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Rapport d'Activité Sidaction 2018

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SIDACTION <strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2018</strong><br />

SOUTENIR LA RECHERCHE<br />

EXEMPLES DE<br />

PROJETS SOUTENUS<br />

1.<br />

Comprendre<br />

les mécanismes<br />

précoces de<br />

la transmission<br />

du VIH<br />

En mai <strong>2018</strong>, Fernando Oliveira-Real,<br />

post-doctorant à l’Institut Cochin à Paris,<br />

publie ses travaux dans la revue Cell<br />

Report, et montre que le VIH est capable<br />

de traverser les cellules épithéliales des<br />

muqueuses. Avec son équipe, ils ont<br />

observé par microscopie en temps réel<br />

les premières étapes de l’entrée du virus<br />

dans un modèle de muqueuse génitale,<br />

construit à partir de cellules épithéliales<br />

de l’urètre, qui est un site important par<br />

lequel le VIH est transmis chez l’homme<br />

lors de relations sexuelles. Ils ont réussi<br />

à reconstituer la barrière muqueuse,<br />

composée d’une sous-couche de cellules<br />

immunitaires (cibles du VIH) appelée<br />

stroma, recouverte d’une couche de<br />

cellules épithéliales. Ce modèle in vitro<br />

est proche de la réalité in vivo et a<br />

permis d’observer la transmission du<br />

VIH depuis des lymphocytes T, présents<br />

dans les fluides génitaux infectés, à<br />

des macrophages, contenus dans le<br />

stroma, en passant à travers des cellules<br />

épithéliales qui ne s’infectent pas, mais<br />

servent d’intermédiaires actifs entre<br />

les deux autres cellules. Les chercheurs<br />

ont montré que le virus se cache dans<br />

de petites vésicules pour traverser<br />

les cellules épithéliales, raison pour<br />

laquelle ces cellules ne s’infectent pas.<br />

Les macrophages ayant réceptionné le<br />

VIH vont quant à eux produire du virus<br />

pendant un temps limité, une dizaine<br />

de jours, puis vont entrer en dormance.<br />

C’est ainsi que les premiers réservoirs<br />

se forment. Mieux comprendre les<br />

mécanismes de la transmission du VIH au<br />

niveau des muqueuses, porte d’entrée du<br />

virus, va permettre d’élaborer de nouvelles<br />

stratégies ciblant l’établissement des<br />

réservoirs.<br />

2.<br />

Co-infection<br />

Chlamydia/VIH :<br />

le microbiote<br />

vaginal en question<br />

A l’Institut Pasteur de Paris, Elisabeth Menu et son<br />

équipe s’intéressent aux infections sexuellement<br />

transmissibles (IST), en particulier les infections par la<br />

bactérie Chlamydia et par le VIH, deux pathogènes<br />

par lesquels il est possible d’être co-infecté. En effet,<br />

les études montrent qu’une infection par Chlamydia<br />

chez la femme favorise ensuite l’infection par le<br />

VIH. Quels sont les facteurs impliqués ? C’est cette<br />

question que l’équipe de chercheurs a décidé de<br />

creuser. Ils suspectent le microbiote vaginal de jouer<br />

un rôle primordial dans la co-infection. Le microbiote<br />

correspond aux populations de bactéries qui<br />

recouvrent une muqueuse, telle que la paroi vaginale.<br />

Chez une femme en bonne santé, les bactéries de<br />

la famille des Lactobacilles sont prédominantes<br />

et permettent de maintenir de bonnes défenses<br />

immunitaires face aux IST. La colonisation du vagin<br />

par des bactéries néfastes, telle que Gardnerella<br />

vaginalis, diminue les défenses contre les IST en<br />

augmentant, entre autres, l’inflammation locale. Pour<br />

mieux comprendre ce phénomène et le rôle que joue<br />

le microbiote vaginal dans la susceptibilité au VIH<br />

lors d’une infection préexistante par Chlamydia, les<br />

scientifiques ont réussi à mettre au point l’infection<br />

in vitro par la bactérie Chlamydia de leurs hôtes<br />

naturels : les cellules épithéliales. Reste à reproduire<br />

différents microbiotes, composés de bactéries<br />

protectrices ou néfastes, et d’observer l’impact sur<br />

la susceptibilité de ces cellules au VIH. Des résultats<br />

préliminaires suggèrent que le microbiote vaginal<br />

est capable de réguler le profil inflammatoire<br />

des cellules épithéliales infectées par Chlamydia.<br />

A terme, ce projet apportera des informations<br />

importantes à prendre en compte afin de développer<br />

des interventions basées sur la manipulation du<br />

microbiote pour la prévention des IST.<br />

p.17

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