BD2-mars 2019

VALLÉE DU GARON
LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES, TERRITOIRE MOTEUR DU DISPOSITIF
ANTI-GRÊLE
Grâce à la mobilisation des agriculteurs et des élus de la CCVG1, un système de protection contre
la grêle va être mis en place sur l’ensemble du département. Il sera opérationnel dès le printemps
prochain sur le Grand Ouest Lyonnais.
Face à la détresse des agriculteurs, dont les productions
ont été durement touchées par l’orage de grêle du 15 juillet
dernier, les élus de la Vallée du Garon ont décidé de réagir et
de se mobiliser en urgence. «Nous avons subi cinq épisodes
de grêle en six ans. Après ceux de 2013, 2014, 2016 et 2017,
celui de l’été 2018 était celui de trop. Sans l’engagement
fort de nos élus pour mettre en œuvre un dispositif de
protection, nous aurions été quelques-uns je pense à mettre
la clef sous la porte», témoigne Gilles Brossard, arboriculteur
à Millery.
La CCVG s’est engagée fin 2017 dans un plan d’actions
«Agriculture 2030» visant à préserver une agriculture
vivante et durable sur le territoire. «C’est pour nous un
enjeu stratégique, aussi bien au niveau économique que
pour notre alimentation, notre cadre de vie, nos paysages...
La protection contre la grêle figurait déjà dans ce plan
d’actions. Devant l’urgence, nous en avons fait un dossier
prioritaire, car la récurrence du phénomène fait peser une
menace sérieuse sur la survie des exploitations de notre
territoire» justifie Françoise Gauquelin, maire de Millery et
vice-présidente en charge de l’agriculture à la CCVG.
Un projet partenarial pour l’ensemble du département
Dès fin juillet 2018, agriculteurs et élus de la Vallée du Garon
sont parvenus à fédérer très largement autour de leur projet
anti-grêle, obtenant l’engagement de nombreux partenaires
(État, région, département, communauté de communes
ou d’agglomérations voisines), pour le déploiement
d’un dispositif de détection et protection à l’échelle
départementale. Les agriculteurs ont fait avancer le dossier
au plan technique, se basant notamment sur l’expérience
pilote conduite dans la région viticole de Condrieu. La CCVG
pour sa part a pris en charge la partie juridique et coordonné
la procédure de consultation des entreprises, en lien étroit
avec la Chambre d’agriculture du Rhône.
Lyon (80 K€), Communauté de communes du Grand Ouest
Lyonnais2 (15 K€ chacune), Communauté d’agglomération
de l’Ouest Rhodanien (5 K€) et filière agricole (12 K€). Les
compagnies d’assurance sont également sollicitées pour
participer au financement du dispositif.
Un dispositif novateur de lutte «active»
Le dispositif retenu, proposé par la société Selerys, repose
sur l’implantation de deux radars, à Bessenay et Rontalon,
couvrant chacun un rayon de 30 km et sur l’utilisation de
ballons à hélium diffusant des sels hygroscopiques3 dans
les nuages. Une fois le risque de grêle détecté localement
et en temps réel, des tireurs bénévoles sont alertés par
SMS pour activer le dispositif anti-grêle. 98 postes de tirs
sont nécessaires pour couvrir le Grand Ouest Lyonnais,
soit un maillage d’un poste de tir pour 9 km2 en moyenne.
Un réseau de 196 tireurs (2 par poste) sera constitué pour
assurer le bon fonctionnement du dispositif. Il reposera sur
la participation d’agricultrices et d’agriculteurs bénévoles
réunis en association, sous l’égide de la Chambre
d’Agriculture du Rhône.
«Réduire le risque au bénéfice de tous»
«Vouloir éradiquer tout risque de grêle demeure illusoire.
Néanmoins, ce dispositif permet d’en limiter la fréquence,
mais aussi l’intensité des épisodes orageux. Avec le précieux
concours des agriculteurs, ce dispositif permettra de protéger
les cultures, mais aussi les bâtiments, les infrastructures, les
véhicules de nos communes, ainsi que des entreprises ou
des particuliers», conclut Françoise Gauquelin.
Jérôme Blain
Une première phase opérationnelle avant l’été 2019
Le dispositif de détection et de lutte active contre la grêle
a vocation à couvrir l’ensemble du département du Rhône.
Son déploiement se fera en deux temps : sur le Grand
Ouest Lyonnais au printemps 2019, puis à l’ensemble du
département en 2020. L’investissement global pour cette
première phase s’élève à 750 K€, financés par l’ensemble des
partenaires engagés : département du Rhône (200 K€), région
Auvergne-Rhône-Alpes (130 K€), État (110 K€), Métropole de
1
Communauté de Communes de la Vallée du Garon
(regroupant Brignais, Chaponost, Millery, Montagny et
Vourles).
2
Communauté de Communes de la Vallée du Garon, du Pays
Mornantais, des Vallons du Lyonnais, du Pays de l’Arbresle,
des Monts du Lyonnais et du Pays de l’Ozon.
3
Qui absorbe l’humidité de l’air contenue dans les nuages
avant sa transformation en grêle.
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