Catalogue Demos | 18 November 2019

ARMAN
[1928 - 2005]
Né à Nice en 1928 dans une famille d’origine espagnole, Armand
Fernandez dit Arman est une figure importante de l’avant-garde
artistique de la seconde moitié du XXème siècle. Il est, avec Yves Klein,
François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Pierre Restany, Daniel
Spoerri, Jacques Villeglé et Jean Tinguely, un des membres fondateurs
des «Nouveaux Réalistes» en 1960. Ce mouvement français, considéré
souvent comme un pendant du pop art américain, prétendait à une
nouvelle approche de la réalité, plus crue, plus directe, en opposition
à l’art abstrait régnant en maître à cette époque des deux côtés de
l’Atlantique. Dans la lignée des «ready-made» de Duchamp, les objets du
quotidien y sont employés comme matière première, sujet ou référence.
De ses premières « poubelles » exposées en 1960 à ses fameuses
« accumulations », Arman n’a eu de cesse de mettre en scène et bousculer
l’objet manufacturé. Il faut y voir une critique ouverte du nouvel ordre
économique d’après-guerre, ainsi que du consumérisme tout-puissant
qui sacralise autant qu’il surconsomme et gaspille ces objets. Le
processus de création étant étroitement lié à celui de la destruction,
dans un grand cycle d’auto-alimentation. Fils d’antiquaire et lui-même
collectionneur, il accumule ainsi les poupées, cafetières, instruments de
musique, masques à gaz, automobiles pour les superposer, les briser,
les trancher, les brûler ou les saisir dans la résine et le béton.
La décennie 70 voit la reconnaissance internationale de son œuvre, avec
les premières rétrospectives aux États-Unis, tandis que ses techniques
d’approche plastique se diversifient. Les années 80 sont marquées par
le gigantisme ; nombre de sculptures monumentales sont réalisées
dans le cadre de commandes publiques. On retient notamment
L’heure de tous à Paris ou Long term parking à Jouy-en-Josas. En
1998, une rétrospective - la première d’envergure en France - a lieu à
la Galerie Nationale du Jeu de Paume à Paris. L’exposition voyagera
ensuite jusqu’en 2001 en Allemagne, en Espagne, au Portugal, en Israël,
au Brésil, au Mexique et à Taïwan.
C’est en citoyen franco-américain qu’Arman décède à New York en 2005,
ayant partagé sa vie entre les Etats-Unis et le Sud de la France depuis
le mileu des années 60. On recense ses œuvres dans les collections
de plus de 90 musées dans le monde, parmi lesquels le Metropolitan
Museum of Art de New York, la Tate Gallery de Londres et le Centre
Pompidou de Paris.
6 7