THE MAG - Numéro 1 - Mai 2020
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une offre de garde sous-développée (pas
de garderie extrascolaire ni de service
de cantine pour les enfants de maternelle,
sans parler de l’absence de centres
de loisirs pendant les vacances ou dont
les places sont proposées en trop petit
nombre).
Entre autre parce qu’il leur est parfois
délicat de trouver ce juste équilibre, elles
rencontrent des difficultés à faire réseau.
En plus, il apparaît qu’elles en sous-estiment
les bénéfices (ce qui s’explique
aussi par le manque de confiance en elle
et le fait qu’elles n’osent pas échanger/
parler/partager et donc faire connaître
leur projet pour trouver des moyens). La
fable du serpent qui se mord la queue.
Il se trouve qu’en plus elles choisissent
des secteurs concurrentiels dont la pérennité
est faible (bien-être, services à la
personne)... la totale en somme !
Au regard de ces difficultés et de la dispersion
des ressources, il est essentiel
de mettre en avant les moyens de sensibiliser
et accompagner cet entrepreneuriat
au féminin
C’est ce qui m’amène à vouloir parler
d’elles, montrer ce qu’elles font, les encourager,
les soutenir, leur partager le
réseau auquel j’ai moi-même accès, par
mes missions professionnelles, ma curiosité
et ma gourmandise pour les petites
histoires qui font la grande.
L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ
DANS LE BEAUJOLAIS : REN-
CONTRE AVEC DE CHOUETTES
OUVRIÈRES
Mais alors, dans le Beaujolais, concrètement,
ça donne quoi ? Qui sont ces
femmes entrepreneures ? Il n’y a pas une
réponse, il y a des personnes. Parce que
les généralités nous desservent, mais
que les histoires nous parlent, c’est à
travers le prisme de mon travail et la manière
dont moi femme entrepreneure je
fais réseau dans le Beaujolais que je vous
propose d’aller à leur rencontre.
Depuis toujours, de manière innée, naturelle,
j’ai besoin de rassembler autour de
moi des personnes qui me font du bien, à
qui je porte assistance. En toute humilité,
je partage ce que j’ai appris, ce qui vaut
pour moi ne valant pas toujours pour autrui.
Avec elles je parle, me balade, bois
un café, je les soutiens d’une manière ou
d’une autre, par ma présence et par mes
mots. Je ne cherche absolument pas à en
tirer quelque chose, je le fais, je suis.
Curieuse, j’arpente les réseaux virtuels et
j’écoute les personnes que je rencontre
dans les nombreux lieux événements que
je fréquente. Cela me permet de tisser
On comprend mieux pourquoi ce chiffre
de la création par des femmes reste
faible, si on y ajoute en plus les difficultés
sociétales alors celles qui y parviennent
ont trouvé le bon chemin, les bonnes
personnes et leur ténacité paye.
Toujours selon cette même étude, on
constate que
- l’information est dispersée : pas de
point unique d’entrée. Entre la CCI, la
CMA, le Pôle Emploi, les développeurs
économiques, les coopératives, les
experts-comptables, voire “une amie
qui a créé”… qui dit vrai ? Ce qui s’avère
encore plus vrai si on y ajoute une spécificité
territoriale : certains services sont
à Tarare, Villefranche, Belleville voire
Lyon.
- l’éloignement géographique crée une
rupture dans l’accès aux services (ici
on parle au minimum de 40 min de voiture
sur des routes plutôt sinueuses), et
donc le besoin d’être mobile ou d’avoir
une offre de transport partagé est
nécessaire (surtout si on y ajoute une
offre de service en garde d’enfants mal
dimensionnée : pas de crèches, encore
trop peu de relais d’assistantes maternelles,
parfois pas de cantine pour les
plus jeunes et une offre de garde extrascolaire
réduite).
- les réseaux d’entrepreneurs qui aident
et servent de porte d’entrée ne sont
pas toujours accessibles : financièrement
comme géographiquement. Par
exemple, en Vallée d’Azergues seul le
Club Azergues Entreprendre pourrait
remplir ce rôle de facilitateur, sinon il
faut aller à Villefranche, Belleville, Thizy,
Tarare ou Lyon.
- ajoutons-y la fracture numérique et
voilà que le combo est loin d’être gagnant.
Au lieu de proposer la 5G dans
le métro, et si on déployait la 4G partout
sur le territoire, ça aiderait, non ?!
Dans le Beaujolais, des zones blanches
ou des réparations de réseaux qui interviennent
bien au-delà du temps d’intervention
supportable ne permettent pas
de rester connecté avec la réalité du
chef d’entreprise.
Un sujet qui fait souvent la une des
articles au sujet de la femme entrepreneure
comme des magazines de développement
personnel, c’est la légitimité
de la femme entrepreneure. Les femmes
assument moins bien la posture de chef
d’entreprise, elles croient moins que les
«
Au regard des
difficultés et de
la dispersion des
ressources, il est
essentiel de mettre
en avant les moyens
de sensibiliser et
accompagner cet
entrepreneuriat au
féminin. »
hommes en leur potentiel alors même
que leur seul objectif (et sans doute le
plus précieux, non ?!) est la création de
leur propre emploi (71% contre 53% des
hommes). Si les idées qu’elles ont sont
ambitieuses, elles n’investissent pas à
hauteur de leur projet.
Elles ont du mal à trouver le duo gagnant
pour concilier vie pro/vie privée : elles
sont le plus souvent en charge de la garde
et de l’éducation des enfants. Ce fait est
accentué par des salaires plus élevés
pour les hommes (elles choisissent donc
un congé parental ou restent au foyer) et
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