Cet outil basé sur un
cadre aluminium optiquement très réussi parvient-il à confirmer dans
la pratique ses promesses de grand écart ? Dans les premiers passages de
la route forestière, le moteur fournit une assistance puissante et harmonieuse.
La position est confortable. En activant la plateforme de l’amortisseur,
le vélo se montre efficace. Lorsque le chemin devient plus étroit,
le Sauvage « 15e » reste brave. Il grimpe bien et les pneus Plus à gros
profil offrent une bonne traction. L’adhérence est également de bon secours
à la descente. Malgré tout, le vélo perd un peu de stabilité si on le
lâche vraiment sur sol irrégulier. En contrepartie il s’avère bien maniable
dans les virages et agréablement joueur sur les trails fluides. Un
VTT pour la randonnée qui arrive à sa limite sur les terrains trop grossiers.
Astuce : les poignées sont très souples et un peu fuyantes, les
échanger contre un modèle plus agrippant et plus rigide.
BMC Trailfox AMP LTD
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
BATTERIE
Shimano STEPS E-8000, 250 W, couple 70 Nm
Shimano 500 Wh
POIDS 22 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av. /ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
150 mm / 150 mm
Carbone, train arrière aluminium
Cane Creek DB Inline
Fox 36 Float Factory
DÉRAILLEUR Shimano XT / XTR Di2 1 x 11
FREINS Shimano Saint (200 / 200)
JANTES DT Swiss HXC 1200
PNEUS (av. /ar.) Maxxis : HR II Evo / Rekon Silkworm (27,5 x 2,80)
WWW
bmc-switzerland.com
CARACTÈRE
Aucun compromis à déplorer au niveau du châssis par rapport aux meilleurs
tout-suspendus de la gamme allmountain – c’était l’objectif que
s’étaient fixé les développeurs du BMC « AMP LTD ». Ce bolide bleu originaire
de Grenchen permet au fabricant de réussir son arrivée dans le
monde du VTTAE – et pas seulement optiquement. La batterie invisible
est intégrée au puissant tube inférieur et vient rigidifier le cadre. La géométrie
moderne avec un long reach, mais une courte potence assure une
position agréable et un contrôle sécurisant sur les trails exigeants. En
downhill ce bike a montré son plus grand potentiel, se positionnant un
soupçon avant les modèles testés de Trek et Rocky Mountin. Même sur
les seuils ou les pires passages de racines le « AMP LTD » reste inébranlable
et garde fidèlement sa ligne, presque comme une moto de cross.
Les freins de downhill Saint permettent de dompter efficacement ce
e-Trailfox. Grâce à la géométrie équilibrée, les montées raides sur sol
rugueux ne sont pas non plus un problème. Un VTTAE qui repousse sans
aucun doute les limites de la « roulabilité ».
VÉTÉTISTE
E-vététiste qui évolue sur des parcours traditionnels et des trails fluides
plutôt que sur les trails caillouteux et les descentes rapides.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 8 10
Descentes 0 7 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
VÉTÉTISTE
E-vététiste qui aime les défis sur des parcours exigeants et qui se retrouve
fréquemment dans les descentes les plus osées.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• très bon rendement, grimpe bien
• joueur et agile
ALTERNATIVE
• manque de stabilité sur
les trails rocailleux
• poignées trop souples
Avec un équipement meilleur marché, son petit frère le Bixs « 25 e » basé sur le même
cadre permet de réduire la douloureuse de CHF 1000.–.
FORCES FAIBLESSES
• équipement de qualité
• très bon châssis, à la montée
comme à la descente
• freinage puissant
ALTERNATIVE
• prix très élevé
modèle de base BMC Trailfox « AMP TWO » avec freins Magura MT5, transmission XT et
amortisseurs Fox Performance pour CHF 6999.–

TEST
VTT électriques
79
D
I M E N S
D
I M E N S
I O N S
I O N S
27,5
R O U E S
27,5
R O U E S
CHF 6990.– CHF 7999.–
FLYER Uproc 7 8.70
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
BATTERIE
Panasonic 36 V, 250 W, couple 70 Nm
Panasonic SIB 2.0 621 Wh
POIDS 23,7 kg (cadre testé M)
DÉBATTEMENT (av. /ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
160 mm / 160 mm
Carbone, train arrière aluminium
RockShox Monarch Plus
RockShox Lyrik RCT3
DÉRAILLEUR Shimano XT 1 x 11
FREINS Shimano Saint (200 / 200)
JANTES DT Swiss H 1700 Spline 35
PNEUS Schwalbe Noby Nic Snakeskin 70-584
WWW
flyer-bikes.com
CARACTÈRE
Lorsqu’on parle de vélo électrique, Flyer est une valeur sûre. Ce fabricant
de Huttwil compte parmi les pionniers des vélos électriques. Entretemps,
les Suisses mettent aussi le paquet sur les VTTAE. Le modèle haut
de gamme « Uproc 7 8.70 » n’est pas encore équipé d’une batterie intégrée
au cadre, mais avec un débattement de 160 mm, il ne laisse presque aucun
autre désir inassouvi. Sur les trails du parcours de test au pied du Monte
Tamaro, il s’est révélé être un compagnon fiable et polyvalent avec de
bonnes propriétés de descente. C’est également un grimpeur solide avec
une bonne traction. Dans les rampes extrêmement raides, le moteur aurait
pu donner encore un peu plus de jus. Le dosage de la force du moteur
fonctionne de manière harmonieuse. Toutefois, il est régulièrement arrivé
qu’à la montée le mode d’assistance se commute de manière impromptue,
ce qui perturbe le rythme de pédalage. Sur le VTT, l’écran et la commande
paraissent vraiment grands. Dans les descentes, le châssis se
comporte bien et sait absorber les obstacles sans se cabrer. Les pneus Plus
contribuent également à une bonne accroche ce qui aide également le
Uproc à garder contrôle et sérénité dans les situations difficiles.
VÉTÉTISTE
E-vététiste qui aime les sorties VTT et recherche un VTTAE fiable offrant
une bonne réserve dans les descentes.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 8 10
Descentes 0 8 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• châssis équilibré
• freins de downhill puissants
• batterie de grande capacité
ALTERNATIVE
• sur le modèle testé, le mode d’assistance
changeait parfois tout seul
Le « Uproc 7 8.70 » présente un très bon rapport prix-performance. Mais il y a encore
moins cher. Le modèle de base « Uproc 7 4.10 » coûte CHF 4399.–
Rocky Mountain Altitude Powerplay
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
BATTERIE
Rocky Mountain Powerplay, 250 W
Powerplay 632 Wh
POIDS 22,5 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av. /ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
160 mm / 150 mm
DÉRAILLEUR SRAM EX1 1 x 8
Carbone, train arrière aluminium
Fox Float DPS EVOL Performance Elite
Fox 36 Float EVOL Grip Performance
FREINS SRAM Guide RE (200 / 200)
JANTES Sun Duroc 40
PNEUS Maxxis Minion DHF WT EXO TR (27,5 x 2,5)
WWW
bikes.com
CARACTÈRE
Pour Rocky Mountain, le Altitude « Powerplay » est également le premier
jet dans le segment des VTTAE. Et selon les testeurs Outdoor Guide, les
Canadiens ont déjà tapé dans le mille. Le niveau d’assistance réagit avec
une extrême finesse, comme si les capteurs étaient directement reliés à la
musculature et au système nerveux du pilote. À la montée le couple apporte
une sensation de puissance, sans donner l’impression de se faire
désagréablement pousser dans les passages techniquement difficiles. Le
dosage exact pour chaque situation facilite le franchissement des passages
clés. Il faut en revanche s’habituer au bruit un peu rugueux de la
chaine et du moteur qui rappelle celui d’un moulin à poivre. À la descente,
le moulin est une furie – dans le sens positif du terme. Maniable, joueur et
d’un calme olympien dans les sections rocailleuses de downhill, le
« Powerplay Carbon 70 » trace sa ligne et se montre étonnamment aisé à
conduire. Le châssis avale les obstacles sans broncher tout en restant sensible.
Les pneus de 2,5 pouces sont un super compromis entre grip et agilité.
VÉTÉTISTE
E-vététiste avec un penchant pour les itinéraires exigeants. De la sortie
classique et tranquille aux difficiles pistes de downhill, le « Powerplay »
sera de la partie.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• propulsion maîtrisée avec finesse
et au fonctionnement intuitif
• excellent châssis, à la montée
comme à la descente
• maniable et joueur
ALTERNATIVE
• les freins pourraient être un
poil plus puissants
Avec les variantes « Powerplay Carbon 90 » et « Powerplay Carbon 50 » Rocky Mountain
propose deux variantes dont une plus abordable.

80 TEST
VTT électriques
D
I M E N S
D
I M E N S
27,5 +
I O N S
R O U E S
27,5 +
I O N S
R O U E S
CHF 7999.– CHF 5499.–
Scott E-Genius 700 Tuned
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
BATTERIE
Shimano STEPS E-8000, 250 W
Shimano 500 Wh
POIDS 23 kg (cadre testé M)
DÉBATTEMENT (av. /ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
150 mm / 150 – 100 mm – Lockout
Aluminium
Fox Nude EVOL Trunnion
Fox 36 Float Factory Air
DÉRAILLEUR Shimano XT Di2 1 x 11
FREINS Shimano ZEE BR-M640 (203/203)
JANTES
DT Swiss H 1825 Spline CL
PNEUS (av. /ar.) Maxxis TR : Minion DHF / Minion DHR II (27,5 x 2,8)
WWW
scott-sports.com
CARACTÈRE
À l’instar de ses modèles Genius classiques, Scott envoie sur le terrain
un nouveau E-Genius entièrement revisité. La batterie repose bien à
l’abri dans le gros tube inférieur. Optiquement, c’est très réussi. Sur les
trails, le « E-Genius 700 tuned » a tout d’une bombe du downhill. Primo
parce que son châssis est très équilibré et réactif, secundo, ses pneus
Plus ont un profil de downhill. Il sait effacer toute peur, même lors des
passages de descente les plus brutaux. Les freins Shimano Gravity Zee
avec disques de 203 devant et derrière offrent le freinage nécessaire. Le
positionnement très bas du pédalier permet certes de maintenir un
centre de gravité bas, mais augmente le risque de toucher le sol avec les
pédales. Les passages fluides passent en douceur, mais on souhaiterait
un peu plus d’agilité lors de l’enchaînement rapide des virages. En
montée, le «E-Genius 700 tuned» grimpe avec aisance. L’assistance du
moteur dans les passages délicats est bien dosée. Dans les rampes très
raides, il faut transférer activement le poids vers l’avant pour que la
roue avant reste au sol.
Stevens E-Sledge+
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
BATTERIE
Shimano STEPS E-8000, 250 W, couple 70 Nm
Shimano 500 Wh
POIDS 21,6 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av. /ar.)
CADRE
AMORTISSEUR
FOURCHE
160 mm / 150 mm
Aluminium
Fox Float DPS Performance
Fox 36 Float performance S-P
DÉRAILLEUR Shimano XT Shadow +
FREINS Shimano Deore (203 / 203)
JANTES
Sun Ringlé Duroc TR40
PNEUS Schwalbe Magic Mary Evolution (27,5 x 2,8)
WWW
stevensbikes.com
CARACTÈRE
Stevens promet un véritable feu d’artifice sur les trails avec son e-enduro
« E-Sledge+ ». Effectivement, le vélo a eu tendance à électriser ses pilotes de test.
La position est confortable tout en restant compacte de sorte que les cyclistes qui
hésitent entre deux tailles de cadre devraient songer à choisir la version la plus
grande. Le mode trail permet une poussée très homogène et finement gérée à la
montée, ce qui permet un pédalage très naturel. Dans les montées le « E-Sledge+ »
est efficace, sans faire partie des meilleurs grimpeurs. En raison de sa géométrie
plutôt axée sur la descente avec un angle de direction assez plat, la roue avant a
tendance à se soulever dans les rampes raides rocailleuses ou pleines de racines.
Ceci est renforcé par le fait que le train arrière a tendance à s’enfoncer, même avec
la plateforme de l’amortisseur activée. Sur le vélo de test, l’amortisseur était très
mou et avec un cycliste de 85 kilogrammes il fallait presque le gonfler jusqu’à en
tomber dans les pommes. À la descente, le « E-Sledge+ » procure beaucoup de
plaisir. Grâce au châssis souple, on se croirait presque sur une chaise à porteur
motorisée. On ne parvient à l’ébranler que si l’on renonce volontairement au freinage
et qu’on s’élance à pleine vitesse dans les passages abrupts.
VÉTÉTISTE
E-vététiste qui se délecte des trails exigeants et qui exige des bonnes
qualités de downhill.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Tour/Marathon Allmountain Enduro
VÉTÉTISTE
Vététiste aimant la rando, avec un faible pour les descentes décontractées.
Un VTT polyvalent pour la rando qui ne bronche pas au pied des montées
tant qu’elles ne sont ni trop techniques ni trop raides.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 7 10
Trail (montée) 0 7 10
Descentes 0 8 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• propulsion cohérente et bien maîtrisée
• super performances à la descente
• équipement de qualité
ALTERNATIVE
• sur le modèle de test, les freins et la
transmission étaient mal entretenus
Le Scott « E-Spark 700 Tuned » pour les vététistes plus orientés vers la randonnée,
avec un débattement de 130/120 mm. Également avec batterie intégrée et propulsion
Shimano STEPS E-8000.
FORCES FAIBLESSES
• châssis répondant avec sensibilité
• gros débattement
• bon rapport prix-performances
ALTERNATIVE
• performances limitées dans les montées
en terrain raide
le Stevens « E-Whaka+ » avec un débattement de 130 mm à l’arrière et de 140 mm avant,
plutôt destiné à la rando et aux montées tranquilles.

TEST
VTT électriques
81
D
I M E N S
D
I M E N S
27,5 +
I O N S
R O U E S
27,5 +
I O N S
R O U E S
CHF 5490.– CHF 6399.–
Thömus Lightrider E1 Elite
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
Shimano STEPS MTB, 250 W, couple 70 Nm
BATTERIE
Shimano 504 Wh
POIDS 21,7 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av. /ar.) 150 mm / 150 mm
CADRE
Carbone
AMORTISSEUR
Fox Float DPS EVOL Factory
FOURCHE
Fox 36 Float Kashima
DÉRAILLEUR Shimano SLX 1 x 11
FREINS Shimano SLX (203/ 203)
JANTES
DT Swiss HX 1501 Spline One
PNEUS Schwalbe Noby Nic (27,5 x 2,8)
WWW
thoemus.ch
(avec peinture personnalisée CHF 5799.–)
Trek Powerfly 9 LT Plus
SPÉCIFICATIONS
MOTEUR
Bosch Performance CX, 250 W, couple 75 Nm
BATTERIE Bosch PowerPack Performance 500
POIDS 23,7 kg (cadre testé L)
DÉBATTEMENT (av. /ar.) 150 mm / 150 mm
CADRE
Aluminium
AMORTISSEUR
RockShox RT3 RE:aktiv
FOURCHE
Fox 36 Float Performance
DÉRAILLEUR
SRAM EX1, 8-fach
FREINS
SRAM Guide RE
JANTES Bontrager Powerline Comp 40
PNEUS Schwalbe Nobby Nic Performance (27,5 x 2,8)
WWW
trekbikes.com
CARACTÈRE
Les géniteurs de Thömus ont un sens particulier de la modestie. Sur leur
site web, ils célèbrent le Lightrider « E1 » comme étant probablement « le
meilleur VTTAE du monde ». Sur un point au moins, ce vélo se montre à la
hauteur de la promesse : son poids. Peut-être pas complet mais en tout
cas pour son cadre. Le « E1 Elite » est le seul vélo tout carbone du test. Avec
des composants haut de gamme, il doit être possible de rester en dessous
des 20 kilogrammes, mais il faudrait alors sortir bien 11 000 CHF de sa
bourse. Pour le test, Thömus a envoyé un « E1 Elite » équipé d’un solide
groupe SLX pour la moitié du prix. Mais même ainsi, ce bolide de carbone
sait y faire à la montée. Lors des passages techniques et raides, il maintient
une ligne propre et calme. Avec le Trek « Powerfly », il fait partie des
meilleurs grimpeurs. L’assistance gérée en finesse par les capteurs aide à
garder le contrôle quelle que soit la situation rencontrée. À la descente, le
châssis travaille en finesse et reste également bien calme. Un guidon plus
large et des pneus avec encore plus de profil permettraient au « E1 » de
jouer lui aussi en première ligue des VTTAE à la descente.
VÉTÉTISTE
E-vététistes qui recherchent les défis à la montée comme à la descente et
qui aiment les trails exigeants.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
CARACTÈRE
Un excellent vélo ne doit pas forcément être extrêmement cher. Le Trek
« Powerfly 9 LT Plus » en est l’exemple parfait. Dans les faits, il donne des
ailes. Aucun autre VTTAE du test ne grimpe comme lui. Même les marches
abruptes et les pires racines ou cailloux ne sont parvenus à stopper ce vélo
impressionnant de polyvalence. La position bien répartie avec un centre de
gravité bien au milieu et bas rendent plaisants même les passages les plus
rudes. Le nouveau mode d’assistance e-MTB du moteur Bosch y contribue
aussi beaucoup. Selon la force appliquée sur la pédale, il alterne entre les
modes Tour et le puissant Turbo. En mode Turbo, le moteur Bosch se
montre un soupçon plus résolu que le Shimano STEPS E-8000. La deuxième
partie de plaisir livrée par le « Powerfly 9 LT Plus » se déguste à la descente.
Maniable, il serpente aisément sur les trails sinueux et lorsque les choses
deviennent sérieuses, son châssis fonctionne avec finesse en avalant les
obstacles ce qui lui permet de garder son calme. Un vélo de rêve pour les
terrains exigeants, qui ne laisse aucun désir inassouvi.
VÉTÉTISTE
E-vététistes de toutes les couleurs. De la petite balade plaisir aux pires descentes
de downhill en passant par les montées de single trails délicates, le
« Powerfly 9 LT Plus » sait tout faire.
COMPORTEMENT
Route carrosable / goudron 0 8 10
Trail (montée) 0 9 10
Descentes 0 9 10
DOMAINE Dˇ UTILISATION
Rando / Marathon Allmountain Enduro
FORCES FAIBLESSES
• poids attrayant
• châssis harmonieux avec une bonne propulsion
électrique au fonctionnement intuitif
• super grimpeur
ALTERNATIVE
• l’adhérence des pneus est souvent limite
Thömus propose ses VTTAE sur une base modulable avec différents paquets d’équipement.
À condition d’avoir beaucoup d’argent de poche, il est possible de réaliser un
modèle en dessous des 20 kilogrammes.
FORCES FAIBLESSES
• performances de montée impressionnantes
• assistance très harmonieuse et intuitive
en mode Trail
• garde son calme à la descente
ALTERNATIVE
• poids plutôt élevé
Pour les amateurs de randonnée, le « Powerfly » existe également en version « Powerfly 9 FS
Plus » avec débattement de 130 mm Federweg – pour le même prix.

C U I S I N E O U T D O O R
CHEF TO GO
TEXTE MORITZ BECHER
La vie en plein air est associée à certaines corvées. Mais
qu’y a-t-il de plus beau que refaire le plein de calories
autour d’une création appétissante préparée dans sa cuisine
mobile ? Outdoor Guide vous livre quelques astuces de chef
pour vos repas en plein air.
À C O N N A Î T R E

À CONNAÎTRE
Systèmes de cuisine outdoor
83
Plongez dans vos souvenirs ancestraux ! Quelles étaient les sensations lorsqu’il y a
bien longtemps, nous avons amené pour la première fois du combustible devant notre
grotte, notre cabane ou notre iglou construit de nos propres mains au bord d’une rivière
ou au creux d’un rocher ? Non pas pour jouer ou se protéger, mais pour préparer
un repas chaud. C’était un sentiment grandiose, un moment de liberté, le symbole
même de l’aventure. Cela est resté dans nos gênes et aujourd’hui encore, cuisiner en
pleine nature déclenche toujours les mêmes émotions. En dehors des sentiers battus,
loin de toute cabane ou marque de civilisation, il est presque impensable de ne pas
se préparer un repas chaud et nourrissant pour calmer les appels de son estomac. Aujourd’hui
nous plongerons dans la profusion des appareils de cuisson. Car du réchaud
d’expédition à l’accessoire de glamping, la diversité n’est pas en reste et va du réchaud à
visser de 44 grammes à la cafetière à emporter en passant par la casserole à cuisson
rapide. Mais parfois, la frontière entre appétissant et repoussant, entre ultraléger et
ultra-énervant, entre extrêmement pratique et totalement inutilisable peut être très
étroite. Voici donc un survol du monde de la cuisine outdoor.
CHAUD DEVANT:
Aperçu des réchauds de camping
Tous les réchauds ne se ressemblent pas. De manière
générale, on peut classer ces cuisinières pour
le plein air en quatre catégories.
Réchaud à gaz à visser
OPTIMUS CRUX LITE
Prix : CHF 49.90
Poids : 74 g
optimusstoves.com
RÉCHAUD À GAZ
FONCTIONNEMENT
Une cartouche de gaz liquide alimente la tête du brûleur en gaz
à l’état gazeux. Le brûleur libère le gaz dans l’atmosphère de
manière contrôlée et y est brûlé. Il existe deux variantes de brûleurs
: 1) Le brûleur est vissé directement sur la cartouche qui
fait office de support (réchaud à gaz à visser). 2) Une conduite
amène le gaz depuis la cartouche. Le réchaud et la casserole
sont plus bas et plus stables (réchaud à gaz sur pieds).
PHOTOS : MORITZ BECHER, FABRIACANTS
DOMAINE D’UTILISATION
Il s’agit du type de réchaud outdoor le plus acheté et le plus
utilisé. Il convient à presque toutes les utilisations du printemps
à l’automne. Son fonctionnement est simple et les
cartouches de gaz assez faciles à trouver.
FORCES FAIBLESSES
• utilisation facile
• puissance élevée (cuisson rapide)
• selon les modèles facile à réguler
• assez petit et compact
• utilisable uniquement avec les
cartouches de gaz liquide
• par températures négatives la
puissance diminue rapidement
• les cartouches vides ne peuvent
pas être rechargées (déchets !)
Réchaud à gaz sur pieds
MSR WINDBURNER STOVE
SYSTEM COMBO
Prix : CHF 309.–
Poids : 814 g (set complet)
Remarque : MSR ne propose le nouveau
réchaud Windburner qu’en set avec des
casseroles et poêles spéciales avec échangeur
de chaleur intégré.
msrgear.com

84
À CONNAÎTRE
Systèmes de cuisine outdoor
RÉCHAUD MULTICOMBUSTIBLE
Réchaud multicombustible
PRIMUS OMNILITE TI
Prix : CHF 300.–
Poids : 218 g
primusoutdoor.de
FONCTIONNEMENT
Fonctionne généralement avec de l’essence purifiée. Les modèles
haut de gamme fonctionnent avec de nombreux autres
combustibles comme l’essence de voiture, le kérosène, le pétrole
ou le diesel. En changeant l’injecteur certains modèles
peuvent aussi fonctionner avec une cartouche de gaz. Le
carburant est stocké dans une bouteille à combustible et mis
sous pression grâce à une pompe. Une conduite achemine le
combustible vers le brûleur. Le combustible doit d’abord être
préchauffé pour que l’essence se gazéifie avant d’être brûlée.
La flamme de préchauffage se transforme ensuite rapidement
en une flamme de gaz bleue.
DOMAINE D’UTILISATION
Aventuriers globe-trotters qui voyagent dans des régions où
l’on ne trouve pas de cartouche de gaz. Le premier choix pour
les expéditions et les aventures hivernales.
FORCES FAIBLESSES
• très puissant = cuisson rapide
• fonctionne par températures négatives
• bonne stabilité
• accès au combustible partout
dans le monde
• régulation précise
• utilisation un peu compliquée
• beaucoup d’entretien
• relativement bruyant
• dimensions et poids supérieurs
au réchaud à gaz à visser
RRÉCHAUD À ALCOOL
FONCTIONNEMENT
Comme pour la fondue : ajouter de l’alcool à brûler ou de
l’éthanol dans le cylindre de combustion double paroi et allumer.
Sous l’effet de la chaleur, l’alcool gazéifié remonte dans
l’espace entre les deux parois du brûleur, est diffusé par les
nombreux petits trous et s’enflamme.
DOMAINE D’UTILISATION
Pour les aventures trois saisons et les cuisiniers patients. Un
véritable classique des puristes du plein air.
FORCES FAIBLESSES
• très simple d’utilisation
• fonctionnement silencieux
• léger et peu encombrant
• puissance limitée =
long temps de cuisson
• régulation limitée
• consommation de carburant
assez élevée
• assez peu adapté aux
températures basses
Réchaud à alcool
TRANGIA 25-23 UL/D
Prix : CHF 139.90
Poids : 115 g (réchaud seul),
1092 g (set complet)
trangia.se

À CONNAÎTRE
Systèmes de cuisine outdoor
85
RÉCHAUD À COM-
BUSTIBLE SOLIDE
FONCTIONNEMENT
Introduire des petits morceaux de branches sèches, feuilles
mortes, écorces, pives, bouses, pellets ou cubes Esbit dans la
chambre de combustion et allumer. L’apport de combustible
se fait par-dessous par effet de cheminée. Sur les réchauds
à combustible solide à une seule paroi, le repas est exclusivement
chauffé par les flammes issues du combustible. Pour les
modèles à double paroi, le combustible est gazéifié en bas du
réchaud et les gaz brûlent en combustion haute au niveau du
bord supérieur augmentant les performances et la propreté.
DOMAINE D’UTILISATION
Aventures qui permettent de cuisiner sans avoir la pression du
temps et qui se déroulent dans un environnement disposant
d’assez de combustible (sec). Ou alors pour les longs périples
où, pour économiser du poids, l’on ne souhaite pas emporter
de combustible. Pour une ambiance mini feu de camp.
FORCES FAIBLESSES
• ne demande pas de combustible
liquide ou en cartouche =
économie de poids et d’argent
• pas de déchet
• sans entretien
• léger
• assez encombrant
• puissance moyenne =
temps de cuisson long
• très difficile à réguler
• sensible aux intempéries
• il doit y avoir assez de
combustible (sec) à disposition
• démarrage relativement laborieux
• encrasse les casseroles
NOS ASTUCES
Pour cuisiner
efficacement
• Toujours cuisiner avec le pare-vent !
Utiliser le modèle ultraléger d’un fabricant,
profiter des barrières naturelles
ou en fabriquer une avec une pierre,
une grosse branche ou de la neige.
• Une feuille d’aluminium sous le réchaud
sert de réflecteur de chaleur et
augmente les performances.
• Cuisiner avec le couvercle fermé.
• Utiliser des casseroles avec échangeur
de chaleur.
• Couper les aliments en petits morceaux
pour réduire le temps de cuisson.
• Réduire la puissance. Avec 75 % de la
puissance maximale, la cuisson est
déjà maximale.
• Adapter la taille des casseroles : utiliser
de petites casseroles sur les petits
réchauds.
• Garder les restes d’eau chaude dans
une bouteille isolante pour le prochain
repas ou pour la vaisselle.
Astuce : calculer correctement la
consommation de gaz. Pour une
journée estivale, et avec de la réserve,
compter environ 100 g de gaz par
jour, 230 g par jour en hiver.
Réchaud à combustible solide
ROBENS LUMBERJACK
WOOD STOVE
Prix : CHF 47.–
Poids : 329 g
robens.de
ATTENTION DANGER
Ne jamais cuisiner dans la tente
intérieure ! Lors de la combustion, du
monoxyde de carbone est émis. Il s’agit
d’un gaz mortel et inodore. Le risque
d’incendie est également élevé. Si tu
dois cuisiner dans l’abside, il faut absolument
avoir une bonne aération.

86
À CONNAÎTRE
Systèmes de cuisine outdoor
Calculs culinaires
Préparer correctement les rations de nourriture est
un point clé pour les longs périples, pour le poids du
sac à dos, pour la bonne humeur et également pour
la survie en dehors de la civilisation. La logistique de
la nourriture est loin d’être un processus standardisé
mais une approche à tâtons combinant l’activité, la
longueur et l’intensité des étapes, la température et
les intempéries mais aussi différents facteurs personnels
(taux de conversion alimentaire, taille, poids,
âge, résistance aux privations, forme physique).
Principe général : plus il fait froid et plus
l’effort est intense, plus la demande en
calories est élevée.
= mmmhh
Lorsqu’il faut vraiment calculer au plus juste, il
faut sortir la calculette et compter les calories. Sur
chaque emballage figurent les données nutritionnelles.
On peut calculer sur internet nos besoins
caloriques. En gros : un homme de 40 ans, 185 cm
et 85 kilogrammes a besoin d’environ 3500 kcal
pour une journée de bureau sans faire de sport.
Une femme de 30 ans, 175 cm et 66 kg nécessite env.
2500 kcal pour la même activité. Selon l’intensité
et la durée de l’activité, il faut encore ajouter 1500
à 3000 kcal par jour. Sous tableaudescalories.net
vous trouverez les données nutritionnelles pour
de nombreux aliments.
MA CASSEROLE
PRÉFÉRÉE
Les matériaux usuels pour les
casseroles sont l’acier inoxydable,
l’aluminium, le titan, différentes
combinaisons et parfois avec
revêtement. Le choix de la bonne
casserole dépend des caractéristiques
de la sortie et aussi passablement
du portemonnaie.
POUR LE TREKKING &
LA POLYVALENCE
Casseroles en aluminium durci. Ce matériau est
léger, robuste et conduit bien la chaleur. Les
modèles à revêtement antiadhésif en céramique
ou Teflon sont faciles à nettoyer et demandent
très peu de graisse pour cuisiner. Mais attention
: les revêtements adhésifs et les ustensiles
en métal ne font pas bon ménage. Astuce : un
échangeur de chaleur sous la casserole permet
de chauffer plus rapidement son repas.
IMPORTANT : toujours prévoir assez de
réserve !
Principe général : les aliments aussi secs que
possible, hautement calorifiques et des temps de
préparation courts sont idéaux lorsqu’on voyage.
Les plats instantanés remplissent effectivement ces
critères, mais ils sont relativement chers et après
quelques jours, on peut se lasser de leur goût et de
leur consistance. Les alternatives valables sont le
couscous, les nouilles de riz et la purée de pommes
de terre. Y ajouter un mélange d’épices léger, des
pâtes hautement concentrées et des ingrédients
lyophilisés.
MAIS : le plaisir devrait toujours faire partie
du repas, surtout pour les longs périples. De
temps à autre, il vaut la peine d’emporter
quelques garnitures gastronomiques mais
non optimisées.
GSI PINNACLE
BACKPACKER
Prix : CHF 133.–
Poids : 852 g
gsioutdoors.com

À CONNAÎTRE
Systèmes de cuisine outdoor
87
RANDONNER LÉGER
Pour les nomades chasseurs de grammes, le
titane est souvent du voyage. Pour les randonnées
ultralégères, il est rare de remplir son sac
de victuailles. La nourriture y est souvent lyophilisée.
En conséquence, le rôle de la casserole se
limite à chauffer de l’eau. Souvent les dimensions
des casseroles sont calculées pour accueillir une
cartouche de gaz standard.
ROBENS TITANIUM
POT 0.9 L
Prix : CHF 69.–
Poids : 122 g
robens.de
CAMPING & CANOË
Là où le poids et faire la vaisselle rapidement
ont moins d’importance, les casseroles en acier
inoxydables sont de bonne compagnie. Très robustes,
durables et comparativement bon marché,
elles sont parfaites pour cuisiner directement sur
le feu de camp.
TATONKA FAMILY
POT 6,0 L
Prix : CHF 50.–
Poids : 855 g
tatonka.com

88
À CONNAÎTRE
Systèmes de cuisine outdoor
PROPOSITIONS DE MENUS
MENU 1:
SACHETS MAGIQUES
MENU 2: LÉGER, SAVOUREUX
ET (PRESQUE) FAIT MAISON
Sans hésitation : impossible de faire plus rapide, plus simple
et plus léger. Chauffer de l’eau, ouvrir le sachet, remplir avec
l’eau, mélanger, attendre 10 minutes et c’est fini. Les repas
de trekking instantanés étaient assez peu ragoûtants par le
passé. Ils ont bien changé. Du mix nouilles-quelque chose, ils
sont devenus une multitude de plats du jour – de copieux à
végan, du muesli à la potée de poisson méditerranéen. Notre
proposition instantanée :
• Petit déjeuner : musli complet aux fruits
• Midi : quinoa à la mexicaine
• Soir : riz et poulet au curry
• Dessert : mousse au chocolat
Ces liens donnent accès à un large choix de
recettes pour cuisiner en pleine nature
Cuisiner vraiment en route demande de bonnes prédispositions
à la logistique et la volonté de se donner un peu pour
un repas savoureux. Mais le fait maison n’est pas forcément
lourd. De nombreux sites web et livres se consacrent à la
création de repas outdoor réussis. Deux machines bien
utiles à ce sujet sont un appareil à vide – mettre sous vide
économise énormément de place et permet une meilleure
conservation – et un séchoir permettant de retirer l’humidité
à l’aliment pour diminuer drastiquement le poids et
rallonger la conservation. Les ingrédients lyophilisés sont
également une possibilité pour cuisiner en route de manière
légère et délicieuse. Notre proposition de menu :
• Petit déjeuner : mélanger 300 g de farine, 3 cuillères à
s. de sucre, 1 paquet de sucre vanillé, 1 sachet de poudre à
lever et une pincée de sel avec 500 ml d’eau froide. Ajouter
des myrtilles ou des framboises desséchées. Chauffer la
poêle et y cuire la pâte jusqu’à brunissement.
• Midi : chauffer de l’eau et la retirer du réchaud, y verser
des nouilles de riz instantanées, ajouter de la pâte de curry
rouge et de la poudre de lait de coco et laisser reposer un
instant. Y ajouter quelques petits pois lyophilisés et des
crevettes. Rapide, réchauffe et refait le plein de calories.
• Soir : recouvrir le couscous d’eau chaude, laisser reposer
à couvert. Faire revenir des oignons, des tomates séchées
à l’air, du piment, de l’ail, des lardons et des pignons
de pin à la poêle dans de l’huile d’olive ou du beurre.
Déglacer avec un peu d’eau et ajouter du concentré de
tomates. Laisser mijoter
et assaisonner. Ajouter
le couscous. Déguster
et profiter de la fin de
la journée.
• Dessert : trop
fatigué – une barre de
chocolat fera l’affaire.
thesummitregister.com/category/recipes/
trail.recipes

89
L.I.M Comp Jacket
women
Nous le savons: le chemin pour arriver au sommet est long.
Nous savons aussi que ton matériel est lourd. Et parfois, ta course
quotidienne te donne l’impression d’être un marathon.
Découvre la L.I.M Comp Jacket. Une veste respirante, ultra légère
qui te permettra à dépasser tes propres limites.
LA COLLECTION L.I.M COMP EST DISPONIBLE À: BARDILL SPORT, KLOSTERS • BAYARD, ZERMATT • BIKE AND CLIMB-UP, SEEWEN • DÖBELI SPORT, SEON
FÄHNDRICH, PONTRESINA • HUWILER SPORT, MURI • IMHOLZ SPORT, BÜRGLEN • JELMOLI, ZÜRICH • JON SPORT, SCUOL • KUNZ, WILLISAU • MOLITOR SPORT,
WENGEN • MONDOSPORT, MURTEN • OUTDOOR BY SPORTXX • OUTDOORLAND, MÖNCHALTDORF • PAIS SPORT, ST. GALLEN • PAKA SPORT, SEMPACH • POLLUX SPORT,
MEIRINGEN • SPORT SPRECHER, WERDENBERG • VON MOOS SPORT, LUZERN • WITTWER SPORT, ZWEISIMMEN • ZEGG AG, SAMNAUN • TIME OUT, USTER

H A R D S H E L L S
T E X T I L E S
É T A N C H E S
T E S T

TEST
Hardshells
91
TEST :
VESTES HARDSHELL TRIPLE COUCHE
UNE HISTOIRE D’EAU
La « hardshell » : un prodige de la technologie des textiles et
produit phare de nombreuses marques outdoor. Les vestes
de protection doivent abriter sous la même casquette des
propriétés qui par principe sont contradictoires : elles doivent
être étanches et coupe-vent depuis l’extérieur et perméables
à la vapeur d’eau de l’intérieur. Nous avons testé dix modèles
triple couche qui parviennent à réaliser ce grand écart.
PHOTO : NILS OHLENDORF
L
a veste de pluie est à la fois une bénédiction
et une malédiction. D’une part nous
sommes divinement reconnaissants si elle peut
rester dans le sac à dos, et d’autre part nous
sommes tout aussi contents de l’avoir pour nous
protéger si la météo devient désagréable. Pour la
plupart des personnes, la veste de pluie – que l’on
appelle « hardshell » dans le jargon moderne –
doit avant tout être imperméable. Si l’eau s’infiltre,
c’est non seulement désagréable, mais dans
le pire des cas, cela peut conduire à une grave
hypothermie. Pour ne pas souffrir non plus de
l’humidité intérieure et rester à l’aise, les hardshells
modernes sont équipées de membranes.
Elles maintiennent la neige, la pluie et le vent à
l’extérieur et laissent sortir notre transpiration
sous forme de vapeur d’eau. On parle alors de
semi-perméabilité – c’est là que réside le secret des
vestes de pluie fonctionnelles.
Point central de la semiperméabilité
: les membranes
Même si aujourd’hui Gore-Tex domine le
marché des textiles imperméables, la diversité
des membranes est énorme. La construction
et les matériaux sont divers, mais la fonction
première reste identique – imperméabilité et
respirabilité. On peut tout de même différencier
deux types de membranes, les microporeuses et
les non poreuses :
1. Les microporeuses : des pores extrêmement
fins (1,4 milliards/cm 2 ) permettent aux molécules
de vapeur d’eau de se diffuser vers l’extérieur
(Ǿ des pores 700 fois plus grands que la
molécule de vapeur d’eau) ; par contre les pores
sont trop petits pour laisser passer une goutte
d’eau (20 000 fois plus petits). Son représentant
le plus connu : la membrane Gore-Tex en
polytétrafluoroéthylène (PTFE). Il existe aussi
des membranes en polyuréthane (PU) dotées de
micropores, p. ex. la membrane Texapore Air
utilisée par Jack Wolfskin.
2. Les non poreuses : elles se basent sur le
mécanisme de transport des molécules de vapeur
d’eau, lequel dépend de la concentration en
vapeur d’eau dans la membrane. Des éléments
hydrophiles – qui attirent l’eau – se lient aux
molécules d’eau et les conduisent vers l’extérieur
en traversant une structure hydrophobe
– qui repousse l‘eau – en empruntant l’espace
intermoléculaire. Il existe des membranes non
poreuses en polyuréthane (p. ex. la Dermizax du
fabricant Toray) ou en polyester (p. ex. Sympatex).vom
Hersteller Toray) oder Polyester
(z.B. Sympatex).

92 TEST
Hardshells
DOUBLURES
INTÉRIEURES de
Arc’teryx Beta AR (1)
et Schöffel Calgary (2)
(grossissement 5x).
Si le fabricant utilise
beaucoup de colle, le
laminé sera particulièrement
robuste,
mais le MVRT sera limité
(2). Au contraire,
en étant très économe,
la respirabilité
est améliorée mais le
risque d’un décollement
de la membrane
augmente.
TISSAGE
SERRÉ du tissu
extérieur en polyester
de la veste Jack
Wolfskin Exolight
Mountain Jacket (3)
et en polyamide de
la Mammut Meron
Light HS Jacket (4)
(grossissement 5x)
Menu sandwich : une
construction triple couche
Les membranes sont extrêmement fines
(quelques micromètres), donc pas très robustes.
Pour cette raison, elles sont appliquées, ou
« laminées » sur un tissu extérieur résistant en
polyamide (nylon) ou en polyester. Cela leur
permet d’être protégées de l’abrasion. Du coté
intérieur (3 e couche), elles sont recouvertes
d’une doublure en polyamide ou polyester.
1. MEMBRANES MICROPOREUSES
INTÉRIEURES :
GORE TEX PRO ® , GORE TEX ACTIVE ® , TEXAPORE AIR
vapeur d’eau
2. MEMBRANES NON POREUSES
INTÉRIEURES :
DERMIZAX ® , SYMPATEX ® , CEPLEX
vapeur d’eau
3. MEMBRANES NON POREUSES
EXTÉRIEURES :
OUTDRY ®
tissu extérieur
membrane
doublure intérieure
tissu extérieur
membrane
doublure intérieure
1
3
fabricants. Mais en réalité, il en va de l’étanchéité
d’un textile un peu comme pour la grossesse : c’est
comme si l’on disait « être un peu enceinte ». Ça
n’existe pas. Soit le matériau est étanche et l’eau
n’entre pas, soit il ne l’est pas. Ces valeurs sont
également mesurées aux endroits sans couture
ni fermeture éclair de la veste (points faibles bien
connus). Quelques exemples : un petit trou de
10 micromètres ou une couture non étanchée à
l’intérieur et la veste n’est plus étanche. Une veste
qui obtient de bons résultats au test avec une
colonne d’eau de plus de 20 000 millimètres peut
rapidement se mettre à prendre l’eau après une
utilisation intense, un lavage ou un décollement de
la membrane.
2
4
LES TROIS
différentes constructions
de laminés des
vestes du test
vapeur d’eau
Quelle étanchéité ?
revêtement synthétique
membrane
tissu extérieur
Pour décrire le degré d’étanchéité des textiles
outdoor, on fait volontiers recours à la notion de
colonne d’eau. Pour la mesurer en laboratoire, on
applique de l’eau sur le côté extérieur en faisant
augmenter la pression jusqu’à ce que de l’eau
commence à passer au travers du matériau à trois
endroits. Plus la colonne d’eau mesurée est élevée,
mieux c’est – selon le département marketing des
Respiration active ?
La deuxième promesse des hardshells est d’être
respirantes. En général, on utilise volontiers
le terme « respirabilité » à cet escient. Cela peut
être trompeur. Car à priori un morceau de textile
ne respire pas et la capacité à respirer est bien
sûr réservée au sportif amateur de plein air.
Le phénomène désigné est en fait la capacité
d’évacuer l’humidité de la transpiration vers
l’extérieur. La situation devient problématique
lorsque le transport d’humidité devient plus lent
que la production de transpiration. L’humidité
s’accumule alors dans les vêtements portés. Dans
le pire des cas, notre « jus » se dépose du côté
intérieur de la veste sous forme de condensation,
réduisant encore drastiquement sa capacité de
transporter l’humidité.

EN
TEST
Hardshells
93
COLLABORATION
AVEC
CRITÈRES D’ÉVALUATION
OUTDOOR GUIDE
Chaque veste a été évaluée selon des mesures
effectuées en laboratoire et dans la pratique. Les
évaluations sont notées de 1 à 10. Elles se réfèrent
toujours à la valeur relative la plus faible et la plus
élevée des résultats.
ÉQUIPEMENT
1 point : wenig Ausstattung (kleinster Wert: 4 Extras)
10 points : équipement riche (valeur la plus élevée : 15 extras)
ENCOMBREMENT
1 point : encombrant (max 2,3 litres)
10 points : la plus compacte (min. 1 litre)
PERMÉABILITÉ À LA VAPEUR D’EAU LABO
1 point : aucune perméabilité (0 g/m 2 /24 h)
10 points : perméabilité maximale potentielle
(récipient ouvert 790 g/m 2 /24h)
PERMÉABILITÉ À LA VAPEUR D’EAU OUTDOOR
1 point : peu perméable (grande différence entre les capteurs
II et III, considérée comme très désagréable)
10 points : fortement perméable (faible différence entre les
capteurs II et III, considérée comme très agréable).
CONFORT ET UTILISATION
1 point : pas confortable (1)
10 points : très confortable (10)
DURABILITÉ DE L’IMPRÉGNATION
1 point : peu durable (Iso 1 selon Iso 5)
10 points : bien durable (Iso 5 selon Iso 5)
Informations
Plus d’informations et une vidéo des tests
en laboratoire disponibles ici :
outdoorcontenthub.com

94 TEST
Hardshells
test, un repos de cinq minutes a été observé pour
acclimater la veste, le corps et les capteurs.
Partie 1 : questionnement des
protagonistes
À plusieurs endroits définis du parcours, les protagonistes
devaient donner leur impression concernant
la sensation de transpiration selon une échelle allant
de « très agréable » à « très désagréable ».
ESSAI SOUS
PRESSION HY-
DROSTATIQUE :
nous mettons toute
notre attention à
déceler les premières
gouttes d’eau. Mais
les vestes se défendent
bien.
DWR – l’incontournable
Sans une imprégnation déperlante du tissu extérieur
– que l’on nomme traitement DWR (« durable
water repellent »), les laminés ne fonctionneraient
pas comme souhaité. Car si la surface extérieure
devient saturée en eau – les experts parlent de
« wetting out effect » –, le transport de vapeur d’eau
est fortement réduit. Des recherches de l’EMPA
mentionnent jusqu’à 80 pour cent de capacité en
moins. L’impression que la veste n’est plus étanche
est fortement renforcé car dans ce cas la condensation
à l’intérieur du tissu est encore plus forte.
Bon, assez de théorie sur les hardshell. Nos tests pratiques
et en laboratoire ont passé au crible dix vestes.
Tests pratiques réalisés
Le Outdoor Content Hub a démarré un projet pilote
qui regroupe des appréciations humaines et des
capteurs d’humidité pour déterminer la capacité
des vestes testées à évacuer l’humidité générée par
la transpiration pendant l’effort. Une section test
a été préparée de sorte que les deux testeurs (un
homme et une femme) puissent le parcourir en
marchant en un temps reproductible (+/- 1 minute)
et qui soit suffisamment raide pour transpirer.
De plus, un endroit pour se changer et une balance
pour peser la veste et la couche de base. La
longueur de la section était de 1,4 kilomètres pour
120 mètres de dénivelé. La durée à disposition
pour parcourir cette distance était de 18 minutes
exactement. Après chaque parcours, les vestes ont
été changées et pesées, puis les testeurs ont bu un
verre d’eau. Avant et après chacune des phases de
Le confort et la facilité d’utilisation étaient aussi
évalués. Facilité à mettre et enlever la veste. Fonctionnement
des fermetures éclair. Accessibilité
des poches. Chaque veste a reçu un score initial de
10 points et perdait des points pour chaque élément
négatif constaté.
Partie 2 : mesure par capteurs
Pour obtenir des résultats mesurés détaillés et
objectifs au test pratique, des capteurs de température
et d’humidité ont été utilisés. Ils ont été placés
à trois endroits déterminés : directement sur la
peau (capteur I), sur le t-shirt fonctionnel (capteur
II) et du côté extérieur de la veste (capteur III).
Et voyez-ça : malgré un parcours identique, les
vestes se comportent de manière très différente.
Plus il y a d’humidité mesurée aux capteurs I et
II, plus le climat dans la veste est perçu comme
désagréable. Pour mesurer le transport d’humidité,
la différence entre les capteurs II et III a été
utilisée. Plus la chute d’humidité entre ces deux
capteurs est grande, plus la résistance au transfert
d’humidité est élevée et moins la vapeur d’eau peut
sortir. Pour que les résultats entre les vestes soient
comparables, nous avons serré l’ourlet inférieur,
enfilé la capuche et fermé les aérations sous les
bras. (Résultats, voir figure page 96).
Équipement
L’équipement technique et les possibilités de
réglage ont également été évalués. Velcros, cordons
de serrage et aérations sous les bras : la richesse
de l’équipement des vestes testées allait de quatre
éléments d’équipement (1 point) à 15 éléments
(10 points). Toutes les vestes du test étaient équipées
d’une capuche compatible avec le casque.

TEST
Hardshells
95
HIGH QUALITY INFLATABLE PRODUCTS
NOYÉ DANS SA SUEUR ET
INONDÉ PAR LA PLUIE :
NOTRE TEST EN LABORA-
TOIRE ET EN PRATIQUE
En collaboration avec les experts de l’équipe de test
de l’Outdoor Content Hub, nous avons mis à l’épreuve
dix modèles triple couche de différents fabricants
au moyen de tests en laboratoire et de courses d’essai
grandeur nature sur une période de plusieurs semaines.
Les tests en laboratoire ont été réalisés en
collaboration avec l’Institut de recherche pour la physique
des textiles et la chimie des textiles de l’université
d’Innsbruck. Les tests de laboratoire étaient les
suivants :
ÉTANCHÉITÉ À L’EAU ET AU VENT
L’étanchéité à l’eau a été réalisée au moyen de l’essai sous
pression hydrostatique selon ISO 811:1981 et la perméabilité
au vent selon EN-ISO 9237:1995. Résultat général : toutes
les vestes testées ont atteint une colonne d’eau d’au moins 10
000 mm et un passage de l’air de moins de 1,6 l/dm 2 /min. Ces
valeurs sont largement suffisantes pour une utilisation outdoor
au quotidien. C’est à dire que selon ce test (réalisé dans
le dos), toutes les vestes sont considérées comme étanches
à l’eau et au vent. Lors d’une douche artificielle de trois minutes,
de l’eau a pu s’infiltrer dans la Bergans Eidfjord Jacket
(fermeture éclair non étanche). Avec toutes les autres vestes,
le testeur est resté au sec.
PERMÉABILITÉ À LA VAPEUR D’EAU
Nous avons réalisé nos tests selon la méthode MVTR, anciennement
appelée Upright Cup Methode (ASTM E96(B)). Le test
est réalisé à 20°C et 65 % d’humidité relative et avec une vitesse
d’air au point de mesure de 0,2 m/s. Les vestes étaient fixées sur
l’ouverture d’un récipient rempli d’eau. La quantité de vapeur
d’eau ayant traversé le tissu s’obtient en pesant le poids du récipient
avant et après le test. Résultat général : les vestes testées
étaient capables d’évaporer entre 317 et 680 g/m 2 /24 h d’eau.
DURABILITÉ DE L’IMPRÉGNATION
Les propriétés déperlantes de la surface des vestes ont été
mesurées par le test du spray selon EN ISO 4929:2012. Le tissu
des vestes a été tendu sur un anneau avec un angle de 45°,
puis arrosé de 250 ml d’eau. L’évaluation est faite en observant
l’échantillon puis en le décrivant et le documentant avec
des photos. L’évaluation s’étend de Iso 1 (surface entièrement
humidifiée) et Iso 5 (pas d’humidification de la surface). Ce
test a été réalisé sur le vêtement neuf, puis répété après une
utilisation intense et après plusieurs lavages et essorages.
ENCOMBREMENT ET POIDS
Toutes les vestes du test ont été comprimées dans un bécher
gradué, puis comprimées avec un poids de 4 kg, visant à simuler
la compression que l’on peut avoir dans un sac à dos. Le volume
obtenu a ensuite été mesuré au moyen de la graduation du récipient.
Le poids a été mesuré sur une balance de précision.
BALANCE
11‘0“ x 30“
9.1kg
The fitness
and yoga SUP
TRAVEL
9‘6“ x 34“
9.2kg
Sturdy for
river & rental
STREAM
10‘0“ x 32“
9.7kg
The perfect
touring SUP
SHARK
12‘6“ x 30“
9.6kg
Ultralight and
fast glider
ROCKET
14‘0“ x 28“
12.5kg
The SUP to win
competitions
LIGHT EDITION
www.airboard.com

96 TEST
Hardshells
L’HUMIDITÉ ABSOLUE
en g/cm 3 est mesurée contre la peau
(I), entre la couche de base et la
veste (II), et à la surface extérieure
de la veste (III). Les vestes de The
North Face et Arc’teryx montrent un
faible abaissement entre II et III. Ces
modèles ont été évalués comme « assez
agréables » lors du test. La veste
Vaude, qui montre des valeurs élevées
au capteur I, a été évaluée comme
« plutôt désagréable ». La veste Columbia
est un cas spécial : l’humidité
s’accumule fortement dans la veste et
de l’eau condense du côté intérieur.
HUMIDITÉ ABSOLUE
0,016
0,014
0,012
0,010
0,008
0,006
0,004
0,002
0,000
The North
Face
Arc’teryx
CAPTEUR I CAPTEUR II CAPTEUR III
Jack
Mammut Rotauf Bergans
Schöffel Columbia Patagonia Vaude
Wolfskin
COMPARAISON des valeurs
MVTR mesurées en laboratoire et
dans la pratique. Certaines valeurs
diffèrent fortement. Au laboratoire,
seul un morceau de textile propre est
soumis au test dans des conditions
standardisées, sans poches, ni fermetures
éclair, ni coutures. Ceci permet
une comparaison objective, mais qui
ne se confirme pas forcément dans
des conditions réelles.
PERMÉABILITÉ À LA VAPEUR D’EAU
10
9
8
7
6
5
4
3
LABORATOIRE
TEST PRATIQUE
2
1
0
The North
Face
Arc’teryx
Jack
Mammut Rotauf Bergans
Schöffel Columbia Patagonia Vaude
Wolfskin
Résumé
Même si nous préférons que la météo nous permette de les garder au fond du sac, les vestes hardshell
sont un des éléments essentiels de l’équipement des amateurs de sports en plein air et des alpinistes.
Notre test a démontré des différences importantes, surtout en ce qui concerne le poids et la perméabilité
à la vapeur d’eau. Souvent, nous avons constaté que les vestes équipées d’une membrane microporeuse
comme le Gore-Tex avaient une longueur d’avance tant au laboratoire que dans la pratique. Celui qui
recherche avant tout un bon transfert de l’humidité devrait d’une part porter son choix sur un modèle
sobre avec peu de poches (idéalement des poches en filet), peu de fermetures éclair et peu de coutures. En
effet, à ces endroits la double épaisseur de matériau réduit la perméabilité à la vapeur d’eau. Un modèle
avec ouvertures d’aération sous les bras permet d’augmenter sensiblement le confort en cas de transpiration
élevée. Le grand défi des fabricants est d’optimiser le transfert de l’humidité vers l’extérieur dans
la pratique et non seulement « pour le labo ». Il va être intéressant de voir comment les fabricants de hardshells
vont se positionner en termes de développement à faible impact environnemental (voir encadré
« Un gourdin chimique » page 97.) Bien évidemment, la protection de l’utilisateur et la protection de
l’environnement doivent aller de pair. Ajoutons qu’en termes de développement durable, une durée de vie
aussi longue que possible est également un paramètre décisif de l’impact environnemental.
TEXTE & PHOTOS
ALEXANDRA SCHWEIKART
Chimiste diplômée et passionnée de montagne,
elle ne sait que trop à quoi sont soumis
les textiles lors d’une utilisation en plein air.
Pour Outdoor Guide elle teste au laboratoire et
à la montagne les forces et les faiblesses des
vêtements fonctionnels.
TEXTE
MORITZ BECHER
Journaliste et passionné de matériel bien
connu, il aime aller au fond des choses, jusqu’à
examiner chaque couture. En plus de leur
fonctionnalité, le bilan écologique des produits
outdoor est un de ses thèmes favoris.

Efficace
TEST
Hardshells
97
LE GOURDIN CHIMIQUE
Le développement durable est un thème incontournable – enfin ! Les fabricants
outdoor en particulier veulent et doivent se positionner autant
que possible en faveur de l’environnement. Concernant les vestes de protection,
il y a plusieurs chantiers en cours qui recherchent frénétiquement
des solutions plus favorables à l’environnement : les tissus eux-mêmes, leur
fabrication et leur revêtement déperlant (DWR). Ce dernier point est indispensable
au bon fonctionnement de la membrane. Ces dernières années,
de longues chaines d’hydrocarbures perfluorés (PFC) ont été utilisées. En
2011 Greenpeace a démontré leur présence même dans les endroits les plus
reculés du globe dans l’eau et dans le sang des animaux.
QU’EST-CE QUI REND LES PFC SI DANGEREUX ?
STATU QUO DANS LA BRANCHE
Un point clé est leur persistance dans l’environnement du fait qu’ils ne se
dégradent pas ou seulement très lentement dans la nature. D’autre part, ils
peuvent se concentrer dans les organismes. Selon les connaissances actuelles,
le port de vêtements imprégnés de PFC est sans danger. Mais pendant leur
fabrication et surtout lors du lavage, ils finissent dans l’environnement. Pour
cette raison, de nombreux fabricants outdoor ont déjà changé pour des C4-
PFC ou C6-PFC. Leur argument est que ces variantes aux chaînes plus courtes
seraient sans danger, même s’il est évident que les études manquent. Car eux
aussi sont persistants et se répartissent rapidement dans le cycle naturel. L’objectif
est donc de créer une imprégnation sans PFC. Tous sont d’accord sur ce
point – ou presque. Ce sont nous, utilisateurs, qui déterminerons finalement à
quelle vitesse cet objectif sera appliqué. Car un traitement déperlant efficace et
respectueux de l’environnement existe déjà. Mais tant que la capacité du revêtement
à repousser l’huile sera également prise en compte, les PFC seront les
plus aptes pour cette tâche. Mais avons-nous vraiment besoin de ça ?
Au début de l’année passée, le numéro un du marché Gore a cédé à la forte
pression extérieure et s’est engagé à passer petit à petit à l’utilisation de
« PFC écologiquement inoffensifs » pour l’horizon 2023. En collaboration
avec Greenpeace, les PFC effectivement nuisibles à l’environnement ont
été identifiés. Dès l’automne 2018, les premiers vêtements utilisant des
textiles Gore-Tex dont l’imprégnation ne contient aucun « PFCec » (signifiant
« of environmental concern » dans le jargon de Gore) verront le
jour, entre autres chez Mammut, The North Face et Salewa. D’autre part,
des vêtements prévus exclusivement pour la promenade et le ski de piste
ne sont pas forcément aptes à affronter les conditions que l’on rencontre
en pleine nature. Dans un deuxième temps, les PFC devraient être complètement
éliminés de la production. D’autres marques qui travaillent
sans Gore-Tex sont déjà plus avancées. Dans notre test et selon les fabricants,
les membranes et les imprégnations de Columbia, Jack Wolfskin,
Rotauf et Vaude sont déjà exemptes de PFC. Les autres éléments du laminé
sont aussi appelés à devenir plus écologiques. La marque suisse
Rotauf utilise des laminés composés exclusivement de polyester ce qui
leur permet d’être recyclés. Patagonia réalise le tissu extérieur de la
veste Gore-Tex Pro testée en nylon provenant à 100 % de restes de production.
C’est-à-dire que les restes des fibres de la production de nylon,
qui sont habituellement jetés, sont réintroduits dans le cycle de production.
Bergans et Vaude travaillent à un tissu extérieur et une membrane
contenant des matériaux végétaux recyclés. Une affaire à suivre.
Le geste indispensable
Pompe anti-venin en cas de morsures ou
piqûres d’insectes et d’animaux.
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98 TEST
Hardshells
COMMENT ENTRETENIR
MA VESTE HARDSHELL ?*
ASTUCES D’ENTRETIEN DE GUIDO
AUGUSTINIAK, DIRECTEUR DE FIBRETEC
Guido Augustiniak, quels sont les mythes que vous
aimeriez pouvoir faire « disparaître » ?
« Je pensais qu’il ne fallait pas laver les vestes Gore-Tex ! »
C’est le mythe le plus préjudiciable de tous. Car si vous ne lavez
pas votre veste hardshell, vous lui infligez une mort lente
et silencieuse. Si le laminé n’est pas lavé régulièrement et que
la saleté et la graisse de la peau n’est pas éliminée, non seulement
la membrane peut se dégrader, mais cela peut conduire
à son décollement.
GUIDO
AUGUSTINIAK
Directeur de Fibertec
LE TEST DU
SPRAY démontre
l’efficacité du traitement
déperlant DWR.
Alors à quelle fréquence laver sa veste hardshell et
à quelle fréquence l’imprégner ?
Cela dépend de la durée et de l’intensité de son utilisation.
Mais il vaut mieux la laver régulièrement que pas du tout.
Malheureusement, il n’y a pas de témoin de service comme
sur sa voiture qui indique quand un lavage est nécessaire. Un
bon indice – en plus de la saleté extérieure – est d’inspecter la
crasse du col. Tout le monde connaît le cas des chemises qui
se colorent légèrement après quelques jours de port et dont le
col revêt une couche légèrement brillante. Pour les hardhells
aussi, on peut déceler un film brillant et sombre aux endroits
régulièrement en contact direct avec la peau. Si l’on constate
cela, il est grand temps de laver sa veste. Le moment de renouveler
l’imprégnation est déterminé en observant l’effet déperlant
sur les gouttes de pluie ou si l’on identifie des zones qui
s’humidifient entièrement.
Quel est le meilleur programme de soin pour une
veste hardshell ?
Lavage : on devrait laver les hardshell en machine avec un
programme délicat qui ne dépasse pas 40 degrés Celsius et
avec une lessive pour vêtements fonctionnels. Ce n’est vraiment
pas une manœuvre de marketing. Ces lessives sont
spécialement conçues pour décoller les graisses et les sels
du laminé. Fermer les fermetures éclair, ouvrir les cordons
de serrage et éviter de mettre trop de vêtements à la fois
dans le tambour. L’essorage ne doit pas dépasser 400 tours
par minute.
Imprégnation : La couche DWR appliquée d’usine peut
être réactivée. Pour cela il faut la mettre dans le séchoir
chaud pendant environ 30 minutes après le lavage. Peur
ceux qui n’ont pas de séchoir, un coup de fer à repasser peut
faire l’affaire : régler le fer sur synthétique, idéalement avec
un linge de cuisine fin entre le fer et le vêtement. La chaleur
peut ainsi être transmise tout en protégeant les parties un
peu plus épaisses comme le logement des fermetures éclair.
Pour la capuche, l’idéal est de fermer la veste et de remplir
la capuche avec un coussin. Ceci permet d’avoir la résistance
nécessaire pour passer le fer à repasser.
En règle générale, il faut appliquer une nouvelle imprégnation
tous les trois à quatre lavages. Pour cela, déposer la veste légèrement
humide ou sèche à plat sur le sol pour que le (coûteux)
brouillard du spray finisse sur la veste et non sur le sol. Puis
appliquer le liquide d’imprégnation sur toute la surface avant
de le faire pénétrer avec une éponge douce. Suspendre ensuite
le vêtement pour le faire sécher ou le mettre au séchoir. Pour
la variante avec fer à repasser, il est recommandé de laisser
sécher entièrement le vêtement avant de passer le fer. Il faut
éviter de réimprégner partiellement la veste après coup pour
éviter d’éventuelles différences de coloris disgracieuses.
*Conseil de la rédaction : toujours respecter les conseils
et indications d’entretien du fabricant !

TEST
Hardshells
99
Une sélection
outdoor pour vous
ÉDITION N O 29 ÉTÉ 2018
AUSGABE N O 28 WINTER 2017/18
SORTIES
Humilité : à pied dans le Namib
TOUREN
Témérité : sur les trails des Vosges
Audace : tout seul en Sibérie
Winkelzug: Haute Route spezial
Aufzug: Im Buiräbähnli auf Tour
Schnellzug: Mit Huskys durch Lappland
ÉQUIPEMENT
AUSRÜSTUNG
Test VTT : les machines du plaisir
Skitest: Trend Freetouring
Hardshell : vestes triple couche en test
Isolation: Kunstfaser oder Daune
Connaissances : motivation et concentration
Wissen: Mentale Stärke trainieren
MENSCHEN
PERSONNAGES
Grenzen verschieben:
L’aventure pour métier :
Auf der Alp – Katharina Krepold
Am Everest – Kari Kobler
Thomas Ulrich photographe outdoor
Megan Hine experte de la survie
CHF 15.–/Euro 8.90
outdoor- outdoor-guide.ch uide.ch
CHF 15.–/Euro 8.90
outdoor-guide.ch
outdoor-g
La revue outdoor suisse.
outdoor-guide.ch/heft

100 TEST
Hardshells
ARC´TERYX
Beta AR Jacket
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 659.–
POIDS 455 g (en taille M)
MEMBRANE
MATÉRIAU EXTÉRIEUR
MATÉRIAU INTÉRIEUR
IMPRÉGNATION
FABRICATION
Gore-Tex Pro / polytetrafluorethylène (PTFE)
100 % polyamide
100 % polyamide
fluorocarbures (C6)
Myanmar (Birmanie)
PATAGONIA
Pluma Jacket
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 649.–
POIDS 396 g (en taille M)
MEMBRANE
MATÉRIAU EXTÉRIEUR
MATÉRIAU INTÉRIEUR
IMPRÉGNATION
FABRICATION
Gore-Tex Pro / polytetrafluorethylène (PTFE)
100 % polyamide recyclé
100 % polyamide
fluorocarbures (C6)
Vietnam
APPRÉCIATION
Veste la plus ample du test avec un bon équipement, seules les fermetures
éclair sont un peu difficiles. Coudes fortement préformés. Manches larges
et longues. Les personnes menues peuvent éventuellement choisir une
taille inférieure. La Beta AR ne descend que jusqu’aux hanches, que ce soit
le modèle homme ou femmes, ce qui est un peu court pour un modèle
polyvalent. La perméabilité à la vapeur d’eau était excellente tant au labo
que dans la pratique, même si de l’humidité s’accumulait au niveau du cou
lorsque l’on porte la capuche (double épaisseur de tissu). La capuche compatible
avec le casque possède trois réglages manipulables d’une seule
main. Le col est large. Le matériau Gore-Tex Pro est renforcé aux endroits
fortement sollicités. Le tissu assez rigide la rend un peu encombrante.
CONCLUSION
Veste hardshell polyvalente robuste et de coupe large permettant facilement
de porter une couche en dessous.
ÉVALUATION
Confort 0 7 10
Équipement 0 8 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 8 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 8 10
Résistance de l’imprégnation 0 10
Encombrement 0 3 10
APPRÉCIATION
Une veste alpine robuste et bien équipée. Le réglage du cordon de serrage avec
bouton-pression intégré nous a totalement séduits. L’encollage d’étanchéification
des coutures très fin permet de réduire l’encombrement et le poids et
est de plus réalisé avec beaucoup de précision. Le matériau est plutôt rigide,
comme souvent pour le Gore-Tex Pro. Petits bémols : la fermeture éclair ne
ferme pas entièrement au niveau du menton et les ventilations sous les bras
coulissent difficilement. L’écart des résultats de perméabilité à la vapeur
d’eau entre le labo et la pratique est certainement lié aux grandes poches
avant qui doublent l’épaisseur du matériau. Joli coup : Patagonia utilise des
restes de production comme matière première de la couche extérieure permettant
de garder une qualité identique et de préserver les ressources.
CONCLUSION
Veste hardshell 4 saisons robuste avec de nombreuses possibilités de réglage
et un bon équipement. Matériau extérieur composé à 100% de nylon
recyclé.
ÉVALUATION
Confort 0 8 10
Équipement 0 8 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 8 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 6 10
Résistance de l’imprégnation 0 9 10
Encombrement 0 6 10
FORCES FAIBLESSES
• ample
• très bonne perméabilité
à la vapeur
• transpiration dans le cou
• encombrement
FORCES FAIBLESSES
• système de cordons novateur
• aérations sous les bras difficiles
• matériau extérieur recyclé
• prix élevé
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR

TEST
Hardshells
101
COLUMBIA
OutDry Ex Featherweight Shell
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 249.90
POIDS 209 g (en taille M)
MEMBRANE
MATÉRIAU EXTÉRIEUR
MATÉRIAU INTÉRIEUR
IMPRÉGNATION
FABRICATION
OutDry / polyuréthane (PU)
100 % polyamide
100 % polyester
pas de DWR
Vietnam
MAMMUT
Meron Light HS Jacket
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 449.–
POIDS 295 g (en taille M)
MEMBRANE
MATÉRIAU EXTÉRIEUR
MATÉRIAU INTÉRIEUR
IMPRÉGNATION
FABRICATION
Gore-Tex Active / polytetrafluorethylène (PTFE)
100 % polyamide
100 % polyester
fluorocarbures (C6)
Vietnam
APPRÉCIATION
Veste de protection ultralégère avec une perméabilité à la vapeur d’eau
moyenne, surtout lors du test pratique. Le concept de la veste OutDry est
d’utiliser une membrane en polyuréthane, renforcée par une sorte de filet de
protection, qui est appliquée du côté extérieur de la veste. Ceci rend superflu
le traitement déperlant car la pluie est déjà retenue par la première couche.
Dans la pratique, nous avons par contre constaté de l’eau de condensation du
côté intérieur de la veste car la membrane est exposée aux conditions extérieures
et se refroidit rapidement. En revanche, la protection contre la pluie
et l’encombrement sont excellents. Les coutures sont soudées du côté extérieur
et deux grandes poches avant offrent de bonnes possibilités de rangement.
Dans la version hommes, les manches sont un peu courtes.
CONCLUSION
Une veste hardshell très légère et très peu encombrante qui trouvera sa
place dans n’importe quel sac à dos. Parfaite comme veste de secours contre
la pluie pour les activités pas trop intenses.
ÉVALUATION
Confort 0 6 10
Équipement 0 2 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 5 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 3 10
Résistance de l’imprégnation* 0 8 10
Encombrement 0 10
APPRÉCIATION
Veste étroite à l’équipement sobre. La capuche (compatible avec le
casque) a une forme très agréable. Au moment du test, seul le modèle
hommes en taille M était disponible ; il a semblé plutôt petit et étroit.
Petit bémol au niveau du confort en raison de l’absence de cordon de
serrage à la taille et à l’absence d’aérations sous les bras. Les deux poches
avant peuvent servir de ventilation car leur intérieur est en filet. Le
Gore-Tex Active et la doublure intérieure à grosses mailles permettent
une évacuation très efficace de l’humidité au laboratoire, un peu moins
dans la pratique.
CONCLUSION
Veste épurée et compacte pour les chasseurs de grammes. La veste doit
convenir du premier coup car il n’y a pas beaucoup de possibilités
d’ajustement.
ÉVALUATION
Confort 0 6 10
Équipement 0 3 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 9 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 7 10
Résistance de l’imprégnation 0 10
Encombrement 0 9 10
* puisque la veste n’a pas de traitement DWR, c’est la couche extérieure qui a été évaluée
FORCES FAIBLESSES
• poids et encombrement limités
• pas besoin de traitement DWR
• eau de condensation du côté
intérieur
• pas d’aérations sous les bras
FORCES
• légère et compacte
• bonne perméabilité à la vapeur
FAIBLESSES
• taille non ajustable
• équipement spartiate
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR

102 TEST
Hardshells
JACK WOLFSKIN
Exolight Mountain Jkt
BERGANS
Eidfjord Jacket
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 489.–
POIDS 509 g (en taille L)
MEMBRANE
Texapore Air / polyuréthane (PU)
MATÉRIAU EXTÉRIEUR 100 % polyester
MATÉRIAU INTÉRIEUR 100 % polyester
IMPRÉGNATION sans PFC
FABRICATION
Vietnam
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 460.–
POIDS 635 g (en taille M)
MEMBRANE
Dermizax / polyuréthane (PU)
MATÉRIAU EXTÉRIEUR 100 % polyester (dont 30 % à base végétale)
MATÉRIAU INTÉRIEUR 100 % polyester
IMPRÉGNATION fluorocarbures (C6)
FABRICATION
Vietnam
APPRÉCIATION
Veste souple équipée de nombreux détails, même des réflecteurs. La capuche
est vraiment excellente et possède cinq possibilités de réglage.
L’excellente perméabilité à la vapeur d’eau s’est partiellement confirmée
dans la pratique car l’évaluation des testeurs variait entre 5 et 9. Les deux
grandes poches sur le devant limitent sensiblement le transport d’eau
vers l’extérieur. La veste possédait la coupe la plus longue du test. Les
aérations sous les bras sont également très généreuses. Le matériau extérieur
est souple et lisse. La coupe large et l’équipement fourni se font
remarquer sur la balance et sur l’encombrement.
APPRÉCIATION
La Eidfjord Jacket est bien chaude, mais aussi la plus lourde du test. En plus
du matériau élastique épais mais agréable, son poids est également dû à
l’équipement complet avec de nombreuses poches et fermetures éclair. Le
confort général et la facilité d’utilisation ont été jugés très bons. Malheureusement,
sur les modèles de test, la fermeture éclair du modèle homme
et du modèle femme n’était pas étanche. Dans la pratique, la perméabilité à
la vapeur d’eau n’est pas aussi bonne qu’au laboratoire, vraisemblablement
en raison de l’épaisseur du matériau et des nombreuses poches. Le matériau
extérieur est composé à 30 % de déchets issus de l’industrie sucrière.
CONCLUSION
Très bonne veste polyvalente, bien qu’un peu lourde, avec de nombreux détails
utiles ainsi qu’un excellent traitement déperlant sans PFC.
ÉVALUATION
Confort 0 10
Équipement 0 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 8 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 7 10
Résistance de l’imprégnation 0 10
Encombrement 0 4 10
CONCLUSION
Veste outdoor polyvalente et chaude, mais un peu lourde. Tissu élastique
agréable, équipement complet. Bergans devrait améliorer ses fermetures
éclair avant.
ÉVALUATION
Confort 0 10
Équipement 0 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 7 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 4 10
Résistance de l’imprégnation 0 8 10
Encombrement 0 1 10
FORCES FAIBLESSES
• confort élevé et équipement
complet
• bonne perméabilité à la vapeur
• poids élevé
• encombrement
FORCES FAIBLESSES
• tissu élastique agréable
• fermetures éclair non étanches
• équipement complet
• poids élevé
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR

103
ROTAUF
Ultralight Jacket II
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 489.–
POIDS 331 g (en taille M)
MEMBRANE
Sympatex / polyester & polyéther
MATÉRIAU EXTÉRIEUR 100 % polyester
MATÉRIAU INTÉRIEUR 100 % polyester
IMPRÉGNATION Bionic Finish Eco de Rudolf-Chemie (à base de paraffine sans PFC)
FABRICATION
Suisse
APPRÉCIATION
Produit suisse original. Veste légère, compacte avec peu d’extras. Une bonne
solution a été trouvée pour l’aération sous les bras : elles permettent en
même temps de se réchauffer les mains, sans toutefois servir de poches. Sa
perméabilité à la vapeur d’eau est dans la moyenne. Les coutures sont étanchées
très généreusement ce qui augmente sa durabilité mais réduit l’évacuation
dans ces zones, ceci se révèle avant tout dans le test pratique. La
coupe – même sans possibilités d’ajustement – est très réussie. La veste est
composée à 100 pour cent de polyester et polyéther, ce qui permet de la recycler
facilement (contrairement aux matériaux mixtes de nombreuses
vestes). L’imprégnation est également exempte de PFC. Du design à la réalisation,
tout est « Made in Switzerland ».
CONCLUSION
Veste minimaliste légère et confortable fabriquée en Suisse.
ÉVALUATION
Confort 0 9 10
Équipement 0 1 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 6 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 4 10
Résistance de l’imprégnation 0 9 10
Encombrement 0 9 10
FORCES FAIBLESSES
• légère et compacte
• coupe réussie
AÉRATION SOUS
LES BRAS
• taille non ajustable
• une seule poche
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR
3 modes d’éclairages
Rechargeable avec USB
Le Bulb n’a pas besoin de piles: elle se
charge tout simplement par prise USB.
Trois modes d’éclairage,de tamisé à clair.
Parfaite pour lire, trouver son chemin ou
comme éclairage de fête.
Poids: 104 g
Led`s: 3
diamètre: 80 mm
BULB
USB Lantern
www.Rubytec.ch

104 TEST
Hardshells
SCHÖFFEL
3L Jacket Falun1 (F) / Calgary1 (M)
THE NORTH FACE
Exolight Mountain Jkt
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 379.–
POIDS 366 g (en taille L)
MEMBRANE
Dermizax NX / polyuréthane (PU)
MATÉRIAU EXTÉRIEUR 100 % polyamide
MATÉRIAU INTÉRIEUR 100 % polyester
IMPRÉGNATION fluorocarbures (C6)
FABRICATION
Vietnam
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 390.–
POIDS 342 g (en taille M)
MEMBRANE
Gore-Tex Active / polytetrafluorethylène (PTFE)
MATÉRIAU EXTÉRIEUR 64 % polyamide, 36 % polyester
MATÉRIAU INTÉRIEUR 100 % polyester
IMPRÉGNATION Fluorocarbures (C6)
FABRICATION
Chine
APPRÉCIATION
Avec cette veste, Schöffel réussit le grand écart entre faible encombrement
et équipement complet. Elle a même un petit morceau de polaire
au menton pour protéger le haut de la fermeture éclair. Dans la pratique,
la perméabilité à la vapeur d’eau souffre un peu de la taille et du nombre
des poches qui recouvrent presque tout le devant de la veste. Le laminé
avec un encollage généreux (voir agrandissement) y contribue également.
Le tissu est agréablement élastique, même si la veste donne une
impression un peu fine et fraîche. Petit bémol sur le confort d’utilisation,
le mécanisme de réglage des cordons de serrage fonctionne moyennement
: lorsqu’on tire un peu ils ont tendance à glisser. Les aérations
sous les bras sont un peu petites, mais faciles à utiliser.
CONCLUSION
Veste hardshell légère, élastique et compacte avec un équipement complet
à utiliser surtout l’été. Schöffel devrait améliorer les stoppers des cordons
de serrage.
ÉVALUATION
Confort 0 7 10
Équipement 0 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 8 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 4 10
Résistance de l’imprégnation 0 9 10
Encombrement 0 9 10
APPRÉCIATION
Veste de protection minimaliste avec une très bonne perméabilité à la
vapeur d’eau que ce soit au laboratoire ou dans la pratique. C’est le seul
modèle du test qui ne propose pas d’ajustement de la capuche. En lieu et
place, The North Face a conçu un menton avec une astuce de design innovant
: une sorte de « bonnet » intégré en filet permet d’ajuster la capuche
à la forme de la tête. Ceci a bien fonctionné pour tous les testeurs,
même avec un casque. Il n’y a pas d’aérations sous les bras, mais de
grandes poches latérales qui communiquent avec une poche en filet ouverte
vers le haut. Ceci permet d’amener de l’air frais mais n’est pas très
pratique pour ranger ses affaires. Au moment du test, seul le modèle
homme en taille M, que les testeurs ont plutôt évalué être une S, était
disponible.
CONCLUSION
Une veste hardshell polyvalente et minimaliste pour les sorties où l’on
transpire beaucoup et avec un design de capuche novateur.
ÉVALUATION
Confort 0 6 10
Équipement 0 2 10
Perméabilité à la vapeur au labo 0 8 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 9 10
Résistance de l’imprégnation 0 10
Encombrement 0 7 10
FORCES FAIBLESSES
• équipement très complet
• faible encombrement
• mécanisme d’arrêt des
cordon de serrage
• désagréable sur la peau nue
FORCES FAIBLESSES
• très bonne perméabilité
à la vapeur
• design de capuche novateur
• équipement limité
• taille non ajustable
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR

TEST
Célébrez
Hardshells
chaque
saison : Prenez une
tente Hilleberg!
105
Lars Petter Jonassen/
Hvitserk Adventures and Expeditions
VAUDE
Croz 3L Jacket II
BLACK LABEL
Tentes pour toutes les conditions
et toutes les saisons.
SPÉCIFICATIONS
PRIX CHF 380.–
POIDS 434 g (en taille L)
MEMBRANE
Ceplex Green / polyuréthane (PU) avec proportion S-Café
MATÉRIAU EXTÉRIEUR
MATÉRIAU INTÉRIEUR
IMPRÉGNATION
FABRICATION
100 % polyamide
100 % polyester
sans PFC
Chine
APPRÉCIATION
Le toucher de la Croz 3L Jacket II est très agréable et l’élasticité permet une
grande liberté de mouvement. L’équipement utilisé fonctionne sans problème.
Seules les fermetures éclair de ventilation sur le modèle femmes
étaient un peu difficiles et formaient des vagues. La perméabilité à la vapeur
d’eau s’est avérée moins bonne lors du test pratique qu’au laboratoire,
ce qui est probablement dû aux poches avant. À certains endroits, on
trouve même trois couches de matériau. Vaude renonce à utiliser les PFC
tant pour l’imprégnation que pour la membrane. Détail innovant : la
membrane est composée à 25 pour cent de marc de café recyclé. Le matériau
« S.Café » mélangé à du polyuréthane est annoncé comme séchant particulièrement
rapidement et sans mauvaises odeurs.
RED LABEL
Tentes polyvalentes en toute
saison.
Will Copestake/willcopestakemedia.com
CONCLUSION
Veste hardshell chaude et confortable mais qui s’avère peu perméable à la
vapeur d’eau dans la pratique. Membrane et traitement DWR sans PFC,
mais avec « coffee to go ».
ÉVALUATION
Confort 0 9 10
Équipement 0 6 10
Petra Hilleberg
Perméabilité à la vapeur au labo 0 7 10
Perméabilité à la vapeur test pratique 0 3 10
Résistance de l’imprégnation 0 10
Encombrement 0 6 10
FORCES FAIBLESSES
• détails fonctionnant bien
• perméabilité à la vapeur moyenne
• sensation douillette et protectrice • fermetures éclair diffi ciles sur le modèle femmes
YELLOW LABEL
Tentes très légères pour des randonnées
hors période de neige.
AÉRATION SOUS
LES BRAS
SYSTÈME DE
FEMETURE ÉCLAIR
En savoir plus sur
HILLEBERG.COM

106 REPORTAGE
Les Vosges à VTT
LES VOSGES À VTT
UN
VOYAGE
EN
BALLON
Plus dociles que les Alpes, elles
peuvent quand même se montrer
sauvages. Le gigantesque
réseau de trails naturels des
Vosges attire de plus en plus de
vététistes. Dans les environs du
Grand Ballon et du Petit Ballon,
le menu des chemins qui vous
attendent est aussi copieux
que les plats légendaires des
fermes-auberges.

REPORTAGE
Les Vosges à VTT
107

108 REPORTAGE
Les Vosges à VTT
TRAILS PLAI-
SIR Des trails
avec un panorama
grandiose dans les
pâturages du versant
sud-est du Grand Ballon.
Sinon les trails
serpentent la plupart
du temps en forêt.
V O S G E S
Les vététistes qui habitent au nord des
Alpes se sentent souvent attirés par le
sud. La boussole intérieure nous attire systématiquement
vers les montagnes : le Nord des
Alpes, les Alpes centrales, voire plus loin vers
les Alpes du Sud. Que se passe-t-il donc ? Depuis
un bon moment, le système de navigation
indique : dirigez-vous vers le nord. « Je demande
à voir… » ressasse sceptiquement Flo assis sur le
siège passager. Il y a quatre jours seulement il
était aux Portes du Soleil : des trails à perte de
vue, un panorama grandiose et le Mont Blanc
en toile de fond. Et maintenant ? Les montagnes
rapetissent de plus en plus. Au nord de
Bâle l’autoroute traverse un paysage aussi plat
que le parquet de son salon. Nos potes de Bâle
avaient parlé d’un « bon plan pas très connu ».
La ville frontière a depuis longtemps disparu
dans le rétroviseur lorsque sur notre gauche,
une chaîne de montagnes se dévoile peu à peu
dans la brume – les Vosges, couronnées par un
sommet chauve, le Grand Ballon. Flo se met à
googler : 1 424 mètres, point le plus froid d’Alsace.
Température mesurée la plus froide : -30,2
degrés Celsius. Tempêtes fréquentes. Par contre
nulle trace de la situation actuelle : la voiture
indique une température extérieure oscillant
entre 38 et 39 degrés. « Ça sera plutôt un bain de
sueur » murmure Flo. Malgré la climatisation
à fond, les gouttes de transpiration perlent sur
nos fronts.
Les trails du paradis des stars
françaises du VTT
Flo fouille encore sur le net. « Regarde, c’est de là
que viennent les frères Julien et Rémy Absalon.
Ah et aussi la star d’enduro Jérome Clementz. »
Si les Vosges ont su donner lieu à trois personnalités
actuellement sur le devant de la scène du
VTT, il doit bien y avoir quelque chose de particulier
derrière ce « bon plan pas trop connu ».
Le Cannondale Enduro Tour a également lieu
depuis des années dans les Vosges. Encore une
raison pour laquelle de plus en plus de bikers
suisses viennent rouler ici.
Le lendemain matin entre Wintzenheim près
de Colmar et Munster, nous pédalons entre
les vignes, traversons des prairies, des forêts

REPORTAGE
Les Vosges à VTT
109
LOUPS DES
STEPPES : le
sommet du Grand
Ballon est une zone
de végétation basse.
et de pittoresques petits villages aux maisons à
colombages. Oliver et Stefano, les guides VTT de
« Ride les Vosges », nous ont concocté une sortie
de deux jours autour des deux sommets les
plus marquants du sud des Vosges – le Petit
Ballon (1 272 m) et le Grand Ballon (1424 m). Un
voyage en ballon en quelque sorte. Mais le nom
est trompeur. Bien que les dômes chauves des
deux sommets puissent ressembler de loin à des
ballons, l’origine de leur nom est tout autre. Vers
500 av. J-C. on vénérait ici Belenos, le dieu celte du
soleil dont le nom Ballon est dérivé. Dans ce territoire
triangulaire entre la Suisse, l’Allemagne et
la France, ce nom (Belchen en allemand) est porté
par cinq montagnes ; le Ballon d’Alsace, le Belchen
en Forêt-Noire 73 kilomètres plus à l’ouest, le
Belchenflue du Jura, 88 kilomètres au sud-est
ainsi que le Petit Ballon et le Grand Ballon. Des
recherches ont démontré que les druides celtes
utilisaient ces sommets pour mesurer l’espace et
le temps. C’est ainsi qu’ils ont déterminé le jour
du solstice d’été et du solstice d’hiver. Pour les vététistes,
ces élévations pratiquement dépourvues
d’arbres ont un autre avantage : elles offrent des
points de vue fantastiques sur la vallée du Rhin, la
Forêt Noire et bien plus loin encore…
« Nous allons parcourir dans les 1000 mètres de
dénivelé », explique Stefano. Pas mal pour de la
moyenne montagne. Au début le terrain est plutôt
plat. On traverse à nouveau un village typique
et soigné avec des maisons à colombages. Sur la

110 REPORTAGE
Les Vosges à VTT
Astuces et informations
Le Club Vosgien entretient un réseau de chemins de randonnée de près
de 20 000 kilomètres dont de nombreux sentiers naturels – des single
trails parfaits pour le VTT. De manière générale, le VTT est autorisé sur les
chemins de randonnée des Vosges. Il n’y a pas de règle des deux mètres
comme en Forêt Noire un peu plus à l’est. Les Vosges font partie des
paysages de moyenne montagne les plus préservés et les plus sauvages
d’Europe. En termes de dénivelé, elles peuvent même concurrencer de
nombreuses régions alpines. Les descentes vers la plaine du Rhin peuvent
plonger sur plus de 1000 mètres de dénivelé. L’attrait des Vosges ne se
limite pas au sport : l’Alsace est un véritable Eldorado pour les fins gourmets
et les connaisseurs de vins. Une halte dans un restaurant d’altitude
ou une « ferme-auberge » est un moment incontournable.
ALTITUDE
env. 200 – 1424 m Grand Ballon
CARACTÈRE
Paysage de moyenne montagne
avec une alternance de forêts
et de pâturages ; sentiers revêtus
et naturels. Trails généralement
fluides, mais il est possible
de trouver aussi quelques trails
exigeants et techniques.
SAISON IDÉALE
Avril à novembre
GUIDES
Ride les Vosges
ride-les-vosges.ch
SORTIES POSSIBLES
Infinies, de la sortie à la journée
à la traversée d’une semaine.
tourisme-alsace.com/de/mountainbike-im-vogesen/
HÉBERGEMENT
Hôtels, appartements de
vacances et pensions de toutes
catégories.
tourisme-alsace.com
EVENTS
Cannondale Enduro Tour
cannondale-endurotour.com
Girls Camps Ride les Vosges
ride-les-vosges.ch
BIKE PARK
Bike park du Lac Blanc à
proximité d’Orbey, chouette park
avec neuf parcours pour débutants,
avancés et spécialistes.
Location de VTT, transport par
télésiège.
lacblanc-bikepark.com
L’organisateur Ride les Vosges
de Bâle propose un programme
complet :
Sorties sur mesure d’une
demi-journée à plusieurs jours
avec itinéraires personnalisés.
Traversée des Vosges : une
semaine du sud au nord, les
plus beaux sommets des Vosges,
descentes spectaculaires, jusqu’à
60 kilomètres et 1400 mètres
de dénivelé par jour. Sorties
thématiques de deux jours : Girls
Camps ; plaisir total en France ;
single trails enduro.
place du marché, un froissement dans l’air puis
une ombre passent par-dessus Flo qui, irrité,
regarde en l’air. Il vient d’être survolé à moins de
deux mètres par une cigogne. Nous en avons le
souffle coupé. Nous regardons mieux l’église, et le
faîte des maisons – partout des nids de cigogne.
Ces places d’atterrissage aériennes et sites de
nidification pour la relève peuvent peser entre
200 kilogrammes et deux tonnes ! Au milieu des
années septante, les cigognes avaient presque disparu
d’Alsace. Aujourd’hui on compte plus de 800
individus qui pendulent entre le pied des Vosges et
l’Afrique. Certaines y restent même toute l’année.
Gourdes vides et têtes
surchauffées
« Ouais, ce serait bien de pouvoir voler » soupire
Flo quelques kilomètres plus loin. Le chemin se
redresse. La chaleur fait sortir la sueur de chacun
de nos pores. Heureusement que les hêtres, chênes
et sapins de la forêt mixte que nous traversons procurent
un peu d’ombre. Malgré tout, après la moitié
de la montée, les gourdes et les poches à eau de nos
sacs sont vides. Nos têtes surchauffent. Enfin, une
demi-heure plus tard on entend des voix à travers le
feuillage. En s’approchant, on découvre petit à petit
une petite ferme. Une ferme-auberge ! Ces lieux de
ravitaillement ancestraux sont restés une tradition
active en Alsace. De nombreux paysans de ces
fermes isolées disséminées un peu partout sont de
fins gourmets. Dans certaines fermes-auberges l’on
peut même y passer la nuit.
Cabanes : quelques fermes-auberges
proposent des hébergements.
elsass-netz.de
CARTES
ENCORE PLUS DE SPORT
Escalade : les Vosges proposent
quelques sites. Grès coloré
adhérent ou granite.
vallee-munster.eu
Cartes de randonnée du Club
Vosgien, 1:50 000 ; Supertrail
Map Vosges/Lac Blanc
outdoormediashop.com
Trailrunning : les nombreux
sentiers des Vosges sont comme
taillés pour le trail running.
vallee-munster.eu
VUE D’ENSEMBLE
Contrôle de l’itinéraire
au sommet du Petit Ballon

REPORTAGE
Mountainbiken Vogesen
111
Après une courte halte, les premiers symptômes de
déshydratation sont évanouis. Les jambes tournent
à nouveau plus facilement et régulièrement. La forêt
devient plus clairsemée. Au moins, sur les derniers
mètres au-dessus de la forêt, une légère brise vient
nous soulager. Car le soleil impitoyable est encore
bien haut dans un ciel sans nuages. Au sommet, des
drapeaux tibétains accrochés à une clôture flottent
au vent. Encore quelques mètres et une statue de
Marie vient marquer le point culminant. Les photos
du sommet ont presque une petite touche alpine.
Et maintenant ? «... c’est le début de la partie plaisir
de la journée », annonce Stefano, en sortant la carte
de son sac à dos pour expliquer quelques variantes
de trails pour la descente. Celle-ci commence sur
des sentiers d’alpage fluides. « Encore ! » dit Flo
avec un large sourire. « Ça vient, ça vient », promet
Stefano. « Mais commençons par faire une pause !
Il pousse la porte grinçante de la ferme-auberge
de Strohberg. Partout autour paissent des vaches
des Vosges au pelage tacheté de noir et de blanc. À
l’intérieur, c’est l’heure de pointe. Dimanche midi.
Les serveurs apportent d’immenses planchettes
avec fromage, jambon, viande et des plats aux
pommes de terre fumants. Ici les plats traditionnels
ressemblent aux röstis, capuns, pizzocheri et viande
séchée que l’on trouve en Suisse – juste (encore)
un peu plus consistant. Le plus important : riche
et difficile à digérer. Le fromage fait maison est un
aliment de base ici. Le fromage de Münster bien
odorant est servi avec des saucisses, du pâté et du
jambon comme entrée ou alors en « Brägele » pour
le plat principal sur des pommes de terre gratinées.
Le « Bargkass » est un fromage de montagne au lait
cru… que l’on retrouve également sous toutes les
formes imaginables.
«Brägele» et «Siasskass» –
copieux et fortement alcoolisé
Autant de calories sous forme aussi concentrée
conduisent assez rapidement le corps et l’esprit à
saturation. Mais visiblement pas chez Stefano.
La nourriture énergétique et copieuse semble
au contraire lui donner des ailes. « Et maintenant
encore un peu de fromage blanc au kirsch, propose-t-il.
Vous devez absolument essayer ça. Les
Alsaciens appellent ce dessert « Siasskass ». Flo
VUE PLON-
GEANTE
Dans les Vosges,
les descentes
peuvent faire jusqu’à
1 000 mètres de
dénivelé d’un coup –
presque autant que
de nombreux itinéraires
des Alpes.

112
REPORTAGE
Les Vosges à VTT
TRAVAUX
FORESTIERS Une
grande partie des
trails serpente dans
la forêt – l’idéal pour
une chaude journée
estivale.
pense à une sorte de séré aux fruits et acquiesce
plein d’attentes. Mais ce que le serveur apporte
sans tarder est une sorte de panna cotta avec
de la crème sucrée nageant dans un océan de
kirsch. Chaleur et alcool fort sont l’assurance de
virages bien fluides. Le courage de prendre de
l’angle dans la prochaine descente est à son maximum.
En selle ! Le dessert fait effectivement
son effet : les virages serpentent entre hêtres et
chênes et deviennent de plus en plus serrés. Le
champ de vision se rétrécit encore et Flo ricane
devant. Peut-être aurions-nous mieux fait de
choisir la tarte aux myrtilles…
Au moins le risque de collision se limite aux
arbres. Nous ne rencontrons pratiquement
personne sur les trails. Pas étonnant, dans les
Vosges on compte plus de 20 000 kilomètres
de sentiers. Les promeneurs et les cyclistes
s’y répartissent plutôt bien. « En plus aussi
haut, il n’y a pratiquement plus de villages »
explique Stefano. Ainsi, de nombreux secteurs
sont encore plus intacts et plus sauvages que
la Forêt-Noire, sur la rive est du Rhin. Dis
crets, les nombreux chemins se mêlent à leur
environnement. De petits sentiers naturels
parfaits pour le VTT. « Et il y a encore un autre
argument en faveur des Vosges », complète
Stefano guilleret. « Ici il n’y a pas d’interdiction
arbitraire pour les vélos basée sur la règle des
deux mètres comme en face dans le Baden-
Württemberg ».
Le vent de la descente est rafraîchissant. Les
feuilles bruissent. Les virages en épingles alternent
avec de longues traversées. Les difficultés
techniques sont raisonnables. C’est exactement la
fluidité qu’il faut pour un dimanche après-midi.
« Trop dommage », déplore Flo en atteignant le
fond de la vallée. Tout à une fin. Mais c’est l’été
et il fait encore bien jour. En plus la chaleur est
moins étouffante. La décision est vite prise : après
un petit trajet en voiture, un chemin de traverse
nous conduit encore une fois au sommet du
Petit Ballon. Arrivés au sommet, de gros nuages
sombres se profilent à l’horizon. Le vent frais forcit
à en devenir tempétueux. On comprend maintenant
pourquoi les Alsaciens n’ont pas construit
de village ici en haut. Les conditions météorologiques
y sont souvent trop rudes. L’ambiance en
est d’autant plus sauvage. Mais le soleil se faufile
à nouveau entre les nuages noirs et inonde les
pâturages arides d’une lumière d’or.
Orage du matin …
et chair de poule
Cette vision finalement assez kitsch de la veille
est encore dans nos têtes. Mais ce matin, le
grondement du tonnerre rend toute sonnerie
de réveil superflue. Il n’a pratiquement pas plu,
mais l’atmosphère s’est fortement refroidie. Des
conditions idéales pour pédaler en direction
du Grand Ballon. Mais en réalité la situation
là-haut s’avère plus désagréable que prévu. Des
nappes de brouillard enveloppent le sommet.
Aujourd’hui, c’est plutôt chair de poule que
crème solaire. « Attendons », propose Oliver qui
est notre guide aujourd’hui. « Les conditions
peuvent vite changer. » Il a sûrement raison, car
depuis dix ans, le Bâlois vient régulièrement
faire du VTT dans les Vosges avec des amis. Il
y a cinq ans, il a fondé « Ride les Vosges » avec
un partenaire et s’est spécialisé dans les sorties
VTT guidées dans les moyennes montagnes en
rive gauche du Rhin. Lui et son équipe ont depuis
exploré les quelque 800 kilomètres de trail.
« Pour monter nous empruntons souvent des
routes forestières et des petites routes. Le feu
d’artifice commence à la descente », annonce
cet homme de 38 ans. De nombeux trails sont
suffisamment doux pour pouvoir les parcourir

REPORTAGE
Les Vosges à VTT
113
à la montée à la force des mollets sans devoir
descendre de selle. Pour Oliver, les Vosges sont
un réservoir de sorties VTT idéal car les trails
difficiles des Alpes le sont souvent un peu trop.
Plus on s’éloigne en direction de l’ouest, moins
on voit de monde et plus les montagnes sont
reculées. « Dans la partie nord, on trouve même
de la molasse, presque comme les Slickrocks de
Moab. » annonce Oliver pour nous ouvrir l’appétit
pour d’autres sorties. Les falaises rouges et les
blocs de granite que l’on retrouve un peu partout
dans le massif des Vosges sont également fort
appréciés des grimpeurs, d’autant plus que les
voies y sont généralement bien assurées.
Les rafales de vent reprennent de plus belle.
Elles montrent ce qu’elles ont dans le ventre. En
quelques minutes, le rideau de nuages et de
brouillard se déchire. Et au sommet on découvre
effectivement un ballon. Blanc, rayé, d’un diamètre
qui doit facilement dépasser dix mètres. Il fait
partie d’une station radar, et ressemble un peu à un
vaisseau spatial qui se serait posé au point culminant
du Grand Ballon. Il traite les signaux pour les
aéroports de Bâle-Mulhouse et de Strasbourg.
Oliver et Flo sont déjà d’attaque pour la descente.
Pour se rendre au col de Judenhut, Oliver nous
a réservé son trail favori. Après avoir gagné le col
du Grand Ballon, le chemin plonge dans la forêt.
Des sous-bois avec une alternance de buissons et
de fougères d’un vert lumineux dans une forêt de
hêtres clairsemée et lumineuse. Quelques passages
un peu raides, puis des trails fluides traversent
cette forêt qui ressemble à celles des contes de fées.
Puis, après un petit dénivelé positif on débouche
même… sur une magnifique petite plage. Ce lac
proglaciaire entouré de forêt se nomme le lac du
Ballon. Il s’est formé au pied du Grand Ballon
au moment du retrait du glacier. Au seizième siècle,
la moraine a été surélevée pour en augmenter le
volume et il sert de nos jours de réservoir d’eau
potable pour les communes de la vallée.
pédalant jusqu’au sommet. La fin de la montée
se déroule sur la Route des Crêtes qui fut créée
pendant la Première Guerre Mondiale à des fins
stratégiques pour approvisionner les troupes
françaises et les soutenir dans leur épuisant
combat contre l’Allemagne.
Peu avant de se lancer dans le dernier trail
sinueux, Oliver se redresse. Son bras tendu vers
le sud. « Les jours de bonne visibilité, assuret-il,
on peut apercevoir les Alpes bernoises
avec l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Avec de la
chance, on peut carrément voir le Mont Blanc. »
Il y a donc bien un peu des Alpes dans le Massif
des Vosges.
TEXTE & PHOTOS
CHRISTIAN PENNING
L’été, ce que l’auteur et photographe Christian
Penning aime avant tout : le VTT. Il le
pratique souvent dans les Alpes. Après ce trip
dans les Vosges il est catégorique : « Il vaut
vraiment la peine pour une fois de prendre la
direction du nord. »
RAFRAÎCHISSE-
MENT Une halte au
lac du Ballon sous le
Grand Ballon – parfait
pour les sorties
estivales.
Presque comme dans les Alpes –
la vue sur le Mont Blanc
Pour terminer en beauté notre festival de trails,
Oliver propose de regagner de l’altitude en

P R É P A R A T I O N M E N T A L E
PRÉPARATION MENTALE POUR LES SPORTIFS OUTDOOR 2/2:
MOTIVATION ET ATTENTION
P R
É P
A R AT I ON
M E N T A L E
À C O N N A Î T R E

À CONNAÎTRE
Préparation mentale
115
Tant pour les athlètes professionnels que pour les sportifs
amateurs, la force mentale fait souvent la différence décisive
pour qui veut accroître son succès et son plaisir dans le
sport. Mila Hanke, psychologue sportive, en collaboration
avec d'autres experts, donne dans le second volet de notre
thème phare des conseils pratiques à tester : pour fixer des
objectifs motivants, pour se focaliser sur la concentration et
pour une gestion positive des blessures.
Lorsque j'ai entendu pour la première fois l’expression
« préparation mentale » au début de ma
carrière il y a 20 ans, cela sonnait comme « yoga » :
on sait que ça existe, mais l’on ne pense pas que ça
puisse vraiment apporter quelque chose ». Le Suisse
Chrigel Maurer est la star du milieu international
du parapente. Ce jeune homme de 35 ans a remporté
le Championnat du monde à trois reprises et cinq
fois l’« X-Alps », l'une des compétitions d'aventure
les plus difficiles au monde : de Salzbourg à Monaco,
en parapente et en trail, environ deux semaines et
plus de 1 000 kilomètres pour franchir les Alpes.
« Ce n'est que lorsque mon chemin a croisé des
années plus tard celui d’un psychologue sportif
que j'ai réalisé à quel point le facteur mental était
important pour moi », déclare Chrigel Maurer. Originaire
d’Adelboden, ce parapentiste professionnel
actif depuis une quinzaine d'années a déjà accompli
presque tout ce qui peut l’être dans le domaine.
« Pour me maintenir dans l’élite du vol libre, la
motivation est devenue pour moi la clé de voûte,
affirme-t-il. Et la bonne stratégie pour aborder mes
objectifs de façon structurée. »
Motivation & définition des objectifs
Derrière la motivation à long terme et le succès
dans ses propres actions se cache toujours une
définition correcte des objectifs, c’est en tout
cas une règle de base en psychologie. Mais cette
tâche n'est pas évidente. « Beaucoup d'athlètes
échouent parce qu'ils ont mal formulé leurs objectifs
», explique le psychologue sportif suisse,
Thomas Theurillat, qui s’occupe également de
Chrigel Maurer. Par exemple, celui qui décide
en tant que grimpeur : « Cet été, je veux grimper
une voie en 8a », se fixe ce que l'on appelle un
objectif de performance. Et si comme vététiste
vous prévoyez : « À la prochaine course, je veux
être sur le podium », vous vous imposez un objectif
de résultat. À long terme, ces deux formes
d’objectifs peuvent servir de source de motivation
supérieure, par exemple pour s'entraîner
régulièrement ou suivre un régime alimentaire.
« Dans la situation concrète - au pied de la paroi
ou avant le départ - ils sont cependant trop abstraits
pour la plupart des athlètes et engendrent
une pression trop élevée », explique Jan Rauch,
psychologue sportif à la Haute école spécialisée
de Zurich. Résultat : « On se crispe mentalement
et physiquement à tel point que l'on « échoue » au
moment décisif, ou cela amenuise la motivation
à persévérer malgré les difficultés.
En fait, de nombreux athlètes professionnels
n'atteignent justement pas leur but lorsque leur
esprit se focalise de manière extrême sur le résultat
final. « C'est une astuce psychologique que de
diviser les objectifs de résultat et de performance
en petits objectifs intermédiaires avec des étapes
d'action très concrètes », souligne Thomas Theurillat.
En effet, chaque objectif intermédiaire en
soi est beaucoup plus facile, plus rapide à atteindre
et demande moins d'énergie qu’un grand objectif
global. Chrigel Maurer l'a également expérimenté
et appris. « Quand je me suis qualifié pour la
première fois pour la course ‹X-Alps›, je rêvais de
la remporter - mais je ne savais pas vraiment comment
gérer un projet aussi complexe ». Avec l’aide

116 À CONNAÎTRE
Préparation mentale
de Thomas Theurillat, il a ensuite divisé l'aventure
de 1 000 kilomètres en étapes concevables pour
lesquelles il pouvait se préparer tactiquement à
l’aide d’une préparation physique et mentale. Pour
ce parapentiste professionnel, cela signifiait par
exemple : penser de mois en mois au cours de la
planification logistique de longue haleine, de jour
en jour pendant l’entraînement et, au milieu de la
course de 11 jours, souvent seulement d'heure en
heure. Résultat : en juillet 2017, il remporte pour la
cinquième fois l’« X-Alps » en atterrissant à Monaco.
Cela peut également aider les grimpeurs amateurs
ou les vététistes à diviser une voie exigeante
ou un trail en « mini étapes ». Soit : au lieu de se
réciter le mantra « Je vais escalader cette paroi
aujourd'hui » ou « Je veux enfin réussir ce trail
aujourd'hui », on se concentre uniquement sur le
prochain objectif d'action immédiat. Par exemple :
« Dans ce passage clé, je porterai une attention
particulière au placement de mon pied ». Ou :
« Dans le virage en épingle à cheveux, je me focalise
uniquement sur ma ligne de vision ». « En n'ayant
toujours que le pas suivant en tête, vous atteignez
votre objectif final étape par étape, comme en gravissant
une échelle », explique le psychologue sportif
Jan Rauch. « Ceci justement parce qu’il n’a pas été
mentalement mis en exergue ».
Pour ce qui est de la formulation des objectifs,
les athlètes peuvent, en outre, encore commettre
d’autres erreurs, ou faire juste. « Nous sommes
souvent préoccupés par ce que nous ne voulons
PAS et avons ainsi ce qu’on appelle un objectif
d'évitement en tête », explique le psychologue
Thomas Theurillat. Par exemple : « Je ne veux pas
chuter dans ce passage clé ». « Mais les enchaînements
de mouvements sont très bien contrôlés
par la visualisation, explique-t-il. Celui qui
pense à ‹ne pas tomber› aura automatiquement
en tête une scène de chute ». C’est pourquoi il
est étonnamment très important, en termes
d’effet, de reformuler un objectif d'évitement en
un objectif positif. Par conséquent, au lieu du
« Je ne veux pas chuter », il vaut mieux exprimer :
« Je vais maîtriser ce passage clé à l’aide de ma
concentration ». Et c'est exactement cette phrase
que vous devez vous réciter intérieurement
pendant une course ou que vous pouvez aussi
consigner au préalable à la maison sur une petite
carte pour l’emporter avec vous dans votre sac à
dos. Ce qui semble banal a un effet surprenant.
« Il est très probable que vous vous visualiserez
ainsi en train de surmonter votre passage clé »,
affirme Thomas Theurillat. « Et le corps adaptera
automatiquement son propre enchaînement de
mouvements à cette image ».
PRENDRE LA ME-
SURE DES LIMITES
RÉALISER
SON RÊVE
BATTRE LES
RIVAUX
PRENDRE DU
PLAISIR
RALLIER DES
SPONSORS
La main de la motivation
Si vous devez vous entraîner dur quotidiennement
pour atteindre un objectif ou si vous songez à
abandonner en cours de route, réfléchir préalablement
à vos sources personnelles de motivation peut
vous aider : pourquoi est-ce que je veux atteindre
cet objectif ? Pour réaliser un rêve personnel ? Pour
être reconnu ? Pour attirer l'attention des médias ?
Est-ce que je veux être meilleur que les autres ?
Ou avant tout prendre du plaisir et profiter de
l'expérience ? Placez votre main sur un morceau
de papier, tracez son contour avec un crayon et
écrivez sur chaque doigt les facteurs de motivation
qui vous habitent. Afin de vous en rappeler
constamment, collez ce pense-bête à un miroir à la
maison, sur la paroi de la salle d'entraînement, emportez-le
dans le sac à dos lors d’un trail ou d’une
compétition, etc. Plus vous intérioriserez intensément
ces facteurs, plus il sera facile et rapide de les
récupérer lorsque vous serez confronté à une phase
d’absence de motivation.
ILLUSTRATIONS ADAPTÉES DU LIVRE « MENTALES TRAINING IM LEISTUNGSSPORT », KAI ENGBERT

WISSEN
Psychologie
117
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118 À CONNAÎTRE
Préparation mentale
Concentration et attention
Entraînement des stratégies
« Si…, alors… »
Afin de rester motivé même lorsque cela ne fonctionne
pas comme prévu, il s’avère utile de recourir aux stratégies
dites « Si..., alors... ». Notez à l'avance les obstacles qui
pourraient survenir en cours de route (p. ex. une descente
raide et glissante sur le parcours de VTT, un passage clé
humide dans une voie d’escalade, un passage exposé au
vent frontal dans un trail...) - et ce que vous pourriez alors
précisément entreprendre pour faire face à cette situation.
Par exemple : « S'il pleut durant le trail et que je n’ai plus la
pêche, je me concentre uniquement sur le dossard du coureur
qui me précède », ou : « Si je commence à avoir peur
dans le passage clé du surplomb, je respire profondément
et je me concentre uniquement sur la technique de préhension
de la main droite ». Lisez ces stratégies « Si..., alors... »
au quotidien et avant la course, aussi souvent que possible
afin de les intérioriser. Cela crée un sentiment essentiel de
sécurité car vous disposez à l'avance d'une stratégie pour
combler les lacunes potentielles en matière de motivation.
Qu'il s'agisse d'une descente délicate de 5 minutes
ou d'un trail de 5 heures dans les éboulis, la concentration
constitue une autre compétence mentale
clé dans le sport. « Ne pas se laisser distraire par les
concurrents, par la météo ou par sa propre excitation
était, pour moi aussi auparavant, plus facile
à dire qu'à faire », raconte le parapentiste professionnel
Chrigel Maurer. Sa solution personnelle :
une check-list, toujours visible sur l'écran de
son téléphone portable ou un ruban adhésif sur la
manche de sa veste. « L’entraînement m’a appris
quels facteurs étaient déterminants dans la
répartition de l’effort pendant les deux semaines de
la course « X-Alps », explique-t-il. Par exemple : ne pas
excéder les 10km/h dans les passages à pied, manger
et boire quelque chose toutes les 30 minutes, pas
plus de 800 mètres de dénivelé par heure. Selon
lui, il est important de se concentrer délibérément
sur ces faits stratégiques, « et pour cela, la mémoire
visuelle est d'une grande aide ».
S I …
… ALO RS
Les sportifs de plein air amateurs doivent aussi être
conscients que la concentration n'est pas automatiquement
là quand on en a besoin. « Nombre d’entre
eux se donnent à fond dans une semaine de travail
stressante et partent tôt le samedi matin sans avoir
fait de pause », souligne le psychologue sportif munichois
Kai Engbert. Conséquence : le cerveau dispose
d’une réserve d’attention nettement restreinte,
Chrigel Maurer, parapentiste
et coureur de trail
professionnel
Le vainqueur du
concours « X-Alps »
Chrigel Maurer a
une astuce très simple en matière de
concentration : « prendre au sérieux le
moindre petit signe de distraction. Si
j’ai légèrement faim, manger immédiatement.
Quand la chaussure frotte,
traiter tout de suite la cloque. Si j'ai
froid après avoir transpiré, changer de
vêtements sans attendre. On a beau
être un dur, on ne fait pas preuve
d’intelligence en ignorant ces bricoles.
Elles coûtent beaucoup plus d'attention
et d'énergie qu’on ne le pense ».
PORTRAIT CHRIGEL MAURER: TOBIAS DIMMLER, PORTRAIT MILA HANKE: SISSI RICHTER

À CONNAÎTRE
WISSEN
Préparation Psychologie mentale
119
augmentant ainsi le risque d'erreurs et d'accidents ».
En chemin aussi, la plupart des alpinistes accordent
plus d'attention aux muscles fatigués qu'à une tête
épuisée. Particulièrement en groupe, beaucoup de
gens ne se rendent plus compte s'ils sont encore
vraiment assez alertes pour s’attaquer au sommet
glacé ou au dernier passage abrupt de la piste de VTT.
Projecteur
Et même lorsque les réserves de concentration
sont encore pleines, peu de gens perçoivent ce
sur quoi se concentre leur attention à ce moment
précis. « Selon le type de sport, la situation et la
personnalité, l'un ou l'autre ‹angle› peut cependant
favoriser ou affaiblir les performances », explique
Kai Engbert. Si l’on se représente notre propre
concentration comme un projecteur, elle peut être
dirigée soit vers l'extérieur sur l’environnement,
soit vers l’intérieur sur nos pensées et nos sentiments.
Le projecteur peut en outre éclairer la « vue
d'ensemble » ou seulement les détails. Il en résulte
les quatre combinaisons possibles suivantes :
« extérieur-large », « intérieur-large », « extérieur-étroit
» et « intérieur-étroit ». Les graphiques
de la page 120 illustrent ces différences. Les
athlètes devraient premièrement être en mesure
de percevoir ce cadrage en tout temps », souligne
Kai Engbert. Deuxièmement, ils devraient pouvoir
juger si cet angle dope ou entrave leur performance
à ce moment précis. Et troisièmement, ils devraient
rapidement pouvoir passer d'un réglage du
projecteur à l'autre afin de tirer le maximum de ce
moment et de ne pas commettre d’erreur ».
QUATRE
ASTUCES
pour améliorer sa concentration
dans des courses exigeantes
« RAVITAILLER » LE MENTAL
Ça paraît banal, mais on l'oublie souvent : sommeil en
suffisance au préalable ainsi que manger et boire régulièrement
en chemin. Si le cerveau n’est pas suffisamment
approvisionné en énergie et en liquide, l’attention baissera
rapidement.
ÉVITER LES FACTEURS DE STRESS
Par exemple : agitation/retard lors du trajet, équipement
incomplet, absence d’homogénéité de l’équipe en termes
de condition physique et de maîtrise technique, stress privé
ou professionnel avant la course, etc.
MARQUER DES PAUSES MENTALES
Dans les courses plus longues, profiter des pauses et des
passages plus faciles pour aussi « récupérer » mentalement.
Laisser vagabonder son regard au loin ou fermer les yeux
un moment, se concentrer sur une respiration calme et profonde,
détendre ses muscles, écouter de la musique, etc. Il
est impossible de se concentrer en permanence pendant des
heures. En faire l’expérience fatigue et augmente le risque
d'erreurs et de blessures.
DOPAGE DE LA CONCENTRATION EN
UN CLIN D’ŒIL
Inspiration et expiration profondes et bruyantes
Création d’une tension corporelle (p. ex. presser l’une
contre l’autre les paumes des mains, serrer les poings en
alternance ou claquer des doigts)
TEXTE
MILA HANKE
Mila Hanke est journaliste, psychologue sportive,
ancienne athlète de compétition et passionnée
de VTT. Son plus grand déclic mental
a été occasionné par deux déchirures des
ligaments croisés : « la crise engendrée par ces
blessures a été dure, mais elle m'a enseigné la
patience et la sérénité. Aujourd'hui, je ne me
laisse plus déstabiliser aussi rapidement ».
sport&mind.info, milahanke.de
Cadrage conscient de son « projecteur de concentration »
(voir graphiques à gauche) : Quel est mon objectif en ce
moment précis ? Favorise-t-il ou entrave-t-il en ce moment
ma performance ? Devrais-je le recadrer ?
Mot-clé signal de concentration (voir exercice à l'extrême
gauche) pour rester entièrement dans le moment présent

120
À CONNAÎTRE
Préparation mentale
« Distraction, prière
de rester dehors ! »
Les quatre formes
de l’attention
Être concentré signifie aussi être mentalement à fond dans l’ici et le
maintenant. Dans des situations exigeantes, il est important d’occulter
complètement ses pensées sur le passé (« ma roue arrière a déjà glissé
auparavant... ») et sur l'avenir (« si je tombe maintenant, je vais me blesser
»). Seul compte l’instant présent. De brèves auto-injonctions peuvent
vous y aider. Il s’agit de mots-clés comme : « concentration ! », « maintenant
! » ou « hep ! » - exprimés ou seulement intériorisés. Chaque athlète
peut vérifier par lui-même quel terme lui convient le mieux comme signal
de concentration. Afin de déclencher rapidement et automatiquement
cette « focalisation sur l'attention » désirée dans une course, il faudrait
également recourir à l'utilisation de ces mots-clés dans l'entraînement
ou la vie quotidienne. Par exemple lorsque vos pensées s’agitent face au
stress du travail. Si vous faites partie de ceux que la mémoire visuelle
aide, vous pouvez également écrire votre mot-clé déclencheur d’attention
sur une petite carte, la coller à votre ordinateur et l'avoir dans votre
sac à dos lorsque vous faites du sport. Une astuce simple consiste à
recourir à de petits autocollants colorés, par exemple en les fixant sur
le guidon ou sur la bouteille. De cette manière, la simple vue d’un point
bleu peut par exemple déclencher l’injonction « concentre-toi ! ».
MAINTENANT !
Les athlètes doivent être en mesure d’identifier sur quoi leur
« projecteur d’attention » se concentre à un moment précis et si
ce cadrage les aide ou s’il les distrait.
1
... se concentrer intérieurement
à fond sur son mot-clé
déclencheur d’attention
peut aider un vététiste (voir
exercice à gauche).
CONCENTRATION
« INTÉRIEURE – ÉTROITE »
Au départ d’un trail, plutôt
que de se laisser distraire par
l’agitation du groupe…
CONCENTRATION
« EXTÉRIEURE – LARGE »
2
CONCENTRATION !
3
Lorsqu’à la fin du trail il
prend conscience qu’il ressent
une fatigue générale, …
CONCENTRATION
« INTÉRIEURE – LARGE »
4
... fixer le sac à dos du coureur
qui le précède peut alors l'aider
à maintenir sa concentration
dans les derniers mètres.
CONCENTRATION
« EXTÉRIEURE – ÉTROITE »
HEP !

À CONNAÎTRE
Préparation mentale
121
INTERVIEW MILA HANKE
COMMENT FAITES-VOUS CELA ?
Réponses de deux professionnels aux questions de Outdoor Guide
PORTRAIT NINO SCHURTER : MARTIN BISSIG, PORTRAIT NINA CAPREZ: LAFOUCHE
NINO SCHURTER
Le champion suisse de VTT Nino Schurter
a remporté le bronze, l'argent et l'or
aux Jeux olympiques et a été six fois
champion du monde. Depuis qu'il est
devenu le plus jeune coureur de l’histoire
à remporter le titre de champion du
monde dans la catégorie élite à l'âge de
23 ans, il est considéré comme l’un des
favoris permanents du milieu. Ce jeune
homme de 31 ans estime que ses points
forts sont les descentes techniques, les
départs rapides et une bonne forme
mentale. Son point faible : l'impatience.
nsracing.ch
NINA CAPREZ
Nina Caprez a tourné le dos à la
compétition à l'âge de 21 ans. Depuis
lors, cette Suissesse de 31 ans est l'une
des rares femmes au monde à avoir
réussi dans l'escalade alpine au plus
haut niveau de diffi culté. En 2011, par
exemple, elle a été la première femme à
maîtriser la voie Silbergeier (8b+) dans le
Rätikon, aux Grisons. Son programme
pour 2018 : un projet au Liban avec
des réfugiés syriens (ninacaprez.ch/
something-to-offer/) et une expédition
aux Trango Towers, au Pakistan.
ninacaprez.ch
Quelle importance revêt le « facteur
mental » dans ton sport
Nino Schurter : Il est souvent décisif dans
les grands championnats. Beaucoup de
vététistes ne parviennent pas à réaliser
leur potentiel dans des courses importantes
parce qu'ils se font mentalement
obstacle à eux-mêmes.
Nina Caprez : Pour moi, le facteur mental
essentiel est que je mette tout mon
cœur dans tout ce que j’entreprends.
Ressentir de la passion pour mon rêve
me permet de gérer la préparation physique
très rude et les échecs.
As-tu déjà collaboré avec un coach
mental ?
Nino Schurter : Dans l'équipe nationale
junior, nous avons bénéficié de quelques
cours. Depuis lors, j'utilise certains
exercices de façon indépendante, p. ex.
la visualisation. Cela signifie que je repasse
sans cesse dans mon for intérieur
les passages techniques clés.
Nina Caprez : Non – mais cela est
uniquement dû au fait que j’ai trouvé
intuitivement des méthodes mentales
qui m’aident beaucoup.
Vous avez déjà eu beaucoup de succès
en tant que sportifs professionnels.
Qu’est-ce qui continue à vous motiver ?
Nino Schurter : C’est de me fixer
constamment de nouveaux objectifs.
Le championnat du monde à domicile à
Lenzerheide en été 2018 me procure par
exemple une motivation particulière.
J'aimerais en outre battre un jour le
record de victoires en Coupe du Monde
du Français Julien Absalon.
Nina Caprez : Les voies fascinantes sur
rocher me motivent - pas l’escalade
sportive sur des prises en plastique. Mon
émulation, ce n'est pas la comparaison
avec les autres, mais plutôt la confrontation
avec mes forces et mes faiblesses
au milieu d'une nature puissante – et la
liberté d'y trouver ma propre voie.
Se fixer de petits objectifs sur le parcours
vers un rêve plus grand favorise
mentalement la motivation. Recourez-vous
à cette méthode ?
Nino Schurter : Pour moi, les mini-objectifs
sont justement très importants
pour chaque séance d'entraînement. Je
m’entraîne par exemple toujours avec
un compteur de puissance. Cela me
permet d’évaluer chaque session - ce
que j’ai atteint me motive et me donne
confiance en moi pour les compétitions
ultérieures. Un des objectifs d’entraînement
serait, par exemple, de pédaler à
une puissance de 730 watts pendant une
minute.
Nina Caprez : Dans une voie, je ne pense
qu'au prochain mouvement, c'est-à-dire
au petit objectif d’action suivant. Jamais
à l’ensemble, ni à l’avance, au passage
clé qui ne vient que dans 20 mètres.
Je maîtrise ainsi une voie comme si je
progressais sur une échelle.
Vos disciplines sportives exigent une
concentration énorme. Avez-vous
des astuces pour la renforcer ou la
raviver ?
Nino Schurter : Pendant une compétition,
je me rappelle sans cesse de rester
attentif - en me parlant à moi-même,
à voix haute ou dans ma tête. Pour
me concentrer pleinement avant le
départ et, par exemple, pour masquer
l’agitation médiatique, je recours à un
rituel simple : préparer mon sac à dos,
sortir mes chaussures, mon casque,
mes lunettes et mon maillot, fixer mon
dossard.
Nina Caprez : J'essaie toujours d'investir
à cent pour cent le moment présent.
Cela comprend aussi l'acceptation des
circonstances telles qu'elles sont. Le
vent, la pluie, un passage dans lequel je
chute plusieurs fois – tout cela n’altère
en rien ma concentration. Et si je suis
stressée en privé ou professionnellement,
je ne vais même pas grimper.

122 À CONNAÎTRE
Préparation mentale
ARRÊTER DE JOUER
LES VICTIMES
Les blessures sapent le moral de nombreux athlètes. Romana Feldmann,
psychologue du sport, à propos du soutien moral et de l’opportunité
personnelle que représente un problème physique.
INTERVIEW MILA HANKE
Madame Feldmann, lorsque des
athlètes se blessent, ils sombrent
tout d’abord sur le plan psychique.
Pourquoi ?
Après une blessure, les personnes affectées
sont généralement submergées
par un mélange de sentiments variés :
colère, désespoir, déception, impuissance
et peur. Tout à coup, ce corps
qui fonctionne en permanence se
révèle être une illusion – cela a de quoi
ébranler votre confiance fondamentale.
De plus, pour certaines blessures,
la durée du processus de guérison
n’est pas définie. La persistance de
cette incertitude est également très
pesante. C’est souvent en période de
blessures que les sportifs sollicitent
pour la première fois le soutien d'un
psychologue du sport, parce qu'ils
réalisent soudainement à quel point
cette expérience les perturbe psychologiquement.
Celui qui passe normalement tout son
temps libre à courir la montagne a
tout d’un coup l’impression de n’être
plus lui-même…
Les blessures engendrent souvent
des crises identitaires, surtout dans
les sports professionnels, mais aussi
chez certains sportifs amateurs. Parce
qu'un pilier essentiel de leur image
de soi se brise : qui suis-je si je ne
peux pas faire du sport ? Qu'est-ce qui
caractérise autrement ma personnalité
? Il est important de ne pas tomber
dans un rôle de victime, mais de se
concentrer le plus rapidement possible
sur ses propres ressources. Soit
de réfléchir profondément : Y a-t-il
d'autres sources de plaisir, d'appréciation
ou d'interaction sociale dans ma
vie que je peux activer à présent ? Ai-je
des intérêts que j'ai négligés à cause
du sport ? N'ai-je pas toujours voulu
apprendre l'espagnol ? Quelles amitiés
voudrais-je intensifier, quel bénévolat
pourrait me procurer du plaisir ?
Quelle est l'importance des objectifs
concrets pour surmonter la phase de
rétablissement ?
La plupart des blessés ont d’abord
l'impression d'avoir été abandonnés
sans défense par le destin. La première
étape est d'accepter la situation et de
retrouver sa propre capacité d'agir.
Des objectifs intermédiaires concrets
renforcent le sentiment d’exercer une
influence sur son propre état. Par
exemple, ils peuvent vous aider à vous
motiver pour la phase de rééducation
et ainsi vous aider à retrouver la forme
plus rapidement. Il vaut donc la peine
de planifier et de consigner par écrit
du concret avec le physiothérapeute :
si j’effectue xy pressions de jambes et
xy minutes d'exercices de stabilisation
tous les jours, alors je pourrai augmenter
la charge dans xy semaines, refaire
du tapis roulant dans xy semaines, etc.
Comment parvenir à recomposer un
quotidien bouleversé ?
Lorsque les sportifs blessés restent
cantonnés à la maison, ils manquent
souvent de structure. Ils devraient
rédiger un planning quotidien et hebdomadaire
très concret, se donner des
tâches avec des ultimatums : fixer mes
séances de physio, planifier mes séances
d’exercices de force à la maison, prendre
rendez-vous avec des amis afin de voir
du monde. Et cocher strictement le planning
pour vérifier l’accomplissement
des tâches. Cela vaut également pour les
loisirs et la détente.
De la détente quand tu ne peux de
toute façon pas bouger ? Cela semble
étrange comme conseil ?
Mais pas du tout. Une blessure constitue
un stress pour le corps et la psyché.
Les routines quotidiennes, l'indépendance
et la vie sociale normale sont
bouleversés. On doit organiser de
l'aide pour un rien, reprogrammer son
quotidien parce que chaque activité
prend beaucoup plus de temps - tout
PORTRAIT ROMANA FELDMANN : MÀD

À CONNAÎTRE
Préparation mentale
123
cela est pénible, même mentalement.
C'est pourquoi il est si important
de prévoir aussi du temps pour les
loisirs. Il peut s'agir de choses très
différentes : rencontrer des amis ou
d'anciens partenaires d’entraînement
pour aller au cinéma, au concert ou
pour faire la cuisine. Passer du temps
dans la nature. Ou effectuer des exercices
de relaxation allant du training
autogène au yoga.
Comment me sortir du rôle de la
victime et de la perspective « tout
va mal » ?
L'astuce est de rediriger sa perception.
Par exemple, en écrivant tous les soirs
dans un livret trois choses qui étaient
belles ce jour-là – bien que vous n’ayez
pas pu faire de sport. C'est souvent
difficile pour les sportifs axés sur la
performance. Mais il vaut la peine
d'en prendre conscience : j’ai fait une
promenade avec mon partenaire. Lu
un article intéressant. Profité du soleil
assis dans un parc. Si l’on consigne ces
choses par écrit, on constate objectivement
à leur lecture que tout ne va «
pas si mal ». Et cette tâche a le mérite
de nous pousser à ne pas laisser les
pages vides.
Que signifie l’approche « toute blessure
constitue aussi une opportunité
» en psychologie du sport ?
Elle se base sur l'idée des « gains
secondaires » – ce que l’on a à gagner
après un examen approfondi. Rétrospectivement,
de nombreux sportifs
nous disent qu'ils ont appris beaucoup
de choses sur eux-mêmes au cours
d'une longue phase de blessure. Dans
ce processus, le coaching psychologique
sportif peut agir comme un
déclencheur. Par exemple, certains patients
ont appris à recourir à d'autres
méthodes de réduction du stress que
le sport. Ou ils ont réfléchi aux priorités
dans leur vie – et ont entrepris des
changements professionnels ou privés
qui ne se seraient pas produits sans la
blessure.
ROMANA
FELDMANN
Psychologue du sport, Küsnacht
romanafeldmann.ch
OK!

Ils ont été diabolisés, traqués et tués. Leur habitat a été
détruit. En moins d’un siècle, les humains sont parvenus
à exterminer de Suisse l’ours, le lynx et le loup. Le loup fait
maintenant son retour. À pas de loup – non sans faire parler
de lui. Le photographe animalier suisse Peter Dettling est
parti à leur rencontre.
A L L E M A G N E
A U T R I C H E
B E R N E
F R A N C E
I T A L I E
MEUTES DE
LOUPS en Suisse
(situation en 2017).

À CONNAÎTRE
Swiss Wildlife
125
L
e loup a senti sa présence et regarde
dans sa direction. Il le regarde droit dans
les yeux – sans le savoir. Car de l’autre côté de
la clairière, le visage fasciné de l’homme est
caché derrière son appareil photo reflex et son
téléobjectif. Le loup lève la tête. Décontenancé
il fait un pas en avant, puis en arrière. Il hésite.
Cet humain est-il inoffensif ou représente-t-il
une menace ? Puis il prend sa décision. Dans
un mouvement résolu, il quitte sa cachette,
escalade hâtivement la pente et disparaît
derrière une croupe. La rencontre n’a pas duré
une minute. Mais elle a suffi pour quelques
prises de vue. Les images que le photographe
animalier Peter Dettling a prises en cette soirée
du mois d’août 2006 à la Surselva sont les
premières photos de loup en liberté faites en
Suisse. Il était présent depuis cinq ans dans le
nord de l’Italie. Plutôt étonnant pour l’espèce,
ce loup vit en solitaire, se nourrit surtout de
cerfs, chevreuils et chamois, sans se refuser de
temps en temps un mouton. En 2009, on perd
sa trace.
Un chasseur persécuté
Autrefois, le loup, mais aussi d’autres grands
prédateurs comme l’ours brun et le lynx étaient
présents dans toute la Suisse. Mais en raison des
activités humaines, leurs conditions de vie sont
devenues de plus en plus difficiles : l’utilisation
très intensive de la forêt au 18 e et 19 e siècle a
réduit leurs possibilités de retraite. La chasse
excessive a fait fondre les effectifs des proies
naturelles du loup. Lorsqu’en conséquence les
loups s’en sont pris de plus en plus souvent aux
moutons ou aux chèvres, l’homme a intensifié sa
traque : ils ont été tirés, capturés ou empoisonnés.
« Pendant des siècles, le loup a été diabolisé
sans ménagement », explique Peter Dettling.
À la fin du 19 e siècle, le loup et le lynx ont été
considérés comme entièrement exterminés de
Suisse, tandis que les ours se réfugiaient dans
quelques rares régions au sud-est du pays. Des
mesures de protection ont finalement permis à
la forêt et à la faune des Alpes de se régénérer.
Tandis que le lynx a été réintroduit activement

126 À CONNAÎTRE
Swiss Wildlife
LE LOUP
de Surselva vit
en solitaire.
OBSERVER
les loups dans les
Alpes demande
une énorme dose
de patience.
en Suisse, les loups et les ours ont fait leur retour
naturellement. En 2011, une louve solitaire en
provenance d’Italie a transité par le Valais puis
a poursuivi son périple jusque dans les Grisons.
Elle s’est arrêtée dans le Calanda, les montagnes
qui dominent Coire. Quelques mois plus tard,
un individu mâle la suit. Et le printemps suivant
naît leur progéniture. Ils forment la première
meute de loups avérée en Suisse depuis 150 ans.
L’année suivante, ils parviennent encore à
donner vie à de nouveaux jeunes. En 2015, une
deuxième meute arrive par le Tessin à l’ouest de
Bellinzona, suivie d’une troisième en 2016 près
d’Augstbord dans le Haut-Valais. Actuellement, il
doit y avoir entre quarante et cinquante individus
en Suisse et de nouveaux pourraient arriver
ce printemps.
Comprendre grâce à l’observation
Depuis qu’il a voyagé avec son père en Alaska dans
les années 90, Peter Dettling vit une véritable
passion pour la faune sauvage. « Je pensais que
je ne pourrais vivre que dans un endroit où il
existe une nature aussi riche », déclare-t-il. En
2002, il déménage au Canada où cet homme de
45 ans travaille comme photographe animalier.
Lorsqu’il apprend le retour du loup en Suisse,
il retourne dans son pays d’origine. Il souhaite
documenter ce retour. Il est persuadé que l’on
ne peut comprendre correctement le loup qu’en
l’observant dans son milieu naturel. Tout comme
son inspirateur, le biologiste canadien et auteur
Farley Mowat, Peter Dettling se considère
comme un éclaireur et partisan du loup.
En 2013, la télévision Suisse l’invite pour tourner
un film sur les loups du Calanda. Mais pendant
les dix jours de tournage, pas un museau de loup
ne se profile devant l’objectif. Un jour après le
départ de l’équipe de tournage, Peter Dettling
et son assistante Tiffany Moore décident de se
rendre encore une fois dans les montagnes du
Calanda. Avant le lever du soleil, ils montent
à leur place d’observation à la lueur de leurs
lampes frontales. Arrivés, ils fixent en silence
l’appareil photo sur le trépied, le camouflent
avec un tissu et attendent en silence. Puis l’aube
arrive. La nouvelle journée se présente dans un
rouge profond et les premiers oiseaux com-

À CONNAÎTRE
Swiss Wildlife
127
mencent à chanter. Comme toujours, Peter Dettling
garde une bonne distance avec l’endroit où
il pense pouvoir observer les loups. Il utilise un
puissant téléobjectif pour pouvoir photographier
les animaux en les dérangeant le moins possible.
Puis soudain du bruit ! Tous deux tendent l’oreille.
Des loups ? Quelques instants plus tard les longs
hurlements clairs de plusieurs jeunes loups
viennent troubler la quiétude matinale. Un moment
à donner la chair de poule qui va fortement influencer
la vie de Peter Dettling : il décide de documenter
la famille de loups du Calanda pendant une longue
période. Cela fait seize mois, répartis sur trois ans
et demi que Peter Dettling part chaque matin sur
le terrain. Qu’il y ait du soleil, de la pluie, un orage
ou de la neige. Lorsqu’il trouve un abri adéquat, il
passe parfois la nuit dans la montagne. « Il m’est
arrivé d’entendre les loups et savais donc à peu près
où ils se trouvaient », raconte-t-il. Ensuite il attend
souvent de nombreuses heures au même endroit.
Le matin et le soir la probabilité de voir des animaux
est plus élevée. Dans sa recherche des loups et de
leurs traces, Peter Dettling a également profité de
l’aide du garde-chasse à la retraite Georg Sutter,
qui lui aussi suit les loups avec beaucoup d’attention.
Au Canada Petter Dettling a travaillé sur le loup
avec des chercheurs. Maintenant il veut tout savoir
de la vie des loups du Calanda. Il est d’autant plus
motivé, car certains prétendent que son expérience
sur les loups ne peut pas être transposée à
la situation Suisse. « Mais ce que j’ai pu observer en
Suisse correspond exactement à ce que je connais
du Canada. Une meute est composée de huit à dix
animaux – le couple de parents ainsi que quatre à
six louveteaux qui viennent au monde entre avril
et mai. Un à deux jeunes de la portée précédente
restent plus longtemps dans la famille et aident
à élever leurs jeunes frères et sœurs. « Un peu
comme du babysitting », dit Peter Dettling. Effectivement,
les loups sont des animaux très sociaux.
L’autorité est allouée aux parents qui souvent
restent une vie entière ensemble. La plupart des
jeunes quittent la cellule familiale à l’âge de dix à
vingt-deux mois à la recherche d’un nouveau territoire.
Ils peuvent alors parcourir des centaines,
voire quelquefois des milliers de kilomètres. Le
LES CERFS
figurent tout en
haut de la liste des
repas du loup.
www.tatonka.com/yukon
LA LIGNE YUKON DE TATONKA

128 À CONNAÎTRE
Swiss Wildlife
LES CHIENS
DE PROTECTION
des troupeaux ont
pour mission de
protéger les moutons
des loups.
GEORG
SUTTER, autrefois
garde-chasse, sur les
traces du loup.
POUR DOCU-
MENTER les loups,
Peter Dettling a
passé 16 mois dans
le Calanda.
territoire d’un loup en Europe centrale s’étend en
moyenne sur deux cents kilomètres carrés. « L’été,
lorsque les jeunes sont là, ils restent plus ou moins
au même endroit », explique Peter Dettling. L’hiver,
lorsque les loups doivent poursuivre leurs proies à
plus basse altitude, il devient beaucoup plus difficile
de les trouver. Le territoire du Calanda offre
non seulement de nombreux lieux de retraite mais
aussi un garde-manger bien garni : les nombreux
cerfs, chamois et chevreuils qui vivent ici sont
souvent au menu des loups. Parfois ils capturent
également de petits mammifères et, si la situation
se présente, quelques chèvres ou moutons. Dans
de rares cas, les loups peuvent aussi tuer bien plus
d’animaux que ce dont ils ont besoin, notamment
lorsque de nombreuses proies se trouvent dans un
petit espace sans possibilité de fuite. Cela arrive
surtout dans les régions exploitées : dans la nature,
les loups ont rarement la possibilité d’attraper plus
d’une proie à la fois. Généralement, ils préfèrent
les proies faciles à chasser comme les jeunes, les
animaux affaiblis ou malades.
Berger, chiens, barrières
En Suisse, pour réduire les conflits entre les loups
et les éleveurs de moutons, la Confédération encourage
les mesures de protection des troupeaux
et participe à 80 pour cent au dédommagement des
animaux tués. Selon le droit Suisse et la convention
de Berne, le loup est protégé conformément à une
convention internationale du Conseil de l’Europe
sur la protection des plantes et animaux sauvages
signée en 1979. Dans certains cas, un tir peut être
autorisé. La condition est qu’il puisse être prouvé
qu’un loup tue au moins 25 moutons en un mois ou
35 en quatre mois. Pour compter dans ce calcul, les
moutons doivent être protégés par des bergers, des
chiens de protection de troupeau ou des barrières.
Les loups apprennent vite ; et en meute, leur
structure familiale stable leur permet de transmettre
leurs connaissances. Notamment le fait
que les animaux d’élevage ne sont pas une proie
optimale. C’est ce que confirme le biologiste
David Gerke. Depuis douze ans il passe presque
chaque été à l’alpage en tant que berger. Lorsqu’il
travaille dans une zone à loups, il est aidé par
des chiens spécialement dressés pour protéger
le troupeau. Ils ne peuvent pas garantir une
protection absolue, mais le nombre d’attaques
de loups diminuerait drastiquement. « La meute
du Calanda en est un bon exemple, affirme
Gerke. Depuis que les mesures de protection
sont mises en œuvre, il n’y a presque plus de
moutons tués. » Au contraire, dans les régions
sans mesure de protection des troupeaux, les
pertes dues au loup peuvent être sensiblement
plus élevées – environ deux cents bêtes l’année
passée. « Si l’on tient compte du nombre total de
moutons, des moutons décédés de maladie, par
la foudre ou qui ont chuté, ce nombre n’est en
fait pas vraiment significatif », explique Gerke.
Il est également le président du « Groupe Loup
Suisse », une association qui informe et s’engage
politiquement en faveur du loup et des mesures
de protection des troupeaux. Est-ce inhabituel

WISSEN
Swiss Wildlife
129
Le loup et les sports
de montagne
EST-CE QUE LES MONTAGNARDS DOIVENT
CHANGER LEUR COMPORTEMENT ?
Non. Randonneurs, vététistes et autres groupes
d’utilisateurs peuvent continuer à parcourir la nature
comme avant. Dans les régions avec des loups, les
chiens doivent cependant toujours être sous contrôle
car ils peuvent être considérés comme des intrus ou
comme des proies. Les restes de nourriture ne doivent
pas être laissés dans la nature pour que le loup ne lie
pas la présence de personnes à la nourriture, ce qui à
long terme pourrait constituer un danger.
COMMENT ME COMPORTER SI
JE VOIS UN LOUP ?
Il faut rester calme, ne pas aller en direction du loup
mais se retirer lentement. Si le loup ne fuit pas immédiatement,
se faire remarquer en parlant fort. Les animaux
présentant des problèmes de comportement ou peu
timides doivent être signalés au garde-chasse local.
NOUVEAU
LEVITY
UN POIDS PLUME
COMMENT SE COMPORTER AVEC LES
CHIENS DE PROTECTION DE TROUPEAUX ?
Rester calme, ne pas faire de gestes brusques, passer
tranquillement et si possible à bonne distance du
troupeau. En tant que vététiste, ne pas descendre de
selle, ne pas s’approcher ni traverser le troupeau. Tenir
les chiens en laisse afin qu’ils ne puissent pas courir
après les troupeaux.
OÙ S’INFORMER SUR LES LOUPS ?
Par exemple auprès du WWF grison, qui organise des
excursions accompagnées par l’ancien garde-chasse
Georg Sutter. Les chances d’apercevoir le loup sont
minces mais les participants apprendront beaucoup
sur la région et ses animaux.
wwf-gr.ch
LE SUMMUM DE LA VENTILATION

130 À CONNAÎTRE
Swiss Wildlife
La clé pour comprendre la nature
CHASSE FRUC-
TUEUSE. La louve
apporte de la nourriture
à ses petits.
qu’un berger s’engage en faveur du loup ? « Oui
et non », déclare David Gerke. On devrait faire
la différence entre éleveurs de moutons, et
bergers. Les premiers sont en général hostiles
au loup tandis que les bergers sont souvent des
personnes fascinées par la nature. Ils ne sont
en principe ni des défenseurs aveugles ni des
adversaires acharnés du loup. Pour lui personnellement,
le loup est simplement un animal
qui fait partie de l’écosystème local. L’influence
des grands prédateurs sur leurs proies est selon
lui bien visible, surtout sur leur comportement.
« Les chamois se retirent plus dans les zones
rocheuses et les chevreuils restent plus dans les
forêts denses et structurées. » Cela ne signifie
pas qu’il y a moins d’animaux, mais ils sont plus
difficiles à tirer. « Certains chasseurs voient cela
comme un défi motivant, d’autres sont clairement
dépassés. »
TEXTE
MIRJAM MILAD
Ingénieure forestière de formation, la rédactrice
Outdoor Guide est souvent confrontée
à des sujets de préservation de la nature. Elle
suit le retour des loups en Suisse et les réactions
que cela provoque avec grand intérêt.
Les partisans comme les opposants se sont
organisés – par exemple « L’association suisse
pour un territoire sans grands prédateurs ».
Dans le cadre de son projet de film et de photo,
Peter Dettling documente des personnes
qui ont une influence sur les loups en Suisse et
expose leurs avis. Il a obtenu l’autorisation de
filmer pendant un rassemblement d’opposants
au loup. Selon lui, les exposés des orateurs sont
vraiment très loin de la réalité. « Ils considèrent
le loup comme le bouc émissaire de toutes les
anomalies », pense-t-il. Mais il n’y a pas que les
« pour » et les « contre », pas que ceux pour l’extermination
et ceux pour une protection totale.
Ainsi, le Conseil Fédéral a proposé au parlement de
revoir la loi sur la chasse. Cette dernière devrait
assouplir la protection du loup pour mieux pouvoir
en réguler les effectifs.
Qu’a-t-il appris au cours de ce projet sur les
loups ? « La patience, énormément de patience
! », déclare le photographe en riant. Il a
passé des semaines sur le terrain sans même
entendre les loups, et encore moins les voir.
« Mais aussi à quel point nous en savons peu sur
la nature. » Est-ce que le loup est également une
chance pour les pays alpins ? « Je crois que le
loup est une figure clé, énonce Peter Dettling.
Si nous sommes prêts à vivre avec le loup, nous
ouvrons une porte à la nature en général, à une cohabitation
entre les humains et les animaux. ».
Après une interruption il ajoute : « Je pense que
si ici nous n’arrivons pas à vivre avec les loups,
les perspectives pour notre société sont bien
sombres… »
PHOTOS
PETER DETTLING
Photographe animalier aux multiples récompenses,
Peter Dettling est né dans les Grisons.
Depuis 2002, il vit au Canada à proximité
du parc national de Banff où il a collaboré à
des recherches scientifiques sur le loup. « Je
ne voulais pas seulement photographier les
loups, je voulais les comprendre », déclare-t-il.
La série « Une fois autour du soleil » de Peter Dettling
est composée de 52 petits fi lms sur la vie des loups
du Calanda auxquels on peut s’abonner (en allemand
ou en anglais). Elle commence le 3 mars mais peut
être rattrapée plus tard.
peterdettling.com
Voir les liens sous
vimeo.com/ondemand/
calanda52de/255799928

WISSEN
Swiss Wildlife
131
ABISKO TREKKING TIGHTS W, TAILLES XXS-XXL
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nous fabriquons des pantalons depuis près
de 50 ans et, s’ils sont conçus pour un large éventail
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attentes, mais aussi à celles de cet autre amoureux
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GPS et une légende complète des échelles de difficulté se trouvent
sur notre page web sous : outdoor-guide.ch/reise-und-touren/

SORTIE RANDONNÉE
SORTIES
Randonnée
133
5 km
ITINÉRAIRE
De l’arrêt du car postal Chaltenbrunnen remonter la vallée un
petit moment, franchir le Rychenbach et suivre les écriteaux
par Undere et Obre Stafel jusqu’au marais de Chaltenbrunnen.
Après avoir exploré le marais, revenir à la cabane d’Obre Stafel
et suivre le balisage de couleur menant au pied de l’arête SE du
Tschingel. Une sente très raide permet d’accéder au Chrüterenläger,
poursuivre ensuite sur un sentier panoramique jusqu’à
Grindelfeld. Par la bordure des pierriers, passer entre des vires,
parfois sans sentier, mais sans dénivelé notable pour se rendre
dans la cuvette alpestre de Breitenboden. Depuis les premières
cabanes du Obersten Breitenboden suivre le Pfannibach afin
de descendre jusqu’au fond de la vallée où l’on retombe sur la
route. De là, soit partir à droite pour rejoindre l’arrêt du car
postal Schwarzwaldalp soit prendre à gauche pour Rosenlaui
(gorge glaciaire qui vaut la peine d’être vue).
VARIANTE
De l’arrêt du car postal Willigen Dorf suivre les panneaux de
randonnée pédestre : Falcheren – Isetwald – Im Obersten Wandel
– Chaltenbrunnenmoor – Oberstafel – Zwirgi – Willigen.
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
T3. Chemins de randonnée balisés et marqués, sentier panoramique
pour Breitenboden par endroits sans chemin.
Haut-marais Chaltenbrunnen / BE
À l’abri des Engelhörner
HORAIRE
Montée depuis l’arrêt du car postal Chaltenbrunnen jusqu’au
marais 2 h, en tout 7 h, Variante 5 h
Rosenlaui, quel nom poétique. En fait, il désigne la « plus petite localité
de Suisse », mais ce nom est communément utilisé pour tout le Reichenbachtal.
Cette vallée bifurque du Haslital au-dessus de Meiringen avant
de se faufiler en dessous des Engelhörner en direction du sud-ouest
jusqu’à la Grosse Scheidegg, le col menant à Grindelwald. Lorsque le tourisme
est devenu tendance, l’itinéraire faisait partie d’un circuit au départ
d’Interlaken et passant par Kleine et Grosse Scheidegg, Meiringen et
le lac de Brienz. Les premiers guides de voyage édités à la fin du 18 e siècle
en parlaient déjà et ce circuit devint rapidement l’itinéraire touristique
le plus apprécié. C’est de ce « tour » que vient le mot « touriste » et que
les premières régions touristiques ont été créées. L’assaut touristique
s’est désormais déplacé. Ce qu’il reste ce sont des chemins de randonnée
tranquilles, par exemple pour le haut-marais Chaltenbrunnen situé sur
le versant nord de la vallée. S’il s’agit vraiment du marais le plus élevé
d’Europe ? – comme il est souvent affirmé – ça reste à confirmer. Au vu
de sa situation éloignée de la route et des habitations, il n’a assurément
jamais été surexploité comme tourbière. Un petit bijou préservé et sur la
liste de l’inventaire fédéral des paysages et monuments naturels d’importance
nationale. À la fin de l’automne, on se croirait dans la steppe ou,
selon l’angle de vue, au Canada, plutôt qu’au cœur de la Suisse.
TEXTE & PHOTO IRIS KÜRSCHNER
DÉNIVELÉ
Montée 1252 m, descente 1127 m, variante 1200 m
DÉPART / ARRIVÉE
En car postal au départ de la gare de Meiringen en direction de
Schwarzwaldalp jusqu’à l’arrêt Chaltenbrunnen avec son restaurant
du même nom. Pour la variante il existe plusieurs lignes de
bus au départ de la gare de Meiringen pour Willingen Dorf.
RAVITAILLEMENT / HÉBERGEMENT
Berggasthof Kaltenbrunnen-Säge, tél. 033 971 19 08, sageli.ch
Schwarzwaldalp, tél. 033 971 35 15, schwarzwaldalp.ch
Hotel Rosenlaui, tél. 033 971 29 12, rosenlaui.ch
INFOS
CARTE
Swisstopo 1:50 000, feuille 254 T Interlaken,
feuille 255 T Sustenpass.
WEB
haslital.swiss

134 SORTIES
Randonnée
5 km
Ochsehorn / VS
Les païens et les
degrés Oechsle
« Le Heida est un dangereux casseur de jambes, qui délie la langue
et qui propulse l’homme dans un état de béatitude avancé. De ce vin il
est dit, qu’en en consommant une quantité suffisante on va pouvoir
'parler très intelligemment, se sentir extrêmement heureux et riche,
et que l’on aura la force d’un géant.' » C’est ainsi que, dans sa monographie
de 1901, Dr Friedrich Gottlieb Stebler décrit l’or liquide des
vignes les plus élevées d’Europe qui ont rendu Visperterminen si célèbre.
Ce scientifique agricole et ethnographe, chargé de cours de 1876
à 1900 à l’ETH, ajoute : « Les indigènes semblent mieux le supporter
que les étrangers. » Petits fruits, peu rentable, mais dans le raisin,
se concentrent des degrés Oechsle qui font grimper le taux d’alcool
à 14 pour cent. Il est donc conseillé d’attendre la fin de la course
avant de déguster un ballon de Heida. Cette course qui évolue la
plupart du temps sur une crête donne suffisamment de raisons pour
s’approcher d’un état de béatitude. Si la météo joue le jeu, on jouira
d’une vue panoramique gigantesque s’étendant de la crête des Alpes
bernoises (avec Bietschhorn et glacier d’Aletsch) au Monte Leone et
au Fletschhorn, massifs du Mischabel et du Weisshorn. Sur le retour
par le Nanztal, le vin reprend les rênes, sous forme de bisse Heido. À
l’époque des païens, donc avant l’évangélisation, ce canal d’eau amena
le précieux liquide du Gamsagletscher aux vignes assoiffées qui,
paraît-il, fructifièrent jusqu’à Gibidum. TEXTE & PHOTO IRIS KÜRSCHNER
ITINÉRAIRE
De l’arrivée du télésiège à Giw (1962 m) monter sur le sentier
direction SE, Bord. À 2145 m on rencontre le sentier panoramique
pour Gspon. Suivre ce dernier sur quelques mètres
avant de bifurquer à gauche sur un itinéraire balisé blanc-bleublanc
menant à l’Ochsehorn. Monter raide par un vallon afin de
rejoindre la large crête que l’on suit en direction du S. Le sentier
contourne ci et là quelques rochers par des passages d’escalade
faciles et assurés. Vers la fin le terrain devient abrupt et une
arête de gros blocs permet de gagner l’Ochsehorn (2912 m) doté
d’une croix et d’une plaque commémorative pour le guide de
montagne Mike Burgener originaire de Visperterminen. Du
sommet, descendre la crête S et se diriger à l’E dans le Gspontälli.
Passer le Blausee et poursuivre jusqu'au bisse Heido. Suivre
confortablement ce canal d’eau du Nanztal pour déboucher au
Gibidumpass (2201 m) et revenir finalement à Giw.
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
T3, sentier de randonnée balisé tout le long, les quelques passages
délicats sur l’arête sont désamorcés par des câbles acier et
des étriers en métal.
HORAIRE
Giw – Ochsehorn 3½ h, Ochsehorn – Blausee – Gibidum –
Giw 3 h, en tout 6½ h
DÉNIVELÉ
975 m
DÉPART / ARRIVÉE
En car postal de la gare de Visp à Visperterminen, télésiège pour Giw
RAVITAILLEMENT / HÉBERGEMENT
Seule possibilité de ravitaillement au départ et à l’arrivée :
Bergrestaurant Giw, tél. 027 946 36 48
À Visperterminen : Hotel Gebidem, tél. 027 948 11 11, gebidem.ch
Hotel Rothorn, tél. 027 946 30 23, hotel-rothorn.ch
INFOS
CARTE
Swisstopo 1:50 000, feuille 274 T Visp.
WEB
heidadorf.ch

SORTIES
Randonnée
135
5 km
SIMEL / SG
Une tache blanche
Elle aurait déjà vu deux randonneurs monter au Simel cet été, nous
révèle la bergère et se réjouit de croiser deux autres randonneurs
aventureux avec lesquels elle peut papoter un coup. Cela fait donc
en tout cet été quatre visiteurs qui se sont élancés dans l’ascension
du Simel. L’alpage Ramza se situe dans un des coins les plus éloignés
de Suisse occidentale. Région du loup, ambiance comme dans
les Dolomites. Aucun itinéraire de randonnée mène dans ce cirque
rocheux sauvage au sud-est de Vättis, à la jonction du Taminatal et
du Calfeisental. Seul un panneau en bois « Ramuz » travaillé par les
éléments indique un sentier de bergers. Au-dessus de nos têtes les
sommets des Orglen se dressent dans le ciel telles des tours pointues.
Avec chaque mètre de dénivelé ce spectacle devient plus éblouissant.
À proximité se trouve la tanière des loups du Calanda. Chaque année,
300 moutons passent l’été dans ce cirque. Il y a quelques années les
attaques de loups ont fait les gros titres. Avec six chiens de berger, le
problème est sous contrôle, affirme la bergère. Arrivé au sommet du
Simel, montagne surplombant l’alpage Ramoza, la vue plonge dans le
Calfeisental. Le topoguide du CAS « Alpine Touren Bündner Alpen »
révèle encore un vieux sentier de chasseurs qui serpente dans les
flancs nord des Orglen et Panärahörner. Au point culminant au pied
de l’arête nord-est des Orglen, on jouit déjà d’une vue plongeante
impressionnante sur le Gigerwaldsee scintillant 1000 mètres plus bas
et ressemblant de là à un fjord. TEXTE & PHOTO IRIS KÜRSCHNER
ITINÉRAIRE
De Vättis, emprunter la route direction Gigerwald. Au-dessus d’une prairie prendre à
gauche dans une route d’exploitation forestière qui longe d’abord la forêt avant de monter
par le Rofanätschliwald. Après environ 2 km la route forestière se termine et l’on découvre
un panneau en bois indiquant « Ramuz ». Un sentier monte raide au Föhrenbödeli, s’enfonce
dans le Ramoztobel que l’on traverse à 1400 m. Sur l’autre versant du vallon suivre
un chemin d’alpage menant à Dritt Hütte (1649 m). Continuer de monter le vallon tout en
traversant le torrent. Monter un bout la prairie et traverser un autre torrent. Avec tous les
chemins creusés par les moutons il n’est pas facile de trouver le bon permettant de monter
à Obersäss (2072 m), le mayen le plus élevé de l’alpage de Ramoza. Ne pas monter trop loin
le long de la rivière mais tenir la droite en suivant la sente la plus marquée. D’Obersäss,
s’élever dans une prairie raide, parfois sans voir de sente, en direction du NE jusqu’au
sommet du Simmel (2354 m). La descente se fait par le même itinéraire.
VARIANTE
Pour les montagnards chevronnés, il existe un détour assez audacieux
(demande un pied sûr et pas de vertige) du Simel en
direction de l’W sous l’arête sommitale avant de monter raide
dans des débris pour rejoindre la crête au pied de l’arête NE des
Orglen. Vue plongeante à couper le souffle sur le Gigerwaldsee.
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
T3. Jusqu’à la fin de la route forestière en provenance de Vättis
relativement facile, ensuite assez raide. Au-dessus de Dritt
Hütt, il faut faire preuve d’un peu de sens de l’orientation à
cause des nombreuses sentes de moutons. Variante du Simel
jusqu’au pied de l’arête NE des Orglen, T4.
HORAIRE
Vättis – Dritt Hütt 2 h, Dritt Hütt – Simel 1¾ h, revenir à Vättis
par le même itinéraire 2¾ h, en tout 6½ h
DÉNIVELÉ
1400 m
DÉPART / ARRIVÉE
Vättis (957 m). De la gare de Bad Ragaz en car postal (ligne 451)
jusqu’à Vättis
RAVITAILLEMENT / HÉBERGEMENT
Vättis: Hotel Calanda, tél. 081 306 11 06, hotelcalanda.ch, Hotel
Tamina, tél. 081 306 11 73, tamina-hotel.ch
INFOS
CARTE
Swisstopo 1:25 000, feuille 1175 Vättis
LITTÉRATURE
Manfred Hunziker, «Ringelspitz, Arosa/Rätikon –
Alpine Touren Bündner Alpen», SAC-Verlag
WEB
heidiland.com

136
SORTIES
Randonnée
5 km
ITINÉRAIRE
Du col du Simplon, hôtel Monte Leone, emprunter le sentier
de randonnée et descendre jusqu’aux mayens de Blatte. Monter
ensuite sur le large chemin (aussi utilisé comme itinéraire
VTT) pour le Bistinepass (2417 m). Après le col, prendre le
premier sentier à gauche, rester à flanc de coteau pour s’enfoncer
dans les Nanztal. À la bifurcation sous le Galehorn,
monter à gauche dans le Sirwoltesattel (2621 m). Se diriger au
SE vers les Sirewoltseen (2437 m). Traverser la moraine glaciaire
et une pente raide parsemée de gros blocs afin de gagner
le Wyssbodehorn (2623 m). Longer la crête, pour finalement
descendre vers le S jusqu’à Rossbodenstafel. Couper la
route d’alpage tant que possible pour descendre à Egga. Poursuivre
sur le Stockalperweg jusqu’à Simplon-Dorf.
VARIANTE
Des Sirwoltseen, descendre à Chlus Matte puis revenir au col du
Simplon par le Stockalperweg.
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
T3, sentier de montagne balisé tout le long, gros blocs de rochers
à la montée au Wyssbodehorn (T4) où il faut de temps à
autre s’aider des mains. Attention : en automne il faut tenir
compte des heures d’exercices de tir de l’armée.
Sirwoltesee / VS
Montagnes en mouvement
HORAIRE
Col du Simplon – Bistinepass 2 h, Bistinepass – Sirwoltesattel
1 h, Sirwoltesattel – Wyssbodehorn 1 h, Wyssbodehorn –
Simplon-Dorf 2½ h, 6½ h en tout
La carte topographique suisse de 1945 affiche encore le Fletschorn à une
altitude de 4001 mètres. Lors d’une nouvelle mensuration dans les années
50, il n’était plus qu’à 3993 mètres. Les habitants de la vallée de Saas ne voulaient
pas le croire et c’est ainsi qu’en 1988 ils ont fait une mise à l’enquête.
Avec les rochers du sommet ils souhaitaient construire un mur en pierres
sèches afin de refaire du Fletschhorn un 4000. Les autorités valaisannes
ont non seulement refusé cette demande mais une nouvelle mensuration
ne lui accordait plus que 3985 mètres. Peu importe la cote d’altitude, il n’est
pas rare de voir tomber de gros morceaux de cette montagne. Toutes ces
chutes ont façonné un paysage chaotique que l’on qualifierait aujourd’hui
d’idyllique et sauvage. Comme par exemple les petits lacs Sirwoltsee que
l’on peut atteindre par le Nanztal sur un sentier solitaire. Des moraines
en forme de remparts s’enroulent autour des lacs tels des yeux. Des blocs
massifs s’entassent en direction du Wyssbodenhorn. Et au-delà, à la descente
pour Simplon-Dorf, les décombres d’un éboulement en dessous de
Rossbodenstafel rappellent un des plus grands événements naturels des
Alpes. Au petit matin du 19 mars 1901, après plusieurs jours de chutes de
neige et de tempête de foehn, la terre a tremblé à la suite d’un éboulement
avec trois millions de mètres cubes – la plus grande avalanche de neige/
glace/roche connue des Alpes. Elle laissa une tranchée complètement
dévastée. D’énormes blocs de rochers s’étaient détachés sous le sommet
du Fletschhorn et avaient emporté une partie du Rossbodengletscher.
Aujourd’hui cette tranchée est recouverte de mélèzes, mousses et prairies
– tout simplement idyllique et sauvage. TEXTE & PHOTO IRIS KÜRSCHNER
DÉNIVELÉ
Montée 970 m, descente 1470 m
DÉPART / ARRIVÉE
Car postal de la gare de Brigue jusqu’au col du Simplon (2006 m).
De Simplon-Dorf (1472 m) revenir à Brigue en car postal
RAVITAILLEMENT / HÉBERGEMENT
Pas de ravitaillement possible en route. À Simplon-Dorf :
restaurant Mountain Café Simplon, tél. 027 979 11 39,
mountaincafe-simplon.ch
Hotel Post, tél. 027 979 11 21, hotel-post.ch
Hotel Grina, tél. 027 979 13 04, hotelgrina.ch
Hotel Fletschhorn, tél. 027 979 11 38, hotelfletschhorn.ch
Astuce : Boulangerie Arnold, pain de
seigle et mille-feuilles délicieux
INFOS
CARTE
Swisstopo 1:50 000, feuille 274 T Visp
WEB
brig-simplon.ch

SORTIES VTT
SORTIES
VTT
137
5 km
ITINÉRAIRE
Gare de Bévilard (690 m) – suivre une route goudronnée qui
devient carrossable par la suite pour monter au belvédère sur
le Moron (1319 m) – derrière la tour, descendre sur le single
trail jusqu’à l’alpage Combioz (1041 m) – descendre à Perrefitte
(536 m) par des routes goudronnées et carrossables – par
Petit Champoz, monter à La Bâme – suivre les single trails en
longeant la cassure des gorges de Court – traverser la forêt du
Droit par le lac Vert, emprunter un single trail jusqu’au moulin
des Pécâs et de là, revenir à Bévilard.
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
Technique 3, endurance 4
BÉVILARD / BE
No man’s land truffé de trails
HORAIRE
4 h
DISTANCE
34,9 km
Derrière la première crête du Jura commence, pour la plupart des
Suisses, un no man’s land. Grave erreur ! Le circuit au départ de
Bévilard, aussi varié que truffé de trails, montre qu’il vaut tout à fait
la peine de partir à la découverte du Jura bernois. Le Moron constitue
le premier objectif – la vue est encore couronnée par la tour de guet
d’une trentaine de mètres de haut. Elle a été dessinée par Mario Botta
et réalisée par plus de 700 apprentis maçons et leurs maîtres d’apprentissage.
La cassure naturelle au-dessus des gorges de Court à Perrefitte
est tout aussi spectaculaire. Tout comme la tour, les nombreux single
trails sont également faits à la main par les vététistes locaux. Un joli
méli-mélo de trails dans la forêt du Droit en est le résultat. Il est rare
d’avoir autant de plaisir à se perdre quelque part en forêt, et de se retrouver
inopinément au lac Vert, on ne sait jamais. Un autre monde
s’ouvre alors à nous : situé au milieu de la forêt, entouré de formations
de calcaire abruptes, ce petit lac vert émeraude inviterait à la baignade…
s’il n’y avait pas ce panneau qui indique que l’on se trouve sur un terrain
privé. Peu importe – nous n’avons de toute façon pas le temps pour
nous baigner car quelques kilomètres de single trails de la meilleure
espèce nous attendent jusqu’au moulin des Pécâs.
TEXTE & PHOTO JÜRG BUSCHOR
DÉNIVELÉ
1550 m
DÉPART / ARRIVÉE
Bévilard (690 m), jurabernois.ch
INFOS
CARTES
Carte nationale 1:25'000, 1126 Büren a.A.
DIVERS
La majorité des single trails dans la forêt du Droit ont été construits
ou du moins « soignés » par les locaux. Une description détaillée
des itinéraires est difficile – il est fortement recommandé de télécharger
les données GPX sur www.outdoor-guide.ch et de naviguer
avec le smarphone ou le GPS.
Le magasin de vélo Alouette Cycles à Bévilard est la première
adresse pour les vététistes de la région. Son propriétaire, Pierre
Lerch, est un topoguide sur pattes et vous renseignera volontiers
sur les meilleurs trails de la région.
alouettes.ch

138
SORTIES
VTT
5 km
SCHWANDEN / GL
Trail éternel
Au bout d’un moment la plupart d’entre nous arrêtent de compter les
virages en épingle. Les locaux appellent ce trail dans la forêt Ennendaner
Hohwal « sentier éternel » - et ce nom veut tout dire. Ce flanc de
montagne du Schafleger est orienté au sud et sèche rapidement après
les précipitations. Le sol de la forêt, recouvert d’aiguilles de sapin,
n’est jamais boueux. Il est étonnant de voir avec quelle précision les
indigènes d’autrefois ont créé ce chemin. La pente est extrêmement
raide, mais l’inclinaison est telle que les trails sont toujours praticables
et confortables. À condition de maîtriser la technique qui
permet de rouler les virages en épingle serrés. Si vous n’y arrivez pas
encore, vous trouverez ici le terrain d’entraînement parfait. À la fin
des 1000 mètres de dénivelé et de la traversée exigeante jusqu’à Unter
Kheist, il ne reste plus que la descente plaisir pour retourner en plaine.
Pour nous, le chemin pourrait éternellement continuer ainsi, mais
au début du Serfntal le fameux proverbe devient malheureusement :
nomen Non est omen. TEXTE & PHOTO JÜRG BUSCHOR
ITINÉRAIRE
Gare de Schwanden GL (528 m) – direction Elm sur la route goudronnée – après 300
mètres prendre à gauche direction « Sool » - km 1,34 passer le restaurant Adler et partir
tout de suite après à droite en suivant l’écriteau de randonnée « Gheist » - km 3,91 monter
à gauche sur le single trail – km 7,4 (1499 m) prendre à droite, suivre le balisage
« Bergwanderweg » – km 9,02 descendre le single trail indiqué par le balisage « Bergwanderweg
» jusqu’au croisement avec la première route forestière – traverser la route et
descendre le single trail jusqu’à la prochaine route forestière – bifurquer à droite sur la
route carrossable et prendre le single trail juste après le pont afin de rejoindre la prochaine
route forestière – revenir à Sool et au point de départ par un chemin de gravier et
une route goudronnée.
DÉTAILS
DIFFICULTÉS
Technique 3, endurance 3
HORAIRE
3 h
DISTANCE
15,65 km
DÉNIVELÉ
1050 m
DÉPART / ARRIVÉE
Schwanden (520 m), glarnerland.ch
INFOS
CARTES
Carte 1:25'000, 1154 Spitzmeilen
DIVERS
Variante techniquement et physiquement moins exigeante :
monter à l’alpage d’Achseli (1420 m) par une route carrossable
et descendre ensuite sur un single trail par la forêt d’Ennendaner-Hohwald,
décrit comme itinéraire de montée.

SORTIES
VTT
139
5 km
ITINÉRAIRE
En car postal jusqu’au sommet du col du Pillon (1546 m) –
monter la route goudronnée menant au restaurant d’altitude
Retaud (1692 m) – suivre l’écriteau de randonnée « Col de
Voré » (depuis Marche de Retaud, plusieurs passages de portage
jusqu’au col) – col de Voré (1918 m) – suivre l’écriteau de
randonnée « Arnensee » - depuis Unders Stuedeli (1573 m),
suivre les écriteaux direction « Feutersoey » - depuis Feutersoey
(1131 m) emprunter le sentier de randonnée à gauche et
rester à droite de la Sarine pour revenir à Gstaad (1050 m).
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
Technique 3, endurance 2
GSTAAD / BE
Bonjour et « Grüessech »
« Au revoir et bonne journée ! », nous souhaite l’aimable chauffeur
de car postal au col du Pillon. Une fois le bus reparti en direction
des Diablerets, la vue sur la chaîne du même nom se dévoile – un
massif rocheux impressionnant dont les points culminants à plus de
3000 mètres encerclent les glaciers des Diablerets et de Tsanfleuron.
Heureusement que le terrain au nord de ce massif est moins inquiétant
qu’au pied de la Quille du Diable. Les portages dans la montée
du col de Voré restent un défi, même s’il ne s’agit que de 400 mètres
de dénivelé. Ensuite, l’itinéraire pour revenir à Gstaad est avant tout
plaisant et varié. On y trouve : des trails alpins menant à l’alpage
de Seeberg, des sentiers parsemés de racines parcourant la forêt de
Tschärzis et descendant à l’Arnensee puis, finalement, des chemins
idéaux pour les familles à gauche et à droite de la Sarine entre Feutersoey
et Gstaad. TEXTE & PHOTO JÜRG BUSCHOR
HORAIRE
3 h
DISTANCE
21,2 km
DÉNIVELÉ
750 m de montée, 1200 m de descente
DÉPART / ARRIVÉE
Gstaad (1050 m), gstaad.ch
INFOS
CARTES
Carte nationale 1:25'000, 1265 Les Mosses, 1266 Lenk
DIVERS
Un bref détour par l’Arnensee vaut vraiment la peine, et pas
seulement pour son sympathique restaurant.
Recommandation pour l’hébergement à Gstaad :
posthotelroessli.ch L’hôte Corny Widmer est vététiste lui-même
et donne volontiers des idées pour d’autres sorties dans la région.

140
SORTIES
VTT
VAL D'AOSTE/IT
Délice
5 km
C’est un fait ! Le magnifique val d’Aoste à l’ouest de l’Italie vaut le détour
malgré un certain éloignement selon où l’on habite. La cuisine y est légendaire,
tout comme les sorties VTT ! Au Colle della Croce on vous sert
un menu de vues imprenables et de trails de la catégorie des superlatifs
– et ce, avec seulement 1150 mètres de montée. Les 500 premiers mètres
de La Thuile au Colle San Carlo servent d’échauffement et se déroulent
sur du goudron avant de poursuivre sur une piste carrossable dans
une belle forêt de mélèzes. Le meilleur reste à faire. Un ancien chemin
militaire est accollé de manière spectaculaire contre la montagne : pas
plus large que les épaules, mais avec une pente souvent agréable il est
entièrement roulable pour les vététistes chevronnés. Les gourmets feront
de petites pauses en route pour profiter de la vue. À l’idyllique Lago
d’Arpy situé dans la reculée, des hordes d’Italiens se prélassent sur l’aire
de pique-nique durant les week-ends. Un paysage de livre de photos. Les
montagnes aux alentours sont autant à couper le souffle que les passages
techniques. Le Colle della Croce vous attend avec un panorama couronné
de grands sommets : en face scintillent le Mont Blanc, les Aiguilles des
Glaciers, les Aiguilles du Gérant et les Grandes Jorasses. Absolument
incroyable. Ces somptueux sommets recouverts de glaciers inspirent le
respect même aux non-alpinistes. Pour le dessert, une succulente parade
de serpentins étroits et raides – juste ce qu’il faut ! Seulement 900 mètres
plus bas, ce régal se termine au bord de la route. Val d’Aoste, nous reviendrons
! TEXTE VERENA STITZINGER, PHOTO LUCA BENEDET
ITINÉRAIRE
De La Thuile (1489 m) – possibilités de se garer au
téléphérique « Bosco Express » - partir sur la petite route
goudronnée d’abord pour Thovex (1535 m) et après pour le
Colle S. Carlo / Col St-Charles (1950 m) – possibilité de
ravitaillement au restaurant La Genzianella – sur le grand
parking, monter à droite dans le chemin d’abord large tout
en suivant l’écriteau jaune « Colle della Croce » no 15, 16 et 19
– après environ 800 mètres bifurquer à droite sur le chemin
no 16 et le suivre jusqu’au col – le chemin devient très étroit
mais reste praticable et un panorama spectaculaire s’ouvre
au vététiste – au Colle della Croce (2379 m) descendre par le
chemin de randonnée no 2 – un délice de 300 mètres de
dénivelé dans des virages en épingle – depuis Thovex,
revenir au point de départ par la route.
DÉTAILS
DIFFICULTÉ
Technique 3, endurance 3
HORAIRE
3 1/2 h
DISTANCE
19,9 km
DÉNIVELÉ
1150 m
DÉPART / ARRIVÉE
La Thuile
INFOS
CARTES
Supertrail Map Val Aosta, 1:50'000, supertrail-map.com
DIVERS
Idée de livre : « VTT en vallée d’Aoste », Charruaz/Sappa/ Herin/
Borbey, Edizioni Versante Sud
Guides VTT / Bus navettes : aostavalleyfreeride.com
Idée vidéo : vimeo.com/161064539

TOUREN
Rubrikthema
141
CONCOURS
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142
RUBRIK
Rubrikthema
LA NOUVELLE
REVUE SUISSE
DU VTT
OUT NOW!
Issue
01 | 2018
MOUNTAINBIKE MAGAZIN
TEST
13 Mountainbikes
auf dem Prüfstand
MENSCHEN
Interview mit
Emilie Siegenthaler
REPORTAGE
Tessin – Eine Reise
über drei Berge
ISSUE 01
CHF 6.95/EUR 5.95
BORNMAGAZIN.CH

MISE AU POINT
143
MISE AU POINT
FREE SOLO SUR UNE
BORDURE DE TROTTOIR
TEXTE DOMINIK PRANTL
Depuis qu’Instagram existe il est difficile de savoir
où se termine la zone de confort et où commence
l’aventure. Pourtant, la réponse coule de source.
Je commence par une mise en garde car ce texte comporte
de la publicité. Non, n’ayez pas peur, ce n’est pas de la
publicité pour de quelconques cordes, appareils d’orientation
ou vêtements outdoor, mais pour nous-mêmes,
Outdoor Guide. C’est devenu assez courant de nos jours.
Récemment nous avons participé à un séminaire Instagram
puisque nous étions convaincus qu’aujourd’hui, chaque aventurier,
aussi petit soit-il, a besoin de se mettre sur Instagram.
Pour tous ceux qui auraient passé les dernières années sur un
alpage, dans les glaces éternelles ou parmi les yétis dans une
grotte : Instagram est un réseau social pour partager des photos
et des vidéos, fonctionnant comme une sorte de microblog.
Instagram permet dans tous les cas de partager des images
avec le monde entier pour communiquer ce que l’on fait de trop
cool en ce moment. De plus, il est considéré comme normal
de vouloir montrer également que l’on mène bien sa barque.
D’où une des premières leçons dans le cadre d’un séminaire
Instagram : n’ayez pas peur de faire votre propre publicité. Une
autre leçon retenue : poster de belles choses. Au mieux : se
montrer soi-même sous son plus beau jour.
Il est dans la nature humaine de ne pas toujours désirer voir
uniquement de belles images, il faut aussi de belles images
d’aventures. Cela ne doit pas nécessairement être Alex Honnold
qui grimpe free solo dans la face verticale du El Capitan, ou
Jérémy Heitz qui s’élance dans une face quasi verticale à ski.
Non, sur Instagram monsieur madame tout le monde a le droit
d’être un aventurier. Tel collègue A. vend son 4+ à la corde
d’un guide comme première ascension par un journaliste
avec un résidu d’alcool et du surpoids – le tout bien évidemment
parfaitement mis en scène. Le neveu J. poste un
selfie de sa dernière course en forêt avec bien du vent dans
les cheveux. Le message : derrière moi les arbres et le monde
s’écroulent, mais moi je vais échapper à la Faucheuse. La
copine C. encaisse des tas de likes et de la reconnaissance
grâce à sa prise instantanée devant une méga vague sur la
côte atlantique avec surf dans les mains. Le soi-disant prof
de surf qui prépare un Cappucino dans le bus VW parfaitement
équipé n’apparaît pas sur la prise de vue. Où se termine donc
la zone de confort et où commence l’aventure, lorsque les
différences s’estompent par la marée d’images ? Et soyons
honnête : l’escalade en fissure sans corde d’Alex Honnold au
El Capitan est-elle réellement plus aventureuse que l’action
de maman Jeanne qui encastre sa poussette free solo dans la
bordure d’un trottoir ?
Et passons du coup des mitrailleurs amateurs aux pros. L’extraordinaire
photographe de montagne Röbi Bösch affirmait
un jour qu’il était même impossible de penser à une bonne
photo mise en scène là où les acteurs touchent vraiment à
leur limite. Pour le guide de montagne Hanspeter Eisendle,
une aventure c’est « une action dont l’issue est incertaine ».
Ce qui correspond probablement plus à l’action de maman
Jeanne avec sa poussette qu’à la descente de Heitz. Wikipedia,
cette encyclopédie en ligne composée par la collectivité, le
précise encore davantage. Là on peut lire qu’une aventure est
une « suite de péripéties et de rebondissements » capable de
« créer une excitation psychologique et physiologique ». En
allemand il est précisé que lorsque quelqu’un part pour une
aventure il quitte « le tissu social ». Ce sont les termes exacts
utilisés par cette encyclopédie libre. Instagram et aventure
sont donc quelque part, par définition, contradictoires. Et
puisqu’il en est ainsi nous cédons à nouveau ce microblog
aux micro-aventuriers et préfèrerons vous présenter de vrais
aventuriers qui parcourent la Sibérie, les régions arctiques
et le désert de Namibie – tout cela dans la magnifique revue
Outdoor Guide. Car si nous avons retenu quelque chose de
tout ceci, c’est bien la leçon de l’autopublicité !

144 À BIENTÔ T
P R O C H AI N E
L A
É D IT I O N
2018
PA R A Î T
L E15.11.
N O 30
À LA LOUPE
Nouveautés de
l’hiver 2018/2019
TEST
SKIS
Les nouveaux skis de randonnée,
freerando et freeride
PEAUX
7 peaux polyvalentes
pour la rando
IMPRESSUM
ÉDITION ET RÉDACTION
Outdoor Guide
Eichbergerstr. 60
CH-9452 Hinterforst
Tél. +41 (0)71 755 66 55
outdoor-guide.ch
E-mail: info@outdoor-guide.ch
PORTRAITS
BOARD & BEER
Entrevue avec Xavier de Le Rue,
snowboarder de l’extrême et brasseur
REPORTAGES
SAFARI FREERIDE EN FRANCE
À la recherche de la poudreuse – du val
d’Isère aux Trois Vallées
GLAMPING HIVERNAL AU PIZOL
Tout ce qu’il faut – de la météo au sac
de couchage hivernal
ÉDITEUR
Jürg Buschor
RESPONSABLE DE LA RÉDACTION
Thomas Werz
RÉDACTION
Moritz Becher, Valérie et Yannick Bischoff,
Thomas Ebert, Mirjam Milad, Christian Penning,
Alexandra Schweikart
GRAPHISME ET LAYOUT
Laura Klohn, Kristin Schulze
WEB outdoor-guide.ch
Niki Huwyler (webmaster),
Thomas Ebert (rédaktion)
À CONNAÎTRE
ADIEU « NEIGES ÉTERNELLES »
Qu’en est-il du retrait des glaciers
dans les Alpes
Et bien plus encore…
COLLABORATEURS À LA RÉDACTION
Daniel Bitschnau, Ralf Glaser, Mila Hanke,
Andreas Haslauer, Iris Kürschner, Dominik Prantl,
Verena Stitzinger
EXTRAITS DE CARTES
Reproduits avec l’autorisation de swisstopo
( BA180070, 1:200’000)
IMPRESSION
pva Druck und Medien-Dienstleistungen GmbH
Industriestraße 15
D-76829 Landau in der Pfalz
ANNONCES PUBLICITAIRES
Jürg Buschor
Tél. : +41 (0)71 755 66 55
Portable : +41 (0)78 636 39 87
E-mail : juerg.buschor@outdoor-guide.ch
ABONNEMENTS
Edeltraud Krötz
Tél. : +41 (0)71 755 66 55
E-mail : leserservice@outdoor-guide.ch
COPYRIGHT
Toutes les contributions sont protégées par le droit
d’auteur. Toute utilisation sans consentement de
l’éditeur est interdite et amendable. Ceci s’applique
en particulier aux reproductions, traductions, microfi
lms, stockage ou diffusion au moyen de systèmes
électroniques ou multimédia.
PHOTOS (DE HAUT EN BAS) : CHRISTIAN PENNING, MORITZ BECHER, THE NORTH FACE

„Dans la vie, je ne fais que des choses dont je suis convaincu. Dans le sport
mais aussi au travail. C‘est exactement pour ça que j’aime Deuter. La passion,
l’expérience, l’expertise - on les retrouve sans effort dans leurs produits.“
DANIEL BÜRKLE, AVEC LE FUTURA PRO 36: key account manager, de cœur, c‘est un alpiniste.
Ce qu’il a en commun avec Deuter, c‘est sa passion et sa volonté de s’améliorer constamment.

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thermoformé 3D –
coupe optimale et
répartition régulière
du poids
Plaque dorsale avec
cadre en aluminium –
se retire d’un simple
geste lorsque chaque
gramme compte
Zip latéral sur toute
la longueur – permet
un accès rapide au
compartiment principal
Poche extérieur en
TPU, matière résistante
à la perforation – les
crampons s’y logent en
toute sécurité
Plusieurs types de
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tout l’équipement
de l’alpiniste trouve
sa place
ACE alpine & climbing equipment AG | Obere Dorfstrasse 2 | 8873 Amden | info@acesport.ch | Tel. 055 611 61 61