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Jour J n°3 - Edition israélienne

L'Indispensable de la Réception Juive

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Vous avez sûrement déjà été invité à<br />

un mariage séparé et vous vous êtes<br />

demandé comment on peut être extrémiste<br />

au point de séparer les hommes<br />

et les femmes… Ne vivons-nous pas<br />

dans une société mixte et n’y sommes<br />

nous pas parfaitement à l’aise ? Il est<br />

vrai qu’il faut respecter la tradition religieuse,<br />

mais ne faut-il pas aussi être<br />

modéré et avoir un minimum d’ouverture<br />

d’esprit par rapport à la société<br />

moderne ?<br />

Cela s’entend mais si les juifs religieux<br />

tiennent tant à cette séparation, c’est<br />

qu’il doit y avoir de sérieuses raisons à<br />

cela. Quelles sont ces raisons ?<br />

Dans la parachat Kédochim, il est dit<br />

(Vayikra 19,2) : « Soyez saints car Je<br />

suis saint, a dit Hachem votre D. ».<br />

D’après le Midrash, cette injonction<br />

contient toutes les mitsvot de la Torah<br />

(Vayikra Rabba 24,5). Car l’accomplissement<br />

des mitsvot de la Torah ne<br />

représente pas un but en soi mais seulement<br />

un moyen d’atteindre la sainteté<br />

(Sifrei sur Bamidbar 15, 40). D’après<br />

certains commentateurs (Rachi), cette<br />

injonction désigne essentiellement l’interdiction<br />

des relations interdites. Cette<br />

interdiction des relations interdites précède<br />

tout naturellement l’ensemble des<br />

mitsvot de la Torah. En effet le respect<br />

des interdits touchant à l’immoralité<br />

dans le domaine de la conduite intime<br />

permet justement d’atteindre la sainteté.<br />

Or s’il n’y a pas de sainteté, cela<br />

conduit à une annulation de toutes les<br />

mitsvot (Béer Itshak).<br />

En d’autres termes, ce qui ressort des<br />

enseignements de nos Maîtres, c’est<br />

que la conduite morale dans le domaine<br />

spécifique des relations interdites<br />

constitue le fondement de toute<br />

la Torah. Quel rapport, me direz-vous<br />

avec le problème des mariages séparés<br />

?<br />

Pour comprendre la réponse, il faut admettre<br />

d’emblée que la Torah est divine<br />

et que sa profondeur et sa perspicacité<br />

dépassent et de très loin, l’intelligence<br />

humaine. Nos Sages, lorsqu’ils<br />

nous expliquent les lois de la Torah,<br />

telles qu’ont été révélées à Moché<br />

Rabbénou par D. Lui-même, ou même<br />

lorsqu’ils mettent en place des décrets<br />

rabbiniques sont dotés de l’inspiration<br />

divine.<br />

La volonté manifeste de D. est que<br />

le peuple juif tout entier atteigne la<br />

sainteté. C’est pourquoi la paracha de<br />

Kédochim a été dite en public, comme<br />

l’explique le Alchikh hakadoch. Or<br />

pour pouvoir atteindre cette sainteté,<br />

il faut adopter une conduite bien spécifique<br />

notamment dans le domaine<br />

de la séparation des hommes et des<br />

femmes. C’est ce qu’explique le Otsar<br />

haguéonim en ces termes : « Il est interdit<br />

que les hommes et les femmes<br />

soient mélangés que ce soit lors d’un<br />

repas ou bien lors de toute occasion.<br />

Les hommes devront résider seuls et<br />

les femmes seules. La source de cette<br />

halakha se trouve dans le traité Soucca<br />

52a »<br />

Le mariage est le jour le plus saint<br />

dans la vie d’un homme et d’une femme,<br />

au point que toutes les fautes sont pardonnées,<br />

comme l’explique l’Admour de<br />

Belz, Rabbi Yissakhar-Dov Zatsal sur le<br />

verset des Tehilim (139,16) « Des jours<br />

ont été créés, et à Lui un parmi eux ». Il<br />

s’agit du jour de la ‘Houpa comparable<br />

à Yom Kippour et plus cher aux yeux<br />

d’Hachem que tous les autres jours de<br />

la vie de l’homme.<br />

Cela explique le minhag dans certaines<br />

communautés, selon lequel les gens<br />

viennent voir le visage du ‘Hatan avant<br />

la ‘Houpa pour contempler le visage<br />

d’un homme lavé de toute faute. Le<br />

Chlah hakadoch explique que le ‘Hatan<br />

et la Kala doivent se sanctifier à<br />

l’extrême avant d’entrer sous la ‘Houpa.<br />

En effet, les paroles de nos Sages dans<br />

le Talmud Yérouchalmi, traité Bikourim,<br />

chapitre 3, halakha 3, sont connues :<br />

« Hachem pardonne leurs fautes ». Le<br />

‘Hatan et la Kala doivent avouer leurs<br />

fautes devant D. et Lui demander pardon.<br />

Ils devront prendre la résolution<br />

ferme de servir Hachem dans la droiture<br />

et la vérité et de devenir saints et<br />

purs. Ils prieront pour que la Chekhina<br />

réside entre eux, comme il est dit dans<br />

Pirké Avot : « Si l’homme et la femme<br />

le méritent, la Chekhina réside entre<br />

eux ».<br />

On est bien loin de la vision répandue<br />

des choses selon laquelle le mariage<br />

ne serait finalement qu’un accomplissement<br />

social doublé d’une fête mondaine,<br />

accompagnée de feux d’artifices<br />

et autres divertissements légers… La<br />

tenue vestimentaire, la salle de réception,<br />

l’orchestre, le repas, bien loin de<br />

constituer l’essentiel, ne sont finalement<br />

que des moyens à mettre au service<br />

d’un but grandiose qui est celui de<br />

transformer le jour du mariage en une<br />

expérience spirituelle d’une intensité<br />

unique, pas moins élevée que le jour de<br />

Yom Kippour !<br />

Les danses mixtes, et le fait même<br />

que les hommes et les femmes s’assoient<br />

ensemble, ne sont pas compatibles<br />

avec la sainteté extrême de ce<br />

jour. Il peut arriver que les parents<br />

du ‘Hatan et de la Kala ne soient pas<br />

d’accord sur le principe d’un mariage<br />

séparé pour des motifs divers et variés<br />

(manque d’ambiance, peur de froisser<br />

les membres non- religieux de la famille<br />

etc). On peut leur répondre et l’expérience<br />

le prouve que les mariages les<br />

plus joyeux et de loin, sont justement<br />

les mariages totalement séparés…<br />

Tout simplement parce que la joie qui<br />

y règne est une joie pure et désintéressée.<br />

En effet, comme l’explique<br />

le Beth Chmouel au nom du Ba’h sur<br />

Even ha’ezer 62,11 : « Il n’y a pas de<br />

joie lorsque le Yetser hara domine ».<br />

Lorsqu’il y a mixité, cela entraîne la<br />

transgression d’interdits graves de la<br />

Torah (pensées interdites et visions<br />

interdites) ; nous sommes alors dans<br />

le domaine du Yetser hara, c’est-à-dire<br />

des forces négatives. Par conséquent,<br />

la joie qui règne dans ces ambiances<br />

de mixité n’est pas authentique ; c’est<br />

une joie superficielle.<br />

D’autre part, le ‘Hatan et la Kala doivent<br />

prendre conscience qu’il s’agit de LEUR<br />

mariage, et que par conséquent, s’ils<br />

ont décidé de faire plaisir à Hachem en<br />

faisant un mariage séparé, c’est à eux<br />

seuls qu’il incombe de prendre cette<br />

décision.<br />

Ce jour sublime devra être un jour<br />

de téchouva, de bonnes résolutions<br />

et par conséquent de joie, mais d’une<br />

joie vraie et profonde. Décider de faire<br />

un mariage séparé, c’est commencer<br />

sa vie de couple dans les meilleures<br />

conditions et cela évite de débuter<br />

avec un passif dès le premier jour du<br />

mariage…Puisse Hachem inspirer les<br />

couples en formation et les guider dès<br />

leurs premiers pas sur les voies de la<br />

sainteté et de la pureté. Amen.<br />

Rav Emmanuel BOUKOBZA<br />

© Torah-Box<br />

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