20.05.2020 Views

THE MAG - Numéro 1 - Mai 2020

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

une offre de garde sous-développée (pas

de garderie extrascolaire ni de service

de cantine pour les enfants de maternelle,

sans parler de l’absence de centres

de loisirs pendant les vacances ou dont

les places sont proposées en trop petit

nombre).

Entre autre parce qu’il leur est parfois

délicat de trouver ce juste équilibre, elles

rencontrent des difficultés à faire réseau.

En plus, il apparaît qu’elles en sous-estiment

les bénéfices (ce qui s’explique

aussi par le manque de confiance en elle

et le fait qu’elles n’osent pas échanger/

parler/partager et donc faire connaître

leur projet pour trouver des moyens). La

fable du serpent qui se mord la queue.

Il se trouve qu’en plus elles choisissent

des secteurs concurrentiels dont la pérennité

est faible (bien-être, services à la

personne)... la totale en somme !

Au regard de ces difficultés et de la dispersion

des ressources, il est essentiel

de mettre en avant les moyens de sensibiliser

et accompagner cet entrepreneuriat

au féminin

C’est ce qui m’amène à vouloir parler

d’elles, montrer ce qu’elles font, les encourager,

les soutenir, leur partager le

réseau auquel j’ai moi-même accès, par

mes missions professionnelles, ma curiosité

et ma gourmandise pour les petites

histoires qui font la grande.

L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ

DANS LE BEAUJOLAIS : REN-

CONTRE AVEC DE CHOUETTES

OUVRIÈRES

Mais alors, dans le Beaujolais, concrètement,

ça donne quoi ? Qui sont ces

femmes entrepreneures ? Il n’y a pas une

réponse, il y a des personnes. Parce que

les généralités nous desservent, mais

que les histoires nous parlent, c’est à

travers le prisme de mon travail et la manière

dont moi femme entrepreneure je

fais réseau dans le Beaujolais que je vous

propose d’aller à leur rencontre.

Depuis toujours, de manière innée, naturelle,

j’ai besoin de rassembler autour de

moi des personnes qui me font du bien, à

qui je porte assistance. En toute humilité,

je partage ce que j’ai appris, ce qui vaut

pour moi ne valant pas toujours pour autrui.

Avec elles je parle, me balade, bois

un café, je les soutiens d’une manière ou

d’une autre, par ma présence et par mes

mots. Je ne cherche absolument pas à en

tirer quelque chose, je le fais, je suis.

Curieuse, j’arpente les réseaux virtuels et

j’écoute les personnes que je rencontre

dans les nombreux lieux événements que

je fréquente. Cela me permet de tisser

On comprend mieux pourquoi ce chiffre

de la création par des femmes reste

faible, si on y ajoute en plus les difficultés

sociétales alors celles qui y parviennent

ont trouvé le bon chemin, les bonnes

personnes et leur ténacité paye.

Toujours selon cette même étude, on

constate que

- l’information est dispersée : pas de

point unique d’entrée. Entre la CCI, la

CMA, le Pôle Emploi, les développeurs

économiques, les coopératives, les

experts-comptables, voire “une amie

qui a créé”… qui dit vrai ? Ce qui s’avère

encore plus vrai si on y ajoute une spécificité

territoriale : certains services sont

à Tarare, Villefranche, Belleville voire

Lyon.

- l’éloignement géographique crée une

rupture dans l’accès aux services (ici

on parle au minimum de 40 min de voiture

sur des routes plutôt sinueuses), et

donc le besoin d’être mobile ou d’avoir

une offre de transport partagé est

nécessaire (surtout si on y ajoute une

offre de service en garde d’enfants mal

dimensionnée : pas de crèches, encore

trop peu de relais d’assistantes maternelles,

parfois pas de cantine pour les

plus jeunes et une offre de garde extrascolaire

réduite).

- les réseaux d’entrepreneurs qui aident

et servent de porte d’entrée ne sont

pas toujours accessibles : financièrement

comme géographiquement. Par

exemple, en Vallée d’Azergues seul le

Club Azergues Entreprendre pourrait

remplir ce rôle de facilitateur, sinon il

faut aller à Villefranche, Belleville, Thizy,

Tarare ou Lyon.

- ajoutons-y la fracture numérique et

voilà que le combo est loin d’être gagnant.

Au lieu de proposer la 5G dans

le métro, et si on déployait la 4G partout

sur le territoire, ça aiderait, non ?!

Dans le Beaujolais, des zones blanches

ou des réparations de réseaux qui interviennent

bien au-delà du temps d’intervention

supportable ne permettent pas

de rester connecté avec la réalité du

chef d’entreprise.

Un sujet qui fait souvent la une des

articles au sujet de la femme entrepreneure

comme des magazines de développement

personnel, c’est la légitimité

de la femme entrepreneure. Les femmes

assument moins bien la posture de chef

d’entreprise, elles croient moins que les

«

Au regard des

difficultés et de

la dispersion des

ressources, il est

essentiel de mettre

en avant les moyens

de sensibiliser et

accompagner cet

entrepreneuriat au

féminin. »

hommes en leur potentiel alors même

que leur seul objectif (et sans doute le

plus précieux, non ?!) est la création de

leur propre emploi (71% contre 53% des

hommes). Si les idées qu’elles ont sont

ambitieuses, elles n’investissent pas à

hauteur de leur projet.

Elles ont du mal à trouver le duo gagnant

pour concilier vie pro/vie privée : elles

sont le plus souvent en charge de la garde

et de l’éducation des enfants. Ce fait est

accentué par des salaires plus élevés

pour les hommes (elles choisissent donc

un congé parental ou restent au foyer) et

20 THE MAG THE MAG

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!