Rapport d'Activité Sidaction 2018
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SIDACTION <strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2018</strong><br />
5.<br />
Mortalité de personnes infectées par<br />
le VIH et le VHB : le cas de la Côte d’Ivoire<br />
Chercheuse à l’Inserm et cheffe de service à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, Karine Lacombe<br />
mène des travaux sur la co-infection par le VIH et le VHB, le virus de l’hépatite B. Tandis<br />
que dans les pays à ressources élevées, le risque de mortalité lié à cette co-infection est<br />
bien contrôlé grâce aux traitements à base de ténofovir, l’Afrique subsaharienne fait cas<br />
à part. En effet, l’étude ANRS Temprano, menée en Côte d’Ivoire pour démontrer l’intérêt<br />
d’initier précocement le traitement, a aussi révélé un risque de mortalité plus élevé chez<br />
les personnes co-infectées VIH/VHB que chez les personnes uniquement infectées par le<br />
VIH. Karine Lacombe et son équipe se sont alors replongées dans les données enregistrées<br />
lors de cette étude, afin de déterminer les facteurs liés à l’infection par le VHB pouvant<br />
causer l’augmentation du risque de mortalité chez les patients co-infectés. Les chercheurs<br />
s’intéressent particulièrement aux profils à l’inclusion de l’infection au VHB et de la maladie<br />
du foie, évalués par la fibrose hépatique. Ils pourront ensuite mieux estimer le risque de<br />
morbi-mortalité et la progression immunitaire en fonction de ces deux caractéristiques. Ce<br />
travail permettra aussi d’évaluer la fréquence des augmentations des enzymes du foie et de<br />
déterminer le lien entre la cause de ces anomalies et l’hépatite virale.<br />
Les résultats attendus pourront aider les cliniciens à mieux identifier les effets du ténofovir sur<br />
le contrôle du VHB et de la fibrose hépatique dans un contexte subsaharien.<br />
6.<br />
Contrôle du VIH :<br />
le rôle clé des<br />
lymphocytes T CD8<br />
A Paris, Victor Appay (Centre d’immunologie et des maladies infectieuses,<br />
Paris), Nicolas Manel (Institut Curie, Paris) et Asier Sáez-Cirión (Institut<br />
Pasteur, Paris) collaborent pour mieux comprendre le fonctionnement des<br />
lymphocytes T CD8 cytotoxiques, acteurs clés du système immunitaire<br />
pour combattre le VIH. Ces cellules sont, en effet, connues pour leur rôle<br />
essentiel dans le contrôle efficace du virus, comme cela a été démontré<br />
chez des patients capables de contrôler naturellement l’infection par le<br />
VIH. Il semblerait que les étapes initiales d’induction des lymphocytes T CD8<br />
soient déterminantes pour leur permettre d’être hautement fonctionnels<br />
et de contrôler efficacement le virus. Ce projet collaboratif a donc pour<br />
but de mieux comprendre l’efficacité des lymphocytes T CD8 contre le VIH,<br />
en mettant l’accent sur l’étude de l’étape initiale d’induction de la réponse<br />
immunitaire, ainsi que sur les facteurs potentiels qui influencent cette étape<br />
dans le contexte de l’infection par le VIH. Pour cela, les chercheurs ont prévu<br />
d’étudier les lymphocytes T CD8 provenant du sang de patients, en analysant<br />
les protéines qu’ils expriment et en décryptant leur code génétique grâce à<br />
des techniques de séquençage de l’ARN. Les résultats de ce projet auront des<br />
implications directes sur la compréhension du contrôle immunitaire du VIH, et<br />
sur l’optimisation des stratégies vaccinales contre le VIH.<br />
p.19