Boxoffice n°372 - 31 juillet 2019
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Éric : Vous évoquez Cannes : quelle a été votre réaction<br />
lorsque vous avez appris votre sélection à la Quinzaine<br />
des Réalisateurs ?<br />
C’était évidemment une grande joie. Faire ce genre de films<br />
est tellement dur, cela demande beaucoup de persévérance<br />
et de foi dans le projet. Donc lorsque j’apprends que mon<br />
premier film va être montré à la Quinzaine, ce n’est rien<br />
d’autre que de la joie. Puis après vient la pression, un peu<br />
de peur sur l’accueil et la réception du film. Il y a un an, je<br />
n’étais même pas sûr de pouvoir le faire ; j’attendais justement<br />
que Cannes se termine, que les financeurs reviennent pour<br />
boucler l’affaire. Juin 2018 a marqué le vrai coup de départ<br />
du projet, puis il y a un alignement des planètes, avec la<br />
Quinzaine comme soleil qui illumine le film. Non seulement<br />
la sélection était une nouvelle formidable, mais les projections<br />
sur place ont été exceptionnelles, chargées d’émotion et<br />
d’enthousiasme. Et j’espère que ce passage cannois va lancer<br />
le film sur de bons rails.<br />
Éric : De quelle manière peut-on, en tant qu’exploitant,<br />
présenter le film ?<br />
Sur une idée du distributeur, nous avons fait le choix sur<br />
l’affiche d’écrire la mention « comédie romantique ». Ce sont<br />
les deux points d’accroche principaux, les deux jambes de<br />
l’histoire. Je vends mon film, mais je voulais vraiment faire<br />
une proposition inédite, fraîche dont on ne sait pas trop à<br />
quoi elle ressemble mais qui en même temps s’adresse à tout<br />
le monde. Il ne faut pas en faire trop. Il n’y a pas de pitch<br />
proprement dit, hormis l’histoire d’un gendarme qui tombe<br />
amoureux. C’est tout.<br />
Éric : Est-ce différent d’écrire un court-métrage (Erwan<br />
Le Duc a réalisé Miaou Miaou fourrure (2015) et<br />
Le Soldat vierge (2016) présenté à la 55 e Semaine<br />
de la Critique, NDLR) et un long, sachant qu’ils ne<br />
sont généralement pas découvert dans les mêmes<br />
conditions ?<br />
En toute franchise, l’écriture de mes courts-métrages était déjà<br />
pensée pour un visionnage en salle. Forcément, ils ne sont pas<br />
découverts et vécus de la même manière. C’est un peu le drame<br />
du court-métrage : il est projeté au cinéma quelques fois, puis<br />
est montré sur de petits écrans. Mais je n’ai pas senti de différence<br />
dans l’écriture par rapport à ça. Maintenant, pour moi,<br />
Perdrix est un vrai film de salle, de par l’ampleur que je voulais<br />
lui donner, mais aussi par le côté aventure, naturel qu’il peut<br />
y avoir. Un aspect qui est amplifié sur grand écran et grâce au<br />
son qui va avec. Et puis la comédie est faite pour la salle : si<br />
elle fonctionne, le public va réagir et vivre en fonction.<br />
Marine : Quels sont vos premiers souvenirs au cinéma ?<br />
Il me semble que Merlin l’enchanteur est l’un des premiers<br />
films que j’ai vus en salle, à l’âge de 5 ou 6 ans, au cinéma du<br />
Raincy (Seine-Saint-Denis). Puis ont suivi les Indiana Jones.<br />
Après, je ne viens pas d’une famille qui allait beaucoup au<br />
cinéma, donc moi-même je n’étais pas un spectateur régulier.<br />
C’est plutôt à partir de l’adolescence que j’ai commencé à être<br />
de plus en plus assidu, à y aller parfois deux fois par jour, voire<br />
même de retourner voir des films le lendemain. J’ai aujourd’hui<br />
un rapport très important à la salle. Certes, je regarde des films<br />
sur d’autres supports. Mais rien ne remplace l’expérience de<br />
la salle. Tu ne peux pas faire les mêmes films quand tu sais que<br />
ça ne sera pas montré en salle.<br />
N°372 du <strong>31</strong> <strong>juillet</strong> <strong>2019</strong><br />
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