THE BIG MAG #5
Magazine réalisé par les étudiants de la spécialisation Journalisme Audiovisuel de la filière Cinéma & Audiovisuel de 3iS
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14<br />
SPORT<br />
“Je suis le seul de tous ceux que je<br />
côtoyais au lycée à avoir continué.”<br />
« Douze ans, c’est petit pour partir<br />
en sport-études. Il a fallu qu’on<br />
s’entretienne longuement avec le<br />
staff, surtout les kinés ». Et quand<br />
le rider décidait de ne pas rentrer<br />
pendant plusieurs semaines, ses<br />
parents montaient le voir sur un<br />
coup de tête. « Je ne les vois pas<br />
souvent, conclut Enzo. Mais ça<br />
me permet de vraiment profiter du<br />
temps que je passe avec eux ».<br />
Internat, vestiaire<br />
et far-west<br />
Loin de chez eux ou pas, ces<br />
jeunes se consacrent à une vie de<br />
groupe, avec des coéquipiers qui<br />
sont aussi des rivaux. Attention<br />
alors à ne pas se faire détester.<br />
« Ça c’était dur, confie Enzo.<br />
Surtout à l’internat. Si je me<br />
montrais trop content, j’allais être<br />
vu comme prétentieux. Mais je ne<br />
pouvais pas non plus me permettre<br />
de râler devant des gens qui<br />
C’est avec elle que le montagnard<br />
passe la plupart de ses heures<br />
de tutorat, comprenez des<br />
centaines d’heures tardives à<br />
rattraper les cours manqués à<br />
cause des compétitions : « Au<br />
lycée, je loupais 300 heures de<br />
cours pendant l’année. J’ai suivi<br />
le rythme scolaire parce que les<br />
profs m’épaulaient beaucoup ».<br />
Un rythme d’hyperactif taillé<br />
pour lui. « C’est un milieu où tu<br />
n’y arrives pas sans l’aide des gens<br />
autour de toi, renchérit Alexandre,<br />
qui a dû batailler avec moins de<br />
facilités. Le week-end, je restais<br />
à l’internat m’entraîner. Quand<br />
tu fais le choix de faire du basket<br />
plutôt que d’aller voir ta famille, il<br />
faut le faire sans regret ». Et tout<br />
le monde n’en est pas capable.<br />
Valentine, par exemple, a refusé<br />
la voie du sport-études rien que<br />
pour ça. « À l’internat, j’aurais<br />
pété les plombs. Être enfermés dans<br />
cette cellule à répéter la routine<br />
entraînement-cours-dodo… c’est<br />
un vrai cercle vicieux ». Pourtant,<br />
cette cellule lui aurait peut-être<br />
permis de passer un cap. Elle ne le<br />
saura jamais, et ça lui va très bien.<br />
« Les stages, c’était le même esprit,<br />
poursuit la nageuse. À 15 ans,<br />
je suis partie à Avignon un mois<br />
pour préparer les championnats<br />
nationaux. C’était la déprime. Tu<br />
dors dans des endroits que tu ne<br />
connais pas, tu y es traîné comme<br />
un boulet... Heureusement que ma<br />
famille est venue me voir ! C’est<br />
la principale source de soutien ».<br />
La mère d’Alexandre peut en<br />
témoigner : « On était prêts à faire<br />
800 kilomètres tous les week-ends<br />
pour le voir jouer, et c’est encore<br />
vrai aujourd’hui. Quand on dit<br />
ça aux gens, on nous prend pour<br />
des fous ! » Prêts à tout pour<br />
accompagner leur fils dans sa<br />
carrière. La mère d’Enzo était<br />
d’autant plus précautionneuse :<br />
“Si tu n’es pas bon à<br />
l’entraînement, on ne<br />
te respecte pas”<br />
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