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Haiti Liberte 5 Fevrier 2020

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Suite de la page (10)<br />

Constitution. Dans le domaine<br />

économique, pour être avec le peuple,<br />

la nationalisation des ressources naturelles<br />

et des entreprises stratégiques<br />

a été importante.<br />

S’affirme ici une profonde différence<br />

avec la droite bolivienne et<br />

avec le système capitaliste, qui considèrent<br />

la santé et le logement comme<br />

des services marchands. Pour<br />

notre mouvement, ce sont des droits.<br />

Les services de base sont une affaire<br />

privée pour le capitalisme. Alors que<br />

pour nous, dans le socialisme communautaire,<br />

ils relèvent des droits humains.<br />

Par conséquent, notre défense<br />

ne porte pas seulement sur les droits<br />

individuels et des personnes, mais<br />

aussi sur les droits collectifs et communautaires.<br />

Sur la question du commerce,<br />

pour être avec le peuple, un<br />

programme de solidarité, de complémentarité<br />

et de compétitivité est important.<br />

DIVORCE SUMMONS BY PUBLICATION AND MAILING<br />

Docket NoSU19D1234DR<br />

Commonwealth of Massachusetts<br />

The Trial Court<br />

Probate and Family Court<br />

Lesly Chery vs Marie Stephan aka Medgine Celestin Chery<br />

To the Defendant<br />

Fabián Kovacic: Et l’autocritique<br />

de votre gestion?<br />

Evo Morales: [Il hésite avant<br />

de répondre.] Sur la question de l’autocritique<br />

et des faiblesses… Quand<br />

votre frère est président, certains secteurs<br />

manifestent une ambition exagérée.<br />

Certains revendiquent même<br />

des choses qui ne sont pas souhaitables<br />

pour d’autres secteurs sociaux.<br />

Alors ils ne pensent pas à la Bolivie,<br />

mais seulement à leur secteur ou à une<br />

fraction de citoyens. Mais lorsque le<br />

gouvernement est géré avec transparence,<br />

avec des données économiques,<br />

ces secteurs le comprennent, même<br />

s’ils ont du mal à l’accepter. Et je veux<br />

dire que dans la lutte des classes,<br />

idéologique, programmatique, il est<br />

nécessaire de discuter et de travailler.<br />

Les mêmes mouvements sociaux<br />

nous ont dit lors de réunions<br />

qu’ils ne venaient pas pour discuter<br />

et juger les politiques mais pour obtenir<br />

la distribution de projets et de<br />

travaux. Ils ne voulaient pas de débat<br />

idéologique.<br />

Or, il faut élaborer sur cela durant<br />

le processus même de transformation.<br />

La réalité est que près de trois<br />

millions de Boliviens sont passés de la<br />

classe humble ou pauvre à la classe<br />

«moyenne». Ils ont dès lors oublié<br />

d’où ils venaient, ils préfèrent ne pas<br />

avoir d’engagements envers la société<br />

et ils expriment déjà de nouvelles attentes.<br />

Ils ne tiennent pas compte du<br />

fait qu’il y a encore beaucoup de familles<br />

dans la situation où ils se trouvaient<br />

auparavant.<br />

The Plaintiff has filed a complaint for Divorce requesting that the court grant a<br />

divorce for IRRETRIEVABLE BREAKDOWN<br />

The complaint is on file at the Court<br />

An automatic Restraining Order has been entered in this matter preventing you<br />

from taking any action which would negatively impact the current financial<br />

status of either party.<br />

SEE Supplemental Probate court Rule 411<br />

You are hereby summoned and required to serve upon:<br />

Lesly Chery<br />

7 Rosebery Rd<br />

Hyde Park, MA 02136<br />

Your answer, if any, on or before 02/24//<strong>2020</strong>. If you fail to do<br />

so, the court will proceed to the hearing and adjudication of<br />

this action. You are also required to file a copy of your answer,<br />

if any, in the office of the Register of this Court<br />

Witness, Hon, Brian J. Dunn, First Justice of the Court<br />

Date January, 22, <strong>2020</strong><br />

Register of Probate<br />

Fabián Kovacic: C’est un défi<br />

pour tous les gouvernements progressistes<br />

de la région. Comment réagir<br />

aux nouvelles attentes suscitées par<br />

les améliorations obtenues grâce aux<br />

actions du gouvernement?<br />

Evo Morales: C’était un défi<br />

pour notre gouvernement, et il y a encore<br />

beaucoup de chemin à parcourir<br />

avant de savoir comment réagir et<br />

aller de l’avant. Dans le domaine de<br />

la gestion, nous avons élaboré sur la<br />

base des données recueillies et sommes<br />

arrivés à la conclusion que les<br />

subventions publiques exagérées exercent<br />

une ponction sur l’économie<br />

nationale. Elles ne garantissent pas<br />

l’avenir économique du pays. Les<br />

investissements publics réalisés pour<br />

développer l’appareil productif doivent<br />

être combinés avec les aspects sociaux<br />

et d’emplois. C’est de là que vient la<br />

redistribution des richesses, qui permet<br />

de mettre fin à la pauvreté.<br />

Fabián Kovacic: Ceux qui,<br />

selon vous, exigent trop du gouvernement<br />

actuel, sont-ils ceux qui, en<br />

novembre, demandaient sa démission?<br />

Je veux parler de la Centrale des<br />

travailleurs boliviens (COB) et de certains<br />

syndicats miniers.<br />

Evo Morales: Je ne dirais pas<br />

cela… Je pense que la demande de ma<br />

démission relevait d’un sentiment de<br />

peur. Je ne comprenais pas moi-même<br />

comment la COB pouvait exiger ma<br />

démission, ce qui aboutissait à donner<br />

une chance à la droite. C’était une<br />

erreur politique de la part de la COB,<br />

mais pas à cause des revendications<br />

sectorielles dont j’ai parlé plus tôt.<br />

Parce qu’ils ont eux-mêmes proposé<br />

que je sois candidat à la présidence,<br />

ont défendu ma candidature et se sont<br />

mobilisés pour elle. Il y a eu un moment<br />

où la peur s’est emparée d’eux et<br />

ils ont lancé un appel pour ma démission.<br />

Ils considéreront cela comme<br />

une erreur historique.<br />

Fabián Kovacic: La candidature<br />

d’Andrónico Rodríguez<br />

[vice-président des Seis Federaciones<br />

Cocaleras del Trópico de Cochabamba]<br />

et d’Orlando Gutiérrez, dirigeant de la<br />

COB, marque-t-elle une différence entre<br />

le MAS, la COB et les mineurs?<br />

Evo Morales: Non. Nous sommes<br />

unis. Il n’y a jamais eu quatre<br />

candidats auparavant. Nous sommes<br />

tous convaincus que l’unité est importante,<br />

car quiconque a la responsabilité<br />

de diriger le nouveau processus<br />

Suffolk Probate and Family Court<br />

24 New Chardon Street<br />

Boston, MA 02114<br />

compte sur le soutien de tous.<br />

Le modèle extractiviste<br />

Fabián Kovacic: Une des<br />

questions communes aux gouvernements<br />

progressistes ou de gauche ces<br />

dernières années est la création de<br />

richesses à travers une matrice similaire<br />

à celle du néolibéralisme: l’extractivisme.<br />

Comment traiter ce problème?<br />

Evo Morales: Le système capitaliste,<br />

en plus de détruire la planète,<br />

veut que les pays dits sous-développés<br />

le prennent en charge, mais à son<br />

propre avantage. Je ne partage pas ce<br />

point de vue. Bien sûr, nous devons<br />

prendre soin de l’environnement, et<br />

j’en suis convaincu. L’être humain ne<br />

pourra pas vivre sans sa terre-mère.<br />

Et elle existerait mieux sans l’être humain.<br />

Dès lors, nous avons fait valoir<br />

les droits de la Terre mère auprès des<br />

Nations unies. Il y a seulement un peu<br />

plus de 70 ans [décembre 1948] que<br />

le monde a réalisé que les êtres humains<br />

ont des droits et que se sont affirmés<br />

les droits de l’homme, les droits<br />

politiques, sociaux et économiques. Et<br />

ce n’est qu’en 2007 [13 septembre]<br />

que la Déclaration sur les Droits des<br />

Peuples indigènes a été adoptée par<br />

les Nations unies. Mais le plus important<br />

ici est que les droits de la terremère<br />

n’existent pas. Sans la terremère,<br />

il n’y a pas de vie, et donc pas<br />

d’humanité.<br />

Lorsqu’il s’agit d’utiliser nos<br />

ressources naturelles avec une planification<br />

à court, moyen et long terme<br />

qui respecte les droits de la terre, mais<br />

cela n’avait pas été mis en œuvre<br />

antérieurement en Bolivie. Lorsque<br />

le néolibéralisme a exploité le pétrole<br />

dans les réserves forestières, il n’y<br />

avait personne pour se plaindre, ni les<br />

ONG, ni les fondations [privées dites<br />

écologistes]. Lorsque nous sommes<br />

arrivés au gouvernement et avons<br />

commencé à explorer les zones de réserves<br />

naturelles, les protestations ont<br />

commencé, financées par les Etats-<br />

Unis ou par des multinationales.<br />

Fabián Kovacic: Il y a des secteurs<br />

de la gauche non financés par les<br />

Etats-Unis qui se plaignent du modèle<br />

extractiviste?<br />

Evo Morales: Qui sont ces secteurs<br />

en Bolivie? Ce sont les troskos<br />

[qualificatif qui renvoie à l’attitude<br />

de certains secteurs de la dite gauche<br />

radicale en Bolivie] qui adoptent de<br />

fait une position proche de l’extrême<br />

droite. On entend maintenant en Bolivie<br />

la phrase «Une autre gauche est<br />

possible». Et c’est ce que disent les<br />

troskos. Pendant le coup d’Etat, ils<br />

n’ont même pas organisé de manifestation<br />

contre la nouvelle dictature, et<br />

ils se disent à gauche. Je ne peux pas<br />

parler de ce qui se passe dans d’autres<br />

pays avec cette question de l’exploitation<br />

des ressources naturelles. Mais<br />

je vais vous dire ce que nous avons<br />

fait en Bolivie. Nous avons donné une<br />

valeur ajoutée à nos ressources naturelles<br />

afin de ne pas dépendre de la<br />

science et de la technologie [liées aux<br />

transnationales]. C’était une priorité.<br />

Quel est le problème que nous<br />

avons, non seulement les Sud-Américains,<br />

mais l’ensemble du continent<br />

latino-américains [depuis le Mexique]?<br />

Certains pays proposent une<br />

libération politique, sociale et culturelle.<br />

Et mon expérience me dit que<br />

nous devons l’accompagner d’une<br />

libération économique. Une libération<br />

politique ou idéologique sans libération<br />

économique n’a pas beaucoup<br />

d’avenir. Nous avons garanti cette<br />

libération économique et politique par<br />

des nationalisations. Mais le grand<br />

problème de l’Amérique latine est qu’il<br />

faut ensuite passer de la nationalisation<br />

à l’industrialisation, avec la science<br />

et la technologie.<br />

Fabián Kovacic: Et cela n’est<br />

pas réalisé avec les technologies dites<br />

propres?<br />

Evo Morales: Nous devons le<br />

réaliser, bien sûr, conjointement à la<br />

défense de la terre-mère et en cherchant<br />

et en débattant de nouvelles<br />

voies. Mais pour cela, nous, les Latino-Américains,<br />

devons progresser<br />

dans le domaine de la science et de la<br />

technologie.<br />

Le coup d’Etat et l’OEA<br />

Fabián Kovacic: Parler du coup<br />

d’Etat: déjà en 2015 et 2016, Nicolas<br />

Maduro du Venezuela et «Pepe» Mujica<br />

en Uruguay avaient désavoué et<br />

critiqué le rôle du secrétaire général<br />

de l’OEA, Luis Almagro [uruguayen].<br />

Pourquoi avez-vous, même avec le<br />

coup d’Etat en préparation, mis autant<br />

de temps à réaliser le rôle que vous<br />

attribuez maintenant à Almagro, qui<br />

va dans la même direction?<br />

Evo Morales: C’était une erreur<br />

de la part du gouvernement national<br />

[en référence à son gouvernement].<br />

Almagro a un double discours. Il a<br />

fait l’éloge de notre économie, du processus<br />

de changement. Mais je comprends<br />

qu’il est un agent de l’empire<br />

états-unien et qu’il opère avec des<br />

plans contre le peuple, même sans<br />

respecter les statuts fondateurs de<br />

l’OEA. En tant que Bolivien et ancien<br />

président, je dois reconnaître que<br />

c’était une erreur de croire que Luis<br />

Almagro pouvait garantir un processus<br />

démocratique dans notre pays.<br />

Mais malgré le rapport final de<br />

l’audit électoral [qui a «constaté» des<br />

irrégularités], nous avons gagné au<br />

premier tour [après dépouillement de<br />

83% des votes, le décompte est suspendu,<br />

ce qui débouche sur une contestation<br />

des résultats finaux; la crise<br />

s’ouvre alors]. Le rapport de l’OES fait<br />

état de 226 bureaux de vote présentant<br />

des irrégularités. Si c’est le cas,<br />

de nouvelles élections sont convoquées<br />

dans ces circonscriptions et pas<br />

dans toute la Bolivie. Si l’on prend en<br />

compte les 36’000 bureaux de vote du<br />

pays, 226 représentent bien de 1%.<br />

Même si tous ces votes avaient été<br />

comptés pour l’opposition, nous aurions<br />

quand même gagné au premier<br />

tour. C’est donc un coup de l’OEA.<br />

Réélection et référendum<br />

Fabián Kovacic: De nombreux<br />

gouvernements de gauche ou progressistes<br />

latino-américains n’ont pas été<br />

en mesure d’assurer une politique de<br />

leurs dirigeants. Comment remédier à<br />

cette lacune?<br />

Evo Morales: [Il hésite, regarde<br />

autour de la table et joue avec<br />

le magnétophone.] Je n’y croyais pas<br />

beaucoup… Mais maintenant, je suis<br />

convaincu que c’est une question importante.<br />

Je ne sais pas s’il s’agit de<br />

travailler ensemble pour établir un<br />

nouveau leadership ou quelle est la<br />

solution. Je n’ai jamais cru que le dirigeant<br />

qui a provoqué de profondes<br />

transformations dans chacun de ses<br />

pays était si important. Nous devons<br />

repenser cette situation.<br />

Quoi qu’il en soit, je pense toujours<br />

que le projet politique de libération,<br />

le programme du peuple, vient<br />

toujours en premier, et ensuite viennent<br />

les responsabilités correspondantes.<br />

C’est ainsi que cela devrait<br />

être. Mais il semble que ce sera une<br />

caractéristique de l’Amérique latine<br />

que le peuple dépende toujours d’un<br />

leader. Il faut changer la mentalité des<br />

Latino-Américains.<br />

Fabián Kovacic: Je vous pose<br />

cette question parce que vous avez<br />

perdu un plébiscite populaire en 2016<br />

[devant introduire une modification de<br />

la Constitution pour un mandat supplémentaire],<br />

alors que vous vouliez<br />

vous présenter à nouveau à la présidence.<br />

Or, selon diverses modalités,<br />

vous avez décidé d’insister sur l’argument:<br />

«le peuple a demandé ma<br />

candidature». Et finalement, tout cela<br />

s’est terminé par un coup d’Etat [fin<br />

octobre-novembre 2019]. Comment<br />

comprenez-vous ce raisonnement?<br />

Evo Morales: Dans ce référendum,<br />

le mensonge a gagné.<br />

Fabián Kovacic: Mais vous<br />

aviez vous-même admis que vous<br />

étiez préparé à une éventuelle défaite…<br />

Evo Morales: Mais, pour cette<br />

raison, différents secteurs sociaux et<br />

politiques ont réagi et ont cherché<br />

une autre voie constitutionnelle pour<br />

m’habiliter en tant que candidat. Ma<br />

candidature n’a pas été illégale ou inconstitutionnelle.<br />

En Amérique latine<br />

dans des cas exemplaires, la jurisprudence<br />

a été invoquée que ce soit au<br />

Honduras, au Nicaragua ou au Costa<br />

Rica… Ce n’est pas une invention de<br />

nous, les Boliviens.<br />

Les deux féminismes<br />

Fabián Kovacic: Il y a quelques<br />

mois, l’ancien vice-président du Nicaragua<br />

pendant la révolution sandiniste,<br />

Sergio Ramírez, a déclaré que la<br />

nouvelle gauche devait se concentrer<br />

sur la redistribution des richesses,<br />

mais pas sur la discussion de la suprématie<br />

du capital. Partagez-vous<br />

cette vision du rôle de la nouvelle<br />

gauche?<br />

Evo Morales: La distribution<br />

est importante, mais à part cela, il est<br />

important de combler progressivement<br />

les énormes écarts d’inégalité entre les<br />

familles. C’est la seule façon de garantir<br />

le socialisme communautaire, du<br />

XXIe siècle, comme vous voulez l’appeler.<br />

La santé et l’éducation doivent<br />

être des droits fondamentaux parmi<br />

les droits de l’homme. Et en plus de<br />

cela, il s’agit d’avoir une économie<br />

sans asymétries profondes, et pour<br />

cela la redistribution des richesses est<br />

importante.<br />

Fabián Kovacic: Comment<br />

voyez-vous la croissance du mouvement<br />

féministe en Amérique latine?<br />

Evo Morales: Je suis féministe.<br />

Je me suis battu depuis mes<br />

années de lutte syndicale jusqu’à la<br />

lutte électorale pour que nos sœurs<br />

aient les mêmes droits. Mais au sein<br />

du féminisme, il y a deux lignes. Pour<br />

un groupe de féministes, le premier<br />

ennemi est l’homme et pour un autre<br />

groupe, nous sommes une famille,<br />

nous tous, respectant les droits d’égalité<br />

et d’équité. En Bolivie, jusqu’en<br />

1952, les femmes étaient totalement<br />

marginalisées, tout comme le mouvement<br />

indigène. Ils n’ont pas pu participer.<br />

Et dans la politique électorale<br />

et syndicale, les femmes sont toujours<br />

plus honnêtes que les hommes.<br />

Fabián Kovacic: Pensez-vous<br />

que votre gouvernement a réussi à<br />

améliorer le statut des droits de la<br />

femme?<br />

Evo Morales: Totalement. Aujourd’hui,<br />

les femmes sont plus nombreuses<br />

à fréquenter le lycée et l’université,<br />

et plus nombreuses à exercer<br />

une profession libérale. L’espérance<br />

de vie s’est allongée et, surtout, il y<br />

a plus de femmes à l’Assemblée législative<br />

plurinationale. Nous sommes<br />

le deuxième ou le troisième pays au<br />

monde en termes de participation parlementaire<br />

des femmes.<br />

Fabián Kovacic: Vous avez eu<br />

quelques phrases machistes que la<br />

presse a compilées, comme celle qui<br />

dit «après mes années de mandat, je<br />

pars avec mon cato de coca [40x40m<br />

de culture de feuilles de coca], ma<br />

quinceañera [ma Miss] et mon charango<br />

[instrument à cordes des Andes<br />

proche de la guitare]»…<br />

Evo Morales: [Rires.] Je suis<br />

un blagueur, j’aime les chansons populaires.<br />

Et au Carnaval, les chansons<br />

populaires ont un caractère un peu<br />

macho. Mais dans ma gestion, comme<br />

jamais auparavant, l’égalité des sexes<br />

a été garantie. Je le répète, les blagues<br />

sont quelque peu épicées et machistes,<br />

tant dans les couplets que dans les<br />

vers. Mais toutes les femmes boliviennes<br />

savent que je suis féministe.<br />

Elections et plan B<br />

Fabián Kovacic: Quelles sont<br />

les données dont vous disposez, issues<br />

des sondages, pour l’élection du<br />

3 mai?<br />

Evo Morales: Avant de définir<br />

les candidats, le MAS était déjà en tête<br />

dans tous les sondages.<br />

Fabián Kovacic: Vous serez<br />

candidat?<br />

Evo Morales: Je ne me présente<br />

pas aux élections en ce moment.<br />

Fabián Kovacic: Que se passera-t-il<br />

si le MAS gagne les élections<br />

et que le gouvernement de la présidente<br />

par intérim Jeanine Áñez ne reconnaît<br />

pas son triomphe?<br />

Evo Morales: Cela nécessite un<br />

plan B. Je pense aussi que cela se produira.<br />

Mais il reste encore beaucoup<br />

de chemin à parcourir, il y aura des<br />

observateurs internationaux et le processus<br />

électoral bat son plein.<br />

Entretien publié dans<br />

l’hebdomadaire Brecha, le 31<br />

janvier <strong>2020</strong><br />

Traduction rédaction A l’Encontre<br />

1 er février <strong>2020</strong><br />

Vol 13 # 31 • Du 5 au 11 Février <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15

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